dimanche 29 septembre 2019

Choses lues sur notre agriculture et les zones de non traitement phytosanitaire

Tout d’abord un coup de gueule de Gil Rivière-Wekstein que je relaie bien volontiers :
On écoutera avec grand intérêt Epandage de pesticides et santé: Que dit la science ?, interview sur France Culture de Catherine Hill, épidémiologiste, ancienne chercheuse à l'Institut de cancérologie Gustave Roussy, a fait partie du conseil scientifique de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, écrit régulièrement pour la revue « Sciences et Pseudo-Sciences », la revue de l’Association française pour l'information scientifique.

Comment étudier le risque ? 
« Pour savoir si un produit est dangereux pour l’homme, la première chose que l’on fait c’est que l’on commence par étudier les populations qui sont les plus exposées. Donc, ce qu’on fait pour ces histoires de pesticides, c’est que l’on va étudier les agriculteurs ou les épandeurs, les gens qui manipulent les produits. », dit Catherine Hill.

« Quand on étudie les risques de lymphome, de leucémie, de cancer du poumon, ou de n’importe quoi, on prend une population qui a été exposée il y a 10 ans, 15 ans, 20 ans, 5 ans et certaines expositions sont anciennes à des périodes où l’on faisait probablement moins attention et où les gens manipulaient les produits, les transvasaient, dans des lieux fermés etc. Donc on mesure les effets des expositions anciennes probablement plus élevées qu’aujourd’hui. », dit Catherine Hill.

Les pesticides cancérogènes :
« Dans les pesticides, le lindane est considéré comme certainement cancérogène pour l’homme, et l’OMS (l'Organisation Mondiale de la Santé - le groupe de recherche sur le cancer, basé à Lyon) a fait une très grande étude avec 80 chercheurs sur les causes du cancer en France et a trouvé que le lindane était probablement la cause de 28 lymphomes en 2015, à cause des expositions professionnelles. Donc c’est un cancérogène certain. », dit Catherine Hill.

« Parmi les cancérogènes probables, il y a le diazinon, le malathion et le glyphosate. », dit Catherine Hill.

« Mais l’histoire du glyphosate se complique car le classement en cancérigène probable a été fait en 2017 et depuis, il y a eu une très grande étude américaine sur 54 000 épandeurs agréés dont 45 000 étaient exposés au glyphosate. On a regardé les risques en fonction de l’intensité de l’exposition et on n’a trouvé aucune augmentation du risque de lymphome qui était l’hypothèse que l’on voulait vérifier. Donc le glyphosate peut-être augmente le risque de lymphome ou peut-être pas. La situation est incertaine mais en tout cas, il serait la cause de très peu de cas. » estime Catherine Hill.

Cité par Olivier Masbro sur son blog et répondant à une question sur les Zones de Non Traitement phytosanitaire (ZNT) sur France Culture, le 10 septembre, Catherine Hill indique :

« Pourquoi légiférer là-dessus alors qu’on laisse 30 % de la population fumer, ce qui est la cause de 69 000 cancers par an, ou boire beaucoup trop d’alcool, qui est la cause de 18 000 cancers, pour légiférer sur un problème qui, dans le pire des cas peut causer, une vingtaine de cancers professionnels, et zéro cancer dans la population (ou epsilon, 0,01). »

Donc, c’est juste totalement déraisonnable (.) Le principe de précaution, ce n’est pas le problème. Ce qu’il faut c’est mesurer les risques, et ensuite poser les avantages et les inconvénients des décisions que l’on prend ».

Important. Le 1er octobre au SénatDébat sur la régression de la place de l'agriculture française sur les marchés internationaux et les conséquences en termes de qualité et de protection du consommateur de produits importés qui ne correspondent pas aux normes françaises (demande du groupe Les Républicains).

Compléments du 1er octobre 2019
On lira sur Alerte environnement, ZNT : le gouvernement ne traite que la demande sociétale.

On lira Glyphosate : « Ne cédons pas à la chimiophobie ». Entretien avec Robin Mesnage dans Agriculture & Environnement du 1er octobre 2019.


