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samedi 9 janvier 2021

Irlande: Diminution de 67% des entreprises de restauration ayant rencontrées des problèmes d'hygiène en 2020. Quid en France ?

Si l’on mesure la sécurité des aliments au nombre d’établissement alimentaire ayant reçu une injonction de fermeture ou des non-conformités pour des raisons d’hygiène, on peut dire, sans risque de se tromper, qu’en raison de la pandémie du Covid-19, ce chiffre a fortement diminué et pour cause …

Un exemple est venu de l’Irlande où selon ce communiqué de la Food Safety Authority of Ireland (FSAI) du 8 janvier 2021, «42 ordonnances d'exécution signifiées aux entreprises du secteur alimentaire en 2020», je serai tenté de dire 42 seulement ...

L'Autorité irlandaise de sécurité des aliments (FSAI) a communiqué que 42 ordres d'exécution avaient été signifiés à des entreprises du secteur alimentaire pour des infractions à la législation sur la sécurité des aliments en 2020, soit une diminution de 67% par rapport aux 125 ordres d'exécution réalisés en 2019.

La baisse du nombre reflète en grande partie l'impact du COVID-19, où un grand nombre d'entreprises de restauration ont été temporairement fermées pendant de longues périodes tout au long de l'année, et cela n'est pas nécessairement dû à l'amélioration des pratiques de sécurité des aliments.

La FSAI a réitéré l'importance de systèmes solides de management de la sécurité alimentaire et a souligné que la responsabilité juridique incombe aux entreprises du secteur alimentaire de s'assurer que les aliments qu'elles vendent sont conformes à la législation sur la sécurité alimentaire et peuvent être consommés sans danger.

Entre le 1er janvier et le 31 décembre 2020, 31 ordonnances de fermeture, 2 ordonnances d'amélioration et 9 ordonnances d'interdiction ont été émises par des agents d'hygiène du milieu au sein du Health Service Executive (HSE), des inspecteurs vétérinaires des collectivités territoriales et des agents de la FSAI sur les entreprises alimentaires à travers le pays.

Les types de problèmes récurrents de sécurité des aliments qui ont conduit à des ordonnances d'exécution en 2020 étaient: des entreprises alimentaires non enregistrées et non supervisées; des conditions sales; des preuves d'infestations de rongeurs et d'excréments de rongeurs; la présence de cafards; le non-maintien de la température des denrées alimentaires; des installations de stockage des aliments inadaptées et des installations d'eau inadéquates ou inexistantes.

En ce qui concerne la France, on peut seulement signaler une baisse de l’activité ’inspection’, si l’on doit se fier au dispositif Alim’confiance.

L’activité ‘restaurant’ fait état de seulement 9 296 inspections au 9 janvier 2921 et si on met les données des inspection en fonction des mois de l’année 2020, l’effet Covid-19 est très caractéristique, mais sans doute aussi l'absence d'inspections, et pour cause, sur le schéma ci-dessous:

vendredi 27 novembre 2020

Influence des émojis sur l'interprétation des rapports d'inspection en sécurité des aliments des restaurants

«
Visage dégoûté, lieu endroit infesté ? Influence des émojis sur l'interprétation des rapports d'inspection des restaurants», source Journal Health CommunicationArticle disponible en intégralité.
Cet article fait appel à l'ELM (ou elaboration likelihood model of persuasion) ou Modèle de persuasion de la probabilité d’élaboration. Le modèle ELM décrit les modalités de formation de l’attitude et de la persuasion suivant que la motivation et le degré d’implication du sujet sont importants ou faibles. 
Cet article peut aussi aider les autorités réglementaires qui choisissent des émojis comme symbol du résultat de l'inspection, voir en France, le cas Alim'confiance.
Résumé
Chaque année, des millions d'Américains tombent malades d'une maladie d'origine alimentaire et on estime que la moitié de tous les cas signalés surviennent dans des restaurants.
Pour information, en France en 2018, selon les données de Santé publique de France, dernières données disponibles, 39% des TIAC ont lieu en restauration commerciale et 31% en restauration collective, soit 70% du nombre total de TIAC !
Pour protéger le public, les services réglementaires sont encouragés à effectuer des inspections des restaurants et à divulguer des rapports aux consommateurs.

