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lundi 16 octobre 2023

Amateurs de champignons, écoutez vraiment les conseils de l'Anses et attention aux applications sur smatphone

Le blog vous avait proposé en septembre 2022, «Champignons et risques d'intoxication, soyez vigilants !»

Et par ailleurs, le blog avait aussi relayé un message de Joe Whitworth du 7 septembre 2023, «Bonjour les Francais. Il faut que vous ecoutiez ce message cette fois, compris ?»

Et bien non ! Les Français ne semblent pas écoutez tous mes messages et en particulier ceux de l’Anses …

Et pourtant la sitiation semble s’aggraver ...

«Saison des champignons : les intoxications augmentent !», source Anses du 13 octobre 2023.

Chaque année en octobre, on observe un pic des intoxications. Certaines espèces de champignons sont toxiques voire mortelles pour l'être humain. En 2022, deux personnes sont décédées suite à la confusion d’une espèce comestible avec une espèce toxique. Que vous soyez connaisseur ou cueilleur occasionnel, restez vigilant et respectez les bonnes pratiques pour une consommation en toute sécurité.

Plus de 600 cas déjà rencensés

Les intoxications rapportées aux Centres antipoison augmentent. Plus de 600 cas ont déjà été recensés depuis le 1er juillet 2023. Chaque année en octobre on observe un pic des intoxications.

Ces intoxications résultent de plusieurs causes : confusion d’une espèce comestible avec une espèce toxique, parfois du fait de l’utilisation d’une application de reconnaissance de champignons sur smartphone donnant une identification erronée des champignons cueillis, ou encore consommation de champignons comestibles en mauvais état, mal conservés ou insuffisamment cuits.

En 2022, des intoxications en hausse par rapport aux années passées

Entre le 1er juillet et le 31 décembre 2022, 1 923 intoxications avaient été rapportées aux Centres antipoison.

Si le nombre d’intoxications était supérieur aux années précédentes (1 269 en 2021), le nombre de cas graves était en légère baisse avec 37 cas de gravité forte (contre 41 en 2021) dont deux décès (contre 4 décès en 2021).

Par ailleurs, alors qu’il est déconseillé de leur servir des champignons sauvages cueillis, 74 jeunes enfants ont été intoxiqués, dont un enfant de 11 mois atteint d’une hépatite sévère nécessitant un séjour en réanimation.

Enfin, sur les 1 923 intoxications, 30 personnes avaient utilisé des applications de reconnaissance sur smartphone.

L’Anses, les Centres antipoison et la Direction Générale de la Santé rappellent qu’il faut :
- Ramasser uniquement les champignons que vous connaissez parfaitement : certains champignons hautement toxiques ressemblent beaucoup aux espèces comestibles.
- Au moindre doute sur l’identification d’un des champignons récoltés, ne pas consommer la récolte avant de l’avoir faite contrôler par un spécialiste en la matière : pharmacien ou association de mycologie.
- Ne jamais donner à manger les champignons que vous avez cueillis à de jeunes enfants.
- Ne pas consommer de champignons identifiés au moyen d’une application de reconnaissance de champignons sur smartphone, en raison du risque élevé d’erreur.

Complément
Selon France bleu du 29 octobre 2019, il existerait trois applications pour votre cueillette de champignons.
Vous verrez par vous-même ce qu’il en est, mais ce qui est important de noter, c’est que l’article se termine par cette mise en garde :

Ces applications, certes pratiques, ne sont pas infaillibles. Elles ne doivent être utilisées qu’à titre consultatif. Chaque année, de nombreux cas d’intoxication sont signalés.

Les conséquences sur la santé peuvent être graves, voire mortelles. En cas de doute, demandez toujours l’avis d’un spécialiste (pharmaciens ou association et sociétés de mycologie.

vendredi 4 août 2023

Brésil : Trois plats commandés sur 10 par une application de livraison d’aliments proviennent de dark kitchens

«Brésil : Trois plats commandés sur 10 par une application de livraison d’aliments proviennent de dark kitchens», source article du 2 août 2023 de Julia Moióli, Agência FAPESP (Fundação de Amparo à Pesquisa do Estado de São Paulo).

