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dimanche 12 novembre 2023

Escherichia coli et l'antisémitisme en France

Les 'nervis débiles' me semblent être des personnes qui se font appeler insoumis ou LFI ...

mercredi 25 mai 2022

L'évolution expérimentale sur le long terme découple la taille et les coûts de production chez Escherichia coli

Escherichia coli. Crédit Rocky Mountain Laboratories, NIAID, NIH.

Accrochez-vous un peu, le monde microbien, et celui de Escherichia coli en particulier est fascinant avec cette série d’expériences sur son évolution ...

«Une expérience d'évolution avec des bactéries remet en question la sagesse conventionnelle sur la taille et le coût de production», source phys.org.

En 1988, un biologiste de la Michigan State University, Richard Lenski, a déposé 12 flacons de E. coli et son groupe a maintenu et suivi leur évolution depuis. Périodiquement, des sous-échantillons sont congelés, permettant aux scientifiques de comparer les bactéries à différents moments en les ramenant à la vie.

Au fil du temps, les E. coli en évolution ont grossi; après 60 000 générations, les cellules font environ deux fois la taille de leurs ancêtres. Mais cette augmentation de taille s'est-elle accompagnée de changements que nous attendons dans le métabolisme, la taille et les taux de croissance de la population ?

Des chercheurs du Monash University Center for Geometric Biology ont collaboré avec Richard Lenski pour le découvrir. Les résultats sont publiés dans Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).

Le métabolisme dicte la vitesse à laquelle les organismes transforment l'énergie en entretien et en production.

Alors que les espèces plus grandes ont des taux métaboliques plus élevés, elles sont en fait plus efficaces et ont donc des taux métaboliques plus faibles par rapport à leur taille. Ainsi, alors que les espèces plus petites ont des densités de population plus élevées et peuvent atteindre ces densités plus rapidement, la masse totale de la population est plus élevée chez les espèces plus grandes (pensez aux souris et aux éléphants).

Mais est-ce que ce qui précède est vrai au sein d'une espèce?

Souvent, la série de tailles au sein d'une espèce n'est pas particulièrement large, ce qui rend les inférences sur la taille difficiles à tester.

Les bien nommées «Lignes de Lenski» contournent ce problème. Le laboratoire de Richard a envoyé des échantillons congelés de l'original E. coli, les ancêtres, ainsi que des échantillons de 10 000 et 60 000 générations d'évolution.

Les chefs de projet de l'École des sciences biologiques de l'Université Monash, le professeur Dustin Marshall et le Dr Mike McDonald, ont entrepris de faire revivre les cellules et de mesurer la taille des cellules, le métabolisme, la taille de la population et la croissance de la population.

«Nous avons constaté qu'à mesure que les cellules grossissaient au cours de l'évolution, les taux métaboliques augmentaient mais étaient inférieurs par rapport à leur taille, comme le prévoyait la théorie», a déclaré le professeur Marshall.

«Également prévu par la théorie, les populations de cellules plus grandes avaient des densités de population plus faibles mais une biomasse plus élevée que leurs ancêtres plus petits», a-t-il déclaré.

«La grande surprise et à l'opposé de la théorie, c'est que les populations de cellules plus grandes, malgré leur métabolisme relativement plus faible, ont augmenté plus rapidement que les cellules plus petites.»

Le Dr McDonald a déclaré qu'il était souvent supposé que l'énergie nécessaire pour produire un nouvel individu était directement proportionnelle à sa masse, mais cette expérience a montré que ce n'est pas nécessairement le cas.

«Pourquoi alors, une cellule plus grande serait-elle moins chère à construire et à entretenir ?»

Les cellules de E. coli consomment beaucoup d'énergie pour maintenir les gradients ioniques à travers les membranes cellulaires. Comme les cellules plus grandes ont des surfaces plus petites par rapport à la masse, elles devraient également avoir des coûts de maintenance inférieurs à ceux des cellules plus petites. Les cellules évoluées ont également des génomes légèrement plus petits que les cellules ancestrales plus petites, de sorte que les coûts de réplication du génome sont inférieurs pour les cellules plus grandes.

De plus, les cellules évoluées ont affiné leurs composants génétiques dans cet environnement hautement prévisible, réduisant ainsi l'expression coûteuse de transcrits et de protéines inutiles.

