Affichage des articles dont le libellé est tracking. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est tracking. Afficher tous les articles

mardi 16 juin 2020

COVID-19: Comment l'Allemagne a bien réussi la maîtrise de l'épidémie du coronavirus ?


On aurait pu aussi titrer cet article, « Et à la fin, c’est l’Allemagne qui gagne ? »
« Le football est un sport qui se joue à onze contre onze, et à la fin, c’est l’Allemagne qui gagne. », selon l’auteur de cette phrase désormais célèbre de l’ancien attaquant anglais Gary Lineker.

Non seulement l'Allemagne a mieux maîtrisé que nous cette épidémie mais en plus, elle en sort renforcée économiquement ...

« Comment l'Allemagne a bien réussi la maîtrise de l'épidémie du coronavirus », source article de Guy Chazan paru le 4 juin dans le Financial Times.

De nombreux tests avec un tracking précoce, l'Allemagne est un modèle de la lutte contre la maladie.

En avril, Walther Leonhard a reçu un appel inhabituel des autorités de Rosenheim, sa ville natale du sud de l'Allemagne. Il se voyait confier un nouvel emploi, dans un nouveau domaine, avec un titre qui venait d'être inventé, «éclaireur du confinement» (containment scout).

Leonhard, 33 ans, qui travaillait comme officier de justice à Munich, est bientôt rentré chez lui et a appelé des téléphones. Il était la dernière recrue de l'armée allemande de Kontaktmanagers (trackeurs), des fantassins de sa stratégie pour contenir le coronavirus.

Le travail de Leonhard est d'appeler les personnes qui ont été testées positives - et toutes celles avec lesquelles elles ont récemment été en contact - pour leur dire de s'isoler pendant quinze jours. Ce n'est pas très amusant. Beaucoup de gens ont peur et sont confus quand il annonce la nouvelle.

« Ils demandent comment ils pourront se nourrir, ce qu’ils devraient dire à leur patron, s’ils peuvent se promener - et vous leur dites, 'Non, vous devez rester à l’intérieur de vos quatre murs' », dit-il. « Et vous leur dites: 'Ce n'est pas une chose méchante et ignoble que le gouvernement vous fait - c'est pour votre propre protection et pour protéger ceux qui vous entourent.' »

Combiné à son confinement de six semaines, le système allemand de «track and trace» a contribué à freiner la propagation de Covid-19 et à l'empêcher de submerger le système de santé.

Cela a également aidé le pays à avoir un gouvernement bien huilé, dirigé par Angela Merkel, une physicienne, qui a évité les zigzags politiques criants vus ailleurs. Le 17 avril, les autorités ont annoncé que la pandémie était sous contrôle, moins de six semaines après la premier décès de Covid-19 en Allemagne.

Le pays a connu sa première épidémie en janvier au siège de Webasto, un équipementier automobile près de Munich. La source a été rapidement identifiée comme étant un employé chinois qui avait assisté à des workshops internes.

Une dizaine d'employés ont fini par être infectés, un après avoir utilisé une salière que lui avait remise un collègue atteint du virus. Après un travail de détective approfondi, les personnes atteintes de coronavirus ont été rapidement isolées, leurs amis et leurs proches retrouvés et alertés.

« La recherche des contacts est importante depuis Webasto », a dit Jens Spahn, ministre allemand de la Santé, au Financial Times (FT). «Avec Webasto, nous avons réussi à reconnaître rapidement toutes les chaînes d'infection et à les interrompre. Et cela signifiait que nous pouvions empêcher sa propagation dans tout le pays.»


Certains experts pensent qu’il n’est pas tout à fait juste de considérer l’Allemagne comme un exemple de gestion de crise. «Il y a d'autres pays modèles qui ont reçu beaucoup moins d'attention, comme le Vietnam, qui n'a vu aucun décès de Covid-19», explique Hendrik Streeck, professeur de virologie à l'Université de Bonn.

Beaucoup de performances relativement bonnes de l’Allemagne étaient dues à la chance. «[Nous] avons eu l'avantage d'avoir plus de temps pour nous préparer», dit-il. « Nous avons vu les images de Chine et d'Italie avant que la vague ne nous frappe aussi. » Mais il a également réagi plus rapidement à ces images que d'autres pays, dit-il, avec «des tests et un tracking et un suivi.»

Les chiffres le confirment. Au 1er juin, l'Allemagne avait 183 508 cas confirmés de Covid-19, selon les données de l'Université Johns Hopkins, ce qui en fait le neuvième pays le plus touché au monde.

Mais le nombre de personnes infectées décédées est remarquablement bas - seulement 8 546, soit environ 4,7% du total. Cela représente environ 103 décès par million d'habitants, contre 430 pour la France, 554 pour l'Italie et 579 pour le Royaume-Uni.

