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vendredi 24 décembre 2021

«Fruits de la peur», à propos des relations entre aliments et pesticides, par le BfR

Je vous souhaite un très bon et très joyeux Noël, de belles fêtes de fin d’année

Le dernier numéro du magazine scientifique BfR2GO du BfR est consacré à la méfiance (voir plus) à l'égard des produits phytopharmaceutiques (appelés aussi pesticides -aa). C’est le sujet clé de ce magazine, aliments et pesticides.

Difficile voir impossible d’imager en France, un ministère, voire une agence sanitaire, l’Anses, ou Santé publique de France, par exemple, ou bien encore un organisme de recherche, tel l’INRAE, qui se mettrait à publier un tel document scientifique …

Voici donc «Fruits de la peur», source BfR 48/2021, que je vous invite à lire ce numéro BfR2GO car il contient de nombreux sujets et thématiques de santé et de sécurité des aliments.

Les produits phytopharmaceutiques sont un sujet controversé dans la société. Certaines personnes se méfient de ces produits, et il y a un conflit d'opinions opposées. Le dernier numéro du magazine scientifique BfR2GO publié par l'Institut fédéral allemand d'évaluation des risques (BfR) est consacré à cette peur. «Surtout avec un sujet qui perturbe le public, il est important de rester objectif», déclare le président du BfR, le professeur Andreas Hensel. «Notre objectif est de fournir des informations objectives et neutres. Les évaluations scientifiques indépendantes du BfR contribuent à améliorer la sécurité des aliments.» Le neuvième numéro du BfR2GO comprend également un certain nombre d'articles sur les sujets de la sécurité des aliments, des produits et des produits chimiques, ainsi que le bien-être des animaux de laboratoire.

L'article phare du magazine aborde la question de savoir si l'utilisation de produits phytopharmaceutiques est une source de préoccupation et explique comment ceux-ci, ainsi que les substances actives qu'ils contiennent, sont autorisés et approuvés au sein de l'UE. Le scientifique du BfR, le Dr Tewes Tralau, explique dans une interview pourquoi il est important de faire la distinction entre les risques évalués scientifiquement et les dangers théoriques dans une évaluation des risques, et pourquoi les substances qui sont dangereuses en soi ne doivent pas être complètement interdites. Il explique également pourquoi même l'agriculture biologique doit aussi utiliser des produits phytopharmaceutiques et déclare: «Cela ne fonctionnera pas sans la chimie.»

Les produits phytopharmaceutiques ne sont pas préoccupants s'ils sont utilisés comme prévu.

Un autre sujet couvert par le dernier numéro BfR2GO est le groupe de substances chimiques perfluoroalkyles et polyfluoroalkyles. Il existe plus de 4 700 de ces composés. Ils sont appelés PFAS (per- and polyfluoroalkyl substances) en abrégé et se retrouvent dans de nombreux produits de tous les jours tels que les produits de nettoyage, les vêtements d'extérieur, les emballages de restauration rapide et les poêles antiadhésives, et sont extrêmement durables. Ils sont absorbés par le corps et peuvent être détectés dans le sang. Les impacts sur la santé des PFAS n'ont pas encore été déterminés de manière concluante. Le BfR participe ainsi à la recherche sur la relation compliquée entre les PFAS et l'organisme humain.

Également dans ce numéro du BfR2GO: la vitamine D. Les bienfaits de «l'hormone du soleil» sont incontestés, mais l'évaluation du BfR est plutôt réservée. Lire aussi, les sachets de nicotine sont une nouvelle tendance sur le marché des produits de nicotine, ils ne contiennent pas de tabac, mais des sels de nicotine. Une équipe de recherche du BfR étudie les impacts sur la santé liés à la consommation de sachets. Par exemple, les résultats de l'étude montrent que les teneurs en nicotine liées au poids de ces produits présentent un large éventail. Cela peut présenter un risque pour la santé. Le nouveau numéro du magazine aborde également, le transport des marchandises dangereuses. L'expertise du BfR est également recherchée en matière de sécurité des transports.

Compact et bourré de connaissances, le magazine scientifique BfR2GO fournit des informations à jour et bien fondées sur la recherche et l'évaluation de cette recherche en matière de protection de la santé des consommateurs et de protection des animaux de laboratoire. Chaque numéro présente un sujet centré sur l'un des domaines d'activité actuels du BfR. De plus, il y a des rapports, des interviews et des informations sur tous les domaines d'activité du BfR.

