samedi 16 avril 2022

Abbott Nutrition: la tempête qui se prépare

Je connais Phyllis Entis depuis un plus d'une dizaine années et c'est une personne digne de confiance. Son blog eFoodAlert est une réference en matière de rappel de produits alimentaires ici et là. Retraitée, elle a déjà publié plusieurs ouvrages d'ordre général, mais surtout elle est connue pour avoir publié en 2007, Food Safety: Old Habits,New Perspectives , édité par l'American Society for Microbiology, une référence, puis en novembre 2020, Tainted: From Farm Gate to Dinner Plate, Fifty Years of Food Safety Failures , qui se lit comme un roman policier. Le blog vous en avait parlé ici. Voici son dernier article qui constitue une véritable investigation sur ce qui se passe aux États-Unis, à vous de voir ...

«Abbott Nutrition: la tempête qui se prépare», source article de Phyllis Entis paru sur son blog eFoodAlert le 14 avril 2022.

Entre le 1er septembre 2019 et le 20 septembre 2021, Abbott Nutrition a reçu dix-sept plaintes de consommateurs concernant plusieurs préparations en poudre de la marque Similac.

Quinze de ces plaintes concernaient des nourrissons testés positifs pour Salmonella après avoir consommé un produit Similac. Une plainte citait un nourrisson qui avait reçu un diagnostic de Cronobacter (Enterobacter) sakazakii , et une autre plainte était à la suite d'un décès de nourrisson d'une cause non précisée.

Ces informations sont contenues dans le rapport d'inspection d'établissement (EIR pour Establishment Inspection Report) du 20 au 24 septembre 2021, obtenu par eFoodAlert auprès de la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis en réponse à une demande selon le Freedom of Information Act.

Comment les plaintes ont-elles été traitées
En réponse à la plainte liée à la présence de Cronobacter, la société a examiné ses dossiers de lots et ses dossiers d'analyses microbiologiques des produits finis. La plainte a été examinée par une équipe médicale interne d'Abbott Nutrition.

L'entreprise a clos la plainte après avoir déterminé que tous les dossiers de lot étaient acceptables, qu'il n'y avait pas d'autres plaintes de consommateurs et que les tests microbiologiques étaient négatifs pour C. sakazakii.

La plainte concernant le décès d'un nourrisson a déclenché un examen du dossier de lot pour trois lots de Similac Alimentum. Après avoir terminé l'examen et déterminé qu'aucune autre plainte ou problème médical n'avait été identifié pour les produits, la société a clos la plainte.

Les quinze plaintes de Salmonella impliquaient des nourrissons qui avaient reçu un ou plusieurs lots de Similac Alimentum, Similac ProAdvance, Similac Spit-Up, Similac Total Comfort, Similac Advance, Similac Pro Sensitive ou Elecare for Infants.

Les quinze nourrissons ont été testés positifs pour Salmonella.

Une fois de plus, les examens des dossiers de lot sont revenus acceptables et les résultats des analyses sur les produits finis étaient négatifs pour Salmonella.

Un prélèvement du produit fini de l'un des lots impliqués (Similac Advance lot #472005) a été obtenu par Abbott Nutrition auprès d’un consommateur. Le prélèvement a été soumis à un examen visuel et le contenant a été examiné dans le laboratoire d'emballage.

La société n'a effectué aucune analyse microbiologique sur cet échantillon.

La ‘Standard Operating Procedure for Handling Complaints’ (ou Procédure opératoire standard pour le traitement des plaintes) d'Abbott Nutrition précise que «... tout essai chimique ou microbien d'un prélèvement client non ouvert nécessite l'approbation du vice-président qualité d’Abbott Nutrition ou de son délégué».

L'EIR ne précise pas si l'autorisation a été sollicitée pour effectuer des analyses microbiologiques sur le prélèvement.

Les résultats des analyses internes d'Abbott suscitent des inquiétudes
Outre les plaintes des consommateurs, l'EIR révèle également que l'entreprise avait retrouvé Cronobacter dans deux lots de produits finis.

Le premier de ces résultats positifs a été enregistré pour Similac Alimentum (lot 697464), produit le 25 septembre 2019, un jour seulement après la fin de l'inspection en septembre 2019 par la FDA de l'usine de production d'Abbott.

La cause profonde de la contamination a été déterminée comme étant environnementale. L'entreprise a mis en œuvre des actions correctives et a détruit le lot contaminé.

La cause profonde spécifique du deuxième résultat positif, cette fois dans Similac Spit-Up (lot 732675), produit le 22 juin 2020, n'a jamais été retrouvée, selon l'EIR. Plusieurs lacunes ont été relevées au cours de l'enquête sur les causes profondes, des mesures correctives ont été mises en œuvre et le lot a été détruit.