Environ un tiers des restaurants répertoriés sur iFood, l'application de livraison d’aliments la plus utilisée par les Brésiliens, sont des «dark kitchens», selon la première étude sur le sujet menée au Brésil, et l'une des rares dans le monde.

Un article sur l'étude, «Exploring dark kitchens in Brazilian urban centres: A study of delivery-only restaurants with food delivery apps», a été publié dans la revue Food Research International.

Définies dans l'article comme uniquement des restaurants de livraison qui n'ont aucun contact direct avec les consommateurs, n'ont pas de locaux pour la consommation locale et vendent uniquement via des plateformes en ligne, les dark kitchens (ou restaurants fantômes) se sont considérablement multipliées depuis la pandémie de la COVID-19. Ils sont situés loin du centre-ville, proposent principalement de la nourriture brésilienne, ainsi que des collations et des desserts, et sont moins chers que les restaurants conventionnels.

Pour identifier et caractériser les dark kitchens dans l'application, les données ont été collectées en deux étapes. Tout d'abord, les chercheurs ont obtenu les noms, les liens internet et les numéros de contribuable (CNPJ) de 22 520 restaurants à Limeira, Campinas et la ville de São Paulo. Ils ont également analysé les distances par rapport au centre-ville, les délais de livraison estimés, les avis des utilisateurs, les types de nourriture proposés, si la livraison pouvait être programmée et comment les commandes étaient suivies.

Dans la deuxième étape, quelque 3 000 établissements (environ 1 000 les plus proches du centre de chaque ville) ont été analysés qualitativement et répartis en trois catégories : dark kitchenss (727, soit 27,1

%), restaurants standards (1 749, soit 65,2 %) et non défini (206, ou 7,7%), ces derniers ayant des données ou des adresses insuffisantes là où de telles installations n'existaient pas. Les dark kitchens représentaient 35,4% dans la ville de São Paulo.

«Nous pensons que le nombre est beaucoup plus élevé. La plateforme ne nécessite pas de spécification du positionnement des restaurants, ni d'information des consommateurs. Dans de nombreux cas, nous n'avons pas pu obtenir suffisamment de données pour les classer. En raison de ces lacunes, nous avons également mené une enquête en recherchant des informations sur les réseaux sociaux et Google Street View, en téléphonant ou en envoyant des messages à certains d'entre eux, et même en visitant pour observer leur façade», a dit Diogo Thimoteo da Cunha, auteur correspondant de l'article. Il est professeur de nutrition à la UNICAMP’s School of Applied Sciences (FCA) et chercheur au Laboratoire Multidisciplinaire Alimentation et Santé (LabMAS).

«Nous avons également constaté que les dark kitchens étaient les plus éloignées du centre dans les trois villes, ce qui leur permettait de facturer moins cher en raison de la baisse des coûts, alors que les restaurants mieux situés doivent investir dans la façade et d'autres éléments», a dit Mariana Piton Hakim, premier auteur de l'article et chercheuse au LabMAS. «D'un autre côté, les restaurants standard avaient plus d'étoiles [dans les avis des utilisateurs] à São Paulo et étaient notés par plus d'utilisateurs dans les trois villes, ce qui est probablement lié à la baisse des ventes des cuisines sombres et au fait que les restaurants standard sont généralement mieux connus.»

D'autres résultats de l'étude, financée par la FAPESP, ont révélé que les dark kitchens servaient de la cuisine brésilienne dans 30,3% des cas à São Paulo, et des collations et des desserts dans 34,7% des cas dans les deux autres villes, qui ne sont pas aussi grandes. Six modèles différents de dark kitchenss ont été identifiés : les indépendants (cuisines louées par des marques pour leur usage exclusif, avec ou sans façade) ; un hub (partagé par plus d'une cuisine ou un restaurant) ; les franchisés (avec plus d'un point de vente bien établis parmi les réseaux sociaux et, dans de nombreux cas, une présence dans plus d'une ville) ; une cuisine virtuelle dans un restaurant standard avec un menu différent (opérant à la même adresse qu'un restaurant physique mais avec un nom et un service différents) ; une cuisine virtuelle dans un restaurant standard avec un menu similaire mais un nom différent, et une dark kitchen à domicile dans un immeuble résidentiel.