Cependant, le format des rapports d'inspection est incohérent et contient généralement des informations peu claires pour la plupart des consommateurs qui interprètent souvent mal les résultats de l'inspection. De plus, les consommateurs recherchent de plus en plus ces informations dans un contexte numérique.

Des recherches limitées explorent les rapports d'inspection comme des outils de communication. En utilisant l'affect en tant qu'information et l'ELM comme cadres théoriques, cette expérience a examiné comment des émotions discrètes (par exemple, le dégoût) véhiculées par des indices illustrés (c'est-à-dire des émojis) influençaient le traitement des rapports d'inspection par les consommateurs. Les participants, recrutés dans Amazon Mechanical Turk (une plateforme Internet de microworking -aa), ont été assignés au hasard à l'une des six conditions expérimentales avec 3 (émojis: souriant versus dégoûté vs aucun) x 2 (niveau de non-conformité: faible versus élevé).

Ensuite, les participants ont rempli un questionnaire sur la perception et le traitement cognitif du message. Les résultats ont révélé que, par rapport au texte, l'émoji dégoûté augmentait les perceptions du risque et les comportements d'évitement.

En termes d'émotion, l'émoji visage souriant a motivé les participants à ressentir plus d'émotions liées à l'hygiène.

À leur tour, des sentiments positifs ont diminué la probabilité d'élaboration. Comme prévu par ELM, l'implication a également prédit l'élaboration, de sorte que les participants qui étaient très impliqués dans les rapports d'inspection élaboraient plus que ceux qui étaient moins impliqués. La participation a également modéré la relation entre les emojis présentés et leur élaboration. Les implications pratiques sont également discutées.

Les implications pratiques
Les autorités sanitaires qui sont généralement responsables de la conception des rapports, doivent tenir compte à la fois du style de présentation et du contenu.

Le seul fait d'inclure des emojis souriants conduit à des problèmes. Par exemple, le King County utilise un emoji légèrement souriant pour les restaurants avec de nombreuses non-conformités critiques. C'est un message incongru et les consommateurs déploieront en fait plus d'efforts pour essayer de le comprendre. C'est contre-intuitif. De plus, en termes de perception du risque et d'intention comportementale, un emoji souriant semble avoir le même effet qu'un texte seul.

À l'inverse, si un émoji dégoûté est ajouté au mélange, les consommateurs peuvent être en mesure d'identifier de manière plus appropriée le risque immédiat et de se protéger du problème.

Bien que ce soit un outil de communication bénéfique pour les autorités sanitaires afin de prévenir la propagation des maladies d'origine alimentaire, il est peu probable que les restaurateurs soient désireux de préconiser que des visages nauséeux soient associés à leur entreprise, même temporairement.

Cependant, en raison des attitudes et des comportements défavorables associés à l'émoji dégoûté, cela pourrait améliorer les conditions de sécurité des aliments dans les restaurants en général.

Les recherches indiquent que la divulgation publique des rapports d'inspection des restaurants, en particulier sur Internet, améliore la conformité en matière de sécurité des aliments (Waters et al., 2013).

Cependant, si les autorités sanitaires considèrent que l'implication dans les rapports d'inspection est faible dans leur domaine, alors l'emoji souriant aide à alléger la charge cognitive des consommateurs.

Par conséquent, les autorités sanitaires devraient faire un effort pour comprendre les motivations des consommateurs et leur interprétation des emojis avant de façonner les divulgations en conséquence.

En outre, comme de nombreuses autorités sanitaires s'appuient sur le Food Code de la FDA des États-Unis pour déterminer les règles de sécurité des aliments, il serait avantageux pour l'agence d'explorer comment des emojis pourraient être universellement classés en ce qui concerne l'hygiène.

Enfin, dans le contexte actuel où une prime a été accordée à l'hygiène des lieux publics en raison du COVID-19, les considérations sur la meilleure façon de communiquer les mesures mises en œuvre aux clients sont devenues urgentes. La communication de preuves scientifiques au profane est une entreprise fondamentale, aujourd'hui plus importante qu'il y a quatre mois.

lundi 19 octobre 2020

Rendre publics les résultats des contrôles officiels permet-il d'améliorer la santé publique ? Non, si l'on considère le cas de New-York et de la France !


