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lundi 6 juin 2022

Textiles techniques: 36% des établissements contrôlés en anomalie

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Un communiqué de la DGCCRF du 3 juin rapporte les résultats d’un enquête sur des «Textiles techniques : entre innovation et surenchère».

En 2021, la DGCCRF a mené une enquête sur les textiles dits « techniques », qui répondent à des fonctionnalités et performances particulières. Les enquêteurs ont particulièrement contrôlé les allégations commerciales employées, notamment celles relatives aux propriétés d’hygiène et de confort.

Ces textiles techniques répondent à de nouveaux besoins liés en particulier à l’essor des pratiques sportives. Ils ont pour objectif d’améliorer le confort, la résistance et l’hygiène des produits. Les professionnels sont ainsi de plus en plus nombreux à revendiquer l’usage de textiles techniques dans leurs produits. Les contrôles de la DGCCRF ont montré une surenchère dans l’emploi des allégations commerciales et une tendance à exagérer les bénéfices réels apportés par les produits.

Des termes pseudo-scientifiques mis en avant pour inciter à l’achat
Les propriétés techniques relevées dans les étiquetages cherchent à répondre aux attentes des consommateurs en termes de bien-être et d’hygiène. Cependant, l’enquête de la DGCCRF révèle que certains descriptifs et étiquetages recourent à une accumulation de termes « scientifiques » et de noms de marques commerciales censés correspondre à des technologies innovantes. Ces termes, utilisés pour convaincre et inciter le consommateur à acheter le produit, ne sont pas expliqués par des précisions sur les propriétés objectives des produits.

Des propriétés annoncées… mais qui ne sont pas prouvées
Les contrôles réalisés par la DGCCRF montrent que les propriétés annoncées sur les produits (« thermorégulant », « respirant », « ergonomique ») ne sont pas toujours établies de façon suffisamment étayée. Certains professionnels ne sont pas en mesure de fournir des justificatifs permettant de prouver le bien-fondé de leurs allégations. Le problème ? Cela peut induire le consommateur en erreur, voire le tromper, et le conduire à acheter un produit qui ne présente pas forcément les qualités annoncées.

Produits antibactériens ou « anti-odeurs » : des traitements biocides utilisés mais non mentionnés
S’agissant des produits antibactériens ou « anti-odeurs », il apparaît que ces propriétés sont souvent mises en avant seules sur l’étiquetage, sans autre précision. Pourtant, elles renvoient généralement à des traitements biocides contenant des substances chimiques, parfois sous forme de nanoparticules, qui doivent impérativement être mentionnées dans l’étiquetage des produits (Règlement (UE) n°528/2012 relatif aux produits biocides). Le laboratoire de la DGCCRF, qui a analysé six prélèvements, confirme ces constats : deux produits étaient traités avec des nanoparticules d’argent, sans que cette information ne soit portée à la connaissance des consommateurs. À la suite de l’enquête de la DGCCRF, les deux opérateurs commercialisant ces deux produits les ont retirés du marché.

Résultats
Lors de cette enquête, 36% des établissements contrôlés étaient en anomalie :
- 13 avertissements ont été adressés, dont 5 visant des allégations trompeuses et des non-conformités au règlement (UE) n°528/2012)
- 10 injonctions, dont 6 pour obtenir des justificatifs ou faire modifier des étiquetages ;
- 2 procès-verbaux administratifs ;
- 4 procès-verbaux pénaux.
Les 8 autres avertissements et les 4 autres injonctions portent sur des dispositions réglementaires moins directement liées l’objet principal de l’enquête : défaut d’emploi de la langue française, non-conformité au règlement (UE) n°1007/2011 relatif à l’étiquetage des produits textiles, non-conformité au décret n°96-477 du 30 mai 1996 relatif à l'étiquetage des articles chaussants, défaut d’affichage des conditions d’application des ventes privées, défaut d’information précontractuelle des consommateurs, clauses illicites et abusives.

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire s’est comportée et continue de se comporter en censeur et refuse tout assouplissement pour la modique somme de 500 euros. N’ayant pas les moyens d’aller devant la justice, je leur fait ici de la publicité gratuite. Derrière cette revue, il y a des aimables censeurs, les journalistes complices de la direction !

jeudi 29 avril 2021

Literie et des textiles traités avec des biocides, un produit sur deux non-conforme et un établissement sur trois en infraction

Photo d'illustration
«Sécurité des articles de literie et des textiles traités avec des biocides», source DGCCRF du 28 avril 2021.

