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dimanche 27 novembre 2022

La Suède fournit des détails sur les épidémies et les cas de maladies d'origine alimentaire en 2021

«La Suède fournit des détails sur les épidémies et les cas de maladies d'origine alimentaire en 2021», source article de Joe Whitworth paru le 26 novembre 2022 dans Food Safety News, complété par mes soins -aa.

La Suède a noté une augmentation des épidémies et des cas de maladies d'origine alimentaire en 2021, mais les niveaux étaient toujours inférieurs aux données de la pandémie d'avant la COVID-19.

Le nombre de foyers de cas signalés à l'Agence suédoise de l'alimentation (Livsmedelsverket) en 2020 et 2021 a été affecté par les mesures prises pendant la pandémie.

Il y a eu 251 rapports de foyers de cas d'intoxication alimentaire suspectées ou confirmées avec 1 467 personnes malades. Le nombre de signalements et le nombre de cas ont augmenté par rapport aux 160 foyers et 1 314 cas en 2020, mais restent inférieurs à la moyenne historique.

Lorsque plusieurs restrictions liées au coronavirus ont été levées à l'automne 2021, le nombre de cas a augmenté. Seize épidémies majeures se sont produites au cours de cette saison.

Onze personnes ont été hospitalisées dans sept épidémies et une personne est décédée lors d'une épidémie à Campylobacter qui a infecté huit personnes.

Causes des cas d’intoxication alimentaire
Pour 213 rapports et 843 cas, la cause était inconnue. Les bactéries ont été mises en cause pour 26 foyers et 343 cas, suivies des virus dans 12 événements avec 194 cas, et d'autres agents tels que l'histamine ou les lectines dans sept rapports avec 52 cas.

Norovirus a causé le plus grand nombre avec 11 foyers et 189 cas, suivi de Salmonella avec huit foyers et 179 cas. Norovirus a diminué en 2020 mais Salmonella a augmenté.

Listeria était à l'origine de cinq foyers avec 14 cas d’infection et Campylobacter en a causé cinq avec 23 cas. Quatre foyers avec 78 infections étaient dues à E. coli producteurs de shigatoxines (STEC). Cryptosporidium a touché 23 personnes et un foyer à Yersinia enterocolitica en a rendu malade 16 personnes.

Quatre autres épidémies qui ont également eu des cas au cours des années précédentes ont été signalées. Dans une épidémie à Listeria monocytogenes, 17 personnes ont été atteintes depuis 2019 avec une source inconnue. Le tahini et la halva ont rendu malades 41 personnes depuis 2019.

Les catégories d'aliments avec les maladies les plus signalées étaient les légumes avec 210 cas et les fruits de mer tels que les huîtres, les moules et les produits de la pêche avec 151 patients.

Trois foyers de cas à l’histamine étaient liés à du thon d'Asie du Sud-Est et des framboises surgelées de Bosnie étaient à l'origine d'un incident. Une épidémie à Salmonella a été attribuée à des graines germées de luzerne dont les graines provenaient d'Italie et une épidémie causée par Yersinia enterocolitica a été liée à de la laitue iceberg d'Espagne. L'épidémie à Cryptosporidium était due au chou frisé produit en Suède.

Dans 55% des rapports, et pour 41% des cas, la source d'infection était des aliments contaminés dans des installations telles que des restaurants, des cafés ou des cuisines dans les écoles.

Le principal facteur contributif était «infection et/ou mauvaise hygiène du personnel», qui était présent dans 18 des 52 rapports. Cela signifie que les personnes qui ont manipulé des aliments étaient porteuses d'infection ou n'ont pas suivi les bonnes pratiques d'hygiène. Le deuxième facteur le plus courant était «un stockage incorrect en termes de temps et de température», qui a été répertorié dans 15 rapports.

Résultats des inspections
Un autre rapport a révélé que les contrôles alimentaires sont largement revenus à la normale après une baisse due au pic de la pandémie de COVID-19.

Les contrôles des entreprises alimentaires et alimentaires impliquent plusieurs autorités différentes, notamment l'Agence suédoise de l'alimentation, les conseils administratifs des comtés et les autorités de contrôle municipales.

Le nombre d'inspections dans la fabrication, la distribution et les ventes a augmenté après la forte baisse de la pandémie en 2020. Un pourcentage plus élevé d'installations à haut risque ont également été inspectées.

Cependant, il y a des points à améliorer. Par exemple, dans la production primaire, les autorités locales n'ont pas atteint l'objectif de 1 000 contrôles. En 2021, seuls 72% de ces contrôles ont été effectués, contre 78 % l'année précédente. Étant donné que la fréquence des inspections est faible dans la production primaire, il est important que les inspections prévues soient effectivement réalisées, explique Cecilia Svärd, chef du département d'évaluation de l'Agence suédoise de l'alimentation.

Risque que les objectifs ne soient pas atteints
Il existe un plan national de contrôle des aliments, appelé plan national suédois de contrôle de la chaîne alimentaire. Dans le plan d'inspection, il y a des objectifs opérationnels qui, entre autres, indiquent combien d'inspections doivent être effectuées dans certains domaines sélectionnés.

Il est frappant de constater que bon nombre des objectifs opérationnels du plan de contrôle national sont loin d'être atteints. Cela signifie qu'il y a un risque que plusieurs des objectifs ne soient pas atteints en 2022, explique Cecilia Svärd.