J’avais alors évoqué en mars 2012 dans l’article, New York : les scores sur les portes des restaurants et la baisse des infections d’origine alimentaire, le fait que « La Ville de New York estime qu’il existe un lien entre le système de scores en hygiène des aliments indiqué sur les portes des restaurants et la baisse des toxi-infections alimentaires. »

C’était dans ce contexte que paraissait, « Les cas à Salmonella à New York augmentent en 2012 malgré les notes sur les portes avec des lettres dans les restaurants », selon un article de Doug Powell du barfblog du 8 octobre 2013.

Voici qu'il en est de nouveau question dans un nouvel article paru le 17 octobre 2020 dans le Journal of Public Health, « Notes en hygiène des aliments : L'effet du programme d'inspection des notes sanitaires des restaurants de New York sur la salmonellose ».

Résumé
Contexte
La ville de New York a commencé à rendre public des rapports sur les notes des inspection sanitaire des restaurants en 2010. L'impact de la politique sur l'incidence des maladies d'origine alimentaire n'avait pas été étudié auparavant. (Ce qui 'est pas tout à fait exact -aa)

Méthodes
Nous avons utilisé une conception de cohorte rétrospective pour évaluer si l'introduction de notes sur l'hygiène en 2010 a réduit l'incidence de la salmonellose. Pour estimer l'impact de la politique, nous avons effectué une analyse des doubles différences dans laquelle, New York, a été comparée à un «groupe témoin synthétique» constitué d'un échantillon pondéré de zones géographiques de comparaison.

Nous avons évalué les cas de salmonellose signalés d'avril 2003 à décembre 2015 à partir du Système national de surveillance des maladies à déclaration obligatoire (NNDS ou National Notifiable Diseases Surveillance System, Weekly Tables of Infectious Disease Data). Notre principal critère de jugement était les cas trimestriels ajustés en fonction du risque de salmonellose signalés pour 100 000 résidents.

Résultats
Les résultats de notre analyse des doubles différences ont révélé que le programme de qualité sanitaire des restaurants de New York était associé à une réduction non significative des cas ajustés au risque de salmonellose signalés pour 100 000 (−0,31, intervalle de confiance à 95% = (−1,41, 0.80)). Cette constatation était solide pour toutes les spécifications.

Conclusions
Conformément aux preuves récentes selon lesquelles la publication de rapports d'inspection a eu peu d'incidence sur la santé publique, la publication de rapports d'inspection avec des notes en hygiène des aliments des restaurants ne semblent pas réduire l'incidence de la salmonellose.

Revenons un instant en France, où Santé publique de France publie, chaque année, très tardivement, le plus souvent, les
Données relatives aux toxi-infections alimentaires collectives déclarées en France.

Les données de 2016, parues courant 2017, indiquent dans la conclusion,
Depuis avril 2017, les consommateurs ont accès aux résultats des contrôles sanitaires réalisés depuis le 1er mars 2017 dans tous les établissements de la chaîne alimentaire (restaurants, cantines, abattoirs, etc.) sur le site www.alim-confiance.gouv.fr. Cette mesure a été prévue par la loi d’Avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt, du 13 octobre 2014. L’impact de cette mesure incitative à l'amélioration continue des établissements agroalimentaires pourra être évalué dans les années à venir.
Pas de complément d'information sur ce sujet dans les données de 2017 et 2018, dernières données disponibles …, ce sera vraisemblablement le cas pour les données de 2019 que l'on attend toujours ...

En 2018, Santé publique de France note qu'il y a eu « +24% de toxi-infections alimentaires collectives par rapport à  2017 ».

Il faut donc croire que, ce qui se passe à New-York, se passe aussi en France, et qu'effectivement, le système dénommé Alim'confiance, qui permet de rendre publics les résultats des contrôles officiels réalisés en matière de sécurité sanitaire des aliments depuis le 1er mars 2017 ne permet pas d'améliorer la santé publique ...

vendredi 31 juillet 2020

Bilan 2019 de l’activité de la DGAL, le compte n'est pas bon !

