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lundi 18 septembre 2023

Le niveau scientifique des anti-OGM franchit le mur du çon !

vendredi 28 avril 2023

Quand une chaîne de télévision publique véhicule de fausses affirmations sur l'agriculture en France

Est-ce bien étonnant du service audiovisuel public ? Pas vraiment ! «Produits en France, envoyés à l’étranger, qui se fait du blé avec nos aliments ?» était le thème de l’émission Sur le Front diffusée hier par France 5. En direct agriculteur et organisations professionnelles agricoles se sont prêtés au petit jeu du fact checking. Source Réussir.
Il s’agirait d’une émission présentée par un animateur militant.
Et un bonus ... 

mardi 9 février 2021

Pesticides: Quand la fondation Nicolas Hulot ne connaît pas son dossier !

 Cela commence par ce qu'il convenu d'appeler une fake-news,

Mais cela se poursuit ainsi,

Ou encore,

Mais comme cette fondation presiste, Madame Emmanuelle Ducros insiste,

Malhonnête ou mal informé, Nicola Hulot qui déclare en substance "« quel dommage qu’il n’y ait pas une étude complète sur la sortie du glypho pour voir, culture par culture, comment s’en sortir »?

C'est la journée du mensonge????

Mise à jour du 10 février 2021. On lira cet article de seppi, Pesticides et Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l'Homme : mensonge d'ONG ou incurie médiatique ?

L'utilisation des pesticides aurait augmenté de 25 % en dix ans 

Mise à jour du 12 février 2021. On lira dans Le PointLes médias sont-ils en train de précipiter le déclin de l’agriculture française ? Extrait.

Tribune. L’écrivain Jean-Paul Pelras, ancien maraîcher, exhorte les médias à vérifier les informations qu’ils publient sur les sujets agricoles.

Si la question a de quoi surprendre, elle découle pourtant d'un certain constat. Depuis quelques années, défenseurs de l'environnement et journalistes retournent la terre pour en extraire cette portion consubstantielle d'idéologie qui alimente leurs fonds de commerce respectifs. Ils la retournent sans jamais utiliser le moindre outil susceptible d'user les corps et de vider les trésoreries. Car il est désormais inutile de se baisser pour tirer profit de son travail, puisqu'il suffit, en thésaurisant sur la pensée ambiante, de s'occuper de celui des autres. De préférence en le stigmatisant pour que l'affaire soit encore plus rentable.

Prenons pour exemple la dernière saillie de la Fondation Nicolas Hulot rebaptisée « Pour la nature et l'homme » qui communique depuis quelques jours sur l'augmentation de l'utilisation des pesticides. Mis à part Géraldine Woessner pour le journal Le Point et Emmanuelle Ducros pour L'Opinion qui se sont attachées, avec des données étayées, à apporter une contradiction sur certains points du rapport, la quasi-totalité de la galaxie médiatique s'est emparée, sans aucun esprit critique, de cette information forcément à charge contre le monde agricole.

Mise à jour du 16 février 2021. On lira dans les Nouvelles fraîches d'Olivier MasbouQuand Denormandie se paye Hulot ...
Décidement, il me faut prendre l’habitude de complimenter le ministre de l’Agriculture. En principe, ce n’est pas le genre de la maison, mais objectivement, je trouve, et je ne suis pas le seul, Julien Denormandie courageux dans ses réponses au lobby écolo. Son tweet, en réaction au ‘rapport’ de la Fondation Nicolas Hulot sur les pesticides, abondamment repris par la presse dite ‘grande’, en est encore la preuve : « Arrêtons de faire croire que la transition n’est pas en cours ou que l’agriculture s’y opposerait ! C’est dégradant et c’est faux ». ‘Dégradant’ et ‘Faux’, dommage que cette réponse n’ait pas eu autant de reprises que le ‘faux’ et ‘dégradant’ rapport de NH… 

Mise à jour du 17 février 2021. On lira la Lettre à Christiane Lambert : «M. Hulot doit s’excuser !» [par Jean-Paul Pelras].

Mise à jour du 26 février 2021. D'après Mme Emmanuelle Ducros, à lire dans @FranceAgricole, après les manipulations de la Fondation Hulot. Le fantastique cynisme des activistes, le formidable problème de relations publiques de l'agriculture et l'incroyable paresse des médias face à la complexité. Par André Heitz (@SeppiWackes). 

