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samedi 5 août 2023

De l'utilisation de l'eau dans la production primaire végétale

«Utilisation de l'eau dans la production primaire végétale», source circulaire de l’AFSCA du 01/08/2023 (9 pages).

Cette circulaire propose des lignes directrices pour aider les agriculteurs à respecter les règles d'hygiène en matière d'utilisation de l'eau dans la production primaire végétale.

But

Le règlement (CE) n°852/2004 (hygiène des denrées alimentaires) et le règlement (CE) n°183/2005 (hygiène des aliments pour animaux) imposent des exigences en matière d'utilisation de l'eau dans les produits primaires. Dans les denrées alimentaires, il convient d'utiliser de l'eau potable ou de l'eau propre si nécessaire pour éviter la contamination. Dans les aliments pour animaux, il convient d'utiliser de l'eau propre si nécessaire pour éviter une contamination dangereuse. Cette circulaire propose des lignes directrices pour aider les agriculteurs à respecter les règles d'hygiène en matière d'utilisation de l'eau dans la production primaire végétale.

Champ d’application

La présente circulaire s'applique à l'utilisation de l'eau durant la culture et la récolte, ainsi que pendant la préparation, sur le lieu de production, des produits végétaux destinés à l'alimentation humaine et animale (par exemple, le lavage des produits frais). L’eau utilisée pour abreuver les animaux ou dans les aliments pour animaux ne relève pas du champ d’application de la présente circulaire.

Analyse des risques

L'évaluation des risques dépend du type de culture, de la provenance de l'eau, de la saison ou des risques. Les échantillons sont prélevés sur le lieu d'utilisation, de préférence pendant les mois d'été ou par temps chaud. Si l'évaluation des risques ou les analyses de l'eau l'exigent, des mesures adéquates sont prises (remplacement ou désinfection de l'eau utilisée, etc.) pour éviter la contamination du produit. Les lignes directrices de la Commission européenne utilisent le schéma suivant :
1. Identifier les activités de l'exploitation pour lesquelles de l'eau est utilisée ;
2. Identifier les types d'eau que l'entreprise peut utiliser ;
3. Évaluer si l'utilisation de l'eau peut entraîner une contamination des légumes, des fruits ou des aliments pour animaux ;
4. Avant toute utilisation, contrôler la qualité de la source d’eau ;
5. Contrôler la qualité de l'eau pendant l'utilisation (pendant la saison de croissance).

Les agriculteurs peuvent s’aider de l'arbre décisionnel proposé dans la circulaire pour déterminer le nombre d'analyses.

Lors d'événements exceptionnels tels que sécheresse, inondations, débordement du stockage de fumier, pollution temporaire ou périodique, fortes pluies... des échantillons supplémentaires doivent être analysés afin de garantir la sûreté de l'eau.

Une annexe propose des exemples de cultures destinées à être consommées par l'homme crues et non transformées.

Sur ce sujet de l’eau, on lira de l’Anses, «Réutiliser les eaux non potables : quelles solutions possibles ? quels risques sanitaires ?»

Face à la raréfaction de la ressource en eau, les pratiques de réutilisation d’eaux usées ou de pluie font l’objet d’un intérêt croissant pour l’irrigation de cultures ou des espaces verts, l’arrosage, le lavage des sols et des voitures ou encore l’alimentation des chasses d’eau. Toutefois, ces eaux peuvent contenir divers micro-organismes pathogènes et des substances chimiques organiques et minérales parfois toxiques. Explications.

dimanche 5 mars 2023

A propos des cultures de végétaux OGM résistants à la sécheresse

vendredi 10 février 2023

De la présence de Listeria au niveau de la production primaire et la transformation d'aliments d'origine non animale en Bavière

Il va s’agir ici de la p
résence de Listeria au niveau de la production primaire et la transformation d'aliments d'origine non animale en Bavière. Ce second volet faisait initialement partie d’un article de Joe Whitworth paru le 10 février 2023 dans Food safety News. Le blog vous proposé la première partie de l’article ici.

Faits saillants
- Listeria spp. a détecté dans 12,53 % des échantillons.
- Au total, 1,72% des échantillons provenant de producteurs de produits ’origine non animale étaient positifs pour L. monocytogenes.
- Aucun des échantillons d'aliments n'était positif pour L. monocytogenes.
- Les siphons de sol et les eauxservant à la transformation ont montré des résultats positifs pour L. monocytogenes.
- L’environnement et le système d'irrigation sont cruciaux pour prévenir la contamination par Listeria.

De juillet 2020 à juin 2021 en Bavière, 39 producteurs de fruits rouges, de légumes et de fruits et légumes crus prêts à consommer ont été contrôlés. Les inspections se sont déroulées aux stades de la ferme, de la production primaire et de la transformation.

Des prélèvements environnementaux et alimentaires ainsi que des analyses de l'eau d'irrigation et de l’eau servant à la transformation ont été effectués pour étudier la prévalence des espèces de Listeria, y compris Listeria monocytogenes.

Au total, 407 échantillons ont été prélevés, dont 229 écouvillons provenant de matériaux en contact avec les aliments et de l'environnement, 59 échantillons d'aliments et 119 échantillons d'eau d'irrigation et servant à la transformation.

Dans 51 échantillons, Listeria spp. a été détecté. Listeria seeligeri était l'espèce la plus identifiée, suivie de Listeria innocua, Listeria monocytogenes et Listeria ivanovii, selon l'étude publiée dans le Journal of Food Protection, «Presence of Listeria at primary production and processing of food of non-animal origin (FNAO) in Bavaria, Germany». L’articl est disponible en intégralité.

Résultats de Listeria monocytogenes
Listeria monocytogenes a été identifié dans sept échantillons d'eau environnementale et servant à la transformation, mais pas dans les aliments. Ces isolats ont été détectés dans six installations différentes, trois au niveau de la production primaire et quatre dans des usines de transformation.