Plus important encore, le système de santé n'a jamais subi trop de pression. «Nous n'avons jamais atteint le point où nous avions trop de personnes en soins intensifs», explique Streeck. «Cela signifiait que nous n'avions jamais été confrontés à la nécessité d'un triage - lorsque vous ne traitez que les patients ayant une plus grande chance de survie. Pour nous, le triage n'a été qu'une possibilité théorique, jamais réelle.»

« Cela a fait une différence que la chancelière soit une scientifique et que son chef de cabinet soit un médecin. Cela a façonné notre réponse à cette pandémie », Reinhard Busse, médecin et économiste de la santé

Mais, il n'en a pas été toujours comme cela avec une exception, le cas de Rosenheim …

À Rosenheim, cela aurait pu être très différent. À quelques minutes de route de la frontière autrichienne, cette ville animée et aisée, avec son centre médiéval et ses grandes façades du XIXe siècle, a été l'une des régions les plus durement touchées du pays. Les habitants de retour des vacances de ski à Shrovetide dans le Tyrol du Sud voisin ont ramené le coronavirus chez eux, tandis qu'un festival de «bière forte» de trois jours qui a commencé le 6 mars a agi comme un «super épandeur».

Fin mai, le district de Rosenheim a eu 183 décès dus à Covid-19 et 864 infections à coronavirus pour 100 000 habitants, l'un des ratios les plus élevés d'Allemagne.

Poursuivez votre lecture en allant finir ce passionnant article ... il est toujours utile d'apprendre des autres ...


Commentaire. Faire un parallèle avec l'amateurisme de notre gouvernement en France serait cruel pour notre pays qui s'est battu et continue à se battre avec ses armes ... bien triste en vérité ...

jeudi 14 mai 2020

Un topo sur le traçage des contacts COVID-19


« Traçage des contacts COVID-19: un briefing », source BMJ.

Le Royaume-Uni a plongé dans un nouveau programme de recherche des contacts - trois mois après avoir abandonné sa stratégie originale de tests et de traçage pour le COVID-19.

Chris Baraniuk explique ce que nous savons des efforts mondiaux actuels et pourquoi ils sont cruciaux pendant une pandémie. Qu'est-ce que le traçage des contacts?

En recherchant qui a eu un contact étroit avec une personne infectée, la traçage des contacts peut déterminer qui doit être testé ou qui doit s'auto-isoler. Si cela est fait rapidement, cela peut contenir des épidémies au sein d'une petite population.

Même lorsqu'une maladie s'est généralisée, le traçage des contacts peut encore contribuer à réduire la transmission. Et il peut révéler des données utiles sur où et comment la maladie se propage.

Le traçage des contacts a déjà été utilisé avec succès pour contrôler les épidémies d'Ebola et diverses infections sexuellement transmissibles. Mais en particulier avec le COVID-19, le traçage des contacts doit être combiné avec des tests généralisés du public pour identifier les nouvelles épidémies à mesure qu'elles se produisent, explique David McCoy, professeur de santé publique mondiale à l'Université Queen Mary de Londres. « Le fait est que vous essayez de détecter des personnes au début de l'infection, pas quand elles sont devenues symptomatiques », a-t-il dit au BMJ.

Qu'est-ce que cela implique?
Une part substantielle de le traçage des contacts comprend des entretiens téléphoniques avec les contacts récents d’une personne infectée - des personnes qui se trouvent à moins de 2 mètres depuis 15 minutes ou plus, comme le suggère le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). L’ECDC recommande également que les traceurs de contacts COVID-19 classent les contacts d'une personne infectée comme «à haut risque» ou «à faible risque», selon le niveau de contact qu'ils signalent. L’ECDC conseille aux traceurs de suivre les contacts pour voir si leur état d'infection change.

Dans certains pays, comme la Corée du Sud, le traçage des contacts a également impliqué un travail de détective tel que le vidsionnage des séquences de vidéosurveillance, les données de localisation GPS des smartphones et même les enregistrements de transactions par carte de crédit pour savoir qui est entré en contact avec qui.

Est-ce toujours efficace en cas d'infection généralisée?
Même au 31 mars, les traceurs de contacts aux États-Unis ont indiqué qu'ils étaient dépassés par la quantité de travail à laquelle ils étaient confrontés. À cette époque, le pays comptait déjà plus de 160 000 cas confirmés de COVID-19. Elle en compte désormais plus de 1,3 millions.

Au Royaume-Uni, le fait que des milliers d'épidémies locales se produisent est encore plus de raisons de concentrer les efforts de traçage des contacts, explique Allyson Pollock, professeur clinique de santé publique à l'Université de Newcastle. « Vous avez besoin d'équipes locales réactives pour éteindre l'incendie, mais le gouvernement a malheureusement détruit et décimé cela », dit-elle, soulignant une décennie d'austérité et le démantèlement des infrastructures sanitaires locales.

