jeudi 4 avril 2019

L'épidémie à E. coli O103 est liée à 44 cas dans le Kentucky et elle s’est étendue à trois autres États des États-Unis


« Cela ne coûte que quelques dollars, mais votre prochain voyage dans un fast-food pourrait vous coûter un séjour chez le médecin », selon ce site qui annonce « Parents réagissez à la hausse dans le Kentucky de cas d'infection à E. coli chez des enfants mangeant au fast-food ».

« E. coli O103 lié à 44 cas dans le Kentucky et cela s’est étendu à trois autres États », source CIDRAP News du 3 avril 2019.

Escherichia coli O103 a infecté au moins 44 personnes dans le Kentucky, soit 24 de plus que le 29 mars, et s'est également propagé dans le Tennessee, Ohio et Géorgie, ont annoncé des responsables du Kentucky, selon le site Internet d’une radio publique.

Les coupables possibles sont du bœuf, du poulet et du fromage américain en tranches, a déclaré Mel Bennett, responsable de la division des maladies infectieuses du Département de la santé publique du Kentucky.

Six des 44 patients ont nécessité une hospitalisation. E. coli O103 est beaucoup moins répandu que la souche O157:H7, qui cause la plupart des maladies d'origine alimentaire. Les 44 cas du Kentucky en feraient l’épidémie à O103 la plus importante des États-Unis depuis 2000, a rapporté la radio publique.

Bennett a également déclaré que l'épidémie s'était étendue à trois autres États et que les responsables de la santé du Kentucky étaient en contact quotidien avec le Centers for Disease Control and Prevention (CDC).

Doug Hogan, porte-parole du Cabinet du Kentucky du Health and Family Services, a déclaré que les cas étaient répartis dans plusieurs comtés, dont cinq cas confirmés dans le comté de Fayette. Une sorte de service de distribution alimentaire pourrait en être la cause fondamentale, a-t-il déclaré. Bennett a dit que certains des premiers rapports ont indiqué que la restauration rapide était une source majeure de préoccupation.

Complément du 6 avril 2019. On lira 72 personnes infectées dans cinq Etats des Etats-Unis par une souche rare de E. coli O103, selon le CDC, source article de Dan Flynn dans Food Safety News.

La contamination croisée en laboratoire responsable d'un faux positif à Salmonella dans un produit fini


« La contamination croisée en laboratoire responsable d'un faux positif à Salmonella », source article de Joe Whitworth du  4 avril 2019 paru dans Food Safety News.

Selon une étude, « Whole genome sequencing used in an industrial context reveals a Salmonella laboratory cross-contamination »
la contamination croisée dans un laboratoire a été à l'origine de la découverte d'un produit fini positif pour Salmonella.

En 2013, lors d'une analyse de routine de prélèvements d'aliments, un produit fini au chocolat d'une usine européenne a donné un résultat positif à la recherche de Salmonella Hadar. Parallèlement, la surveillance de l'environnement dans le laboratoire a révélé la présence d'un prélèvement positif pour Salmonella dans le thermocouple d'un incubateur.

Huit mois plus tôt, le laboratoire, dont le nom n’avait pas été identifié, avait effectué un essai d’aptitude sur lequel un échantillon de Salmonella Hadar avait été enrichi. Ce même laboratoire a analysé l'échantillon d’aliments pour l'usine européenne. Le laboratoire a effectué des analyses régulières pour la recherche de Salmonella en 2013, mais il n’y a eu qu’un résultat positif au cours de l’année.

En raison de suspicions de contamination croisée en laboratoire entre l'isolat de Salmonella Hadar utilisé dans l‘essai d'aptitude et celui retrouvé sur le produit fini par le même laboratoire, le séquençage du génome entier (WGS) a été utilisé.

L'analyse a révélé un maximum de dix SNP (Single Nucleotide Polymorphisms) entre les isolats provenant du laboratoire et le produit fini, confirmant ainsi la contamination croisée.

Les résultats, combinés à l'investigation complémentaire en usine, ont permis la libération des lots de produits finis et évité le gaspillage inutile d’aliments et des pertes économiques pour l'usine.

Dans le cadre des systèmes de management de la sécurité des aliments dans les installations de production, les usines disposent de programmes d’analyses de surveillance de l'environnement et  des produits permettant de détecter les problèmes survenant dans la zone de production et aux alentours. Les échantillons prélevés peuvent être envoyés aux laboratoires pour analyses afin de contrôler la qualité et la sécurité microbiologiques.