En 2019, la DGCCRF a participé à une action européenne de contrôle visant à vérifier la bonne application du Règlement Biocides en matière d’articles traités. La France avait particulièrement ciblé les articles de literie et les vêtements.

Un produit sur deux non-conforme

Sur les 129 produits examinés, l’étiquetage d’environ un produit sur deux s’est révélé non-conforme. Face à un étiquetage jugé peu attractif commercialement, certains professionnels tendraient à ne pas respecter toutes leurs obligations d’information des consommateurs ou à minimiser les risques liés à l’emploi des traitements biocides.

Les constats sont somme toute assez classiques :

  • Des anomalies dans l’étiquetage des produits
  • Une documentation technique difficile à obtenir et souvent insuffisante
  • Des prélèvements qui remettent en cause, pour certains produits, les informations portées dans l’étiquetage
  • Une tendance à minimiser l’impact de l’étiquetage des substances chimiques sur le consommateur
  • Constatations d’autres anomalies dans l’étiquetage (hors réglementation «biocides»)

Un établissement sur trois en infraction

Au total, sur l’ensemble des 255 établissements contrôlés, 87 étaient en infraction, soit un établissement sur trois.

Fidèle à la démarche de la DGCCRF, voici ce qui est proposé comme piste d'amélioration,

Au regard de ces résultats, la surveillance du marché devra être renouvelée afin de s’assurer que tous les opérateurs poursuivent leurs efforts de transparence vis-à-vis du consommateur, dans le cadre du règlement Biocides, mais aussi dans le cadre, plus large, de la loyauté de l’étiquetage.

La surveillance va être renouvelée, mais pour quels résultats attendus, ça, on ne le sait pas !

Le conseil du jour serait d'éviter d'acheter ce type de produit avec des biocides.

mercredi 17 mars 2021

Surveillance de la mise sur le marché des produits biocides et des détergents, selon la DGCCRF : Toujours un taux d'anomalie important

15 mars 2021, la
DGCCRF publie «Surveillance de la mise sur le marché des produits biocides et des détergents».
Dans le cadre de son plan de contrôle annuel 2019, la DGCCRF a contrôlé près de 2 950 produits biocides et 1 530 détergents. Des anomalies – portant principalement sur des défauts d’étiquetage et sur des dates de péremption dépassées – ont été constatées dans plus de 44 % des établissements contrôlés.

Suit un inventaire des non-conformités car «De nombreux produits présentent des dates de péremption dépassées (produits biocides) et des étiquetages non conformes (produits biocides et produits détergents)».

Les raisons des ces non-conformités :

La majorité des professionnels du secteur a fait preuve d'une forte réactivité à la suite des contrôles effectués par les agents de la DGCCRF. En effet, les manquements découverts étaient le plus souvent le fruit d’une méconnaissance des dispositions réglementaires et non de la volonté d'enfreindre la loi. La plupart des professionnels souhaite parvenir à mieux maitriser ces réglementations complexes.

«forte réactivité à la suite des contrôles», il faut voir car sur la durée le taux d'anomalies ne varie guère d'une enquête après l'autre ...

La plupart des professionnels souhaite parvenir à mieux maitriser ces réglementations complexes. Tout à fait d'accord, mais quand ?

L’enquête menée en 2019 a également permis de constater que les manquements liés à la vente de produits présentant des dates de péremption dépassées sont encore très nombreux, et de confirmer une tendance : le développement de la vente en vrac et du Do It Yourself (DIY), des évolutions de consommation auxquelles les agents de la DGCCRF seront attentifs lors de leurs prochaines investigations.

Le taux d’anomalie des établissements s’élève à 44 %.

Coup d'oeil dans le rétro pour voir s'il y a une quelconque amélioration du pourcentage des anomalies, pas vraiment, si l'on en juge par la dernière enquête de la DGCCRF en 2018, voir ci-après : 

taux d'anomales : 47% en 2017 ; 41% en 2018 ; 47% en 2019.

On ne peut pas dire qu'il y a une évolution ... dans le bon sens ...


Liste des dernières enquêtes de la DGCCRF

7 octobre 2019, la DGCCRF publie «Contrôle des produits biocides et des détergents».

Dans le cadre de son plan annuel 2017, la DGCCRF a contrôlé près de 900 entreprises et près de 3 000 produits dont environ 200 ont fait l’objet d’analyses approfondies dans ses laboratoires. Des anomalies – portant principalement sur des défauts d’étiquetage et sur la commercialisation de produits avec des dates de péremption dépassées – ont été constatées dans près de 47 % des établissements.

