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samedi 23 septembre 2023

France : Facteurs de risque des STEC associés au SHU

«Des scientifiques étudient les facteurs de risque des STEC associés au SHU en France», source article de Joe Whitworth paru le 23 septembre 2023 dans Food Safety News.

Des chercheurs ont constaté une tendance à la hausse significative des cas sporadiques de SHU à E. coli O26 et E. coli O80 au cours d'une décennie en France, mais une diminution notable pour E. coli O157.

Le syndrome hémolytique et urémique (SHU) associé à E. coli constitue un risque important de santé publique en France, selon les scientifiques. Le SHU est une complication grave associée aux infections à E. coli qui provoque une insuffisance rénale et peut entraîner des lésions cérébrales et d'autres complications à vie.

Les chercheurs ont mené une étude sur 1 255 cas pédiatriques sporadiques signalés entre 2012 et 2021, et les résultats ont été publiés dans la revue du CDC, Emerging Infectious Diseases, «Sporadic Shiga Toxin–Producing Escherichia coli-Associated Pediatric Hemolytic Uremic Syndrome, France, 2012–2021».

Les notifications annuelles de cas variaient entre 109 en 2014-2015 et 163 en 2017. La plupart concernaient des enfants de moins de trois ans. Les sérogroupes O26, O80 et O157 de E. coli représentaient 78% des cas, et 13 groupes importants ont été identifiés.

Cas sporadiques enregistrés

En France, la surveillance des E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) repose sur une surveillance clinique et microbiologique volontaire du SHU chez les enfants de moins de 15 ans. Les taux d'incidence annuels du SHU à STEC pédiatrique sont relativement élevés. Les cas suspects de SHU à STEC chez les moins de 15 ans sont signalés à Santé Publique France.

La surveillance microbiologique des STEC est volontaire et coordonnée par le Centre National de Référence (CNR) des E. coli, Salmonella et Shigella de l'Institut Pasteur et son laboratoire associé.

Déterminer la source de contamination des cas sporadiques est difficile pour des raisons telles que les données épidémiologiques limitées, les multiples sources potentielles de contamination et les lacunes dans les connaissances sur les interactions source-vecteur du pathogène, ont dit les scientifiques.

Un prélèvement a été envoyé au CNR pour 1 132 cas, et 717 ont eu un sérogroupe STEC identifié. Les trois principaux sérogroupes représentaient 559 des 717 cas : O26 avec 228 cas, O80 avec 149 et O157 avec 182 cas.

La proportion de patients de sexe féminin et masculin était comparable sur la période d’étude. Près de 800 des 1 255 cas concernaient des patients âgés de moins de trois ans. Les taux d'incidence variaient selon le groupe d'âge, les plus élevés chez les enfants de 1 à 2 ans. L'incidence la plus élevée s'est produite de juillet à octobre.

Pour les STEC O26 et STEC O80, les régions de la moitié est de la France présentaient des taux d'incidence légèrement plus élevés. Pour les STEC O157, les taux les plus élevés se situent essentiellement dans le nord-ouest de la France.

Clusters trouvés

L'analyse par sérogroupe a identifié deux clusters significatifs : STEC O26 en 2019 dans le Sud-Est de la France et STEC O80 en 2017 dans le Nord-Est de la France. Les données WGS pour les isolats du cluster O26 2019 ont identifié trois clusters liés au WGS de deux isolats chacun. Cependant, les enquêtes épidémiologiques n’ont pas permis d’identifier une source commune d’infection.

Le Sud-Est de la France est la deuxième région la plus densément peuplée du pays et comprend une grande ville, Lyon, mais aussi des zones rurales et une forte densité de bétail.

L'analyse annuelle a identifié 13 clusters importants. Il y avait au moins un cluster chaque année, sauf en 2014 et 2017, avec un maximum de trois en 2018. La taille moyenne des clusters était de 10 cas mais variait de deux à 20 cas. Des clusters se sont produites de juin à novembre et la plupart correspondaient au pic saisonnier observé dans les notifications des SHU à STEC de juillet à octobre.