En plus des deux cas de Cronobacter dans les produits finis, Abbott a également retrouvé Cronobacter dans cinq prélèvements environnementaux entre janvier 2019 et août 2021. Il n'y avait aucun prélèvement environnemental positif pour Salmonella.

Tous les résultats positifs pour Cronobacter provenaient de surfaces sans contact avec le produit.

Dans son avis de rappel du 17 février 2022, Abbott a reconnu «... des preuves de Cronobacter sakazakii dans l'usine dans des zones non en contact avec les produits».

Pourtant, l'investigation de la FDA a récupéré Cronobacter sakazakii dans au moins un écouvillon de ce qui semble être une surface en contact, comme décrit dans le rapport d'observations de l'inspection du 31/01/2022 au 18/03/2022 (formulaire FDA 483).

L'explication de l'absence de résultats positifs pour Cronobacter sur des surfaces en contact avec les produits est révélée dans la description des procédures de prélèvements environnementaux d'Abbott Nutrition, comme indiqué dans l'EIR de septembre 2021.

Selon la description du programme de prélèvements environnementaux d'Abbott Nutrition, l'entreprise effectue des prélèvements environnementaux des surfaces en contact avec les produits et des surfaces non en contact avec les produits, ainsi que de l'air, de l'eau, de la vapeur et de l'air comprimé.

Des échantillons d'écouvillons provenant de surfaces en contact avec le produit et de surfaces non en contact avec le produit sont analysés pour les Enterobacteriaceae.

Les Enterobacteriaceae sont une famille de bactéries qui comprend à la fois Salmonella et Cronobacter, et une analyse des Enterobacteriaceae totaux peut être utilisée comme indicateur des conditions sanitaires générales dans une installation de production.

Si une surface sans contact avec le produit produisait un résultat positif dans une zone de l'usine considérée comme ‘à haut risque’ par l'entreprise, les isolats seraient analysés à la fois pour Salmonella et Cronobacter.

D'autre part, si une surface en contact avec le produit était positive pour les Enterobacteriaceae, la société n'a PAS analysé les isolats pour Salmonella ou Cronobacter, expliquant que le produit fini est analysé pour les deux microbes.

Cependant, sauf en cas de contamination massive, Salmonella ou Cronobacter seraient très probablement présents à de très faibles niveaux dans le produit fini, et les chances de détecter ces contaminants s'apparenteraient à ce que le même nombre apparaisse deux fois de suite à la roulette.

En choisissant de ne pas analyser les surfaces en contact qui sont Enterobacteriaceae-positives pour la détection de Cronobacter ou Salmonella, l'entreprise a raté une occasion d'éviter un grave problème.

La FDA n'est pas irréprochable
Il y avait un intervalle de deux ans entre les inspections de l'usine de production d'Abbott Nutrition à Sturgis, Michigan.

Pendant ce temps, les États-Unis, en fait, le monde entier, étaient sous le choc de la pandémie de la Covid-19.

Lorsque la FDA est revenue vers Abbott, le programme de protection de la Covid-19 de l'entreprise exigeait que l'agence donne un préavis à son inspection prévue, ce qui n'avait pas été le cas par le passé.

Bien que l'entreprise disposait d'un délai de quatre jours au cours duquel elle pouvait «ranger» en prévision de la visite de la FDA, l'équipe d'inspection a tout de même trouvé plusieurs problèmes à noter, qui ont été détaillés dans le formulaire d'observations de l'inspection (formulaire FDA 483) fourni à l'entreprise à la fin de l’inspection.

Mais une observation clé manquait à la liste.

Il n'y avait aucune mention des deux lots de produits finis qui avaient été testés positifs pour Cronobacter sakazakii depuis l'inspection précédente, ni des résultats des tests environnementaux positifs pour Cronobacter.

Ces observations ont été incluses à la place du formulaire 483 émis à la fin de l'inspection de janvier-mars 2022.

Selon l'EIR de septembre 2021, l'équipe d'inspection de la FDA composée de deux personnes n'a effectué aucun prélèvement environnemental au cours de sa visite, même après avoir pris connaissance des résultats positifs pour Cronobacter. Deux lots de produits finis ont été prélevés pour analyse nutritionnelle et deux pour analyse microbiologique.