Membre du CRIIGEN et auteur d’une thèse réalisée dans l’équipe du Pr. Séralini étudiant les effets des pesticides et des OGM sur la santé, Robin Mesnage est aujourd’hui toxicologue au département de génétique moléculaire et médicale du King’s College de Londres. Il revient en exclusivité pour A&E sur le cas du glyphosate.

Faut-il manger des sushis en Irlande? Un audit montre que 90% des entreprises du secteur alimentaire auditées ne disposaient pas de contrôles adéquats



« Sujet de préoccupation concernant la production et les restaurants de sushis, après la publication d’un audit », source FoodSafety Authority of Ireland (FSAI) du 26 septembre 2019.

L'Autorité de sécurité des aliments d'Irlande (FSAI) a publié les résultats d'un audit ciblé qui révèle un niveau inacceptable de non-conformités de la part des installations de production et de transformation de sushis en Irlande.

L'audit des fabricants de sushis, des restaurants et des points de vente à emporter a révélé 76 infractions à la réglementation en matière de sécurité des aliments.

Environ 90% des entreprises contrôlées n'avaient pas mis en place les contrôles nécessaires pour protéger la santé humaine. Toutes les entreprises du secteur alimentaire sont légalement tenues de mettre en place des systèmes de contrôle robustes de la sécurité des aliments; toutefois, sur les 11 établissements audités, un seul ne présentait aucune infraction à la législation en matière de sécurité des aliments et d'hygiène.

L’audit a été entrepris en raison d’une augmentation signalée de 80% du nombre de restaurants proposant des sushis depuis 2018. Parallèlement à l’audit publié, la FSAI a publié un nouvel avis sur la production de sushis en toute sécurité pour aider les producteurs de sushis à se conformer à la la loi et les conseils sont disponibles ici.

Nous avons audité trois grands fabricants qui fournissent et produisent également des sushis pour le secteur marchand. Les huit restaurants audités allaient de petits établissements où les sushis étaient servis aux consommateurs sur place, en passant par de petits points de vente où les sushis étaient livrés à domicile.

Selon Dr Pamela Byrne, directrice générale de la FSAI, le poisson cru provenant d'eau douce et d'eau salée peut constituer une source potentielle d'infection pour l'homme en raison de la présence de parasites. Par conséquent, les contrôles visant à garantir que le poisson cru utilisé dans les sushis est exempt de parasites sont essentiels, car il n’existe pas de procédé de cuisson dans les sushis pour éliminer les parasites potentiellement dangereux.

Parallèlement, le riz à sushi a besoin de contrôles spécifiques en matière de sécurité des aliments pour éviter la présence de bactéries d'origine alimentaire spécifiques que l'on trouve couramment dans le riz.

« La demande de sushis a connu une croissance rapide, ce qui peut être perçu comme une option alimentaire saine par les consommateurs. Notre audit a cherché à déterminer si les contrôles de sécurité sanitaire des aliments étaient suivis et les conclusions sont très préoccupantes. L'audit s'est concentré sur les contrôles de sécurité des aliments en place concernant la congélation du poisson pour le contrôle des parasites et les contrôles temps/température, ainsi que sur le contrôle du pH du riz acidifié pour sushi. »

« Il en ressort que plus des trois quarts des entreprises du secteur alimentaire ne disposent pas de contrôles adéquats en matière de sécurité des aliments. Nous avons également constaté des enregistrements de traçabilité médiocres, qui sont critiques en cas de rappel d'aliments, si nécessaire. Les normes médiocres dans l'ensemble sont préoccupantes et suggèrent un manque de prise de conscience de la part du secteur dans son ensemble des graves risques pour la sécurité des aliments que peuvent poser les sushis si les contrôles de sécurité des aliments en place sont inadéquats