«Remarquablement, il semble que l'évolution puisse dissocier les coûts de production de la taille; il n'y a aucun inconvénient à augmenter les taux de croissance des cellules évoluées plus grandes en termes de rendement», a déclaré le Dr McDonald.

Référence. Dustin J. Marshall et al, Long-term experimental evolution decouples size and production costs in Escherichia coli, PNAS (2022). DOI: 10.1073/pnas.2200713119

Importance
Les populations d'organismes plus grands devraient être plus efficaces dans leur utilisation des ressources, mais croître plus lentement, que les populations d'organismes plus petits. Les relations entre la taille, le métabolisme et la démographie forment le fondement de la théorie métabolique, mais la plupart des tests empiriques ont été corrélatifs et indirects. Des lignées expérimentales de Escherichia coli qui ont évolué pour produire des cellules plus grandes offrent une occasion unique de tester comment la taille, le métabolisme et la démographie covarient. Bien que les grandes cellules aient un métabolisme relativement plus lent, elles se développent plus rapidement que les petites cellules. Elles obtiennent cet avantage d’un taux de croissance en réduisant les coûts relatifs de production de leurs plus grandes cellules. Cette évolution peut dissocier les coûts de production de la taille remet en question une hypothèse fondamentale sur les liens entre la physiologie et l'écologie.

Résumé
La taille corporelle covarie avec la dynamique des populations dans les domaines de la vie. Le métabolisme peut imposer des contraintes fondamentales sur la coévolution de la taille et de la démographie, mais les tests expérimentaux des liens de causalité restent insaisissables. Nous tirons parti d'une expérience de 60 000 générations dans laquelle des populations de Escherichia coli ont développé des cellules plus grandes pour examiner la mise à l'échelle métabolique intraspécifique et les corrélations avec les paramètres démographiques. Au cours de leur évolution, les cellules ont à peu près doublé de taille par rapport à leurs ancêtres. Ces cellules plus grosses ont des taux métaboliques absolument plus élevés, mais par rapport à leur taille, ils sont plus faibles. La théorie métabolique a prédit avec succès les relations entre la taille, le métabolisme et la densité de population maximale, y compris le soutien de la loi d'équivalence énergétique de Damuth, de sorte que les populations de cellules plus grandes atteignaient des densités maximales inférieures mais des biomasses maximales plus élevées que les populations de cellules plus petites. La mise à l'échelle du métabolisme avec la taille des cellules prédit ainsi la mise à l'échelle de la taille avec une densité de population maximale. Contrairement à la théorie standard, cependant, les populations de cellules plus grandes ont augmenté plus rapidement que celles de cellules plus petites, contredisant l'hypothèse fondamentale et intuitive selon laquelle les coûts de construction de nouveaux individus devraient évoluer directement avec leur taille. La découverte que les coûts de production peuvent être découplés de la taille nécessite une réévaluation des facteurs évolutifs et des conséquences écologiques de la taille biologique plus généralement.

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire s’est comportée et continue de se comporter en censeur et refuse tout assouplissement pour la modique somme de 500 euros. N’ayant pas les moyens d’aller devant la justice, je leur fait ici de la publicité gratuite. Derrière cette revue, il y a des aimables censeurs, les journalistes complices de la direction !

mercredi 6 avril 2022

Affaire Buitoni : le préfet du Nord décide l’arrêt de l’usine de production de pizzas à Caudry

«Affaire Buitoni : le préfet du Nord décide l’arrêt de l’usine de production de pizzas à Caudry», source article de Virginie Charpenet dans Terres et Territoires.

Dans un arrêté préfectoral daté du 1er avril, le préfet du Nord annonce la fermeture jusqu’à nouvel ordre de l’usine Buitoni de production de pizzas à Caudry (59).

Le préfet du Nord a annoncé le 6 avril l’interdiction de la production industrielle de pizzas sur le site Buitoni de Caudry (59). Cette décision faite suite à des contaminations à la bactérie Escherichia coli en lien avec la consommation de pizzas de la gamme Fraîch’Up. 75 cas ont été recensés pour l’heure, dont 16 dans les Hauts-de-France. Deux enfants sont morts à cause des complications rénales provoquées par la bactérie.