Questions sans réponse
Sept mois après que la FDA ait reçu le premier signalement d'un nourrisson infecté par Cronobacter et près de quatre mois après que l'agence ait lancé son inspection approfondie de l'usine de production d'Abbott Nutrition, plusieurs questions demeurent:
  • Compte tenu de ce que la FDA a appris en septembre 2021 concernant des prélèvements environnementaux et de produits finis positifs pour Cronobacter dans l'usine d'Abbott, pourquoi a-t-il fallu plus de quatre mois à l'agence pour lancer une autre inspection après avoir reçu le premier rapport de maladie ?  
  • Pourquoi les inspecteurs de la FDA n'ont-ils pas répondu avec plus de force à ces résultats positifs pour Cronobacter lors de la rédaction de la liste des observations de l'inspection à la fin de leur inspection de septembre 2021 ?
  • Abbott aurait-il découvert et résolu son problème de contamination plus tôt s'il avait testé Cronobacter sur des surfaces en contact avec le produit au lieu de s'appuyer sur des analyses de produits finis ?
  • Étant donné que Cronobacter (contrairement à Salmonella) n'est pas une maladie «à déclaration obligatoire» dans la plupart des États, combien de cas supplémentaires à Cronobacter chez des nourrissons n'ont-ils pas été signalés ?
  • Pourquoi a-t-il fallu attendre le 17 février 2022 pour que le public soit sensibilisé à la situation ?
Pour en savoir plus sur Cronobacter sakazakii et d'autres épidémies de maladies d'origine alimentaire dans TAINTED. From Farm Gate to Dinner Plate, Fifty Years of Food Safety Failures (CONTAMINÉ. De la ferme à l'assiette, cinquante ans d'échecs en matière de sécurité des aliments) désormais disponible en éditions numériques, imprimées et audio.
Complément. A propos de l’article de Phyllis Entis, Bill Marler, l’avocat bien connu aux Etats-Unis en sécurité des aliments, a écrit sur son blog, le Marler Blog, un article paru le 15 avril 2022, Le journalisme citoyen à son meilleur niveau – eFoodAlert et ses connaissance sur «Abbott Nutrition : The Gathering Storm».

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. Le départ du blog de la revue a été strictement motivé par un manque de réactivité dans la maintenance du blog, la visibilité de celui-ci devenant quasi nulle. J’accuse la direction de la revue de fuir ses responsabilités et le but de ce message est de leur dire toute ma colère. Elle ne veut pas céder, moi non plus, et je lui offre ainsi une publicité gratuite.

Des données suédoises sur les maladies infectieuses d’origine alimentaire indiquent un impact réduit de la COVID-19 en 2021

«Des données suédoises sur les maladies infectieuses d’origine alimentaire indiquent un impact réduit de la COVID-19 en 2021», source article de Joe Whitworth paru le 16 avril 2022 dans Food Safety News.

La pandémie de la COVID-19 a continué d'affecter les signalements d'autres maladies en 2021, selon l'Agence suédoise de santé publique (Folkhälsomyndigheten).

Un résumé du rapport épidémiologique annuel pour 2021 montre que les maladies infectieuses d'origine alimentaire, telles que Campylobacter et Salmonella, ont légèrement augmenté par rapport à 2020, mais le nombre de cas était toujours en baisse par rapport aux niveaux d'avant la pandémie de 2019.

Les chiffres de plusieurs maladies infectieuses sont restés à des niveaux faibles en 2021, mais le rôle des mesures contre le coronavirus n'était pas aussi clair qu'en 2020.

En 2021, moins de cas de maladies infectieuses à déclaration obligatoire ont été signalés qu'avant la pandémie, mais la différence n'était pas aussi importante qu'en 2020.

Impact sur les maladies d'origine alimentaire
Yersinia, E. coli et l'hépatite A ont augmenté par rapport à 2020, tandis que les cas à Shigella sont restés inchangés.

La baisse est en grande partie due au faible nombre de personnes infectées à l'étranger, selon le rapport. Pour Cryptosporidium, les infections ont diminué pour la deuxième année consécutive, tandis que la situation était stable pour Listeria.

Des rapports annuels détaillés sur chaque maladie seront publiés plus tard cette année.

Il y a eu plus de 4 000 cas d’infection à Campylobacter en 2021, contre près de 3 500 en 2020 et 6 700 en 2019. Près de 950 cas d’infection à Salmonella ont été signalées en 2021 contre 826 en 2020 et près de 2 000 en 2019.

Le nombre de cas d'infection à E. coli est passé de 491 en 2020 à 653 en 2021, mais a diminué par rapport à 755 en 2019. Au total, 313 cas à Yersinia ont été enregistrés en 2021, 221 en 2020 et 393 en 2019. En 2021, 107 cas d’infection à Listeria ont été notés contre 88 en 2020 et 113 en 2019.

« Il y a probablement un effet des mesures de contrôle des infections contre la COVID-19 et des changements de comportements, mais les liens sont complexes. Nous verrons une augmentation des maladies infectieuses lorsque les personnes rencontreront de plus en plus de personnes voyageant à l'étranger», a dit l'épidémiologiste d'État Anders Lindblom.

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C'est l'histoire anonyme de la fermeture de deux restaurants à Limoges pour cause d'hygiène

Bruno Longhi de LC Hygiène m’a aimablement informé, «Deux restaurants de Limoges fermés pour des raisons d'hygiène», selon le journal Le Populaire du Centre.

