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mardi 4 février 2020

Nouveau rapport de l'EPA des Etats-Unis sur l'évaluation des risques du glyphosate favorable à Bayer


« Bayer se félicite du rapport sur le roundup », source article de Jim Romahn du 3 février paru sur son blog Agri 007.

BayerAG a déclaré que l'Environmental Protection Agency des États-Unis n'a trouvé aucun défaut avec le glyphosate, l'ingrédient actif de l'herbicide roundup.

Le glyphosate a été attaqué comme cause de cancer et les tribunaux ont accordé des millions de dollars dans plusieurs poursuites.

Mais Bayer a déclaré que la décision provisoire de révision del'enregistrement (PID pour Proposed Interim Registration ReviewDecision) de l'EPA a conclu, selon un résumé de l’évaluation des risques pour la santé humaine, « L'agence a utilisé les démarches scientifiques et les méthodologies d'évaluation des risques les plus récentes pour préparer une évaluation des risques à l'appui de l'examen de l'homologation du glyphosate. L'EPA a évalué les risques pour l'homme de l'exposition au glyphosate de toutes les utilisations homologuées et de toutes les voies d'exposition et n'a identifié aucun risque préoccupant. »

L'examen a duré 10 ans et comprenait des examens de toutes les recherches liées à la santé et à la sécurité environnementale du glyphosate.

Selon certaines informations, Bayer envisage de retirer le roundup du marché pour tout le monde, sauf pour les agriculteurs, estimant que les poursuites ont impliqué des jardiniers et des paysagistes.

mercredi 8 janvier 2020

Les idéologues et le glyphosate



Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire, Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, et Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, ont réuni ce mardi 7 janvier le comité d'orientation stratégique et de suivi (COS) du plan national de réduction des produits phytopharmaceutiques, Écophyto 2+ visant à réduire la dépendance aux produits phytosanitaires et à accroître la protection des populations.

Ben voyons … mais avez-vous entendu que l’Anses indique que le glyphosate n’est probabement pas cancérogène
Après une légère baisse en 2017, le comité a constaté une augmentation globale forte des quantités vendues de produits phytopharmaceutiques en 2018. Cette évolution paraît liée à une anticipation des achats en fin d’année 2018, en prévision de l’augmentation de la redevance pour pollution diffuse qui taxe les substances les plus préoccupantes au 1er janvier 2019. Dans le même temps, le nombre et les quantités de substances les plus préoccupantes diminuent d’année en année ; la quantité de produits de biocontrôle augmente, tout comme l’engagement des agriculteurs dans des démarches reconnues économes en produits phytosanitaires.
Afin d’assurer davantage de transparence concernant l’évolution de l’utilisation des produits phytosanitaires, le Gouvernement s’engage à publier au premier semestre de chaque année les indicateurs de suivi du plan, qui seront consolidés au cours du 2ème semestre. Les données pour l’année 2019 seront donc disponibles dès la fin du 1er semestre 2020. L’accès aux données de vente territorialisées est également facilité par la mise en ligne d’un outil de visualisation géographique. Les ministres ont chargé l'ANSES, l'INRAE et l'Office français de la biodiversité (OFB), d'installer un comité scientifique et technique auprès du COS pour assurer une interprétation claire et robuste des indicateurs de suivi, mais également évaluer tout ou partie du plan, et proposer, le cas échéant, des évolutions pour renforcer la politique de réduction des produits phytosanitaires.

