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jeudi 6 juillet 2023

C'est officiel, la bande-annonce du film Poisoned est sortie

«C'est officiel, la bande-annonce de Poisoned est sortie», source article de Bill Marler paru le 6 juillet 2023dans Food Safety News.
Poisoned a été traduit par Du poison au menu, à vous de voir ..

Cherchez-le sur Netflix début août.

C’est aussi, un bon moment pour commander le livre, dont est issue le film, Poisoned: The True Story of the Deadly E. coli Outbreak That Changed the Way Americans Eat (Intoxication alimentaire : la véritable histoire de l'épidémie mortelle à E. coli qui a changé la façon dont les Américains mangent).

La première prohjection du documentaire a eu lieu au Festival du film de Tribeca avec plusieurs projections entre le 9 et le 17 juin, une première au SVA Theatre le 9 juin. Il a également été montré dans la ville natale de l'auteur, Jeff Benedict, ainsi que dans celle de Bill Marler, le personnage principal du film.

Voici ce que vous pouvez attendre du documentaire basé sur le livre Poisoned de Jeff Benedict (qui a une couverture mise à jour pour refléter l'adaptation de Netflix). Netflix a d'abord annoncé comme étant attaché à développer le documentaire à partir du livre de 2011 en novembre 2022.

Lors de la réédition du livre et du nouveau film, Benedict a dit : «Transformer cette histoire en film a été le rêve d'un écrivain. Je suis reconnaissant à Bill et Julie Marler de m'avoir fait confiance dans leur odyssée (je ne m'attendais pas à trouver une histoire d'amour quand j'ai décidé d'écrire sur une épidémie de maladie d'origine alimentaire)», ajoutant : «Quelle chance d'avoir travaillé avec Ross Dinerstein et sa super équipe de tournage aux Campfire Studios.»

Le documentaire est réalisée par Stephanie Soechtig, qui s'est attaquée à l'industrie alimentaire avec plusieurs documentaires, dont Tapped et GMO OMG, et d'autres sujets avec des titres comme Under the Gun et Fed Up. Pour Netflix, Soechtig était derrière Knock Down the House, le documentaire de la représentante américaine née dans le Bronx, Alexandria Ocasio-Cortez qui a été abandonné en mai 2019. Jeff Benedict est producteur exécutif du projet aux côtés de Rebecca Evans et Ross Girard avec Ross M. Dinerstein et Kristin Lazure en tant que productrices. Rod Hassler sert de directeur de la photographie et Justin Melland est le compositeur.

mercredi 22 mars 2023

Jusqu’où iront les écolos radicaux?

«Jusqu’où iront les écolos radicaux?» article de Ronan Planchon dans FigaroVox.

Fruit d’une enquête fouillée, le livre d’Anthony Cortes et de Sébastien Leurquin met en évidence la fracture qui existe désormais entre la nouvelle constellation écologiste et les pouvoirs publics.

L’affrontement qui vient de l’éco-résistance à l’éco-terrorisme?, d’Anthony Cortes, Sébastien Leurquin, éditions du Rocher, 252 pages, 18,90 euros.

Le scénario est écrit d’avance. Et à chaque fois, la pièce de théâtre se déroule comme prévu. Les images font le tour des réseaux sociaux, avant d’être reprises sur les chaînes d’information traditionnelles. Le bon sens s’indigne («Une honte!») ou se tait, par crainte de passer au mieux pour le réactionnaire de service, au pire pour le pourfendeur de la cause climatique.

La suite est réservée aux abonnés.

Sur le site de l’éditeur du livre, éditions du Rocher, on peut lire ce qui suit,

D'un côté, la nouvelle constellation écologiste. Portée par des groupes comme Extinction Rebellion, Dernière Rénovation, les Soulèvements de la Terre ou encore Deep Green Resistance, elle multiplie les opérations coup de poing pour dénoncer l'urgence climatique. Quitte à basculer dans la radicalité : jets de peinture, blocages routiers, mais aussi sabotages, destructions et actions clandestines...De l'autre, la machine étatique, tout aussi déterminée : surveillance, répression, condamnations et criminalisation... N'hésitant plus à durcir sa doctrine, à parler d'éco-terrorisme et à s'engager dans un jeu trouble avec la mise sous cloche d'associations historiques garantes de l'intérêt général, le détricotage du droit de l'environnement, ou l'accélération de grands projets controversés.Chez les activistes, on envisage la violence. En face, on redoute l'attentat. Comment tout cela va-t-il finir ?