Mise à jour du 2 mars 2021. On écoutera Pascal Perri dans cette vidéo ci-dessous,

mercredi 6 mai 2020

COVID-19: La parenthèse 'désinfox' de l'information du gouvernement s'est provisoirement refermée


Désinfox, c'est déjà fini ... le blog vous en avait parlé le 30 avril 2020 dans Chronique du 'gouvernement qui agit pour vous' : Création du site Désinfox Coronavirus

Mais voilà le 5 mai 2020, c’est fini et bien fini !
Lundi, le Syndicat national des journalistes (SNJ) avait déposé un recours en urgence devant le Conseil d’Etat lui demandant d’enjoindre au premier ministre de supprimer cette page.


Voici deux captures d’écran illustrant ‘le départ’ de la page ‘Désintox’ :
Page d'information du 2 mai 2020
Page d'information du 6 mai 2020

dimanche 3 mai 2020

C'est une histoire de miel en France mais surtout de mensonges de France Télévisions


C'est une histoire d'abeilles, et de miel, c'est presque une histoire sans parole, tellement c'est gros, même pour moi un citadin ... et e service (sévice) public de France Télévisios, une nouvelle fois à la manoeuvre ...

Tout commence par ce tweet de Jean-Paul Pelras, suite à un reportage de France 3 régions.
Ce reportage intitulé, Apiculteur depuis 20 ans, Pierre Stephan témoigne : “Mes abeilles n'ont jamais produit autant de miel”.
 Un internaute a répondu simplement mais utilement:
Le seul raisonnement dont sont capable la majorité des plus de 90% d’apiculteurs amateurs en France. Les floraisons précoces, le fait que les abeilles ne sortent qu’à partir de 12°C et que cette année nous n’ayons pas eux de températures basses ne leur traverse pas l’esprit.

L'affaire se poursuit avec cette fois-ci un reportage sur France 2, selon ce tweet,

jeudi 30 avril 2020

Chronique du 'gouvernement qui agit pour vous' : Création du site Désinfox Coronavirus


« S'informer sur la désinformation » avec Désinfox Coronavirus, tel est le titre de ce site Internet du gouvernement proposé.
Depuis le début de l’épidémie, le caractère inédit de la situation favorise la prolifération de fausses informations.
Plus que jamais, se fier ou partager des informations non vérifiées peut induire des erreurs et engendrer des comportements à risque. Pour se protéger et protéger les autres, il est nécessaire de se référer à des sources d’informations sûres et vérifiées.
Des journalistes spécialisés démêlent le vrai du faux chaque jour. Cet espace dédié vous donne accès aux articles de médias français luttant, dans le cadre de la crise sanitaire, contre la désinformation.
Vous avez des questions sur le Coronavirus ?
Des réponses sont mises à jour quotidiennement sur gouvernement.fr/info-coronavirus.
Cerise sur le gâteau, en bas de page du site internet Désintox Coronavirus, il y a ce bandeau ...
Vous voilà informés mais pas tout à fait …

En effet, si l’on regarde les 14 pages où sont proposées les différentes informations des médias qui font le ‘bon’ travail, à savoir démêler le vrai du faux chaque jour, les seuls journaux ou médias cités sont Le Monde, Libération, France tv info, 20 Minutes et AFP factuel,… étonnant, non ?

En revanche, L’Opinion, Le Figaro, Les Echos et Le Parisien pour ne citer qu’eux ne sont pas mentionnés. Lecteur de certains de ces journaux, je reste surpris de ce parti pris ...

Je ne suis plus lecteur, ni auditeur des médias mis en avant par le site gouvernemental mais cela ne préfigure-t-il pas d'une forme de propagande ?

Décidément, les faits sont têtus, il y a comme du 1984, le roman de George Orwell ...

A ce propos, voulez-vous une fake news, comme l'on dit de nos jours, 

S’agissant de l’épidémie de coronavirus, les trois quarts des Français pensent-ils que le gouvernement leur a menti sur les masques ?

Eh bien oui selon un sondage publié le 9 avril 2020
« Une grande majorité des personnes interrogées estiment que le gouvernement n'a été ni « clair », ni « cohérent » sur la question des masques de protection durant l'épidémie de coronavirus », selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour franceinfo et Le Figaro.