La zone d'isolement courante de Listeria monocytogenes était l'environnement de l'installation, en particulier dans les différents caniveaux et siphons. Un échantillon d'eau servant au lavage de laitues était positif au niveau de la production primaire.

Des Listeria monocytogenes ont été retrouvées dans un siphon de sol où étaient transformées des salades prêtes à consommer avec des produits d'origine animale (POAO), soulignant la nécessité de respecter les bonnes pratiques de fabrication et d'hygiène, notamment lorsque les deux types de produits sont transformés dans le même local.

Des écouvillons ont montré la prévalence la plus élevée de Listeria. Des échantillons d'eau d'irrigation et servant à la transformation ainsi que des aliments avaient une prévalence plus faible. Plus d'un type de Listeria a été retrouvé dans 12 échantillons.

La détection de différentes espèces de Listeria au sein d'une même entreprise suggère que l'agent pathogène peut devenir un problème si l'environnement et la manipulation hygiénique est négligée, ont it les chercheurs.

«En plus des sources et de la qualité de l'eau, cette étude démontre que le système d'irrigation, la culture, la manipulation hygiénique et les protocoles d'entretien sont très importants pour réduire la contamination potentielle des fruits et légumes prêts à consommer avec Listeria», ont-ils ajouté.

En conclusion, les auteurs notent que l’étude montre que Listeria spp. et L. monocytogenes sont régulièrement présents au niveau de la production primaire et de la transformation de produits d’origine non animale. Les sources d'eau, la qualité de l'eau, le système d'irrigation, la culture, la manipulation hygiénique et les protocoles d'entretien sont très importants pour réduire l'exposition potentielle aux fruits et légumes prêts à consommer.

jeudi 10 novembre 2022

Norvège : De faibles taux de E. coli retrouvés dans des analyses de végétaux prêts à consommer

«Norvège : De faibles taux de E. coli retrouvés dans des analyses de végétaux prêts à consommer», source Food Safety News du 10 novembre 2022.

Des analyses sur des végétaux frais en Norvège ont révélé un faible taux de contamination par E. coli.

L'Autorité norvégienne de sécurité des aliments (Mattilsynet) a chargé l'Institut vétérinaire d'examiner la laitue et les pois mange-tout prêts à consommer en 2021. Le titre de l’étude s’intitule, Escherichia coli et Salmonella dans les légumes réfrigérés prêts à consommer en 2021.

Au total, 118 échantillons, dont 37 pois mange-tout et 81 légumes verts à feuilles prêts à consommer, ont été analysés. Salmonella n'a pas été détecté, tandis que E. coli a été retrouvé dans 11 échantillons, un de pois mange-tout et 10 de laitue. E. coli, en tant qu'indicateur d'hygiène, à des niveaux supérieurs aux valeurs guides n'a été détecté que dans un échantillon de laitue.

Les résultats étaient considérés comme insatisfaisants si trois échantillons ou plus contenaient plus de 100 unités formant colonies (UFC) par gramme ou un échantillon contenait plus de 1 000 UFC/g.

Les responsables ont déclaré que la découverte de taux élevés de E. coli dans la laitue pourrait indiquer que le processus de production ne fonctionne pas de manière optimale. Une bonne maîtrise des matières premières et une bonne gestion du processus de lavage et de rinçage sont importants, afin que les micro-organismes ne s'accumulent pas et que la contamination croisée par l'eau soit minimisée.

Des échantillons ont été prélevés auprès des fabricants, des importateurs, des grossistes et des détaillants tout au long de l'année.

Ces produits peuvent être contaminés par l'eau d'irrigation, des oiseaux et animaux sauvages, des insectes, le sol, l'équipement et par les humains lors de la récolte. Une qualité d'eau appropriée doit être maintenue pendant le transformation. Ils sont également généralement consommés sans traitement thermique.

Les résultats d’analyses antérieures sur des produits frais, tels que des baies, des pois mange-tout, les herbes à feuilles et les légumes verts ) feuilles, ont également montré que la présence de Salmonella était faible. E. coli avait été détecté dans certains échantillons, mais à de faibles concentrations.

Analyse des farines et des thés
Un autre programme de surveillance en 2021 a porté sur les toxines végétales.

Dix échantillons de sarrasin et de farine de sarrasin étaient négatifs pour les alcaloïdes tropaniques, sous forme d'atropine et de scopolamine. Vingt échantillons étaient diverses tisanes testées pour les alcaloïdes de pyrrolizidine par l'Institut norvégien de bioéconomie (NIBIO).

Un certain nombre de plantes produisent des toxines comme défense naturelle contre la consommation. Certaines toxines sont dangereuses pour l'homme, soit sous forme d'intoxication aigüe, soit en raison d'effets à long terme.

Dans 13 des échantillons de tisane, des alcaloïdes de pyrrolizidine ont été détectés. Ceux-ci peuvent être dangereux pour le foie et cancérigènes avec le temps. En 2021, il n'y avait pas de limite maximale pour les alcaloïdes de pyrrolizidine dans les aliments. Mais, depuis juillet 2022, il y a une limite dans certains articles, y compris les thés. Il y avait un échantillon d'un thé d'allaitement en provenance d'Allemagne au-dessus de ce taux.

Il y avait des niveaux variables d'alcaloïdes de pyrrolizidine dans le thé rooibos (thé rouge), la camomille et le thé à la menthe poivrée.

Pour réduire les risques éventuels pour la santé, l'Autorité norvégienne de sécurité des aliments a recommandé de limiter et de varier la consommation de tisane, en particulier pour les femmes enceintes et allaitantes.

lundi 24 octobre 2022

Des scientifiques révèlent une contamination parasitaire des végétaux et des petits fruits

«Des scientifiques révèlent une contamination parasitaire des végétaux et des petits fruits», source Food Safety News.

Des chercheurs ont analysé des végétaux en Espagne pour détecter deux parasites d'origine alimentaire, trouvant un niveau élevé de contamination.