Perceptions des consommateurs et problèmes sanitaires

Notant que les dark kitchens figuraient fréquemment dans les médias locaux en raison des querelles avec les voisins à propos du bruit, des odeurs et de la circulation des motards autour des maisons à proximité, les chercheurs ont également constaté que les problèmes de santé et de sécurité sanitaires étaient problématiques.

«Nous avons vu que ce modèle de restaurant semblait être en marge de la législation, non pas parce qu'il est illégal, mais parce que personne ne s'est donné la peine de comprendre comment fonctionne ce segment de marché et comment il peut être amélioré», a dit Cunha. «Nous ne voulons pas leur rendre la vie difficile, notamment parce qu'ils sont importants sur le plan économique et qu'ils sont là pour rester. Notre objectif est de comprendre leur impact sur l'économie au sens large et de découvrir comment ils peuvent être rendus juridiquement viables afin d'être accessibles à l'inspection sanitaire, qui rencontre actuellement des difficultés avec l'inspection des cuisines domestiques. Nous voulons les voir plus forts mais avec une protection pour les consommateurs.»

Ce sera l'objet des recherches futures du groupe, qui prévoit de visiter les dark kitchens plus tard cette année pour observer leur qualité et leur défaut et afin de comprendre les perceptions des producteurs. Ils s'attendent à observer des problèmes sanitaires dans les cuisines domestiques, tels que la présence d'animaux et de familles, ainsi que l'absence de réfrigérateurs séparés, et espèrent trouver des exemples de solutions à ces problèmes tout en proposant leurs propres suggestions.

Les chercheurs ont également noté que la situation est rendue plus problématique par le manque de sensibilisation des consommateurs au concept de dark kitchen et aux risques potentiels pour leur nourriture et leur famille, comme ils l'ont détecté dans une étude précédente également publiée dans Food Research International.

«Les perceptions des consommateurs sont ambiguës. Ils croient en la réputation de iFood et pensent que cela protégera leurs commandes, mais ne considèrent pas la marque comme responsable de la sécurité des aliments», a dit Hakim.

Les chercheurs de l'UNICAMP s'associent à des collègues de l'Université de São Paulo (USP) et de l'Université fédérale de São Paulo (UNIFESP), ainsi qu'à l'Université de Central Lancashire (UCLan) au Royaume-Uni et à l'Université de Gdansk en Pologne, afin que les applications de livraisons alimentaires dans différents pays peuvent être comparées.

Interrogé par l’Agência FAPESP pour un commentaire, iFood a envoyé la déclaration suivante : «iFood réitère que l'étude a pris en compte moins de 1% de la base de données des partenaires actifs enregistrés par notre plateforme, qui entretient actuellement des relations commerciales avec plus de 300 000 restaurants à travers le Brésil. Nous soulignons que l'ensemble de notre écosystème, qui implique les livreurs, les clients, le secteur public et les restaurants, est totalement transparent, et que notre contrat impose aux partenaires de répondre à toutes les exigences légales pour les opérateurs du secteur, qu'ils soient ou non en livraison uniquement. Cela englobe les obligations légales, sanitaires, fiscales, de zonage et autres établies par les autorités compétentes, qui sont également responsables de l'inspection et de l'application.»

mardi 20 octobre 2020

La Californie impose des exigences de sécurité des aliments aux applications de livraison tierce partie

« La Californie impose des exigences de sécurité des aliments aux applications de livraison », source
ECJ blogs.

