lundi 1 février 2021

Janvier 2021 et toujours des rappels liés aux graines de sésame contaminées ...

Quand on parle des rappels de produits alimentaires en France, on a le choix entre tout va bien, tout va si bien, tout va toujours si bien, voire tout va très bien, car le rappel des produits alimentaires, ce n'est pas trop le job des autorités sanitaires ... il paraît que cela va changer, voir plus loin.

Plutôt que de vous fournir la liste fastidieuse, et certainement très incomplète des rappels liés aux graines de sésame contaminées par l'oxyde d'éthylène, j'ai souhaité plutôt mettre l'accent pour ce mois de janvier 2021 que sur les 'autres produits rappelés’, d'où la liste ci-après, mais bien entendu, cette liste même est tout aussi incomplète, faute d'accès à tous les avis de rappels ...

Il paraît qu'il va y avoir un site RappelConso, ainsi dénommé et annoncé par un décret gouvernemental, rien que ça, un chef d'oeuvre de bureaucratie tatillonne (oxymore?), futur usine à gaz ou outil pratique pour les consommateurs, l'avenir nous le dira, car il était attendu depuis tellement longtemps, et ce site doit débuter sous de bons auspices, le 1er avril 2021, tout un symbole !

Feuilleton du nombre de produits rappelés en France contenant de l’oxyde d’éthylène
Le site Oulah! prend la peine de compiler clairement tous les rappels et en particulier tous ceux liés aux graines de sésame contaminées par de l'oxyde d'éthylène, n'hésitez donc plus à vous servir de cet outil  référence que constitue ce site plutôt d'aller sur des vaines tentatives de listes ailleurs ...

Rappelons qu’au 31 décembre 2020, il y a eu 2 762 rappels (lots et références), selon la DGCCRF. En cumulant ces rappels avec ceux de 2021, au 28 janvier 2021, on avait 3 519 rappels (lots et références), selon le tableau excel toujours aussi illisible de la DGCCRF.

De cela, j'en déduis que pour janvier 2021, il y a eu 757 produits rappelés (lots et références) supplémentaires, dont de très nombreux produits bio, Ouh là là ...

Le site Oulah! rapporte que cela a entraîné le rappel de 146 produits alimentaires pour cause de présrence d'oxyd'éthylème au-dessus de LMR.

Et tous ces rappels ont eu lieu, suite à une alerte du 9 septembre 2020, et qui dure encore ...

Je continue de qualifier le tableau de la DGCCRF d'illisible et, pour étayer mon propos, il vous suffit le comparer les tableaux excel comprenant la liste des produits aux graines de sésame contaminées par l'oxyde d'éthylène réalisés par les autorités sanitaires du Luxembourg en 2020 et 2021 (voir aussi la liste de l'AFSCA de Belgique) et celui réalisé par la DGCCRF, c'est le jour et la nuit en matière d'information du consommateur, mais qui s'en soucie ?

Liste des rappels de produits alimentaires en France, autres que ceux contaminés par de l’oxyde d’éthylène

En janvier 2021, 16 rappels (dont 5 produits bio) versus 53 en janvier 2020. Un progrès donc, mais en janvier 2020, il y avait eu un nombre très élevé de rappels liés à des coquillages de France pour cause de norovirus inside. Ce progrès est très relatif vu le nombre de rappels à cause de la présence d'oxyde d'éthylène, voir paragraphe plus haut, avec 757 produits et réferences rappelés, rien qu'en janvier 2021!. 