Le magazine scientifique BfR2GO est publié deux fois par an en allemand et en anglais.

Aux lecteurs du blog
Grâce à la revue PROCESS Alimentaire, vous n'avez plus accès aux 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le lien suivanthttp://amgar.blog.processalimentaire.com/. Triste histoire de sous ... merci de leur faire part de cette anomalie !

jeudi 5 août 2021

Baisse des rendements physiques due à l’abandon des produits phytosanitaires, selon une étude suisse

Selon cette information d'agri-info en provenance de Suisse, il aurait une «Baisse des rendements physiques due à l’abandon des produits phytosanitaires».

Dans le cadre d’une enquête menée par Agroscope, 18 expertes et experts suisses en protection des plantes ont été interrogés sur l’impact éventuel d’un abandon des produits phytosanitaires sur les rendements physiques dans les grandes cultures. Ils s’attendent à des pertes plus ou moins importantes en fonction de l’intensité de la suppression des produits phytosanitaires et du type de culture.

Les enquêtes montrent que les pertes de rendement attendues varient fortement en fonction du type de culture: ainsi, l’abandon total des produits phytosanitaires ferait baisser le rendement des betteraves sucrières de 47 %, mais celui du tournesol dans les cultures non extenso actuelles, seulement de 16 % environ.

En cas d’abandon des insecticides, des fongicides et des régulateurs de croissance, les pertes de rendement varieraient entre 10 et 43 %.

Les pertes seraient les plus faibles en cas d’un abandon des herbicides uniquement. Selon l’estimation, elles seraient de 6 à 20 %.

Atténuer les pertes de rendement

Selon le groupe d’experts, la mise en place de bandes enherbées abritant des organismes utiles ou l’utilisation de variétés résistantes constituent des mesures prometteuses pour diminuer les pertes de rendement.

Mise à jour du 6 août 2021. A ceux qui rêvent d'une agriculture sans pesticides, 

Avis aux lecteurs du blog
L’ancien site Internet du blog qui était hébergé par la revue PROCESS Alimentaire est de nouveau opérationnel avec ce lien https://amgar.blog.processalimentaire.com/

mardi 20 juillet 2021

La liste des produits de biocontrôle est mise à jour, mais peut-on encore parler de biocontrôle?

Selon La France Agricole, La liste des produits de biocontrôle est mise à jour. (article réservé aux abonnés).

Le ministère de l’Agriculture a publié le 15 juillet 2021 la liste des produits phytopharmaceutiques de biocontrôle : par rapport à la version du mois précédent, quelques ajouts et retraits sont à noter.

Dans une note datée du 15 juillet 2021 et mise en ligne dans son bulletin officiel, le ministère de l’Agriculture a mis à jour la liste des produits phytopharmaceutiques de biocontrôle faisant l’objet de mesures complémentaires selon le code rural (articles L253-5 et L253-7).

La note précise également la méthodologie d’élaboration de cette liste ainsi que les critères permettant de définir ces produits de biocontrôle.

Cinq ajouts et deux retraits de produits

Par rapport à la mise à jour du mois précédent, cinq produits ont été ajoutés (noms commerciaux Tri-Wall, Weintec, Belvine, Decis trap DS et Moskisan) et deux retirés (noms commerciaux Vacciplant jardins et engrais gazon anti-mousse).

Des mesures pour favoriser le développement du biocontrôle

Les mesures applicables à ces produits portent notamment sur des exemptions d’interdiction (publicité commerciale, usage non professionnel…) et d’obligation (conseil stratégique, certificats d’économie des produits phytopharmaceutiques…).

Elles viennent s’ajouter à celles applicables aux produits de biocontrôle mentionnés dans l’article L253-6 du code rural, qui visent à «favoriser le développement du biocontrôle» (exemptions d’obligation et d’interdiction, taxe fiscale et délais d’évaluation réduits…).