Les auteurs notent dans leur étude,

Notre étude s'ajoute à un corpus de recherches existant démontrant l'effet de l'application de statistiques d'analyse pour décrire la dynamique spatio-temporelle des maladies sporadiques, même pour des événements plus rares. Nos résultats fournissent des informations importantes sur le contexte épidémiologique et ont des implications pour la détection et l'enquête sur les épidémies ainsi que pour les perspectives de recherche visant à améliorer la connaissance des facteurs de risque associés aux disparités géographiques de la maladie.

L’identification de plusieurs zones géographiques présentant des clusters récurrents de SHU à STEC sporadiques confirme statistiquement, et à une échelle géographique beaucoup plus fine, les observations antérieures de disparités d’incidence régionale du SHU à STEC pédiatrique en France. La prise en compte des différences géographiques est pertinente pour l'analyse des données de surveillance à des fins de détection des épidémies, en particulier pour évaluer les signaux épidémiologiques et la décision d'ouvrir des enquêtes. Les différents risques relatifs géographiques identifiés dans cette étude seront intégrés dans SaTScan dans le cadre des recherches en cours sur son application à la détection des épidémies en France. Par rapport au WGS, la détection statistique de clusters spatio-temporels offre une approche réactive qui peut être appliquée aux données de notification de cas avant que les données WGS ne soient disponibles (par exemple, des délais de ≈3 semaines en France) ou en l'absence d'isolement de souche.

Notre étude fournit également les données et justifications nécessaires pour des recherches plus approfondies sur les facteurs géographiques associés à un risque de base plus élevé de SHU à STEC en France. Des études écologiques menées dans plusieurs pays à l'aide des données de surveillance des STEC ont identifié des associations significatives avec la densité des ruminants, la classification rurale et les sources d'eau, en particulier l'utilisation de puits privés. Les résultats d'une étude réalisée en France par Haus-Cheymol et al. ont suggéré une association entre l'incidence pédiatrique du SHU à STEC et la densité des bovins laitiers et des veaux. La répartition géographique décrite dans cette étude pour une densité plus élevée de bovins laitiers chevauche en partie les zones géographiques à plus haut risque identifiées dans notre étude dans le nord-ouest et l'est de la France. L’étude mérite cependant d’être mise à jour car elle date du début des années 2000, se limite à un niveau géographique plus macroscopique et couvre une période antérieure à plusieurs évolutions observées dans l’épidémiologie des STEC en France.

Notre analyse a également identifié des groupes spatio-temporels significatifs et récurrents constitués de cas appartenant à différents sérogroupes. Cette découverte suggère des conditions favorables à la transmission des STEC qui pourraient contribuer à un risque plus élevé de SHU à STEC, notamment des différences géographiques susceptibles d'influencer le risque de STEC en raison de différents modes d'exposition alimentaire et environnementale par diverses voies de transmission. Nous prévoyons d'utiliser nos résultats dans d'autres études visant à explorer l'association avec des paramètres environnementaux potentiellement sous-jacents au risque de SHU à STEC en France. Mener une telle étude à une échelle géographique plus fine viserait à fournir de meilleures informations aux professionnels de la santé publique pour cibler et adapter les interventions de santé publique, y compris la communication avec la population générale, visant la prévention des STEC.

mardi 9 mai 2023

États-Unis : Facteurs de risque des infections à Escherichia coli producteurs de shigatoxines non-O157

«États-Unis : Facteurs de risque des infections à Escherichia coli producteurs de shigatoxines non-O157», source Emerging Infectious Diseases.
Article très intéressant dont je vous livre le résumé et la conclusion, faute de temps, les mesures de maîtrise proposées sont draconiennes ...