Pollock dit que les équipes locales seraient en mesure de décider elles-mêmes de la façon de déployer les traceurs de contact, car elles ont une compréhension claire des parties de la communauté locale qui sont les plus vulnérables. McCoy est d'accord: « La centralisation du traçage des contacts est, à mon avis, une erreur. »

Comment différents pays ont-ils mis en œuvre le suivi des contacts?
La Corée du Sud a connu deux épidémies inquiétantes de COVID-19 à Daegu et Cheongdo et n'a enregistré que 250 décès à ce jour. Jonathan Kennedy, de l'Université Queen Mary de Londres, décrit dans un article en ligne comment le traçage des contacts était un élément majeur de la stratégie de la Corée du Sud en matière de COVID-19.6 Mais il dit qu'il n'est pas possible de copier simplement l'approche du pays au Royaume-Uni.

« La Corée du Sud a passé des années à s'y préparer [et] semble avoir un système de santé publique qui fonctionne très bien. Vous ne pouvez pas simplement créer de la magie après 10 ans d'austérité et construire tout cela à partir de zéro », dit-il. De plus, les traceurs de contacts en Corée du Sud avaient accès aux séquences de vidéosurveillance, aux données des téléphones portables et des voitures et aux enregistrements des cartes de crédit. Cela serait considéré comme «beaucoup trop intrusif» ici, dit Pollock.

En Europe, la plupart des pays s'efforcent d'élargir l'effectif de traçage manuel des contacts. Le personnel de la République d'Irlande passe 2 000 appels par jour, ce qui devrait atteindre 5 000 par jour. Les autorités belges prévoient de recruter 2,000 traceurs qui seront basés dans les bureaux régionaux - une stratégie très différente de celle du Royaume-Uni, qui privilégie une approche centralisée.

Partout dans le monde, différents pays sont confrontés à des défis différents. Au Libéria, qui a fait face aux épidémies d'Ebola ces dernières années, il existe une stigmatisation et une méfiance considérables à l'égard des maladies infectieuses et même de ceux qui tentent de les combattre, comme les traceurs de contacts. Le pays a tenté d'affecter des traceurs de contacts au sein de leurs propres communautés pour aider à atténuer ce problème.

Les applications pour smartphone peuvent-elles aider?
Le traçage basé sur les applications exploite le fait que dans de nombreux pays, y compris le Royaume-Uni, la plupart de la population possède un smartphone. Ces appareils peuvent être configurés pour communiquer entre eux et pour garder une trace de la proximité de deux téléphones.

Lorsqu'une personne signale via l'application qu'elle ne se sent pas bien, l'application peut fournir des informations sur la façon dont cette personne peut passer un test COVID-19. Si l'utilisateur informe ultérieurement l'application qu'ils est testé positif, le logiciel peut envoyer automatiquement une alerte aux autres téléphones qui se trouvaient à proximité ces derniers jours.

L'approche «manuelle», en revanche, signifie que les traceurs doivent demander aux personnes qui ont été testées positives pour le virus de leur dire avec qui elles auraient pu être en contact, puis suivre ces personnes par téléphone. L’ECDC note que les appels avec chaque contact peuvent prendre environ 20 minutes. Le processus manuel est «trop lent», compte tenu de la transmissibilité du COVID-19, selon des chercheurs de l'Université d'Oxford.

Cela dit, des chercheurs du groupe de travail COVID-19 du Center for the Mathematical Modeling of Infectious Diseases ont récemment partagé une préimpression qui comparait le suivi des contacts basé sur l'application du suivi manuel. La stratégie basée sur l'application a permis de réduire la transmission de 44%, tandis que le traçage manuel a réduit la transmission de 61%. Cette évaluation était basée sur l'hypothèse que 53% de la population téléchargerait et utiliserait l'application de recherche des contacts.

En outre, le traçage manuel permet une voix humaine qui peut être réconfortante lors de l'annonce d'une mauvaise nouvelle d'un résultat positif, et il atteint également des personnes qui pourraient ne pas utiliser ou être à l'aise avec les smartphones ou le partage de données électroniques. En pratique, un programme de recherche des contacts peut s'appuyer sur des approches automatiques et manuelles.

Comment fonctionnent les applications de suivi des contacts dans la pratique?
Une pierre d'achoppement majeure pour ces applications est qu'elles nécessitent qu'une grande proportion de personnes dans une population les télécharge et les utilise. Au Royaume-Uni, les experts conseillant le NHS affirment que 80% des utilisateurs de smartphones, soit environ 56% de la population totale, soit 37 millions de personnes, devraient utiliser l'application pour être efficace.

Il y a également eu des désaccords sur les détails techniques des applications développées dans divers pays. Certains pays ont opté pour une approche décentralisée, dans laquelle les enregistrements des interactions entre les appareils sont stockés localement sur le smartphone lui-même plutôt que dans un cloud, sur des serveurs centralisés appartenant à des entreprises ou des gouvernements. C'est la méthode préférée par Apple et Google, les sociétés derrière les deux systèmes d'exploitation pour smartphones les plus populaires, iOS et Android. Au Royaume-Uni et en France, cependant, les applications officielles collectent des données et les envoient à un système centralisé.