Dans le contrôle municipal des aliments, il existe encore de grandes différences dans la fréquence des contrôles et dans la manière dont les lacunes découvertes dans les entreprises alimentaires, les producteurs et les distributeurs sont traitées par les municipalités. Il y a aussi des municipalités qui financent leur inspection alimentaire de la mauvaise façon.

Contrôle alimentaire en Suède
Le contrôle des denrées alimentaires et des entreprises alimentaires est effectué par plusieurs autorités différentes. Il s'agit de l'Agence suédoise de l'alimentation, des administrations des comtés, des autorités de contrôle municipales et de l'Inspection de la défense pour la santé et l'environnement (FIHM). Le contrôle effectué par la FIHM n'est pas signalé dans le rapport.

Commentaire
Le nombre de contrôles et la façon dont ils sont faits semblent un souci constant en Suède, mais au moins, ça a le mérite de la transparence. Signalons qu'environ 70 000 contrôles en sécurité des aliments ont été réalisés en 2021, c’est nettement supérieur à la France.

mercredi 16 novembre 2022

Bilan 2021 des plans de surveillance et plans de contrôle, selon le ministère de l’Agriculture

Le blog est heureux d'avoir des nouvelles de la sécurité des aliments en France, cela faisait un certain bail que l'on attendait des informations. Les voilà donc sous la forme de la «Surveillance sanitaire des denrées animales et végétales et des aliments pour animaux. Bilan 2021 des plans de surveillance et plans de contrôle», source ministère de l’Agriculture du 16 novembre 2022. Le bilan 2021 complet est ici.
En bref
En 2021, 21 plans ont été mis en œuvre (dont six étaient des plans programmés initialement pour la campagne 2020 mais reportés sur 2021 suite à la crise sanitaire Covid) selon une programmation basée sur une analyse règlementaire et une analyse de risque au niveau national. Ces 21 plans ont conduit à 57 703 prélèvements et ont révélé 380 non-conformités, soit 0,66%.

Le blog vous propose une petite sélection de ces plans de surveillance.

Bilan de la surveillance de la contamination du thon et de poissons d’autres familles présentant un risque histaminique par l’histamine et cinq amines biogènes au stade de la distribution
Sur les 314 échantillons, pour lesquels les résultats ont pu être exploités, 304 étaient conformes. Le taux de non-conformité du thon et des poissons d’autres familles présentant un risque histaminique est donc estimé à 3,18%.

Mais selon le ministère de l’Agriculture,
Le bilan de ce plan est plutôt satisfaisant, avec un taux de conformité des produits de la pêche au critère réglementaire relatif à l’histamine qui est de 96,5%.
A noter que c’est cependant le taux de conformité le plus bas relevé depuis plus de 6 ans. Les taux de non-conformités sont compris entre 1,8% en 2017 et 3,5% en 2021.

Comprenne qui pourra de se satisfaire d’un taux de non-conformié le plus élevé depuis 2017.

Bilan de la surveillance de la contamination des mollusques bivalves par les phycotoxines au stade de la distribution
Sur les 434 échantillons pour lesquels les résultats ont pu être exploités, un dépassement de seuil réglementaire en toxines lipophiles du groupe de l’acide okadaïque (AO + DTXs + PTXs) sur des moules originaires d’Espagne a été détecté. Le taux de non-conformité des mollusques bivalves est donc estimé à 0,23%. L’échantillon non conforme pour les phycotoxines lipophiles a été prélevé au mois de septembre.

Bilan de la surveillance de la contamination des produits de la pêche et crustacés cuits par Listeria monocytogenes au stade de la distribution
Sur les 405 échantillons prélevés de produits de la pêche fumés et crustacés cuits et dont le résultat a pu être exploité, 8 échantillons de saumons et truite fumés étaient contaminés par L. monocytogenes. Aucun échantillon de crevettes cuites ne s’est avéré contaminé. Pour l’année 2021, le taux de contamination des produits de la pêche fumés et crustacés cuits par L. monocytogenes est donc estimé à 1,98%
Pour autant, cette surveillance ne réflète pas ce qui se passe sur le terrain car la Mission des urgences sanitaires a recensé 124 alertes sur 796 alertes nationales en 2021 portaient sur des produits de la pêche et mollusques bivalves vivants.
Sur ces 124 alertes, 23% correspondaient à des alertes Listeria monocytogenes (soit 29 alertes).

A titre comparatif , il y aurait un petit mieux au niveau des alertes nationales, mais il y en a tant ...

- En 2020, 158 alertes portant sur des produits de la pêche et des mollusques bivalves vivants sur 680 alertes nationales ont été enregistrées. Sur ces 158 alertes, 14% concernaient des alertes Listeria monocytogenes.
- En 2019, 228 alertes sur 1 032 alertes nationales portant sur des produits de la pêche et des mollusques bivalves vivants ont été enregistrées. Sur ces 228 alertes, 12% concernaient des alertes Listeria monocytogenes.
- En 2018, 255 alertes portant sur des produits de la pêche et des mollusques bivalves vivants sur 1 273 alertes nationales ont été enregistrées. Sur ces 255 alertes, dont 23% concernaient des alertes Listeria monocytogenes.

Bilan de la surveillance de la contamination des coquillages par Escherichia coli au stade de la distribution
Le niveau de conformité relevé en 2021 est légèrement inférieur à celui observé lors des années précédentes, à savoir 93,06% en 2019, 93,8 % en 2017, et 97,5 % en 2016 sur mollusques bivalves et coquillages de groupe 1.