Anthony Cortes et Sébastien Leurquin ont enquêté pendant plus d'un an, mené 80 entretiens avec des militants, des parlementaires, des femmes et des hommes d'État, des sources ministérielles et différents services de renseignement. Ils ont effectué une dizaine de reportages dans les lieux où cette tension se cristallise.

Dans L’affrontement qui vient, ils ont notamment rencontré une militante de Deep Green Résistance qui annonce clairement la couleur : «La peur ça change pas mal de choses dans le rapport de force, puis ça te permet d’attirer des gens déterminés. Nous, on veut prendre petit à petit la place des mignons écolos pour amener l’idée d’actions violente comme l’axe central, voire le seul.»

lundi 26 décembre 2022

Le livre de l'aventure de l'ARNm, «Le marathon du messager»

Il se lit comme un roman policier scientifique, vous allez ainsi pénétrer au cœur des travaux de brillants scientifiques, d’entreprises de biotechnologies et des filières de finacement, il est à offrir pour les étrennes à venir, c’est «Le marathon du messager», livre de Jérôme Lemonnier et Nicolas Lemonnier, avec la collaboration de Steve Pascolo et Chantal Pichon, qui rapporte l’histoire des vaccins à ARN messager. Collection : edp sciences, Hors Collection Janvier 2022.

À l’heure où nous écrivons ces mots, une véritable course contre la montre est en train de se jouer tout autour du globe, dont les principaux protagonistes sont, d’un côté, le Sars-CoV-2 et, de l’autre, les chercheurs – et tout spécialement ceux spécialistes des vaccins à ARN messager. L’histoire de ces vaccins inédits est avant tout européenne, grâce aux travaux décisifs de chercheurs allemands et français, commencés dès 1993 et poursuivis jusqu’à nos jours. Contre la pensée unique ambiante, ces chercheurs ont en effet imposé un nouveau concept thérapeutique, en définissant les clés biotechnologiques qui allaient ouvrir la voie à la préparation de l’ARN messager thérapeutique dans la lutte contre les cancers et les infections virales. Toutefois, revues scientifiques et leaders d’opinion américains taisent cette vérité. En s’appuyant sur le succès incontestable des vaccins anti-Covid mis sur le marché par Pfizer et Moderna, ils donnent une vision clairement déformée de l’histoire de ces nouveaux vaccins. Face à cette manipulation – voire cette usurpation – il est grand temps que les Européens rétablissent la vérité, en rappelant le rôle essentiel qui a été le leur dans la mise au point des vaccins à ARN messager.

Cet ouvrage s’adresse aux scientifiques comme au grand public.

Eh oui, le vaccin à ARN messager a une origine européenne, voire aussi française …

Le livre est dédié à François Jacob et François Gros.

En effet, «Il y a tout juste soixante ans, le 13 mai 1961, François Jacob et François Gros, chercheurs à l’Institut Pasteur de Paris, invités dans deux laboratoires américains pour valider leur hypothèse, relataient simultanément la découverte de l’ARN messager dans le même numéro de la prestigieuse revue Nature

Vous l’aurez compris à l’instar du messager Euclès qui revint hors d’haleine du champ de bataille de Marathon afin de relater la victoire grecque sur les Perses en l’an 430 avant Jésus-Christ, et qui tomba mort en disant, «Réjouissez-vous, nous avons vaincu». Cette bonne nouvelle ressemble, d’une certaine manière, à l’ARN messager.

«Le marathon du messager constitue une approche analytique, critique et objective de l’histoire des vaccins à ARN messager. Le propos et la démonstration sont fondés sur une grande richesse de sources documentaires disponibles, à savoir des brevets et des articles médicaux que l’on peut facilement retrouver sur Internet. Le caractère objectif de l’analyse nous paraît être la meilleure réponse à tout soupçon de partialité ou d’arbitraire.» ont écrit les auteurs dans l’avant-propos.

Le livre nous rappelle fort opportunément que nous connaissons déjà parmi les vaccins, un vaccin à ARN messager, bien avant celui contre la Covid-19. Le ROR (rougeole/oreillons/rubéole), mis au point dans les années 1960, mérite une mention particulière, puisqu’il s’agit du premier vaccin à ARNm à proprement parler. Pour les puristes, on dira que dans le cas du ROR, il s’agit d’un vaccin à ARN naturel, alors que dans le cas du Sars-CoV-2, il s’agit d’un ARN de synthèse.

