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mardi 27 juin 2023

Des fromages de brebis importés de France impliqués dans une éclosion à Listeria en Europe rappelés aux États-Unis

«Des fromages importés de France impliqués dans une éclosion à Listeria en Europe rappelés aux États-Unis», source Food Safety News du 26 juin 2023.

FMA International de Brooklyn, New York (source FDA), rappelle un lot de fromage au lait de brebis de la SAS Fromagerie Ottavi Tome Corse, en raison d'une contamination potentielle par Listeria monocytogenes.

Le rappel est le résultat d'un rappel en cours et d'une éclosion à Listeria monocytogenes en Europe associée au fromage de la SAS Fromagerie Ottavi. FMA International a été informé par le fabricant français et a immédiatement rappelé le fromage importé aux États-Unis.

FMA International a importé au total une caisse du lot affecté.

Le fromage Ottavi Tome Corse a été distribué dans l'État de l'Oregon à un distributeur de produits alimentaires spécialisés.

Une caisse du lot rappelé a depuis été comptabilisée et a ensuite été détruite. Il n'a jamais été vendu à des distributeurs ou à des restaurants.


Produit rappelé :
Les consommateurs ayant acheté de la 'Tome Corse de la SAS Fromagerie Ottavi' ne doivent pas consommer, ni distribuer le produit et sont priés de le rapporter au lieu d'achat pour un remboursement complet.

Pour mémoire, la seule information officielle que nous ayons de France est ce communiqué diffusé de la Préfecture de Haute-Corse, dont j’extrais ces deux éléments :

- Depuis le 15 juin 2023, la fromagerie Ottavi procède à un retrait de la vente et à un rappel de ses produits affinés à pâtes molles et à pâtes pressées suite à la mise en évidence d’une contamination par listeria monocytogenes...
- La souche bactérienne retrouvée est similaire à celle identifiée chez plusieurs patients présentant des symptômes de listériose.

Comme le blog vous l’avait signalé, les rappels ont eu lieu bien avant la date du 15 juin ...

Par ailleurs, il y a eu une notification au RASFF de l’UE par Allemagne le 22 juin concernant des fromages de brebis contaminés par Listeria monocytogenes. Le RASFF n’est décidément pas un réseau d’alerte rapide …

Selon la notification, les pays où les produits ont été distribués sont l’Allemagne, l’Italie et la France.

NB : Photo d'illustration.

jeudi 22 juin 2023

Décrue des rappels de produits alimentaires en 2023 ?

Non le titre de l'article n'est pas humoristique. Après un tsunami en 2021 lié à la présence d’oxyde d’éthylène, la décrue a commencé en 2022 et semble se poursuivre en 2023 mais ne crions pas victoire trop tôt.

En effet, nous en sommes en 2023 sur des bases à peu près identiques à celles de 2022 …

Voici quelques données :

- 3 249 rappels du 1er avril 2021 (date de création de RappelConso) au 31 décembre 2021
- 2 441 rappels sur l’année 2022
- 960 rappels depuis le début de l’année 2023, dont 167 depuis le début juin 2023 (mise à jour au 22 juin 2023). Sauf erreur de ma part, il y a eu 99 rappels sur 167 produiits rappelés en raison de la présence de Listeria monocytogenes. C’est unique !

Bien entendu, ces données sont élevées voire très élevées, uniques en Europe, et cela ne donne lieu à aucune espèce de communication ou d’information de la part de nos autorités quelles qu’elles soient, il est vrai que la transparence n’est leur fort …

Ainsi, on apprend au détour d’un communiqué de la préfecture de la Haute-Corse, (mis à jour le 19 juin) relayant un communiqué d’une entreprise alimentaire, qu’il y aurait plusieurs patients présentant des symptômes de la listériose et que la souche bactérienne retrouvée dans des fromages est similaire à celle identifiée chez ces patients. Le blog vous en avait parlé ici.

On peut toujours attendre un communiqué de l’ARS Corse ou Santé publique France !

Selon ce média corse, « Les autorités sanitaires ont annoncé un rappel de plusieurs fromages insulaires. En cause, la «forte suspicion» de la présence de Listeria monocytogenes dans les fromages, l'agent responsable de la listériose.»