Mais comme nous le dit le bilan, «à titre d’information, la Mission des urgences sanitaires a recensé, en 2021, toutes origines d’alertes confondues (autocontrôles, plans de surveillance et plans de contrôle…), 48 alertes nationales correspondantes à des non-conformités à Escherichia coli sur des produits de la pêche et assimilés (64 alertes nationales toutes catégories de produits confondues).»

C’est nettement supérieur aux années précédentes.

Bilan de la surveillance de la contamination des viandes hachées de bœuf par Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC) au stade de la distribution
Au cours du plan de surveillance 2021 relatif à la contamination par des souches STEC des viandes hachées au stade de la distribution, 579 prélèvements de viandes hachées ont été analysés. Parmi eux, trois souches STEC hautement pathogènes ont été isolées : le taux de contamination par des souches STEC hautement pathogènes dans les viandes hachées prélevées à la distribution obtenue en 2021 est bas et comparable aux taux retrouvés lors de plans de surveillances déployés précédemment au même stade de la chaîne alimentaire.

Il est étonnant que l’on ne retrouve pas cela au niveau des rappels de viande hachée bovine.

Bilan de l’exploration de la contamination par Campylobacter des foies de bovins adultes à l’abattoir
Ce plan exploratoire met en évidence la présence de Campylobacter (31,2%) sur la surface des foies de bovins adultes à l’abattoir ce qui pourrait traduire une contamination de ces foies au moment de l’abattage et possiblement au stade de l’éviscération.

Le plan de surveillance (DGAL/SDSSA/2018-920) réalisé en 2018 sur le foie de veau à la distribution (n=330) avait mis en évidence la présence de Campylobacter pour 46,1% des foies analysés, ce qui est supérieur à ce qui a été observé chez le foie de bovin adulte pour ce plan exploratoire.

En 2016, une étude réalisée dans un abattoir de bovin en France avait mis en évidence que la prévalence de Campylobacter dans le contenu intestinal était plus élevée chez les veaux (99,4%) que chez les bovins adultes (40,6%) (Thépault et al., 2018). Cette situation pourrait se traduire par un risque de contamination du foie de veau par Campylobacter plus élevé à l’abattoir et rappelle l’importance des mesures de maîtrise de l’hygiène à l’abattoir.

Bilan de la surveillance de la contamination par les staphylocoques à coagulase positive des charcuteries sèches prétranchées et présentées à la vente à température ambiante à la distribution
L’ensemble des prélèvements réalisés et exploitable présente moins de 1000 ufc/g de staphylocoques à coagulase positive (216 échantillons avec une contamination ≤ 10 ou 100 ufc/g et deux échantillons avec une contamination <1000 ufc/g).

En parallèle, l'exploration relative à la mesure de l’activité de l’eau montre que 55% des jambons tranchés et préemballés conservés à température ambiante mis sur le marché présentent une Aw > 0,89. Ces valeurs d'Aw associées à une conservation à température ambiante constituent des conditions favorables au développement des staphylocoques à coagulase positive: ces résultats doivent donc conduire les opérateurs de la distribution, en lien avec leur responsabilité en application de l'arrêté du 21 décembre 2009, à une vigilance particulière et à obtenir de la part de leurs fournisseurs des garanties quant aux mesures de maîtrise de ce danger microbiologique.

Bref, il y a du boulot en perspective dans les entreprises alimentaires  ...

Bilan de la surveillance de la contamination par Salmonella spp. des saucissons secs et chorizos de porcs au stade de la distribution
Ce plan de surveillance est le premier plan de surveillance de la contamination des saucissons secs de porc par Salmonella spp. au stade de la distribution en France. A titre d'information, la Mission des urgences sanitaires a recensé, en 2021, toutes origines d'alertes confondues (autocontrôles, plans de surveillance et plans de contrôle…), 6 alertes nationales en lien avec la détection de Salmonella spp sur des saucissons secs et chorizos de porc (28 alertes nationales portant sur des produits à base de viande de boucherie). En 2021, 3 clusters ont été investigués dans lesquels des cas humains indiquaient avoir consommé du saucisson sec. Le taux de non-conformité à la distribution est inférieur aux taux préalablement relevés lors des plans à la production des années antérieures.

La présence de Salmonella spp. des saucissons secs et chorizos de porcs au stade de la distribution est très présente dans les avis de rappels en 2022.

Bilan du contrôle des résidus de produits phytopharmaceutiques en production primaire végétale
Sur les 826 prélèvements réalisés dans le cadre des contrôles de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques durant l’année 2021, l'analyse des résidus met en évidence une non-conformité dans 50 échantillons, soit 6,05% du total. Pour mémoire, ce ratio était de 8,2% en 2020, 6,8% en 2019, 4,4 % en 2018, et 3,8% en 2017

mardi 8 novembre 2022

La Nouvelle-Zélande fournit des données sur les infections et les foyers de cas d’origine alimentaire pour 2021

«La Nouvelle-Zélande fournit des données sur les infections et les foyers de cas d’origine alimentaire pour 2021», source article de Joe Whitworth paru le 8 novembre 2022 dans Food Safety News.

La Nouvelle-Zélande a rapporté des données 2021 (rapport de 130 pages) sur les infections d'origine alimentaire et les épidémies pour 2021, les statistiques étant toujours affectées par le coronavirus.