Un volet important du livre est consacré à CureVac (Cure pour guérir, Vac pour vacciner), strat-up allemande avec un français comme directeur scientifique, Steve Pascolo, créée en 2000 par des pionniers de l’ère nouvelle de l’ARN messager.

Des travaux acharnés ont été nécessaires pour qu’un ARN messager de synthèse puisse être administré à l’homme afin de le prémunir ou de le soigner contre des infections virales ou contre des cancers. La compétition aidant, les trois biotechs majeures que sont CureVac, BioNTech et Moderna ont contribué, de l’an 2000 jusqu’à nos jours, à l’optimisation de la molécule d’ARNm, de sa conception au transport préalable à son injection. Le rôle déterminant des Drs Ugur Sahin et de Özlem Türeci de BioNTech doit être souligné.

En 2008, Steve Pascolo se montre conscient d’une telle vaccination à ARNm contre mes maladies infectieuses lorsqu’il écrit, «Le fait que la molécule d’ARNm soit active de manière naturellement transitoire dans le cytoplasme lui permet d’être considérée comme une alternative éventuellement plus sûre et puissante que l’ADN dans une vaccination génique. Il a été ainsi démontré que l’ARNm optimisé (…) était un moyen puissant de vaccination génique lorsqu’il était délivré nu, dans des liposomes, enrobé dans des particules ou tranfecté in vitro dans des cellules dendritiques. Les essais cliniques réalisés sur l’homme indiquent que cet ARNm induit la réponse immunitaire attendue spécifique à l’antigène ciblé.»

Ce livre tord aussi le cou aux rumeurs et aux marchand de superstitions. Il raconte dans le détail de rôle essentiel joué par la prééminence des journaux scientifique et médicaux anglo-saxons, et en particulier , le pouvoir charismatique des KOL, Key Opinion Leaders.

Un certain nombre de scientifiques avaient entendu parlé de nouveaux vaccins à ARNm, mais peu connaissaient leur état d’avancement. Même parmi les biologistes, la plupart ignoraient le travail de fond biotechnologique, son financement, et les presque trente années nécessaires à l’avènement des vaccins à ARNm comme la première solution à la première pandémie de la Covid.

Et tout à coup, plus de vintg ans de «mutisme» général ont été balayés par l’annonce faite en mars 2020 par Moderna, et en avril 2020, par Pfizer/BioNTech, de premières injections de vaccins à ARNm anti-Covid.

La suite, vous la connaissez, puisque vous avez été vaccinés ...

samedi 16 avril 2022

Abbott Nutrition: la tempête qui se prépare

Je connais Phyllis Entis depuis un plus d'une dizaine années et c'est une personne digne de confiance. Son blog eFoodAlert est une réference en matière de rappel de produits alimentaires ici et là. Retraitée, elle a déjà publié plusieurs ouvrages d'ordre général, mais surtout elle est connue pour avoir publié en 2007, Food Safety: Old Habits,New Perspectives , édité par l'American Society for Microbiology, une référence, puis en novembre 2020, Tainted: From Farm Gate to Dinner Plate, Fifty Years of Food Safety Failures , qui se lit comme un roman policier. Le blog vous en avait parlé ici. Voici son dernier article qui constitue une véritable investigation sur ce qui se passe aux États-Unis, à vous de voir ...

«Abbott Nutrition: la tempête qui se prépare», source article de Phyllis Entis paru sur son blog eFoodAlert le 14 avril 2022.

Entre le 1er septembre 2019 et le 20 septembre 2021, Abbott Nutrition a reçu dix-sept plaintes de consommateurs concernant plusieurs préparations en poudre de la marque Similac.

Quinze de ces plaintes concernaient des nourrissons testés positifs pour Salmonella après avoir consommé un produit Similac. Une plainte citait un nourrisson qui avait reçu un diagnostic de Cronobacter (Enterobacter) sakazakii , et une autre plainte était à la suite d'un décès de nourrisson d'une cause non précisée.

Ces informations sont contenues dans le rapport d'inspection d'établissement (EIR pour Establishment Inspection Report) du 20 au 24 septembre 2021, obtenu par eFoodAlert auprès de la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis en réponse à une demande selon le Freedom of Information Act.