L’audit de la FSAI a révélé:
  • 76 infractions à la législation alimentaire requérant des mesures correctives
  • 90% des entreprises du secteur alimentaire auditées ne disposaient pas de contrôles adéquats en ce qui concerne les activités de production et de transformation des sushis
  • 75% des entreprises du secteur alimentaire ne respectaient pas les exigences de la législation en matière de congélation du poisson pour le contrôle des parasites
  • Plus de 90% des entreprises du secteur alimentaire ne disposaient pas de contrôles opérationnels adéquats pour la production de riz pour les sushis.
« Nous avons trouvé du poisson congelé en train de décongeler à la température ambiante. Le dégivrage ne doit être effectué que dans les réfrigérateurs afin d'éviter que les bactéries se multiplient à la température ambiante. Nous avons trouvé que les congélateurs n'étaient pas au minimum requis de -20°C pour la maîtrise des parasites dans les poissons, ainsi que des poissons livrés sans vérification de la température. Bien que les établissements dans notre audit aient toutes rectifié les problèmes et que nous ayons maintenant fourni des conseils spécifiques pour aider le secteur au sens large à améliorer les normes, nous continuerons d’appliquer des mesures répressives en cas de non-conformités vis-à-vis de ceux qui ne respectent pas les textes réglementaires qui sont là pour protéger la santé de leurs clients », a souligné le Dr Byrne.

La formation à la sécurité sanitaire des aliments peut améliorer les connaissances mais pas les comportements, selon une étude


Résumé
Une mauvaise manipulation des aliments chez des personnes travaillant en distribution et en restauration commerciale contribue fréquemment à des éclosions d’intoxications alimentaires.

Les interventions de formation et d’éducation en matière de sécurité des aliments sont des stratégies importantes pour améliorer les comportements et les précurseurs comportementaux (par exemple, les connaissances et les attitudes) des personnes manipulant les aliments dans ces établissements.

Nous avons effectué un examen systématique complet pour identifier, caractériser et synthétiser des études publiées dans ce domaine afin de déterminer l'efficacité globale de ces interventions.

La revue s'est concentrée sur des études expérimentales avec un groupe témoin indépendant. Les méthodes d’examen comprenaient une stratégie de recherche structurée, la sélection de résumés identifiés, la caractérisation des articles pertinents, l’estimation du risque de biais, l’extraction de données, la méta-analyse de l’efficacité des interventions pour quatre catégories de résultats (attitudes, connaissances, comportement et scores d’inspection des locaux destinés aux aliments), et une estimation de la qualité de la preuve.

Nous avons identifié 18 essais contrôlés randomisés (ECRs) et 29 essais non randomisés pertinents. Parmi les ECRs, 25 (64%) résultats uniques ont été considérés comme présentant un risque élevé de biais, principalement en raison de préoccupations liées aux méthodes de mesure des résultats, tandis que 45 (98%) résultats d'essais non randomisés ont été classés en tant que risque grave de biais, principalement en raison de facteurs de confusion.

Une confiance élevée a été identifiée pour l'effet des interventions de formation et d'éducation visant à améliorer les connaissances des manipulateurs d'aliments dans huit études d'ECRs (différence moyenne standardisée = 0,92; intervalle de confiance à 95%: 0,03, 1,81; I2 = 86%).

Pour tous les autres résultats, aucun effet significatif n'a été identifié. En revanche, les essais non randomisés ont identifié un effet d'intervention positif statistiquement significatif pour tous les types de résultats, mais la confiance dans ces résultats était très faible en raison de la confusion possible et d'autres biais.

Les résultats indiquent que les interventions en matière de formation et d’éducation en matière de sécurité sanitaire des aliments sont efficaces pour améliorer les connaissances des personnes manipulant des aliments, mais il faut davantage de preuves sur les stratégies visant à améliorer le changement de comportement.

Référence
Effectiveness of food handler training and education interventions: A systematic review and analysis
Journal of Food Protection vol. 82 no. 10
Ian Young, Judy Greig, Barbara J. Wilhelm, and Lisa A. Waddell, https://doi.org/10.4315/0362-028X.JFP-19-108

NB : Merci à Doug Powell du barfblog de m'avoir signalé cet article.

samedi 28 septembre 2019

Des tomates cerises seraient peut-être associées à une épidémie à Salmonella en Suède


« Des tomates cerises seraient peut-être associées à une épidémie à Salmonella en Suède », source Doug Powell du barfblog.