En 2021, la pandémie de la COVID-19 et les mesures de santé publique prises pour contrôler la propagation de la maladie ont continué d'avoir un impact sur les taux de notification des maladies d'origine alimentaire. Le nombre de cas d'infection à Campylobacter, Salmonella, E. coli et Yersinia a augmenté à partir de 2020, tandis que les cas à Cryptosporidium, au virus de l'hépatite A et à Listeria ont diminué.

EpiSurv et la base de données du ministère de la Santé sur les hospitalisations sont distinctes et l'hospitalisation peut avoir lieu sans que des cas soient répertoriés dans EpiSurv, le système de surveillance des maladies à déclaration obligatoire.

Les taux de campylobactériose sont revenus à un niveau supérieur à celui de 2020 mais inférieurs à la moyenne de 2017 à 2019. Pour la première fois en plus de 15 ans, il n'y a eu aucune épidémie due au lait cru.

Données sur Campylobacter et Salmonella
Au total, 5 729 cas de Campylobacter ont été signalés, dont 4 292 d'origine alimentaire et 846 hospitalisations.

Le taux de notification le plus élevé selon l'âge pour la campylobactériose était chez les enfants âgés de 0 à 4 ans. Le taux d'hospitalisation le plus élevé concernait le groupe d'âge des 70 ans et plus.

Il y a eu 12 notifications de foyers de cas dans EpiSurv avec 32 malades et cinq ayant de la nourriture comme mode de transmission possible. New Zealand Food Safety a enquêté sur trois autres foyers. Deux ont signalé du pâté de poulet comme source présumée et un était lié à de l'agneau frit.

Dans l'ensemble, 714 cas d’infection à Salmonella ont été enregistrées, dont 443 d'origine alimentaire et 217 hospitalisations. Les taux de signalement et d'admission à l'hôpital étaient les plus élevés chez les enfants du groupe des 0 à 4 ans.

Les isolats de 660 cas ont révélé que Salmonella Typhimurium et Enteritidis étaient les principaux sérotypes. D'autres couramment signalés étaient Salmonella Bovismorbificans, Brandenburg et Saintpaul.

Cinq foyers ont inclus 90 cas et 18 personnes ont dû être hospitalisées. Une éclosion à Salmonella Enteritidis avec 46 cas était liée à la volaille tandis qu'une autre avec 28 patients a été attribuée à des germes de luzerne et de radis. Il y a eu deux petites épidémies à Salmonella Typhimurium et une épidémie à Salmonella Weltevreden par du poulet insuffisamment cuit.

E. coli et Listeria
Au total, 913 cas d’infection à E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) ont été signalés, dont 364 d'origine alimentaire et 43 hospitalisations.

Sur 626 isolats typés, 182 étaient E. coli O157:H7 et 443 étaient des non-O157. Comme au cours des trois années précédentes, les sérotypes non O157 les plus fréquemment typés étaient E. coli O26:H11 et E. coli O128:H2.

Les taux de notification d'infection à STEC et d'admission à l'hôpital étaient les plus élevés pour le groupe d'âge de 0 à 4 ans, suivi de ceux de plus de 70 ans. Il y a eu une éclosion avec deux cas.

Dans EpiSurv, 16 cas ont été signalés comme ayant développé un syndrome hémolytique et urémique (SHU). Les sérotypes associés étaient O157:H7 et O26:H11. Il y a également eu 40 admissions à l'hôpital enregistrées en 2021. Les taux les plus élevés de cas d'hospitalisation dus au SHU concernaient les enfants de 0 à 4 ans.

En 2021, 32 cas de listériose ont été signalés dans EpiSurv, avec quatre décès et 31 hospitalisations. Sur 38 admissions à l'hôpital, 19 avaient la listériose comme diagnostic principal. Les taux de notification et d'hospitalisation étaient les plus élevés chez les personnes de plus de 70 ans.

Une éclosion a inclus quatre patients et un décès. Une enquête a identifié de la viande cuite prête à consommer achetée dans un supermarché comme source possible. Le séquençage du génome entier d'échantillons de produits non ouverts et de l'environnement de transformation d'un producteur ont montré une association étroite avec les isolats des cas. La contamination provient de la Rai Bacon Company de Pestell.

Autres agents et éclosions
Un cas d'empoisonnement à la ciguatera a été rapporté dans EpiSurv. Cette personne avait consommé du poisson tropical. Il y avait également deux admissions à l'hôpital dans la base de données du ministère de la Santé. Trois cas d'empoisonnement aux coquillages toxiques ont été signalés dans EpiSurv et il y a eu quatre hospitalisations.

Six cas d'intoxication à l'histamine (scombroïdes) ont été enregistrés dans EpiSurv et il y a eu 10 hospitalisations. Une épidémie liée à une soupe au thon fermenté et au maquereau a rendu deux personnes malades.

Deux éclosions à Vibrio parahaemolyticus ont impliqué 28 cas et huit hospitalisations. L'une était liée à des moules crues et l'autre à des huîtres crues. Trois autres foyers de cas suspects ont fait l'objet d'une enquête par la New Zealand Food Safety.

Au total, 27 cas à Clostridium perfringens liés à une éclosion ont été enregistrés. Une dizaine de cas qui ont fourni des informations avaient mangé un repas de corned-beef. Un examen des processus de cuisine a révélé que la solution de bouillon de viande conservée lors de la cuisson du corned-beef et utilisée pour faire de la sauce deux jours plus tard n'avait probablement pas été refroidie suffisamment rapidement.