L'étude a évalué la présence d'oocystes de Giardia duodenalis et de Cryptosporidium dans des légumes verts à feuilles vendus à Valence, Espagne. Les prélèvements étaient de la romaine, de la laitue feuille de chêne, de la laitue iceberg et du chou frisé.

L’étude comprenait 129 prélèvement de légumes, 64 provenant d’exploitations agricoles conventionnelles et 65 de exploitaions agricoles biologiques en Espagne. Au total, 40 étaient positifs, a révélé l'étude publiée dans International Journal of Food Microbiology, «Survey of the occurrence of Giardia duodenalis cysts and Cryptosporidium spp. oocysts in green leafy vegetables marketed in the city of Valencia (Spain)».

La transmission alimentaire de Giardia duodenalis implique l'utilisation d'eau contaminée pour l'irrigation des cultures ou la préparation des aliments, ainsi que la contamination due aux mauvaises habitudes sanitaires et d'hygiène des manipulateurs d'aliments.

Des taux plus élevés dans les produits bio
Deux méthodes ont été utilisées. Parmi les légumes verts à feuilles analysés, 30 étaient contaminés par Giardia duodenalis. Lorsque le résultat n'était positif qu'avec une seule méthode, les résultats étaient qualifiés de «douteux». Ce fut le cas pour six prélèvements.

Seuls 10 prélèvements étaient positifs pour Cryptosporidium mais 34 étaient classés comme douteux. Pour les prélèvements confirmés positifs, la fréquence entre légumes issus de l'agriculture biologique et conventionnelle était égale. L'automne a montré le pourcentage le plus élevé de positivité.

La présence des deux parasites n'a été confirmée que dans deux cas de laitue iceberg, issue de l'agriculture conventionnelle de Murcie et cueillie au printemps.

Une dizaine de cas douteux de contamination par Cryptosporidium étaient également positifs pour Giardia duodenalis. Un prélèvement de laitue était positif pour Cryptosporidium mais douteux pour Giardia.

Une association significative a été trouvée entre la détection du parasite via les kystes, les oocystes ou l'ADN du parasite et l'agriculture biologique, la laitue feuille de chêne, et des prélèvements récoltés au printemps.

Des prélèvements les plus positifs ont été détectés au printemps, suivi de l'été. Cela pourrait être lié à la rareté des précipitations et au besoin d'irrigation supplémentaire qui en résulte. Il y a aussi plus d'activité animale et de contact entre les animaux et les cultures, ont déclaré les scientifiques.

La feuille de chêne est une laitue qui pousse en largeur et qui est donc susceptible d'être entièrement recouverte lorsqu'elle est arrosée, et ses feuilles déformables avec des évidements permettent à l'eau de pénétrer dans les couches internes.

«Le niveau élevé de contamination détecté dans les légumes bio peut être dû au type d'engrais et à la qualité de l'eau utilisée pour leur irrigation et renforce la nécessité de prendre des mesures d'hygiène extrêmes dans les légumes consommés crus», ont dit les chercheurs.

Résultats italiens
Une autre étude a analysé les produits frais italiens et importés pour la contamination par des parasites.

Plusieurs types de Giardia duodenalis et quatre espèces de Cryptosporidium ont été détectés. Entamoeba histolytica a été trouvé dans des myrtilles importées et des kystes de type Giardia dans des framboises locales dans l'étude publiée dans International Journal of Food Microbiology, «Ready-to-eat salads and berry fruits purchased in Italy contaminated by Cryptosporidium spp., Giardia duodenalis, and Entamoeba histolytica.»

Au total, 324 sachets de salades composées prêtes à être consommées et locales de trois marques différentes et 324 sachets de myrtilles du Pérou, de mûres du Mexique et de framboises d'Italie ont été achetés dans des supermarchés des provinces de Bari et Foggia, dans les Pouilles.

Il y avait une saisonnalité distincte dans la prévalence de Giardia duodenalis, avec la plupart des positifs au printemps, mais Cryptosporidium n'a montré aucune variation saisonnière significative.

«Les résultats mettent en évidence qu'une gestion inadéquate des produits frais, à la fois produits localement et importés, tout au long de la chaîne alimentaire peut avoir des conséquences potentielles sur la santé humaine», ont dit les chercheurs.

lundi 25 juillet 2022

Cronobacter spp. dans les aliments d'origine végétale : occurrence, voies de contamination et potentiel pathogène

Voici un article utile qui traite de «Cronobacter spp. dans les aliments d'origine végétale : occurrence, voies de contamination et potentiel pathogène», source Critical Reviews in Food Science and Nutrition.

Résumé
Cronobacter est une bactérie pathogène émergente associée à des infections telles que l'entérocolite nécrosante, la septicémie et la méningite chez les nouveau-nés et les nourrissons, liées à la consommation de préparations en poudre pour nourrissons.

De plus, cette bactérie peut également provoquer des infections chez l'adulte par l'ingestion d'autres aliments. Ainsi, cet article de synthèse vise à signaler l'occurrence et la prévalence de Cronobacter spp. dans des aliments d'origine végétale, ainsi que les sources et voies possibles de contamination de ces produits, et la présence de souches pathogènes dans ces aliments.

Cronobacter était présent dans une grande variété d'aliments à base de céréales, de légumes, d'herbes, d'épices, d'aliments prêts à consommer et d'aliments d'autres catégories. Ce pathogène a également été retrouvé dans des environnements de culture, tels que les sols, le compost, les excréments d'animaux, les cultures de riz et de légumes, ainsi que dans les industries de transformation alimentaire et les environnements domestiques, démontrant ainsi des voies de contamination possibles.

De plus, des séquences types (ST) impliqués dans des cas cliniques et des isolats résistants aux antibiotiques ont été retrouvés dans des souches de Cronobacter isolées à partir d'aliments d'origine végétale. L'identification de Cronobacter spp. dans les aliments d'origine végétale est d'une grande importance pour mieux élucider les véhicules et les voies de contamination dans la chaîne de production primaire et l'installation de transformation, jusqu'à la consommation finale de l'aliment, afin de prévenir les infections.