Le 18 septembre 2020, le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a promulgué l'AB-3336. Cette loi établit de nouvelles normes de sécurité sanitaire pour les applications de livraison tierce partie, y compris les normes d'hygiène et de température. Ces normes sont conformes aux exigences des restaurants et des magasins, mais c'est la première fois que des applications de livraison tierce partie sont spécifiquement tenues de les suivre.
«Une plate-forme de livraison d'aliments tierce partie» désigne une entreprise engagée dans le service de commande et de livraison d'aliments ou de repas en ligne depuis une entrepris alimentaire vers un consommateur. Aux fins du présent article, une installation alimentaire ne comprend pas une épicerie au sens de l'article 113948, ni une pièce, un bâtiment ou un lieu ou une partie de celui-ci, à l'exclusion d'un restaurant, utilisé pour vendre à un client principalement les produits suivants: fruits et légumes frais, viande, volaille, poisson, produits de charcuterie, produits laitiers, boissons périssables, aliments cuits au four et aliments préparés.
La loi est codifiée à la section 113930.5 du Code de santé et de sécurité, qui traite spécifiquement du transport d'aliments et qui ne s'applique qu'aux plates-formes de livraison d'aliments tierce partie.

La loi exige que tous les sacs ou conteneurs livrés par des applications de livraison d'aliments tierce partie soient scellés par le restaurant avant d'être remis au livreur. De plus, les zones de stockage des aliments doivent répondre aux normes d'hygiène et les aliments doivent être maintenus à une température nécessaire pour éviter leur altération.

La loi autorise les agents chargés de l'application de la loi à sanctionner les applications de livraison d'aliments pour des non-conformités à la loi. La loi ne s'applique pas aux dons d'aliments dans le cadre d'un programme de bienfaisance. La loi ne s'applique qu'aux applications de livraison tierce partie et exclut les épiceries et les restaurants, qui sont déjà soumis à la réglementation par les exigences de santé publique.

jeudi 7 mai 2020

Une application de traçage du COVID-19 montre des possibilités de prévision de l'épidémie


« Une application de traçage du COVID-19 montre des possibilités de prévision de l'épidémie », source CIDRAP News du 6 mai 2020.

Une analyse précoce d'une application téléphonique de traçage des symptômes duCOVID-19 lancée à la mi-mars suggère qu'elle a le potentiel de prédire les pics d'activité de l’épidémie, ce qui pourrait fournir des données en temps réel pouvant servir d'alerte précoce. Des chercheurs de Boston et de Londres ont publié hier leurs résultats dans Science (l’article est en accès libre).

Le groupe a lancé l'application mobile au Royaume-Uni le 24 mars et aux États-Unis 5 jours plus tard parmi plusieurs grandes cohortes préexistantes liées à l’épidémie. L'application a également collecté des données auprès des personnels de santé, notamment sur les risques liés aux pénuries d'équipements de protection.

Des combinaisons de trois symptômes ou plus prédisaient souvent des tests positifs pour le COVID-19. Les symptômes comprenaient la fatigue et la toux, suivies de diarrhée, de fièvre et de perte d'odeur.

Lorsque les chercheurs ont examiné un sous-ensemble d'utilisateurs dans le sud du Pays de Galles, ils ont constaté que l'application avait prédit avec succès deux pics du nombre de cas de COVID-19 avant qu'ils ne soient détectés par les services de santé publique.

L'équipe a dit que la structure du groupe d'étude leur permettra d'étudier les résultats à long terme de la maladie. Ils ont noté que l'une des limites de l'étude est qu'elle ne représente pas un échantillonnage aléatoire de la population.

NB : Il existe ici ou là une petite vingtaine d'application de traçage COVID-19

vendredi 17 avril 2020

COVID-19 et l’Allemagne : « Le nombre d’infections a considérablement diminué », l’épidémie est ‘sous contrôle’


« COVID-19 et l’Allemagne : « Le nombre d’infections a considérablement diminué », l’épidémie est ‘sous contrôle’ », source Outbreak News Today du 17 avril 2020.