Des déjections de rats à proximité de la nourriture et des manquements aux règles d'hygiène ont entraîné la fermeture de deux restaurants.

Deux arrêtés de fermeture administrative ont été signifiés à deux restaurants de Limoges, après un contrôle sanitaire très défavorable, mardi 12 avril.

Deux enquêtrices du service communal d'hygiène et de sécurité de la mairie, accompagnées de policiers nationaux, ont procédé à un contrôle inopiné des deux restaurants, dont les noms n'ont pas été dévoilés.

Les contrôleurs ont constaté la présence de déjections de rongeurs à proximité de la nourriture, de températures d'aliments incompatibles avec le respect de la chaîne du froid, et d'aliments avariés. Des infractions aux règles d'hygiène ont aussi été relevées.

Une enquête a été ouverte. La réouverture de ces deux restaurants ne pourra être possible qu’après un avis favorable des services d'hygiène et de sécurité et un arrêté du maire.

Selon ce site, c'est la Police Nationale assistée des Services Communaux d'Hygiène et de Santé qui aurait réalisé une série de contrôles et la photo de l'article est issue de la page Facebook de la Police Nationale de la Haute-Vienne.

Voilà ce que l'on sait. Sans mauvaise langue aucune, il faut se rappeler qu’au niveau national, les inspections en restauration commerciale sont assez rares, ces deux restaurants n'ont pas eu de chance, deux restaurants, un vrai coup de poker ! 

Selon cet article de mars 2020 d’un site spécialisé, «Si vous venez d’ouvrir un restaurant, il est tout à fait possible que vous ne soyez pas contrôlé. En effet, la fréquence de contrôle est imposée à hauteur de 10%. Ainsi, un restaurant peut être contrôlé qu’une fois tous les quinze ans. Il se peut donc que vous passiez plusieurs mois, voire années sans subir de contrôle de la DDPP.»

Renseignement pris sur le site Alim’confiance, ces deux restaurants de Limoges ne sont pas cités.

Que constate-t-on dans ces inspections ? Le délai entre l’inspection et la fermeture a été été très rapide, plus rapide que pour la fermeture de l'usine Buitoni Nestlé dans le Nord. Ce qui signifie que ces établissement étaient probablement déjà dans la ligne de mire. Y a-t-il eu des plaintes, le court article ne le dit pas.

Comme d’habitude, ces inspections sont frappées du secret-défense, les noms des restaurants sont inconnus, impossible aussi de connaître le contenu de l’inspection, hélas, il n’existe pas en France de texte de loi sur le droit d’accès à l’information.
Tout ira donc beaucoup après les élections ?

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Epidémie de salmonellose en France chez de jeunes enfants en lien avec la consommation de produits de la marque Kinder, point au 15 avril 2022 par Santé publique France. 33 cas

Très inhabituel point de situation par Santé publique France. Après avoir publié le 14 avril 2022, un point de situation au 12 avril 2022, voici donc un nouveau point au 15 avril 2022 (publié le 15 avril) de l’«Epidémie internationale de salmonellose chez des jeunes enfants en lien avec la consommation de produits de la marque Kinder».

Point au 15/04/22 suite au rappel de plusieurs produits de gamme Kinder fabriqués dans une usine en Belgique en raison d’une suspicion de contamination par Salmonella Typhimurium.

À la suite des investigations menées par les autorités sanitaires belges, conjointement avec leurs homologues anglais, européens et notamment français, l’entreprise Ferrero a procédé le 5 avril 2022 au rappel de plusieurs produits de gamme Kinder fabriqués dans une usine en Belgique en raison d’une suspicion de contamination par Salmonella Typhimurium. Le 8 avril 2022, le rappel concernait finalement l’ensemble des produits Kinder issus de cette usine, indépendamment de leur date de péremption. Le 14 avril 2022, le rappel est encore élargi (incluant les Calendriers de l’Avent Noël 2021).

Cas de salmonellose en France : point de situation au 15 avril 2022
Au total, à la date du 15/04/2022 : 39 cas ont été identifiés par le Centre national de référence (CNR) des salmonelles de l’Institut Pasteur en France. (33 cas au point du 12 avril 2022 -aa)

Les cas sont répartis sur 11 régions: Ile-De-France (6 cas), Grand-Est (6 cas), Provence-Alpes-Côte d'Azur (6 cas), Hauts-de-France (4 cas), Auvergne-Rhône-Alpes (4 cas), Nouvelle-Aquitaine (3 cas), Bourgogne-Franche-Comté (3 cas), Normandie (2 cas), Bretagne (2 cas), Occitanie (2 cas), et Corse (1 cas), et avec un âge médian de 3 ans, et 20 garçons et 19 filles.