« Manquements graves »
La décision du préfet de fermer le site de Caudry intervient après deux enquêtes menées les 22 et 29 mars par des agents de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP), indique la préfecture dans un arrêté du 1er avril.

Ces inspections ont montré «de graves manquements en termes d’hygiène», faisant état de «la présence de rongeurs», d’un «manque d’entretien et de nettoyage des zones de fabrication» ou encore «de l’extraction de l’air insuffisante».

«Ces anomalies constituent une source importante de contaminations biologique, physique ou chimique des denrées alimentaires manipulées», précise la préfecture pour expliquer sa décision de fermeture.

La reprise de l’activité est désormais conditionnée à la «mise en conformité avec la réglementation en vigueur en matière d’hygiène des locaux, des équipements et des denrées constatées».

Par ailleurs, une enquête pour «homicides involontaires», «tromperie» et «mise en danger d’autrui» a été confiée au pôle santé publique du parquet de Paris.


Mise à jour du 7 avril 2022. A noter, le 7 avril, une notification par les Pays-Bas au RASFF de l'UE de la présence de STEC O145 dans de la pâte à pizza des Pays-Bas distribuée en France. STEC différent de STEC O26 mentionné dans l'épidémie en France.

Mise à jour du 9 avril 2022La DGCCRF a fait le job en diffusant le 9 avril un communiqué daté du 8 avril, un classique ce passe-passe de dates. Rappel de l’entièreté des produits Kinder fabriqués à l’usine d’Arlon, fermée par les autorités belges.

Mise à jour du 27 mai 2022. «Pizzas Buitoni: sept nouvelles plaintes déposées après des intoxications par E. Coli», selon La Voix du Nord.
Sept nouvelles familles ont décidé de porter plainte contre le fabricant de pizzas surgelées, selon RTL.

Mise à jour du 29 mai 2022. On lira l’article d’Olivia Détroyat, «Affaire Buitoni: enquête sur les défaillances sanitaires de Nestlé», paru dans Le Figaro en ligne du 17 mai 2022. Dans le journal papier du 28 mai, le titre devient «Buitoni: les raisons de la sortie de piste de Nestlé». Article réservé aux abonnés ou aux lecteurs du journal.
Réputé pour sa rigueur, le géant suisse est rattrapé par une dérive sanitaire locale. Sa discrétion est mal perçue.
Alors que le patron France de Ferrero a fait vendredi son mea culpa après le scandale des œufs Kinder contaminés à la salmonelle, rien de tel pour Nestlé. Sous le feu des projecteurs depuis plus de deux mois à cause de ses pizzas Buitoni Fraîch’Up contaminées à la bactérie E. coli, le géant suisse garde toujours le silence. Pourtant, sept nouvelles plaintes ont été déposées ce vendredi au tribunal judiciaire de Paris, et une enquête judiciaire planche sur les causes et responsabilités d’une des plus grandes secousses sanitaires qu’ait connues le leader mondial de l’alimentation (87 milliards d’euros de chiffre d’affaires).


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mercredi 10 novembre 2021

Température chez l'homme et comportement des pathogènes lors d'une infection

«Un changement de la température du corps humain (37°C) reprogramme rapidement de multiples réponses adaptatives chez Escherichia coli qui faciliteraient la survie et la colonisation de la niche», source Journal of Bacteriology. L’article est est dispobible en accès libre.

