Je
ne sais pas s’il faut se satisfaire avec Olivier
Masbou (et son excellent bloc-notes) que « La
Cour des Comptes donne un satisfecit au budget du ministère de
l’Agriculture ».
Etre dans les clous du budget n’a jamais défini une politique ...
Cela
m’a permis de lire ce rapport
2020 de la Cour des Comptes concernant ce ministère, «Les
données du ministère de l’agriculture et de l’alimentation : un
potentiel à mieux exploiter».
Il
est ainsi cité dans « Exploiter les données, une source
d’innovation pour les politiques publiques »,
… projet «iAlim», lauréat en 2018 d’un appel à projets, abrité par la direction générale de l’alimentation du ministère de l’agriculture et de l’alimentation et destiné à améliorer le ciblage des contrôles des restaurants dans le domaine de la sécurité sanitaire des aliments, iAlim vise à utiliser l’intelligence artificielle pour traiter les données textuelles accessibles librement sur internet (les commentaires des utilisateurs des établissements de restauration) afin de repérer des établissements sensibles.
J’avais
déjà parlé de cette démarche ici,
je prévois son
fiasco car rien ne vaut le terrain et la fiabilité des avis des
consommateurs peuvent tromper
énormément … et aucun autre
pays ne met cela en œuvre ...
Pour
comprendre le sujet, je
rappelle,
selon un autre rapport de la Cour des Comptés de 2019, ce
n’est pas si vieux, Le
contrôle de la sécurité sanitaire de l’alimentation : des
progrès à consolider,
« Au titre de la sécurité sanitaire de l’alimentation, un établissement de restauration est donc contrôlé en moyenne tous les quinze ans par les services de l’État. »
Le
rapport 2020 de la Cour des Comptes sur le
ministère de l’agriculture et de l’alimentation revient sur
l’application
Alim’confiance,
un service à destination du public.
Cette application lui permet de consulter le résultat des inspections sanitaires des établissements de restauration (y compris de restauration collective) et des commerces alimentaires à partir d’une simple géolocalisation. Les résultats d’inspection, disponibles pendant un an, sont présentés sous forme de quatre pictogrammes allant de «très satisfaisant» à «à améliorer d’urgence». Le ministère a fait le choix, pour cette application, d’une solution achetée «sur étagère» plutôt que de développer un produit spécifique.
Hélas,
les résultats disparaissent au bout d’un an … car selon la Cour
des Compte « Le
coût de ce service varie entre 30 000 et 50 000 euros par an selon
le volume des données. »
Le ministère de l’agriculture et de l’alimentation, appliquant le principe d’ouverture des données publiques, a aussi publié ces données sur le portail de l’État data.gouv.fr. Des utilisateurs les ont alors reportées sur des cartes en format ouvert («open street map») et ont compilé les résultats d’inspection au-delà de la dernière année, ce qui permet de suivre l’évolution dans le temps des établissements. Il existe donc désormais, à disposition des consommateurs, deux offres de visualisation de ces données, l’une ministérielle, l’autre issue de la société civile.
Je
pense que l’offre de visualisation issue de
la
société
civile est plus
simple et
plus facile à utiliser,
si on est un adepte d’Alim’confiance,
et le lien est ici
avec une possibilité de filtres
multiples …
voici
un exemple :
Si
je
prends
les restaurants du
20e
arrondissement
de Paris, j’ai donc deux filtres, restaurants
et 20e
arrondissement.
Je
découvre qu’il y a 195 établissements
enregistrés, et pour 2020, je peux lister les inspections qui on eu
lieu au
cours des
mois de
janvier, février, mars (pas de résultats encore
disponibles
pour avril ou mai),
soit 65
restaurants.
Par
exemple, je décide voir ceux qui ont reçu le niveau d’hygiène «à
améliorer» et il y en a 10 qui s’éditent dans un tableau ou sur une carte géographique.
J’ai
fait aussi
l’essai
pour l’année
2019
avec
les mêmes filtres et
il n’y avait pas de restaurants qui ont reçu le niveau d’hygiène
«à améliorer», c’est
dire que la situation évolue vite, puisque 10 restaurants sont dans
le niveau d’hygiène «à
améliorer» en
un an … ce qui justifie encore plus la présence sur le terrain des inspecteurs ...
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