A noter que d’autres fromages onté rappelés les 20 et 21 juin et les rappels sont publiés sur le compte twitter de la préfecture de Haute-Corse.

A suivre ...


Complément
Publication d'une notification d'alerte au RASFF de l'UE par l'Allemagne le 22 juin pour la présence de Listeria monocytogenes dans des fromages de brebis de France.

mercredi 5 octobre 2022

1er cas autochtone de dengue connu en Corse

«Un premier cas autochtone de dengue identifié en Corse», source comuniqué de presse de l’ARS Corse.

L’ Agence Régionale de Santé Corse signale un cas de dengue autochtone en Corse, confirmé par le Centre National de Référence des arbovirus (CNR). La personne qui a été infectée demeure en Corse et n’a pas voyagé récemment. A ce jour, le patient n’est plus virémique et son état de santé n’a suscité aucune inquiétude.

La dengue ne se transmet pas directement de personne à personne mais par l’intermédiaire d’une piqûre d’un moustique de l’espèce Aedes albopictus (dit «moustique tigre»).

On parle de cas autochtone en Corse quand une personne a contracté la maladie sur le territoire insulaire et n’a pas voyagé en zone contaminée dans les 15 jours précédents l’apparition des symptômes. A ce jour, il s’agit du seul cas connu en Corse.

Les symptômes de la dengue
La maladie de la dengue se manifeste par une forte fièvre qui apparaît brutalement. Elle est souvent accompagnée de frissons, de maux de tête, de douleurs rétro-orbitaires, de nausées, de vomissements, de douleurs articulaires et musculaires et, de façon inconstante, d'une éruption cutanée vers le 5e jour des symptômes. L’évolution est le plus souvent favorable au bout de quelques jours.

Une enquête épidémiologique est menée auprès des habitants
Des investigations, en lien avec Santé publique France, sont en cours pour identifier d’éventuels autres cas et appliquer les mesures de démoustication adaptées en collaboration avec la Collectivité de Corse.

Pour éviter la transmission du virus de la dengue, il est en effet très important de mettre en place, si nécessaire, des mesures de démoustication dans le quartier de résidence et dans les lieux fréquentés par le cas confirmé (voie publique, jardins privés).

Ces interventions, mises en place par la Collectivité de Corse permettent d’éliminer les moustiques adultes potentiellement infectés et de supprimer les gîtes larvaires pour limiter la prolifération des moustiques sur ces secteurs.

Que faire cas de symptômes ?
L’ARS Corse rappelle qu’en présence de symptômes évocateurs de la dengue, en particulier s’ils apparaissent dans les 15 jours qui suivent le retour d’un voyage en zone de circulation du virus, il est important de se protéger contre les piqures de moustiques, de limiter ses déplacements et de consulter immédiatement son médecin traitant.

Les professionnels de santé (hôpitaux, médecins libéraux et laboratoires d’analyse médicale) sont sensibilisés à l’identification et au diagnostic des personnes qui pourraient présenter les symptômes de la dengue.

L’importance des gestes de prévention
Pour limiter le développement des moustiques autour de son domicile, il convient de :
- ranger à l’abri de la pluie tout ce qui peut contenir de l’eau (seaux, arrosoirs)
- bâcher hermétiquement ou recouvrir d’une moustiquaire les réserves d'eau (fût, bidon, piscine non traitée)
- veiller au bon écoulement des gouttières
- ramasser les déchets verts qui peuvent devenir des lieux de repos pour les moustiques adultes
Pour se protéger des piqûres de moustiques, il est conseillé de :
- porter des vêtements couvrants et amples
- utiliser un répulsif cutané, préférentiellement le matin et en soirée, conseillé par un pharmacien, sur les zones de peau découvertes
- si nécessaire, utiliser des grillages-moustiquaires sur les ouvertures (portes et fenêtres)
- utiliser des moustiquaires à berceau pour les nourrissons
- utiliser les diffuseurs électriques à l'intérieur des habitations
- utiliser les serpentins insecticides uniquement en extérieur
-utiliser les climatiseurs ou les ventilateurs qui gênent les moustiques

vendredi 2 septembre 2022

Evaluation de la situation et des contrôles en ce qui concerne Xylella fastidiosa en France par un audit de la Commission européenne

Voici un résumé du rapport d’audit final effectué concernant la France du 21 juin au 2 juillet 2021 afin d’évaluer la situation et les contrôles en ce qui concerne Xylella fastidiosa.