Vingt-neuf cas ont pu être interrogés par Santé publique France. Tous les cas rapportent, avant le début de leurs symptômes, la consommation de chocolats de la marque citée ici. Onze personnes ont été hospitalisées pour leur salmonellose, toutes sorties depuis. Aucun décès n'a été rapporté.

Santé publique France continue ses investigations auprès des familles n’ayant pas encore pu être jointes.

Les retraits et rappels successifs des produits concernés de la marque Kinder, produits par l'usine Belge avec fermeture de celle-ci par les Autorités Belges, devraient limiter la survenue en France de nouveaux cas de salmonellose dans les prochains jours/semaines.

Pour connaître la liste des produits concernés par le retrait-rappel: https://rappel.conso.gouv.fr/

Nous espérons tous que «les retraits et rappels successifs des produits concernés de la marque Kinder, produits par l'usine Belge devraient limiter la survenue en France de nouveaux cas de salmonellose dans les prochains jours/semaine». Ces propos étaient déjà là lors du point au 12 avril mais publié le 14 avril, cela devient d&sormais de l’incantation  ...

La page dédiée des rappels Ferrero par la DGCCRF est distincte du site RappelConso et se trouve ici.

Le feuilleton des rappels de chocolats de marque Kinder de chez Ferrero par la DGCCRF se trouve sur la page des retraits rappels de la DGCCRF.

Pourquoi appeler cela un feuilleton. Tout simplement parce que le communiqué de Ferrero France du 9 avril sur les produits rappelés de la marque Kinder comprenait tous les produits y compris les calendriers de l’Avent. La DGCCRF a-t-elle eu un ‘mauvaise approche avec ce communiqué; le communiqué du 14 avril de la DGCCRF ci-dessus montre que c’est bel et bien le cas. Ou bien la DGCCRF peut-elle expliquer pourquoi le communiqué de Ferrero du 9 avril n'a-t-il été pris en compte que le 14 avril ?

Mise à jour du 17 avril 2022. Il peut y avoir des surprises dans les œufs Kinder. Selon France 3 Régions du 17 avril 2022,
Vendredi 15 avril, une habitante de Val-de-Reuil (Eure) porte plainte contre la société Ferrero pour tromperie devant le Procureur de la République du Tribunal judiciaire de Rouen. Son fils de 2 ans a été hospitalisé après avoir mangé un Kinder. Le chocolat aurait présenté des traces de Campylobacter.
De leur côté, le service presse du groupe Ferrero assure ne jamais avoir entendu parler de cette bactérie avant le dépôt de plainte de la famille euroise. Une réponse insatisfaisante pour l'avocat qui dénonce l'attitude de l'entreprise.
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vendredi 15 avril 2022

Salmonella et le chocolat, vus par le BfR

L'EFSA et l’ECDC enquêtent actuellement sur une épidémie internationale de salmonellose liée à des produits à base de chocolat. L'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR) a donc compilé des informations sur thème de Salmonella dans le chocolat. 

Après les germes Campylobacter, Salmonella est l'agent bactérien le plus répandu des maladies intestinales en Allemagne. Les aliments à haut risque sont notamment la viande insuffisamment cuite ou crue et les produits fabriqués à partir de celle-ci, les œufs et les ovoproduits non traités thermiquement et les aliments d'origine végétale. Cependant, les aliments gras comme le chocolat, qui sont contaminés par Salmonella, peuvent également provoquer une infection à Salmonella

Dans le cas du chocolat, même de petites quantités de germes peuvent suffire à provoquer une maladie. Les faibles doses d'infection sont attribuées au fait que Salmonella contenue dans le chocolat riche en matières grasses est très bien protégée contre les conditions acides de l'estomac humain et, pour la plupart, atteint l’intestin, où elle peut provoquer une infection. 

La maladie, connue sous le nom de salmonellose, s'accompagne souvent de diarrhée et de douleurs abdominales, mais de la fièvre, des nausées et des vomissements sont également possibles. Les enfants dans leurs premières années de vie et les personnes dont le système immunitaire est affaibli, par exemple en raison de la vieillesse ou de maladies antérieures, sont particulièrement à risque.

Salmonella est très rarement détectée dans le chocolat. Dans le cadre du signalement des pathogènes zoonotiques dans la chaîne alimentaire, les autorités compétentes des États fédéraux allemands ont signalé au BfR des tests de détection de Salmonella dans environ 2 500 échantillons de produits contenant du chocolat entre 2012 et 2019. Salmonella n'était pas détectable dans aucun des échantillons déclarés pendant ces années. Depuis 2020, l'Office fédéral de la protection des consommateurs et de la sécurité alimentaire (BVL) est responsable de la collecte de données et du reporting sur ce sujet.