Quelle est la stratégie de traçage des contacts au Royaume-Uni?
Le Royaume-Uni avait procédé au traçage des contacts jusqu'à ce que le gouvernement décide de mettre fin à cela le 12 mars, lorsqu'il a transféré la capacité de tests exclusivement aux patients admis à l'hôpital. Les raisons de cela n'ont pas été divulguées à l'époque, mais le gouvernement a laissé entendre que cela était dû à un manque de capacités face à la montée en flèche des cas. Le 12 mars, 30 000 personnes avaient été testées au Royaume-Uni.1 KK Cheng, professeur de santé publique et de soins primaires à l'Université de Birmingham, a dit que le Royaume-Uni avait abandonné le traçage des contacts «bien trop tôt».

Tous les détails du nouveau programme de recherche des contacts n'ont pas été rendus publics. Mais nous savons que le gouvernement s'est engagé à embaucher 18 000 personnes, dont 3 000 personnels de santé, pour gérer les appels téléphoniques. Tous doivent être nommés la semaine commençant le 18 mai. Le Times a rapporté que des milliers de ces personnels seraient recrutés par le biais d'entreprises privées et le BMJ a vu une annonce de recrutement pour les traceurs de contact COVID-19 publiée en ligne par la firme go-centric. Matt Hancock, le secrétaire à la santé, a annoncé lors d'une conférence de presse le 4 mai que des «milliers» de personnes avaient déjà été embauchées.

Un porte-parole du ministère de la santé et des affaires sociales a dit au BMJ qu'il était «confiant» que l'objectif d'embauche serait atteint d'ici la date limite. Ils ont refusé de dire quelles questions les gestionnaires demanderaient et quels conseils ils donneraient aux personnes soupçonnées d'avoir attrapé le COVID-19. « De plus amples détails seront fournis en temps voulu », ont-ils dit.

Mais Cheng dit que davantage de personnel pourrait être nécessaire. Les 18 000 évoqués sont «probablement une sous-estimation» du nombre qui sera réellement nécessaire, a-t-il dit au BMJ, ajoutant qu'il était inutile de fixer des objectifs arbitraires. « Si vous trouvez que 18 000 ne suffisent pas, donnez-leur 36 000 », dit-il.

Le Royaume-Uni a également lancé une application pour recueillir des données pour le traçage des contacts. Actuellement, il est évalué à petite échelle sur l'île de Wight.

L'application britannique fonctionnera-t-elle et les données personnelles seront-elles en sécurité?
Outre le fait que de nombreuses personnes devront utiliser, l'application, qui a été développée par la société privée VMWare, a fait l'objet de critiques en raison de limitations techniques.

Le site d'actualités sur la cybersécurité The Register a indiqué que la version iOS de l'application ne permettra d'établir de nouvelles connexions via la technologie sans fil Bluetooth que lorsque l'application s'exécute au premier plan, en d'autres termes, à l'écran sur un téléphone déverrouillé. Les smatphones sur Android restreingnent la connectivité Bluetooth pour les applications qui s'exécutent en arrière-plan ou qui ne sont pas actuellement à l'écran.

Des tests sont nécessaires pour savoir exactement à quel point l'application est limitée, mais l'inquiétude est que dans certaines situations, elle ne pourra pas détecter les téléphones lorsque les appareils sont verrouillés et posés sur une table ou dans les poches des personnes, par exemple. Cela pourrait réduire considérablement l'utilité de l'application.

Étant donné que le logiciel a été conçu pour envoyer des données à un emplacement central pour le stockage, plutôt que de les conserver sur les téléphones des personnes, l'application ne pourra pas non plus utiliser le nouveau système développé conjointement par Apple et Google qui facilite les connexions Bluetooth. Les développeurs ont indiqué que la centralisation des données fournirait plus d'informations sur la propagation du COVID-19.

Matt Hancock a répliqué aux suggestions selon lesquelles l'application ne protégerait pas suffisamment les données des personnes. Il était «complètement faux» de suggérer que l'application constituait une menace pour les libertés civiles, a-t-il dit, insistant sur le fait que les personnes resteraient anonymes.
Malgré certains articles indiquant que les données de l'application seront supprimées après 28 jours, les députés ont entendu que, si elles étaient partagées avec le NHS, les données pourraient en fait être conservées à des fins de recherche. Michael Veale, professeur de droits numériques et de réglementation à l'UCL, a fait valoir sur Twitter que la méthode d'anonymisation des données de l'application ne répond pas à la propre définition légale de l'anonymisation au Royaume-Uni. C'est en partie pourquoi certaines critiques craignent que les données collectées par l'application puissent, avec un certain effort, être liées à des individus au NHS ou d'autres enregistrements.

Référence
COVID-19 contact tracing: a briefing.
BMJ 2020; 369 doi: https://doi.org/10.1136/bmj.m1859 (Published 13 May 2020)

jeudi 7 mai 2020

Une application de traçage du COVID-19 montre des possibilités de prévision de l'épidémie


« Une application de traçage du COVID-19 montre des possibilités de prévision de l'épidémie », source CIDRAP News du 6 mai 2020.