Résumé

L'un des premiers signaux environnementaux détectés par un microbe lorsqu'il pénètre dans un hôte humain est une augmentation de la température de 37°C. Dans cette analyse dynamique du temps, nous démontrons que cette transition environnementale signale rapidement une multitude de changements d'expression génique chez Escherichia coli. Des bactéries cultivées à 23°C dans des conditions aérobies ont été déplacées à 37°C, et l'expression de l'ARNm a été mesurée à des moments après le passage à 37°C (t = 0,5, 1 et 4 h). La première heure est caractérisée par un passage transitoire aux stratégies de respiration anaérobie et aux réponses au stress, en particulier la résistance aux acides, indiquant que la température sert de signal sentinelle pour prédire et se préparer à diverses niches au sein de l'hôte. Il a été démontré que les effets de la température sur un sous-ensemble de gènes de réponse au stress étaient médiés par RpoS et directement corrélés avec les niveaux de RpoS, DsrA et RprA, et une résistance accrue aux acides a été observée, qui dépendait de la croissance à 23°C et du RpoS. En 4h, l'expression des gènes s'est déplacée vers les voies de respiration aérobie et les réponses au stress ont diminué, associées à une augmentation des gènes associés à la biosynthèse (acides aminés et nucléotides), à l'absorption du fer et à la défense de l'hôte. ompT, un gène qui confère une résistance aux peptides antimicrobiens, était hautement thermorégulé, avec un motif conservé dans les souches de E. coli entéropathogènes et uropathogènes. Une diminution immédiate de l'expression du gène curli concomitante à une augmentation de l'expression du gène flagellaire implique la température dans cette décision de développement. Ensemble, nos études démontrent que la température signale une reprogrammation de l'expression génique immédiatement après une augmentation qui peut prédire, préparer et favoriser la survie de la bactérie au sein de l'hôte.

Importance

En tant que l'un des premiers signaux détectés par le microbe lors de son entrée dans un hôte humain, comprendre comment les bactéries comme E. coli modulent l'expression des gènes en réponse à la température améliore notre compréhension de la façon dont les bactéries initient immédiatement des réponses bénéfiques pour la survie et la colonisation. Pour les pathogènes, la compréhension des différentes voies de régulation thermique pourrait fournir des cibles précieuses pour les médicaments chimiothérapeutiques anti-infectieux ou les mesures de désinfection. De plus, nos données fournissent un examen dynamique de la réponse au stress RpoS, fournissant un support à l'échelle du génome pour la façon dont la température affecte RpoS par le biais de changements dans la stabilité de RpoS et la modulation par de petits ARN régulateurs.

Aux lecteurs du blog
Grâce à la revue PROCESS Alimentaire, vous n'avez plus accès aux 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le lien suivanthttp://amgar.blog.processalimentaire.com/. Triste histoire de sous ...

vendredi 10 juillet 2020

Escherichia coli dans la farine, sources, risques et prévention, selon un avis du BfR


Une recommandation du CDC des Etats-Unis indique clairement, « Say No to Raw Dough », Dites non à la pâte crue.

« Escherichia coli dans la farine, sources, risques et prévention », source avis du BfR n°004/2020 du 20 janvier 2020.

La farine est un produit naturel et un aliment précieux. Cependant, Escherichia coli producteur de shigatoxines (STEC pour Shigatoxin-producing Escherichia coli) a été détecté dans plusieurs échantillons de farine (blé, épeautre et seigle) lors d'une surveillance alimentaire de routine en Allemagne en 2018.

Les Escherichia coli sont des bactéries qui sont présentes naturellement dans l’intestin des animaux et des humains et la détection de E. coli dans les aliments est un indicateur fort d'une contamination fécale. Les bactéries provenant des fèces ou des selles peuvent être rejetées dans l'environnement et contaminer par la suite divers aliments d'origine animale et végétale. La transmission directe entre les animaux et les humains et des humains aux humains est également possible. Certains variants de E. coli produisant des toxines peuvent provoquer de graves maladies chez les animaux et les humains.

Les variants de E. coli qui peuvent produire des shigatoxines sont particulièrement importantes pour l'homme. Les STEC, qui provoquent des maladies chez l'homme, sont appelées des E. coli entérohémorragiques (EHEC pour enterohemorrhagic E. coli).

Les symptômes d'une infection par des STEC sont initialement gastro-intestinaux. La gravité possible de la maladie va de la diarrhée aqueuse à la diarrhée sanglante. Chez l'adulte, l'évolution de la maladie peut également se poursuivre sans symptômes. Une complication particulièrement grave est le syndrome hémolytique et urémique (SHU). Le SHU est une maladie qui se manifeste par une insuffisance rénale aiguë, des troubles de la coagulation sanguine et la destruction des globules rouges et peut entraîner la mort dans certains cas.
Dites non à la pâte crue.
Visuel du CDC des Etats-Unis

Cette forme de la maladie affecte des groupes de personnes particulièrement sensibles, tels que les jeunes enfants.