L'INRAE est le nom écologiquement et idéologiquement compatible de l’INRA …

L’Office français de la biodiversité (OFB) est le nom d’un nouveau machin du ministère de l’écologie créé au dernier trimestre 2019 ...
Conformément aux engagements du président de la République, le Gouvernement confirme le plan de sortie du glyphosate d’ici fin 2020, pour les usages pour lesquels des alternatives non chimiques existent, sans laisser les agriculteurs dans une impasse technique ou économique. Le nombre de produits autorisés par l’Anses est passé de 190 fin 2018 à 29 dossiers en cours d’examen début 2020. L'INRAE évalue à environ 250 euros/ha le surcoût moyen du désherbage mécanique en viticulture, soit, en moyenne, 7% de l'excédent brut d'exploitation, variant entre 5 et 11,5% de l’excédent brut d’exploitation en fonction des bassins et du type d’exploitations. L’impact économique d’un retrait du glyphosate sera évalué pour les autres filières. Sur ces bases, et au plus tard d’ici fin 2020, l’ANSES procédera au retrait d’autorisations de mise sur le marché parmi les 29 produits restant et contenant du glyphosate, dès lors que les usages présentent des alternatives non chimiques, acceptables sur le plan économique et pratique.

Un comptabilité faite par l'expert comptable INRAE, méfiance !

Par ailleurs, le gouvernement semble ordonner à l’Anses de procéder au retrait des autorisations, quid de l’indépendance de l’Anses ?

Complément du 10 janvier 2020. On écoutera avec intérêt cette vidéo de Mme Ducros dans L'Opinion

On lira aussi les points de vue sur ces tweets de Mme Woessner, ici et de Mme Ducros, ici.

mercredi 18 décembre 2019

Les alternatives au glyphosate existeront … en 2050


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

Alors que le dernier opus de Star Wars sort sur les écrans, voici une alternative au glyphosate  pour 2050 ..., mais ce n'est pas encore D2-R2 ou C3-PO ...


Voici donc des robots sensés remplacer l'huile de coude bio ou la poudre de perlinpinpin bio dans un avenir très proche ...
A terme, il s’agira de proposer des solutions pour diminuer l’usage des produits chimiques comme le glyphosate, le plan Ecophyto II prévoyant la diminution de 50% des produits phytopharmaceutiques d’ici 2050.

Il ne s’agit pas du plan Ecophyto II, mais du plan Ecophyto II+, nuance de taille ...
Concrètement, les robots doivent éliminer les adventices (les plantes indésirables) dans des rangées de cultures légumières. Pour cela on fait appel à l’intelligence artificielle pour identifier et trier les plans, un long apprentissage qui mêle reconnaissance visuelle et informatique. Chaque consortium alliant chercheurs et industriels a ses propres solutions. Pour l’arrachage aussi, l’innovation est de mise : porté par le tracteur électrique développé en Auvergne, PEAD mise sur la reconnaissance des plantes à garder pour éliminer toutes les autres ; Bipbip griffe la terre entre les plants ; la solution Roseau élaborée en région nantaise travaille sur la synchronisation des outils avec l'avancement du robot et enfin Weedelect balance des décharges électriques sur les plants de moutarde qui n'ont rien à faire ici. 
Le tout se fait dans le département de la Drôme, département du ministre de l'agriculture ... 

Mise à jour du 19 décembre 2019. A lire dans Alerte Environnement, Glyphosate: le pouvoir manipule l’ANSES. 

mardi 10 décembre 2019

L'Anses annonce le retrait de 36 produits à base de glyphosate et l'Autriche n'interdit plus le glyphosate


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

« Retrait de 36 produits à base de glyphosate en France », source ATS/AGIR,

Actuellement, 69 produits à base de glyphosate sont disponibles sur le marché en France et ont fait l'objet d'une demande de renouvellement de leur autorisation.

L'Agence française de sécurité sanitaire (Anses) a annoncé le 9 décembre 2019 le retrait du marché de 36 produits à base de glyphosate, un herbicide que la France a décidé d'interdire à partir de 2021. Ce pesticide représente près des trois quarts des tonnages de produits utilisés en 2018. Ces 36 produits, précise l'Anses dans un communiqué, ne pourront plus être utilisés à compter de fin 2020, en raison de l'insuffisance ou de l'absence de données scientifiques permettant d'écarter tout risque génotoxique (susceptible d'endommager l'ADN et de provoquer des mutations génétiques).