Total des rappels janvier 2021 : 16 (hors la présence d'oxyde d'éthylène) + 146 (avec la présence d'oxyde d'éthylène) = 162 produits alimentaires
  1. 11 janvier 2021 : rappel de céréales Lucky Charms Marshmallows 48g de marque General Mills, suite à la mise en évidence de teneurs en colorants excédant les limites maximales réglementaires. Source DGCCRF. Voir l'article du blog à ce sujet, le produit a été rappelé en octobre et novembre 2020.
  2. 11 janvier 2020 : rappel par la société Curti Italie de riz basmati 1kg, suite à la présence d’ochratoxine A, «et par mesure de précaution». Source CarrefourDGCCRF. Lire l’article du blog à propos du communiqué de rappel par le récidiviste Carrefour.
  3. 13 janvier 2021 : rappel par la société Tartefrais de «Millefeuilles 800g» suite à la mise en évidence d’une erreur de DLC. Source CasinoCarrefour.
  4. 13 janvier 2021 : rappel par la société Erets de Skittles brightside 56g x24,un risque dû aux colorants présents dans ces produits. Source Franprix. Lire à ce sujet l’article du blog ici. La vrai cause du rappel est la présence de «concentrations excessives de colorants azoïques qui peuvent avoir un impact négatif sur le niveau d'activité des enfants.»
  5. 13 janvier 2021 : rappel par la société Erets de Lucky charms cup of cereal x12, suite un risque dû aux colorants présents dans ces produits. Source Franprix. Lire à ce sujet l’article du blog ici sur le rappel de Lucky charm cup of cereal, c’est édifiant. La vrai cause du rappel est la présence de «concentrations excessives de colorants azoïques qui peuvent avoir un impact négatif sur le niveau d'activité des enfants.»
  6. 14 janvier 2021 : rappel par la société Cepasco d’échalote semoule 100g et 1kg de marque Espig, suite à une contamination à l'oxyde d'éthylène. Source DGCCRF. Ce rappel reste une exception qui confirme la règle. Pourquoi ce rappel bénéficie-t-il d'un avis de rappel spécifique ? Cela demeure un de ces mystères dont la DGCCRF a le secret …
  7. 14 janvier 2021 : rappel par la société Erets de Root Loop Cup 50gx6, suite à la teneur anormalement élevé de colorants. Source Franprix.
  8. 14 janvier 2021 : rappel par la société Erets de MMS choco blanc 40gx24, suite à la teneur anormalement élevé de colorants. Source Franprix.
  9. 14 janvier 2021 : rappel par Mars Petcare croquettes pour chiens de marque Pedigree en raison d’un taux trop élevé en vitamine D, Quatre à cinq références sont concernées. Source CoraHouraCarrefourCasinoAuchanCes rappels font suite à une notification au RASFF de l'UE le 22 décembre 2020 par la Suède, référence 2020.5965Cela concerne les pays suivants : Belgique, Allemagne, Irlande, Luxembourg, Pays-Bas, Suède, Suisse. Curieusement la France a été ‘oubliée’ dans la notification au RASFF ainsi que le Royaume-Uni, voir ce rappel par la FSA, le 15 janvier.
  10. 15 janvier 2021 : rappel par la société Novasources de sucre de fleur de coco Bio 250g de marque Auchan, suite à une présence de l’allergène sulfites non mentionnée en traces éventuelles sur l'étiquetage. Source Auchan.
  11. 15 janvier 2021 : rappel par Mars de M&M’s Chocolat Blanc 40g x 24 de marque M&M’s, en raison d'une teneur anormalement élevée de colorants. Source Oulah!
  12. 20 janvier 2021 : rappel de quenelles natures Bio 280g de marque Les Artisans du Bio, suite à une erreur d’étiquetage de la DLC (produits étiquetés au 03/07/21 au lieu du 03/02/21). Source FranprixCasino.
  13. 20 janvier 2021: rappel par la société Pastacorp Traiteur de Tagliatelles fraîches Bio 250g de marque Toque du Chef, en raison d’un marquage de la DLC (Date Limite de Consommation) erroné sur certains produits. Source Lidl.
  14. 22 janvier 202, rappel par la Fromagerie du Val d’Ormèze de Frais de brebis bio 120g pour cause dr présence de salmonelles. Source Naturalia.
  15. 22 janvier 202, rappel par la Fromagerie du Val d’Ormèze de Râpé de brebis bio 90g pour cause de présence de salmonelles. Source Naturalia.
  16. 30 janvier 2021, rappel par la La coopérative U Enseigne du trio de poivrons de marque U 600g en raison d’une non-conformité microbiologique (présence de salmonelles). Source Système U.
Notifications au RASFF de l'UE pour les produits alimentaires d'origine France : Janvier 2021
C'est une autre manière de voir les rappels dont les avis sont ensuite publiés ou pas publiés en France et vous pouvez retrouver dans les notifications des détails non publiés en France dans les avis de rappels.

A ce jour, 15 notifications au RASFF de l'UE en janvier 2021 (versus 9 en janvier 2020) pour les produits d'origine France, on progresse ...

Référence 2021.0427, notification par les Pays-Bas le 27 janvier 2021 de corps étrangers plastique (1,5 cm2) dans du fromage de marque Rambol avec des noix de France. Le fromage a été rappelé en Belgique et aux Pays-Bas. Pas d'information en France.

Référence 2021.0432, notification par les Pays-Bas le 27 janvier 2021 du retrait de poudre de satay de France, contenant des graines de sésame qui sont probablement contaminées par une substance etnon autorisée, l'oxyde d'éthylène.
Référence 2021.0382, notification par la Belgique le 25 janvier 2021 du retrait du marché de biscuits salés et sucrés bio de France, contenant des graines de sésame contaminées par une substance non autorisée, l'oxyde d'éthylène (3,8 mg/kg). Produit rappelés en Belgique le 9 décembre 2020.
Référence 2021.0367, notification par la France le 22 janvier 2021 de niveau de résidu au-dessus de la LMR pour la tulathromycine (3350 µg/kg) dans des carcasses de bovins de France.
Référence 2021.0356notification par l'Allemagne le 22 janvier 2021 pour la présence de Salmonella dans de la maniguette de France.
Référence 2021.0284, notification par la France le 19 janvier 2021 du retrait du marché des produits de boulangerie de France, contenant des graines de sésame d'Inde, via les Pays-Bas, contaminées par une substance non autorisée, l’oxyde d'éthylène (entre 0,17 et 3 mg/kg). Rappel à Hong Kong le 21 janvier 2021.
Référence 2021.0273, notification par la France le 19 janvier 2021 pour la présence d’une substance non autorisée, oxyde d’éthylène (>5 mg/kg) dans des graines de sésame d’Inde dans différents de céréales et de boulangerie de France.
Référence 2021.0276notification par la France le 19 janvier 2021 de la présence dans 25g de Salmonella enterica sérotype Typhimurium dans des filets et escalopes de dinde de France.
Référence 2021.0243notification par l’Allemagne le 18 janvier 2021 pour la présence de corps étrangers (de type verre pointu et tranchantdans des gaufres d’épeautre au chocolat. L'avis de rappel en Allemagne précise que le chocolat était bio.
Référence 2021.0258 : notification par l’Allemagne le 18 janvier 2021 pour la  présence d’une substance non autorisée, oxyde d’éthylène (0,15 mg/kg), dans des graines de sésame d’origine inconnue dans différentes baguettes de France.
Référence 2021.0187 : notification par l’Autriche le 14 janvier 2021 de la présence de Salmonella enterica sérotype Typhimurium (présence dans 25g) des friandises pour chiens d’Allemagneavec des matières premières de France.
Référence 2021.0167, notification par la Belgique le 13 janvier 2021 de la présence d’une substance non autorisée, l’oxyde d’éthylène dans des crackers et crème de pois chiches de France.
Référence 2021.0166, notification par l’Allemagne le 13 janvier 2021, de la présence d’une substance non autorisée, l’oxyde d’éthylène dans des graines de sésame utilisées dans du caviar d’aubergines de France
Référence 2021.0134, notification par la Belgique le 12 janvier 2021 de la présence d’une substance non autorisée, l’oxyde d’éthylène (>5 mg/kg) dans des barres aux céréales de France.
Référence 2021.0054, notification par la France le 6 janvier 2021 de la présence dans 25g du variant monophasique de Salmonella enterica sérotype Typhimurium dans de la viande de dinde et des abats de dinde de France.