Cela étant, pour Gil Rivière-Wekstein, le compte n’y est pas !

vendredi 26 février 2021

Pour des agriculteurs bio, cultiver sans pesticides signifie utiliser des substances non chimiques qui tuent des insectes et des champignons

Selon l'Anses,

Le terme «pesticides» est souvent associé dans les esprits aux produits utilisés en agriculture pour lutter contre les mauvaises herbes ou protéger les cultures des insectes et des moisissures. Pourtant ce terme regroupe en réalité différents types de produits utilisés pour des usages très variés dans un cadre professionnel - entretien des routes, des aéroports et des voies de chemin de fer, des parcs et des jardins publics, des cimetières ; opérations de dératisation ou de désinsectisation - ou dans notre environnement quotidien - lutte contre les insectes à la maison, désherbage des allées, protection des plantes du jardin, lutte contre les parasites de nos animaux de compagnie comme les puces ou les tiques…. 

Pour le ministère de l'agriculture, Le terme «pesticides» couvre par définition deux catégories de produits : les biocides ou désinfectants et les produits phytopharmaceutiques (santé des plantes). Le terme «pesticides» est souvent entendu comme «produits phytopharmaceutiques» ou «phytos».

Pourtant, il y a des eurodéputés soit disant écolos qui utilisent en bio des substances non-chimiques pour tuer des insectes et des champignons, selon le tweet de Gil-Rivière Wekstein du blog agriculture et environnement. Vraiment étonnnant comme propos ...

jeudi 14 janvier 2021

Allemagne: Moins de résidus de pesticides dans les aliments en 2019, selon le BVL.

«Moins de résidus de pesticides dans les aliments en 2019», selon le BVL.

Le BVL publie les résultats pour l'Allemagne: La situation des résidus s'est également améliorée pour les importations de l'UE.

Pour la plupart des aliments en Allemagne, le niveau de résidus de pesticides, faible depuis des années, a encore diminué. Ceci est basé sur la publication du «Rapport national sur les résidus de pesticides dans les aliments 2019» par l'Office fédéral de la protection des consommateurs et de la sécurité alimentaire (BVL). Le rapport est basé sur 8,1 millions de résultats d'analyses provenant de 20283 échantillons alimentaires du contrôle alimentaire officiel en 2019. Au cours du contrôle principalement axé sur les risques, 1 018 substances actives et métabolites ont été examinés. Il y a eu une diminution significative des échantillons contenant des résidus de pesticides détectés pendant la période examinée pour les céréales et les aliments transformés.

Les résidus de pesticides dans les denrées alimentaires sont autorisés, à condition qu'ils ne dépassent pas les limites maximales de résidus applicables et sont donc inoffensifs pour la santé. Le dépassement de la limite maximale n'est pas synonyme de risque pour la santé des consommateurs. Un niveau maximal de résidus est fixé en fonction de la quantité de résidus à laquelle on peut s'attendre lorsque le produit phytopharmaceutique est utilisé correctement. Il ne doit y avoir aucun risque pour la santé des consommateurs.

Dans le cas des céréales, la proportion d'échantillons examinés avec des résidus détectés est passée de 45,9% en 2018 à 31,1% en 2019. Le nombre de dépassements des teneurs maximales en résidus réglementaires a également diminué de près d'un tiers (de 4,7% à 3,2%) ). Les résultats des analyses du contrôle officiel des aliments montrent une évolution similaire dans les aliments transformés et, dans une moindre mesure, dans les fruits et légumes. Les aliments fréquemment consommés tels que les carottes, les tomates, les pommes et les pommes de terre ne dépassaient guère ou pas les limites maximales de résidus réglementaires. Il en va de même pour les produits de saison tels que les pêches, les abricots et les asperges. Pour les aliments avec au moins 100 échantillons testés, les dépassements les plus élevés en 2019 concernaient les grenades (15,5%), le thé noir et le thé vert (9,8%) et des haricots secs (6,8%)

Aliments pour nourrissons et jeunes enfants

Afin de protéger ce groupe de consommateurs sensibles, des teneurs maximales particulièrement faibles pour les pesticides s'appliquent aux aliments pour bébés et jeunes enfants. Si le taux de dépassements a baissé de manière continue de 2015 (10,3%) à 2018 (1,2%), il est passé à 2,9% en 2019. La proportion d'échantillons dans les aliments pour bébés et jeunes enfants dans lesquels les résidus étaient quantifiables a encore augmenté pour atteindre 16,5% (2017: 9,7%, 2018: 14,4%).