Après quelque quatre mois de retard, vient enfin de paraître le 31 juillet 2020 le rapport 2019 d'activité DGAL …

Selon le Directeur général de l’alimentation,

Dans un monde globalisé et bouleversé par le changement climatique, la biosécurité et la prévention sont plus que jamais indispensables. Les filières agricoles et alimentaires le savent : la performance sanitaire est devenue aujourd’hui une condition de la performance économique.
C’est dans cet esprit, conforté par la crise du covid-19, que la DGAL entend poursuivre son action, au service des citoyens et de la sécurité sanitaire de notre pays.
Pas sûr que le compte soit bon « au service des citoyens et de la sécurité sanitaire de notre pays » jugez plutôt …

Les dégâts occasionnés par l’ère Le Foll, nom d'un ancien ministre de l’agriculture sous l’ère Hollande, un formidable ministre, selon le journalise Périco Légasse, sont très nettement visibles de 2012 à 2016, un vrai massacre ! 

Puis après, on a essayer de colmater les brèches du navire sans vraiment y arriver. La sécurité des aliments est-elle encore une priorité ?

Les inspections en sécurité sanitaires des aliments en France de 2012 à 2019,
  • 2012 : 86 239
  • 2013 : 82 729
  • 2014 : 78 000
  • 2015 : 76 000
  • 2016 : 55 000
  • 2017 : 54 000
  • 2018 : 57 500
  • 2019 : 58 200

Et dire de la Belgique, plus petit pays que nous, s’il en est, mais qui fait presque autant d’inspections (57 200 en 2019) que nous …

Les données des contrôles de la sécurité sanitaire des aliments, selon les rapports de la DGAL:

La comparaison de l'activité 2019 par rapport à 2018 indique 700 inspections au total en plus, dont,
  • 500 inspections en moins dans les établissements d'abattage, de transformation et d'entreposage,
  • 500 inspections en moins en restauration collective,
  • 900 inspections en moins dans les commerces,
  • 800 inspection en plus en restauration commerciale.
Que dire du bilan 2019 par rapport aux autres années, on semble avoir atteint un palier avec toujours la même rengaine des fermeture d'établissements, la question des sanctions peut raisonnablement se poser ... 

A noter aussi la présence depuis novembre 2019 d'un gadget, «IAlim» est accessible aux inspecteurs du ministère de l’agriculture et de l’alimentation afin de les aider à mieux cibler leurs contrôles sanitaires dans les restaurants. Ce doit être le pendant de SigalConso chez la DGCCRF ... Vous avez là des exemples de ce qu'est la start-up Nation, voulue par notre Président ...

Ce dispositif vient donc en complément d'Alim'confiance dont le blog vous narré les soucis récemment ...

Bien entendu dans ce contexte de manque d'effectifs pour les inspections et les contrôles, on notera qu’il y a eu +24% de foyers de TIAC et +13% de personnes malades en 2018 !

En 2018, les TIAC en restauration collective (+29%) et les TIAC en restauration commerciale ont également augmenté (+14%) par rapport à 2017.

TIAC déclarées
2018
2017
2016
TIAC familiales
471 (+35%)
349
465
TIAC en restauration commerciale
638 (+14%)
562
592
TIAC en restauration collective
504 (+29%)
392
393
On peut se demander à quoi peut bien servir le dispositif Alim'confiance ...

Enfin, on notera que le mot transparence ne fait pas partie du vocabulaire de la DGAL, il est juste cité une communication sur le risque transparente, vraiment ?

Par ailleurs, les rappels de produits alimentaires ne sont pas cités une seule fois as usual, c'est pourtant une préoccupation importante des consommateurs, mais visiblement ce n'est toujours pas une priorité pour la DGAL ... comme pour la DGCCRF ...

Complément. A propos des alertes et crises sanitaires, il y a vraiment du changement en 2019 dans le rapport d’activité de la DGAL par rapport aux autres années :
  • En 2017, « La Mission des urgences sanitaires (MUS) gère chaque année plus de 1000 alertes, avec le concours des services déconcentrés en départements (DDCSPP) et des bureaux techniques de la DGAL. »
  • En 2018, « La Mission des urgences sanitaires coordonne chaque année la gestion de plus de 1 000 alertes en lien étroit avec les services déconcentrés dans les départements. »
  • En 2019, « La Mission des urgences sanitaires (MUS) de la DGAL, au-delà de la gestion des urgences et crises sanitaires, est chargée de coordonner la mise en place de ces dispositifs  (préparation, suivi de procédures, animation de réseau ,…). »
Complément du 15 août 2020. Le site du ministère de l'agriculture informe le 12 août 2020 de la parution du rapport d'activité 2019 de la DGAL ....