Je pense que cela pourrait aussi être valable pour les tests ...

Mise à jour du 1er mai 2020. A lire dans Le Figaro.fr, «En triant les articles de presse, le gouvernement tente de recréer un ministère de l’information».

Sur le site du gouvernement, une plateforme recense désormais certains articles de journaux jugés «sûrs et vérifiés». Est-ce son rôle? Pour le professeur de communication Arnaud Benedetti, lorsque l’État entend démêler le vrai du faux parmi les contenus publiés par la presse, sa démarche est nécessairement suspecte.

jeudi 27 février 2020

Non, le jambon ne tue pas, une chronique de Jean de Kervasdoué


Un article paru sur le blog de seppi m'a signalé cette information : « Non, le jambon ne tue pas », nous dit M. Jean de Kervasdoué dans Le Point.


Je relaie bien volontiers une partie de l'article du Point du 20 février ci-après,

Kervasdoué – Non, le jambon ne tue pas

Chronique. L'économiste de la santé décrypte une fake news qui a fait beaucoup de bruit : les liens entre cancers et charcuteries contenant des nitrites.

Par Jean de Kervasdoué.

Les nitrites ajoutés dans le jambon sont-ils cancérogènes ?

91 % des Français ont confiance en la science et les chercheurs, selon un sondage Ifop. Il importe de préserver ce précieux capital quand, sur Internet, cette jungle informationnelle, foisonne une multitude de sources contradictoires. Or, comme dans l'exemple choisi ici, il arrive que la confusion s'installe entre le point de vue de certaines associations, celui des chercheurs et celui, encore différent, des instances de régulation. Comme chez certains religieux, il arrive que la noblesse de la cause militante l'emporte sur la rigueur.

Outre le fait qu'il est regrettable de diffuser de fausses informations, cela peut être grave quand elles ont des conséquences ; or certaines de ces déclarations infondées peuvent structurer l'opinion et avoir des effets tangibles quand les politiques s'en emparent, engagent des frais inutiles et élaborent des réglementations littéralement insensées.

Alerte rose sur le jambon

Ainsi Axel Kahn, non pas le chercheur mais le président de la Ligue nationale contre le cancer, puissante et ancienne (1918) association de patients, déclare au journal de 13 heures de France 2, le mercredi 20 novembre 2019, que les nitrites entraînent directement 3 000 morts en France.


À l'instar de la calomnie du Barbier de Séville, ce chiffre gonfle et, dans la soirée de ce même jour, sur un autre média, il passe à 4 000. Il s'agissait alors de lancer la Journée mondiale contre le cancer et de faire signer une pétition. La Ligue nationale contre le cancer, Foodwatch et Yuka, qui en étaient à l'origine, souhaitaient en effet recueillir des signatures pour interdire l'ajout de nitrites (un excellent conservateur) dans les produits alimentaires, notamment dans la charcuterie. Le 22 décembre, Le Journal du dimanche montre une photo d'une tranche appétissante d'un jambon bien rose sur une assiette blanche et titre « Le jambon tue ». Ce même journal, le 1er février 2020, rapporte que 27 maires et candidats aux municipales s'engagent à offrir dans leur commune des cantines sans nitrites. La pétition s'appuie sur deux types de données, les unes biochimiques, les autres épidémiologiques. 


Selon Denis Corpet, professeur émérite à l'école vétérinaire de Toulouse, l'ajout de nitrites dans le saucisson pour le conserver et lui donner du goût, comme l'ajout des nitrates lors de la préparation des jambons commercialisés en tranches prédécoupées et vendus sous plastique transparent afin de les conserver et de leur donner une couleur bien appétissante, produirait des nitrosamines qui seraient cancérogènes. Ces produits seraient un danger potentiel. Toutefois, Denis Corpet reconnaît que, si le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) considère qu'il y a un danger potentiel, « Le groupe de travail CIRC-OMS n'a pas fait d'estimation du risque ». Il semble ignorer que, depuis longtemps, s'appuyant sur des travaux internationaux portant sur des milliers de cas, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) avait évalué ce risque et écrivait en juin 2017 que les additifs nitrités étaient sans danger pour les consommateurs aux doses journalières habituelles, même en tenant compte de la transformation des nitrates en nitrite dans la salive. Comme en matière de pollution par les moteurs diesel, le CIRC a signalé un danger potentiel et, pour beaucoup, ce danger est devenu un risque qui, pourtant, n'est pas avéré.