Comment les plaintes ont-elles été traitées
En réponse à la plainte liée à la présence de Cronobacter, la société a examiné ses dossiers de lots et ses dossiers d'analyses microbiologiques des produits finis. La plainte a été examinée par une équipe médicale interne d'Abbott Nutrition.

L'entreprise a clos la plainte après avoir déterminé que tous les dossiers de lot étaient acceptables, qu'il n'y avait pas d'autres plaintes de consommateurs et que les tests microbiologiques étaient négatifs pour C. sakazakii.

La plainte concernant le décès d'un nourrisson a déclenché un examen du dossier de lot pour trois lots de Similac Alimentum. Après avoir terminé l'examen et déterminé qu'aucune autre plainte ou problème médical n'avait été identifié pour les produits, la société a clos la plainte.

Les quinze plaintes de Salmonella impliquaient des nourrissons qui avaient reçu un ou plusieurs lots de Similac Alimentum, Similac ProAdvance, Similac Spit-Up, Similac Total Comfort, Similac Advance, Similac Pro Sensitive ou Elecare for Infants.

Les quinze nourrissons ont été testés positifs pour Salmonella.

Une fois de plus, les examens des dossiers de lot sont revenus acceptables et les résultats des analyses sur les produits finis étaient négatifs pour Salmonella.

Un prélèvement du produit fini de l'un des lots impliqués (Similac Advance lot #472005) a été obtenu par Abbott Nutrition auprès d’un consommateur. Le prélèvement a été soumis à un examen visuel et le contenant a été examiné dans le laboratoire d'emballage.

La société n'a effectué aucune analyse microbiologique sur cet échantillon.

La ‘Standard Operating Procedure for Handling Complaints’ (ou Procédure opératoire standard pour le traitement des plaintes) d'Abbott Nutrition précise que «... tout essai chimique ou microbien d'un prélèvement client non ouvert nécessite l'approbation du vice-président qualité d’Abbott Nutrition ou de son délégué».

L'EIR ne précise pas si l'autorisation a été sollicitée pour effectuer des analyses microbiologiques sur le prélèvement.

Les résultats des analyses internes d'Abbott suscitent des inquiétudes
Outre les plaintes des consommateurs, l'EIR révèle également que l'entreprise avait retrouvé Cronobacter dans deux lots de produits finis.

Le premier de ces résultats positifs a été enregistré pour Similac Alimentum (lot 697464), produit le 25 septembre 2019, un jour seulement après la fin de l'inspection en septembre 2019 par la FDA de l'usine de production d'Abbott.

La cause profonde de la contamination a été déterminée comme étant environnementale. L'entreprise a mis en œuvre des actions correctives et a détruit le lot contaminé.

La cause profonde spécifique du deuxième résultat positif, cette fois dans Similac Spit-Up (lot 732675), produit le 22 juin 2020, n'a jamais été retrouvée, selon l'EIR. Plusieurs lacunes ont été relevées au cours de l'enquête sur les causes profondes, des mesures correctives ont été mises en œuvre et le lot a été détruit.

En plus des deux cas de Cronobacter dans les produits finis, Abbott a également retrouvé Cronobacter dans cinq prélèvements environnementaux entre janvier 2019 et août 2021. Il n'y avait aucun prélèvement environnemental positif pour Salmonella.

Tous les résultats positifs pour Cronobacter provenaient de surfaces sans contact avec le produit.

Dans son avis de rappel du 17 février 2022, Abbott a reconnu «... des preuves de Cronobacter sakazakii dans l'usine dans des zones non en contact avec les produits».

Pourtant, l'investigation de la FDA a récupéré Cronobacter sakazakii dans au moins un écouvillon de ce qui semble être une surface en contact, comme décrit dans le rapport d'observations de l'inspection du 31/01/2022 au 18/03/2022 (formulaire FDA 483).

L'explication de l'absence de résultats positifs pour Cronobacter sur des surfaces en contact avec les produits est révélée dans la description des procédures de prélèvements environnementaux d'Abbott Nutrition, comme indiqué dans l'EIR de septembre 2021.

Selon la description du programme de prélèvements environnementaux d'Abbott Nutrition, l'entreprise effectue des prélèvements environnementaux des surfaces en contact avec les produits et des surfaces non en contact avec les produits, ainsi que de l'air, de l'eau, de la vapeur et de l'air comprimé.

Des échantillons d'écouvillons provenant de surfaces en contact avec le produit et de surfaces non en contact avec le produit sont analysés pour les Enterobacteriaceae.