Dans la fiche de description de danger biologique transmissible par les aliments : Cronobacter spp. (2020), l’Anses rapporte le rôle des aliments.

Principaux aliments à considérer
Toutes les préparations en poudre destinées aux nourrissons, aux jeunes enfants ou aux personnes âgées dont les préparations à des fins médicales spéciales, ou les additifs, comme l’amidon, ajoutés à ces préparations sont des produits à risque. La prévalence de Cronobacter spp. dans ces produits peut atteindre 14%. Seules les préparations liquides stériles sont des produits exempts de Cronobacter spp.

Cronobacter spp. ne survivant pas à la pasteurisation, les préparations en poudre sont contaminées par l’environnement de production par voie aéroportée. Les matières premières n’ayant subi aucun traitement préalable par la chaleur, qui sont intégrées aux denrées alimentaires déshydratées en fin de procédé, sont également à l’origine de la contamination du produit final et/ou de son environnement de production. Malgré une contamination de l’environnement de production parfois élevée, la contamination en Cronobacter spp. des préparations en poudre reste faible : de < 0,001 à quelques bactéries par 10 kg dans les poudres commercialisées en France en 2007 par exemple.

Une contamination externe durant la reconstitution des poudres de lait, par des ustensiles de préparation contaminés par exemple, est toujours possible, aussi bien au domicile que dans les établissements hospitaliers. Cronobacter spp. peuvent se multiplier dans les réfrigérateurs domestiques mal réglés. Les infections humaines sont liées à la consommation d’aliments en poudre reconstitués par addition de liquide (eau) et conservés dans des conditions favorables à la croissance de Cronobacter spp.

Aux lecteurs du blog
La revue PROCESS Alimentaire censure pour une triste question d’argent les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors que la revue a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire a fermé le blog et refuse tout assouplissement. Derrière cette revue, il faut que vous le sachiez, il y a une direction aux éditions du Boisbaudry, pleine de mépris, et un rédacteur en chef complice !

samedi 9 juillet 2022

Eaux usées récupérées : prévention des agents pathogènes viraux sur les végétaux, selon le BfR

«Eaux usées récupérées : prévention des agents pathogènes viraux sur les végétaux», source avis du BfR n°019/2022 publié le 8 juillet 2022. Document de 24 pages.

Les changements climatiques augmentent la pression sur les ressources en eau en Allemagne et en Europe. Pour contrer cette pression, l'utilisation des eaux usées récupérées pour l'irrigation agricole a été légalement rendue possible au niveau européen. Différentes méthodes de traitement des eaux usées sont disponibles. Des exigences minimales uniformes pour la réutilisation de l'eau visent à garantir la santé humaine et animale ainsi que la protection de l'environnement. La présence de pathogènes viraux dans les eaux usées pose un défi majeur dans ce contexte. Dans ce contexte, l'Institut fédéral allemand d'évaluation des risques (BfR) a évalué la littérature scientifique sur le risque pour la santé de l'utilisation des eaux usées récupérées pour l'irrigation des végétaux utilisées comme aliments en ce qui concerne les agents pathogènes viraux. L'accent est mis en particulier sur les fruits et les légumes consommés crus, où les agents pathogènes potentiels ne sont pas réduits ou tués par le chauffage.

En particulier, le norovirus humain, qui provoque des maladies gastro-intestinales, et le virus de l'hépatite A, qui peut entraîner une inflammation du foie, sont des virus qui peuvent être transmis via les aliments végétaux. Pour les deux virus, de nombreuses épidémies ont été décrites, qui peuvent être attribuées à la consommation d'aliments végétaux tels que les baies surgelées et des légumes à feuilles. De plus, d'autres virus tels que le virus de l'hépatite E, le rotavirus, le sapovirus, l'astrovirus et l'adénovirus jouent également un rôle. En général, la gravité de la maladie déclenchée peut varier en fonction du virus et de l'état de santé de la personne atteinte.

Une situation actuelle des données insuffisantes rend difficile une évaluation concluante des risques de l'utilisation des eaux usées récupérées pour l'irrigation des fruits et des légumes en ce qui concerne les virus pathogènes. Il existe actuellement peu de données sur la stabilité et l'inactivation du norovirus humain et du virus de l'hépatite A, y compris leur comportement lors du traitement des eaux usées, dans le sol, sur les aliments végétaux et sur l'absorption de ces virus dans les végétaux via la racine. Cependant, les données disponibles et les études avec des virus étroitement apparentés montrent que dans la plupart des cas, les virus ont une très grande stabilité aux influences environnementales, dans le sol et sur la arial;">, et peuvent être absorbés par les racines. De plus, la plupart des virus concernés ont une dose infectieuse minimale très faible, ce qui signifie que même de petites quantités de virus peuvent entraîner des maladies. En revanche, de grandes quantités de virus sont excrétées dans les selles, ce qui suggère à son tour une charge élevée dans les eaux usées.

Outre les lacunes identifiées dans les données, il est également nécessaire de rechercher des méthodes pour étudier l'efficacité de l'inactivation des virus pertinents par différents systèmes de traitement des eaux usées et la qualité des eaux usées récupérées en ce qui concerne la présence de virus infectieux.

Même si la situation actuelle des données est encore insuffisante, il est recommandé, dans l'intérêt de la protection de la santé des consommateurs, de s'abstenir d'irriguer les végétaux avec des eaux usées récupérées, dont les parties poussant à proximité ou dans le sol sont généralement consommées crues. Cette recommandation s'applique jusqu'à ce que des procédures de traitement et des contrôles appropriés garantissent qu'aucun virus pathogène n'est présent dans l'eau d'irrigation. Dans le cas des végétaux qui ne sont pas consommées crues, les effets néfastes sur la santé de l'irrigation avec des eaux usées récupérées ne sont pas attendus selon les connaissances actuelles, tant que les aliments sont suffisamment chauffés avant consommation.