Le BfR conseille donc aux consommateurs qui souhaitent se protéger et protéger leurs familles contre les infections alimentaires de suivre les recommandations ci-après lors de la manipulation de la farine, en plus des règles d'hygiène de cuisine standard:
  • Avant de préparer des aliments et après un contact avec de la farine, se laver soigneusement les mains à l'eau et au savon et les sécher soigneusement.
  • Dans la mesure du possible, évitez tout contact entre la farine et les aliments destinés à la consommation directe, utilisez également différentes planches, assiettes, bols et agitateurs ou lavez-les après le contact avec la farine.
  • Nettoyez soigneusement les surfaces et les objets avec du détergent et de l'eau tiède après le contact avec de la farine et séchez-les.
  • Ne mangez pas de pâte à gâteau et à cookie non cuite. 

Les EHEC/STEC sont détruits par la cuisson, le rôtissage et le mijotage. En général, lors de la préparation des aliments dans des ménages privés par ébullition ou friture, une température d'au moins 70°C au cœur des aliments maintenus pendant au moins deux minutes est suffisante. Il convient de noter que ces valeurs ne s'appliquent pas à l'application de chaleur sèche (sans eau) et sont également insuffisantes pour cuire la pâte. Dans le produit à base de farine sèche (teneur en eau d'environ 13%), les STEC ne sont pas tués à 70°C. Ces bactéries sont également relativement insensibles aux acides, aux basses températures ou à la déshydratation. Par conséquent, même dans le congélateur, les bactéries STEC ne peuvent pas être tuées de manière fiable.

Si de la farine est mélangée à des œufs, du lait ou de l'eau pour former une pâte, les bactéries STEC peuvent être tuées à des températures à cœur de 70°C pendant au moins deux minutes. Des températures à cœur plus élevées peuvent réduire le temps de cuisson nécessaire.

Cependant, il y a encore un grand besoin de recherche, de sorte qu'une évaluation finale des risques pour la santé n'est pas encore possible. Le BfR prévoit une réunion avec des experts sélectionnés pour discuter des questions scientifiques ouvertes sur les STEC dans la farine.

NB : Le blog vous a proposé de très nombreux articles à ce sujet ici et ici, dont un de 2011, Où l’on reparle de la pâte à cookies … ainsi qu’un autre de 2018, Farine et la sécurité des aliments, c’est toujours d’actualité !

mercredi 8 juillet 2020

Des chercheurs de l’Université d’Alicante conçoivent un nouvel antibactérien contre Escherichia coli


« Des chercheurs de l’Université d’Alicante  conçoivent un nouvel antibactérien contre Escherichia coli », source communiqué du 6 juillet de l’Université d’Alicante (UA).
Légende de la photo. Résultat de laboratoire: effet antibactérien (zone claire) après application des molécules Poll-N (en bas à droite) et UK-C (en haut à gauche) sur une culture de E. coli (zone opaque).

La technologie fait partie du groupe de recherche en microbiologie moléculaire dirigée par Francisco M. Mojica et se compose de deux molécules aux propriétés antimicrobiennes.

Cela est rapporté comme une alternative à l'utilisation d'antibiotiques car la résistance à ces médicaments est actuellement un grave problème de santé publique.

Des chercheurs de l'Université d'Alicante (UA) ont conçu un nouvel antibactérien contre Escherichia coli (E. coli), une bactérie présente dans le microbiote du tractus gastro-intestinal des personnes et des animaux, responsable de maladies infectieuses telles que la diarrhée du voyageur, la diarrhée hémorragique et même une insuffisance rénale.

La technologie consiste en deux molécules - appelées Poll-N et UK-C - avec des propriétés antimicrobiennes spécifiques contre les bactéries E. coli.
Les molécules Poll-N et UK-C, protéines phagiques modifiées avec des résidus d'acides aminés chargés positivement à une extrémité, non seulement détruisent environ 90% des souches testées de E. coli, mais n'ont aucun effet sur les autres bactéries, expliquent les chercheurs de le groupe de microbiologie moléculaire de l'UA.