Lire le communiqué de l’Académie nationale de médecine : Masquez-vous, masquez-vous, masquez-vous

mercredi 22 juillet 2020

Cette année, pas d'opération alimentation vacances, épidémie de COVID-19 oblige

Le blog est triste, cette année, il n'y aura pas d'Opération Alimentation Vacances (OAV)
Les Opérations Alimentation Vacances (OAV) permettent de renforcer chaque année les contrôles en matière de sécurité sanitaire dans le secteur de la restauration et des commerces alimentaires, notamment lorsqu'ils connaissent un pic d'activité.
Le blog souhaite un très gros pic d'activité à la restauration et aux commerces alimentaires, mais le jeu du chat et de la souris n'aura pas lieu cette année …

Sans réelle efficacité sur l'amélioration de la situation sanitaire dans les restaurants, les toxi-infections alimentaires collectives ont même vu leur nombre augmenté en 2018. « Les TIAC en restauration commerciale ont également augmenté mais dans une moindre mesure (+14%). »

Ainsi l'’impact d'Alim'Confiance, dispositif ministériel fournissant les résultats des contrôles sanitaires réalises depuis le 1er mars 2017 dans tous les établissements de la chêne alimentaire (restaurants, cantines, abattoirs, etc.), reste encore à évaluer, et cette mesure sur l’amélioration continue des établissements agroalimentaires reste très incertaine, mais avec un jeune et nouveau ministre, les choses vont, c'est sûr, changer …

A propos d'Alim'Confiance, en raison de l'épidémie liée au COVID, les inspections ont bien chuté comme le montre ce graphique pris le 20 juillet 2020 et souhaitons que tout puisse revenir rapidement à la normale … sécurité sanitaire oblige ... voir aussi l'article, Une idée comme une autre pour la DGAL, des inspections virtuelles en hygiène alimentaire pourraient réduire les arriérés ...

mardi 21 juillet 2020

Une idée comme une autre pour la DGAL, des inspections virtuelles en hygiène alimentaire pourraient réduire les arriérés


Comme les lecteurs du blog le savent, je suis toujours prêt à proposer de l'aide à la DGAL du ministère de l'agriculture et de l'alimentation afin d'améliorer sensiblement leurs pratiques, notamment par temps de COVID-19, avec des inspection virtuelles ... 

L'exemple est tiré du Royaume-Uni car si l'on en juge pas par cette courbe ci-dessous à propos des inspections ou contrôles réalisés par le dispositif Alim'Confiance, les inspections ont bien chuté comme le montre ce graphique pris le 20 juillet 2020 et souhaitons que tout puisse revenir rapidement à la normale … sécurité sanitaire oblige, et par conséquent, ce dispositif serai susceptible d'intéresser nos autorités ...

« Des inspections virtuelles en hygiène alimentaire pourraient réduire les arriérés », source Food Safety News.

Des inspections virtuelles en hygiène alimentaire sont utilisées au Royaume-Uni pour lutter contre un arriéré causé par la pandémie de coronavirus.

Les inspections numériques peuvent aider les autorités à gérer une accumulation dans des établissements à faible risque et à minimiser le risque de contamination, car les inspecteurs peuvent visiter plusieurs sites en peu de temps.

Les inspections sont effectuées par les entreprises alimentaires qui téléchargent électroniquement la documentation. Ensuite, ils peuvent être guidés dans les locaux par un inspecteur qui peut effectuer des observations, poser des questions et capturer des images pour leur évaluation.

L’équipe de santé environnementale du conseil de district de Tendring a piloté des inspections numériques à partir de « Scores on the Doors » (Système de notes ou de scors en hygiène alimentaire des entreprises alimentaires), permettant au personnel du conseil d’Essex, en Angleterre, d’inspecter les locaux destinés aux aliments depuis leur siège social pendant le confinement.

Les restaurateurs utilisent des smartphones pour faire une visite de leur établissements et partager des documents importants, sous la direction d'un agent d'hygiène du milieu. Les outils permettent une interaction vidéo et la capture de photographies annotées.