Aux lecteurs du blog
La revue PROCESS Alimentaire censure pour une triste question d’argent les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors que la revue a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire a censuré le blog et refuse tout assouplissement. Derrière cette revue, il faut que vous le sachiez, il y a une direction aux éditions du Boisbaudry, pleine de mépris, et un rédacteur en chef complice !

mercredi 2 février 2022

De l'efficacité de la décontamination des fruits et des légumes

«Efficacité d'une solution de lavage antimicrobienne à base d'un mélange d’acide organique et peroxyde d’hydrogène contre Salmonella, Escherichia coli O157:H7 ou Listeria monocytogenes sur des tomates cerises», source Journal of Food Protection.

Résumé
Une étude a été menée pour évaluer un nouveau lavage composé de produits biologiques composé d'une combinaison d'acide organique et de peroxyde d'hydrogène, sous la forme d'une solution de mélange de peroxyacide, contre des pathogènes d'origine alimentaire. Le mélange de peroxyacide, composé d'acide lactique, de peroxyde d'hydrogène et d'un ou plusieurs acides de fruits, a été testé contre Salmonella enterica, E. coli O157:H7 ou Listeria monocytogenes en suspension ou à la surface de tomates cerises inoculées par trempage. Les tomates cerises ont également été traitées avec 8 ppm de chlore libre ajouté sous forme d'hypochlorite de sodium (NaOCL). Lorsqu'elles ont été testées contre des cellules planctoniques en culture pure pendant 120 secondes, Salmonella et E. coli O157: H7 ont été réduits respectivement de 7,5 et 7,1 log avec 0,40% de la solution de peroxyacide, tandis que L. monocytogenes a diminué de 5,0 log par traitement avec une solution à 0,80%. Lorsque les tomates cerises ont été inoculées par trempage et traitées avec 8 ppm de chlore libre, les populations de Salmonella et E. coli O157:H7 ont diminué respectivement de 2,5 et 2,6 log, ce qui n'était pas significativement différent des réductions subies par les rinçages à l'eau stérile. Cependant, une solution à 1,0 % de la solution de peroxyacide a réduit les mêmes micro-organismes respectivement, de 3,8 et 3,4 log par tomate, ce qui était significativement plus élevé (P < 0,05) que les réductions obtenues par le rinçage à l'eau stérile penant de 2 minutes. Lorsqu'elles ont été inoculées par trempage avec L. monocytogenes et traitées, les populations ont été réduites de 3,5 log par tomate avec une solution de peroxyacide à 1,0%, ce qui était supérieur (P < 0,05) aux réductions obtenues avec 8 ppm de chlore libre (2,6 log) ou de l'eau stérile (1,7 log). Les résultats démontrent que ce lavage antimicrobien avec la combinaison de peroxyacide peut être un lavage efficace des produits biologiques pour prévenir la contamination croisée lors du lavage des tomates cerises, tout en étant capable d'inactiver respectivement jusqu'à 3,8, 3,4 et 3,5 log par tomate S. enterica, E. coli O157:H7 et L. monocytogenes.

Autre élémnt mis en ligne le 31 janvier 2022, publication d'un avis de l’Anses relatif à une demande d’autorisation d’emploi d’une solution à base d’acide peracétique, en tant qu’auxiliaire technologique, dans l’eau de lavage de l’ensemble des références de végétaux crus prêts à l’emploi (dits de 4ème gamme) hormis les salades prêtes à l’emploi, à une concentration de 100 mg/litre d’eau de lavage, suivi d’un rinçage.

L’objectif de l’utilisation de l’acide peracétique dans l’eau de lavage a été défini dans le dossier de demande comme, premièrement, de permettre «un maintien de la qualité microbiologique de l’eau de lavage du bac qui est partiellement recyclée dans ce même bac et qui pourrait se charger de bactéries pathogènes ou d’altération liées au passage de quelques centaines de kilos de produits durant une séquence de fabrication». Deuxièmement, de permettre «une réduction de la charge microbiologique globale du produit (0,5 à 1 log en flore aérobie mésophile environ par g de produit) et de détruire un éventuel apport de bactéries pathogènes (Salmonella, Listeria monocytogenes, E. coli par exemple) par la matière première qui serait susceptible de contaminer l’ensemble du lot».

La demande concerne l’ensemble des végétaux crus prêts à l’emploi tels que les crudités, les fruits acides en morceaux consommés sans peau ou avec peau et les herbes aromatiques. Pour chacune des catégories ciblées, le pétitionnaire a choisi un végétal « modèle », pour rappel, la carotte râpée, l’ananas entier, la pomme entière avant découpe et le persil feuille ciselé.

Selon le groupe de travail « Evaluation des substances et procédés soumis à autorisation en alimentation humaine»,

concernant l’efficacité microbiologique, les deux auxiliaires technologiques (acide peracétique à 100 mg/L ou chlore à 60 ou 70 mg/L) semblent avoir un effet antimicrobien similaire lors du traitement de la carotte râpée, de la pomme entière, de l’ananas entier et du persil feuille ciselé. Lors de l’application, le traitement à l’acide peracétique sur ces végétaux semble maintenir une qualité microbiologique des eaux pendant le lavage en essai pilote similaire à celui avec du chlore. L’intégration dans les matrices testées d’un végétal représentatif des graines germées aurait pu être envisagée; d’autres microorganismes, y compris virus ou parasites, en dehors de ceux du règlement (CE) n°2073/2005 auraient pu être analysés.