Le rapport décrit les résultats d’un audit concernant la France effectué du 21 juin au 2 juillet 2021 par la direction générale de la santé et de la sécurité alimentaire de la Commission européenne. Cet audit a été effectué dans le cadre du programme de travail publié par la direction générale de la santé et de la sécurité alimentaire. Cet audit a été réalisé à distance et n’a pas comporté d’évaluations sur place.

Cet audit avait pour objectif d’évaluer la situation concernant Xylella fastidiosa (Xf) et les mesures de contrôle appliquées.

Les contrôles relatifs à Xf sont fondés sur des procédures nationales détaillées et un réseau de laboratoires nationaux compétents. Ils sont mis en œuvre par des agents régionaux formés, en collaboration avec des organismes délégataires.

Des mesures d’éradication sont appliquées pour les foyers dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur depuis 2015 et dans la région Occitanie depuis 2020. Les autorités réalisent des prospections dans les zones délimitées conformément à la législation de l’UE. Toutefois, les prospections réalisées à proximité des zones délimitées n’ont pas pris en considération tous les facteurs de risque existants et il se peut donc que les résultats des prospections ne reflètent pas la présence réelle de Xf dans ces régions. L’enlèvement des végétaux testés positifs en 2020 était achevé, mais avec un retard considérable. L’enlèvement des autres végétaux mentionnés dans la législation de l’UE n’était pas achevé dans la majorité des zones infectées, en partie à cause de problèmes de ressources. Les retards considérables enregistrés dans l’enlèvement des végétaux et les lacunes concernant le contrôle de la population d’insectes vecteurs soulèvent de sérieux doutes quant à leur éradication. Les contrôles limités de la circulation des végétaux dans ces régions ne tiennent pas compte de manière appropriée du risque de propagation de la maladie par les végétaux infectés.

Des mesures d’enrayement conformes à la législation de l’UE sont appliquées pour le foyer apparu en 2015 en Corse. La large distribution de Xf dans les zones naturelles et urbaines est confirmée par diverses mesures de surveillance. Les contrôles stricts de la circulation des végétaux appliqués dans les ports offrent des garanties pour l’enrayement de la maladie sur l’île.

Le rapport formule des recommandations pour remédier aux lacunes qui ont été constatées lors de l’audit.

Aux lecteurs du blog
La revue PROCESS Alimentaire censure pour une triste question d’argent les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors que la revue a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire a fermé le blog et refuse tout assouplissement. Derrière cette revue, il faut que vous le sachiez, il y a une direction aux éditions du Boisbaudry, pleine de mépris, et un rédacteur en chef complice !

vendredi 7 février 2020

Séroprévalence du virus de l'hépatite E chez les donneurs de sang en Corse


Voici une étude sur la séroprévalence du virus de l'hépatite E chez les donneurs de sang en Corse

Référence
Capai Lisandru, Hozé Nathanaël, Chiaroni Jacques, Gross Sylvie, Djoudi Rachid, Charrel Rémi, Izopet Jacques, Bosseur Frédéric, Priet Stéphane, Cauchemez Simon, de Lamballerie Xavier, Falchi Alessandra, Gallian Pierre. Seroprevalence of hepatitis E virus among blood donors on Corsica, France, 2017Euro Surveill. 2020;25(5):pii=1900336. https://doi.org/10.2807/1560-7917.ES.2020.25.5.1900336

Contexte
Avec une population de 338000 habitants en 2018, la Corse est une grande île française (8680 km2) située en mer Méditerranée dans le sud-est de la France métropolitaine. Le but de l'étude était d'étudier la séroprévalence du virus de l'hépatite E (VHE) chez des donneurs de sang volontaires de Corse, une zone considérée comme une zone de forte prévalence et d'évaluer le niveau d'immunité de la population ainsi qu'une analyse fine de la prévalence dans les districts corses.