Son utilisation comme antimicrobien spécifique contre E. coli est potentiellement intéressante dans le cas d'aliments, cosmétiques ou eau contaminés, ainsi que pour le traitement de maladies (infections) produites par cette bactérie.

L'un des scientifiques responsables de cette avancée est Francisco J. Martínez Mojica, découvreur des systèmes CRISPR, dont les contributions dans ce domaine ont aidé à développer la technique d'édition génétique CRISPR-Cas9. Les chercheurs Jesús García Martínez, Vicent Soler Bodí, Noemí Marco Guzmán et Arantxa Peña Pardo font également partie de l'équipe de ce projet.

Une option face aux antibiotiques
Dans le domaine de la santé, ce nouvel antibactérien est signalé comme un agent alternatif pour remplacer les antibiotiques et prévenir, entre autres effets secondaires, l'apparition d'une résistance des micro-organismes à ceux-ci, qui constitue actuellement un grave problème de santé publique.

De plus, l'équipe de chercheurs de l'UA a expliqué que la spécificité contre E. coli garantit, par exemple, que l'administration de cet antibactérien a moins d'impact sur le reste du microbiote du patient, un aspect pertinent du point de vue clinique. Bien que la plupart des souches de E. coli soient généralement totalement inoffensives, il existe plusieurs souches capables de provoquer différentes maladies. Par conséquent, les molécules développées à l'UA sont utiles dans tout processus biotechnologique, clinique et industriel qui nécessite l'élimination totale ou partielle de la bactérie Escherichia coli.

vendredi 3 juillet 2020

Comment les bactéries réagissent à l'exposition aux biocides ?


« Comment les bactéries réagissent à l'exposition aux biocides ? » source Applied and Environmental Microbiology.

Les antiseptiques et les désinfectants sont omniprésents et essentiels dans notre quête pour contrôler et éliminer les agents pathogènes. Les mécanismes par lesquels les bactéries tolèrent les concentrations résiduelles de ces produits quotidiens sont pour la plupart inconnus.

L'analyse transcriptomique par Pereira et al. (Short- and Long-Term Transcriptomic Responses of Escherichia coli to Biocides: a Systems Analysis ou Réponses transcriptomiques à court et à long terme de Escherichia coli aux biocides: une analyse des systèmes) a montré que Escherichia coli passe d'une régulation précoce à la hausse des chaperons à une régulation à la baisse tardive de la motilité et de la chimiotaxie et à l'induction de régulateurs de biofilm lorsqu'ils sont exposés à des biocides. L'homéostasie du zinc s'est avérée être un facteur clé de la survie bactérienne de l'exposition aux biocides conventionnels. Ces découvertes ouvrent une fenêtre sur le riche répertoire que les bactéries utilisent pour survivre et sur des cibles potentielles pour les contrôler plus efficacement.

Résumé
Les mécanismes de la réponse bactérienne aux biocides sont mal connus, malgré leur large application. Pour identifier la base génétique et les voies impliquées dans la réponse au stress des biocides, nous avons exposé les populations de Escherichia coli à 10 biocides omniprésents.

En comparant les réponses transcriptionnelles entre une exposition à court terme (30 min) et une exposition à long terme (8 à 12 h) au stress biocide, nous avons établi des groupes de gènes et des voies communes impliquées dans les réponses au stress générales et spécifiques au biocide.

Notre analyse a révélé une chorégraphie temporelle, allant de la régulation à la hausse des protéines chaperons à la répression subséquente de la motilité et des voies de chimiotaxie et à l'induction d'un pool anaérobie d'enzymes et de régulateurs de biofilm. Une analyse systématique des données transcriptionnelles a identifié un cluster de gènes régulé par le gène zur comme étant très actif dans la réponse au stress contre l'hypochlorite de sodium et l'acide peracétique, présentant un lien entre la réponse au stress biocide et l'homéostasie du zinc. Les tests de sensibilité avec des mutants knock-out (dont le gène est inactivé -aa) ont validé nos résultats et fournissent des cibles claires pour une investigation en aval des mécanismes d'action impliqués.

