vendredi 8 mai 2020

COVID-19 et tests: Bonne nouvelle, encore plus de tests. +21% en une semaine !


Les calculs sont en principe assez simples : il faut considérer les données des tests indiquées dans COVID-19, Point épidémiologique hebdomadaire du 7 mai 2020.
dont on nous dit,
  • Dans les laboratoires hospitaliers, Du 24 février au 3 mai 2020, 627 464 tests et 117 058 (20%) tests positifs pour le SARS-CoV-2 ont été rapportés à Santé publique France.
  • Au 5 mai 2020, sur 203 710 tests réalisés dans les LBM du réseau 3 labo, 34 150 étaient positifs pour le SARS-CoV-2, soit un taux de positivité de 17%.
Ces LBM du réseau 3 labo ne représentent qu’une part, certes importante, des laboratoires réalisant des tests en dehors des laboratoires hospitaliers, donc je ne tiendrais pas compte de ces  données.

Puis, on recueille aussi les données des tests indiquées dans COVID-19, Point épidémiologique hebdomadaire du 30 avril 2020, c’est-à-dire la semaine précédente …
  • Dans les laboratoires hospitaliers, Du 24 février au 26 avril 2020, 548 767 tests et 111 113 (20%) tests positifs pour le SARS-CoV-2 ont été rapportés à Santé publique France.
  • Au 28 avril 2020 (12h), sur 175 807 tests réalisés dans les LBM du réseau 3 labo, 32 827 étaient positifs pour le SARS-CoV-2, soit un taux de positivité de 19%.
Par la différence du nombre de tests effectués dans les laboratoires hospitaliers en une semaine, nous avons 78 697 tests.

Même si je ne tiens pas compte des résultats des tests réalisés dans les LBM du réseau 3 labo, il faut noter qu'ils sont en nette augmentation en une semaine, même si ces données ne sont pas ne sont pas exhaustives des laboratoires autres que les laboratoires hospitaliers.

Sur le site cascoronavirus.fr, nous avons les données des tests des laboratoires de villes:
« Les données des tests de dépistage du Coronavirus COVID-19 sont datées du 4 mai 2020 par Santé publique. » Les données contiennent uniquement les tests réalisés par les laboratoires de villes et ne recensent pas l’ensemble des tests réalisés.
277 113 tests réalisés ; 37 710 (13,6%) tests positifs ; 239 403 (86,4 %) tests négatifs

Cela veut donc dire qu’en une semaine du 30 avril au 4 mai, il y aurait eu 277 113 tests (dans les labos autres que ceux hospitaliers) + 78 697 tests (labos hospitaliers), 

soit 350 810 tests.

Certes on est loin des 500 000 voire 700 000 tests par semaine promis par le Premier ministre, mais c’est une montée en puissance notable !

Rappelons que la semaine précédente, dans un article du 1er mai, CoVID-19: On peut connaître le nombre tests hebdomadaires réalisés par les laboratoires de ville et hospitaliers, mais on est hélas encore loin des 500 000 voir 700 000 tests par semaine, les calculs avaient indiqué que 279 605 tests, pas loin des 280 00 tests annoncés par M. Véran, ministre de la santé.

Nous sommes donc passés de 279 605 tests à 350 810 tests, soit 21 % d’augmentation !

Allez la France !

Mise à jour du 15 mai 2020. Avec le nouveau Point épidémiologique hebdomadaire du 14 mai 2020, il n'est pas possible de connaître le nombre de tests réalisés en raison de données non exhaustives du fait de l’absence de transmission de données de plusieurs laboratoires hospitaliers.

Mise à jour du 18 mai 2020. Le journal Le Monde, dans une mise à jour du 16 mai 2020, revient sur Coronavirus : le difficile comptage des tests effectués en France.
Le gouvernement vise 700 000 tests virologiques par semaine pour identifier les nouveaux cas de Covid-19. Mais les données publiques disponibles ne permettent pas de les recenser.