Il y a eu huit éclosions de cryptosporidiose avec 44 cas et deux hospitalisations. Deux avaient consommé du lait cru comme mode de transmission possible. Dans les deux éclosions, plusieurs ménages ont consommé du lait du même fournisseur au cours de la même période. Le sous-type identifié dans les deux foyers comme un type de Cryptosporidium parvum couramment associé aux bovins.

Six éclosions à norovirus avec 171 cas et deux hospitalisations ont été rapportées à des aliments ou un manipulateur d'aliments comme mode de transmission possible. Celles-ci impliquaient des huîtres crues, des poitrines de poulet et des aliments pour barbecue.

Quatre foyers de cas à Yersinia ont touché 29 personnes. L'un était lié au lait cru ou à l'eau potable non traitée et un autre au bacon consommé après la date de péremption.

La New Zealand Food Safety a enquêté sur cinq cas possibles d'intoxication à Bacillus cereus associés à un exploitant de la restauration commerciale. Des problèmes de maîtrise de la température ont été identifiés comme un facteur contributif.

vendredi 4 novembre 2022

Allemagne : Une nouvelle baisse des foyers de cas d’intoxication alimentaire a été enregistrée en 2021

Une curiosité en «Allemagne : Une nouvelle baisse des foyers de cas d’intoxication alimentaire a été enregistrée en 2021», source article de Joe Whitworth paru le 4 novembre 2022 dans Food Safety News.

Le nombre de foyers de cas d’intoxication alimentaire signalées en Allemagne a continué de baisser, selon les dernières données.

En 2021, le Robert Koch-Institut (RKI) et l'Office fédéral de la protection des consommateurs et de la sécurité alimentaire (BVL) ont reçu un peu moins de déclarations de foyers de cas d’intoxication alimentaire avec 168 contre 193 l'année précédente.

Au moins 1 179 cas, au moins 196 hospitalisations et deux décès étaient liés aux foyers de cas d’intoxication alimentaire. Les foyers de cas d’intoxication alimentaire causés par le pathogène Campylobacter spp. ont représenté 38%. Salmonella a représenté 36% des foyers. Les autres athogènes et agents de foyers de cas étaient norovirus (7%), Bacillus cereus (4%), le virus de l'hépatite A (2%), Listeria monocytogenes (2%), Clostridium perfringens (2%), Yersinia enterocolitica (1%), Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC) (1%), Clostridium botulinum (1%), Cronobacter sakazakii (1%), histamine (1 %), Shigella spp. (1%) et Staphylococcus aureus (1%). Dans sept foyers, l'agent pathogène ou l'agent causal est resté inconnu.

Dix-neuf des 22 foyers de cas d’intoxication alimentaire avec plus de cinq patients ont été causées par Salmonella.

Exemples de foyers de cas d’intoxication alimentaire
Par rapport à avant le début de la pandémie de COVID-19, le nombre de foyers de cas d’intoxication alimentaire signalés a diminué de moitié. Cela est dû à plusieurs éléments, notamment les mesures prises pour contenir le coronavirus, la réduction des déplacements et de meilleures mesures d'hygiène, ont déclaré RKI et BVL.

Sur 21 foyers de cas d’intoxication alimentaire dites à haute preuve, dues à un lien entre la maladie et l'alimentation, six ont été causées par Bacillus cereus avec 105 cas. Six étaient également dus à Salmonella avec 210 patients et 67 hospitalisations.

Une éclosion à Campylobacter a affecté 39 personnes, deux personnes ont été malades dans une éclosion à Listeria et ainsi qu’à Clostridium botulinum, et l'histamine a rendu malades 13 personnes.

Une éclosion à Cronobacter sakazakii a impliqué quatre bébés et un décès dans un hôpital. Il était lié aux préparations pour nourrissons à base de probiotiques mélangés à l'hôpital.

La plus grande épidémie avec 98 cas a été causée par norovirus et liée à de la laitue contaminée. On pense que l’aliment avait été contaminée par une personne malade.

La deuxième plus importante épidémie a touché 93 personnes et était dû à Bacillus cereus. C’était lié à la consommation de riz avec des légumes dans plusieurs garderies. Ces emplacements étaient approvisionnés par la même société de restauration. Une enquête a révélé qu'un refroidissement insuffisant et des conditions de stockage incorrectes du riz cuit avec des légumes pourraient en être la cause.

La troisième plus importante épidémie a causé 82 cas et 30 hospitalisations et faisait partie d'une épidémie dans plusieurs pays à Salmonella Braenderup liée aux melons Galia du Honduras.

Un décès dans une éclosion à Listeria
Sept des éclosions à haute preuve se sont produites dans des maisons privées et trois ont été tracées vers des établissements de restauration rapide ou de plats à emporter.

Les facteurs contributifs comprenaient le non-respect des conditions de durée et de température de stockage, un refroidissement ou un traitement thermique insuffisant, une contamination croisée, un employé infecté ou un ingrédient contaminé.

Sur les 147 foyers de cas d’intoxication alimentaire à faible preuve, 63 ont été causées par Campylobacter avec 175 cas. Dix-neuf foyers avec 61 cas liés à Salmonella Enteritidis, 18 foyers avec 97 patients par Salmonella Typhimurium et 11 foyers avec 147 cas d’infection par d'autres types de Salmonella.

Treize patients et un décès ont été enregistrés dans trois foyers à Listeria. Deux foyers de cas à STEC ont affectés six personnes et deux foyers à Yersinia enterocolitica ont affectés quatre personnes. Le virus de l’hépatite A a été lié à quatre foyers avec un total de 11 cas.