Le nombre de cas de coronavirus (COVID-19) a augmenté de quelque 3 380 cas au cours de la dernière journée, portant le total du pays à 133 830, selon l'Institut Robert Koch le 17 avril 2020.

Les décès sont passés à 3 868 (taux de mortalité de 2,9%). La plupart des cas ont été signalés dans les États fédéraux de Bavière (36 027), de Rhénanie du Nord-Westphalie (27 030) et de Bade-Wurtemberg (26 543).

L'Allemagne a déclaré son épidémie de coronavirus sous contrôle ('manageable again') alors qu'elle se prépare à sortir de ses premières mesures provisoires de déconfinement la semaine prochaine, selon un article du Guardian.

C'est grâce aux mesures de confinement imposées après une augmentation précoce des cas, selon le ministre allemand de la Santé, Jens Spahn. « Le nombre d'infection a considérablement baissé, en particulier l'augmentation relative de jour en jour », a-t-il déclaré.

Certains magasins et écoles devraient rouvrir au cours des prochaines semaines, tandis que les rassemblements de 2 personnes ou plus dureront plus longtemps.

De plus, Spahn fait campagne pour une nouvelle normalité dans les soins hospitaliers. « Nous voulons réserver env. 25-30% des lits en soins intensifs pour les traitements COVID-19 à partir de mai. »

Spahn a déclaré que l'Allemagne, qui a enregistré 138 000 cas et près de 4 100 décès, produirait jusqu'à 50 millions de masques par semaine d'ici août, que le public serait « fermement recommandé » de le porter, ajoutant qu'une application de recherche des contacts serait disponible à télécharger dans les trois à quatre semaines.

Les développeurs de plusieurs pays européens travaillent sur des applications similaires, qui fonctionnent en utilisant des smartphones compatibles Bluetooth pour informer rapidement les personnes lorsqu'elles ont été en contact avec une personne infectée par le virus, dans le cadre d'une confidentialité paneuropéenne préservant le traçage de proximité (Pepp-PT pour pan-European privacy preserving proximity tracing).

La Norvège, qui, comme l'Allemagne, la Pologne et la République tchèque, commencera à assouplir certaines mesures physiques de distance à partir de lundi, a dévoilé vendredi son application Smittestop ou « stop infection », qui avertira les utilisateurs s'ils se trouvent à moins de 2 mètres d'une personne infectée depuis plus de 15 minutes.

Complément du 18 avril 2019. Dans une interview au Figaro du 18 avril, la directrice générale de Santé publique de France persiste dans son aveuglement sur le port du masque en ville, elle reste alignée sur la doxa du gouvernement et du président de la République ...

A la question sur le port du masque pour le grand public, quelles sont vos recommandations ?
Nos recommandations concernent les personnels de santé, et les personnes avec des symptômes. Nous estimons que nous ne disposons pas assez d'informations assez robustes pour se prononcer pour le reste de la population, et nous étudions le sujet avec le Haut Conseil de la santé publique.
La décision est renvoyée à comité Théodule alors qu'il faut encourager le port d'un masque en ville et compris celui fait maison !!! 

jeudi 9 avril 2020

StopCovid, sera-t-elle l’application de pistage numérique (tracking) des Français ?


« Une application de « tracking » pilotée par l’Inria en lien avec des travaux européens », source Acteurs publics du 9 avril 2020.

Évoquée officiellement pour la première fois lors de la création du comité Care, la « stratégie numérique » de lutte contre le Covid-19 se précise de jour en jour. Le gouvernement a esquissé les objectifs et modalités d’utilisation d’une application de pistage numérique (tracking) des Français.

Alors que le débat se focalise progressivement sur la partie numérique de la stratégie de déconfinement en cours d’élaboration, le gouvernement a souhaité remettre les points sur les « i » concernant l’utilisation d’une application mobile pour accompagner cette sortie de confinement. Dans un entretien accordé au Monde ce 8 avril, le ministre de la Santé, Olivier Véran, et le secrétaire chargé du Numérique, Cédric O, ont précisé à quoi pourrait bien servir une telle application et esquissé des modalités de déploiement. Tout en restant très prudents sur son efficacité réelle.