Lors des analyses microbiologiques de routine en 2013, un laboratoire a retrouvé Salmonella Hadar positif dans un échantillon de chocolat produit dans une usine européenne.

L'usine a conservé le lot de produits finis, a commencé le nettoyage et la désinfection, et augmenté le nombre de tests analytiques. Une investigation sur les causes profondes a été lancée en récupérant toutes les données de production et les données analytiques afin d'identifier la source possible de contamination.

Aucune des informations collectées n'a indiqué d'anomalies sur le site de production. Aucune Salmonella n'a été détecté dans les matières premières ou les échantillons environnementaux prélevés à l'usine.

En raison de l'échantillon environnemental positif au laboratoire et du test d’aptitude, l'hypothèse était qu'une contamination croisée dans le laboratoire aurait entraîné un résultat faussement positif du produit alimentaire. La participation à des essais d’aptitude démontre une compétence lors de la réalisation d’examens microbiologiques spécifiques.

La confirmation de la contamination croisée en laboratoire était nécessaire en utilisant une méthode plus discriminante que le sérotypage phénotypique classique de Salmonella par agglutination sur lame basée sur le schéma de Kauffmann-White-Le Minor.

L'analyse du sérotypage de Salmonella a mis en évidence un éventuel incident de contamination croisée en laboratoire qui a été confirmé par WGS dans une étude publiée dans International Journal of Food Microbiology.

Quatre isolats de Salmonella Hadar issus de la contamination croisée en laboratoire et 12 isolats séquencés publics échantillonnés en Europe ont été ajoutés à l'analyse.

Aucun des 12 isolats publics collectés jusqu'en 2014 n'était génétiquement similaire aux isolats de l'étude. L'analyse des SNP a montré que quatre isolats étaient génétiquement très similaires, avec un maximum de 11 SNP entre eux suggérant qu'ils partageaient un ancêtre commun.

Les chercheurs ont déclaré que le test d’aptitude avait probablement provoqué une contamination de l'environnement du laboratoire.

« La raison pour laquelle l'isolat est resté en dormance pendant plusieurs mois et n'a été détectée qu'en décembre reste incertaine. Normalement, le thermocouple n'est pas placé dans un milieu de croissance. Il est possible que cet événement ait permis à Salmonella de s'enrichir à un niveau élevé, ce qui augmente le risque de contamination des autres échantillons analysés. Après l’incident, les BPL ont été révisés et la surveillance de l’environnement a été renforcée dans le laboratoire. »

Précédents de contamination croisée

Ce n'est pas la première fois qu’une contamination croisée dans un laboratoire a lieu mettant en cause du chocolat et Salmonella.

En 2012, l'entrée de chocolat en provenance de Belgique vers les États-Unis a été empêchée car une souche de Salmonella Rissen a été isolée d'une des barres de chocolat par un laboratoire alimentaire belge.

Cependant, une étude rétrospective des isolats envoyés du laboratoire au laboratoire national belge de référence pour Salmonella a révélé que sept semaines auparavant, une souche de Salmonella Rissen avait été isolée de la farine de poisson dans le même laboratoire. C'était la première fois qu'une telle souche était isolée en laboratoire depuis septembre 2009.

La contamination croisée dans le laboratoire des produits alimentaires a conduit à un résultat faussement positif, entraînant de graves conséquences économiques pour le fabricant de barres de chocolat, car le conteneur contenant le lot de barres de chocolat présumées positives pour Salmonella a été détruit.

La cause de la contamination croisée n’a pas été découverte, mais il est possible que de la poussière de farine de poisson se soit répandue dans l’air, où elle a continué de circuler dans le laboratoire pendant des semaines ou des jours
ou que la souche isolée de la farine de poisson ait été stockée dans un tube qui a été mal manipulé par un employé.

A signaler aussi un autre cas en 2011, au Canada, que le blog a rapporté ici et ces informations de Campden et d’un fournisseur de consommables de laboratoire.

Etats-Unis : Pourquoi il faut interdire les graines de pavot contaminées ?



« La FDA et la DEA doivent intervenir pour qu’on cesse de vendre des graines de pavot contaminées », source Food Safety News.