Les Enterobacteriaceae sont une famille de bactéries qui comprend à la fois Salmonella et Cronobacter, et une analyse des Enterobacteriaceae totaux peut être utilisée comme indicateur des conditions sanitaires générales dans une installation de production.

Si une surface sans contact avec le produit produisait un résultat positif dans une zone de l'usine considérée comme ‘à haut risque’ par l'entreprise, les isolats seraient analysés à la fois pour Salmonella et Cronobacter.

D'autre part, si une surface en contact avec le produit était positive pour les Enterobacteriaceae, la société n'a PAS analysé les isolats pour Salmonella ou Cronobacter, expliquant que le produit fini est analysé pour les deux microbes.

Cependant, sauf en cas de contamination massive, Salmonella ou Cronobacter seraient très probablement présents à de très faibles niveaux dans le produit fini, et les chances de détecter ces contaminants s'apparenteraient à ce que le même nombre apparaisse deux fois de suite à la roulette.

En choisissant de ne pas analyser les surfaces en contact qui sont Enterobacteriaceae-positives pour la détection de Cronobacter ou Salmonella, l'entreprise a raté une occasion d'éviter un grave problème.

La FDA n'est pas irréprochable
Il y avait un intervalle de deux ans entre les inspections de l'usine de production d'Abbott Nutrition à Sturgis, Michigan.

Pendant ce temps, les États-Unis, en fait, le monde entier, étaient sous le choc de la pandémie de la Covid-19.

Lorsque la FDA est revenue vers Abbott, le programme de protection de la Covid-19 de l'entreprise exigeait que l'agence donne un préavis à son inspection prévue, ce qui n'avait pas été le cas par le passé.

Bien que l'entreprise disposait d'un délai de quatre jours au cours duquel elle pouvait «ranger» en prévision de la visite de la FDA, l'équipe d'inspection a tout de même trouvé plusieurs problèmes à noter, qui ont été détaillés dans le formulaire d'observations de l'inspection (formulaire FDA 483) fourni à l'entreprise à la fin de l’inspection.

Mais une observation clé manquait à la liste.

Il n'y avait aucune mention des deux lots de produits finis qui avaient été testés positifs pour Cronobacter sakazakii depuis l'inspection précédente, ni des résultats des tests environnementaux positifs pour Cronobacter.

Ces observations ont été incluses à la place du formulaire 483 émis à la fin de l'inspection de janvier-mars 2022.

Selon l'EIR de septembre 2021, l'équipe d'inspection de la FDA composée de deux personnes n'a effectué aucun prélèvement environnemental au cours de sa visite, même après avoir pris connaissance des résultats positifs pour Cronobacter. Deux lots de produits finis ont été prélevés pour analyse nutritionnelle et deux pour analyse microbiologique.

Questions sans réponse
Sept mois après que la FDA ait reçu le premier signalement d'un nourrisson infecté par Cronobacter et près de quatre mois après que l'agence ait lancé son inspection approfondie de l'usine de production d'Abbott Nutrition, plusieurs questions demeurent:
  • Compte tenu de ce que la FDA a appris en septembre 2021 concernant des prélèvements environnementaux et de produits finis positifs pour Cronobacter dans l'usine d'Abbott, pourquoi a-t-il fallu plus de quatre mois à l'agence pour lancer une autre inspection après avoir reçu le premier rapport de maladie ?  
  • Pourquoi les inspecteurs de la FDA n'ont-ils pas répondu avec plus de force à ces résultats positifs pour Cronobacter lors de la rédaction de la liste des observations de l'inspection à la fin de leur inspection de septembre 2021 ?
  • Abbott aurait-il découvert et résolu son problème de contamination plus tôt s'il avait testé Cronobacter sur des surfaces en contact avec le produit au lieu de s'appuyer sur des analyses de produits finis ?
  • Étant donné que Cronobacter (contrairement à Salmonella) n'est pas une maladie «à déclaration obligatoire» dans la plupart des États, combien de cas supplémentaires à Cronobacter chez des nourrissons n'ont-ils pas été signalés ?
  • Pourquoi a-t-il fallu attendre le 17 février 2022 pour que le public soit sensibilisé à la situation ?
Pour en savoir plus sur Cronobacter sakazakii et d'autres épidémies de maladies d'origine alimentaire dans TAINTED. From Farm Gate to Dinner Plate, Fifty Years of Food Safety Failures (CONTAMINÉ. De la ferme à l'assiette, cinquante ans d'échecs en matière de sécurité des aliments) désormais disponible en éditions numériques, imprimées et audio.
Complément. A propos de l’article de Phyllis Entis, Bill Marler, l’avocat bien connu aux Etats-Unis en sécurité des aliments, a écrit sur son blog, le Marler Blog, un article paru le 15 avril 2022, Le journalisme citoyen à son meilleur niveau – eFoodAlert et ses connaissance sur «Abbott Nutrition : The Gathering Storm».