26 juin 2020, la DGCCRF publie «Contrôles 2018 des produits biocides et détergents»

Le contrôle des produits biocides et des détergents est une priorité d’action de la DGCCRF, ces produits étant utilisés par la plupart des consommateurs. Or, 41 % des établissements contrôlés présentaient des anomalies en 2018 (chiffre en légère diminution par rapport à 2017 - 47 %).

lundi 26 octobre 2020

A propos des surfaces aux propriétés biocides et antimicrobiennes

Il y avait déjà une norme NF S90-700 de mai 2019 sur les « Surfaces à propriétés biocides - Méthode d'évaluation de l'activité bactéricide de base d'une surface non poreuse ».

Voici comme l'annonçait ce communiqué de l'Afnor, du 14 mai 2020, Surfaces biocides : de la norme française à la norme internationale ...

« Prévenir la propagation des infections », selon le communiqué de ISO du 19 octobre 2020.
Un nouveau comité ISO dont les travaux vont porter sur les surfaces biocides vient d’être créé pour nous aider à lutter contre les germes.
Depuis que le monde entier se lave les mains plus que jamais auparavant, nous sommes devenus très conscients de l’importance de garder les choses propres. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, un patient sur dix contracte une infection lorsque des soins médicaux lui sont administrés alors qu’une prévention et un contrôle efficaces des infections permettent de réduire d’au moins 30% les infections associées aux soins de santé.
La prévention des infections et de la propagation des agents pathogènes par le contrôle de la contamination est également une préoccupation majeure dans de nombreux autres secteurs comme le secteur vétérinaire, ainsi que dans l’industrie alimentaire et le domaine de l’agriculture, des cosmétiques, des transports, etc.
Les surfaces biocides constituent un moyen efficace de destruction ou d’inactivation des agents pathogènes indésirables et contribuent ainsi à rendre l’environnement plus propre. Toutefois, les performances de ces surfaces peuvent varier, d’où la nécessité de disposer de lignes directrices et de méthodes d’essai efficaces pour s’assurer de leur niveau d’efficacité.
Le tout nouveau comité d’experts ISO/TC 330Surfaces aux propriétés biocides et antimicrobiennes, a pour objectif d’élaborer des exigences et des lignes directrices convenues au niveau international pour remédier à ces disparités. Les domaines de travail relevant de ce comité comprennent la normalisation des méthodes d’essai permettant d’évaluer la performance biocide et l’efficacité des surfaces dotées d’une activité antimicrobienne, notamment leur compatibilité avec différents désinfectants et agents de nettoyage.
La présidence de l’ISO/TC 330 sera assurée par l'AFNOR, membre de l’ISO pour la France.

dimanche 9 août 2020

Évaluation de la résistance des biocides antimicrobiens, selon l'Anses


L’Anses s’est saisie du sujet le 9 novembre 2016 afin de proposer des méthodes d’évaluation de l’apparition d’un phénomène de résistance/résistance croisée, c’est-à-dire l’évaluation de la capacité, du niveau et du maintien d’une résistance pouvant être développés par les bactéries suite à une exposition aux substances et produits biocides. Des stratégies de gestion de la résistance seront également proposées le cas échéant.
Cette auto-saisine cible uniquement les biocides antimicrobiens à action antibactérienne, utilisés dans de très nombreux domaines, notamment celui de l’hygiène humaine, de l’élevage, de l’industrie, des eaux, aussi bien en tant que produits désinfectants que produits de protection (conservateurs).
Résistance
La résistance est la réduction de sensibilité d’un micro-organisme vis-à-vis d’un biocide antibactérien du fait de son aptitude à supporter la ou les doses d’utilisation.

Résistance croisée
La résistance croisée est un processus dans lequel un micro-organisme, résistant à une substance active ou un produit biocide antibactérien auquel il a été exposé, est aussi résistant à une (ou plusieurs) autre(s) substance(s) antibactérienne(s) auxquelles il n’a pas été exposé.

Adaptation
L’adaptation est une évolution du comportement de souches bactériennes qui acquièrent des propriétés nouvelles transitoires ou stables, visant la résistance, l’augmentation de sensibilité, l’augmentation ou la diminution de la virulence, voire d’autres propriétés. Ce terme couvre, bien au-delà d’un développement de résistance, tous les types d’évolution possibles du comportement de bactéries suite à un changement de leur environnement.