NB : Le texte de l’image signifie Rapport national conjoint du BVL et du RKI sur les foyers de maladies d'origine alimentaire en Allemagne en 2021.

jeudi 3 novembre 2022

Reprise de la consommation d'antibiotiques en France en 2021

«La France encore trop consommatrice d’antibiotiques», selon Santé publique France du 3 novembre 2022.

Santé publique France publie les données de consommation d’antibiotiques pour l’année 2021. Environ 700 prescriptions d’antibiotiques pour 1 000 habitants ont été réalisées au cours de l’année (hors hospitalisation).

Ce rapport montre l’importance de l’utilisation prudente et à bon escient des antibiotiques et souligne le risque de développement de bactéries résistantes aux antibiotiques, appelé antibiorésistance, accéléré par l’utilisation des antibiotiques. A quelques jours de la Semaine mondiale pour un bon usage des antibiotiques qui se déroulera du 18 au 24 novembre, Santé publique France, le ministère de la Santé et de la Prévention et l’Assurance Maladie ont lancé une campagne de prévention «Les antibiotiques : bien se soigner, c'est d'abord bien les utiliser» dans l’objectif de sensibiliser à leur utilisation à bon escient et de participer à la réduction de leur consommation en population générale.

Un presque retour à la normale
Malgré une baisse continue depuis 10 ans de la consommation d’antibiotiques en ville, la France reste le 4ème pays européen le plus consommateur derrière la Grèce, la Roumanie et la Bulgarie

Après une baisse accélérée des prescriptions d’antibiotiques en 2020, concomitante aux mesures de gestion de l’épidémie de COVID-19 (confinements, adoption de gestes barrière, baisse des consultations médicales), l’année 2021 s’est accompagnée d’une reprise des infections hivernales courantes, des consultations médicales et des prescriptions d’antibiotiques, particulièrement au dernier trimestre.

En 2021 :
- Environ 80% des prescriptions d’antibiotiques s’est faite en soins de ville, comme habituellement, avec un pic en fin d’année dû aux retours des infections hivernales.
- L’évolution la plus importante des prescriptions d’antibiotiques est observée chez les enfants âgés de 0 à 4 ans : elles ont augmenté pour revenir quasiment au même niveau qu’en 2019, avant la pandémie de COVID-19.
- En Ehpad et chez les personnes âgées de 80 ans et plus en ville, la baisse s’est poursuivie en 2021.

En 2019
- En santé humaine, 93 % des antibiotiques sont dispensés en médecine de ville et 7% en établissements de santé ; parmi ceux dispensés en ville, 15% relèvent d’une prescription hospitalière.
- La consommation d’antibiotiques amorce une lente diminution en établissement de santé (-9,6% depuis 2015 exprimée en DDJ ou doses définies journalières). Elle baisse de 18% de 2009 à 2019 en secteur de ville lorsqu’elle est exprimée en nombre de prescriptions.

En 2020
- Forte diminution de la consommation d’antibiotiques dans le secteur de ville. Cette baisse est, dans une large mesure, imputable à la pandémie de COVID‑19.
- Les circonstances exceptionnelles de l’année 2020 ont entraîné une diminution de la consommation plus importante que toutes les baisses cumulées des dix dernières années.
- Exprimée en nombre de DDJ pour 1 000 habitants et par jour, la consommation s’est établie à 18,1DDJ/pour 1 000 habitants et par jour en 2020, soit une baisse de 17% par rapport aux résultats attendus.
- Exprimée en nombre de prescriptions pour 1 000 habitants et par jour, la consommation s’est fixée en 2020 à 1,82 prescription pour 1 000 habitants et par jour, soit une baisse de 18% par rapport aux résultats attendus.

Commentaire
Je m'étonne que l'on s'étonne de cette augmentation..

vendredi 21 octobre 2022

Syndrome hémolytique et urémique pédiatrique en France : chiffres clés 2021, selon Santé publique France

«Syndrome hémolytique et urémique pédiatrique en France : chiffres clés 2021», source Santé publique France.
A côté de ce document, il existe un second document de Santé publique de France, «Surveillance du syndrome hémolytique et urémique post-diarrhéique chez l’enfant de moins de 15 ans en France en 2021». Ci-après, il n'est question que du premier document.

Santé publique France publie ses données annuelles de surveillance concernant les syndromes hémolytiques et urémique chez les enfants de moins de 15 ans en France, également disponibles en open-data sur Géodes. En 2021, une légère baisse du nombre de cas est observée.

Le syndrome hémolytique et urémique (SHU) est une complication principalement rénale des infections à Escherichia coli (E. coli) producteurs de Shiga-toxines (STEC) dont la transmission peut se faire par les aliments, un environnement contaminé, une transmission de personne à personne… Rare, mais grave, il touche surtout le jeune enfant. Avant d’évoluer vers un SHU, ces infections sont responsables de douleurs abdominales accompagnées de diarrhées glairo-sanglantes ou, plus rarement, de diarrhées simples. Chaque année, entre 100 et 160 cas de SHU pédiatriques sont notifiés à Santé publique France.