Le Center for Science in the Public Interest (CSPI)*, a demandé à la Food and Drug Administration (FDA) et la Drug Enforcement Administration** (DEA) à réprimer la vente de graines de pavot et de gousses de graines de pavot contaminées à la suite d’au moins 12 décès aux Etats-Unis.

Le CSPI a demandé aux responsables des agences de préciser conjointement qu'il est illégal d'importer et de distribuer des graines de pavot contaminées et que ceux qui le font sont passibles de poursuites au fédéral. Dans le même temps, le sénateur Tom Cotton (R-Arkansas) a annoncé son intention de présenter une nouvelle loi, le Stephen Hacala Poppy Seed Safety Act, afin de modifier la loi et garantir que les graines de pavot contaminées ne puissent pas être vendues aux consommateurs.

Les opiacés tels que la morphine et la codéine sont naturellement présents dans le pavot à opium, raison pour laquelle sa culture est interdite aux États-Unis. La DEA énumère la « paille de pavot » - toutes les parties de la plante de pavot autres que les graines - en tant que substance réglementée de l'Annexe II.

Bien que la vente et l'importation de graines de pavot soient légales, les graines peuvent être contaminées par de la paille de pavot (c'est-à-dire du pavot sur pied -aa) et la sève du pavot dans les champs et au cours de la transformation.

L'importation de graines de pavot contaminées est illégale. La contamination par les opiacés peut être réduite à des niveaux sans danger en lavant et séchant les graines. Néanmoins, les graines de pavot potentiellement contaminées sont largement disponibles chez plusieurs détaillants en ligne, notamment Amazon et eBay. Les recettes de « thés » aux graines de pavot abondent sur des sites Internet tels que Mercola.com et Chewworld.com.

« Les thés aux graines de pavot sont responsables de nombreux cas de dépendance, de surdose et de décès », a déclaré le président du CSPI, Peter G. Lurie. « Cet aspect méconnu de l'épidémie d'opioïdes semble s'aggraver. La FDA et le ministère de la Justice sont conscients du problème mais n'ont pas réussi à exercer pleinement leurs pouvoirs. »

Stephen P. Hacala, un homme de 24 ans de l'Arkansas, est décédé après avoir bu du thé fabriqué à partir de graines de pavot contaminées achetées chez Amazon.com en 2016, ce qui a incité la procureure générale de l'Arkansas, Leslie Rutledge (R), à contacter la FDA et à demander au sénateur Cotton Jeff Sessions, alors procureur général, et Uttam Dhillon, administrateur par intérim de la DEA, afin d'arrêter la vente des produits. Les parents de Hacala, Steve et Betty Hacala, sont à Washington aujourd’hui pour rencontrer une deuxième fois des représentants de la FDA.

« Notre famille est toujours sous le choc de la mort de notre fils Stephen, qui a consommé des graines de pavot à la morphine », a déclaré Betty Hacala. « Depuis sa mort, nous travaillons sans relâche pour sensibiliser l’opinion et susciter le changement afin que les autres familles ne souffrent pas comme nous. Nous implorons la FDA et la DEA d'agir maintenant. »

Le décès de M. Hacala fait partie des 12 décès liés au thé au pavot signalés aux États-Unis depuis 2010. Dix de ces décès, dont celui de M. Hacala, ont été publiés dans la littérature médicale, un rapport du ministère de la Justice a été publié en 2010 ou un effet indésirable rapportée sur la base de données de la FDA.

Deux nouveaux décès sont survenus au cours des derniers mois : en décembre, une femme de l'Utah âgée de 44 ans est décédée avec des graines de pavot commandées en ligne découvertes sur les lieux. Et le mois dernier, un homme de 46 ans est mort après avoir préparé un mélange de graines de pavot et de jus de citron concentré. Les colis expédiés et les enregistrements téléphoniques montraient qu'il avait commandé plusieurs sacs de graines de pavot en ligne.

« Stephen Hacala Jr. est décédé des suites d’une overdose d’opioïdes en raison d’une grave lacune dans la législation antidrogue de notre pays », a déclaré la sénatrice Cotton. « Malgré les avertissements du gouvernement, des graines de pavot non lavées, pouvant contenir des doses mortelles de morphine, sont toujours disponibles à la vente en ligne. Alors que notre pays continue de lutter contre la crise des opioïdes, il est temps de mettre fin aux ventes de graines non lavées, afin qu'aucune autre famille ne subisse les souffrances endurées par la famille Hacala. »

En plus de demander à la FDA et au Ministère de la Justice de clarifier conjointement vis-à-vis de l’industrie et des distributeurs que les semences de pavot non lavées sont illégales, le CSPI exhorte la FDA et la DEA de procéder à un échantillonnage aléatoire et à des analyses des graines de pavot proposées à la vente par les distributeurs en ligne et aux postes frontaliers et de prioriser des inspections chez des distributeurs de graines de pavot. Le CSPI demande également à la FDA de publier des lignes directrices à l'industrie sur les bonnes pratiques de fabrication visant à réduire la contamination des graines de pavot par les graines de pavot.