Parmi les conclusions du groupe de travail « résistance aux biocides antimicrobiens »
Le règlement Biocides stipule qu’il est nécessaire de s’assurer que chaque substance active approuvée ou produit biocide mis sur le marché n’induit pas d’effet inacceptable sur les organismes cibles en particulier une résistance ou une résistance croisée.
Une approche méthodologique afin d’évaluer la résistance bactérienne à l’usage des biocides antibactériens est à adapter au cas par cas, et doit permettre d’évaluer la capacité des bactéries à s’adapter à un biocide antibactérien, à confirmer si ce phénomène de résistance est stable et de de mesurer la stabilité et le niveau de cette résistance à ce biocide. Un exemple d’arbre décisionnel pour une mise en œuvre pratique est proposé illustrant le protocole d’évaluation de résistance d’un produit désinfectant pour les surfaces.
De manière générale, afin de prévenir l’apparition de résistance, il convient de limiter les mésusages pouvant notamment conduire à l’exposition des bactéries cibles à des concentrations sub-létales favorisant leur adaptation.
De plus, s’il est constaté que l’utilisation est susceptible de conduire au développement de phénomènes de résistance, une gestion de cette résistance doit être envisagée en considérant, au cas par cas, le besoin de développer ou non des expérimentations sur le terrain, voire de mettre en place une surveillance spécifique à l’usage d’un produit donné sur une période suffisamment longue.
Il est proposé une démarche d’évaluation de la capacité d’un biocide antibactérien à engendrer une résistance ou une résistance croisée chez les espèces cibles, au niveau Européen, au sein du groupe de travail « Efficacité » de l’ECHA, afin que des lignes directrices européennes qui serait applicables par les pétitionnaires dans le cadre des demandes d’AMM ou d’approbation de substances actives soient établies et prises en compte dans l’évaluation des dossiers biocides.
A noter, la démarche méthodologique proposée serait à faire dans le cadre d’un dossier « Produit Biocide » pour une évaluation d’un phénomène de résistance.
Dans le cas d’un Dossier « Substance Active », cette démarche peut aussi s’appliquer dans la mesure où cette évaluation devra se faire sur le produit représentatif décrit dans le dossier.
La même démarche est à suivre dans le cas d’un produit biocide ayant plusieurs substances actives.

Si cet avis pouvait faire évoluer les comportements vis-à-vis des désinfectants utilisés dans l’agro-alimentaire …, ce serait une excellente action ...

Lire le communiqué de l’Académie nationale de médecine : Masquez-vous, masquez-vous, masquez-vous

vendredi 3 juillet 2020

Comment les bactéries réagissent à l'exposition aux biocides ?


« Comment les bactéries réagissent à l'exposition aux biocides ? » source Applied and Environmental Microbiology.

Les antiseptiques et les désinfectants sont omniprésents et essentiels dans notre quête pour contrôler et éliminer les agents pathogènes. Les mécanismes par lesquels les bactéries tolèrent les concentrations résiduelles de ces produits quotidiens sont pour la plupart inconnus.

L'analyse transcriptomique par Pereira et al. (Short- and Long-Term Transcriptomic Responses of Escherichia coli to Biocides: a Systems Analysis ou Réponses transcriptomiques à court et à long terme de Escherichia coli aux biocides: une analyse des systèmes) a montré que Escherichia coli passe d'une régulation précoce à la hausse des chaperons à une régulation à la baisse tardive de la motilité et de la chimiotaxie et à l'induction de régulateurs de biofilm lorsqu'ils sont exposés à des biocides. L'homéostasie du zinc s'est avérée être un facteur clé de la survie bactérienne de l'exposition aux biocides conventionnels. Ces découvertes ouvrent une fenêtre sur le riche répertoire que les bactéries utilisent pour survivre et sur des cibles potentielles pour les contrôler plus efficacement.

Résumé
Les mécanismes de la réponse bactérienne aux biocides sont mal connus, malgré leur large application. Pour identifier la base génétique et les voies impliquées dans la réponse au stress des biocides, nous avons exposé les populations de Escherichia coli à 10 biocides omniprésents.

En comparant les réponses transcriptionnelles entre une exposition à court terme (30 min) et une exposition à long terme (8 à 12 h) au stress biocide, nous avons établi des groupes de gènes et des voies communes impliquées dans les réponses au stress générales et spécifiques au biocide.