Discussion
En 2011 et 2012, une enquête nationale (utilisant le test Wantai) a identifié une hétérogénéité géographique dans la distribution du statut sérologique des IgG anti-VHE chez les donneurs de sang volontaires en France métropolitaine, et la Corse faisait partie des zones où la séroprévalence était la plus élevée enregistrée (62 %).

Figatelli
Le ficatellu, une saucisse locale de foie de porc, a été officiellement identifié comme une source de contamination d'origine alimentaire par le VHE, mais l'impact réel de la consommation de ficatellu sur l'épidémiologie du VHE est inconnu et d'autres sources potentielles de contamination restent à explorer. Ici, nous avons terminé l'étude susmentionnée en effectuant une analyse spécifique d'un nouvel échantillon plus important de donneurs de sang corse.

Entre septembre 2017 et janvier 2018 (période sans activité touristique importante), nous avons recruté 2 705 donneurs de sang résidant en Corse dont 1 518 (56,1%) testés positifs pour les IgG anti-VHE. Cela a confirmé la forte endémicité du VHE en Corse.

D'autres zones à forte prévalence ont été identifiées en Europe à l'aide du même test IgG anti-VHE, à savoir le centre de l'Italie (région des Abruzzes, 49%) [46] et le sud-ouest de la France (région Midi-Pyrénées, 52,5%).

L'analyse des données brutes indique que la séroprévalence du VHE est plus élevée chez l'homme, constat qui a été précédemment décrit dans l'analyse univariée mais non multivariée, et également plus élevé chez les individus nés en Corse. Il a été précédemment proposé que ces différences puissent s'expliquer par des facteurs sociologiques (profession spécifique, chasse, etc.), mais il n'existe à ce jour aucune explication factuelle qui tienne compte de la forte prévalence générale chez les hommes et les femmes et également de la différence entre les sexes.

L'association entre l'antigène des leucocytes humains (HLA) ou les antigènes des groupes sanguins et les maladies infectieuses a été documentée dans la littérature mais, à notre connaissance, n'a jamais été étudiée pour l'infection par le VHE. Ici, nous n'avons pas identifié un tel lien entre les groupes sanguins ABO, Rhésus et Kell et la présence d'anticorps anti-HEV.

Les titres d'anticorps sont généralement faibles, avec 77,2%, 81,6% et 85,9% des donneurs ayant des titres d'IgG anti-VHE inférieurs à 5, 7 et 10 UI/mL, respectivement. La séroprévalence augmente avec l'âge, sauf chez les personnes de plus de 60 ans environ. Dans nos modèles, ce dernier peut s'expliquer soit par une force infectieuse variable avec l'âge (mais cela n'est pas étayé à ce jour par des informations épidémiologiques ou sociologiques) ou par une perte d'anticorps spécifiques dans le temps. Des études antérieures ont montré que les taux d'anticorps diminuent avec le temps et chez certains sujets, les IgG anti-VHE peuvent disparaître après un suivi variant entre 1 et 22 ans. Une étude récente auprès de donneurs de sang du centre de l'Italie utilisant le test Wantai a rapporté un taux de séroconversion VHE de 2,1 pour 100 personnes-années, du même ordre de grandeur (1,3-4,6/100 personnes-années) que ceux estimés avec nos modèles.

Notamment, la séroprévalence dans le groupe le plus jeune des donneurs de sang (18-27 ans) était plus de 10% plus élevée chez les personnes nées en Corse (environ 51%) que chez celles nées à l'extérieur (environ 39%). Cela se traduit par une force d'infection de 4,3% (IC 95% : 3,5–5,6) par an chez les natifs contre 2,8% (IC 95% : 2,5–3,2) par an chez les non-natifs dans le 'modèle de séroréversion'. Cependant, en l'absence de données épidémiologiques détaillées pour les individus de moins de 18 ans, la forme exacte de la courbe de séroconversion chez l'enfant et l'adolescent reste à établir. De toute évidence, l'identification des déterminants de l'exposition dans la population corse de moins de 18 ans est essentielle pour comprendre l'épidémiologie du VHE localement. Une comparaison de la séroprévalence du VHE mesurée ici (56,1%) avec les sérums archivés de donneurs de sang collectés en 2000 dans les deux départements de la Corse (53,3%; n = 90) (données non présentées) suggère que l'exposition au VHE a été stable en la population corse depuis au moins deux décennies. De plus, nous n'avons pas identifié de variation significative de la prévalence selon le district administratif de résidence. Dans l'ensemble, les informations épidémiologiques semblent converger vers une exposition potentielle commune et omniprésente à l'infection par le VHE pour les personnes vivant en Corse.