Suite au prolongement pour cinq ans de l'agrément de la substance active par l'Union européenne en 2017, « l'Anses procède au réexamen des autorisations de mise sur le marché des produits à base de glyphosate commercialisés en France et a lancé une évaluation comparative avec les alternatives disponibles », rappelle l'Agence. Mais sans attendre la fin du processus en cours, « l'Agence a notifié le retrait des autorisations de 36 produits à base de glyphosate ». Pour des raisons identiques, elle « a notifié une décision négative pour 4 des 11 nouvelles demandes d'autorisation déposées depuis janvier 2018 et en cours d'examen ».

L'évaluation des dossiers de demande d'autorisation déposés par les entreprises souhaitant renouveler ou obtenir une mise sur le marché de produits à base de glyphosate « a été spécifiquement renforcée en 2017 suite à la réévaluation de la substance active. Avec davantage d'exigences impliquant la fourniture de données supplémentaires concernant les risques pour la santé et l'environnement », selon l'Anses.

« Ces nouvelles dispositions requièrent des études spécifiques menées selon des méthodes standardisées et robustes », assure l'Anses qui « poursuit l'examen des demandes d'autorisation et de réautorisation de produits à base de glyphosate ». « Seuls les produits à base de glyphosate répondant aux critères d'efficacité et de sécurité définis au niveau européen (...) et ne pouvant pas être substitués de façon satisfaisante bénéficieront de l'accès au marché français », ajoute l'Anses, qui finalisera l'ensemble du processus d'évaluation « d'ici fin 2020 ».

Le gouvernement autrichien a pour sa part annoncé qu'il ne mettrait pas oeuvre l'interdiction du glyphosate votée cet été par le Parlement pour une entrée en vigueur début 2020, car la proposition de loi n'a pas été soumise aux instances européennes comme elle aurait dû l'être. L'interdiction du glyphosate dès 2020 aurait fait de l'Autriche le premier pays européen à bannir l'herbicide controversé. Votée en juillet par le Parlement, cette interdiction avait pris de court le gouvernement qui n'était pas à l'origine de cette initiative.

La licence d'utilisation du glyphosate dans l'UE court jusqu'au 15 décembre 2022. Son sort fait débat dans de nombreux pays, notamment en raison de la nécessité de trouver des alternatives à ce produit très utilisé par les agriculteurs.

Mise à jour du 19 décembre 2019. A lire dans Alerte Environnement, Glyphosate: le pouvoir manipule l’ANSES. 

samedi 7 décembre 2019

De la lutte contre les associations activistes anti-viande


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

Avec trente députés de son groupe, Marc Le Fur (LR), élu des Côtes-d'Armor, a déposé le 4 décembre 2019, une proposition de loi visant à exclure du bénéfice de la réduction d'impôt, les dons effectués à certaines associations anti-viande.
Proposition de Loi visant à exclure du bénéfice de la réduction d’impôt de l’article 200 du code général des impôts les dons effectués à des associations dont les membres ont été reconnus coupables d’actes d’intrusion ou de violence vis-à-vis des professionnels de l’agriculture,
Exposé des motifs
Depuis plusieurs mois, les professionnels de l’agriculture ne cessent d’alerter les pouvoirs publics et les parlementaires sur la recrudescence d’actes de malveillance envers les agriculteurs de la part d’associations activistes. Ce développement de l’agribashing et de ses dérives n’est d’ailleurs pas nié par les pouvoir publics puisqu’à la suite l’agression physique d’un agriculteur en train de traiter ses cultures en mars 2019 dans l’Ain, le Ministre de l’agriculture « inquiet » des agressions qui se multiplient à l’encontre des agriculteurs a annoncé au mois d’avril 2019 le lancement d’un observatoire contre l’agribashing, testé dans un premier temps dans la Drôme.
Par ailleurs, depuis plusieurs mois des actions chocs d’une grande violence de la part des mouvements activistes antispécistes, qui témoignent d’une forme de radicalité inquiétante se sont multipliées vis-à-vis des professionnels de la viande (éleveurs, abatteurs, professionnels de l’agroalimentaire, bouchers-charcutiers. Or ces associations sont financées par des dons et bénéficient par conséquent de la réduction d’impôt de l’article 220 du code général des impôts.
C’est pourquoi, la présente proposition de loi vise à exclure du bénéfice de la réduction d’impôt de l’article 200 du code général des impôts les dons effectués à des associations dont des membres ont été reconnus coupables d’actes d’intrusion et/ou de violence vis à vis des professionnels ou d’incitation à de tels actes.
Le b du 1 de l’article 200 du code général des impôts est complété par une phrase ainsi rédigée : « Le bénéfice de la réduction d’impôts au titre du présent b est exclu pour les dons effectués à des associations dont des membres ont été reconnus coupables d’actes d’intrusion sur les propriétés privées agricoles ou d’actes de violence vis-à-vis de professionnels agricoles ou d’incitations à de tels actes. »