Plus de 500 000 œufs rappelés à cause de Salmonella, mais où est l'alerte de nos autorités ?


« Plus de 500 000 œufs rappelés à cause de salmonelles », rapporte la revue 60 Millions de consommateurs du 7 mai 2020.
Ces œufs ont été vendus dans plusieurs grandes enseignes. L’alerte intervient alors que les ventes explosent depuis le début du confinement.

Je ne sais d’où vient le terme ‘alerte’ car les pouvoirs publics sensés lancés l’alerte sont aux abonnés absents …,car on est tellement habitué à ne pas avoir d’information de leur part, le contraire eut été une vrai information ...
Si vous avez acheté des œufs chez Atac, Auchan, Carrefour, Système U, Intermarché ou E.Leclerc ces dernières semaines, soyez vigilant et vérifiez leur numéro de lot.

Pour Intermarché et E.Leclercaucun rappel n'est signalé sur leur sites Internet respectifs ...
En effet, plusieurs lots commercialisés sont rappelés car contaminés par des salmonelles. Ces œufs ont été, en grande majorité, fournis par la société Matines sous les marques Matines, Eco+, Netto, Top Budget, ainsi que sous des marques neutres (aucune marque n’apparaît alors sur la boîte).
En tout, quelque 535 300 œufs seraient concernés par ce rappel. Il s’agit d’œufs de calibre moyen. Leur date de consommation recommandée (DCR) est comprise entre le 26 avril et le 14 mai 2020. Le numéro de lot inscrit sur l’œuf est 3FRMDB08.
Les détails des lots concernés sont à retrouver dans notre rubrique Rappels de produits :
Si les œufs que vous avez achetés sont concernés, ne les consommez pas et rapportez-les auprès de votre magasin pour remboursement.

Pas certain qu’il faille les ramener pour remboursement car dans un communiqué d’un rappel d’huile de tournesol bio le 24 avril 2020, la DGCCRF indiquait,
Commentaire : Il est demandé aux personnes détenant le produit identifié de ne pas le consommer et de le rapporter en magasin dès que les conditions sanitaires le permettront.

On peut aussi retrouver ces rappels sur le site Oulah!, mais il y a eu aussi un rappel chez Auchan avec un rappel et trois rappels chez système U. Chez Carrefour aussi, il y a eu en fait trois rappels, 1, 2 et 3.

Un élevage des Landes à l’origine de l’alerte
Tous ces œufs proviennent d’un unique élevage, basé dans les Landes. Cet élevage a également fourni la société Arradoy, un petit centre de conditionnement du Pays basque qui a, de son côté, vendu une vingtaine de colis de plateaux de 20 œufs à une centrale de Carrefour.
Il s’agit là d’œufs de calibre gros portant le numéro de lot 3FRMDB678 et une date de durabilité maximale du 27 avril au 18 mai 2020.
« Nous nous approvisionnons occasionnellement chez cet éleveur, explique Iban Eyherabide, dirigeant d’Arradoy, notamment quand nous sommes confrontés à une hausse de la demande, ce qui est le cas en ce moment. »

Le Comité national pour la promotion de l’œuf (CNPO) rapporte dans un communiqué, « La filière des œufs est mobilisée pour répondre au boom de la demande et appelle les consommateurs à ne pas stocker ».
Dans un contexte inédit, la filière française des œufs est pleinement mobilisée pour faire face à la hausse exceptionnelle de la demande en magasins. Ces deux dernières semaines, les commandes de la distribution ont fait des bonds pouvant aller jusqu’à +60%.
il ne s’agit pas d’un phénomène de pénurie car la production d’œufs est assurée quotidiennement. La France est le 1er pays producteur d’œufs en Europe et elle met chaque année sur le marché plus de 14 milliards d’œufs.
Dans les jours à venir, la filière prévoit une stabilisation des commandes de la part de la distribution, d’un niveau supérieur à la normale de l’ordre de +20% à +25%, qu’elle devrait pouvoir assurer si les Français ne stockent pas déraisonnablement ce produit qui ne craint pas la pénurie.