La Public Health Authority étudie actuellement les causes de l'augmentation des salmonelles dans l'ensemble du pays. En deux semaines, 48 cas ont été signalés dans le pays, dont une dizaine à Halland (Suède).

SVT rapporte que des cas de diarrhée causée par Salmonella Typhimurium ont été signalés entre le 29 août et le 14 septembre, selon Anders Enocksson, consultant en prévention des infections du comté de Halland.

Au total, 11 comtés sont touchés. La plupart des cas ont été enregistrés à Halland avec Dalarna, Jönköping et Västra Götaland, ce que P4 Halland a été le premier à rapporter le 27 septembre. Les personnes infectées appartiennent à tous les groupes d'âge, mais un peu plus de la moitié ont 60 ans ou plus. Il y a un peu plus de femmes que d'hommes.

La source de l'infection n'est pas encore connue, mais on soupçonne des tomates et des tomates cerises. On ne sait pas d'où elles viennent.

Les gens devraient-ils éviter d'acheter et de manger des tomates cerises?

« Il n'y a pas une telle recommandation. Beaucoup de gens mangent des tomates cerises et cela ne doit pas nécessairement être la cause de Salmonella », explique Anders Enocksson.

6 décès et 20 personnes malades: Listeria retrouvé dans une usine de poissons d'Estonie


Poissons à l'usine M.V. Wool. Source ERR
« 6 décès et 20 personnes malades: Listeria retrouvé dans une usine de poissons d'Estonie », source Doug Powell du barfblog.

Plusieurs études dans des pays ont suggéré qu’une forme très forte et très agressive de la bactérie Listeria faisait rage dans une usine de transformation de poissons M.V.Wool située près de Harku, juste à l’extérieur de Tallinn.

Selon des dernières informations, 26 personnes à travers l'Europe ont déjà contracté la bactérie, dont six sont décédées - parmi lesquelles neuf personnes en Estonie, dont deux, sont décédées, selon un reportage plus long diffusé mercredi soir sur le programme d'investigation ETV Pealtnägija .

L’analyse génétique commandée par le Veterinary and Food Board (VTA) a révélé que la souche agressive et contagieuse de Listeria ST1247 était liée à l’usine appartenant à M.V.Wool, le plus grand producteur de poissons d’Estonie.

Des bactéries de cette souche spécifique ont été découvertes dans le bâtiment de production de l’usine ainsi que chez des personnes tombées malades.

Le directeur général adjoint de la VTA, Olev Kalda, a déclaré que l'usine de transformation de poissons est sous l'œil vigilant des inspecteurs et que chaque lot de produits destiné à quitter l'usine fait actuellement l'objet d'une inspection approfondie.

« Il est clair que des Listeria monocytogenes, relativement inoffensives, ont abouti dans cette entreprise, il y a peut-être trois ou quatre ans, mais il est possible qu'en raison de mesures de nettoyage insuffisantes, cette mutation se soit produite là et se soit développée en une souche persistante, c'est-à-dire une souche unique. seulement à cet endroit spécifique », a expliqué Kalda.

Le propriétaire de l'usine de M.V.Wool et président du conseil d'administration, Mati Vetevool, a démenti catégoriquement que des bactéries dangereuses proviennent de son usine. Il pointe le doigt vers les fermes aquacoles norvégiennes et finlandaises dont il prétend que des bactéries ont été retrouvées dans leur usine.

« Je ne suis absolument pas d'accord pour dire que cette bactérie est notre bactérie », a dit Vetevool. « Cela vient de la pisciculture; elle n’a pas été développée ici. On peut aussi se retrouver coincé avec une souche provenant d'une pisciculture. Chaque nuit, notre usine de transformation de poissons est soigneusement lavée et nous détruisons absolument toutes les bactéries lors du processus de nettoyage. Il n’est pas possible d’intoxiquer qui que ce soit. Rien de tel n'est possible - il s'agit simplement de la diffamation. »

Selon Kalda, toutefois, l’histoire de Vetevool n’a aucun sens.

