Vient
de paraître, Évaluation
de la résistance des biocides antimicrobiens. Avis de l’Anses.
Rapport d’expertise collective révisé, juin
2020 - Édition scientifique.
L’Anses s’est saisie du sujet le 9 novembre 2016 afin de proposer des méthodes d’évaluation de l’apparition d’un phénomène de résistance/résistance croisée, c’est-à-dire l’évaluation de la capacité, du niveau et du maintien d’une résistance pouvant être développés par les bactéries suite à une exposition aux substances et produits biocides. Des stratégies de gestion de la résistance seront également proposées le cas échéant.
Cette auto-saisine cible uniquement les biocides antimicrobiens à action antibactérienne, utilisés dans de très nombreux domaines, notamment celui de l’hygiène humaine, de l’élevage, de l’industrie, des eaux, aussi bien en tant que produits désinfectants que produits de protection (conservateurs).
Résistance
La
résistance est la réduction de sensibilité d’un micro-organisme
vis-à-vis d’un biocide antibactérien du fait de son aptitude à
supporter la ou les doses d’utilisation.
Résistance
croisée
La
résistance croisée est un processus dans lequel un micro-organisme,
résistant à une substance active ou un produit biocide
antibactérien auquel il a été exposé, est aussi résistant à une
(ou plusieurs) autre(s) substance(s) antibactérienne(s) auxquelles
il n’a pas été exposé.
Adaptation
L’adaptation
est une évolution du comportement de souches bactériennes qui
acquièrent des propriétés nouvelles transitoires ou stables,
visant la résistance, l’augmentation de sensibilité,
l’augmentation ou la diminution de la virulence, voire d’autres
propriétés. Ce terme couvre, bien au-delà d’un développement de
résistance, tous les types d’évolution possibles du comportement
de bactéries suite à un changement de leur environnement.
Parmi
les conclusions du groupe de travail « résistance
aux biocides antimicrobiens »
Le règlement Biocides stipule qu’il est nécessaire de s’assurer que chaque substance active approuvée ou produit biocide mis sur le marché n’induit pas d’effet inacceptable sur les organismes cibles en particulier une résistance ou une résistance croisée.
Une approche méthodologique afin d’évaluer la résistance bactérienne à l’usage des biocides antibactériens est à adapter au cas par cas, et doit permettre d’évaluer la capacité des bactéries à s’adapter à un biocide antibactérien, à confirmer si ce phénomène de résistance est stable et de de mesurer la stabilité et le niveau de cette résistance à ce biocide. Un exemple d’arbre décisionnel pour une mise en œuvre pratique est proposé illustrant le protocole d’évaluation de résistance d’un produit désinfectant pour les surfaces.
De manière générale, afin de prévenir l’apparition de résistance, il convient de limiter les mésusages pouvant notamment conduire à l’exposition des bactéries cibles à des concentrations sub-létales favorisant leur adaptation.
De plus, s’il est constaté que l’utilisation est susceptible de conduire au développement de phénomènes de résistance, une gestion de cette résistance doit être envisagée en considérant, au cas par cas, le besoin de développer ou non des expérimentations sur le terrain, voire de mettre en place une surveillance spécifique à l’usage d’un produit donné sur une période suffisamment longue.
Il est proposé une démarche d’évaluation de la capacité d’un biocide antibactérien à engendrer une résistance ou une résistance croisée chez les espèces cibles, au niveau Européen, au sein du groupe de travail « Efficacité » de l’ECHA, afin que des lignes directrices européennes qui serait applicables par les pétitionnaires dans le cadre des demandes d’AMM ou d’approbation de substances actives soient établies et prises en compte dans l’évaluation des dossiers biocides.
A
noter, la démarche
méthodologique proposée
serait à faire dans le cadre d’un dossier « Produit
Biocide » pour une évaluation d’un
phénomène de résistance.
Dans le
cas d’un Dossier « Substance Active », cette démarche
peut aussi s’appliquer dans la mesure où cette évaluation devra
se faire sur le produit représentatif décrit dans le dossier.
La même
démarche est à suivre dans le cas d’un produit biocide ayant
plusieurs substances actives.
Si cet
avis pouvait faire évoluer les comportements vis-à-vis des
désinfectants utilisés dans l’agro-alimentaire …, ce serait une
excellente action ...
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