Selon l’Anses,
 En France, Salmonella est le premier agent pathogène confirmé dans les foyers de toxi-infections alimentaires collectives (TIAC). En 2015, il représente 48% des foyers pour lesquels un agent pathogène a été confirmé.

Comme les années précédentes, l’agent pathogène le plus fréquemment confirmé était Salmonella pour 35% des TIAC pour lesquelles un agent a été confirmé (30% en 2017).
Les TIAC confirmées à Salmonella ont été responsables de 723 malades et 188 hospitalisations.
Parmi les TIAC survenues dans le cadre de repas familiaux, Salmonella est l’agent pathogène le plus souvent confirmé ou suspecté (28% de ces TIAC, 23% en 2017).
La consommation d’œufs ou de produits à base d’œufs a été suspectée comme source d’infection dans 28% des TIAC à Salmonella.

Enfin si l’on se réfère à l’étude de Didier Van Cauteren et al. de janvier 2018,
En France, les infections à norovirus, Campylobacter spp. Et Salmonella spp. représentent la majorité des cas et des hospitalisations d’origine alimentaire. Les infections à Salmonella spp. Et Listeria monocytogenes représentent la moitié des décès d’origine alimentaire.
Salmonella spp. est le premier agent pathogène d’origine alimentaire en termes de mortalité.

Mise à jour du 13 mai 2020. Voici une capture d'écran sur ce rappel massif pris sur le moteur Google le 13 mai 2020, vers 20h00, soit près de 6 jours après la publication de l'article de la publication 60 millions de consommateurs, cela devient très étonnant l'information de nos jours ...

COVID-19 et les masques, article dédié à tous les Diafoirus et Philippulus


La Ville de Paris va distribuer 2,2 millions de masques aux Parisiens, source information de la ville de Paris du 5 mai 2020.
Afin de faire face à la crise sanitaire liée à l’épidémie de coronavirus, la Ville de Paris va à partir du 11 mai distribuer massivement et gratuitement des masques en tissu homologués à l’ensemble des Parisiennes et des Parisiens via le réseau des pharmacies.
Pour endiguer l’épidémie du coronavirus, le port du masque est indispensable. Il peut sauver des vies, tout comme le bon respect des règles de confinement et l’application des gestes barrières. C’est pourquoi, la Ville de Paris a lancé la production de 2,2 millions de masques en tissu homologués :
- 1,5 millions de masques prêts à l'utilisation, commandés auprès de l’entreprise parisienne Coco&Rico ;
- 500 000 kits composés de la matière pour le réaliser, d’un patron et de la notice d’utilisation, qui seront assemblés par une trentaine d’entreprises locales parisiennes ;
-200 000 masques auprès de diverses entreprises françaises.
L’ensemble des masques sont conformes à la norme SPEC S76-001 de l’AFNOR et ont fait l’objet de tests de la Délégation Générale à l’Armement.

Tout cela est bien gentil, mais le plus simple n'est-il pas de faire un masque maison réutilisable plus de 20 fois, car même non conforme à la norme SPEC S76-001 de l’AFNOR, et qui a fait l’objet de tests de la Délégation Générale à l’Armement, cela protège comme l’a bien montré l’étude de l’Arizona Sate University et que le blog vous a proposé dans COVID-19: Le masque, même fait maison, jouerait un rôle essentiel dans laprotection du public,selon des scientifiques.

Tout ça c’est bien joli, mais pour l’instant aucun élu, aucun maire, aucune autorité sanitaire, aucun membre du gouvernement ne conseille ou ne recommande le port du masque dans la rue, tout le temps que va durer l’épidémie de coronavirus, mais cela est obligatoire uniquement dans les transports publics, très étonnant ?