« Les études montrent que cette souche spécifique n’a été retrouvée que dans des produits fabriqués par cette société. Elle a été retrouvée dans l’environnement de cette société - c’est-à-dire dans ses installations de production, sur ses équipements de production - mais, comme je l’ai mentionné plus haut, elle n’est pas entrée dans cette société sous cette forme, avec cet ADN actuel », a dit le responsable de la VTA.

Les Pays-Bas font le lien entre une épidémie à Salmonella et des œufs d'Espagne


« Les Pays-Bas font le lien entre une épidémie à Salmonella et des œufs d'Espagne », source article de Joe Whitworth publié le 28 septembre 2019 dans Food Safety News.

Environ 30 personnes font partie d’une épidémie à Salmonella aux Pays-Bas liée à des œufs d’Espagne.


L'agence a ajouté qu'il était important de se laver les mains après les avoir touchées, car Salmonella se trouve à l'extérieur des œufs.

Ils ont été livrés à des supermarchés de quartier, des étals de marché et des établissements de restauration qui les ont éventuellement transformés en divers plats. On ne pense pas qu'ils aient été vendus dans les grandes chaînes de supermarchés du pays.

La salmonellose n'est pas une maladie infectieuse à déclaration obligatoire aux Pays-Bas. On estime à 27 440 le nombre de patients atteints de gastro-entérite aiguë due à la salmonellose en 2017.

Premières cas de maladies l’année dernière
Trente patients ont été signalés avec un type identique de Salmonella Enteritidis sur la base du séquençage du génome complet, dont certains sont tombés malades l'année dernière.

Selon l'Institut national néerlandais pour la santé publique et l'environnement (RIVM), au moins cinq patients ont mangé des œufs du lot sur lequel la NVWA a émis un avertissement.

Harald Wychgel, porte-parole du RIVM, a déclaré que ces études demandent aux gens ce qu’ils ont mangé au cours des dernières semaines, il n’est pas attendu que la consommation d’œufs puisse être confirmée pour tous les patients.

« L'épidémie se poursuit depuis 2018 avec un nombre de patients insuffisant pour initier la détection à la source. Le RIVM a associé un petit groupe de patients à un lot d'œufs qui ont été retirés du marché à la fin du mois d'août », a-t-il déclaré à Food Safety News.

« Bien qu'il y ait eu un rappel, il se peut que des patients soient retrouvés car ils peuvent toujours avoir des produits à la maison. Les œufs en question ont été retrouvés par la NVWA et ont été retirés du marché. »


Les symptômes de l’infection à Salmonella peuvent inclure une diarrhée, des crampes abdominales et de la fièvre 12 à 72 heures après avoir consommé des aliments contaminés.

Sinon, les adultes en bonne santé sont généralement malades pendant quatre à sept jours. Les adultes plus âgés, les enfants, les femmes enceintes et les personnes dont le système immunitaire est affaibli, comme les patients atteints de cancer, sont plus susceptibles de développer une maladie grave et des affections graves, parfois menaçant le pronostic vital.

NB : Tous les liens sont de mon fait.

En Suisse, on ne pense pas comme en France: Pas de moratoire sur le glyphosate!