A suivre ...

vendredi 6 décembre 2019

La science en pleine turbulence


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

« La science en pleine turbulence » est un article paru dans « BfR2GO », 1/2019, le nouveau magazine universitaire publié par le BfR.

Ce texte est une version abrégée du rapport à la 7e conférence des parties prenantes du BfR, qui s'est déroulée le 15 novembre 2018 dans l'auditorium de la Fondation Kaiserin Friedrich à Berlin-Mitte.
Traduction par mes soins -aa.

La science suscite de nombreuses critiques, que ce soit à cause de recherches falsifiées, de « journaux prédateurs » ou à cause de résultats controversés ou impopulaires. C'est aussi une cible de fake news. Comment la science peut-elle s'affirmer en période de fake news ?

Qu'ils soient liés à la recherche sur le climat ou à l'évaluation sanitaire des produits phytopharmaceutiques, les arguments scientifiquement fondés apparaissent comme de simples opinions que vous pouvez partager ou non.

Les faits réels sont remplacés par des connaissances perçues. La crise de confiance dans la science était une raison suffisante pour que le BfR discute de ces derniers développements lors d’une conférence réunissant des experts de renom. En théorie du moins, le problème des fake news est facile à résoudre.

« La vérité est la conformité d'un discours quoi qu’il en soit fait », cite Bernhard Kühnle, responsable du département sécurité alimentaire et santé animale au ministère fédéral de l'alimentation et de l'agriculture, tiré du dictionnaire Duden au début de la conférence.

La science est indispensable pour trouver cette vérité, dans des domaines tels que la protection des consommateurs. Ces évaluations constituent une base solide pour la fiabilité des décisions des institutions de protection des consommateurs et des entreprises du secteur alimentaire, selon les vues de de Kühnle, et elle devraient aider le grand public à décider en faveur d’une alimentation saine.

« La science doit être renforcée et protégée en tant que source fiable », a déclaré Kühnle. Cela aide à se défendre contre les fake news. Alois Gerig (CDU/CSU), président de la commission parlementaire (Bundestag) sur la nutrition et l'agriculture, estime que de nombreuses personnes vivent dans une bulle des médias sociaux et croient tout ce qu'elles y lisent. « Elles sont manipulées. »

Selon Gerig, un exemple en est la discussion peu objective et parfois hystérique des produits phytopharmaceutiques (ou pesticides) contenant comme principe actif, le glyphosate. Il y a eu soudainement 80 millions d'experts en Allemagne qui étaient tous poussés dans une direction par les médias. Parmi eux, dit Gerig, il y a une tendance à « l'émotivation, la moralisation et la polarisation ». La frontière entre les faits et les avis s'estompe et il y a moins de propos sur des problèmes ayant une base scientifique complexe. « Faire la distinction entre un fait et un fake est devenu beaucoup plus difficile à l'ère de l'internet », déclare Gerig.

Un faussaire à la cour de Staline
Est-ce qu'il y a aussi des fakes dans la science?
Le professeur Dr. Andreas Hensel, président du BfR, connaît plusieurs aspects d'un sujet aussi varié que fondamentalement nouveau. Dans l’Union soviétique de Staline dans les années 30 et 40, le biologiste russe Trofim Lyssenko a simulé des expériences censées prouver la transformation d’espèces. La fraude n’est pas toujours aussi évidente que lors de la manipulation de données et de résultats de tests.

L’utilisation aléatoire des méthodes et des résultats jusqu’à ce qu’ils correspondent au concept (sélection des cerises) est une méthode populaire, de même que l’interprétation unilatérale - souvent à motivation idéologique - des résultats. Il y a divers motifs de déception, qu'il s'agisse de l'avancement de carrière, de la lutte pour le financement, de la pression de publication (« publier ou périr ») ou du maintien d'une bonne réputation. Les conséquences de la fake science ne doivent pas être sous-estimées. La crédibilité de la science auprès du grand public est compromise. Les résultats d'études falsifiés mènent également à des impasses lors de l'évaluation des risques pour la santé, par exemple, ou lors d'une tentative de reproduction des résultats.

Évaluation des risques
La science est-elle en train d'échouer?