Ainsi selon la mairie du 20e, là où j’habite, « Ces masques ont été distribués aux usagers des transports franciliens aux entrées de plusieurs stations de métro du 20e (Belleville, Porte de Montreuil, Gambetta, Porte de Bagnolet et Porte de Vincennes), avec l'aide du Lion's Club du 20e»

Mais la question n'est-elle pas utiliser ou non les transports en communs, lieu confiné par excellence, pour ma part, c’est non !

Je profite de cet article pour signaler que selon Bruneau Retailleau, président du groupe LR au Sénat, « Les scientifiques qui disent que le masque ne sert à rien sont des Diafoirus ». Pour ceux qui ne connaisse pas Diafoirus, voir les médecins, père et fils du malade imaginaire de Molière …

Mais parmi les espèces de Diafoirus, il y a aussi les adeptes de Philippulus (voir l’album de Tintin, L’Étoile mystérieuse) qui occupe une place de choix car il se nourrit de la crise et des catastrophes: tremblements de terre, éruptions volcaniques, raz-de-marée et autres cataclysmes.

En voici quelques exemples, Nicolas Hulot a déclaré que la crise du coronavirus constitue une «sorte d'ultimatum de la nature», et que celle-ci « La nature nous envoie un message, elle nous teste sur notre détermination ».

De son côté, Noël Mamère, dans une tribune publiée par Le Monde, met en cause le fait que « nous portons atteinte au monde sauvage» qui fait que, en détruisant son habitat, nous rapprochons ce monde de nous « au risque de nous transmettre ses virus qui sont pathogènes pour l'homme ». 

Président de l'Association française pour l'information scientifique, qui depuis sa création en 1968 s'est fixée pour mission d'œuvrer pour la science et rationalité, Jean-Paul Krivine déconstruit ces discours du type « je vous l'avais bien dit! ». Comme il le rappelle, la nature n'est ni bienveillante et accueillante, ni au contraire méchante, « elle se contente d'être ». 

Et face à ce virus des plus naturels, c'est bien vers la science et la médecine que se tournent tous les regards, afin que cette pandémie fasse bien moins de victimes que par le passé. « Dans les déclarations de Hulot, il y a un relent de punition divine ».

Complément

Enfin, à propos de personnalités du spectacle et autres, dont Mme Juliette Binoche, qui semblerait être un relais d’hypothèses complotistes, qui ont publié un appel, « Non à un retour à la normale », on lira l’article d’Eugénie Bastié dans Le Figaro.fr du 8 mai 2020, «Au secours, la gauche morale est de retour! »

À l’heure où chacun n’aspire qu’à retrouver les bonheurs simples de l’existence, cet appel à «ne pas retourner à la normale» par des gens qui, de lofts spacieux en plaisirs sophistiqués, n’ont souvent plus idée de la vie commune, a quelque chose de profondément choquant. Quand Hollywood prône la sobriété heureuse, nous sommes bien dans la définition même de la société du spectacle donnée par Guy Debord: «Dans le monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux ».

Mise à jour du 17 mai 2020. On lira avec plaisir à propos des masques Afnor, «ENTRETIEN DES MASQUES: MAIS QUI A PONDU ÇA?!» 

jeudi 7 mai 2020

COVID-19 : Le masque, même fait maison, jouerait un rôle essentiel dans la protection du public, selon des scientifiques


Même de façon faits de façon simple, faits maison, et même moyennement efficaces, les masques semblent jouer un rôle dans la protection du public dans la pandémie COVID-19.

Dès lors la question l'on peut se poser, en dehors du yakafokon habituel et stérile, pourquoi le gouvernement n'encourage-t-il pas clairement le port du masque auprès de l'ensemble de la population ? Le masque semblerait jouer le rôle d'un confinement individuel ...

Voici quelques éléments ci-après qui vous permettront de bien comprendre le rôle essentiel, avec d'autre mesures barrière, joué par le port du masque, y compris le masque fait maison ...

« Porter ou non un masque ? Sortir en public pendant la pandémie de COVID-19 », source communiqué de l’Arizona Sate University du 1er mai 2020.

