«Un esprit sain… avec un microbiote sain». Ainsi pourrait être résumée une récente étude démontrant le lien étroit entre la composition du microbiote intestinal et les troubles dépressifs. Dans le même travail, les scientifiques ont également apporté la preuve que la communication directe entre le microbiote intestinal et le cerveau nécessite la présence du nerf vague, ouvrant la voie à des solutions thérapeutiques.
L’organisme humain, à l’âge adulte, est composé de 100 000 milliards de cellules. Il est également en étroite collaboration avec un nombre sensiblement équivalent de microbes -bactéries, virus ou champignons. Cette communauté microbienne, que l’on appelle microbiote, joue un rôle capital dans de nombreux processus biologiques essentiels comme l’immunité ou le métabolisme.
Depuis quelques années, les scientifiques se penchent plus spécifiquement sur le microbiote intestinal et sa composition. Son étude approfondie peut nous permettre de mieux comprendre ses implications sur la santé humaine. Récemment par exemple, un lien a été établi entre le microbiote intestinal et certaines réactions inflammatoires. Précédemment, un dialogue direct entre le microbiote intestinal et le cerveau, associé à des troubles métaboliques comme le diabète ou l’obésité, avait également été mis en évidence.
Dans une étude conjointe entre l’Institut Pasteur, le CNRS et l’Inserm, des scientifiques ont mis à jour, dans un modèle animal, un autre lien fort entre le cerveau et le microbiote intestinal. Les chercheurs et chercheuses ont observé que le transfert de microbiote de souris stressées à des souris saines entraînait chez ces dernières tous les symptômes caractéristiques d’un état dépressif : diminution de la motivation, perte du plaisir et apathie.
Le nerf vague permet une communication directe entre le microbiote intestinal et le cerveau
En révélant le rôle protecteur de la vagotomie dans l’induction de certaines formes de dépression, cette étude conduite chez l’animal permet d’envisager des stratégies thérapeutiques alternatives pour soulager de la dépression 30% des personnes traitées par des antidépresseurs qui ne ressentent aucun effet bénéfique malgré ce traitement. Reste dorénavant à tester cette hypothèse et à valider les résultats de ces travaux chez l’être humain.
Ces travaux ont bénéficié du soutien financier de l’AG2R La Mondiale.
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