Résumé
Escherichia coli producteurs de shigatoxines(STEC) provoque des maladies diarrhéiques aiguës. Pour déterminer les facteurs de risque des infections à STEC non-O157, nous avons recruté 939 patients et 2 464 témoins sains dans une étude cas-témoin menée dans 10 sites américains. 

Les fractions les plus élevées attribuables à la population pour les infections contractées au pays concernaient la consommation de laitue (39%), de tomates (21%) ou dans un lieu de restauration rapide (23%). 

Les expositions avec des fractions attribuables à la population de 10% à 19% comprenaient manger dans un restaurant avec service à table, manger de la pastèque, manger du poulet, du porc, du bœuf ou de la laitue iceberg préparés dans un restaurant, manger des fruits exotiques, prendre des médicaments anti-acide et vivre ou travailler sur ou visiter une exploitation agricole. Les expositions importantes à haut risque au niveau individuel (odds ratio > 10) chez les personnes de plus d'un an qui n'ont pas voyagé à l'étranger provenaient toutes d'animaux d'élevage.

En conclusion, les infections sporadiques à STEC non-O157 étaient associées à une grande variété d'expositions associées à l'environnement des aliments et des animaux d'élevage, reflétant un portage répandu par les animaux. Comme pour Salmonella, les STEC non-O157 sont un groupe diversifié de micro-organismes, largement distribués chez les animaux producteurs de denrées alimentaires et sauvages ; de nombreux aliments contaminés par des excréments d'animaux transmettent ces agents pathogènes. Par conséquent, les infections à STEC non-O157 pourraient être mieux prévenues par des améliorations généralisées des systèmes de sécurité des aliments. 

Pour avoir le plus grand effet dans la réduction de l'incidence de ces infections, les mesures de maîtrise devraient se concentrer sur la diminution de la contamination des produits consommés crus, en particulier la laitue, ainsi que sur l'amélioration de la sécurité des aliments consommés dans les restaurants et la diminution de la transmission à partir des environnements animaux. 

De telles mesures réduiraient également les maladies causées par d'autres pathogènes entériques. Les mesures de maîtrise qui pourraient être efficaces comprennent la diminution du transport d'agents pathogènes par les animaux destinés à l'alimentation, la diminution de la contamination des environnements agricoles par les matières fécales des animaux destinés à l'alimentation et la diminution de la contamination des aliments d'origine animale à l'abattage. 

La transmission directe à partir de l'environnement des animaux d’élevagee pourrait être réduite en améliorant l'hygiène des mains ; par exemple, en concevant des systèmes dans lesquels le lavage des mains est le comportement par défaut après une exposition à ces environnements.

mercredi 14 septembre 2022

Le poulet souvent associé à une infection à Campylobacter en Australie

«Le poulet souvent associé à une infection à Campylobacter en Australie» source Food Safety News.

Selon une étude récemment publiée, le principal facteur de risque d'infection à Campylobacter en Australie est la consommation de viande de poulet.

Les chercheurs ont recruté des cas confirmés de campylobactériose signalés à des services de santé de février 2018 à octobre 2019. Les témoins provenaient de cas de grippe notifiés au cours des 12 mois précédents. Il y avait 571 cas à Campylobacter et 586 témoins.

Les facteurs de risque importants comprenaient la consommation de poulet insuffisamment cuit ou cuit ou la possession d'un chien âgé de moins de six mois, a révélé l'étude, Risk factors for campylobacteriosis in Australia: outcomes of a 2018–2019 case–control study, publiée dans la revue BMC Infectious Diseases. L’article est disponible en intégralité.

Les scientifiques ont estimé que 42% des cas de campylobactériose dans l'étude étaient attribuables au poulet cuit ou insuffisamment cuit.

Selon l'étude, le risque associé à la consommation de poulet cuit peut s'expliquer par une contamination croisée de la surface ou des ustensiles par du poulet cru lors de la préparation des repas, ou par le fait que les patients ne savent pas qu'ils ont consommé du poulet insuffisamment cuit.