Beaucoup de personnes restent autant que possible à la maison, évitant les rassemblements de masse et pratiquant la distanciation sociale. Ils n'ont montré aucun symptôme qui indiquerait qu'ils ont le COVID-19. Mais devraient-ils porter un masque lorsqu'ils font ce petit trajet pour aller faire leurs courses ?

Selon une nouvelle étude de l'Arizona State University (ASU), la réponse est oui.

Les personnes peuvent transmettre COVID-19 à d'autres, même s'ils ne se sentent pas malades. Le port d'un masque sur le nez et la bouche peut être efficace pour protéger les autres personnes au cas où le porteur est affecté, mais ne présente pas de symptômes. Si le porteur est en bonne santé, un masque permet également d'éviter qu'il ne soit infecté par d'autres.

Une équipe de professeurs, de chercheurs en postdoc et d'étudiants diplômés de la  School of Mathematical and Statistical Sciences a développé des modèles mathématiques pour le port du masque par la population générale. Ils ont constaté que si la plupart de la population portait systématiquement un masque en public, même des masques faits maison peuvent réduire de manière significative les transmissions communautaires de COVID-19 et diminuer les pics d'hospitalisations et de décès.

Le port d'un masque seul ne fera pas grand-chose pour résoudre la pandémie. Mais lorsqu'il est combiné à d'autres mesures, telles que la distanciation sociale, qui réduisent la transmission, l'étude montre que les masques protègent presque également les porteurs contre la transmission ou l'acquisition d'une infection.

En seulement deux semaines, l'équipe a pu produire une étude publiée dans le Journal of Infectious Disease Modeling intitulée, « To mask or not to mask: Modeling the potential for face mask use by the general public to curtail COVID-19 pandemic » (Porter ou non un masque : Modéliser le potentiel d'utilisation du masque par le grand public pour limiter la pandémie de COVID-19). L'étude a été financée en partie par un financement de la Fondation Simons et de la National Science Foundation.

« Sans symptômes, vous ne savez pas si vous êtes infecté et vous ne savez pas non plus si la personne qui se tient à proximité l'est. En portant un masque, vous vous protégez ainsi que vous protégez les autres », a déclaré Eikenberry. « Plus les personnes portent de masques en public, plus les avantages sont importants pour la communauté en général. »

Les équipements de protection individuelle pour les personnels de santé étant rares, Eikenberry souligne que les masques de type N-95 (ou FFP2) plus efficaces doivent être réservés au personnel médical et à ceux qui sont en première ligne, plutôt qu'au grand public.

L'utilisation de masques par le public est beaucoup plus courante dans de nombreux pays asiatiques, comme la Chine et Taïwan. Aux États-Unis, l'utilisation de masques par le public dans les espaces publics a été controversée, bien que récemment les Centers for Disease Control (CDC) des États-Unis aient commencé à recommander au public de porter des masques en tissu.

La modélisation mathématique a contribué à approfondir la compréhension des mécanismes de transmission et du fardeau de la pandémie de COVID-19 en cours, contribuant ainsi à l'élaboration de politiques de santé publique.

Les chercheurs ont exploré l'impact à l'échelle communautaire de l'utilisation publique des masques sur la dynamique de transmission et le contrôle de la pandémie de COVID-19 en adaptant les cadres de modèles SEIR précédemment développés.

L'équipe a développé un modèle avec deux groupes, qui divise la population totale en ceux qui portent des masques en public tout le temps et ceux qui n'en portent pas. Ils ont examiné l'efficacité et la couverture des masques (quelle fraction de la population porte des masques) comme leurs deux principaux domaines d'intérêt.

Les chercheurs ont découvert que le produit de l'efficacité du masque et du niveau de couverture prédisait fortement l'effet de l'utilisation du masque sur les résultats de la maladie. Les masques en tissu faits maison fonctionnaient mieux lorsqu'un pourcentage élevé de personnes les portaient en public. Ils ont également constaté que retarder l'adoption et l'utilisation généralisée du masque trop longtemps pouvait nuire à son efficacité.