Même si l’efficacité d’un traitement par un auxiliaire technologique est recherchée au cours du lavage, le potentiel de croissance des microorganismes sur 7 jours pendant le stockage au froid après traitement a également été étudié. En comparant l’efficacité des deux traitements jusqu’à 7 jours de conservation, celui avec l’acide peracétique semble être au moins similaire à celui au chlore pour les matrices «modèles» pomme entière et ananas entier; mais les résultats suggèrent une croissance plus importante de certaines populations notamment de L. monocytogenes, Salmonella, E. coli mais aussi de bactéries lactiques ou levures-moisissures sur les matrices «modèles» carotte râpée et persil feuille ciselé. Il avait déjà été noté un phénomène similaire pour Salmonella, L. monocytogenes et les microorganismes aérobies mésophiles totaux après traitement de salades avec l’acide peracétique (saisine n°2019-SA-0154). Les opérateurs devraient en tenir compte lors de l'établissement de la durée de vie de ces produits.

Aux lecteurs du blog
Comme le montre cette notice de la BNF, le blog Albert Amgar a été indexé sur le site de la revue PROCESS Alimentaire. 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue sont aujourd’hui inacessibles. Disons le franchement, la revue ne veut pas payer 500 euros pour remettre le site à flots, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles.

jeudi 14 janvier 2021

Allemagne: Moins de résidus de pesticides dans les aliments en 2019, selon le BVL.

«Moins de résidus de pesticides dans les aliments en 2019», selon le BVL.

Le BVL publie les résultats pour l'Allemagne: La situation des résidus s'est également améliorée pour les importations de l'UE.

Pour la plupart des aliments en Allemagne, le niveau de résidus de pesticides, faible depuis des années, a encore diminué. Ceci est basé sur la publication du «Rapport national sur les résidus de pesticides dans les aliments 2019» par l'Office fédéral de la protection des consommateurs et de la sécurité alimentaire (BVL). Le rapport est basé sur 8,1 millions de résultats d'analyses provenant de 20283 échantillons alimentaires du contrôle alimentaire officiel en 2019. Au cours du contrôle principalement axé sur les risques, 1 018 substances actives et métabolites ont été examinés. Il y a eu une diminution significative des échantillons contenant des résidus de pesticides détectés pendant la période examinée pour les céréales et les aliments transformés.

Les résidus de pesticides dans les denrées alimentaires sont autorisés, à condition qu'ils ne dépassent pas les limites maximales de résidus applicables et sont donc inoffensifs pour la santé. Le dépassement de la limite maximale n'est pas synonyme de risque pour la santé des consommateurs. Un niveau maximal de résidus est fixé en fonction de la quantité de résidus à laquelle on peut s'attendre lorsque le produit phytopharmaceutique est utilisé correctement. Il ne doit y avoir aucun risque pour la santé des consommateurs.

Dans le cas des céréales, la proportion d'échantillons examinés avec des résidus détectés est passée de 45,9% en 2018 à 31,1% en 2019. Le nombre de dépassements des teneurs maximales en résidus réglementaires a également diminué de près d'un tiers (de 4,7% à 3,2%) ). Les résultats des analyses du contrôle officiel des aliments montrent une évolution similaire dans les aliments transformés et, dans une moindre mesure, dans les fruits et légumes. Les aliments fréquemment consommés tels que les carottes, les tomates, les pommes et les pommes de terre ne dépassaient guère ou pas les limites maximales de résidus réglementaires. Il en va de même pour les produits de saison tels que les pêches, les abricots et les asperges. Pour les aliments avec au moins 100 échantillons testés, les dépassements les plus élevés en 2019 concernaient les grenades (15,5%), le thé noir et le thé vert (9,8%) et des haricots secs (6,8%)

Aliments pour nourrissons et jeunes enfants

Afin de protéger ce groupe de consommateurs sensibles, des teneurs maximales particulièrement faibles pour les pesticides s'appliquent aux aliments pour bébés et jeunes enfants. Si le taux de dépassements a baissé de manière continue de 2015 (10,3%) à 2018 (1,2%), il est passé à 2,9% en 2019. La proportion d'échantillons dans les aliments pour bébés et jeunes enfants dans lesquels les résidus étaient quantifiables a encore augmenté pour atteindre 16,5% (2017: 9,7%, 2018: 14,4%).

La majeure partie du dépassement de la teneur maximale était due à une teneur accrue en acide phosphonique ou à une augmentation de la teneur en chlorate. Les résidus détectés d'acide phosphonique ne peuvent être clairement attribués à l'utilisation de pesticides. Ceux-ci peuvent également provenir de l'utilisation d'engrais. Il a été prouvé que les résidus de chlorate ne proviennent pas principalement d'applications de pesticides. L'entrée de chlorate dans les aliments résulte, entre autres, de l'utilisation de biocides contenant du chlore (par exemple, contrôle des algues), de la désinfection de l'eau de lavage (par exemple le dioxyde de chlore) ou de la chloration fréquente de l'eau potable, en particulier dans les pays du sud de l'Europe.

Contamination par des résidus de pesticides selon l'origine

Pour les aliments originaires de l’UE, la charge continue de diminuer. En 2019, les teneurs maximales en résidus ont été dépassées dans 1,0% des aliments examinés en provenance d'Allemagne (2018: 1,3%). Avec les aliments des autres pays de l’UE, le taux de dépassement était de 1,3% (2018: 1,5%).

Le nombre de dépassements est plus élevé pour les aliments importés des Etats membres de l’UE. Mais il y avait aussi une évolution positive ici: alors que le taux avait augmenté régulièrement depuis 2015, il a sensiblement baissé en 2019 à 6,5% (2018: 8,8%).

La plupart des aliments provenant des Etats membres de l’UE tels que les pommes, les pommes de terre, la laitue verte, les tomates, le jus d'orange et tous les aliments d'origine animale examinés n'étaient que légèrement contaminés en 2019. Des quotas de 15% et plus lorsque la limite maximale de résidus était dépassée n'ont pour la plupart été retrouvés que pour quelques produits tels que les goyaves, les grenades, le gombo, les fruits de la passion (maracujas) et les figues de Barbarie.