Différences selon le type de Campylobacter
Les facteurs de risque sont restés similaires lorsqu'ils ont été analysés pour Campylobacter jejuni. Les risques uniques d'infection à Campylobacter coli comprenaient la consommation de pâté de poulet et de charcuterie, du jambon, du poulet, de la dinde ou du bœuf, également appelés charcuterie ou viandes tranchées.

La consommation de charcuterie a été attribuée à 31% à des infections à Campylobacter coli et la consommation de pâté de poulet à 6%.

L'Australie a une incidence élevée de campylobactériose par rapport à d'autres pays à revenu élevé.

La viande crue vendue au détail en Australie, y compris la volaille, n'est pas soumise à des limites microbiologiques. Cependant, des directives volontaires de moins de 6 000 à 10 000 unités formant colonies de Campylobacter par carcasse de volaille existent pour le secteur.

Des questionnaires téléphoniques ont été utilisés pour recueillir des informations sur les facteurs de risque connus dans les sept jours précédant l'apparition de la maladie et les sept jours précédant l'entretien pour les témoins.

Les patients atteints par Campylobacter coli étaient plus âgés que ceux atteints par Campylobacter jejuni et une proportion plus élevée étaient des hommes par rapport aux patients atteints par Campylobacter jejuni.

La consommation de brochettes de poulet et de canard était associée à la campylobactériose. Les brochettes de poulet sont restées un facteur de risque pour Campylobacter jejuni.

Autres facteurs de risque
Certains aliments et lieux d'exposition étaient associés à un risque réduit de campylobactériose. Ceux-ci comprenaient la cuisson des aliments sur un barbecue, les repas à l'extérieur de la maison et la consommation de viandes autres que la volaille comme le bœuf ou le veau haché et l'agneau cuit.

Le contact avec des excréments de poulet ou la possession d'un chien de compagnie âgé de moins de six mois ont été associés à la campylobactériose. D'autres facteurs de risque pour les patients atteints de Campylobacter jejuni étaient la possession d'un chat âgé de moins de six mois, la visite d'une ferme privée et l'alimentation d'un chien de compagnie avec des cous de poulet crus.

Les régimes à base de viande crue pour chiens pourraient présenter un risque d'infection à Campylobacter et l'étude a révélé un lien potentiel entre les personnes qui nourrissaient leur chat avec de la viande de kangourou crue et les infections à Campylobacter jejuni.

Pour réduire le risque de transmission des animaux de compagnie aux humains, les mesures comprennent de bonnes pratiques d'hygiène des mains après la manipulation des animaux, nourrir les jeunes animaux de compagnie avec des produits de viande cuite ou des aliments secs et en conserve et nettoyer et désinfecter régulièrement les surfaces en contact avec les animaux.

Les chercheurs ont dit que la communication et l'éducation des consommateurs sur les risques associés à la manipulation de viandes crues, y compris les bonnes pratiques de manipulation, de préparation et d'hygiène des aliments, sont recommandées comme une approche pour la réduction des risques personnels.

«De plus, un engagement continu avec les partenaires de l'industrie, en particulier dans la chaîne d'approvisionnement de la volaille, est nécessaire pour identifier les moyens de réduire la prévalence et la concentration de Campylobacter dans la viande de poulet.»

vendredi 1 juillet 2022

Facteurs de risque de campylobactériose en Australie: le poulet dans le collimateur !

Voici un article paru en intégralité dans BMC Infectious Diseases, «Facteurs de risque de campylobactériose en Australie: résultats d'une étude cas-témoin de 2018-2019».

Contexte
Notre objectif était d'identifier les facteurs de risque de campylobactériose sporadique en Australie et de les comparer pour les infections à Campylobacter jejuni et à Campylobacter coli.