Importance
Les produits antiseptiques et désinfectants sont d'une grande importance pour contrôler et éliminer les agents pathogènes, en particulier dans des environnements tels que les hôpitaux et l'industrie alimentaire. Ces produits sont largement distribués et souvent mal réglementés. Des éclosions occasionnelles ont été associées à des microbes résistants à ces composés, et les chercheurs ont indiqué une résistance croisée potentielle avec les antibiotiques. Malgré cela, il existe de nombreuses lacunes dans les connaissances sur la réponse au stress bactérien et les mécanismes de résistance microbienne aux antiseptiques et aux désinfectants. Nous avons étudié la réponse au stress de la bactérie Escherichia coli à 10 produits chimiques désinfectants et antiseptiques courants pour faire la lumière sur les mécanismes potentiels de tolérance à de tels composés.

Dans la conclusion, les auteurs notent,
Enfin, en dehors de son mérite intellectuel sur la physiologie bactérienne, disséquer la réponse bactérienne au stress biocide et comprendre les mécanismes potentiels de tolérance et de résistance sont cruciaux lorsqu'il s'agit d'éclairer les futures politiques et directives sur l'utilisation des biocides.

NB : La transcriptomique est l'étude de l'ensemble des ARN messagers transcrits à partir d'un génome. Les études qui analysent le transcriptome de différentes cellules font appel aux méthodes modernes de séquençage.

lundi 3 juin 2019

Une étude trouve des variations de la colonisation par des superbactéries liées à des interactions de proximité

« Une étude française trouve des variations dans la colonisation par des superbactéries liées à des interactions de proximité », source CIDRAP News.

Une interaction humaine étroite était fortement associée à Klebsiella pneumoniae (KP-BLSE) producteurs de bêta-lactamases à spectre étendu (BLSE), mais moins à Escherichia coli (EC-BLSE) producteurs de BLSE dans une maison de santé, pour personnes âgées selon une étude de chercheurs français publiée PLOS Computational Biology.

Dans cette étude unique, les enquêteurs ont tracé des voies de transmission possibles parmi 329 patients et 263 travailleurs de la santé dans un établissement de soins de longue durée en leur faisant porter des capteurs. Les capteurs ont suivi les interactions des patients et du personnel hospitalier à moins de 1,5 mètres toutes les 30 secondes pendant 4 mois. Les scientifiques ont également écouvillonné les patients toutes les semaines pour détecter le portage de Enterobacteriaceae producteurs de BLSE. Enfin, ils ont utilisé une modélisation mathématique pour évaluer l’effet de plusieurs mesures de contrôle des infections.

Les auteurs ont constaté que des interactions étroites étaient liées à KP-BLSE chez 16 patients sur 20 (80%), contre seulement 54% (19 sur 35 patients) pour EC-BLSE. Leur analyse de modélisation a démontré que des mesures de prévention telles qu'une hygiène des mains accrue pourraient réduire les risques. Ils écrivent que leurs résultats concordent avec ceux d'études précédentes portant sur le rôle de la transmission d'un patient à l'autre dans la propagation de Enterobacteriaceae.

Les chercheurs concluent que les résultats suggèrent que des stratégies de prévention des contacts - principalement l'hygiène des mains - pourraient contribuer à limiter la transmission de KP-BLSE, mais que des mesures supplémentaires, telles que la décontamination de l'environnement ou l'utilisation d'antibiotiques de manière appropriée, pourraient s'avérer nécessaires pour prévenir la propagation de EC-BLSE.

vendredi 8 mars 2019

De l'information sur deux ou trois crises sanitaires en 2018


Retour sur deux ou trois crises sanitaires de 2018 … après la Mise en place d’un site Internet unique pour les retraits et rappels de produits non-conformes.

Pélardon et cas de salmonellose
Le 24 août 2018, Le Parisien.fr rapporte Risque de salmonellose : rappel de fromages «Pélardon».
Le ministère de la Santé demande le rappel des fromages de chèvre « Pélardon » en raison d’une suspicion de contamination à la salmonelle. 
Un rappel de lots de fromages au lait de chèvre « Pélardons » (société Mounier) a été lancé après la découverte d’une vingtaine de cas de salmonellose, ont annoncé ce vendredi les ministères de l’Agriculture et de la Santé. 
L’entreprise Mounier, située à Quézac (Lozère), a procédé le 10 août dernier au retrait de la vente et au rappel de ses fromages de chèvre « Pélardon », à la suite de la mise en évidence de la présence de salmonelles dans ces produits. « Les investigations menées par les autorités sanitaires ont permis de mettre en évidence plusieurs cas de salmonelloses humaines en lien avéré avec la consommation de fromages Pélardon produits par l’entreprise Mounier » rappelle un communiqué de la Direction générale de la Santé. Une vingtaine de cas a été recensée. Toutes les personnes concernées vont bien.