La majeure partie du dépassement de la teneur maximale était due à une teneur accrue en acide phosphonique ou à une augmentation de la teneur en chlorate. Les résidus détectés d'acide phosphonique ne peuvent être clairement attribués à l'utilisation de pesticides. Ceux-ci peuvent également provenir de l'utilisation d'engrais. Il a été prouvé que les résidus de chlorate ne proviennent pas principalement d'applications de pesticides. L'entrée de chlorate dans les aliments résulte, entre autres, de l'utilisation de biocides contenant du chlore (par exemple, contrôle des algues), de la désinfection de l'eau de lavage (par exemple le dioxyde de chlore) ou de la chloration fréquente de l'eau potable, en particulier dans les pays du sud de l'Europe.

Contamination par des résidus de pesticides selon l'origine

Pour les aliments originaires de l’UE, la charge continue de diminuer. En 2019, les teneurs maximales en résidus ont été dépassées dans 1,0% des aliments examinés en provenance d'Allemagne (2018: 1,3%). Avec les aliments des autres pays de l’UE, le taux de dépassement était de 1,3% (2018: 1,5%).

Le nombre de dépassements est plus élevé pour les aliments importés des Etats membres de l’UE. Mais il y avait aussi une évolution positive ici: alors que le taux avait augmenté régulièrement depuis 2015, il a sensiblement baissé en 2019 à 6,5% (2018: 8,8%).

La plupart des aliments provenant des Etats membres de l’UE tels que les pommes, les pommes de terre, la laitue verte, les tomates, le jus d'orange et tous les aliments d'origine animale examinés n'étaient que légèrement contaminés en 2019. Des quotas de 15% et plus lorsque la limite maximale de résidus était dépassée n'ont pour la plupart été retrouvés que pour quelques produits tels que les goyaves, les grenades, le gombo, les fruits de la passion (maracujas) et les figues de Barbarie.

Aliments biologique

Les pesticides peuvent également être utilisés en agriculture biologique. Cependant, il n'y a qu'une plus petite gamme d'ingrédients actifs disponibles. Dans le cas des aliments biologiques, seuls quelques résidus de pesticides ont été détectés en 2019. La proportion d'échantillons contenant des résidus supérieurs aux limites maximales de résidus était de 1,0% (2018: 0,8%; 2017: 1,0%). Pour les catégories comparables de produits conventionnels, cette valeur était de 2,6%.

Résidus multiples

Plus d'un ingrédient actif a été détecté dans 24,7% de tous les échantillons examinés. Dans des échantillons individuels de thé, fraises, poivrons/piments, raisins de table, herbes fraîches, tomates, mangues, pamplemousses/pomelos, cerises, laitues, concombre, choux de Bruxelles et courgettes, plus de dix ingrédients actifs différents ont été retrouvés.

Ingrédients actifs

Dans 153 des substances actives et métabolites étudiés (15,2%), les teneurs maximales en résidus ont été dépassées. Les ingrédients actifs mesurés, par rapport à la faible contamination globale des aliments contenant des résidus de pesticides, et qui étaient comparativement le plus souvent dépassés, comprenaient le chlorate, la nicotine, le fosétyl, le bromure et les dithiocarbamates, dont le chlorate, la nicotine et le bromure qui ne sont pas agréés pour la protection des végétaux au sein de l’UE. Le bromure est également présent naturellement dans les plantes et les cultures et peut également provenir d'applications d'engrais.

La sélection des échantillons était largement axée sur les risques, ce qui signifie que les autorités de contrôle locales ont prélevé plus fréquemment des échantillons d'aliments qui avaient déjà été remarqués par le passé. Par conséquent, la proportion d'échantillons dans lesquels les teneurs maximales en résidus sont dépassées est disproportionnellement élevée. On peut donc supposer que la contamination moyenne des aliments par des résidus de pesticides est plus faible.

lundi 7 décembre 2020

A propos des effets néfastes sur la santé dus à la dérive des pulvérisation de pesticides, selon le BfR

«Dans les champs et à proximité, des effets néfastes sur la santé dus à la dérive des pulvérisation de pesticides sont peu probables», source Communication BfR n°54/2020 du 23 novembre 2020.

Le blog vous propos un résumé de cette communication.