Notifications totales au RASFF de l'UE en janvier 2021
Le nombre total de notifications au RASFF de l’UE en janvier 2021 est supérieur par rapport à janvier 2020.

320 en janvier 2021 versus 301 en janvier 2020.

Notifications au RASFF liées aux graines de sésame contaminées par de l’oxyde de l’éthylène
L'effet sésamegate au niveau du RASFF de l'UE se fait surtout sentir en novembre et décembre 2020 avec le nombre plus élevé de notifications, plus de 4 mois après le lancement de l'alerte ...
  • septembre 2020 : 1 notification
  • octobre 2020 : 68 notifications
  • novembre 2020 : 187 notifications
  • décembre 2020 : 156 notifications
  • janvier 2021 : 57 notifications
Est-ce la fin du sesamegate ? Rendez-vous au mois prochain pour peut-être le savoir ...

Comment le COVID-19 a-t-il fait chuter les cas d'intoxication alimentaire?

Le blog vous déjà parlé du sujet avec des résultats dans différents pays, hélas, pas de données en France où l'on attend toujours le bilan 2019 des TIAC, c'est dire  ...

Alors voici « Comment le COVID-19 a-t-il fait chuter les cas d'intoxication alimentaire? », source article de Roy Betts sur le blog de Campden du 29 janvier 2021.

Lorsque la nouvelle de la pandémie imminente de COVID-19 a été annoncée pour la première fois au début de 2020, pour de nombreux acteurs de l'industrie alimentaire, la première préoccupation portait sur le mode de transmission du virus.

Pourrait-il être transmis par la consommation d'aliments ou même par la manipulation d'aliments contaminés?

Nous avons tous été rapidement rassurés par des organisations telles que l'OMS, l'EFSA, la FSA, le CDC et la FDA que le virus responsable du COVID-19 (SARS-CoV-2) était très peu susceptible d'être transmis par les aliments. Il s'agit d'un virus respiratoire, transmis par inhalation de particules virales infectieuses qui ont été expirées par une personne infectée. Il était également évident que d'autres coronavirus apparentés n'avaient jamais démontré de voie de transmission d'origine alimentaire.

Cependant, alors que nous franchissons le seuil d'un an de la pandémie, le COVID-19 semble avoir eu un effet drastique sur les cas signalés et les épidémies d'intoxication alimentaire causées par des pathogènes alimentaires conventionnels. Ceci malgré les meilleurs efforts des fabricants pour contrôler le virus dans leurs locaux en vérifiant sa présence et en s'assurant que les procédures de nettoyage soient efficaces contre le SRAS-CoV-2.

Un an après, examinons les données
Prenons les résultats. Des données régulières sur les maladies en Angleterre sont collectées et mises à disposition par Public Health England par le biais de ce que l'on appelle les rapports des Notifications of Infectious Disease (NOIDs). Toute mention de ‘notifications’ dans le reste de cet article peut être considérée comme analogue à des ‘cas’. C’est grâce à ces rapports des NOIDs que nous constatons une diminution considérable des cas de maladies infectieuses d’origine alimentaire.

En examinant les données de la semaine 1 à la semaine 51 de 2020, les rapports montrent qu'en 2018, il y a eu 10 910 notifications réglementaires de maladies d'origine alimentaire. En 2019, ce chiffre est tombé à 8 756, mais en 2020, ce chiffre a pratiquement diminué de moitié à seulement 4 682 notifications. Cela représente une baisse de 57% des cas en seulement deux ans!

Avons-nous vu ce même effet ailleurs dans le monde?

Le gouvernement australien a produit un rapport complet sur les effets du COVID-19 sur les maladies à déclaration obligatoire en Australie. Il montre qu'entre janvier et juin 2020, les notifications de salmonellose étaient 17% inférieures à la moyenne quinquennale des années précédentes, tandis que les STEC avaient diminué de 56% et la listériose de 63%.

Ce n’est donc pas seulement au Royaume-Uni que nous avons constaté une baisse inhabituellement importante des maladies d’origine alimentaire. En fait, des réductions similaires sont observées dans toute l'Europe et aux États-Unis. La question est pourquoi avons-nous vu cet effet? Et ces chiffres sont-ils vraiment représentatifs ou purement un artefact causé par la pandémie car elle a un impact sur le signalement des maladies?