Le professeur Wilfried Kühling de l'Université de Halle-Wittenberg et le conseiller scientifique de l'ONG, les Amis de la terre en Allemagne reproche à l'évaluation des risques d'être à la traîne, citant l'exemple de la prévention de la leucémie chez les enfants à proximité de câbles à haute tension. Selon Kühling, il a été scientifiquement prouvé que le risque de leucémie chez les enfants augmente considérablement à partir d'un champ magnétique d'environ 0,2 microtesla. La protection contre les champs magnétiques à proximité des lignes électriques doit donc être considérablement renforcée. « La science échoue-t-elle ici », demande Kühling. En matière de normes et de valeurs limites, le verdict de la science ne suffit pas. En plus des experts scientifiques, des groupes sociaux doivent être inclus. « La solution réside dans un processus d'évaluation commun », déclare Kühling.

L'incertitude est la force
Bien que la vie soit pleine d'incertitude, nous parvenons à bien nous y entendre. Nous attendons seulement une certitude totale de la science. Ceux qui ne répandent pas ici une certitude absolue sont rapidement considérés comme douteux. Certains domaines de la recherche sur le climat sont critiqués comme étant des fakes parce que la science est toujours obligée de jongler avec les possibilités.

C'est pourtant la force de la science, de l'avis de la philosophe et physicienne Rafaela Hillerbrand. « Les déclarations scientifiques sont fiables non seulement en dépit mais en raison de leur incertitude », explique la professeur du Karlsruhe Institute of Technology. « Je ne peux pas avoir les mêmes exigences en matière de précision lors de la prévision du changement climatique que je le peux avec les lois de la gravité de Newton. » Ceux qui discréditent la recherche pour cette raison privent de pouvoir la méthode scientifique en tant que telle, dit Hillerbrand - une décision dangereuse.

La discussion sur les fakes news porte « moins sur de fake faits mais surtout sur un manque de confiance dans l'expertise », constate le journaliste scientifique Volker Stollorz du Science Media Center (voir son interview page 18 du magazine « BfR2GO », « Ce n’est pas toujours facile pour des néophytes de filtrer les bonnes choses sur internet »).

Le manque de confiance dans les experts se joue entre les mains de personnes puissantes ayant d'autres intérêts. Ces personnes « ont reconnu comment vous pouvez diffuser les choses les plus absurdes sur les plateformes de communication si vous savez comment manipuler les autres ». Il s'agit généralement d'une désinformation spécifique plutôt que de fake news : « Des informations délibérément déformées sont secrètement introduites dans le processus de communication dans le but de tromper et de manipuler. »

Les fake journaux ne signifient pas de la fake science
Un certain scepticisme vis-à-vis de la science n’existe pas seulement dans le grand public mais aussi au sein de la communauté scientifique elle-même, comme le documente le professeur de neurosciences, Ulrich Dirnagl (Charité - Universitätsmedizin Berlin) en utilisant l’exemple d’une enquête menée par le magazine Nature. Selon ce sondage, 90% des chercheurs estiment que les résultats scientifiques ne peuvent être crus que dans une certaine mesure, peut-être parce que certains résultats ne peuvent pas être répétés dans d'autres études. La critique dévastatrice des médias influents concernant les « revues frauduleuses » conformément à la devise « Fake science, les faisuers de mensonges » manque cependant de propos, dit Dirnagl.

Ce n'est pas parce que de la science est publiée dans un « journal prédateur » qu'elle a été truquée. Selon Dirnagl, un véritable problème est la non-publication des données, souvent parce qu'elles « ne cadrent tout simplement pas avec ce que nous faisons ». Selon le domaine de spécialisation, cela s'applique à 40 à plus de 50% des études, estime le médecin. La contrainte au succès fausse également les résultats. En utilisant des astuces statistiques, les résultats sont manipulés pour que l'histoire « corresponde », d'où vient l'expression « story telling ».

Science : fiable mais incertaine
Pour Dirnagl, « l'éléphant dans la pièce » est le terme « incertitude ». En science - comme l'a dit de même la philosophe Rafaela Hillerbrand - elle est au centre de tout, non pas comme une faiblesse mais comme une force, en tant que connaissance des possibilités et des limites de la cognition.

Dirnagl propose que cette force devienne un sujet de discussion publique. Une évaluation différenciée n'est toutefois pas possible dans une « déclaration de sept secondes » ou un seul tweet.