Lorsqu'un produit phytopharmaceutique (ou pesticide) est appliqué, il est pratiquement inévitable qu'une partie de ce produit ne finira pas là où il le devrait. C'est notamment le cas pour les applications par pulvérisation dans les champs où une partie du produit sera susceptible de dériver dans l'environnement. Il y a plusieurs raisons à cela. Pendant la pulvérisation, le vent et d'autres facteurs influents peuvent faire dériver le produit du champ où il est appliqué. De plus, le produit peut se vaporiser pendant ou après l'application ou peut être soumis à une dérive ultérieure lorsqu'il est attaché à de la poussière.

Les produits phytosanitaires pulvérisés peuvent être absorbés par la peau ou respirés par les travailleurs agricoles ou d'autres personnes de passage. Ces produits présentent-ils un danger pour les humains?

Cette question et d’autres font partie de l’évaluation des risques sanitaires du BfR des substances utilisées dans les produits phytosanitaires.

Des processus tels que la dérive de pulvérisation et l'évaporation des produits phytopharmaceutiques sont pris en compte lors de l'évaluation des risques au moyen de modèles mathématiques. Dans chaque cas, le pire scénario est supposé. Le résultat, ainsi que les valeurs mesurées sont ensuite utilisés pour répondre à la question de savoir si des effets néfastes sur la santé peuvent survenir pour des travailleurs et des passants jusqu'à à dix mètres du bord du champ. Les concentrations respectives de ces substances actives sont intrinsèquement plus élevés près du champ qu'à une plus grande distance. De plus, les produits phytopharmaceutiques ne sont autorisés à être utilisés que si aucun effet dangereux sur la santé n'est attendu à proximité immédiate des terres agricoles traitées. Par conséquent, les risques pour la santé causés par une dérive de pulvérisation des produits phytopharmaceutiques n'est pas à prévoir si le produit est utilisé correctement et comme autorisé.

NB : On lira aussi le document de l'Anses du 20 décembre 2019, «Protection des riverains en cas d’épandage de produits phytosanitaires»

vendredi 9 octobre 2020

Rappels dans plusieurs pays européens dont la France de graines de sésame contaminées par des résidus de produits phytopharmaceutiques

Exemple de pain au sésame


Voici qu'un communiqué par le Commissariat du gouvernement à la qualité, à la fraude et à la sécurité alimentaire du Luxembourg rapporte le 9 octobre 2020, « Graines de sésame contaminées par des résidus de produits phytopharmaceutiques ».
Suite à de nombreux rappels de produits fabriqués avec des graines de sésame (céréales et produits de boulangerie, par exemple farine, bagels, baguettes, pain, …) contaminées par de l’oxyde d’éthylène, les autorités de sécurité alimentaire du Luxembourg ont compilé une liste des produits concernés (voir le communiqué).
Cette liste sera actualisée régulièrement sur le site de la sécurité alimentaire.
Les consommateurs qui ont acheté des céréales ou des produits de boulangerie peuvent consulter cette liste pour vérifier s'ils détiennent un produit concerné par le rappel.
Les autorités de sécurité alimentaire du Luxembourg recommandent de ne plus consommer les produits contaminés.
Description du danger : L'oxyde d'éthylène est une substance cancérogène génotoxique (CIRC I) et pourrait poser un problème lors d’une consommation régulière.
Merci aux autorités sanitaires du Luxembourg, et l'on reste dans l'attente d'une information complète en France, qui sait ?