« Le principe serait simple : l’application est installée volontairement ; lorsque deux personnes se croisent pendant une certaine durée, et à une distance rapprochée, le téléphone portable de l’un enregistre les références de l’autre dans son historique. Si un cas positif se déclare, ceux qui auront été en contact avec cette personne sont prévenus de manière automatique », expose Cédric O. Pour ce faire, seule la technologie Bluetooth est envisagée, a-t-il rappelé, et non les données de géolocalisation des personnes.

Préservation de la vie privée
Le développement de l’application, qui serait baptisée StopCovid, n’aurait toutefois pas complètement démarré. Il aurait été confié à une task force depuis plusieurs jours, mais impossible de donner une date limite de finalisation. « Nous ne sommes pas certains de réussir à franchir toutes les barrières technologiques car le Bluetooth n’a pas été prévu pour mesurer des distances entre les personnes. Nous ne déciderons que plus tard de l’opportunité de déployer ou non une telle application », a ajouté le secrétaire d’État au Numérique.

La task force, dirigée par l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria), est composée de « chercheurs et développeurs du public et du privé ». Le développement de cette application prendra trois à six semaines.

Selon les dernières informations communiquées depuis à Acteurs publics par le secrétariat d’État au Numérique, le projet de développement repose en réalité sur celui initié au niveau européen par un groupement de chercheurs européens, et baptisé PEPP-PT pour Pan-European Privacy-Preserving Proximity Tracing ou, en français, “Pistage de proximité pan-européen et respectueux de la vie privée ”. Ce projet, lancé la semaine dernière, vise à créer une application la plus respectueuse possible des libertés publiques, notamment en minimisant et en anonymisant les données collectées.

Renforcer le confinement avant de penser le déconfinement
Le secrétariat d’État indique qu’en France, donc, le projet est conduit par l’Inria et vise à « développer un prototype d’application en lien avec les travaux européens et d’instruire les différentes questions techniques ». L’Institut sera par ailleurs épaulé par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi) et la direction interministérielle du numérique (Dinum), afin d’en “garantir la résilience et la sécurité ».

Et de rappeler, comme Cédric O l’a fait maintes fois dans son entretien au Monde, que « de nombreux points techniques critiques restent encore à appréhender afin de lever les incertitudes sur la faisabilité technologique et l’efficacité sanitaire d’une telle application »

À ce titre, la prudence du ministre rejoint le dernier avis du conseil scientifique installé au début de la crise. Dans son avis du 2 avril, dressant un « état des lieux du confinement et critères de sortie », le conseil souligne que « la réflexion sur la sortie du confinement, les stratégies post-confinement sont nécessaires » mais que « la priorité demeure cependant la poursuite d’un confinement renforcé dans la durée ». Le conseil rappelle néanmoins qu’il convient d’enrichir et de multiplier les éléments quantitatifs et qualitatifs sur l’efficacité du confinement, toutes sources confondues, « y compris issues de grands acteurs du numérique ».

Parmi cette multitude d’éléments, les scientifiques mentionnent l’intérêt de disposer « de nouveaux outils numériques permettant de renforcer l’efficacité du contrôle sanitaire de l’épidémie », sans s’avancer davantage sur la nature de ces outils. Quant au comité Care, mis en place pour sa part depuis le 18 mars spécialement pour penser la sortie de confinement, il ne semble pas s’être encore prononcé sur la question.

mercredi 25 mars 2020

Des experts en maladies infectieuses fournissent des preuves de l’utilité d’une application mobile à propos du coronavirus pour le 'tracking' instantané des contacts


« Des experts en maladies infectieuses fournissent des preuves de l’utilité d’une application mobile à propos du coronavirus pour le tracking instantané des contacts », source communiqué de l’Université d’Oxford.

Une équipe d'experts en recherche médicale et en bioéthique de l'Université d'Oxford aide plusieurs gouvernements européens à explorer la faisabilité d'une application mobile pour le coronavirus afin d’assurer le suivi instantané des contacts.