Eh bien, il y a deux façons de voir les choses.

Le bon côté, les cas ont vraiment baissé
Du côté positif, il peut y avoir une réelle diminution des cas d'intoxication alimentaire. Cela pourrait s'expliquer par plusieurs facteurs. Pour commencer, moins de cas de maladies d’origine alimentaire peuvent avoir été causés par une amélioration de l’hygiène personnelle de chacun. Le message constant du gouvernement de se laver les mains (en utilisant la bonne technique) et les tentatives des supermarchés pour inciter les consommateurs à utiliser du désinfectant pour les mains ont peut-être rendu tout le monde beaucoup plus hygiénique; on espère que cela se sera étendu à leur hygiène de préparation des aliments. En outre, les divers confinements et la fermeture des restaurants auront conduit plus de personnes à préparer les repas à la maison, ce qui pourrait prévenir davantage la maladie (surtout si l'hygiène à la maison avait augmenté).

Le côté moins brillant, les cas n'ont pas diminué, ils sont simplement passés inaperçus
Du côté négatif, les rapports d'intoxication alimentaire peuvent diminuer pour d'autres raisons. Les messages réguliers indiquant à quel point les prestataires de santé étaient occupés (et le sont toujours) peuvent avoir amené des personnes souffrant de maladies d'origine alimentaire plus mineures à éviter de consulter leur médecin. Le risque perçu de contracter le COVID-19 l'emportait sur tout soulagement potentiel reçu après un traitement pour intoxication alimentaire. En outre, des rapports des États-Unis indiquent que le nombre d'inspections des locaux destinés aux denrées alimentaires effectuées par les agents chargés de la réglementation pendant la pandémie a diminué. Cela aura sans aucun doute été reflété dans de nombreux autres pays, permettant peut-être que des manquements vitaux en matière d'hygiène ne soient pas reconnus. L'audit à distance est au moins une approche qui pourrait compenser une partie de ce risque.

Comportements des consommateurs
En Europe, un rapport fascinant retrace l'impact de la pandémie sur les comportements alimentaires des consommateurs. Le rapport montre que la consommation alimentaire dans pratiquement toutes les catégories d'aliments a augmenté pendant la pandémie. Il révèle également que les consommateurs étaient plus susceptibles d’acheter des aliments préemballés avec moins de risque de contamination croisée, et indique qu’ils étaient plus susceptibles de vérifier les dates de péremption.

Qu'est-ce que cela peut nous dire? Eh bien, en Angleterre et au Pays de Galles jusqu'à la fin du mois d'août 2020, les infections à Campylobacter ont baissé de plus de 8 000 et à Salmonella de près de 2 000. Ce sont des baisses très importantes. Mais pourquoi cela s'est produit reste une question difficile à répondre. À l'avenir, à mesure que les données sont mieux analysées et que nous voyons ce qui arrive aux maladies d'origine alimentaire à mesure que nous sortons de la pandémie, nous en saurons certainement plus.

En fin de compte, ce sera probablement un mélange des différents changements qui ont été mis en évidence ici, et cela comprend les consommateurs:

  • avoir une meilleure hygiène personnelle
  • manger plus régulièrement des aliments préparés à la maison
  • choisir d'acheter plus souvent des aliments préemballés, et
  • être moins susceptible de consulter son médecin après avoir contracté des maladies plus bénignes.

Cependant, il est possible que la diminution que nous avons constatée ne se concrétise pas pleinement dans les années à venir. Ainsi, dans un proche avenir, nous ne devrions pas être surpris de voir une augmentation des intoxications alimentaires signalées au-dessus des chiffres de 2020. Nous devons rester vigilants et continuer à veiller à ce que le plus grand soin soit apporté à la production et à la préparation des aliments hygiéniques. Cela peut être plus facile à dire qu'à faire à moins qu'une approche globale ne soit adoptée.

La France, ce pays qui n'écoute pas ses agriculteurs

Une centaine d’agriculteurs manifestent leur «ras-le-bol», source AFP du 29 janvier 2021.

Une centaine d'agriculteurs ont défilé en tracteurs, vendredi à Dijon, afin de manifester leur « ras-le-bol » face à l'incurie de l'État, selon eux, dans les calamités qui les frappent comme la sécheresse et les attaques de loup, a constaté un journaliste de l'AFP.

« On aimerait que l’administration nous écoute un peu plus », a expliqué à l’AFP Samuel Bulot, secrétaire général de la FDSEA de Côte d’Or, premier syndicat agricole, s’exprimant devant la préfecture de Dijon où avait été déposée une carcasse de brebis éventrée dans la nuit par une agression probable de loups.

« Entre 30 et 40 animaux ont été tués en Côte d’Or par le loup », a-t-il ajouté, faisant de ce problème un exemple, parmi tant d’autres, du manque d’écoute de l’État dont souffrent les agriculteurs.

« Contraindre, taxer et sanctionner les exploitations », résumait une pancarte affichée sur un tracteur stationné devant la préfecture de Bourgogne-Franche-Comté, où les manifestants ont arrêté leur cortège après avoir déposé du fumier devant la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt.

« On a le sentiment de ne jamais être écouté. Les décisions qui sont prises sont à l’encontre de l’économie agricole, de la vie dans nos exploitations », a résumé le président de la FDSEA de Côte d’Or, Fabrice Genin, lors d’une prise de parole, avertissant de « nouvelles actions » à venir.