Sur ce sujet, on lira sur le blog,
* Le CSPI est une association de consommateurs aux Etats-Unis.
** Selon Wikipédia, La Drug Enforcement Administration (DEA) (Administration pour le contrôle des drogues), est le service de police fédéral américain dépendant du Département de la Justice des États-Unis chargé de la mise en application de la loi sur les stupéfiants et de la lutte contre leur trafic dans le cadre de la campagne des États-Unis contre la toxicomanie.

Chili : Absence de contrôles officiels pour lutter contre la contamination microbiologique des denrées alimentaires d'origine non animale, selon un audit de l’UE




L’équipe d’audit a rencontré des responsables de laboratoire du Service de l’Agriculture et de l’Elevage (SAG) du Ministère de l’Agriculture, visité deux exploitations de production de myrtilles et de framboises, une exploitation d’origan et quatre transformateurs conditionnant et surgelant des légumes et de baies (myrtilles fraîches, fraises et framboises surgelées, asperges blanchies et surgelées).
De 2008 à 2011, il y a eu une augmentation du nombre d'épidémies, de cas, d'hospitalisations et de décès rapportés associés à des aliments d'origine non animale, tandis que les chiffres liés aux aliments d'origine animale ont diminué.

Selon les données d'Eurostat 2017, le Chili était le septième plus grand exportateur de fruits frais et surgelés vers l'UE avec 620 000 tonnes. Environ un tiers des fruits chiliens, les exportations sont expédiées vers l’UE, selon le SAG.

En 2017, 1 124 foyers et 54 hospitalisations ont été enregistrés au Chili. Quinze épidémies étaient liées à des fruits frais et deux à Shigella. 
Résumé du rapport d’audit
L'audit avait pour objectif d'évaluer le système des contrôles officiels dans le domaine de l'hygiène alimentaire visant à prévenir la contamination microbiologique dans la production des denrées alimentaires d'origine non animale, notamment les fruits et légumes frais et congelés qui peuvent présenter des risques de contamination microbiologique en cas de consommation humaine directe.

Pour l’enregistrement des producteurs primaires de fruits à baies et de légumes ainsi que pour l’enregistrement et l’approbation des transformateurs/exportateurs, il existe un système officiel, qui s’appuie sur des outils informatiques adaptés permettant de garantir la traçabilité.

Cependant, en ce qui concerne la production primaire, aucun système de contrôle officiel ne permet de prendre en compte les risques microbiologiques potentiels de la production destinée à l’exportation vers l’Union européenne, sauf dans le cas des framboises. Même si un certain nombre de transformateurs/exportateurs disposent de systèmes de contrôle au niveau de la production primaire, ces systèmes ne sont pas généralisés à tous les types de cultures ni à tous les producteurs. 

En outre, les contrôles exercés par les transformateurs/exportateurs font l’objet de très peu de vérifications officielles, exception faite pour la chaîne de production de framboises. Aucun système d’échantillonnage officiel n’a été mis en place pour vérifier que les exploitants du secteur alimentaire respectent bien les normes de l’UE en matière de sécurité alimentaire. Par conséquent, la plupart des cultures exportées vers l’UE ne font l’objet d’aucun contrôle au niveau de la production primaire et ne sont soumises qu’à des contrôles très limités en ce qui concerne la transformation. Toutefois, les risques liés à l’absence de contrôles officiels sont atténués par le fait que tous les transformateurs/exportateurs étaient des tiers certifiés au titre de normes internationales de sécurité alimentaire et qu’ils ont régulièrement fait l’objet d’inspections et d’audits (y compris d’inspections auprès des producteurs primaires) de la part des importateurs de l’UE.

Le rapport adresse des recommandations aux autorités compétentes afin qu’elles remédient aux lacunes constatées et améliorent l’exécution des mesures de contrôle.