Notre analyse a révélé une chorégraphie temporelle, allant de la régulation à la hausse des protéines chaperons à la répression subséquente de la motilité et des voies de chimiotaxie et à l'induction d'un pool anaérobie d'enzymes et de régulateurs de biofilm. Une analyse systématique des données transcriptionnelles a identifié un cluster de gènes régulé par le gène zur comme étant très actif dans la réponse au stress contre l'hypochlorite de sodium et l'acide peracétique, présentant un lien entre la réponse au stress biocide et l'homéostasie du zinc. Les tests de sensibilité avec des mutants knock-out (dont le gène est inactivé -aa) ont validé nos résultats et fournissent des cibles claires pour une investigation en aval des mécanismes d'action impliqués.

Importance
Les produits antiseptiques et désinfectants sont d'une grande importance pour contrôler et éliminer les agents pathogènes, en particulier dans des environnements tels que les hôpitaux et l'industrie alimentaire. Ces produits sont largement distribués et souvent mal réglementés. Des éclosions occasionnelles ont été associées à des microbes résistants à ces composés, et les chercheurs ont indiqué une résistance croisée potentielle avec les antibiotiques. Malgré cela, il existe de nombreuses lacunes dans les connaissances sur la réponse au stress bactérien et les mécanismes de résistance microbienne aux antiseptiques et aux désinfectants. Nous avons étudié la réponse au stress de la bactérie Escherichia coli à 10 produits chimiques désinfectants et antiseptiques courants pour faire la lumière sur les mécanismes potentiels de tolérance à de tels composés.

Dans la conclusion, les auteurs notent,
Enfin, en dehors de son mérite intellectuel sur la physiologie bactérienne, disséquer la réponse bactérienne au stress biocide et comprendre les mécanismes potentiels de tolérance et de résistance sont cruciaux lorsqu'il s'agit d'éclairer les futures politiques et directives sur l'utilisation des biocides.

NB : La transcriptomique est l'étude de l'ensemble des ARN messagers transcrits à partir d'un génome. Les études qui analysent le transcriptome de différentes cellules font appel aux méthodes modernes de séquençage.

vendredi 26 juin 2020

Contrôles des produits biocides et détergents par la DGCCRF, rien ne change vraiment dans le taux d’anomalies et dans les prélèvements non-conformes


La DGCCRF informe le 26 juin 2020 sur les « Contrôles 2018 des produits biocides et détergents ».
Chaque année, le contrôle des produits biocides et des détergents est une priorité d’action de la DGCCRF, ces produits étant utilisés par la plupart des consommateurs. Or, 41 % des établissements contrôlés présentaient des anomalies en 2018 (chiffre en légère diminution par rapport à 2017, 47 %).
Il est vrai 41% c’est mieux que 47% mais c’est encore beaucoup !

On ne dira jamais assez que les résultats de ces contrôles publiés deux ans après avoir été réalisés sont très tardifs, on doit pouvoir faire mieux, encore faut-il s’en donner les moyens …

Contexte
Le plan de contrôle de la DGCCRF portait prioritairement sur les produits destinés aux consommateurs pour des utilisations variées : les biocides destinés à l’hygiène humaine, les désinfectants utilisés dans le domaine privé (notamment les désinfectants pour les surfaces en contact avec les denrées alimentaires), les rodenticides, les insecticides et répulsifs ainsi qu’en particulier pour les détergents, ceux faisant mention d’allégations spécifiques (« hypoallergénique » par exemple) ou les dosettes hydrosolubles de lessive. Les contrôles ont été effectués chez les différents acteurs du marché : du fabricant, importateur, au distributeur généraliste et spécialisé, grossiste, soldeur, jusqu’aux entreprises utilisatrices telles des entreprises de dératisation mais aussi des salons de coiffure et d’esthétique.
Anomalies constatées
  • Des étiquetages trop souvent non-conformes, surtout pour les détergents
  • Des allégations valorisantes interdites
l’étiquette des produits biocides ne doit pas non plus comporter les mentions «produit biocide à faible risque», «ne nuit pas à la santé», «naturel», «respectueux de l’environnement», «respectueux des animaux», ou tout autre indication similaire. Pourtant, face aux attentes des consommateurs demandeurs de produits plus sains ou meilleurs pour l’environnement, la présence d'allégations interdites de ce type est de plus en plus fréquente.
  • Les dates de péremption et les mentions obligatoires en cas de publicité ne sont toujours respectées
  • Prélèvements de produits
182 produits prélevés, 96 ont été déclarés non conformes et 9 non conformes et dangereux. Ce fort taux de non-conformité s’explique par le fait que les enquêteurs ciblent les produits qu’ils prélèvent parmi les produits les plus susceptibles d’être non-conformes.
Ce genre de remarque ne veut pas dire grand chose si ce n'est qu’en 2018, on a fait moins de prélèvements qu’en 2017, respectivement 182 versus 213.