Une analyse précoce d'une application téléphonique de traçage des symptômes duCOVID-19 lancée à la mi-mars suggère qu'elle a le potentiel de prédire les pics d'activité de l’épidémie, ce qui pourrait fournir des données en temps réel pouvant servir d'alerte précoce. Des chercheurs de Boston et de Londres ont publié hier leurs résultats dans Science (l’article est en accès libre).

Le groupe a lancé l'application mobile au Royaume-Uni le 24 mars et aux États-Unis 5 jours plus tard parmi plusieurs grandes cohortes préexistantes liées à l’épidémie. L'application a également collecté des données auprès des personnels de santé, notamment sur les risques liés aux pénuries d'équipements de protection.

Des combinaisons de trois symptômes ou plus prédisaient souvent des tests positifs pour le COVID-19. Les symptômes comprenaient la fatigue et la toux, suivies de diarrhée, de fièvre et de perte d'odeur.

Lorsque les chercheurs ont examiné un sous-ensemble d'utilisateurs dans le sud du Pays de Galles, ils ont constaté que l'application avait prédit avec succès deux pics du nombre de cas de COVID-19 avant qu'ils ne soient détectés par les services de santé publique.

L'équipe a dit que la structure du groupe d'étude leur permettra d'étudier les résultats à long terme de la maladie. Ils ont noté que l'une des limites de l'étude est qu'elle ne représente pas un échantillonnage aléatoire de la population.

NB : Il existe ici ou là une petite vingtaine d'application de traçage COVID-19

lundi 27 avril 2020

«Nous n’avons jamais dit d’instaurer des mesures du confinement. Nous avons dit de tester, tracer, isoler, traiter», selon la porte-parole de l'OMS


Le site Sputnik News rapporte une interview (en vidéo) au quotidien australien Sydney Morning Herald le 27 avril 2020 du Dr Margaret Harris, porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à propos de la réponse vis-à-vis du coronavirus.
Ayant instauré des mesures de confinement total, de nombreux pays ont pris exemple sur les actions des autorités chinoises à Wuhan, berceau du Covid-19. Cependant, ces mesures n’ont pas toutes été adoptées, a déclaré Margaret Harris.
« Nous n’avons jamais dit d’instaurer des mesures du confinement. Nous avons dit de tester, tracer, isoler, traiter ».
Initialement, le texte était de ‘suivre, tracer, isoler, traiter' au lieu de 'tester, tracer, isoler, traiter'; le terme 'suivre' n’a pas ici de sens.
De plus, ces pays se sont assurés de l’efficacité de ces restrictions après avoir vu qu’elles avaient fonctionné à Wuhan, sauf qu’ils n’ont pas appliqué l’ensemble des mesures:
« Mais ils n’ont pas pris en compte ce qu’il s’est passé également à Wuhan, à savoir qu’il y avait un suivi des contacts très sévère, un isolement très sévère des personnes qui avaient eu des contacts, s’assurant que ces personnes n’allaient nulle part, ainsi que le dépistage massif. Il y avait donc bien plus qu’une simple fermeture de la région. »
Selon elle, les pays qui ont l’intention de se déconfiner ont besoin de localiser les foyers de transmissions pour les isoler. « Vous devez être capables de séparer les personnes infectées de celles en bonne santé », a poursuivi la porte-parole de l’OMS.
Le monde n’a pas encore vaincu la pandémie, a-t-elle mis en garde, car la propagation du virus ne fait que commencer en Europe de l’Est et en Russie.
Bien que l’OMS s’engage à analyser les conséquences de la pandémie de manière autonome, ce qui représente une pratique habituelle suivant les épidémies majeures, l’organisation n’est pas opposée à toute enquête indépendante, a souligné Margaret Harris.
En écoutant, l’interview par deux journalistes, qui a commencé sous de bon auspices, mais au fur à mesure des échanges, s’est terminée de façon tendue. On y voit le journaliste ayant des gestes d’incompréhension et d'agacements face aux propos de Margaret Harris, ce qui, à mon avis, voulait dire qu'il n’y avait rien à faire avec cette personne. Par ailleurs, Margaret Harris a reproché à ce journaliste son attitude non scientifique.

Pour l’essentiel des propos rapportés sur le site par Sputnik News, il faut aller écouter la vidéo à 2 min 20 sec ; la vidéo dure 5 min 41 sec, et par ailleurs, le son n’est pas toujours très bon.

mercredi 22 avril 2020

Pourquoi, il faut entreprendre le traçage de contacts, le traçage de contacts, le traçage de contacts ...


« La traçage des contacts a aidé à mettre fin à l'épidémie d'Ebola; les experts en santé publique disent que cela peut aussi arrêter le COVID-19 », source article d’Adrianna Rodriguez dans USA TODAY du 21 avril 2020.