Selon Paysans Suisses (ATS/AGIR):

Cet herbicide controversé sera interdit complètement en Allemagne dès 2024, a rappelé Balthasar Glättli (Verts/ZH). Si la recherche scientifique est encore partagée sur la question, plusieurs instituts internationaux ont mis en avant de possibles risques. 
Le Centre international de recherche sur le cancer avait notamment classifié le glyphosate dans la catégorie des "cancérigènes probables" pour l'homme. Devant le "sérieux de la question", les Verts demandaient au Conseil fédéral d'appliquer le principe de précaution. 
Le glyphosate ne représente pas de risque pour la santé humaine lorsqu'il est utilisé conformément aux prescriptions, lui a répondu le conseiller fédéral Guy Parmelin. Plusieurs études en ont fait la preuve. En l'état actuel, il n'y a pas de raison d'interdire le glyphosate, a-t-il souligné. 
Le Conseil national a également refusé par 115 voix contre 61 un postulat de Maya Graf (Verts/BL) demandant au Conseil fédéral d'examiner une interdiction d'utiliser des pesticides dans la région d'estivage. Une interdiction générale restreindrait les possibilités de lutte contre les plantes qui posent problème dans ces zones, a affirmé Guy Parmelin. L'utilisation d'herbicides y est déjà fortement limitée.

Etats-Unis: Deux autres dirigeants d’une entreprise de viande bovine plaident coupables de crimes fédéraux et vont aller en prison


« Deux autres dirigeants d’une entreprise de viande bovine plaident coupables de crimes fédéraux et vont aller en prison », source article de Dan Flynn publié le 27 septembre 2019 dans Food Safety News.

Deux responsables dune entreprise de viande bovine au Texas, qui ont décidé de plaider coupable plutôt que d’aller vers un procès plus tôt ce mois-ci, seront condamnés au début de l'année prochaine. Ils ont admis avoir vendu pour 1 million de dollars de viande hachée bovine contaminée en 2016 aux Bureau of Prisons (BOP) des États-Unis. .

Jeffery Neal Smith, 49 ans, et Derrick Martinez, 45 ans, ont plaidé coupables de complot en vue de frauder les États-Unis. Au moment du crime fédéral, Smith était président et Martinez dirigeait les opérations de West Texas Provisions Inc.

Smith et Martinez sont libres avec des restrictions de voyage jusqu'au 3 février 2020, 10 heures. C'est à ce moment qu'ils seront condamnés par une cour de justice fédérale à Amarillo par le juge fédéral Matthew J. Kacsmaryk.

Les accusés ont admis avoir vendu plus de 775 000 pounds (351,5 tonnes) de viande non inspectée, mal étiquetée ou contaminée à 32 prisons fédérales dans 32 États, pour lesquels le BOP avait versé 1 011 106,72 dollars

West Texas Provisions a commercialisé des produits comme étant inspectés par l'USDA, violant ainsi la Federal Meat Inspection Act. USDA . L'USDA n'ayant pas inspecté la viande bovine.

Au lieu de cela, Smith et Martinez ont transformé la viande bovine pour les prisons pendant des nuits et des week-ends, longtemps après le départ des inspecteurs de l'USDA. Et ils n'étaient pas inquiets par les protocoles de sécurité des aliments, transformant des cœurs entiers en hamburger. Ils ont travaillé dans le noir et ont trouvé des endroits dans le bâtiment pour cacher la viande bovine non inspectée lorsque les inspecteurs étaient en poste.

L’Office of the Inspector General (OIG) de l'USDA (OIG) a conduit l’investigation de la viande bovine pour les prisons.

Les documents judiciaires signés par les accusés pour leurs avocats reconnaissent qu'en plaidant coupable, ils perdent leurs droits:
  • de plaider non coupable;
  • d’avoir un procès avec jury;
  • de faire prouver la culpabilité de l'accusé hors de tout doute raisonnable;
  • d’être confrontés avec des témoins et d'appeler des témoins de la défense des accusés, et d’être contraint de témoigner contre soi-même.
Le plaider coupable reconnaît également que le tribunal peut ordonner une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à cinq ans et imposer une amende de plus de 250 000 dollars par accusé. La sentence du juge est nécessaire pour donner considération aux Sentencing Guidelines des États-Unis.