M. Bulot a en particulier déploré le retard pris dans le versement des indemnisations à la suite de la sécheresse de l’été passé, « la pire que nous ayons vécue ». « Le dossier n’est toujours pas accepté mais le fourrage et la paille, eux, on a déjà dû les payer », déclare-t-il.

Mise à jour du 3 février 2021.

Évaluation dans 10 pays dont la France des effets du confinement et de la fermeture d'entreprises sur la propagation des cas de COVID-19

Voici un article de chercheurs de l'Univesité de Stanford utile à lire dans le contexte d'un confinement éventuel ou qui ne dirait pas son nom, «Évaluation des effets du séjour au domicile obligatoire (ou confinement) et de la fermeture d'entreprises sur la propagation du COVID-19», source European Journal of Clinical Investigation. L'article est disponible en intégralité.

Résumé

Contexte et objectifs

Les interventions non pharmaceutiques (INP) les plus restrictives pour contrôler la propagation du COVID-19 sont un séjour obligatoire à domicile et une fermeture d'entreprises. Compte tenu des conséquences de ces règles, il est important d'évaluer leurs effets. Nous évaluons les effets sur la croissance des cas épidémiques liés aux INP plus restrictives (INPpr), au-dessus et au-delà de ceux des Inp moins restrictives (NPmr).

Méthodes

Nous estimons d'abord la croissance des cas de COVID-19 par rapport à toute mise en œuvre des Inp dans les régions infranationales de 10 pays: Angleterre, France, Allemagne, Iran, Italie, Pays-Bas, Espagne, Corée du Sud, Suède et États-Unis.

En utilisant des modèles à effets fixes et à effets aléatoires, nous isolons les effets des INPpr en soustrayant les effets combinés des INPmr et de la dynamique épidémique de toutes les INPs. Nous utilisons la croissance des cas en Suède et en Corée du Sud, deux pays qui n'ont pas mis en œuvre de confinement obligatoire à la maison et d'entreprises, comme pays de comparaison pour les 8 autres pays (16 comparaisons au total).

Résultats

La mise en œuvre de toutes les INPs était associée à des réductions significatives de la croissance des cas dans 9 des 10 pays étudiés, y compris la Corée du Sud et la Suède qui ne mettaient en œuvre que des INPmr (l'Espagne avait un effet non significatif). Après avoir soustrait les effets de l'épidémie et des lNPpr, nous ne trouvons aucun effet bénéfique clair et significatif des INPpr sur la croissance des cas dans aucun pays. En France, par exemple, l'effet des INPpr était de +7% (IC à 95 ‐5% ;‐19%) par rapport à la Suède, et de +13% (‐12% ;‐38%) par rapport à la Corée du Sud (positif signifie en faveur de la contagion). Les intervalles de confiance à 95% excluaient des baisses de 30% dans les 16 comparaisons et de 15% dans 11 des 16 comparaisons.

Conclusions

Bien que de petits bénéfices ne puissent pas être exclus, nous ne trouvons pas d’avantages significatifs sur la croissance des cas des INPs plus restrictives. Des réductions similaires de la croissance des cas peuvent être réalisables avec des interventions moins restrictives.

Dormance et réveil chez Vibrio parahaemolyticus

V. parahaemolyticus sur gélose TCBS
«Percée dans la compréhension des bactéries responsables de gastro (diarrhées, vomissements) abdominales», source communiqué de l'Université d'Exeter.

Des scientifiques ont découvert comment les bactéries généralement responsables des gastro liés aux produits de la mer peuvent passer en dormance puis «se réveiller».

Vibrio parahaemolyticus est une bactérie marine qui peut provoquer une gastro-entérite chez l'homme lorsqu'elle est consommée dans des coquillages crus ou insuffisamment cuits tels que les huîtres et les moules.

Certaines de ces bactéries peuvent devenir dormantes dans des conditions de croissance médiocres telles que des températures froides - et peuvent rester dans cet état d'hibernation pendant de longues périodes avant de se ressusciter.

Des scientifiques de l'Université d'Exeter ont identifié une population de ces cellules dormantes qui se réveillent bien et ont découvert une enzyme impliquée dans ce processus de réveil.

«La plupart de ces bactéries meurent lorsqu'elles rencontrent de mauvaises conditions de croissance, mais nous avons identifié des sous-populations de bactéries capables de rester dormantes pendant de longues périodes», a dit l'auteur principal, le Dr Sariqa Wagley, de l'Université d'Exeter.

«Nous avons constaté que cette population a une meilleure capacité à se relancer lorsque les conditions s’améliorent.»

«Nos essais montrent que lorsque ces bactéries dormantes sont réactivées, elles sont tout aussi virulentes et capables de provoquer des maladies.»

Les résultats pourraient avoir des implications pour la sécurité des produits de la mer, car les cellules dormantes ne sont pas détectables à l'aide d'essais de dépistage microbiologiques de routine et la charge bactérienne réelle (quantité de bactéries) pourrait être sous-estimée.

«Lorsqu'elles deviennent dormantes, ces bactéries changent de forme, réduisent les activités respiratoires et ne se cultivent pas comme des bactéries saines sur des boîtes de gélose utilisées dans les analyses standards de laboratoire, elles sont donc beaucoup plus difficiles à détecter», a expliqué le Dr Wagley.