Complément du 14 décembre 2019. On lira cet article de Gil Rivière-Wekstein sur son blog, 

L’agribashing dans le viseur de Didier Guillaume.

jeudi 28 novembre 2019

Zone de non traitement, il parait qu'il faut s'appuyer sur la science et rien que la science ... et pour le glyphosate, on fait comment ?


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

Vous avez pu lire sur le blog un article de membres du Collectif Science-Technologies-Actions, Glyphosate : désinformation et mensonge d'Etat.

Voici un tweet du 27 novembre 2019 du ministère de l'agriculture à propos des zones de non traitement,
Alors encore un effort M. le ministre, suivez la science, rien que la science, à propos du glyphosate ... et si vous avez besoin de la science, consultez l'Anses ...
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Mise à jour du 19 décembre 2019. A lire dans Alerte Environnement, Glyphosate: le pouvoir manipule l’ANSES. 

mardi 26 novembre 2019

Glyphosate : désinformation et mensonge d'Etat, un article du Collectif Science-Technologies-Actions


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

Je relaie bien volontiers l’article « Glyphosate : désinformation et mensonge d'Etat », par Gérard Kafadaroff, André Fougeroux, Jean-François Proust, Philippe Joudrier paru le 26/11/2019 dans La Tribune .fr.

OPINION. La façon dont a été traité le cas de cet herbicide sur les plans politique et médiatique illustre une dérive inquiétante quand au rapport de nos gouvernements à la science et à la vérité. Par Gérard Kafadaroff, André Fougeroux, Jean-François Proust, Ingénieurs agronomes, Philippe Joudrier, Directeur de recherche honoraire INRA, membres du Collectif Science-Technologies-Actions.
« Le monde se nourrit d'un peu de vérité et de beaucoup de mensonges » Romain Rolland

Pendant près de 50 ans le glyphosate a été utilisé à la satisfaction des agriculteurs, des collectivités, des entreprises (SNCF notamment), des jardiniers amateurs, sans susciter le moindre problème sanitaire.

Les écologistes ont commencé à le dénigrer lorsque, en 1996, Monsanto a lancé des plantes génétiquement modifiées tolérant le glyphosate, les fameux OGM diabolisés en France alors qu'adoptés massivement dans la plupart des grands pays agricoles.

L'hostilité au glyphosate a monté d'un cran, en 2012, lors de la publication à grand fracas d'une étude de Gilles-Eric Séralini, scientifique militant, cherchant à prouver la dangerosité du maïs transgénique traité avec du glyphosate sur des rats de laboratoire. Une étude très bien orchestrée sur le plan médiatique mais discréditée par la suite sur le plan scientifique.

Enfin le classement du glyphosate « cancérogène probable » par le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) a achevé le travail de démolition du fameux désherbant. Les militants de l'écologisme politique, suivis par les décideurs politiques, se sont emparés de cette information et l'ont instrumentalisé sans vergogne, en occultant les avis favorables de toutes les agences sanitaires dans le monde, y compris ceux de l'OMS (Organisation mondiale de la santé), maison-mère du CIRC, ou encore le classement de la viande rouge identique à celui du glyphosate.