SHU pédiatrique : chiffres clés 2021
- 128 cas de SHU pédiatriques notifiés
- L’incidence observée en 2021 est la plus faible depuis 2017 : 1,12 cas/100 000 enfants <15 ans)
- Incidence plus élevée chez les enfants de moins de 3 ans (4,30 cas/100 000 enfants)
- Taux d’incidences les plus élevés observés en Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes
- Le sérogroupe O26 reste le plus fréquent en France représentant 35,1% des cas confirmés.
- Survenue d’une toxi-infection alimentaire collective (TIAC) en milieu scolaire du à STEC O157 et liée à la consommation de concombres crus en salade. Au total, 35 cas d’infection dont huit cas confirmés à STEC O157 (deux SHU) ont été liés à cette TIAC. Il s’agit de la première épidémie en France liée à la consommation de végétaux permettant de documenter une contamination dans l’aliment suspect.

Mesures de prévention pour éviter la transmission de la bactérie E. coli responsable du SHU
Les bactéries E. coli responsables du SHU sont présentes dans les intestins de nombreux animaux ruminants (vaches, veaux, chèvres, moutons, etc.) et sont éliminées par les excréments qui peuvent alors contaminer l’environnement (eaux, fumiers, sols) et les aliments. Ces bactéries supportent bien le froid (survie dans un réfrigérateur ou congélateur), mais sont détruites par la cuisson à cœur.

Quelques conseils simples pour limiter les risques de transmission
En cuisine
- Le lavage des mains doit être systématique avant la préparation des repas ;
- Les viandes, et surtout la viande hachée de bœuf, mais aussi les préparations à base de viande hachée, doivent être bien cuites à cœur pour atteindre 70°C (et non pas rosées ou saignantes) ;
- Le lait cru, les fromages à base de lait cru et les produits laitiers fabriqués à partir de lait cru ne doivent pas être consommés par les enfants de moins de 5 ans (préférez les fromages à pâte pressée cuite (type Emmental, Comté, gruyère, Beaufort), les fromages fondus à tartiner et les fromages au lait pasteurisé) ;
- Les préparations à base de farine (pizza/pâte à cookies/gâteau/tarte/crêpe...) ne doivent pas être consommées crues ou peu cuites ;
- Les légumes, la salade, les fruits et les herbes aromatiques, en particulier ceux qui vont être consommés crus doivent être soigneusement lavés avant consommation, après épluchage le cas échéant ;
- Les aliments crus doivent être conservés séparément des aliments cuits ou prêts à être consommés ;
- Les plats cuisinés et les restes alimentaires doivent être rapidement mis au réfrigérateur et suffisamment réchauffés avant consommation ;
- Les ustensiles de cuisine (surtout lorsqu’ils ont été en contact au préalable avec des aliments crus tels que la viande ou les fromages), ainsi que les plans de travail, doivent être soigneusement lavés pour éviter un risque de contamination croisée.

Lors des activités et loisirs
- Les enfants ne doivent pas boire d’eau non traitée (eau de puits, rivière, torrent, etc.) et éviter d’en avaler lors de baignades (lac, rivière, étang, etc.) ;
- Il faut éviter le contact des très jeunes enfants (moins de 5 ans) avec les vaches, veaux, moutons, chèvres, etc., et leur environnement ; en cas de contact avec ces animaux le lavage des mains (eau et savon) doit être systématique avant que l’enfant ne porte ses doigts à sa bouche.

Commentaire
Santé publique France rapporte «Les viandes, et surtout la viande hachée de bœuf, mais aussi les préparations à base de viande hachée, doivent être bien cuites à cœur pour atteindre 70°C (et non pas rosées ou saignantes)». On progresse lentement mais on progresse à propos de la cuisson des steaks hachés, finis les couleurs, et bienvenue à la température de cuisson !

L’Anses indique «cuire à cœur (70°C) les viandes hachées et les produits à base de viande hachée.» Ce n’est pas tout à fait la même chose, mais on avance ...
Pour l’instant le thermomètre alimentaire est toujours absent des recommandations, mais un jour peut-être, qui sait ?

Autre observation liée à lecture d’un article récent paru dans les Archives de pédiatrie, «Épidémie de syndrome hémolytique et urémique de présentation clinique inhabituellement sévère causée par Escherichia coli O26:H11 producteur de shigatoxines en France».
Dans leur conclusion, les auteurs notent,

Enfin, il est important de souligner que malgré les mesures préventives dans le secteur de la viande et du lait mises en place par les autorités françaises, le nombre de cas de SHU à STEC a augmenté de 50% au cours des 10 dernières années (109 cas en 2009, 169 cas en 2019). Ces tendances soulignent que la communication et la diffusion des mesures de prévention du SHU à STEC restent plus que jamais d'actualité. 

Effectivement, il y a une baisse en 2021, mais pas de quoi pavoiser quand on songe à ce que sera 2022 avec les trop nombreux cas de SHU en relation avec la consommation de pizzas Fraîch’Up de la marque Buitoni (voir le point au 28 mars 2022 par Santé publique France).

Complément
Je n'ai rien à ajouter à ce que dit Joe WhitworthLes cas de SHU sont en baisse en France en 2021. Il est juste de dire qu'ils remonteront en 2022.
Mise à jour du 26 octobre 2022
On lira l'article de Joe Whitworth dans Food Safety News, «France reports fewest HUS cases since 2017» (La France rapporte le moins de cas de SHU depuis 2017). 

mardi 18 octobre 2022

De la quiétude suisse en sécurité des aliments. Publication 2021 des mises en garde publiques et rappels de produits

L’Office féféral de la sécur
ité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) de Suisse nous propose son «Rapport 2021 : mises en garde publiques et rappels de produits concernant les aliments qui doivent être retirés du marché pour des raisons de protection de la santé». 