En France, à ce jour, selon mon décompte, les produits suivants ont été rappelés :
  • 21 septembre 2020 : rappel de All-in Pain Low Carb 2,5kg et All-in Pain aux graines 2,5kg de marque Soezie, pour cause de présence de d’oxyde d’éthylène pure dans la matière première. Source DGCCRF. Notons que l’AFSCA de Belgique a rappelé ces produits dès le 10 septembre 2020, soit 11 jours plus tôt, doit-on dire merci à la DFCCRF ?
  • 23 septembre 2020 : La coopérative U Enseigne procède à un rappel de bagels sésame U, 4 x 85 g, en raison d’une teneur trop élevée en résidus d’oxyde d’éthylène dans les graines de sésame. Source Système U
  • 23 septembre 2020 : rappel de bagels sésame Auchan en raison d’une teneur trop élevée en résidus d’oxyde d’éthylène dans les graines de sésame. Source Auchan et DGCCRF.
  • 24 septembre 2020. rappel par la société Neuhauser de baguette céréales 230g cuite sur place chez Lidl, en raison d'une teneur élevée d’oxyde d’éthylène dans les graines de sésame qui entrent dans la composition de ce produit, suite à un contrôle des autorités belges.
  • 6 octobre 2020 : rappel par la société CMD de graines de sésame en provenance d’Inde en raison d’une présence d’oxyde d'éthylène dans le produit, pot de sésame blanc de 100 g. Source Auchan.
  • 6 octobre 2020 : rappel de bâtard aux céréales 380 g cru surgelé de chez Neuhauser, en raison d'une teneur supérieure à la réglementation en oxyde d’éthylène (pesticide) dans les graines de sésame qui entrent dans la composition de ce produit. Source Oulah.
  • 6 octobre 2020 : rappel de baguette Sezanette 250g cru surgelé de chez Neuhauser, en raison d'une teneur supérieure à la réglementation en oxyde d’éthylène (pesticides) dans les graines de sésame qui entrent dans la composition de ce produit. Source Oulah.
  • 8 octobre 2020: rappel de graines de sésame 1Kg de marque FRUIBON par la société Daco France pour cause de présence d’oxyde d’éthylène à une teneur supérieure à la limite maximum réglementaire. Source DGCCRF.
NB : La présence de graines de sésame contaminées par de l'oxyde d'éthylène a été notifiée par la Belgique au RASFF de l'UE le 9 septembre 2020, où il avait été retrouvé plus de 186 mg/kg d'oxyde d'éthylène dans des graines de sésame d'Inde.

Mise à jour du 12 octobre 2020

Tout arrive, un mois après la Belgique, la France vient de notifier au RASFF de l'UE le 9 octobre 2020, référence 2020.4201, la présence d'oxyde d'éthylène (9,1 mg/kg) dans des graines de sésame d'Allemagne.

Bien entendu, les graines de sésame ne viennent pas d'Allemagne mais d'Inde. Le fabriquant des produits quant à lui se trouve bien en Allemagne.

Complément du 15 novembre 2020. Le Centre for Food Safety (CFS) de Hong Kong exhorte le public à ne pas consommer plusieurs types de produits de boulangerie en provenance de France avec une présence possible d'oxyde d'éthylène.
Le CFS a exhorté aujourd'hui (13 novembre) le public à ne pas consommer plusieurs types de produits de boulangerie importés de France car les graines de sésame utilisées ont été retrouvées plus tôt avec une possible substance cancérigène, l'oxyde d'éthylène . Le commerce doit cesser immédiatement d'utiliser ou de vendre les produits concernés s'il les possède.

jeudi 6 août 2020

Y’a tout de même de curieux métiers au ministère de l’agriculture …


Le cabinet de Julien Denormandie compte une conseillère pour les filières végétales et la « sortie de la dépendance aux produits phytosanitaires ». Voilà un titre qui démontre que, si le ministre de l’Agriculture a changé, la feuille de route gouvernementale sur ce dossier, en ce qui la concerne, n’évolue pas.
Nommée par un décret paru Journal officiel du 1er août 2020, Maud Faipoux est donc conseillère pour les filières végétales auprès de Julien Denormandie, le nouveau ministre de l’Agriculture. Un titre habituel pour le cabinet du ministère de l’Agriculture, mais assorti cette fois d’une mention spéciale : « sortie de la dépendance aux produits phytosanitaires ». Un terme plus habituel dans la discours de certaines associations environnementalistes.
L’expression « sortie de la dépendance aux produits phytosanitaires » n’est finalement pas étonnante vu la feuille de route qu’applique le gouvernement depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Élysée. Peu de temps après sa nomination au ministère de l’Agriculture, Julien Denormandie a d’ailleurs affirmé que le gouvernement allait garder le cap fixé par le président de la République sur la sortie du glyphosate.
Le doigt sur la couture du pantalon ce jeune agronome ...

Voir aussi ce tweet de Gil Rivière-Wekstein d'agriculture & environnement,
J'avoue ne pas savoir si c'est un travail à temps plein ... 

Complément du 7 août 2020. On lira en fin le communiqué tardif du ministère de l'agriculture sur un plan de soutien gouvernemental à la filière betterave-sucre pour faire face à la crise de la jaunisse ..., c'est râpé pour cette année mais ce sera mieux pour 2021 ...