Néanmoins, les épidémies causées par Salmonella dans les produits chocolatés sont principalement connues par des publications scientifiques. La dernière épidémie de salmonellose en Allemagne connue du BfR en rapport avec le chocolat s'est produite en 2001 et a été causée par un type Salmonella, Salmonella Oranienburg.

Selon l'âge et l'état de santé des personnes concernées, la dose minimale infectieuse de peut être de 10 000 à 1 000 000. Dans le cas du chocolat, cependant, un faible nombre de bactéries peut suffire à provoquer une maladie. Ces faibles doses infectieuses sont attribuées au fait que le chocolat riche en matières grasses offre à Salmonella une protection efficace contre les conditions acides présentes dans l'estomac humain et, pour la plupart, lui permet d'atteindre l’intestin, où il peut provoquer une infection. Salmonella peut survivre dans le chocolat pendant plusieurs années. Il est également très bien protégé contre la chaleur grâce à la faible teneur en eau du chocolat et à l'effet protecteur de la matière grasse.

Il existe près de 2 700 sérotypes différents de Salmonella (sérovars). La prévalence de certains sérotypes plus fréquents dans le chocolat que d'autres, comme les œufs, qui sont principalement contaminés par Salmonella (S.) Enteritidis, n'est pas évidente dans les produits à base de chocolat. Par exemple, dans les épidémies connues de salmonellose causées par la consommation de produits chocolatés contaminés, les sérovars S. Napoli, S. Oranienburg ou S. Typhimurium ont été retrouvés. S. Durham a été retrouvé dans de la poudre de cacao, S. Eastborne dans des fèves de cacao et S. Nima dans des pièces en chocolat. Au Laboratoire national de référence de Salmonella du BfR, les sérovars S. Hull ou S. Salford (isolat du chocolat), S. Nigeria (isolat de coques de cacao), S. Typhimurium (isolat de chocolats) et S. Senftenberg et S. Weltevreden (isolats de cacao) ont été identifiés au cours des quatre dernières années.

ComplémentAttention au chocolat en cette période de gourmandise ! Patrick Verwaerde, chef du service urgences-soins intensifs de l'Ecole nationale vétérinaire d’Alfort vous explique pourquoi il faut garder son chien et son chat éloignés de ces sucreries, voir la vidéo.

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Des emballages ‘intelligents’ préservent les aliments et améliorent la sécurité sans déchets plastiques

«Des emballages ‘intelligents’ préservent les aliments et améliorent la sécurité sans déchets plastiques», source Harvard T.H. Chan

Un dispositif de filature par voie électrostatique ou electrospinning transforme des biopolymères biodégradables en un maillage de fibres antimicrobiennes à l'échelle nanométrique qui sont programmées pour détecter et éloigner les bactéries dangereuses et les micro-organismes d’altération des aliments.

Conserver des aliments sains frais et intacts s'accompagne souvent d'un coût environnemental sous la forme de déchets plastiques. Mais il n'est pas nécessaire qu'il en soit ainsi, selon des chercheurs du Centre de nanotechnologie et de nanotoxicologie de la Harvard T.H. Chan School of Public Health et des collègues de la Nanyang Technological University de Singapour. Ils ont développé un matériau d'emballage ‘intelligent’ alternatif utilisant des protéines de maïs biodégradables, de l'amidon et d'autres biopolymères d'origine naturelle et des antimicrobiens inspirés de la nature. Cela éloigne les bactéries dangereuses et les micro-organismes d’altération des aliments et la pollution plastique de l'environnement.

L'emballage est fabriqué principalement à partir d'un type de protéine de maïs appelée zéine, qui est produite à partir de farine de gluten de maïs, un sous-produit de la production d'éthanol, et d'autres biopolymères qui peuvent être extraits des déchets alimentaires. Il contient un maillage de fibres à l'échelle nanométrique, qui ont été produites grâce à une technologie évolutive appelée électrofilage et infusées avec une combinaison de composés antimicrobiens naturels, notamment de l'huile de thym et de l'acide citrique. Les fibres ont été programmées pour détecter la présence d'enzymes de bactéries telles que E. coli et Listeria et des niveaux accrus d'humidité relative à leur surface. En réponse à ces conditions, ils libèrent de minuscules quantités d'antimicrobiens pour améliorer la sécurité des aliments et la durée de conservation.

Dans une expérience, des fraises conditionnées dans un emballage sont restées fraîches pendant sept jours avant de développer des moisissures, par rapport aux fraises conservées dans des boîtes de fruits en plastique, qui ne sont restées fraîches que pendant quatre jours. Et parce que cette protection n'est fournie qu'en cas de besoin, le goût et la composition des aliments dans les emballages sont préservés. Les résultats de l'étude ont été publiés dans la revue de l’ACS, Applied Materials & Interfaces.