Méthodes
Dans une étude cas-témoin multi-juridictionnelle, nous avons recruté des cas de campylobactériose confirmés par culture rapportés aux services de santé des États et des territoires de février 2018 à octobre 2019. Nous avons recruté des témoins à partir de cas de grippe notifiés au cours des 12 mois précédents dont la fréquence était appariée aux cas. selon le groupe d'âge, le sexe et le lieu. Les isolats de Campylobacter ont été confirmés au niveau de l'espèce par des laboratoires de santé publique à l'aide de méthodes moléculaires. Nous avons effectué une régression logistique multivariée progressive pour identifier les facteurs de risque significatifs.

Résultats
Nous avons recruté 571 cas de campylobactériose (422 à C. jejuni et 84 à C. coli) et 586 témoins. Les facteurs de risque importants pour la campylobactériose comprenaient la consommation de poulet insuffisamment cuit ( odds ratio ajusté [ORa] 70, IC à 95% 13-1296) ou de poulet cuit (ORa 1,7, IC à 95% 1,1-2,8), la possession d'un chien de compagnie âgé de  < 6 mois (ORa 6,4, IC à 95% 3,4-12) et l'utilisation régulière d'inhibiteurs de la pompe à protons dans les 4 semaines précédant la maladie (ORa 2,8, IC à 95% 1,9-4,3). Les facteurs de risque sont restés similaires lorsqu'ils ont été analysés spécifiquement pour l'infection à C. jejuni. Les risques uniques d'infection à C. coli comprenaient la consommation de pâté de poulet (ORa 6,1, IC à 95% 1,5 à 25) et de charcuterie (ORa 1,8, IC à 95% 1,0 à 3,3). La consommation de tout type de poulet comportait une fraction attribuable à la population élevée pour la campylobactériose de 42% (IC à 95% 13-68), tandis que la fraction attribuable aux inhibiteurs de la pompe à protons était de 13% (IC à 95% 8,3-18) et la possession d'un chien de compagnie âgé < 6 mois était de 9,6% (IC à 95% 6,5-13). Les fractions attribuables à la population pour ces variables étaient similaires lorsqu'elles étaient analysées par espèce de Campylobacter. La consommation de charcuterie a été attribuée à 31% (IC à 95% de 0,0 à 54) des cas de C. coli et la consommation de pâté de poulet a été attribuée à 6,0% (IC à 95% de 0,0 à 11).

Conclusion
Le principal facteur de risque de campylobactériose en Australie est la consommation de viande de poulet. Cependant, le contact avec de jeunes chiens de compagnie peut également être une source importante d'infection. Les inhibiteurs de la pompe à protons sont susceptibles d'augmenter la vulnérabilité aux infections.

Les auteurs notent aussi,
La viande crue vendue au détail en Australie (y compris la volaille) n'est pas soumise à des limites microbiologiques spécifiées. Cependant, les directives volontaires de moins de 6 000 à 10 000 unités formant colonie (UFC) de Campylobacter spp. par carcasse de volaille existent pour le secteur avicole australien. Il est important de noter que des doses aussi faibles que 360 à 800 UFC peuvent entraîner une campylobactériose. Comme Campylobacter spp. est généralement incapable de se développer in vitro dans les aliments, les principaux risques associés à la campylobactériose et à la viande de poulet sont la cuisson insuffisante et/ou la contamination croisée lors de la préparation des aliments. C'est particulièrement le cas pour le pâté de foie de volaille compte tenu de la prévalence relative de Campylobacter spp. dans les abats de poulet.