Comme le rapporte Gil Rivière-WeksteinIl aura donc fallu des cultures ravagées pour que le ministère prévoit pour les 2 prochaines campagnes des dérogations pour l'usage de #néonicotinoïdes en enrobage de semences contre le puceron. Une bonne nouvelle ! signe du retour du réalisme à la tête de l’Etat?


Lire le communiqué de l’Académie nationale de médecine : Masquez-vous, masquez-vous, masquez-vous

lundi 25 mai 2020

Eléments de réponse à la question, pourquoi je n'aime pas le mouvement 'Nous voulons des coquelicots'


Un article de seppi m’a mis sur la voie avec « Une petite étude de cas d’écologie et de zététique appliquées » de M. Yann Kindo.

« Le mystère des coquelicots de Privas », article publié par Yann Kindo blog : la faucille et le labo, publié le 23 mai 2020. Une petite étude de cas d’écologie et de zététique appliquées
Non, non, pas la plante, hein, je l’aime bien, la plante, c’est pas la question.
Je l’aime bien même si c’est un pavot qui contient des alcaloïdes - et moi, la drogue, je dis «non» -, et même si c’est une fleur envahissante qui prospère très bien dans un environnement de céréaliculture où l’on a plutôt envie de favoriser les céréales elles-mêmes, parce que a-t-on jamais réussi à faire des pâtes aux brocolis ou du fondant au chocolat avec de la farine de coquelicot, je vous le demande ?
En vrai, il sera beaucoup pardonné au coquelicot du fait de sa tendance à pousser en groupe pour créer les si jolis paysages qui ont inspiré Monet, mon autre peintre préféré (avec Jack Kirby).
 Et surtout, comment ne pas apprécier une fleur de couleur rouge vif, qui s’étale et grimpe sur le coteau comme une manif de drapeaux rouges qui s’élancerait à l’assaut du ciel (en me relisant, j’ai la larme à l’œil tellement c’est beau) ? 
Non, ce que je n’aime pas, c’est pas la fleur, c’est le mouvement qui l’a prise comme emblème.
Car le mouvement « Nous voulons des coquelicots », qui lutte (en théorie) contre « les pesticides », est de fait une émanation assez directe (via l’asso générations Futures) du lobby du bio, et il mène un combat en réalité uniquement tourné contre les pesticides de synthèse, tout en exonérant de son courroux vengeur les pesticides « naturels » utilisés en bio. Bref, c’est un mouvement de serviteurs volontaires d’un lobby, qui s’efforce de dépenser beaucoup d’énergie pour emmerder un réseau de production et de distribution de produits agricoles, au profit d’un autre réseau de production et de distribution de produits agricoles (celui qui le finance et l’organise).
Je vous laisse lire attentivement la suite de l'article… et, en attendant, je vous fais patienter avec la vidéo de l’article, tournée à Privas, c'est à méditer …


A suivre ...

jeudi 31 octobre 2019

Glyphosate et produits phytosanitaires : Quelques différences entre la France et la Suisse


Alors que l’Anses fait le point sur les données de surveillance sur le glyphosate, la Suisse fait le point sur les produits phytosanitaires …
L’Anses publie le 29 octobre 2019  une synthèse des données de surveillance relatives à la substance glyphosate et dresse un état des connaissances disponibles en France concernant sa présence dans les eaux, les aliments ainsi que les niveaux d’imprégnation chez l’Homme. 
Dans le cadre de son dispositif de phytopharmacovigilance pour détecter d’éventuels effets indésirables des produits phytosanitaires, l’Anses collecte un ensemble de données de surveillance relatives à la présence de résidus de substances dans les milieux, les expositions et les impacts sur la santé humaine et les écosystèmes. 
Ces informations sont résumées dans des fiches de synthèse « phytopharmacovigilance » par substance, afin d’être utiles à tous les acteurs notamment les services de contrôle et les administrations concernées.  L’Agence publie ce jour une fiche pour le glyphosate et l’acide aminométhylphosphonique ou AMPA son métabolite principal.   
On y trouve des données sur,
  • Glyphosate dans les milieux aquatiques et les eaux souterraines
  • Glyphosate dans les eaux destinées à la consommation humaine
  • Glyphosate dans l’alimentation et exposition par voie orale
Comme le rapporte La France Agricole, « L’Anses fait un point rassurant sur les données de surveillance ».