Effectivement, le ministère de la santé indique le 24 août 2019, « Contamination de fromages « Pélardon » de l’entreprise Mounier par des salmonelles : élargissement du retrait-rappel suite à plusieurs cas de salmonelloses ».

Un premier rappel a lieu le 10 août 2018 puis un rappel élargi le 24 août 2018, suite à plusieurs cas de salmonelloses.

On apprend, ce qui confirme l'information du Parisien.fr précitée, « À ce jour, une vingtaine de cas a été recensée. Toutes les personnes concernées vont bien. »

Et puis plus rien jusqu'à la parution le 7 mars 2019 du rapport d'activité de la DGAL 2018 …où l'on apprend stupéfait qu'il y a eu « Une centaine de cas de salmonelloses dus à des fromages pélardons » 
Un retrait/rappel des lots identifiés chez les malades a été lancé le 10 août, accompagné d'un communiqué de presse afin de toucher des consommateurs potentiels au niveau national pendant cette période de vacances avec une importante mobilité des personnes. La distribution dépassant les frontières de l'Hexagone, l'alerte a été notifiée sur le réseau européen d'alerte (Rasff) le 13 août 2018. 
Le 22 août, Santé Publique France rapporte l'existence de nouveaux cas humains de salmonelloses, répartis sur l'ensemble du territoire, dus à une souche de Salmonella Newport, souche génétiquement identique à celle trouvée dans les pélardons impliqués, début août, dans les Tiac des Bouches du Rhône. Les ministères de l’Agriculture et de la Santé décident alors de publier un second communiqué de presse national élargissant les mesures de retrait/rappel à tous les pélardons sur le marché fabriqués par l'entreprise lozérienne. 
Au total, 104 malades ont été recensés en France entre le 11 juillet et le 22 août 2018. L'absence de détection de nouveaux cas après le 25 août montre l'efficacité des mesures de retrait-rappel mises en œuvre. Des analyses du lait ont permis d'identifier un animal à l'origine de la contamination. Des opérations rigoureuses de nettoyage et désinfection ont été effectuées dans l'établissement. Un suivi renforcé sur plusieurs semaines a accompagné la reprise de son activité.

Notons que le communiqué du 10 août 2018 du ministère de l'agriculture indique que les produits ont été commercialisés « à partir du 21/07/2018 sur l’ensemble du territoire national, dans les commerces de détail et sur les marchés locaux. »

Beaucoup de temps s'est donc écoulé entre la commercialisation et le premier rappel …

Par ailleurs, «  L'absence de détection de nouveaux cas après le 25 août montre l'efficacité des mesures de retrait-rappel mises en œuvre », peut aussi vouloir dire qu'il n'y avait plus de produits en circulation en raison de sa date initiale de commercialisation.

Un dernier point, à ma connaissance, pas d'action en justice ...

Reblochons au lait cru et cas de SHU

Le rapport de la DGAL 2018 cite aussi le cas de « Reblochons au lait cru et cas de SHU » :

Très curieusement, le chapeau de cet article fait état de « Sept cas d’infections par la bactérie Escherichia coli de type O26, dont six syndromes hémolytiques et urémiques (SHU), sont survenus chez des enfants âgés de un an et demi à 3 ans. Les investigations menées par les autorités sanitaires ont confirmé un lien entre ces cas et la consommation de reblochons entiers au lait cru. »

Alors que dans le texte, il est question « Au total, 12 cas de SHU en lien avec la consommation de reblo­chons fabriqués par un établissement de Haute-Savoie ont été recensés. »

Ce même rapport de la DGAL 2018 omet cependant de signaler l'« Epidémie de salmonellose à Salmonella Enteritidisen Haute Savoie : 83 personnes concernées  » qui s'est passée en 2018, … étonnant, non ?