Décision irréfléchie
Ainsi, pour séduire l'électorat écologiste et procéder à l'interdiction politique du glyphosate, le Président Emmanuel Macron s'est appuyé sur de fausses informations ! Un véritable scandale d'Etat ! Pire, cette décision irréfléchie a été prise contre l'avis des agences sanitaires compétentes (ANSES, EFSA, ECHA), sans une véritable analyse risques/bénéfices, sans véritable concertation avec les professionnels concernés et en l'absence de solutions alternatives.

Dans la lignée de Ségolène Royal et sous influence de Nicolas Hulot, tous deux hostiles au glyphosate, Emmanuel Macron a voulu afficher sa fibre verte, en se portant à la tête de la croisade contre le glyphosate lors du renouvellement de son autorisation proposée à l'origine pour 15 ans puis pour 10 ans par la Commission européenne. Après deux ans de discussions byzantines, une majorité qualifiée des Etats membres a tranché en novembre 2017 pour un renouvellement de l'autorisation limité à 5 ans, la France, vertueuse, optant pour une « sortie du glyphosate » en 3 ans, malgré son engagement de ne pas sur-transposer les décisions européennes. Un mois avant, Le Monde publiait une pétition de 54 députés de la majorité demandant l'interdiction du glyphosate « le plus rapidement possible »...

Hystérie collective
Il n'en fallait pas plus pour déclencher une hystérie collective sur le glyphosate alimentée par la surenchère des militants écologistes, des réseaux sociaux et d'une majorité des médias.

Une paranoïa sécuritaire marquée par le déferlement de déclarations démagogiques et alarmistes de dizaines d'experts auto-proclamés, de maniaques de l'interdiction, toutes marquées par l'ignorance de la réalité agronomique et de données scientifiques incontestables.

Une édifiante illustration de la démocratie d'émotion, du catéchisme de la pensée unique et de l'idéologie postmoderne en délicatesse avec la démarche scientifique.

Un inquiétant consensus quasi général reposant sur un mensonge d'Etat dans le pays de Descartes et Voltaire…

Graves conséquences pour les agriculteurs
Depuis la décision d'Emmanuel Macron, les responsables politiques découvrent peu à peu la réalité du glyphosate et les graves conséquences pour les agriculteurs d'une « sortie du glyphosate »qu'ils tentent de corriger à travers dérogations et reports de date d'interdiction. Quant aux alternatives promises, après deux ans de gesticulation et de fausses promesses, elles se résument pour l'essentiel à un retour au travail mécanique. C'est-à-dire, une augmentation des coûts de production, des émissions de CO2 et un coup d'arrêt aux techniques de conservation des sols (semis directs et couvert du sol permanent) qui constituent le meilleur modèle pour l'agroécologie en termes de fertilité des sols, de lutte contre l'érosion, de piégeage de CO2 dans le sol et d'amélioration de la biodiversité.

L'interdiction du glyphosate programmée pour fin 2020 va à l'encontre d'une agriculture agroécologique pourtant fortement promue, sans susciter la moindre interrogation des responsables politiques de tous bords et bénéficiant de l'étonnante passivité du milieu scientifique et de la tiédeur des organisations professionnelles agricoles pourtant directement concernées.

Cependant, il faut noter les critiques émises en novembre 2019 par la mission parlementaire « sur le suivi de la stratégie de sortie du glyphosate », pointant les importants surcoûts et les difficultés engendrées pour les agriculteurs.

Autre preuve de l'incurie du pouvoir : l'annonce en juillet 2019 d'une nouvelle étude sur la cancérogénicité du glyphosate, demandée par les ministres de l'Agriculture, de la Santé, de la Recherche et de l'Ecologie, d'un coût de 1,2 million d'euros, dont les résultats seront disponibles dans 18 mois ! Un nouveau gaspillage d'argent public alors qu'il y a consensus scientifique international sur la non-dangerosité du glyphosate et que son sort semble déjà scellé en France.

Des médias s'éloignant du journalisme
A part quelques exceptions notables, les médias ont trop souvent dérogé à la déontologie du journalisme, privilégiant les informations anxiogènes sans en vérifier la véracité et en ignorant les avis des véritables experts scientifiques.