Il est urgent d'améliorer les emballages alimentaires, selon le co-responsable de l'étude, Philip Demokritou, professeur de santé environnementale à la Harvard Chan School et directeur du Nanotechnology and Nanotoxicology Center. Minimiser l’altération et les déchets contribuera à fournir à la population mondiale croissante des aliments sûrs et nutritifs. Et le plastique n'est pas une nuisance environnementale bénigne. Il se dégrade au cours de son cycle de vie et libère de minuscules fragments dans l'environnement qui se retrouvent dans notre air, notre eau et nos aliments, ce qui suscite des inquiétudes pour la santé.

«Nous avons besoin de plus de recherche sur les emballages alimentaires intelligents durables et biodégradables comme celui-ci afin que les fabricants puissent commencer à fabriquer ces matériaux de manière évolutive», a dit Demokritou. «De nombreuses entreprises se concentrent sur le développement de technologies et de matériaux durables. Et je suis très optimiste que nous verrons une escalade de leur utilisation dans de nombreux produits dans un proche avenir.

La technologie brevetée et le matériau utilisé dans l'emballage intelligent ont suscité l'intérêt de l'industrie, et des efforts sont en cours pour une utilisation commerciale potentielle, a dit Demokritou.

Merci à Joe Whiworth de m'avoir transmis l'information.

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. Le départ du blog de la revue a été strictement motivé par un manque de réactivité dans la maintenance du blog, la visibilité de celui-ci devenant quasi nulle. J’accuse la direction de la revue de fuir ses responsabilités et le but de ce message est de leur dire toute ma colère. Elle ne veut pas céder, moi non plus, et je lui offre ainsi une publicité gratuite.

jeudi 14 avril 2022

Cas groupés de SHU et d’infections à STEC en lien avec la consommation de pizzas de marque Buitoni: le nombre total de cas de SHU a tendance à se tabiliser

«Investigation de cas groupés de syndrome hémolytique et urémique (SHU) et d’infections à E. coli producteurs de shiga-toxine (STEC) en lien avec la consommation de pizzas Fraîch’Up de marque Buitoni®. Point de situation au 13 avril 2022.», source Santé publique de France du 14 avril 2022.

Santé publique France et le Centre national de référence (CNR) E. coli et son laboratoire associé (Institut Pasteur, Paris, et Laboratoire de microbiologie de l’hôpital Robert Debré, Paris), en lien avec la Direction générale de l’Alimentation, la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes, et en coordination avec la Direction générale de la Santé, investiguent depuis le 10/02/2022 une augmentation du nombre de cas de syndrome hémolytique et urémique (SHU) pédiatriques et d’infections à Escherichia coli producteurs de Shiga-toxine (STEC).

Les investigations épidémiologiques, microbiologiques et de traçabilité menées depuis cette date ont confirmé un lien entre la survenue de ces cas groupés et la consommation de pizzas surgelées de la gamme Fraîch’Up de marque Buitoni contaminées par des bactéries STEC. Le 18/03/2022, l’entreprise a procédé au retrait-rappel de l’ensemble des pizzas de la gamme Fraîch’Up, commercialisées depuis juin 2021 et les autorités ont demandé aux personnes qui détiendraient ces pizzas de ne pas les consommer et de les détruire.

Le nombre total de cas de SHU en lien avec la consommation de ces pizzas semble se stabiliser depuis le retrait-rappel.

Cas de SHU en France : point de situation au 13/04/22
Au 13/04/2022, 53 cas confirmés ont été identifiés, dont 51 sont liés à des souches STEC O26, et 2 à des souches STEC O103. Pour 26 autres cas de SHU et d’infections à STEC notifiés à Santé publique France, les investigations sont en cours.

Selon Santé publique France, «Au 28 mars 2022, 75 cas sont en cours d'investigation, dont 41 cas de SHU présentant des caractéristiques similaires, ont été identifiés, soit 14 cas de plus par rapport au dernier point de situation du 17 mars (il s’agit en fait du 18 mars -aa). 34 cas supplémentaires sont en cours d’investigation.

Ces 53 cas sont survenus chez 52 enfants et 1 adulte, ayant présenté des symptômes entre le 18/01/2022 (semaine 3) et le 16/03/2022 (semaine 11) (figure 1). Le pic épidémique se situe en semaine 7 (14/02 au 20/02) et en semaine 9 (28/02 au 06/03), avec 10 cas chacune de ces semaines. Ces 53 cas sont survenus dans 12 régions de France métropolitaine : Hauts-de-France (11 cas), Ile-de-France (9 cas), Nouvelle Aquitaine (8 cas), Pays de la Loire (7 cas), Bretagne (6 cas), Auvergne-Rhône-Alpes (2 cas) [-1 cas depuis le point de situation du 06/04/2022 après résultat complémentaire], Grand Est (2 cas), Occitanie (2 cas), Provence-Alpes-Côte d’Azur (2 cas) et Centre Val-de-Loire (2 cas), Bourgogne Franche-Comté (1 cas) [-1 cas depuis le point de situation du 06/04/2022 après résultat complémentaire], Normandie (1 cas) (figure 2).