«À l'aide d'une gamme d'outils, nous avons pu trouver des bactéries dormantes dans des échantillons de produits de la mer et des cultures de laboratoire et examiner leur contenu génétique pour trouver des indices sur la façon dont elles pourraient survivre pendant de longues périodes.»

«Il est important de noter qu'une cuisson minutieuse tue les bactéries présentes dans les produits de la mer.»

«Nos résultats peuvent également nous aider à prédire les conditions dont les bactéries dormantes ont besoin pour se régénérer.»

En collaboration avec l'industrie des produits de la mer, l'équipe d'Exeter a identifié une enzyme, la lactate déshydrogénase, qui décompose l'acide lactique en pyruvate, un composant clé de plusieurs voies métaboliques (réactions chimiques dans une cellule).

Les résultats suggèrent que la lactate déshydrogénase est essentielle à la fois pour maintenir la dormance bactérienne et pour la réanimation à une forme active.

Vibrio parahaemolyticus pousse généralement dans des environnements marins chauds et tropicaux, bien que le Dr Wagley ait déclaré qu'en raison de la hausse des températures de la mer ces dernières années, il est maintenant répandu dans les eaux britanniques pendant les mois d'été.

Pendant l'hiver, il n'est pas détecté dans l'environnement marin autour du Royaume-Uni et on pense qu'il meurt en raison des températures hivernales froides.

Cette étude pourrait expliquer comment Vibrio parahaemolyticus peut réapparaître dans l'environnement pendant l'été.

L'article, publié dans la revue PLOS Pathogens, est intitulé, Bacterial dormancy: a subpopulation of viable but non-culturable cells demonstrates better fitness for revival.

Articles les plus lus par les lecteurs du blog en janvier 2021

Je vous présente les articles les plus lus au mois de janvier 2021 par les lecteurs du blog. Voir aussi la liste des articles les plus lus de l'année 2020, ici. 

La plupart des articles ont eu plus ou moins le même nombre de lecteurs ...

  1. France:Revue rapide de quelques événements qui ont marqué la sécuritédes aliments en 2020
  2. Les OGM et les fausses allégations de la DGCCRF
  3. Salmonella contre le microbiome
  4. Lancement d'un outil d'information sur l'étiquetage des denrées alimentaires par la Commission européenne
  5. L'agence de sécurité des aliments d'Irlande souligne les priorités de recherche sur la sécurité des aliments
  6. Il était une fois en Belgique une épicerie de village et la sécuritédes aliments
  7. Il était une fois l'agribashing au quotidien
  8. Fermeture d'urgence d'un restaurant en Seine Saint-Denis, les inspections semblent exister même pendant la pandémie de COVID-19
  9. L'Université Technique de Graz identifie une bactérie qui protège les plants de riz contre des maladies
  10. La croissance et la survie de la Listeria attachée sur de la laitue et de l'acier inoxydable varient selon la souche et le type de surface

Campagne commune de communication de l'Anses et de la DGCCRF sur les compléments alimentaires

C'est ce qu'on appelle des campagnes de communication coisée ....

L'Anses nous informe à propos des compléments alimentaires, c'est une bonne chose qui tombe à propos,

En effet, voici que, subrepticement, se glisse dans des compléments alimentaires bio, Ouh, là, là, des graines de sésame contaminés, ouf, la DGCCRF publie un avis de rappel le 1er février 2021,

  • Nom du produit : HYGIAFLORE PSYLLIUM BIO TRANSIT gélules
  • Marque : SUPER DIET
  • Référence : Complément alimentaire à base de 4 plantes
  • Marque commerciale : SUPER DIET
  • Type de conditionnement : Pilulier 100 gélules
  • N° de lot : 70052
  • DLUO : 12/2022
  • EAN : 3428881118206
  • isque : La société SUPER DIET procède au rappel des compléments alimentaires HYGIAFLORE PSYLLIUM BIO TRANSIT gélules suite à la mise en évidence de la présence d’oxyde d’éthylène. Il est recommandé aux personnes qui détiendraient ce produit de ne pas le consommer et de le rapporter au point de vente où il a été acheté afin d’être remboursé.

Mais jusqu'où et jusqu'à quand des graines de sésames bio ou non contaminés par l'oxyde d'éthylène se trouveront dans des produits et/ou compléments alimentaires en France ?

dimanche 31 janvier 2021

COVID-19: La campagne de vaccination en France et dans l'UE s'enlise lentement mais sûrement, mais à qui la faute ?

La question était prophétique mais légitime car je me méfiais et je me méfie toujours des mastodontes comme l'UE, je suis un euro très septique, lorsque j'avais écrit cet article le 30 décembre 2020, Pourquoi a-t-on laissé l'Union européenne s’occuper de commander les vaccins anti-Covid-19 ?

En guise prolongement à cet article, je vous suggère une tribune, Vaccination: «Brexit 1, Bruxelles 0» parue dans Le Figaro.fr du 30 janvier 2021. Extraits.

La pénurie de vaccins guette les vingt-sept tandis que le Royaume-Uni vaccine sans relâche, s’alarment Olivier Babeau, Nicolas Bouzou et Laurent Alexandre. Les conséquences ne seront pas seulement sanitaires et économiques, mais géopolitiques.

Hélas, les doses arrivent au compte-gouttes en Europe puisque les autres pays du monde ont mieux verrouillé leur approvisionnement. Notre seule porte de sortie de la crise sanitaire s’éloigne ainsi de plusieurs mois.