Aide pour naviguer dans la nouvelle normalité
Cela signifiait que les sites à faible risque pouvaient être examinés sans risque de contamination par un agent visitant plusieurs locaux, et empêchant un arriéré d'inspections nécessaires une fois que les restrictions de confinement auront été assouplies.

Ces outils aident les autorités locales à réguler plus rapidement les changements d'utilisation, garantissant que les établissements qui sont passés aux plats à emporter et à la livraison respectent les normes de sécurité des aliments. Alors que le gouvernement a assoupli les mesures de planification pendant le confinement pour permettre aux établissements de s'adapter, les inspections ont été suspendues en raison de la propagation potentielle du COVID-19.

Toutes les interventions prévues en matière d'hygiène alimentaire, de normes alimentaires et d'alimentation animale ont été suspendues du 18 avril au 17 juillet. Cependant, certaines inspections peuvent avoir eu lieu dans des entreprises à haut risque, de nouvelles entreprises, des entreprises qui ont changé de pratiques ou qui ont fait l'objet de mesures pour application de la loi ou des plaintes de clients.

Carol Archibald, membre du Chartered Institute of Environmental Health, a déclaré que les inspections numériques peuvent aider à naviguer dans la «nouvelle normalité».

« Les conseils à travers le Royaume-Uni sont maintenant confrontés à un arriéré de trois mois au minimum, ce n'est pas seulement dû au report des inspections qui devaient avoir lieu avant et pendant le confinement, mais aussi à cause de milliers d'entreprises qui se sont adaptées et ont changé aux services à emporter pour maintenir le pays en mouvement », a dit Archibald, qui est également chef d'équipe pour les aliments, la santé et la sécurité sanitaire, la santé portuaire et le bien-être animal au Conseil de district de Tendring.

En mars, la Global Food Safety Initiative (GFSI) a ditqu'elle ne reconnaîtrait aucun certificat réémis à la suite d'un audit virtuel ou à distance et a fourni des prolongations de six mois pour les audits par ses organismes de certification. Pour les sites incapables d'avoir un audit sur site et de renouveler la certification avant son expiration, la GFSI a proposé d'utiliser une évaluation des risques en matière de sécurité des aliments. Cela permet désormais de réaliser une partie des audits de certification à distance et a mis à jour ses exigences de benchmarking.

Focus sur les sites à faible risque
Une inspection moyenne coûte aux contribuables environ 150 £ (166,3 euros) et il existe un demi-million d'entreprises alimentaires en Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord. En 2018-2019, il y a eu 238 000 inspections, portant le chiffre à plus de 37 millions de livres sterling (41 millions d'euros) avec l'arriéré actuel, ce montant augmenterait encore sans l'assistance à distance si toutes les inspections physiques avaient lieu, selon le système Scoors on the doors.

Michael Talbot, membre du cabinet du conseil de district de Tendring pour l'environnement, a dit qu'il était important que les entreprises aient de bonnes mesures d'hygiène en place pour le coronavirus et les aliments.

« Tendring, comme les conseils de tout le pays, a potentiellement dû faire face à un gros arriéré d'inspections; non seulement de ceux reprogrammés en raison du confinement, mais avec le nombre d'entreprises passant leur modèle commercial à des services à emporter, par exemple », a-t-il dit.

Chaque entreprise reçoit un score de risque de A à D, A étant le risque le plus élevé. Par exemple, un hôpital serait classé comme A, tandis qu'un café local serait classé comme C; un magasin du coin avec des bonbons pré-emballés aurait un D. Pour se qualifier pour les inspections numériques, les établissements opéreraient généralement aux niveaux C et D. Les inspecteurs mettent à jour leur système de la même manière que les inspections physiques, ce qui met à jour la base de données du du système de notation de l'hygiène alimentaire (FHRS pour Food Hygiene Rating Scheme) de la Food Standards Agency.

Paul Hiscoe, fondateur et directeur général de Scores on the Doors, a dit que les inspections numériques garantissent que les établissements à faible risque sont a§§nalysés en toute sécurité et que les inspecteurs sont libres de visiter les établissements à risque élevé en personne.