De façon surprenante, ce sont les journaux de gauche (Le Monde, L'Obs, Libération) historiquement plus ouverts au progrès qui se sont montrés les plus hostiles aux nouvelles technologies et ce sont les chaînes publiques de télévision (France 2 notamment) qui ont cédé le plus à la désinformation et au militantisme, oubliant le cahier des charges France Télévision sur « l'honnêteté et la pluralité de l'information ».

Ainsi les nombreux procès intentés à Monsanto aux Etats-Unis par des avocats prédateurs défendant des personnes attribuant soudainement leur maladie au glyphosate ont été relayés sans décryptage par les médias, alimentant la suspicion sur le désherbant.

Les révélations peu convaincantes des Monsanto Papers ont été instrumentalisées au lieu d'enquêter sur les graves manquements du CIRC à propos du classement du glyphosate. De pseudo-études scientifiques de chercheurs opportunistes à charge contre le glyphosate sont publiées régulièrement dans les médias sans s'assurer de leur crédibilité scientifique.

La victoire du militantisme écologiste
Le combat du militantisme écologiste technophobe a été efficace. Il a gagné les esprits de la population, influencé les juges de tribunaux et orienté les choix politiques.
Les marchands d'angoisse ont balayé les avis étayés s'appuyant sur la réalité ou la science.
Bien programmés et bien relayés, les coups médiatiques ont fait mouche : du « procès international citoyen » bidon accusant Monsanto de « crime contre l'humanité et écocide » à la pétition de l'incontournable Greenpeace ou aux plaintes de « pisseurs volontaires » déposées pour « mise en danger d'autrui ».

Tâche facilitée par le dénigrement systématique des pesticides par les pouvoirs publics peu soucieux de l'indispensable protection sanitaire des cultures et de sa contribution à la sécurité et la souveraineté alimentaire de la France.

Le mensonge d'Etat sur le glyphosate va coûter cher à la France et à son agriculture à nouveau privée d'un outil contribuant à sa compétitivité. Plus grave, il marque l'abandon de la gestion rationnelle et éclairée du pays et le recours à la manipulation de l'opinion pour des bénéfices électoraux immédiats. Il est encore temps pour les politiques de prendre la seule bonne décision qui s'impose : s'en tenir à la réglementation européenne et autoriser le glyphosate.

jeudi 31 octobre 2019

Glyphosate et produits phytosanitaires : Quelques différences entre la France et la Suisse


Alors que l’Anses fait le point sur les données de surveillance sur le glyphosate, la Suisse fait le point sur les produits phytosanitaires …
L’Anses publie le 29 octobre 2019  une synthèse des données de surveillance relatives à la substance glyphosate et dresse un état des connaissances disponibles en France concernant sa présence dans les eaux, les aliments ainsi que les niveaux d’imprégnation chez l’Homme. 
Dans le cadre de son dispositif de phytopharmacovigilance pour détecter d’éventuels effets indésirables des produits phytosanitaires, l’Anses collecte un ensemble de données de surveillance relatives à la présence de résidus de substances dans les milieux, les expositions et les impacts sur la santé humaine et les écosystèmes. 
Ces informations sont résumées dans des fiches de synthèse « phytopharmacovigilance » par substance, afin d’être utiles à tous les acteurs notamment les services de contrôle et les administrations concernées.  L’Agence publie ce jour une fiche pour le glyphosate et l’acide aminométhylphosphonique ou AMPA son métabolite principal.   
On y trouve des données sur,
  • Glyphosate dans les milieux aquatiques et les eaux souterraines
  • Glyphosate dans les eaux destinées à la consommation humaine
  • Glyphosate dans l’alimentation et exposition par voie orale
Comme le rapporte La France Agricole, « L’Anses fait un point rassurant sur les données de surveillance ».