Un expert en santé publique qui a dirigé la lutte contre l'épidémie d'Ebola au Libéria a déclaré que les États-Unis minimisent une stratégie pour arrêter la pandémie de coronavirus: le traçage des contacts.

Tolbert Nyenswah, du Département de la santé internationale à la Bloomberg School of Public Health de Johns Hopkins, a déclaré que le traçage de contacts réussi pourrait rouvrir le pays d'ici deux à trois mois.

« À l'heure actuelle, 100% de toutes les personnes entrant en contact avec des patients atteints de COVID-19 doivent être tracées », a-t-il déclaré. « Même un seul contact manqué peut prolonger l’épidémie. »

Selon un article publié le 20 avril 2020 par des chercheurs du Johns Hopkins Center for Health Security, le pays a besoin d'un effectif de 100 000 traceurs de contacts. À cette échelle, l'effort nécessiterait 3,6 milliards de dollars, selon les chercheurs. Ils ont appelé à une injection de fonds d'urgence du Congrès.

Leurs estimations sont basées sur ce qui a fonctionné dans d'autres pays. Dans la région de Wuhan, en Chine, où l'épidémie a commencé, 9 000 traceurs de contact ont été rapidement déployés pour enrayer la propagation dans la ville de 11 millions d'habitants.

L'Organisation mondiale de la santé décompose la recherche des contacts en trois étapes de base: l'identification, la liste et le suivi.

Une fois qu'un patient est positif pour le virus, les contacts sont identifiés en demandant avec qui le patient est entré en contact, comme les membres de la famille, les collègues, les amis ou les personnels de santé. Ensuite, les traceurs tentent d'identifier et d'atteindre tous ceux qui sont entrés en contact avec le patient COVID-19 positif. Des suivis réguliers doivent être effectués avec tous les contacts pour surveiller les symptômes.

Même si les cas aux États-Unis ont dépassé 760 000 cas lundi matin, Nyenswah a déclaré que le traçage des contacts jusqu'au dernier foyer domestique était possible.

« Pour que nous devancions la courbe, pour que nous aplatissions la courbe, pour que nous courbions la courbe, pour arrêter l'épidémie… traçage de contacts, traçage de contacts, traçage de contacts », a déclaré Nyenswah, racontant les efforts extrêmes des traceurs dans les zones rurales. L'Afrique par rapport à la première nation du monde que sont les États-Unis.

« C'est lourd, c'est laborieux, cela peut prendre beaucoup de temps », a-t-il dit. « Cela peut être fait. »

Matthew Fox, professeur d'épidémiologie et de santé mondiale à l'Université de Boston, est en faveur du traçage des contacts, mais a déclaré qu'il ne pensait pas que les États-Unis pouvaient atteindre zéro cas avant qu'un vaccin ne soit disponible dans les prochaines années.

« Je pense que cela est minimisé dans les médias, mais je ne pense pas que ce sera la solution à tous nos problèmes », a-t-il déclaré. « Nous pensons que le coronavirus est beaucoup plus transmissible. Ebola, vous devez entrer en contact avec des fluides corporels… la transmission des gouttelettes est tellement plus difficile. »

Fox a dit que le traçage des contacts joue un rôle important dans une stratégie plus large intégrant d'autres mesures de santé publique pour minimiser la transmission. Bien que cela n'ait pas beaucoup d'impact à mesure que les cas dans le pays grimpent, a-t-il dit, il est important de commencer à intensifier le traçage des contacts lorsque le nombre de cas devient plus gérable.

John Welch, directeur des partenariats et des opérations pour la réponse COVID au Massachusetts pour Partners in Health, va embaucher environ 900 traceurs de contacts pour l'État.

Partners in Health, une organisation mondiale de santé à but non lucratif, estime que ces personnes passeront de 80 000 à 100 000 appels par semaine, travaillant 12 heures par jour pendant les sept jours. Welch a déclaré que les traceurs de contacts non seulement garderont une trace des contacts, mais redirigeront les patients dans le besoin vers les ressources appropriées pour le test ou le traitement.

Welch a vu des efforts similaires fonctionner de première main en Sierra Leone pendant l'épidémie d'Ebola. Il s'est étouffé en se rappelant qu’il ne pouvait pas imaginer un jour où l'épidémie prendrait fin.

Complément du 25 avril 2020On pourra lire « Dépistage du coronavirus : les raisons du fiasco français sur les tests », source Le Monde du 25 avril 2020. Article réservé aux abonnés.


Difficultés d’approvisionnement, atermoiements du gouvernement, corporatismes et blocages réglementaires ont fait perdre de précieuses semaines au pays.

dimanche 19 avril 2020

Il paraît que la maire de Paris a un plan de déconfinement, il paraît ...