Par ailleurs, les résultats 2017 des prélèvements sont quasiment identiques à ceux de 2018,
  • 2017 : 213 prélèvements ciblés analysés, 97 produits non conformes, 8 produits non conformes et dangereux.
  • 2018 : 182 prélèvements ciblés analysés, 96 produits non conformes, 9 produits non conformes et dangereux.
La DGCCRF nous indique que « Des contrôles de la DGCCRF reconduits en 2019 », on peut presque déjà savoir ce qu’il vont être … et c’est bien triste …

samedi 12 octobre 2019

Les produits biocides, plus de contrôles, plus d'anomalies ?


« Le contrôle des produits biocides et des détergents », vu par la DGCCRF le 7 octobre 2018

On nous dit « Autorité de protection des consommateurs, la DGCCRF mène chaque année un plan de contrôle des produits biocides et des détergents pour garantir la sécurité des consommateurs et leur bonne information. »

Rappelons que les biocides sont soumis à une réglementation européenne.
A certains égards, les biocides peuvent être assimilés à des pesticides ou de sproduits phytosanitaires…
… dans le cadre de son plan annuel 2017, elle a contrôlé près de 900 entreprises ( en fait885) et près de 3 000 produits (1 840 produits biocides et 1 120 détergents) dont environ 200 (en fait 213) ont fait l’objet d’analyses approfondies dans ses laboratoires. Des anomalies – portant principalement sur des défauts d’étiquetage et sur la commercialisation de produits avec,  des dates de péremption dépassées – ont été constatées dans près de 47 % des établissements. 
Par ailleurs,
...de nombreux produits ont continué, après le 1er juin 2017, date de mise en application obligatoire du règlement CLP sur les mélanges dangereux, à être étiquetés conformément aux anciennes directives. Ce manquement représente près de 21 % des anomalies constatées pour les produits biocides et 53,5 % des anomalies pour les détergents. D’autres anomalies d’étiquetage ou d'emballage ont été relevées lors de l’enquête : par exemple, l’absence de l’indice tactile de danger pour les malvoyants, l’absence de certaines mentions de danger, un classement de danger sous-estimé, ou un étiquetage en langue étrangère. 
Il semble qu’il y ait eu « près de 21 % des anomalies constatées pour les produits biocides et 53,5 % des anomalies pour les détergents », ce qui donne au total un « taux d’anomalie de 47 % ».

De plus, il y a eu :
  • 97 produits non conformes
  • 8 produits non conformes et dangereux
  • 285 avertissements
  • 123 mesures de police administrative
  • 29 procès-verbaux 
En 2016, une précédente enquête avait révélé,
776 établissements ont été contrôlés (des distributeurs aux deux tiers) conduisant à 2 168 actions de contrôle et portant sur 2 300 références (désinfectants, insecticides et répulsifs pour plus des trois quarts d’entre elles). 
Cible
  • 586 établissements visités
  • plus de 2050 références de produits
  • 113 prélèvements
Résultats
  • Taux d’anomalie des établissements de 33 %
  • 28 % des établissements en anomalie
  • 77 échantillons non conformes
  • 125 avertissements
  • 42 injonctions
  • 10 procès-verbaux
Pour une autre action antérieure de contrôle par la DGCCRF du 12 novembre 2015, les résultats sont les suivants :

Cible
  • 713 établissements
  • 1 897 actions de contrôles
Résultats
  • Taux d’anomalie des établissements de 28 %
  • 189 avertissements
  • 22 mesures de police administrative
  • 7 injonctions
  • 11 procès-verbaux
Pour clore l’enquête de 2017, la DGCCRF note benoîtement,
En raison de la complexité des règlements à appliquer, de nombreux professionnels méconnaissent les dispositions à respecter ; toutefois ils font preuve de réactivité pour engager les modifications nécessaires à leur mise en conformité. Étant donné le fort taux d’anomalies relevé  – en particulier concernant les dates de péremption – et la dangerosité potentielle de ces produits, la DGCCRF maintient les contrôles dans ce secteur. 
Ce qui en ressort, c’est qu’après chaque enquête, le taux d’anomalie augmente de même que les produits non-conformes et le procès-verbaux … et l’on ne voit pas bien quand tout cela s’arrêtera …

Plus de réglementations, plus d’anomalies ?