Le professeur Thomas Hestermann, spécialiste des médias, de l'Université Macromedia (Berlin et Hambourg), affirme que les gens attendent de la science de la fiabilité et non de l'incertitude. Le journaliste Volker Stollorz considère également la science comme une « station d'épuration mentale » qui fournit des connaissances comme base de la prise de décision politique. L'affirmation de l'incertitude, en revanche, serait instrumentalisée par la politique. La devise « Tout est incertain » serait utilisée pour justifier de ne rien faire dans des questions telles que le changement climatique.

Si vous recherchez sur Internet, vous trouverez de nombreuses « vérités ». « Il existe un monde entier qui n'a absolument aucun intérêt pour les faits », déclare le président du BfR, Andreas Hensel.

Chacun doit se demander dans quelle mesure les informations sur son propre smartphone sont fiables. La connaissance redeviendra-t-elle finalement une question de croyance ?

Complément du 8 décembre 2019. On lira cette brève dans Alerte EnvironnementLes chercheurs critiqués quand ils ne vont pas dans le sens de l’opinion générale.

mardi 15 octobre 2019

A propos du riz en plastique


Le journal Libération du 24 mai répondait à la question « Qu'est ce que c'est que cette histoire de riz en plastique qu'on croise régulièrement sur le Web (lien signalé sur Facebook) ».

Le 30 mai 2019, le journal vespéral rapportait Les « aliments en plastique chinois », une rumeur tenace. De nombreuses vidéos laissent à penser que la Chine produit de la nourriture en plastique. Il n’en est rien.

Voici donc ce qu'il en est avec « Le riz dit en plastique aurait pu être la vraie affaire, mais en fait c'est du riz stocké depuis une décennie »,source article de Joe Whitworth paru le 15 octobre 2019 dans Food Safety News.

Les articles sur le « riz en plastique » sont probablement incorrects, selon un expert en fraude alimentaire, affirmant qu'il pourrait s'agir en fait de riz mal stocké depuis une dizaine d'années.

Chris Elliott, professeur en sécurité des aliments et fondateur de l’Institute for Global Food Security à l’Université Queen’s de Belfast, a déclaré qu’il enquêtait sur la fraude en matière de riz depuis plusieurs années.

« Tout cela a commencé avec beaucoup d’articles venant de différentes parties du monde sur ce qu'on appelait du riz en plastique. Les gens prétendaient qu'on leur vendait du riz en plastique. En étant quelqu’un qui étudie la fraude alimentaire, cela m'intéressait beaucoup », a-t-il confié à Food Safety News, alors qu'il se trouvait à Edimbourg, pour rencontrer le responsable de la Scottish Food Crime and Incidents Unit (SFCIU).

« La première chose, lorsque nous avons examiné les données économiques, actuellement le plastique coûte plus cher que le riz, et donc, vous savez qu'il n'est pas en plastique. Vous pensez alors pourquoi les gens pensent-ils qu’ils mangent du riz en plastique? Nous avons mis beaucoup de temps à découvrir ce qui se passait et nous avons passé beaucoup de temps en Asie du Sud-Est à poser de nombreuses questions. »

« Le riz en plastique n'est pas fabriqué à partir de plastique, c'est du riz qui a été stocké pendant une période allant jusqu'à 10 ans et qui n'a pas été stocké de manière particulièrement satisfaisante. Le riz était gravement contaminé par des moisissures et au lieu de cette belle couleur blanche, il était devenu une couleur verte désagréable. Les fraudeurs avaient alors fait sortir ce riz des magasins et l'ont blanchi pour qu’il retrouve sa couleur blanche. »

« Le seul problème était que lorsque vous blanchissez du riz, il perd sa belle surface brillante. Pour la récupérer, il doit être aspergé de cire de paraffine. Avec ce revêtement de paraffine, il ne cuit pas correctement, d’où son nom «riz en plastique ». »

Analyse sur smartphone
L’université essaie de mettre au point des tests analytiques rapides depuis deux ans pour que les gens puissent détecter la différence entre le riz authentique et le produit mal traité en termes de produits chimiques.

« La science et la technologie peuvent détecter et dissuader la fraude alimentaire », a expliqué M. Elliott.