Les 52 enfants malades sont âgés de 1 à 17 ans avec un âge médian de 7 ans ; 23 (44%) sont de sexe féminin ; 46 (88%) ont présenté un SHU, 6 (12%) une gastro-entérite à STEC. Deux enfants sont décédés. L’adulte n’a pas présenté de SHU [un adulte précédemment signalé dans le point de situation du 06/04/2022 a finalement été infirmé après résultat complémentaire].

Courbe épidémique : nombre de cas confirmés de SHU et d’infections à STEC (N=51), par semaine de début des symptômes - France métropolitaine, semaines 3 à 11, 2022
Il me semble que Santé publique France aurait pu aussi rapporter que le 6 avril, le préfet du Nord a décidé de l’arrêt de l’usine de production depizzas à Caudry.


Mise à jour du 19 avril 2022L’avocat Pierre Debuisson, qui défend une quarantaine de familles de victimes, juge le temps de réaction trop lent : «Les premières hospitalisations se sont produites en janvier et les lignes de production de l’usine n’ont été fermées que le 18 mars. On a laissé les produits s’écouler et d’autres enfants être contaminés.» source Le Monde du 19 avril 2022.

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Epidémie internationale de salmonellose chez des jeunes enfants en lien avec la consommation de produits de la marque Kinder, point au 12 avril 2022 par Santé publique France

Publié le 14 avril 2022, par Santé publique France voici le point de situation au 12 avril 2022 de l’«Epidémie internationale de salmonellose chez des jeunes enfants en lien avec la consommation de produits de la marque Kinder».

Point au 12/04/22 suite au rappel de plusieurs produits de gamme Kinder fabriqués dans une usine en Belgique en raison d’une suspicion de contamination par Salmonella Typhimurium.

À la suite des investigations menées par les autorités sanitaires belges, conjointement avec leurs homologues anglais, européens et notamment français, l’entreprise Ferrero a procédé le 5 avril 2022 au rappel de plusieurs produits de gamme Kinder fabriqués dans une usine en Belgique en raison d’une suspicion de contamination par Salmonella Typhimurium. Le 8 avril 2022, le rappel concernait finalement l’ensemble des produits Kinder issus de cette usine, indépendamment de leur date de péremption. 

Cas de salmonellose en France au 12 avril 2022
Au total, à la date du 12/04/2022 : 33 cas ont été identifiés par le Centre national de référence (CNR) des salmonelles de l’Institut Pasteur en France.

Il y avait 21 cas pour le point du 6 avril 2022.

Les cas sont répartis sur 11 régions : Ile-de-France (6 cas), Grand-Est (5 cas), Provence-Alpes-Côte d'Azur (4 cas), Hauts-de-France (4 cas), Nouvelle-Aquitaine (3 cas), Auvergne-Rhône-Alpes (3 cas), Normandie (2 cas), Bourgogne-Franche-Comté (2 cas), Bretagne (2 cas), Corse (1 cas), et Occitanie (1 cas), avec un âge médian de 4 ans, et 17 garçons et 16 filles.

Vingt-deux cas ont pu être interrogés par Santé publique France. Tous les cas rapportent, avant le début de leurs symptômes, la consommation de chocolats de la marque citée ici. Neuf personnes ont été hospitalisées pour leur salmonellose, toutes sorties depuis. Aucun décès n'a été rapporté.

Santé publique France continue ses investigations auprès des familles n’ayant pas encore pu être jointes. 

Le retrait et rappel le 05/04 des produits concernés de la marque Kinder, élargi le 08/04 à l'ensemble de la production par l'usine Belge avec fermeture de celle-ci par les Autorités Belges, devrait limiter la survenue en France de nouveaux cas de salmonellose dans les prochains jours/semaines.

Pour connaître la liste des des produits concernés par le retrait-rappel : https://rappel.conso.gouv.fr/

A signaler que RappelConso publie le 13 avril, un avis de rappel de produits de la marque Kinder figurant pourtant dans la liste des produits rappelés par Ferrero France le 9 avril 2022. Cela est confirmé par un communiqué de la DGCCRF du 14 avril 2022, intitulé pudiquement, Complément d’informations lié au retrait-rappel de produits de la marque Kinder en raison d’une contamination à Salmonella Typhimurium.

Santé publique France termine ainsi son communiqué,
Afin de limiter la transmission de personne à personne (en particulier au sein des foyers avec de jeunes enfants), il est recommandé de bien se laver les mains avec eau et savon après être allés aux toilettes, après avoir changé son enfant, et avant de faire la cuisine.
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