« Le Conseil d’Etat limite le pouvoir des maires dans la lutte contre le coronavirus » : Les maires « ne peuvent, de leur propre initiative, prendre d’autres mesures destinées à lutter contre la catastrophe sanitaire » que celles décidées par l’Etat, a jugé vendredi la plus haute juridiction administrative. »

Et pourtant, souhaitant être un peu en avance sur le gouvernement, comme c’est étrange d’être désormais aussi pressée, voici que la maire de Paris rapporte dans le JDD, ce dimanche, Coronavirus : le plan d'Anne Hidalgo pour déconfiner Paris, alors comme j’habite Paris, je m’y suis intéressé … mais je ne suis pas sûr d’y adhérer ...
« Les masques et les tests, voilà notre priorité! », affirme Anne Hidalgo. La maire de Paris explique, dans le JDD, la manière dont elle envisage la suite, l'après-confinement. Parmi ses propositions : mettre en place des quatorzaines dans des chambres d'hôtels pour les personnes positives au Covid-19 qui ne peuvent rester confinées chez elles sans contaminer leur famille ; créer provisoirement des axes au-dessus des lignes de métro les plus empruntées pour les vélos ; installer des distributeurs dans les rues, sur les abribus, les kiosques... Concernant les masques, Anne Hidalgo indique qu'à la mi-mai, « tous les Parisiens pourront être équipés ».

Effectivement il est prévu,
plus de 2 millions de masques réutilisables qui vont être distribués. « A la mi-mai, tous les Parisiens pourront être équipés », promet l'édile qui chiffre le coût pour la Ville à 3 millions d'euros. Ces masques, disponibles dans les pharmacies, « seront prioritairement distribués aux plus fragiles : les plus de 70 ans, mais aussi les personnes atteintes de maladie chronique et les femmes enceintes. » 
« On s'est orienté vers une fabrication de masques en tissu, homologués, lavables, que nous distribuerons gratuitement aux Parisiens. »

Faut-il maintenant dépister massivement la population parisienne?
Evidemment! Il faut utiliser massivement les tests pour mieux gérer à la fois le confinement et la sortie du confinement. Je le dis en m'appuyant sur des avis médicaux, dont celui du Dr Philippe Klein, le médecin français qui, à Wuhan, a géré en première ligne le début de l'épidémie, mais aussi en observant ce qui se passe dans d'autre villes, en Corée du Sud ou en Allemagne. J'ai beaucoup insisté pour qu'un dépistage systématique des personnels et des résidents soit effectué dans les Ehpad parisiens publics et privés. Nous les avons déployés avec l'Agence régionale de santé (ARS). Nous continuerons sur d'autres populations, comme les milliers d'agents municipaux en contact avec le public. Pour cela, nous avons commandé des tests PCR et nous continuons à le faire.

Où les gens seront-ils testés?
Plusieurs lieux sont déjà ouverts. A l'Hôtel Dieu, on dépiste jusqu'à 400 personnes par jour. On pourrait monter jusqu'à 1.000. A l'hôpital Rothschild, dans le 19e arrondissement, un « drive » permet de tester des personnes qui présentent des symptômes.

Compte tenu d’un déplacement autorisé d’heure, je ne vois pas comment aller à l’hôtel Dieu en si peu de temps, sans compter sans doute l’attente …

Quel est aussi l’intérêt de tester ceux qui sont symptomatiques, alors que ce sont les sympomatiques qu’il faut rechercher et isoler, c’est-à-dire un dépistage ciblé, c’est cela qui compte en termes d’épidémiologie ...

Sur les tests, les deux réponses de l’édile de Paris ci-dessous sont contradictoires, mais qu’importe, l’important n’est-il pas de communiquer ?

Utiliserez-vous des tests sérologiques?
La difficulté, c'est que ces tests ne sont pas disponibles, ou alors pas encore suffisamment fiables. Nous regardons ce qui est sérieux et ce qui ne l'est pas. Les fabricants français, situés en Bretagne et à Strasbourg, attendent toujours des homologations pour les commercialiser. Des pays comme la Chine, la Corée du Sud ou l'Allemagne se sont déjà appuyés sur ces tests. Ils nous permettront de gérer le déconfinement en identifiant qui a des anticorps ou pas. Par mesure de sécurité, la Ville de Paris a décidé de faire une précommande de 150.000 unités.

Faut-il effectuer une sérologie massive de la population parisienne?
Il ne s'agit pas de tester tout le monde, de façon autoritaire. Il faut tester en priorité celles et ceux qui sont amenés à être en contact avec le public. De plus, cette épidémie a une dimension sociale importante. Dans certains quartiers, où des habitants ont peu de culture de prévention et pas de médecin traitant, la maladie est plus virulente qu'ailleurs. C'est pour cela qu'une cartographie de Paris, actuellement dressée avec l'AP-HP, nous permettra, si tel ou tel quartier est davantage touché par l'épidémie, d'engager des circuits de dépistage massifs pour cantonner les foyers d'infection et donc éviter la réapparition de clusters. C'est ainsi qu'il faut agir.