La statistique annuelle de l'OSAV pour 2021 concernant les rappels de produits à l'échelle nationale, les mises en garde publiques ainsi que la collaboration avec le système européen d'alerte rapide RASFF a été publiée.

Un nouveau flyer présente, en plus des chiffres actuels, la collaboration entre les différents services (entreprises, cantons et Confédération), y compris le système européen d'alerte rapide - Rapid Alert System for Food and Feed (RASFF).

Rappels
Lorsqu’une entreprise suisse a distribué à des consommateurs un produit (denrée alimentaire ou objet usuel) dangereux pour la santé ou qui n’est pas sûr, elle est tenue de le retirer immédiatement du marché et de procéder à un rappel. Elle doit aussi en informer l’autorité cantonale compétente en matière d’exécution des denrées alimentaires, laquelle informe à son tour l’OSAV. Un rappel peut par exemple prendre la forme d’une affiche sur le point de vente ou d’un autre support approprié. Le document sera également publié sur le site internet de l’OSAV ainsi que sur l’application RecallSwiss.

Mise en garde publique
Si un produit dangereux pour la santé a été distribué à des consommateurs, l’OSAV décide, en concertation avec l’autorité d’exécution cantonale compétente, s’il y a lieu d’émettre une mise en garde publique par le biais d’un communiqué de presse. De plus, la mise en garde publique fait l’objet d’un message sur Tweeter et elle est publiée sur le site internet de l’OSAV ainsi que sur l’application RecallSwiss. Une mise en garde publique publiée par l’OSAV ne dispense pas l’entreprise de son obligation de lancer un rappel.

Pour les rappels de produits à l'échelle nationale et les mises en garde publiques, les chiffres sont respectivement de 61 et 18 pour les denrées alimentaires.
Pour les objets usuels, les chiffres sont respectivement de 13 et 2.

En 2021, la plupart des mises en garde publiques ou des rappels de denrées alimentaires publiés par l’OSAV concernaient des microorganismes pathogènes. Les bactéries détectées comprenaient des listérias (9), des STEC (2) et des salmonelles (6). Les contaminations biologiques constituaient la deuxième raison la plus fréquente pour ces publications : 15 notifications sont dues à des dépassements de la limite maximale de tétrahydrocannabinol (THC). Le grand nombre de rappels s’explique notamment par une campagne des autorités cantonales d’exécution sur les produits contenant du CBD. Différentes denrées alimentaires contenant du cannabis ou des extraits de cannabis et destinées à la consommation ont été analysées et contrôlées, en particulier quant au respect des valeurs maximales de THC et à la présence d’allégations thérapeutiques non autorisées pour le CBD.

Les rappels d’objets usuels concernaient le plus souvent les risques d’ingestion et d’étouffement suite au détachement de petites pièces et la migration de substances avec transmission de substances chimiques du produit à la peau, par exemple. L’OSAV a publié une mise en garde publique dans deux cas en raison de la migration de substances dangereuses pour la santé.

RASFF
Depuis 2016, on constate une légère augmentation des cas notifiés dans toute l’Europe via le système RASFF. Elle se reflète aussi dans le nombre de cas concernant la Suisse ou que la Suisse a elle-même notifié au système (pays émetteur).

- 315 notifications ont concerné la Suisse
- 67 notifications ont émises par la Suisse
- 12 notifications avaient pour origine la Suisse

La Suisse peut être impliquée dans une notification de trois façons :
- Les produits font l’objet d’une notification RASFF lorsqu’ils sont dangereux pour la santé ou qu’ils ne sont pas sûrs, et qu’ils ont été distribués en Suisse.
- La Suisse émet une notification lorsqu’un autocontrôle dans une entreprise, un contrôle effectué par les autorités cantonales d’exécution ou un contrôle à l’importation met en évidence qu’un produit présente un danger pour la santé.
- La Suisse est indiquée comme pays d’origine si le produit provient de Suisse. Les trois catégories ne s’excluent pas mutuellement. Une notification du système RASFF ne déclenche pas nécessairement la publication d’une mise en garde publique ou d’un rappel, par exemple lorsque le produit n’a pas encore été distribué aux consommateurs, que la date de péremption du produit est déjà dépassée ou que la marchandise n’a pas encore quitté l’entrepôt.

Oxyde d’éthylène
En 2021, un nombre accru de notifications liées aux résidus de pesticides a été enregistré dans le système RASFF. En Suisse, 131 produits ont ainsi été concernés. Le principal pesticide mis en évidence était l’oxyde d’éthylène, avec 107 notifications.

Matériaux et objets contenant du bambou non autorisé
Dans le cadre de la campagne européenne «Bamboo-zling», des objets en matière plastique destinés au contact avec des denrées alimentaires ont été analysés pour détecter la présence de bambou et d’autres additifs végétaux. Leur utilisation n’est pas autorisée, conformément au règlement (UE) n°10/20117. La Suisse a publié à ce sujet la lettre d’information 2021/5 «Matériaux et objets en matière plastique contenant du bambou». Dans le cadre de la campagne de l’UE, la Suisse a été informée, via le système RASFF, de l’existence de dix produits contenant ce composant non autorisé.

Commentaire
Je n'ai pas mis en regard les données correspondant à la France car la Suisse ne joue pas vraiment dans la même catégorie que nous.

Cela étant, un aspect interessant est l'augmentation continue des notifications au RASFF de l'UE au fil des années tous pays confonus, à l'exception de 2020.