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. Le départ du blog de la revue a été strictement motivé par un manque de réactivité dans la maintenance du blog, la visibilité de celui-ci devenant quasi nulle. J’accuse la direction de la revue de fuir ses responsabilités et le but de ce message est de leur dire toute ma colère. Elle ne veut pas céder, moi non plus, et je lui offre ainsi une publicité gratuite.

mercredi 9 février 2022

Maîtrise pratique de Listeria en production alimentaire

Maîtrise pratique de Listeria en production alimentaire, source Campden BRI.

Il s’agit du nouveau livre de Campden BRI qui vient de paraître, «Practical control of Listeria in food production». ISBN 978-0-907503-96-5, 104 pages.

Ces lignes directrices ont été rédigées pour toute personne intéressée par Listeria et sa maîtrise dans la production alimentaire. Il est également destiné à compléter la formation du personnel sur Listeria et sa maîtrise. Le langage a été maintenu à un faible niveau de complexité.

Des espèces de Listeria, y compris Listeria monocytogenes, se trouvent dans l'environnement à partir duquel elles peuvent être facilement isolées. On sait également que Listeria est particulièrement douée pour survivre et même coloniser les locaux de fabrication alimentaires.

Les risques présentés par L. monocytogenes pour les consommateurs vulnérables ne peuvent être surestimés. La pression est forte pour que les fabricants de produits alimentaires fabriquent des produits exempts de pathogènes tels que L. monocytogenes. Mais est-ce réaliste ?

Voir le sommaire.

Aux lecteurs du blog
Comme le montre cette notice de la BNF, le blog Albert Amgar a été indexé sur le site de la revue PROCESS Alimentaire. 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue sont aujourd’hui inacessibles. Disons le franchement, la revue ne veut pas payer 500 euros pour remettre le site à flots, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles.

lundi 5 octobre 2020

TAINTED, cinquante ans d'échecs en sécurité des aliments, le nouveau livre de Phyllis Entis

Annoncé sur son blog eFoodAlert, voici venir le dernier livre de Phyllis Entis, «Tainted» ('Contaminés' en Français) ...

Salmonella dans les œufs, Listeria dans de la charcuteries, de la mélamine dans du lait et Cyclospora dans de la laitue.

Dans un monde où l'eau d'irrigation est contaminée par le ruissellement des parcs d'engraissement du bétail et où les transformateurs de produits alimentaires font des économies, les compétences en matière de préparation des aliments que nous avons apprises de nos parents et grands-parents ne sont plus assez bonnes pour nous protéger.

À l'aide d'une variété d'épidémies de maladies d'origine alimentaire, souvent illustrées par les histoires de victimes individuelles, «Tainted» explore les façons dont les aliments sont contaminés. Certaines des histoires - telles que l'épidémie mortelle de Jack in the Box en 1993 - seront très familières. D'autres non.

Dans cette mise à jour majeure de son livre de 2007, Food Safety: Old Habits, New Perspectives ('Sécurité des aliments : vieilles habitudes, nouvelles perspectives'), publié par American Society for Microbiology Press en 2007, Phyllis Entis s'appuie sur près de cinq décennies d'expérience pour expliquer comment nos systèmes réglementaires ont échoué et pour dire ce qui peut être fait pour protéger les consommateurs contre des aliments non sûrs.

Le livre, « TAINTED: From Farm Gate to Dinner Plate» (Contaminés : de la fourche à la fourchette), cinquante ans d'échecs de la sécurité des aliments devrait sortir le 2 décembre 2020 dans les formats ebook et broché.

Rappelons que Phyllis Entis écrit presque quotidiennement sur son remarquable blog eFoodAlert à propos des rappels et des alertes dans le monde.