(…) Les comparaisons internationales sont cruelles. Israël a injecté 54 doses pour 100 habitants, le Royaume-Uni 13, les États-Unis 9 et l’Union européenne 2. Les conséquences sanitaires, psychologiques et économiques sont considérables.

(…) L'Union européenne découvre que son programme vaccinal a échoué puisqu'elle est la variable d'ajustement des la boratoires pharmaceutiques pour les livraisons.

A cet égard, cette phrase est révélatrice de la situation vécue en France : «Si toutes les commandes passées sont honorées, nous aurons sans aucun doute de quoi vacciner tous les Français qui le souhaitent à l'été.», a dit M. Véran au JDD du 31 janvier 2021.

(…) L'Union européenne aura justifié dans l'affaire des vaccins beaucoup des reproches qui lui sont réguliièrement adressés : elle réplique en plus grand les lourdeurs de notre procpre machine administrative.

(…) Par ce retard, L'Union européenne démontre son absence d'esprit de puissance. Celui qui vaccine peu et lentement est un «looser» de l'Histoire. Ce sentiment d'humiliation risque de pousser les Européens vers le vote populiste. La crise politique s'ajouterait à la crise sanitaire, économique et sociale, comme si comme si cela ne nous suffisait pas.

Cité dans cet article du Figaro, le ministre britannique de la santé s'est moqué de la situation en France et dans l'UE,

Dans un précédent article, j'écrivais qu'en France: la campagne de vaccination a véritablement pris son envol le 11 janvier 2021. Hélas, trois fois hélas l'envol n'a été que de courte durée !

Nous en sommes à 1 479 146 doses injectées dont 1 449 341 premières doses, selon les données du ministère de la santé du 29 janvier 2020. Pas de données disponibles au 31 janvier 2021. Ah oui, il vous faut savoir par ailleurs que l'on vaccine peu ou pas le week-end ...

Avec le nouveau vaccin AstraZeneca validé par l'agence européenne du médicament, il va y avoir encore un retard dans le retard car le ministre de la santé a demandé un avis à la Haute Autorité de Santé (HAS) : « La Haute autorité de santé (HAS) rendra son avis mardi», a indiqué le ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran dans une interview au Journal du dimanche publiée ce dimanche. 

Pourquoi faire ? Quand il s'est agi du délai entre les deux doses de vaccins, le ministre a su faire fi de l'avis de la HAS, alors que va-t-on encore nous concocter, sachant que notre président est plus que réservé sur son usage pour tous, puisque selon Politico, il l'a jugé «quasi inefficace» ...

Last but not the least, est paru, «Covid Performance Index. Deconstructing pandemic responses», source Lowy Institute d'Australie. Un sorte d'étude du comportement des Etats durant la pandémie de Covid-19.

Pour évaluer la performance relative des pays à différents moments de la pandémie, cet interactif a suivi six mesures de COVID-19 dans le 98 pays pour lesquels des données étaient disponibles. La période examinée couvre les 36 semaines qui ont suivi le centième cas confirmé de COVID-19 dans chaque pays, en utilisant les données disponibles au 9 janvier 2021. Les moyennes mobiles sur 14 jours des chiffres quotidiens ont été calculés pour les indicateurs suivants:

  • Cas confirmés
  • Décès confirmés
  • Cas confirmés par million de personnes
  • Décès confirmés par million de personnes
  • Cas confirmés en proportion des tests
  • Nombre de tests pour mille personnes

La situation de la France selon cet indicateur australien n'est guère réjouissante comme le montre l'image ci-dessous, elle est à la 73e position ...

Complément 1On lira aussi sur France info du 30 janvier 2021, Commandes de vaccins contre le Covid-19 : «L'Union européenne a commis des erreurs gravissimes»  critique l'économiste Nicolas Bouzou

L'économiste Nicolas Bouzou dénonce les erreurs de l'Union européenne en matière de commandes de vaccins alors que les Européens font face un retard de livraison de stocks de vaccins.

 Complément 2. Le ministère de la santé a fourni les données au 30 janvier 2921: 1 485 886 doses injectées dont 1 479 909 premières doses. Pour le samedi 30 janvier, il n'y a eu  que 30 563 premières doses de vaccination.

Mise à jour du 2 février 2021. On lira cet article de Maxime Tandonnet dans Le Figaro.fr«La crise sanitaire atténue le clivage entre pays développés et pays émergents»

Un classement publié par un think-tank australien, le Lowy Institute, place la France en très mauvaise position par rapport aux autres pays quant à sa gestion de la crise sanitaire. Dans cette étude, l’efficacité des États ne dépend plus réellement de leur richesse, relève Maxime Tandonnet.

A propos de cette étude, l'auteur indique,

Elle met enfin en lumière la faillite de la politique française, comme si la crise du Covid-19 était révélatrice d’un spectaculaire déclin. La France se situerait au 73ème rang pour la qualité de sa gestion politique du covid-19, derrière l’Allemagne (55ème), l’Italie (59ème), le Royaume-Uni (66ème), la Belgique (72ème).

La responsabilité de cette débâcle est sans doute le fruit d’un effondrement de long terme. Elle procède, au moins en partie, d’un mode d’exercice du pouvoir politique fondé sur le culte de la personnalité, le spectacle narcissique et manipulateur et la grandiloquence stérile, l’obsession de la réélection au détriment du bien commun et le mépris des gens qui détruit la confiance populaire.

