Voici
une suite avec «Près de Toulouse. 120 enfants tombés malades à
l'école : ce qu'il s'est passé», source actu.fr
du 18 octobre 2023. Le compte-rendu est un peu surréaliste ...
Les 120 élèves tombés malades à Mondonville en septembre
n'auraient pas été victimes d'une intoxication alimentaire mais
d'un norovirus et d'une autre bactérie.
Quelques
semaines à peine après la rentrée, l’affaire avait fait grand
bruit au groupe scolaire Caroline Aigle de Mondonville
(Haute-Garonne), au
nord-ouest de Toulouse.
De
nombreux enfants avaient subitement été pris de nausées, maux de
ventre et autres vomissements fin septembre 2023. Pas moins de
120 élèves étaient
soudainement tombés malades, selon le décompte des autorités
municipales et sanitaires, quand les parents d’élèves assuraient
plutôt que «la
moitié» des effectifs de
cette grosse école élémentaire (qui compte 350 élèves, NDLR)
étaient touchés.
Suspicion
d’intoxication alimentaire à la cantine
Les
élèves concernés ayant déjeuné le mardi 26 septembre à la
cantine de
l’établissement, la centrale
de restauration qui
fournit les repas avait rapidement été soupçonnée, et une enquête
avait été diligentée par l’ARS, pour suspicion
d’intoxication alimentaire.
Pour les parents d’élèves, le coupable était tout trouvé :
c’était le
poulet, servi ce
jour-là qui, d’après eux, «n’était pas cuit».
Faute de cuisine centrale à Mondonville, les plats arrivent ici en
liaison froide, avant d’être cuits sur place par les agents de la
mairie.
Le
fournisseur des repas mis hors de cause par l’ARS
Vendredi
13 octobre 2023, les différentes parties ont enfin été informées
du résultat de
l’inspection mandatée
par les autorités sanitaires. Dans un mail envoyé aux parents
d’élèves qu’Actu
Toulouse a pu
consulter, la mairie de Mondonville énonce le verdict : «Aucun
agent pathogène [n’a été] retrouvé dans les plats témoins
analysés (poulet, carbonade de bœuf et carottes râpées)».
«La
responsabilité du repas servi est donc écartée au profit d’un
épisode viral sans lien avec la prise de repas», assure de son côté
CRM Rodez,
le prestataire de restauration en question – qui livre de
nombreuses communes de la région, et où aucun cas similaire n’avait
été relevé. La société aveyronnaise soutient : « Aucun agent
bactérien susceptible de pouvoir être associé aux symptômes
présentés par les enfants n’a été retrouvé dans les
échantillons témoins des plats préparés sur la cuisine».
Les
enfants ont contracté un norovirus
Mais si cela ne provient pas du fameux repas pris à la cantine, par
quoi ces quelque 120 enfants ont-ils pu être simultanément
contaminés ?
«Les
résultats de coproculture
d’élèves envoyés au Conseil national de référence des virus
entériques (CNR) pour des analyses plus poussées ont fait ressortir
la présence de norovirus»,
avance la mairie de Mondonville.
Les
norovirus étant l’une des principales causes de gastroentérites
aigües, c’est
donc, selon les autorités, une épidémie
foudroyante qui
aurait subitement rendu malade un tiers à la moitié de l’école.
Dans un premier temps, la mairie a donc avancé aux parents d’élèves
que «la conclusion de l’enquête se porte sur des troubles
digestifs manuportés type
épidémie de gastroentérite».
Un
enfant a aussi contracté une bactérie
Mais
le lendemain, cette même mairie s’est fendue d’un autre mail aux
parents, où elle indique avoir reçu un résultat d’analyse de
coproculture d’un des élèves malades, qui s’avère être
«positif à la
bactérie Campylobacter».
Cette
toxi-infection
alimentaire «n’a
pas été retrouvée dans l’analyse des plats de la cantine»
servis ce jour-là, relève toutefois la mairie, citant toujours
l’ARS, avant de préciser que cette bactérie «peut se diffuser de
manière manuportée».
C’est
quoi, cette bactérie Campylobacter ?
Comme
le
souligne l’Anses
«la campylobactériose
humaine est une
maladie qui se transmet de l’animal à l’Homme le plus souvent
par voie alimentaire
(principalement
volailles, mais aussi bovins, porcins ou eau contaminés), mais
également par contact avec des individus, des animaux ou encore des
carcasses infectés».
Les
cas d’infection sont «souvent corrélés à la consommation d’eau,
de lait cru ou de viandes de volailles contaminés». Générant
diarrhées, vomissements et autres douleurs abdominales, cette
pathologie
contagieuse «se
caractérise par une entérite aiguë causée par une infection
intestinale, dont la guérison est spontanée en quelques jours».
D’où la difficulté de faire une différence avec la gastro.
«Une
co-circulation des deux pathogènes»
D’après les autorités sanitaires, s’il s’agit bien une
toxi-infection alimentaire, la Campylobacter n’aurait donc pas
trouvé sa source dans l’alimentation collective. L’un des élèves
est-il tombé malade en dehors de l’école, avant de contaminer ses
camarades, également touchés par un norovirus ? A-t-il contracté
lors d’un autre repas ? Tant d’hypothèses qui ne pourront sans
doute jamais être confirmées.
«Il
est possible qu’il y ait eu une
co-circulation des deux pathogènes puisque
le norovirus a aussi été retrouvé dans des coprocultures»,
conclut auprès des parents la mairie de Mondonville, citant l’ARS.
«Ils
voulaient étouffer l’affaire», disent les parents
Ces explications laissent dubitatifs nombre de parents de l’école
Caroline Aigle : «Déjà, le comptage des élèves infectés nous
paraît biaisé», souffle une maman. «Mais même s’il n’y avait
eu que 120 enfants touchés, comment peuvent-ils tomber malades tous
en même temps ?»
«Les
informations qui nous ont été communiquées ne sont pas claires, et
on ne saura jamais le fin mot de cette histoire», soupire-t-elle.
Cet autre parent en est persuadé : «Ils voulaient étouffer
l’affaire le plus
rapidement possible, et se sont d’ailleurs bien gardés de
communiquer les conclusions au grand public».
Contactés pour davantage de précisions, l’ARS Occitanie et la
mairie de Mondonville n’ont pas répondu à nos sollicitations.
Commentaire
J’ai
indiqué que «le compte-rendu est un peu surréaliste» et pour
preuve, j’indique ce qui est écrit en début d’article, «Les
120 élèves tombés malades à Mondonville en septembre n'auraient
pas été victimes d'une intoxication alimentaire mais d'un norovirus
et d'une autre bactérie.» C'est très inquiétant !
Décidément, quand on ne veut pas parler d’intoxication alimentaire, tous les moyens
sont bons, quant à l'absence de communication de l'ARS, c'est un classique !
Complément du 19 octobre 2023
De nouveau à l’ordre du jour avec cette information
de O.-F. du 19 octobre 2023, «Une centaine d’élèves tombent
malades en même temps, la piste de l’intoxication alimentaire
écartée.»
Fin
septembre 2023, un tiers des élèves d’une école de Haute-Garonne
ont été pris de nausées, maux de ventre et vomissements. Si la
piste d’une intoxication alimentaire a dans un premier temps été
évoquée, les enfants auraient en fait contracté un norovirus, et,
pour l’un d’entre eux, une bactérie. Il n’y aurait aucun lien
avec le plat servi à la cantine ce jour-là.
Complément du 22 octobre 2023
Les toxi-infections alimentaires collectives à norovirus existent !