L'équipe a réalisé une étude de cas simulée utilisant les données de mortalité compilées par le Center for Systems Science and Engineering de l'Université John Hopkins du 22 janvier 2020 au 2 avril 2020 pour l'État de New York et de Washington. Les études de cas ont à nouveau montré que l'adoption massive de masques maison, même de mauvaise qualité, présente un avantage positif. Le bénéfice relatif était plus important dans l'État de Washington, où la transmission de référence est moins intense. Mais le potentiel de sauver des vies est encore plus grand sous la dynamique de transmission plus intense dans l'État de New York.

Le scénario hypothétique d'adoption d'un masque suggère que si 80% des personnes portent des masques efficaces modérément (50% efficaces), cela pourrait éviter 17 à 45% des décès prévus sur deux mois à New York.

Les avantages à l'échelle de la communauté sont plus importants lorsque la couverture des masques est aussi universelle que possible (au moins 80% des personnes portent des masques tout le temps en public).

À Washington, où la transmission de référence est beaucoup moins intense, l'adoption à 80% de masques de faible qualité (20% efficaces) pourrait réduire la mortalité de 24 à 65% et les pics de mortalité de 15 à 69%.

Les chercheurs soulignent que les masques ne doivent pas être considérés comme une alternative mais comme un complément à d'autres mesures de contrôle de la santé publique, notamment la distanciation sociale, le lavage constant des mains, l'auto-isolement, etc.

Retarder l'adoption d'un masque peut également être préjudiciable. Même dans les régions ou les États où la propagation du COVID-19 est faible, comme dans les Dakotas, une action agressive précoce qui inclut un grand pourcentage du public portant des masques peut porter ses fruits.

Certains peuvent penser que le port du masque en public est principalement utile pour empêcher les porteurs asymptomatiques de transmettre la maladie. Mais les masques sont précieux à la fois pour le contrôle des sources et la prévention primaire. Ceci est important, car certaines personnes qui se sont auto-isolées pendant des périodes prolongées peuvent raisonnablement croire que les risques d'infection asymptomatique sont très faibles et qu'elles n'ont donc pas besoin de porter un masque si elles sortent en public. Les résultats de cette étude indiquent qu’eux-mêmes et le grand public en bénéficieront encore.

Les personnels des services essentiels, tels que les distributeurs, les services d'urgence, les forces de l'ordre, etc., représentent une catégorie de préoccupation particulière. Ces personnes individuellement face au public peuvent entrer en contact avec des centaines de personnes par jour et en contact relativement étroit, comme les caissières des magasins alimentaires. Ce contact étroit expose probablement les personnels à de nombreux porteurs asymptomatiques, et ils peuvent à leur tour exposer de nombreux membres sensibles du grand public à une transmission potentielle.

Les résultats de cette étude suggèrent que le port du masque par le grand public devrait être mis en œuvre à l'échelle nationale et sans délai, même si la plupart des masques sont faits maison et de relativement faible qualité. Cette mesure pourrait contribuer grandement à contrôler la pandémie de COVID-19, avec le plus grand avantage en conjonction avec d'autres interventions qui réduisent la transmission communautaire, comme la distanciation sociale.

Dans un article de la BBC, il est indiqué,
Des essais sur des masques faits maison ont montré qu'ils peuvent encore réduire considérablement la propagation d'autres infections virales telles que la grippe. Ils peuvent également aider à réduire la dispersion du virus sur les surfaces voisines lorsque les personnes toussent.
Si suffisamment de personnes portent des masques lorsqu'ils s'aventurent en public, cela pourrait avoir un impact dramatique sur la rapidité avec laquelle le coronavirus recommence à se propager, en particulier s'il est combiné avec d'autres mesures telles que la distanciation sociale et le lavage des mains. Une étude publiée par des scientifiques de l'Arizona State University a révélé que si 80% des personnes ne portaient que des masques moyennement efficaces, cela pourrait réduire le nombre de décès à New York de 17 à 45% sur une période de deux mois. Même le port de masques efficaces à seulement 20% pourrait réduire la mortalité de 24 à 65% à Washington et de 2 à 9% à New York, si suffisamment de personnes les portaient.
Pour cet article scientifique, le masque joue un rôle prépondérant, même un masque à faible efficacité, « Impact du port du masque par la population sur l’après confinement lié au Covid-19 », source medrxiv.