Dans le plaider coupable, le gouvernement accepte de ne pas engager d'autres poursuites.

vendredi 27 septembre 2019

Nouveau décès d'une enfant en lien avec un syndrome hémolytique et urémique


Après le décès d’un enfant huit ans après une contamination par des E. coli producteurs de shigatoxines présents dans des steaks hachés le 14 septembre 2019, voici qu’un communiqué de l’ARS Rhône-Alpes-Auvergne du 19 septembre 2019 rapporte le « Décès d'une jeune fille de 12 ans dans l'Ain des suites d'un syndrome hémolytique et urémique (SHU) ».
Ce mercredi 18 septembre, l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes a été informée du décès hier soir, d’une jeune fille de 12 ans scolarisée au collège Jean-Moulin à Trévoux.
Cette jeune fille est décédée des suites d’un syndrome hémolytique et urémique (SHU). Le SHU est une complication rare d’une atteinte digestive qui se caractérise notamment par une insuffisance rénale aiguë. L’atteinte digestive survient le plus souvent après la consommation d’aliments contaminés par des germes comme certaines viandes pas assez cuites ou des produits au lait cru, etc.
Une « enquête » est en cours pour tenter d'identifier l'aliment en cause dans ce syndrôme.
La jeune fille, élève du collège Jean Moulin de Trévoux dans l’Ain a présenté les premiers signes digestifs le dimanche 8 septembre au soir. Elle est allée à l’école le lundi et n’y est pas retournée les jours suivants. Son état s’étant dégradé, elle a été hospitalisée le jeudi 12 septembre. Une enquête va être menée pour tenter d’identifier l’aliment responsable.
Episodes de troubles digestifs au sein du collège Jean Moulin
Mardi 10 septembre matin, 11 autres enfants scolarisés (de la 6e à la 3e) au collège Jean Moulin de Trévoux (Ain) ainsi qu’un enseignant ont également présenté des troubles digestifs de type maux de ventre, diarrhées et fièvre. Cet épisode, chez 11 enfants et 1 adulte sur 620 élèves qui ont pris leur repas à la cantine, ne permet cependant pas de conclure à une Toxi-infection alimentaire collective (TIAC).
En effet, les résultats des analyses effectuées sur les repas pris la veille, le lundi 9 septembre, sont tous négatifs. En outre, une inspection de la cuisine de l’établissement menée par la direction départementale de la protection de la population (DDPP) n’a relevé aucune anomalie.
A ce jour, aucune confirmation d'un lien entre l'épisode de troubles digestifs chez les 11 élèves et l'enseignant et le décès de cette jeune fille.
A ce jour, compte tenu des informations en sa possession, l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes ne confirme pas l’existence d’un un lien entre le décès de cette jeune fille et l’épisode de troubles digestifs chez les autres élèves et l’enseignant. Toutes les investigations nécessaires seront menées sans délai par l’Agence régionale de santé avec l’appui de Santé publique France.
Enfin, contrairement à ce qui a été suggéré dans certains articles de presse, l’isolement d’une salmonelle n’est pas confirmé à ce jour.

Selon ce média,
En réagissant ainsi, les pouvoirs publics cherchent à atténuer l'angoisse voire la colère du côté des parents d'élèves, alors même que la coïncidence des faits ne manque pas de les interpeller. 
Une cellule psychologique a été mise en place dans l'établissement scolaire pour soutenir les camarades de classe de la victime, les autres élèves qui lui étaient proches, ainsi que les enseignants, dans cette épreuve.

A suivre ...

Épidémie de listériose probablement due à un pâté de foie contaminé et consommé dans une taverne en Autriche


Un article vient de paraître dans Eurosurveillance à propos d’une « Épidémie de listériose probablement due à un pâté de foie contaminé et consommé dans une taverne, en Autriche, en décembre 2018 ».

Contexte
Listeria monocytogenes est une bactérie Gram positif qui est généralement transmise à l'homme par la consommation de produits alimentaires contaminés. Les symptômes cliniques de la listériose varient en fonction du statut immunitaire de l'hôte, les patients immunodéprimés présentant un risque plus élevé de présenter des symptômes graves.