« Une fois que le besoin actuel d'éviter les contacts disparaîtra, nous nous attendons à ce que les inspections numériques restent une fonctionnalité permanente. Il est plus économique et plus rapide que les visites physiques, et particulièrement utile pour les locaux à faible risque et les revisites. Le prix est basé sur une inspection effectuée et dépend du volume. C'est presque toujours inférieur aux frais de déplacement », a-t-il dit.

samedi 30 mai 2020

A propos des contrôles et inspections des restaurants en France


Je ne sais pas s’il faut se satisfaire avec Olivier Masbou (et son excellent bloc-notes) que « La Cour des Comptes donne un satisfecit au budget du ministère de l’Agriculture ». Etre dans les clous du budget n’a jamais défini une politique ...

Cela m’a permis de lire ce rapport 2020 de la Cour des Comptes concernant ce ministère, «Les données du ministère de l’agriculture et de l’alimentation : un potentiel à mieux exploiter».

Il est ainsi cité dans « Exploiter les données, une source d’innovation pour les politiques publiques »,
projet «iAlim», lauréat en 2018 d’un appel à projets, abrité par la direction générale de l’alimentation du ministère de l’agriculture et de l’alimentation et destiné à améliorer le ciblage des contrôles des restaurants dans le domaine de la sécurité sanitaire des aliments, iAlim vise à utiliser l’intelligence artificielle pour traiter les données textuelles accessibles librement sur internet (les commentaires des utilisateurs des établissements de restauration) afin de repérer des établissements sensibles.

J’avais déjà parlé de cette démarche ici, je prévois son fiasco car rien ne vaut le terrain et la fiabilité des avis des consommateurs peuvent tromper énormément … et aucun autre pays ne met cela en œuvre ...

Pour comprendre le sujet, je rappelle, selon un autre rapport de la Cour des Comptés de 2019, ce n’est pas si vieux, Le contrôle de la sécurité sanitaire de l’alimentation : des progrès à consolider
« Au titre de la sécurité sanitaire de l’alimentation, un établissement de restauration est donc contrôlé en moyenne tous les quinze ans par les services de l’État. »

Le rapport 2020 de la Cour des Comptes sur le ministère de l’agriculture et de l’alimentation revient sur lapplication Alim’confiance, un service à destination du public.
Cette application lui permet de consulter le résultat des inspections sanitaires des établissements de restauration (y compris de restauration collective) et des commerces alimentaires à partir d’une simple géolocalisation. Les résultats d’inspection, disponibles pendant un an, sont présentés sous forme de quatre pictogrammes allant de «très satisfaisant» à «à améliorer d’urgence». Le ministère a fait le choix, pour cette application, d’une solution achetée «sur étagère» plutôt que de développer un produit spécifique.

Hélas, les résultats disparaissent au bout d’un an … car selon la Cour des Compte « Le coût de ce service varie entre 30 000 et 50 000 euros par an selon le volume des données. »
Le ministère de l’agriculture et de l’alimentation, appliquant le principe d’ouverture des données publiques, a aussi publié ces données sur le portail de l’État data.gouv.fr. Des utilisateurs les ont alors reportées sur des cartes en format ouvert («open street map») et ont compilé les résultats d’inspection au-delà de la dernière année, ce qui permet de suivre l’évolution dans le temps des établissements. Il existe donc désormais, à disposition des consommateurs, deux offres de visualisation de ces données, l’une ministérielle, l’autre issue de la société civile.

Je pense que l’offre de visualisation issue de la socié civile est plus simple et plus facile à utiliser, si on est un adepte d’Alim’confiance, et le lien est ici avec une possibilité de filtres multiples voici un exemple :

Si je prends les restaurants du 20e arrondissement de Paris, j’ai donc deux filtres, restaurants et 20e arrondissement.

Je découvre qu’il y a 195 établissements enregistrés, et pour 2020, je peux lister les inspections qui on eu lieu au cours des mois de janvier, février, mars (pas de résultats encore disponibles pour avril ou mai), soit 65 restaurants.

Par exemple, je décide voir ceux qui ont reçu le niveau d’hygiène «à améliorer» et il y en a 10 qui s’éditent dans un tableau ou sur une carte géographique.

J’ai fait aussi l’essai pour l’année 2019 avec les mêmes filtres et il n’y avait pas de restaurants qui ont reçu le niveau d’hygiène «à améliorer», c’est dire que la situation évolue vite, puisque 10 restaurants sont dans le niveau d’hygiène «à améliorer» en un an … ce qui justifie encore plus la présence sur le terrain des inspecteurs ...