Aliments biologique

Les pesticides peuvent également être utilisés en agriculture biologique. Cependant, il n'y a qu'une plus petite gamme d'ingrédients actifs disponibles. Dans le cas des aliments biologiques, seuls quelques résidus de pesticides ont été détectés en 2019. La proportion d'échantillons contenant des résidus supérieurs aux limites maximales de résidus était de 1,0% (2018: 0,8%; 2017: 1,0%). Pour les catégories comparables de produits conventionnels, cette valeur était de 2,6%.

Résidus multiples

Plus d'un ingrédient actif a été détecté dans 24,7% de tous les échantillons examinés. Dans des échantillons individuels de thé, fraises, poivrons/piments, raisins de table, herbes fraîches, tomates, mangues, pamplemousses/pomelos, cerises, laitues, concombre, choux de Bruxelles et courgettes, plus de dix ingrédients actifs différents ont été retrouvés.

Ingrédients actifs

Dans 153 des substances actives et métabolites étudiés (15,2%), les teneurs maximales en résidus ont été dépassées. Les ingrédients actifs mesurés, par rapport à la faible contamination globale des aliments contenant des résidus de pesticides, et qui étaient comparativement le plus souvent dépassés, comprenaient le chlorate, la nicotine, le fosétyl, le bromure et les dithiocarbamates, dont le chlorate, la nicotine et le bromure qui ne sont pas agréés pour la protection des végétaux au sein de l’UE. Le bromure est également présent naturellement dans les plantes et les cultures et peut également provenir d'applications d'engrais.

La sélection des échantillons était largement axée sur les risques, ce qui signifie que les autorités de contrôle locales ont prélevé plus fréquemment des échantillons d'aliments qui avaient déjà été remarqués par le passé. Par conséquent, la proportion d'échantillons dans lesquels les teneurs maximales en résidus sont dépassées est disproportionnellement élevée. On peut donc supposer que la contamination moyenne des aliments par des résidus de pesticides est plus faible.

vendredi 26 juin 2020

De la pénétration des bactéries pathogènes comme Salmonella dans les plantes


Des chercheurs de l'Université du Delaware examinent comment certaines bactéries parviennent à contourner les défenses immunitaires des plantes. Source article de l’Université du Delaware (UD).

Alors que le monde lutte contre la pandémie de coronavirus (COVID-19), qui est apparue après le passage du virus d'une espèce animale à l'espèce humaine, les chercheurs de l'Université du Delaware apprennent de nouvelles façons dont d'autres agents pathogènes sautent des plantes aux humains.

Des bactéries opportunistes, Salmonella, Listeria et E. coli, par exemple - se fixent souvent sur les légumes crus, la volaille, le bœuf et d'autres aliments pour pénétrer dans un hôte humain, provoquant chaque année des millions de maladies d'origine alimentaire.

Mais des chercheurs de l'Université du Delaware, Harsh Bais et Kali Kniel et leurs collaborateurs ont désormais découvert que des souches sauvages de Salmonella peuvent contourner le système de défense immunitaire d'une plante, pénétrant dans les feuilles de laitue en ouvrant les minuscules pores respiratoires de la plante appelés stomates.

La plante ne présente aucun symptôme de cette invasion et une fois à l'intérieur de la plante, les agents pathogènes ne peuvent pas simplement être lavés.

Les stomates sont de petites ouvertures en forme de rein sur les feuilles qui s'ouvrent et se ferment naturellement et sont régulées par le rythme circadien. Ils s'ouvrent pour permettre à la plante de se refroidir et de respirer. Ils ferment lorsqu'ils détectent des menaces de sécheresse ou de pathogènes bactériens végétaux.

Certains agents pathogènes peuvent faire irruption dans un stomate fermé en utilisant la force brute, a déclaré Bais. Les champignons peuvent le faire, par exemple. Les bactéries n'ont pas les enzymes nécessaires pour le faire, elles recherchent donc des ouvertures - dans les racines ou à travers les stomates, a-t-il déclaré.

Les agents pathogènes bactériens des plantes ont trouvé un moyen de rouvrir ces stomates fermés et d'accéder au fonctionnement interne de la plante, a déclaré Bais.

Mais désormais, dans une étude publiée dans Frontiers in Microbiology, Bais et Kniel ont montré que certaines souches pathogènes chez l’homme de Salmonella ont également développé un moyen de rouvrir les stomates fermés.

« Ce qui est nouveau, c'est la façon dont les bactéries non hôtes évoluent pour contourner la réponse immunitaire des plantes », a déclaré Bais. «Ce sont de vrais opportunistes. Ce sont des royaumes qui sautent absolument… Quand nous voyons ces interactions inhabituelles, c'est là que ça commence à devenir complexe.»

Des opportunités pour les pathogènes se présentent lorsque les plantes sont sélectionnées pour augmenter le rendement, souvent au détriment de leurs propres systèmes de défense. D'autres possibilités se présentent lorsqu'un cultivateur plante des cultures des basses terres trop près d'un d'élevage, ce qui facilite la contamination.

Ensemble et séparément, Bais et Kniel et leurs collaborateurs examinent ce problème des plantes sous plusieurs angles depuis environ cinq ans.

Ils étudient les méthodes du «cheval de Troie» des bactéries telles que Salmonella utilise pour échapper au système immunitaire des plantes et trouver leur chemin vers de nouveaux hôtes humains.

Ils étudient un assortiment de méthodes d'irrigation qui peuvent transporter des bactéries des cours d'eau, des étangs et de l'eau récupérée à la surface et aux systèmes racinaires des plantes.

Ils étudient des composants génétiques qui permettent aux agents pathogènes de persister et de survivre le long de leur passage vers un nouvel hôte.

Bais et Kniel ont publié plusieurs articles sur ces menaces pour l'approvisionnement alimentaire mondial et ont élaboré des recommandations pour accroître les défenses des plantes.