Chez les individus immunocompétents, l'infection peut être asymptomatique, mais il en résulte plus souvent une gastro-entérite fébrile. La gastro-entérite fébrile disparaît généralement entre 2 et 3 jours après l'apparition des symptômes, alors que les formes invasives de la maladie peuvent entraîner une méningo-encéphalite, un avortement, une sepsie ou même la mort ; d'autres manifestations telles que l'endophtalmie ont également été associées aux infections à L. monocytogenes.

Les aliments impliqués dans des épidémies de listériose sont des produits prêts à consommer, tels que des tranches de viande, du pâté et des fromages à pâte molle.

Étant donné que L. monocytogenes peut persister dans l'environnement pendant de longues périodes en raison de sa capacité à former des biofilms et de sa résistance aux désinfectants, il peut être difficile d'éliminer cet agent pathogène des installations de transformation des aliments.

En Autriche, la notification des cas de listériose invasifs est obligatoire. Le Laboratoire national autrichien de référence pour Listeria (NRL; Graz Autriche) est responsable du typage basé sur la séquence du génome complet (WGS) d'isolats humains et non humains (par exemple alimentaires, environnementaux). Ces dernières années, la surveillance de L. monocytogenes basée sur le WGS a été utilisée avec succès en combinaison avec l'analyse des données épidémiologiques lors d'investigations sur des épidémies.

Détection de l'épidémie
Le 21 décembre 2018, les autorités sanitaires locales de Styrie (Direction de la santé publique, Graz, Autriche) et le LNR ont confirmé la survenue d'un foyer de gastro-entérites fébriles, comprenant un cas de bactériémie à L. monocytogenes confirmée par culture, parmi les 32 personnes qui étaient présents dans une taverne dans la province le 15 décembre 2018 dans le cadre d'une célébration.

Auparavant, une médecin enceinte qui avait visité la taverne et qui était au courant que L. monocytogenes avait été isolée à partir d’une hémoculture d'un client de la taverne avait informé les autorités sanitaires locales de Styrie d'une possible épidémie de listériose. Selon elle, plus de la moitié des invités ont commencé à présenter des symptômes de gastro-entérite fébrile et de vomissements dans les 2 jours suivant la visite à la taverne.

Le 29 janvier 2019, le ministère autrichien de la Santé (Vienne, Autriche) a chargé l'Agence autrichienne de la santé et de la sécurité des aliments (AGES; Graz, Autriche) d'investiguer sur l'épidémie. Le but de l’investigation était d’identifier l’agent responsable et la source probable de l’infection afin de détecter et de prévenir de nouveaux cas.

Mesures de maîtrise de l’épidémie
Après la confirmation de l'épidémie le 21 décembre 2018, un nettoyage intensif de la taverne et de l'entreprise X a été effectué par des entreprises professionnelles chargées du nettoyage-désinfection, sous la supervision de l'autorité sanitaire locale.

Seuls les produits traités thermiquement ont été autorisés à être vendus jusqu'à ce que leur assainissement soit confirmé (c'est-à-dire que L. monocytogenes n'était plus détecté après des prélèvements répétés). Fin décembre, aucun autre cas n'a été détecté et l'épidémie a été déclarée terminée.

Conclusion
La surveillance de L. monocytogenes par isolement à l'aide du typage WGS et l'analyse des données épidémiologiques ont permis de confirmer un foyer local dû à une souche de L. monocytogenes IVb-CC4-ST4-CT7652 non détectée auparavant.

Les investigations épidémiologiques et de traçabilité ont montré que le pâté de foie produit par la société X était la source d'infection la plus probable.

Les mesures de maîtrise appliquées ont été efficaces pour enrayer l'épidémie. Des investigations supplémentaires sont nécessaires pour estimer le risque d'infection par L. monocytogenes lors de célébrations dans des tavernes servant des produits non chauffés et qui ont été conservés à température ambiante pendant de longues périodes.

Le pâté autrichien diffère sensiblement du pâté de France, mais cela n’empêche chez des rappels récurrents et récents comme ceux du 16 septembre 2019, 1 et 2, ou encore cette notification au RASFF de l’UE par la France du 25 septembre 2019.