Le réservoir animal (principalement des porcs et des verrats) est consensuellement considéré comme une source majeure d'infection par le VHE chez l'homme [53,54]. Cependant, l'importance relative des voies de contamination directes (c'est-à-dire liées à la consommation de viande de porc et de sanglier) ou indirectes n'est pas claire. La contamination indirecte peut être liée à la transmission du virus par les mains ou des vecteurs passifs de transmission d'une maladie (fomites) mais également à l'eau potable contaminée. Des informations antérieures issues de l'étude nationale française ont identifié l'eau potable en bouteille comme facteur de protection contre l'infection, et dans la région rurale d'Auvergne (France métropolitaine centrale), l'eau du réseau public a été identifiée comme la source commune d'infection pour un groupe de sept cas humains, avec de l'ARN HEV détecté dans un puits privé qui a accidentellement contaminé le réseau public d'eau.

De plus, une étude récente en Suède a détecté des souches de génotype 3 du VHE dans l'eau du robinet et dans l'eau brute avant traitement. Par conséquent, à mesure que de nouvelles recherches sont mises en œuvre pour identifier les sources omniprésentes d'exposition au VHE en Corse, le rôle potentiel de l'eau potable dans la propagation de l'infection par le VHE devrait être étudié.

Conclusion
Notre étude confirme que la Corse est une zone d'endémie élevée pour l'infection par le VHE, avec une exposition homogène dans les différents quartiers géographiques. La séroprévalence augmente avec l'âge jusqu'à 60 ans et est plus élevée chez l'homme que chez la femme. Notre étude a identifié trois domaines prioritaires pour des investigations complémentaires sur la Corse.

Premièrement, l'épidémiologie dans le groupe d'âge plus jeune (moins de 18 ans) est essentiellement inconnue en l'absence de données biologiques et devrait être explorée plus avant.
Deuxièmement, les sources courantes de contamination, en particulier l'eau potable, méritent des études complémentaires car le VHE peut être trouvé dans les fèces et les eaux usées et la Corse est une région où l'infection des porcs et des verrats est fréquente. Le réservoir d'animaux, les eaux usées et la contamination potentielle du réseau public d'eau peuvent être étudiés.
Troisièmement, la forte proportion de donneurs ayant un faible titre d'anticorps anti-VHE soulève des questions sur la protection offerte par les anticorps IgG et sur la sensibilité à une infection secondaire par le VHE.

vendredi 22 novembre 2019

Fraude aux aides européennes en Corse : 6 personnes vont être jugées


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

En 2010, je vous avais proposé un article sur la Corse avec ce titre, « Où étiez-vous en ce lundi de Pentecôte ? À la plage avec les vaches ! », puis en 2012, un autre, « Des vaches sur la plage ou à la plage avec les vaches » et pourtant il n’était pas question de pratiques frauduleuses sur les aides de la PAC …

Le mardi 29 octobre 2019 se tenait une réunion au ministère de l’Agriculture à ce sujet ...
Objectif de cet entretien : tenter de désamorcer les tensions et les craintes des agriculteurs insulaires. Dans un communiqué, la chambre d’agriculture de Haute-Corse indiquait ainsi vouloir notamment demander « une renégociation et une redéfinition des critères de contrôle inapplicables et inadaptés à la Corse par Bruxelles », ainsi qu'une « suspension immédiate de ces contrôles et [...] une solution pour subvenir aux besoins immédiats de trésoreries des exploitations. »
A l'entrée de la réunion, plusieurs agriculteurs se voulaient optimiste quant aux suites de cette réunion. Mais au sortir des échanges, l'espoir a laissé place au doute et à la déception.
En Corse, 850 exploitations agricoles sollicitant des aides européennes ont été récemment contrôlées. Près de 373 présentent des « anomalies » constatées par des photographies aériennes. Les agriculteurs contestent la méthode et dénoncent des suspensions de paiements de certaines aides.