Etes-vous favorable au tracking?
Il faut être très vigilant sur le respect des libertés individuelles. Il existe d'autres façons de lutter contre l'épidémie, sans avoir à collecter des données personnelles dont on ne sait pas par qui elle seront captées ou achetées. Les masques et les tests, voilà notre priorité!

On laisse le 'vilain' tracking au gouvernement et on endosse le rôle de défenseur du «respect des libertés individuelles», bien joué ...

Ce type de plan quelques heures avant des annonces importantes du premier ministre ne peut se faire que parce qu'aujourd'hui, hélas, l'état s'est affaibli ...

jeudi 9 avril 2020

StopCovid, sera-t-elle l’application de pistage numérique (tracking) des Français ?


« Une application de « tracking » pilotée par l’Inria en lien avec des travaux européens », source Acteurs publics du 9 avril 2020.

Évoquée officiellement pour la première fois lors de la création du comité Care, la « stratégie numérique » de lutte contre le Covid-19 se précise de jour en jour. Le gouvernement a esquissé les objectifs et modalités d’utilisation d’une application de pistage numérique (tracking) des Français.

Alors que le débat se focalise progressivement sur la partie numérique de la stratégie de déconfinement en cours d’élaboration, le gouvernement a souhaité remettre les points sur les « i » concernant l’utilisation d’une application mobile pour accompagner cette sortie de confinement. Dans un entretien accordé au Monde ce 8 avril, le ministre de la Santé, Olivier Véran, et le secrétaire chargé du Numérique, Cédric O, ont précisé à quoi pourrait bien servir une telle application et esquissé des modalités de déploiement. Tout en restant très prudents sur son efficacité réelle.

« Le principe serait simple : l’application est installée volontairement ; lorsque deux personnes se croisent pendant une certaine durée, et à une distance rapprochée, le téléphone portable de l’un enregistre les références de l’autre dans son historique. Si un cas positif se déclare, ceux qui auront été en contact avec cette personne sont prévenus de manière automatique », expose Cédric O. Pour ce faire, seule la technologie Bluetooth est envisagée, a-t-il rappelé, et non les données de géolocalisation des personnes.

Préservation de la vie privée
Le développement de l’application, qui serait baptisée StopCovid, n’aurait toutefois pas complètement démarré. Il aurait été confié à une task force depuis plusieurs jours, mais impossible de donner une date limite de finalisation. « Nous ne sommes pas certains de réussir à franchir toutes les barrières technologiques car le Bluetooth n’a pas été prévu pour mesurer des distances entre les personnes. Nous ne déciderons que plus tard de l’opportunité de déployer ou non une telle application », a ajouté le secrétaire d’État au Numérique.

La task force, dirigée par l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria), est composée de « chercheurs et développeurs du public et du privé ». Le développement de cette application prendra trois à six semaines.

Selon les dernières informations communiquées depuis à Acteurs publics par le secrétariat d’État au Numérique, le projet de développement repose en réalité sur celui initié au niveau européen par un groupement de chercheurs européens, et baptisé PEPP-PT pour Pan-European Privacy-Preserving Proximity Tracing ou, en français, “Pistage de proximité pan-européen et respectueux de la vie privée ”. Ce projet, lancé la semaine dernière, vise à créer une application la plus respectueuse possible des libertés publiques, notamment en minimisant et en anonymisant les données collectées.

Renforcer le confinement avant de penser le déconfinement
Le secrétariat d’État indique qu’en France, donc, le projet est conduit par l’Inria et vise à « développer un prototype d’application en lien avec les travaux européens et d’instruire les différentes questions techniques ». L’Institut sera par ailleurs épaulé par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi) et la direction interministérielle du numérique (Dinum), afin d’en “garantir la résilience et la sécurité ».

Et de rappeler, comme Cédric O l’a fait maintes fois dans son entretien au Monde, que « de nombreux points techniques critiques restent encore à appréhender afin de lever les incertitudes sur la faisabilité technologique et l’efficacité sanitaire d’une telle application »

À ce titre, la prudence du ministre rejoint le dernier avis du conseil scientifique installé au début de la crise. Dans son avis du 2 avril, dressant un « état des lieux du confinement et critères de sortie », le conseil souligne que « la réflexion sur la sortie du confinement, les stratégies post-confinement sont nécessaires » mais que « la priorité demeure cependant la poursuite d’un confinement renforcé dans la durée ». Le conseil rappelle néanmoins qu’il convient d’enrichir et de multiplier les éléments quantitatifs et qualitatifs sur l’efficacité du confinement, toutes sources confondues, « y compris issues de grands acteurs du numérique ».

Parmi cette multitude d’éléments, les scientifiques mentionnent l’intérêt de disposer « de nouveaux outils numériques permettant de renforcer l’efficacité du contrôle sanitaire de l’épidémie », sans s’avancer davantage sur la nature de ces outils. Quant au comité Care, mis en place pour sa part depuis le 18 mars spécialement pour penser la sortie de confinement, il ne semble pas s’être encore prononcé sur la question.