« En ce qui concerne mon propre travail à la Queen’s University, nous examinons comment nous pouvons utiliser ce que nous avons tous en poche pour détecter la fraude alimentaire. Donc, faire beaucoup d'analyses basées sur un smartphone. En utilisant les empreintes digitales des aliments, nous pouvons construire ces modèles mathématiques de ce à quoi l’empreinte digitale des aliments devrait ressembler. Il y a six semaines à peine, je me trouvais sur un marché ghanéen à la recherche de fraude concernant le riz à l'aide de mon smartphone. »

Elliott a dit que l'Europe dispose d'un bon réseau de sécurité des aliments afin que les gens n'essaient pas de vendre des produits de très basse qualité dans la région, car les systèmes les captureraient. 

« Au Royaume-Uni et dans l’ensemble de l’Europe, nous n’avons pas besoin des consommateurs pour vérifier si nos aliments ont été produits frauduleusement. Nous avons une excellente infrastructure composée d’agences gouvernementales et une industrie alimentaire fantastique qui font tout cela pour nous », a-t-il dit.

« Ce que nous voulons faire, c'est donner ces outils à des personnes de l'industrie alimentaire, à des inspecteurs du gouvernement et à des agents de la santé environnementale, pour qu'ils vérifient pour nous. Dans les pays en voie de développement, la situation est très différente, car cette infrastructure n’existe pas dans ces pays. Nous voulons que les consommateurs disposent de ces outils pour prendre des décisions éclairées. »

«Le riz en plastique est vendu à des régions du monde qui n’ont pas ces contrôles et ces mesures. Ce n’est pas seulement en Asie du Sud-Est; en Afrique subsaharienne, cela se produit régulièrement là où il n'y a pas que du riz, mais ce qui est généralement vendu est les/ pire du pire. Tout ce qui ne peut pas aller en Europe à cause des normes de sécurité des aliments finira par être jeté en Afrique sub-saharienne. Cela est vendu dans des pays où ils ne disposent pas des mesures nécessaires pour vérifier et tester ces produits. »

Elliott a dirigé l'examen indépendant du système alimentaire britannique à la suite du scandale de la viande de cheval en 2013 et est co-coordinateur de EU-China-Safe, un projet européen Horizon 2020 qui se poursuivra jusqu'en août 2021. Seize participants de l'UE et 17 de la Chine ont pour objectif améliorer la sécurité des aliments et lutter contre la fraude.

Prévisions et problèmes causés par le Brexit
Il faut beaucoup de travail pour essayer de prédire quel pourrait être le prochain problème.

« Nous développons l’analyse prédictive, collectant de nombreuses informations provenant de différentes régions du monde », a déclaré Elliott.

« Réfléchissez à ce qui se passe avec notre climat et dans les échanges commerciaux de denrées alimentaires dans le monde entier pour tenter de prévoir les problèmes, les pénuries et la demande plus importante que la disponibilité des produits alimentaires. Ce n'est pas seulement pour guider nos recherches, mais nous informons l'industrie et les agences gouvernementales de ce que nous pensons que leur programme de surveillance devrait être dans pas plus de six mois ou un an plus tard. »

En ce qui concerne le Brexit, Elliott a dit qu'il ne s'agissait pas de savoir si cela causerait des problèmes, mais de déterminer leur importance.

« Dès que vous commencez à modifier les règles et les réglementations, cela donne une opportunité énorme aux personnes qui trichent et cela se produit dans le monde entier. Il y aura potentiellement une quantité énorme de fraude autour des tarifs car ils vont changer. Je pense que le potentiel de contrebande de la République d'Irlande vers l'Irlande du Nord et le reste de la Grande-Bretagne se produira également », a-t-il dit.

« L’autre grand facteur, ce qui me préoccupe encore plus, est que le Royaume-Uni sera coupé des réseaux européens établis qui partagent des informations et des renseignements. Les fraudeurs ne sont pas idiots, ils connaîtront le décalage entre le Royaume-Uni et l’Europe et maximiseront cette opportunité. »

« Il y aura également des difficultés sur le plan des relations informelles. Je sais que les organismes de réglementation du pays peuvent prendre le téléphone et parler à leurs homologues allemands ou français, mais est-ce que ce sera la même chose à l'avenir, j'en doute fort. Je ne pense pas que l'idée de quitter l'Europe soit sans heurts. Je pense qu'il faudra des années pour rétablir certaines de ces relations que nous avions naguère. »