Si elle est déployée rapidement et largement, les experts en maladies infectieuses pensent qu'une telle application pourrait considérablement contribuer à contenir la propagation du coronavirus.

L'équipe d'Oxford University a fourni à des gouvernements européens, y compris celui Royaume-Uni, des preuves à l'appui de la faisabilité de développer une application mobile de suivi des contacts qui soit instantanée, pourrait être largement déployée et devrait être mise en œuvre avec des considérations éthiques appropriées.

L'équipe d'Oxford University recommande que l'application mobile fasse partie d'une stratégie intégrée de lutte contre les coronavirus qui identifie les personnes infectées et leurs récents contacts de personne à personne à l'aide de la technologie numérique.

Le professeur Christophe Fraser du Big Data Institute de l'Université d'Oxford, département de médecine de Nuffield, explique pourquoi une application de tracking des contacts pourrait être déployée de toute urgence : « Le coronavirus est différent des épidémies précédentes et nécessite plusieurs stratégies de confinement interdépendantes. Notre analyse suggère que près de la moitié des transmissions de coronavirus se produisent au tout début de l'infection, avant l'apparition de symptômes, nous avons donc besoin d'une application mobile rapide et efficace pour alerter les personnes qui ont été exposées. Notre modélisation mathématique suggère que les méthodes traditionnelles de recherche des contacts en santé publique sont trop lentes pour suivre ce virus. »
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Le professeur Fraser poursuitc: « Le concept d'une application mobile instantanée est très simple. Si vous êtes diagnostiqué avec le coronavirus, les personnes avec lesquelles vous êtes récemment entré en contact recevront un message leur conseillant de s’isoler. Si cette application mobile est développée et déployée rapidement, et que suffisamment de personnes optent pour utiliser une telle approche, nous pouvons ralentir la propagation du coronavirus et atténuer les impacts humains, économiques et sociaux dévastateurs.»

Le Dr David Bonsall, chercheur au département de médecine d'Oxford à Nuffield et clinicien à l'hôpital John Radcliffe d'Oxford, a dit : « Nos résultats confirment que tout le monde n'a pas à utiliser l'application mobile pour que cela fonctionne. Si, à l'aide de l'application, la majorité des individus s'auto-isolent quand ils montrent des symptômes et la majorité de leurs contacts peuvent être retrouvés, nous avons une chance d'arrêter l'épidémie. »

Pour fonctionner, cette approche doit être intégrée dans un programme national, non reprise par des développeurs d'applications indépendants. Si nous pouvons déployer cette technologie en toute sécurité, plus il y aura de personnes qui adhèrent, plus l'épidémie cessera rapidement et plus de vies pourront être sauvées.

Le Dr Bonsall explique pourquoi la stratégie actuelle de recherche des contacts n'est plus viable : « Au stade actuel de l'épidémie, la recherche des contacts ne peut plus être effectuée efficacement par les responsables de la santé publique au Royaume-Uni et dans de nombreux pays d'Europe, car le coronavirus se propage trop rapidement. Notre recherche sur les premières données provenant d’autres pays montre que les antécédents des patients sont incomplets - nous ne connaissons pas les détails de la personne à côté de laquelle nous étions assis dans le bus. Nous avons besoin d'une solution numérique instantanée et anonyme pour confirmer notre historique de contacts personnels. »

Le professeur Fraser souligne l'urgence : « Il y a actuellement plus de cas quotidiens dans de nombreux petits pays européens que dans toute la Chine. Notre équipe prépare actuellement des simulations pour cette approche de recherche de contacts mobile qui pourrait arrêter l'épidémie avec beaucoup moins de perturbations que l'isolement national ou européen. Notre espoir est de soutenir les communautés avec des informations vitales à mesure que la pandémie s'aggrave, ou bien elles pourraient être utilisées pour libérer les communautés de l'isolement à grande échelle. »

L'équipe du professeur Fraser du Big Data Institute d'Oxford University continue de simuler les performances de l'application afin qu'elle puisse être ajustée pour inclure des tests du coronavirus guidés par l’application mobile et/ou fournir des réponses ciblées dans les zones à taux de transmission particulièrement élevés.