Par-delà les échéances électorales, la déroute française face à la crise du covid-19 pourrait être l’occasion d’un questionnement national sur les causes de l’échec et d’une remise en question salutaire d’un modèle qui de toute évidence, conduit à l’abîme. Mais pour l’instant, l’heure est à l’aveuglement et au déni. 

samedi 30 janvier 2021

Le vaccin de J&J contre le Covid-19 bientôt opérationnel. Une seule dose suffit !

«Le vaccin de J&J prévient 85% des cas hospitaliers et des décès du COVID-19», source article de Stephanie Soucheray paru le 29 janvier 2021 dans CIDRAP News.

Les résultats d'un essai international de phase 3 du vaccin COVID-19 à dose unique de Johnson & Johnson montrent qu'il est globalement efficace à 66% pour prévenir les symptômes modérés à sévères du COVID-19. Le vaccin était efficace à 85% pour prévenir les hospitalisations et les décès liés au COVID-19.

Le vaccin a été longtemps espéré pour changer la donne dans la lutte mondiale contre la pandémie car il ne nécessite qu'une seule dose, peut être fabriqué en milliards de doses et ne nécessite qu'une réfrigération standard.

«Un vaccin à dose unique est considéré par l'Organisation mondiale de la Santé comme la meilleure option dans les situations de pandémie, améliorant l'accès, la distribution et l'observance. Quatre-vingt-cinq pour cent d'efficacité dans la prévention de la maladie grave du COVID-19 et la prévention des maladies médicales liées au COVID-19 les interventions protégeront potentiellement des centaines de millions de personnes des conséquences graves et fatales du COVID-19», a déclaré Paul Stoffels, directeur scientifique de Johnson & Johnson, dans un communiqué de presse de l'entreprise.

Réconforté par les données

Aujourd'hui, Anthony Fauci, directeur de l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses, a abordé les résultats du vaccin lors d'un briefing sur la pandémie à la Maison Blanche. Il s'est dit encouragé par les données, qui ont montré que le vaccin était efficace à 72% pour prévenir les maladies modérées à sévères chez les participants américains à l'essai, 66% chez les participants d'Amérique latine et 57% chez les participants sud-africains 28 jours après la vaccination.

Fauci a déclaré qu'il n'était pas décourageant que le vaccin ne vante pas des taux d'efficacité de 94% et 95%, comme les données de phase 3 des vaccins à ARNm de Pfizer et Moderna.

«Quand on regarde l'impact potentiel d'une maladie grave, nous avons maintenant un candidat vaccin supplémentaire à valeur ajoutée», a-t-il dit, notant qu'aucune hospitalisation ou décès n'a été enregistré parmi les participants à l'étude sud-africaine qui ont reçu le vaccin. Dans l'ensemble, le vaccin s'est avéré efficace à 57% pour prévenir le COVID-19 modéré à sévère en Afrique du Sud, où la souche dominante du virus est la variante B1351.

Johnson & Johnson, qui a développé le vaccin avec la filiale Janssen Pharmaceutical Companies, devrait déposer une demande d'autorisation d'utilisation d'urgence auprès de la Food and Drug Administration la semaine prochaine. S'il était approuvé, le vaccin serait disponible aux États-Unis dès la fin février.

Dans le cadre de l'Opération Warp Speed, décidée par le Président Trump, Johnson & Johnson devrait fournir 100 millions de doses au gouvernement fédéral américain d'ici le 1er juin.

Mise à jour du 6 février 2020«Le vaccin anti COVID de J&J se dirige vers une décision d'utilisation d'urgence de la FDA», source article de Stephanie Soucheray et Lisa Schnirring paru le 5 février 2021 dans CIDRAP News.

Tard le 4 février, Johnson&Johnson a soumis une demande d'autorisation d'utilisation d'urgence (AUU) pour son candidat vaccin anti COVID-19. Si l'AUU est accordée par la FDA, le vaccin deviendra le troisième vaccin COVID-19 approuvé pour une utilisation aux États-Unis, et le premier qui ne nécessitera qu'une seule dose.

La semaine dernière, Johnson & Johnson a publié les résultats d'un essai de phase 3 du médicament qui a montré un taux d'efficacité global de 66%. Le vaccin, cependant, était efficace à plus de 85% pour prévenir les maladies graves causées par les infections au COVID-19 et 100% efficace pour prévenir les hospitalisations et les décès.

«Après l'autorisation de notre vaccin anti COVID-19 expérimental pour une utilisation d'urgence, nous sommes prêts à commencer l'expédition», a dit Paul Stoffels, directeur scientifique de Johnson&Johnson dans un communiqué de presse.

«Avec notre soumission à la FDA et nos examens en cours avec d'autres autorités sanitaires du monde entier, nous travaillons de toute urgence pour rendre notre vaccin expérimental disponible au public le plus rapidement possible.»

S'il est approuvé, le vaccin pourrait être prêt à être utilisé aux États-Unis d'ici la fin du mois de mars. Grâce à l'opération Warp Speed, Johnson&Johnson a un contrat pour exécuter 100 millions de doses de vaccin dans l'année à venir. L'année dernière, la FDA a déclaré qu'elle approuverait probablement tout vaccin qui se révélerait efficace à plus de 50% contre le nouveau coronavirus.

À la lumière de la demande, la FDA a programmé une réunion de son comité consultatif sur les vaccins et les produits biologiques connexes (Vaccines and Related Biological Products Advisory Committee) le 26 février pour voter sur l'AUU.