Phyllis Entis ne s'intéresse pas seulement à la sécurité des aliments mais est devenue un auteur à part entière, bravo, comme quoi la sécurité des aliments est pleine de surprises !

samedi 19 septembre 2020

Face aux risques, un livre sur la sécurité sanitaire

Ecrit en 2010, cet article du blog était déjà là pour dire, « Ah, et c’est quoi l’AFSSA ? » …

La scène se passe le 19 avril 2001 au Palais de l’Elysée, et l’abbé Pierre est là, entouré de quelques amis, pour être fait grand officier de la Légion d’honneur. Après les discours, viennent les moments de détentes et en voici un court extrait.

Puis le chef de l’Etat s’adresse à Martin Hirsch :

- « Et comment ça se passe pour vous l’hiver ?

Pas trop mal, puisque je suis haut fonctionnaire. Je suis bénévole chez Emmaüs.

- Bénévole, c’est bien aussi. Et sinon, vous faites quoi ?

Je suis directeur général de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments…

Ah, et c’est quoi ? »

Peut-être qu’aujourd’hui le directeur général de l’Anses pourrait demander quelques explications sur la signature par la ministre de l’environnement d’une pétition sur la fin des pesticides ? Qui sait ? Sortir un ouvrage, c'est bien, marquer son territoire, c'est mieux !

Revenons à l’Anses qui a inspiré un livre d’histoire de la sécurité sanitaire, « Face aux, risques ».

Que de chemin parcouru depuis l’Afssa… puis-je dire, pour ma part, je n’ai toujours pas ‘digéré’ le fait d’ajouter des pans entiers comme ceux sur l’environnement et le travail à la sécurité sanitaire des aliments, mais c’est ainsi, car il me semble que la sécurité sanitaire des aliments est, à elle-seule, un sujet majeur de préoccupation …

Pour écrire ce livre, l’Anses a fait appel à l’éditeur Le Cherche Midi et à trois historiens qui ont croisé leurs regards et leurs plumes sur l’évolution de la sécurité sanitaire en France. Du siècle des Lumières à nos jours, « Face aux risques » évoque en 208 pages richement illustrées les avancées liées au progrès scientifique et médical, l’impact des grandes crises sanitaires, l’évolution des préoccupations sociétales et du système de santé publique. 
A mesure des prises de conscience et de l’évolution de la science, dans une société de plus en plus sensible aux enjeux de santé et à l’environnement, ce livre montre combien les responsabilités de la puissance publique, le rôle des experts et des instances d’expertise scientifiques, le statut même du savoir sont soumis à des questionnements constamment renouvelés. 
Avec la pandémie actuelle, « Face aux risques » trouve une résonance nouvelle et donne à chacun matière à réfléchir, au regard des enseignements du passé, aux différentes façons de mobiliser la science pour éclairer la décision publique.

Je ne ferais pas donc la critique de ce livre, mais en revanche, je recommanderai l’ouvrage de Madeleine Ferrières, Histoire des peurs alimentaires. Du Moyen-Âge à l’aube du XXe siècle, édité au Seuil, 2002.

Complément du 22 septembre 2020. On écoutera ce tweet de l'Anses à propos de ce livre ...

vendredi 21 août 2020

Le steak barbare ou la viande artificielle nous menace-t-elle ?


«La «viande» artificielle est une très mauvaise nouvelle», est le titre d'une tribune de Gilles Luneau dans Le Figaro du 21 août 2020.
L’essayiste Gilles Luneau critique la production de «viande» de synthèse. Selon lui, cette prouesse technique ne répond pas à l’urgence écologique et va distendre encore davantage le lien entre l’homme et la nature.

Il vient de publier Steak Barbare (Éditions de L’Aube, 2020)
Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Résumé
Ce livre est la première enquête indépendante et approfondie sur l’agriculture dite « cellulaire ». Ce terme tient de la novlangue en ce qu’il annonce comme relevant de l’agriculture la production d’aliments – plus particulièrement des produits animaux – à partir de cellules souches cultivées en laboratoire ou de substituts végétaux assemblés avec des protéines de synthèse.
Viandes, œufs, laitages, poissons, fruits de mer, gélatines, cuirs, soies… sont (ou seront bientôt) fabriqués industriellement… sans passer par la ferme ! L’enquête, menée aux États-Unis et en Europe, s’attache aux start-up de cette nourriture artificielle, aux financeurs, aux fondations qui les portent et aux mouvements que ces fondations - soutiennent, notamment le mouvement végan. On ne met pas trois cent vingt-cinq mille dollars dans un « steak » sans idées derrière la tête… 
Ce livre-document lève le voile sur ces pratiques et l’idéologie qui les anime. Il alerte sur la rupture de civilisation qui est à l’œuvre. Il était temps !