Le professeur Michael Parker, directeur du Wellcome Center for Ethics & Humanities and Ethox Center, au Nuffield Department of Population Health d'Oxford, ajoute ses recommandations sur l'éthique: « L'utilisation de toute application mobile contre le coronavirus nécessite des normes éthiques élevées tout au long de l'intervention, notamment : garantir l'égalité accès et traitement ; résoudre les problèmes de confidentialité et d'utilisation des données ; adopter un algorithme transparent et vérifiable; envisager des stratégies de déploiement numérique pour soutenir des groupes spécifiques, tels que les agents de santé, les personnes âgées et les jeunes; et en procédant sur la base du consentement individuel. »

L'équipe d'Oxford University suggère que l'application mobile devrait être combinée à des mesures de distanciation sociale pour réduire les contacts étroits. Le Dr Bonsall recommande: « Nous avons besoin de diverses mesures pour ralentir la propagation de l'infection avant que les vaccins et les traitements antiviraux ne soient disponibles. Un nombre important d'infections sont transmises avant le début des symptômes, nous avons donc besoin d'un système efficace pour alerter les gens lorsqu'ils ont été exposés. Le lavage régulier des mains et l'hygiène restent importants ; en outre, les personnes devraient suivre toutes les recommandations pour réduire les contacts étroits avec les autres, en particulier dans les zones densément peuplées. La combinaison de ces mesures contribuera à réduire les transmissions ultérieures, ce qui, en termes épidémiologiques, réduir le nombre reproducteur R ; le nombre moyen de transmissions de personnes infectées. Si un pays réduit R à moins d'un, l'épidémie diminuera et finira par s'arrêter. »

Le professeur Fraser conclut: « Les stratégies actuelles ne fonctionnent pas assez rapidement pour intercepter la transmission du coronavirus. Pour lutter efficacement contre cette pandémie, nous devons exploiter la technologie du 21e siècle. Nos recherches plaident en faveur d'une application mobile qui accélère notre capacité à retrouver les personnes infectées et fournit des informations vitales qui protègent les communautés contre cette pandémie. »

En savoir plus sur ce travail sur www.coronavirus-fraser-group.org

Commentaire. Sur l’utilisation du tracking, et en réponse à une question d’une député, lors de la session des questions au gouvernement du 24 mars, le ministre de la santé a répondu :
Or vous citez l’exemple de la Corée du Sud. Il est vrai que  ce pays dispose depuis quelques années d’une capacité de dépistage qui n’a d’égale dans aucun autre au monde, parce qu’il a affronté des épidémies comme aucun autre – dont acte : voilà qui peut être un enseignement pour l’avenir. Mais la Corée ne se contente pas de faire des tests : elle fait aussi du « tracking ». Elle a en effet équipé tous les téléphones et examine les données personnelles nécessaires pour prévenir tout l’entourage lorsqu’une personne était malade.
Je n’en suis pas convaincu et, à titre personnel, moi non plus. Il faut faire attention, en citant l’exemple de certains pays loin de nous, à ne pas en prendre que la partie qui nous arrange, sans mentionner celle qui nous mettrait en défaut. Quand vous citez la Corée, prenez en considération l’ensemble de la politique qui y est menée.

Je pense que nous entendrons parler très bientôt du ‘tracking’ que ce soit version Corée du Sud ou version Université d’oxford ...

Enfin à lire dans Causeur.fr, Le port du masque « à la hongkongaise » comme alternative au confinement. Le masque protège les autres plus que son porteur.
Ce courrier a été adressé par Florence de Changy à Martin Hirsch, le directeur de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris. Alors que le gouvernement nous dit que le port du masque n’est pas utile et que la polémique enfle en France, la journaliste observe les bons résultats obtenus à Hong Kong.
A suivre ...