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire s’est comportée et continue de se comporter en censeur et refuse tout assouplissement pour la modique somme de 500 euros. N’ayant pas les moyens d’aller devant la justice, je leur fait ici de la publicité gratuite. Derrière cette revue, il y a une direction dégueulasse et un rédacteur en chef complice !

samedi 29 mai 2021

A propos des facteurs de risque de maladies infectieuses d’origine alimentaire

Après avoir publié en 2017 et 2018, Attribution des sources des maladies infectieuses d’origine alimentaire, Partie 1 : Revue des méthodes et inventaire des données et Partie 2 : Analyse des données épidémiologiques, l'Anses communique en 2021 sur Les facteurs de risque de onze maladies d’origine alimentaire passés en revue. Un rappel sur ce sujet ne fait pas de mal, même si plus de contrôles sur le terrain seraient les bienvenus ...

Un numéro spécial de la revue Microbial Risk Analysis sur les facteurs de risque des principales maladies infectieuses d’origines alimentaires vient de paraître. Basé sur les travaux de scientifiques et d’experts de l’Anses, il fait la synthèse des connaissances épidémiologiques et fournit des informations pour orienter les actions préventives et la surveillance de ces maladies, ainsi que les futures recherches.

Les scientifiques ont compilé les résultats de pas moins de 673 études épidémiologiques publiées avant mai 2017 (études cas-témoins et de cohorte) sur les facteurs de risque d’infections sporadiques par des maladies d’origine alimentaire. Ces travaux ont été menés en collaboration avec l’Institut polytechnique de Bragance, au Portugal. Les méta-analyses qui en résultent portent sur onze pathogènes transmissibles par les aliments, qui sont importants par leur fréquence ou la gravité des symptômes qu’ils peuvent entraîner :

  • cinq sont des maladies provoquées par des bactéries, telles Salmonella ou Listeria monocytogenes ;
  • trois sont des maladies d’origine virale, causées par les virus de l’hépatite A et E et les norovirus ;
  • trois sont transmises par des parasites, comme la toxoplasmose et la giardiase.
  • Enfin, un article est dédié à la méthodologie commune employée pour ces méta-analyses.

Hiérarchiser les voies d’exposition

Les facteurs d’exposition à ces maladies ne sont pas uniquement alimentaires : ainsi, en plus de la consommation de certains aliments et des pratiques de préparation de la nourriture, d’autres voies de contamination ont été identifiées, comme la transmission interhumaine, le contact avec des animaux ou encore l’environnement.

Les études ont permis d’identifier quels étaient les facteurs de risque les plus importants pour chaque pathogène, en fonction des catégories de population (population générale, enfants, ou personnes à risques, telles les personnes immunodéprimées ou les femmes enceintes). Par exemple, les principaux facteurs de risque de contamination par Salmonella sont la consommation d’œuf et de viandes dans la population générale, mais il s’agit plus des contacts entre personnes pour les enfants.

Certaines voies d’exposition n’ont pas encore été signalées en France et mériteraient d’être confirmées par des études spécifiques. Il s’agit notamment du risque de campylobactériose en consommant des œufs ou des aliments à base d’œufs insuffisamment cuits, et l’identification de la viande de volaille comme source d’infection par des Escherichia coli producteurs de shigatoxines.

Une base pour orienter les actions de prévention

Ces méta-analyses ont servi de base à l’avis et au rapport de l’Anses sur l’attribution des sources des maladies infectieuses d’origine alimentaire (partie 2). Ces derniers avaient pour but de déterminer l’importance relative des différentes voies de transmission et des catégories d’aliments à l’origine des maladies infectieuses d’origine alimentaire, afin d’orienter les actions visant à réduire leur incidence. Ces travaux pourront orienter de futures études épidémiologiques en France, pour confirmer les facteurs de risque identifiés. Ils peuvent également servir de base pour les recommandations de santé publique sur les aliments et les pratiques à risque.

NB : Un mot au service communication de l'Anses, Escherichia coli n'est pas du genre féminin, donc les Escherichia coli productrices de shigatoxines n'existent pas, seuls les Escherichia coli producteurs de shigatoxines existent !

samedi 8 mai 2021

Publication d'un rapport par la FDA sur les facteurs de risque de maladies d'origine alimentaire dans les délicatessens

Délicieux sandwich au pastrami dans un délicatessen de New-York
Imaginez que nos autorités sanitaire publie en France un rapport sur les facteurs de risque de maladies d'origine alimentaire chez les charcutiers-traieurs ...