Mais comme le rapporte le communiqué de l’Anses, on n’oublie pas d’autres considérations politiciennes,
Par ailleurs, l’Anses poursuit ses travaux sur le glyphosate visant à renforcer les connaissances actuelles sur le potentiel caractère cancérogène de la substance, ainsi que l’évaluation des alternatives possibles au glyphosate dans le cadre des autorisations de mise sur le marché. 
Pendant ce temps-là, en Suisse, tranquillement, sereinement, l’OSAV nous explique les produits phytosanitaires :
Les produits phytosanitaires sont utilisés pour la protection des cultures et des produits agricoles. Ils sont soumis à une procédure d’homologation et leurs autorisations sont réévaluées à intervalle régulier. L’OSAV s’assure qu’ils ne mettent pas en danger la santé des consommateurs lorsqu’ils sont employés de manière conforme aux instructions d’utilisation. 
Ainsi la rubrique « Pleins feux sur les produits phytosanitaires » ne seraient pas possible en France, puisque le glyphosate doit disparaître d’ici 2021 …
Ces derniers temps, les produits phytosanitaires font beaucoup parler d’eux. Souvent, on ne sait pas très bien s’ils sont véritablement dangereux. Les études et analyses menées par les différents pays et organisations arrivent à des résultats divergents. Vous trouverez ci-dessous quelques questions et réponses sur le thème des pesticides.
L’OSAV propose des Questions et réponses sur les produits phytosanitaires et en voici quelques unes :

Question : Sur quelles denrées alimentaires peut-on trouver des résidus de produits phytosanitaires ?
En principe, on peut trouver des résidus de produits phytosanitaires sur toutes les denrées alimentaires, principalement sur celles d’origine végétale. On trouve plus de résidus dans les aliments issus de l’agriculture conventionnelle que dans ceux provenant de l’agriculture biologique.

Question : Quelle est la dangerosité des résidus de produits phytosanitaires ?
Les valeurs maximales de résidus dans les denrées alimentaires sont établies de telle manière que, si elles sont respectées, elles ne représentent aucun danger pour la santé des consommateurs d’après l’état actuel des connaissances. Pour en limiter l’absorption le plus possible, les valeurs maximales de résidus fixées d’après les bonnes pratiques phytosanitaires (seulement la quantité nécessaire pour combattre les parasites ou les mauvaises herbes) sont très souvent nettement plus faibles que ce qui serait requis en termes de protection de la santé.

Question : Du point de vue de la santé humaine, ne serait-il pas préférable d’utiliser des produits phytosanitaires d’origine naturelle plutôt que des produits de synthèse ?
Par définition, l’activité biologique des produits phytosanitaires leur permet de lutter contre les organismes nuisibles. Que ces produits soient d’origine naturelle ou de synthèse, ils peuvent représenter un risque pour l’être humain et l’environnement et doivent donc passer par une procédure d’autorisation.

Question : Pourquoi l’OSAV évalue-t-il certains produits phytosanitaires ou leurs produits de dégradation différemment de l’UE ?
Comme la Suisse ne fait pas partie du système d’évaluation européen, l’OSAV doit effectuer sa propre évaluation des risques. L’évaluation de la sécurité de la substance active et de ses métabolites se base sur les données que le détenteur de l’autorisation doit mettre à disposition. Comme les décisions de l’UE ne sont pas automatiquement reprises et que l’évaluation en Suisse est effectuée plus tard que celle du programme de l’UE, les données à disposition comme les méthodes d’évaluation utilisées peuvent différer entre l’OSAV et les autorités européennes.

Question : En tant que consommateur, comment peut-on acheter des denrées alimentaires sans résidus de produits phytosanitaires ?
La teneur en produits phytosanitaires des denrées alimentaires est très faible, de sorte qu’un risque pour la santé peut être exclu. Si l’on veut toutefois consommer des aliments sans résidus, il faut se renseigner auprès de l’agriculteur ou du commerçant. Une autre possibilité est de produire soi-même ses aliments.
On utilise aussi des produits phytosanitaires dans l’agriculture biologique, mais les produits chimiques de synthèse n’y sont pas autorisés.

NB : Sur le sujet, on lira,
Mise à jour du 19 décembre 2019. A lire dans Alerte Environnement, Glyphosate: le pouvoir manipule l’ANSES.