Lire le communiqué de l’Académie nationale de médecine : Masquez-vous, masquez-vous, masquez-vous

jeudi 16 janvier 2020

Epidémies de maladies d'origine alimentaire et lutte pour la sécurité des aliments


Coup de projecteur dans la revue du CDC, Emerging Infectious Diseases, à propos d’un livre de Timothy D. Lytton, « Outbreak: Foodborne Illness and the Struggle for Food Safety » (Épidémie : Maladies d'origine alimentaire et lutte pour la sécurité des aliments). Source Doug Powell du barfblog.

La santé publique progresse pas à pas, à mesure que les dangers sont reconnus et que de meilleures stratégies de maîtrise et de prévention sont élaborées. Comment cela se produit, comment de nouvelles mesures de sécurité sanitaire naissent et comment elles s’améliorent et font partie de notre mode de vie sont au centre de ce nouveau livre, « Épidémie: les maladies d'origine alimentaire et la lutte pour la sécurité alimentaire ».

Le professeur Timothy D. Lytton, spécialiste de l'évolution de la réglementation, fournit un guide vivant et bien documenté sur 150 ans de progrès majeurs dans la réglementation et la prévention de la sécurité sanitaire des aliments aux États-Unis. Il commence par les premiers efforts de nettoyage et de la régulation de l'approvisionnement en lait au 19e siècle qui ont finalement conduit à une pasteurisation quasi universelle. Des efforts visant à rendre les aliments en conserve exempts de botulisme dans les années 1920 ont conduit à un nouvel accent sur les étapes de maîtrise critiques de la transformation, en utilisant un temps et une température suffisantes pour éliminer le risque, et ainsi une nouvelle approche générale basée sur la maîtrise des processus. La modernisation de l'inspection de la viande avec une logique de maîtrise des processus dans les années 1990 et les efforts récents pour rendre les produits frais plus sûrs dans les années 2000 amènent le lecteur aux controverses d'aujourd'hui.

Ce livre comble une lacune critique, tissant l'histoire de la santé publique, des agences réglementaires et de l'industrie alimentaire ainsi que des questions d'intérêt immédiat aujourd'hui. Il s'agit d'une perspective innovante qui saisit la complexité du système au-delà du rapport scientifique ou de la réglementation publiée. Le livre devrait intéresser les étudiants et les praticiens de la santé publique et de la sciences de aliments et toute personne intéressée à rendre les aliments fiables et sûrs.

Avec de exemples neufs et des entretiens détaillés, Lytton illustre l'interaction dynamique des investigations sur les épidémies, les meilleures stratégies de prévention développées par l'industrie, la défense des consommateurs et les réglementations. Il explique pourquoi l'équilibre résultant est un équilibre ponctué, avec des états stationnaires plus longs se terminant par des changements rapides importants. Les épidémies importantes et catastrophiques sont le déclencheur final, comme des « événements marquants » qui, avec la couverture médiatique, augmentent l'attention du public et créent une pression pour le changement. Lytton raconte l'histoire frappante et moins connue de ce qui se passe dans les coulisses alors que des champions de la sécurité des aliments au sein de l'industrie font avancer de nouvelles solutions et des normes volontaires, montrent comment ils pourraient réduire la contamination et gagner des adhérents de haut en bas de la chaîne d'approvisionnement alimentaire, ouvrant ainsi la voie à d'autres dans l'industrie et les services réglementaires suivent. Il décrit également habilement les rôles complexes des auditeurs tierce partie, qui fournissent des informations à une entreprise sur les pratiques de sécurité sanitaire de ses fournisseurs, et offre une nouvelle perspective sur le rôle croissant que les assureurs en responsabilité civile pourraient jouer à l'avenir.

C'est une histoire qui élève, montrant comment nous honorons ceux qui ont souffert et sont décédés d'une maladie d'origine alimentaire qui peut maintenant être évitée par de meilleures pratiques et d'une alimentation plus sûre aujourd'hui. Dans le creuset de l'action publique, il nous rappelle à tous comment ces avancées commencent et, avec des retours d'expérience et des apprentissages, comment elles peuvent réussir.