Pourtant voici que la FDA publie un rapport sur les facteurs de risque de maladies d'origine alimentaire dans les délicatessens, source Food Safety News.

La Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a publié son rapport sur une étude des facteurs de risque de maladies d'origine alimentaire dans les délis (ou délicatessens), ou magasin de vente au détail de charcuterie.

Cette étude (Technical report: FDA report on the occurrence of foodborne illness risk factors in retail food store deli departments 2015-2016) fait partie d'une initiative depuis 10 ans qui examine à quel moment les facteurs de risque de maladies d'origine alimentaire, tels que des employés ayant une mauvaise hygiène personnelle, et des pratiques de sécurité des aliments, comme le lavage inapproprié des mains, se produisent, et leurs relations avec les systèmes de management de la sécurité alimentaire (FSMS pour Food Safety Management Systems) et les managers certifiés pour la protection des aliments (CFPM pour Certified Food Protection Managers). Les données de cette étude ont été collectées entre 2015 et 2016.

La FDA a observé que les délis avec des systèmes de management de la sécurité des aliments (FSMS) bien développés étaient plus susceptibles de maîtriser correctement les facteurs de risque de maladies d'origine alimentaire que les délis avec un FSMS moins développé. De plus, les délis avec un manager certifié pour la protection des aliments (CFPM), qui est la personne responsablee,a un FSMS bien mieux développé que les délis qui n'ont pas de CFPM.

L'analyse des données de l'étude a montré que les délis avaient un meilleur contrôle pour:

  • éviter tout contact à mains nues avec les aliments prêts à consommer
  • cuire les aliments crus d'origine animale aux températures requises

En revanche, les comportements et pratiques les plus courants en matière de sécurité des aliments nécessitant un meilleur contrôle comprenaient:

  • s'assurer que les employés pratiquent le lavage des mains adéquat
  • conserver les aliments nécessitant une réfrigération à la bonne température
  • refroidir correctement les aliments.

Les maladies d'origine alimentaire restent un problème majeur de santé publique aux États-Unis, causant environ 48 millions de cas de maladie et 3 000 décès chaque année et coûtant environ 77,7 milliards de dollars par an. Les pratiques de sécurité des aliments dans les établissements de vente au détail d'aliments continuent de jouer un rôle essentiel dans la prévention des maladies d'origine alimentaire. Des études comme celle-ci servent de source d'informations pour aider les décideurs à prendre des mesures qui réduiront l'apparition de facteurs de risque responsables de maladies d'origine alimentaire, selon la FDA.

Ces résultats aident également la FDA à donner la priorité au développement de ressources éducatives pour informer, impliquer et autonomiser l'industrie alimentaire locale de détail, les autorités étatiques, locales, territoriales et tribales et d'autres agences gouvernementales. La FDA continuera à fournir une assistance technique aux professionnels de la réglementation, aux partenaires de l'industrie et aux consommateurs pour améliorer la sécurité des aliments au détail à l'échelle nationale.

Cette étude contribuera également à éclairer nos activités à venir sur la modernisation des approches traditionnelles de la sécurité des aliments de la vente au détail.

La FDA explore des moyens de moderniser davantage et d'aider à assurer la sécurité des aliments vendus dans les restaurants et autres établissements de vente au détail dans le cadre de son travail sur l'initiative New Era of Smarter Food Safety.

Le plan directeur de New Era décrit les objectifs qui incluent le renforcement des protections en matière de sécurité des aliments grâce à l'utilisatin du FSMS et des approches d'inspection fondées sur les risques, ainsi que l'exploration de l'utilisation de nouveaux outils numériques et d'équipements de cuisine intelligents qui pourraient aider à minimiser les risques.