«Syndrome hémolytique et urémique pédiatrique en France :
chiffres clés 2021», source Santé publique France.
Santé publique France publie ses
données annuelles de surveillance concernant les syndromes
hémolytiques et urémique chez les enfants de moins de 15 ans en
France, également disponibles en open-data sur Géodes.
En 2021, une légère baisse du nombre de cas est observée.
Le syndrome hémolytique et urémique (SHU) est une complication
principalement rénale des infections à Escherichia coli (E. coli)
producteurs de Shiga-toxines (STEC) dont la transmission peut se
faire par les aliments, un environnement contaminé, une transmission
de personne à personne… Rare, mais grave, il touche surtout le
jeune enfant. Avant d’évoluer vers un SHU, ces infections sont
responsables de douleurs abdominales accompagnées de diarrhées
glairo-sanglantes ou, plus rarement, de diarrhées simples. Chaque
année, entre 100 et 160 cas de SHU pédiatriques sont notifiés à
Santé publique France.
SHU pédiatrique : chiffres clés 2021
- 128 cas de SHU pédiatriques notifiés
- L’incidence observée en 2021 est la plus faible depuis 2017 :
1,12 cas/100 000 enfants <15 ans)
- Incidence plus élevée chez les enfants de moins de 3 ans (4,30
cas/100 000 enfants)
- Taux d’incidences les plus élevés observés en
Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes
- Le sérogroupe O26 reste le plus fréquent en France représentant
35,1% des cas confirmés.
- Survenue
d’une toxi-infection alimentaire collective (TIAC) en milieu
scolaire du à STEC O157 et liée à la consommation de concombres
crus en salade. Au total, 35 cas d’infection dont huit cas
confirmés à STEC O157 (deux SHU) ont été liés à cette TIAC. Il
s’agit de la première épidémie en France liée à la
consommation de végétaux permettant de documenter une contamination
dans l’aliment suspect.
Mesures de prévention pour éviter la transmission de la bactérie
E. coli responsable du SHU
Les bactéries E. coli responsables du SHU sont présentes dans les
intestins de nombreux animaux ruminants (vaches, veaux, chèvres,
moutons, etc.) et sont éliminées par les excréments qui peuvent
alors contaminer l’environnement (eaux, fumiers, sols) et les
aliments. Ces bactéries supportent bien le froid (survie dans un
réfrigérateur ou congélateur), mais sont détruites par la cuisson
à cœur.
Quelques conseils simples pour limiter les risques de transmission
En cuisine
- Le lavage des mains doit être systématique avant la préparation
des repas ;
- Les viandes, et surtout la viande hachée de bœuf, mais aussi les
préparations à base de viande hachée, doivent être bien cuites à
cœur pour atteindre 70°C (et non pas rosées ou saignantes) ;
- Le lait cru, les fromages à base de lait cru et les produits
laitiers fabriqués à partir de lait cru ne doivent pas être
consommés par les enfants de moins de 5 ans (préférez les fromages
à pâte pressée cuite (type Emmental, Comté, gruyère, Beaufort),
les fromages fondus à tartiner et les fromages au lait pasteurisé)
;
- Les préparations à base de farine (pizza/pâte à
cookies/gâteau/tarte/crêpe...) ne doivent pas être consommées
crues ou peu cuites ;
- Les légumes, la salade, les fruits et les herbes aromatiques, en
particulier ceux qui vont être consommés crus doivent être
soigneusement lavés avant consommation, après épluchage le cas
échéant ;
- Les aliments crus doivent être conservés séparément des
aliments cuits ou prêts à être consommés ;
- Les plats cuisinés et les restes alimentaires doivent être
rapidement mis au réfrigérateur et suffisamment réchauffés avant
consommation ;
- Les ustensiles de cuisine (surtout lorsqu’ils ont été en
contact au préalable avec des aliments crus tels que la viande ou
les fromages), ainsi que les plans de travail, doivent être
soigneusement lavés pour éviter un risque de contamination croisée.
Lors des activités et loisirs
- Les enfants ne doivent pas boire d’eau non traitée (eau de
puits, rivière, torrent, etc.) et éviter d’en avaler lors de
baignades (lac, rivière, étang, etc.) ;
- Il faut éviter le contact des très jeunes enfants (moins de 5
ans) avec les vaches, veaux, moutons, chèvres, etc., et leur
environnement ; en cas de contact avec ces animaux le lavage des
mains (eau et savon) doit être systématique avant que l’enfant ne
porte ses doigts à sa bouche.
Commentaire
Santé publique France rapporte «Les viandes, et surtout la viande
hachée de bœuf, mais aussi les préparations à base de viande
hachée, doivent être bien cuites à cœur pour atteindre 70°C (et
non pas rosées ou saignantes)». On progresse lentement mais on progresse à propos de la cuisson des
steaks hachés, finis les couleurs, et bienvenue à la température
de cuisson !
L’Anses
indique «cuire à cœur (70°C) les viandes hachées et les produits
à base de viande hachée.» Ce n’est pas tout à fait la même
chose, mais on avance ...
Pour l’instant le thermomètre alimentaire est toujours absent des
recommandations, mais un jour peut-être, qui sait ?
Autre observation liée à lecture
d’un article récent paru dans les Archives
de pédiatrie, «Épidémie
de syndrome hémolytique et urémique de présentation clinique
inhabituellement sévère causée par Escherichia
coli O26:H11
producteur de shigatoxines en France».
Dans leur conclusion, les
auteurs notent,
Enfin, il est important de
souligner que malgré les mesures préventives dans le secteur de la
viande et du lait mises en place par les autorités françaises, le
nombre de cas de SHU à STEC a augmenté de 50% au cours des 10
dernières années (109 cas en 2009, 169 cas en 2019). Ces tendances
soulignent que la communication et la diffusion des mesures de
prévention du SHU à STEC restent plus que jamais d'actualité.
Effectivement, il y a une
baisse en 2021, mais pas de quoi pavoiser quand on songe à ce que
sera 2022 avec les trop nombreux cas de SHU en relation avec la
consommation de pizzas Fraîch’Up de la marque Buitoni (voir le
point
au 28 mars 2022 par Santé publique France).
Complément
Je n'ai rien à ajouter à ce que dit Joe Whitworth, Les cas de SHU sont en baisse en France en 2021. Il est juste de dire
qu'ils remonteront en 2022. Mise à jour du 26 octobre 2022