Résumé
Le COVID-19, causé par le SRAS-CoV2, est une pandémie mondiale à propagation rapide. Bien que les voies de transmission et la dynamique précises soient inconnues, le SRAS-CoV2 se propage principalement par le biais de gouttelettes respiratoires contagieuses.

Contrairement au SRAS-CoV, l'excrétion virale maximale se produit au début de la maladie, et cela est confirmé par des modèles qui suggèrent que 40 à 80% des événements de transmission se produisent chez des individus pré- et asymptomatiques.

Une stratégie largement discutée pour limiter la transmission du SRAS-CoV2, en particulier des individus présymptomatiques, a été le port du masque au niveau de la population.

La modélisation de la grippe pandémique suggère un certain avantage dans la réduction du nombre total de personnes infectées, même avec 50% d'utilisation de masques.

Le COVID-19 a un taux d'hospitalisation et de mortalité plus élevé que la grippe, et les impacts sur ces paramètres, et de manière critique, à quel moment de la trajectoire pandémique l'utilisation du masque pourrait exercer un bénéfice maximal sont complètement inconnus.

Nous avons utilisé un modèle SIR simplifié pour étudier les effets de l'utilisation d'un masque quasi universel sur le COVID-19 en supposant une efficacité du masque de 8 ou 16%.

Nous avons décidé de modéliser, en particulier, l'impact des masques sur le nombre de patients gravement malades et la mortalité cumulée, car il s'agit de paramètres susceptibles d'avoir les conséquences les plus graves de la pandémie de COVID-19. Alors que l'utilisation du masque avait un avantage relativement mineur sur les taux de soins intensifs et de mortalité lorsque la transmissibilité était élevée, la réduction des décès était spectaculaire à mesure que le R efficace approchait de 1, comme on pouvait s'y attendre après des mesures agressives de distanciation sociale telles qu’un confinement répandu. L'une des principales préoccupations du COVID-19 est son potentiel à submerger les infrastructures de santé, même dans des environnements riches en ressources, avec un tiers des patients hospitalisés nécessitant des soins intensifs.

Nous avons intégré cela dans notre modèle, augmentant les taux de mortalité lorsque les ressources en soins critiques ont été épuisées. Notre modèle simple montre qu'une efficacité modeste des masques pourrait éviter une mortalité importante dans ce scénario. Il est important de noter que les effets sur la mortalité sont devenus hyper-sensibles au port de masque à mesure que le R efficace s'approche de 1, c'est-à-dire près du point de basculement lorsque la trajectoire d'infection devrait revenir à une croissance exponentielle, comme on pouvait s'y attendre après un confinement efficace. Notre modèle suggère que le port de masque pourrait offrir un avantage maximal à mesure que les pays planifient leurs stratégies post-confinement et suggère que le port de masque devrait être inclus dans d'autres modèles plus sophistiqués de la pandémie actuelle. 


Pour être complet sur ce sujet, notons enfin cet éditorial du Figaro.fr, il est rapporté,

Néanmoins, une récente étude scientifique internationale soutient que le masque,s’il est porté par 80% de la population, est plus efficace que le confinement. Faut-il rappeler ce qu’a pu dire le pouvoir de l’inutilité de cette peu coûteuse protection individuelle? La France aurait probablement pu faire l’économie des désastres à venir si une parole, calme et sensée, avait su imposer des idées claires. Mais la cacophonie persiste au cœur du pouvoir. C’est cette confusion intellectuelle que les Français vont payer au prix fort.