Mais comme le rapporte le communiqué de l’Anses, on n’oublie pas d’autres considérations politiciennes,
Par ailleurs, l’Anses poursuit ses travaux sur le glyphosate visant à renforcer les connaissances actuelles sur le potentiel caractère cancérogène de la substance, ainsi que l’évaluation des alternatives possibles au glyphosate dans le cadre des autorisations de mise sur le marché. 
Pendant ce temps-là, en Suisse, tranquillement, sereinement, l’OSAV nous explique les produits phytosanitaires :
Les produits phytosanitaires sont utilisés pour la protection des cultures et des produits agricoles. Ils sont soumis à une procédure d’homologation et leurs autorisations sont réévaluées à intervalle régulier. L’OSAV s’assure qu’ils ne mettent pas en danger la santé des consommateurs lorsqu’ils sont employés de manière conforme aux instructions d’utilisation. 
Ainsi la rubrique « Pleins feux sur les produits phytosanitaires » ne seraient pas possible en France, puisque le glyphosate doit disparaître d’ici 2021 …
Ces derniers temps, les produits phytosanitaires font beaucoup parler d’eux. Souvent, on ne sait pas très bien s’ils sont véritablement dangereux. Les études et analyses menées par les différents pays et organisations arrivent à des résultats divergents. Vous trouverez ci-dessous quelques questions et réponses sur le thème des pesticides.
L’OSAV propose des Questions et réponses sur les produits phytosanitaires et en voici quelques unes :

Question : Sur quelles denrées alimentaires peut-on trouver des résidus de produits phytosanitaires ?
En principe, on peut trouver des résidus de produits phytosanitaires sur toutes les denrées alimentaires, principalement sur celles d’origine végétale. On trouve plus de résidus dans les aliments issus de l’agriculture conventionnelle que dans ceux provenant de l’agriculture biologique.

Question : Quelle est la dangerosité des résidus de produits phytosanitaires ?
Les valeurs maximales de résidus dans les denrées alimentaires sont établies de telle manière que, si elles sont respectées, elles ne représentent aucun danger pour la santé des consommateurs d’après l’état actuel des connaissances. Pour en limiter l’absorption le plus possible, les valeurs maximales de résidus fixées d’après les bonnes pratiques phytosanitaires (seulement la quantité nécessaire pour combattre les parasites ou les mauvaises herbes) sont très souvent nettement plus faibles que ce qui serait requis en termes de protection de la santé.

Question : Du point de vue de la santé humaine, ne serait-il pas préférable d’utiliser des produits phytosanitaires d’origine naturelle plutôt que des produits de synthèse ?
Par définition, l’activité biologique des produits phytosanitaires leur permet de lutter contre les organismes nuisibles. Que ces produits soient d’origine naturelle ou de synthèse, ils peuvent représenter un risque pour l’être humain et l’environnement et doivent donc passer par une procédure d’autorisation.

Question : Pourquoi l’OSAV évalue-t-il certains produits phytosanitaires ou leurs produits de dégradation différemment de l’UE ?
Comme la Suisse ne fait pas partie du système d’évaluation européen, l’OSAV doit effectuer sa propre évaluation des risques. L’évaluation de la sécurité de la substance active et de ses métabolites se base sur les données que le détenteur de l’autorisation doit mettre à disposition. Comme les décisions de l’UE ne sont pas automatiquement reprises et que l’évaluation en Suisse est effectuée plus tard que celle du programme de l’UE, les données à disposition comme les méthodes d’évaluation utilisées peuvent différer entre l’OSAV et les autorités européennes.

Question : En tant que consommateur, comment peut-on acheter des denrées alimentaires sans résidus de produits phytosanitaires ?
La teneur en produits phytosanitaires des denrées alimentaires est très faible, de sorte qu’un risque pour la santé peut être exclu. Si l’on veut toutefois consommer des aliments sans résidus, il faut se renseigner auprès de l’agriculteur ou du commerçant. Une autre possibilité est de produire soi-même ses aliments.
On utilise aussi des produits phytosanitaires dans l’agriculture biologique, mais les produits chimiques de synthèse n’y sont pas autorisés.

NB : Sur le sujet, on lira,
Mise à jour du 19 décembre 2019. A lire dans Alerte Environnement, Glyphosate: le pouvoir manipule l’ANSES.