Et puis, patatras, selon l’AFP du 22 novembre 2019, « Fraude aux aides européennes : 6 personnes vont être jugées»
Six personnes, dont le directeur de la chambre d'agriculture de Corse-du-Sud, sont convoquées en avril 2020 pour être jugées dans une enquête sur des fraudes aux aides européennes portant sur un préjudice estimé à 1,4 million d'euros, a indiqué jeudi à l'AFP le procureur d'Ajaccio.
Jeudi matin, ce responsable administratif, son épouse, ses deux fils et un ouvrier agricole ont été convoqués à la gendarmerie et placés en garde à vue. Ces cinq personnes et la mère du dirigeant de la chambre d’agriculture, âgée de 86 ans, sont convoquées devant le tribunal correctionnel d’Ajaccio le 7 avril 2020, pour être jugés pour « escroquerie en bande organisée et blanchiment en bande organisée », a indiqué Eric Bouillard, procureur de la République d’Ajaccio. Ce dernier a requis le placement sous contrôle judiciaire du dirigeant avec interdiction d’exercer sa fonction jusqu’au procès. L’enquête a révélé une surévaluation du cheptel « d’au moins 50 % » et « le parquet a fait des demandes de saisies d’avoirs criminels sur des biens leur appartenant à hauteur du préjudice estimé à 1,4 million d’euros », a aussi précisé le magistrat.
L’enquête avait été ouverte après un contrôle du comité départemental antifraude (Codaf) sur ces exploitations d’une famille de Letia (Corse-du-Sud), qui percevait « un peu plus de 400 000 euros d’aides européennes chaque année, sous la forme de primes à la surface et de primes aux vaches allaitantes » pour 600 hectares déclarés et 530 vaches, avait indiqué le procureur en novembre 2018. Le dirigeant de la chambre « reconnaît qu’il n’existe globalement qu’une seule entité, et qu’il en est l’exploitant principal de fait, alors que son statut lui interdit d’être exploitant », avait détaillé le procureur.
Trois autres enquêtes dans la région de Bonifacio, de la Gravone, autour d’Ajaccio, et dans la zone de l’Alta Rocca, sont en cours pour des soupçons de fraudes aux aides européennes en Corse-du-Sud, a ajouté le procureur, indiquant que l’une d’elles visait un élu de la chambre d’agriculture de Corse-du-Sud. En Haute-Corse, une enquête pour « escroquerie » et « association de malfaiteurs pour commettre un délit » est également en cours concernant les exploitations à Lucciana de quatre membres de la famille d’un dirigeant du syndicat agricole FDSEA, a précisé à l’AFP la procureure de la République de Bastia, Caroline Tharot.
L’enquête vise à vérifier la part « régulièrement perçue » des « 760 000 euros d’aides bovines allaitantes et d’aides découplées » liées à la surface perçus par les quatre membres de la famille au titre de la Politique agricole commune (PAC) entre 2015 et 2018, sachant que selon les premiers éléments, il « y a bien un agriculteur mais les trois autres ne le seraient pas », a-t-elle expliqué. Près de 650 contrôles sur les 2 150 exploitations corses sollicitant des aides européennes sont par ailleurs en cours dans l’île pour vérifier la conformité de ces demandes.

Complément du 2 décembre 2019Combien coûteront les fraudes aux aides agricoles en Corse ? 1,4 milliard d’euros estiment plusieurs sources dans l’île. Les sanctions toucheraient tous les agriculteurs du pays. Source La France Agricole.
Ces abus et les 40 % d’anomalies, contre 10 % sur le continent, dans les déclarations de surface pour obtenir des aides Pac en 2018 ont conduit Bruxelles à demander 653 contrôles d’exploitations agricoles insulaires, en plus des 200 déjà prévus cette année, selon la préfète de Corse Josiane Chevalier. 
Un contrôle antifraude de cinq exploitants agricoles à Moltifao et Asco (Haute-Corse), ayant touché au total plus de 850 000 euros d'aides agricoles pendant cinq ans, a conduit à l'ouverture d'une enquête pour escroquerie en bande organisée, a indiqué vendredi à l'AFP la procureure de Bastia.