L’équipe de Bais, par exemple, a développé et breveté un micro-organisme bénéfique - UD1022 - pour protéger et renforcer les systèmes racinaires des plantes. Ce microbe a été licencie chez BASF et est incorporé dans une variété croissante d'applications. Les tests effectués dans le cadre de leur nouvelle publication ont montré que les racines inoculées avec UD1022 - par arrosage et irrigation - pouvaient fournir une protection contre ces bactéries opportunistes.

Kniel a dit qu'elle était surprise de voir que l'UD1022 empêchait certains mutants d'entrer dans la plante.

«Il y a beaucoup d'espoir pour les biocontrôles», a-t-elle dit.

L'équipe de Kniel et ses collaborateurs du ministère américain de l'agriculture et de plusieurs autres universités de la région du centre de l'Atlantique ont récemment publié de nouveaux résultats dans PLOS One analysant le contenu pathogène des méthodes d'irrigation qui puisent dans les cours d'eau, les étangs et l'eau récupérée.

Ce sont des périls avant récolte. Les dangers après récolte proviennent davantage des pratiques d'hygiène des employés sur les bandes transporteuses qui acheminent ces produits vers le marché.

De nombreuses entreprises utilisent des légumes verts à feuilles dans de l'eau traitée avec des désinfectants appropriés et peuvent envisager des traitements à l'ozone ou aux ultraviolets pour lutter contre les bactéries de surface. Ils ne peuvent ni voir, ni traiter les agents pathogènes humains qui sont déjà entrés dans la feuille.

« L'industrie alimentaire travaille sans relâche pour rendre le produit aussi sûr que possible », a dit Kniel. « Mais même dans ce cas, nous cultivons ces produits à l'extérieur, donc ils sont accessibles à la faune, au vent, à la poussière et à l'eau qui peuvent transmettre des micro-organismes. C'est une situation difficile. »

Nicholas Johnson, un étudiant diplômé du laboratoire de Bais, a effectué un travail minutieux pour examiner comment les stomates sur des épinards et de la laitue ont répondu aux sollicitations de Salmonella, Listeria et E. coli - trois agents pathogènes humains qui ne laissent aucune empreinte digitale apparente, aucun moyen de voir qu'ils ont infecté une plante. Il a enregistré la taille de l’aperture ou ouverture des stomates pour des centaines de stomates sur chaque échantillon de feuille.

Il a compté ces tailles toutes les trois heures après l'application de bactéries.
« Il était derrière un microscope à compter les tailles d'ouverture », a déclaré Bais. « Et cela doit être méticuleux. »
Il a trouvé des résultats troublants. La souche de Salmonella rouvrait les stomates.
« Nous avons maintenant un agent pathogène humain qui essaie de faire ce que font les agents pathogènes des plantes », a déclaré Bais. « Ça c'est effrayant. »

Ce serait particulièrement effrayant, a déclaré Bais, si cela devait se produire dans une ferme «verticale», où les plantes sont cultivées en rangées verticales en culture hydroponique.

« Ce sont des systèmes merveilleux », a déclaré Kniel. « Mais il faut beaucoup de soins au sein du système pour contrôler l'eau et les interactions avec les personnes. Il doit y avoir beaucoup de lavage des mains. Je travaille avec de nombreux producteurs pour m'assurer qu'ils ont des pauses «propres» et qu'ils se désinfectent correctement. Lorsque vous faites cela, vous avez moins de produits à rappeler. »

Mais les dangers sont réels.
« L'industrie travaille dur sur ce sujet », a dit Kniel. «Ils font partie des personnes les plus passionnées et dévouées que j'ai jamais rencontrées. Mais des épidémies se produisent. »

« Et si cela frappe les fermes verticales, ils ne perdent pas un lot », a déclaré Bais. « Ils perdent toute la maison. »

La collaboration a fait appel à un large éventail d'expertises, donnant aux chercheurs un aperçu de nombreux aspects du problème.

« Ce projet [avec Bais] a des souches de Salmonella mutantes et cela nous permet de voir un autre angle du côté de la biologie moléculaire », a dit Kniel. « Les mutations individuelles sont importantes pour la structure des Salmonella et la régulation du stress. Nous pouvons voir la capacité de Salmonella à s'interner dans la plante. Lorsque nous avons utilisé des souches mutantes, nous avons constaté de grandes différences dans la capacité à coloniser et à internaliser - et c'est ce dont les consommateurs entendent beaucoup parler. Vous n'êtes pas en mesure de les laver. »

« Nous pouvons également voir quels gènes ou parties de micro-organisme pourraient être les plus responsables de la persistance sur la plante - la rendant ainsi plus longue et plus forte. C'est tellement important quand on pense aux problèmes de sécurité alimentaire. »

Parmi les autres questions posées par les chercheurs:
  • Ces bactéries meurent-elles plus facilement lorsqu'elles sont au soleil?
  • Est-ce que beaucoup d'humidité ou l'humidité leur permet de croître?
  • Dans quelle mesure interagissent-elles avec la plante?
L'étude de l'eau d'irrigation dans la région médio-atlantique des États-Unis a été réalisée en collaboration avec «Conserve», un centre d'excellence qui comprend des chercheurs du département américain de l'Agriculture et de l'Université du Maryland.

« Nous cherchons d'où les producteurs obtiennent leur eau et ce qu'ils font pour s'assurer qu'elle soit microbioliquement sûre », a-t-elle dit.

Une partie de l'eau est récupérée après avoir été utilisée pour laver d'autres cultures. Certains proviennent des cours d'eau et des étangs. L'équipe a prélevé une série d'échantillons sur une période de deux ans, en analysant Salmonella, la Listeria, E. coli, les virus et les protozoaires.
« L'eau a été montrée dans plusieurs éclosions comme un risque potentiel de contamination », a dit Kniel. « Cet article est important car il identifie les risques des étangs, des rivières et de l'eau récupérée ainsi que les discussions sur ce que les producteurs pourraient faire et comment traiter l'eau. Beaucoup de producteurs sont heureux d'utiliser la technologie tant qu'elle est rentable et fiable et qu'elle peut être utilisée pour des produits frais. »