mercredi 16 octobre 2019

Saga de la famille bisphénol, l'Anses demande d'éviter une substitution par le bisphénol B


Dans un article du 26 octobre 2017, dans un article intitulé « Saga du bisphénol A : où l’on reparle du bisphénol S », j’indiquais :

Chemical Watch rapporte que « Des chercheurs de l'UE concluent que le BPS présente une activité similaire endocrinienne au BPA ». Le JRC (Joint Research Centre) dit que ce matériau de substitution a les mêmes effets œstrogéniques  et devrait être encore évalué.

Voici qu’aujourd’hui l’Anses nous dit qu’il faut « Eviter une substitution du Bisphénol A par le Bisphénol B ».

Y’a donc un progrès … sans doute tout l’alphabet va y passer …

On savait comme le rapporte le communiqué de l’Anses précité,
Le BPB est aujourd’hui utilisé comme alternative à certains usages du BPA et du bisphénol S (BPS) dans certains pays tels que les Etats-Unis où il est enregistré en tant qu'additif indirect pour certains revêtements et polymères en contact avec les aliments par la Food and Drug Administration (FDA).
Le Bisphénol B présente des propriétés endocriniennes similaires à celles du Bisphénol A. Telle est la conclusion des experts de l’Anses dont les travaux sont publiés aujourd’hui dans la revue Environmental Health Perspectives. L’article présente les résultats de l’évaluation des propriétés de perturbation endocrinienne du bisphénol B (BPB) menée en septembre 2018 dans le cadre de la Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE 1).
Les experts ont développé une méthode d’analyse originale en se basant sur la similarité de structure entre le bisphénol A (BPA) et le BPB. Cette approche se veut plus inclusive que celle qui est actuellement appliquée au niveau règlementaire en Europe. En effet, les experts ont pris en compte les effets possibles du BPB sur l’homme ou la faune sauvage observés lors de tests en laboratoire réalisés sur différentes espèces de vertébrés tels que des rongeurs ou des poissons.
Les données obtenues mettent en évidence la capacité du BPB à interférer avec la voie de signalisation des œstrogènes, à réduire la production de testostérone, à altérer la stéroïdogenèse, à modifier la spermatogénèse chez les rats et les poissons-zèbres, ainsi que la reproduction des poissons. Cette activité oestrogénique ainsi que l'inhibition de la production de testostérone sont cohérentes avec l'activité endocrinienne du BPA.
Ces travaux concluent donc que le BPB présente des propriétés endocriniennes similaires à celles du BPA, la première substance chimique à avoir été identifiée en tant que perturbateur endocrinien pour l’homme au niveau européen.

Last but not the least,
Bien que non fabriqué ou utilisé comme substance chimique en Europe (il n’est pas enregistré dans le cadre du règlement européen REACH), on le retrouve dans des échantillons biologiques de populations européennes (Cunha and Fernandes 2010 et Cobellis et al. 2009) ainsi que dans des milieux environnementaux en Chine (Yan et al. 2017, Liu et al. 2017). Son identification comme perturbateur endocrinien dans le cadre du règlement REACH permettra d’éviter que l’industrie développe son utilisation ou sa fabrication pour substituer le BPA ou BPS. Cette identification obligera également les importateurs d’articles contenant du BPB à plus de 0,1% à déclarer sa présence.

Pendant qu’on y est, il faut aussi signaler l’existence de bisphénol F, voir ici.

En conclusion, ceux qui ont propagé le logo « sans BPA » devrait désormais indiquer « sans bisphénol », un point c’est tout !

NB : Tous les liens sont de mon fait.

Mise à jour du 25 octobre 2019. Communiqué du ministère de la santé du 24 octobre 2019
Perturbateurs endocriniens : la France engage la reconnaissance du Bisphénol B comme « substance extrêmement préoccupante »
A la suite de la publication d’une étude de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) sur les propriétés de perturbateur endocrinien du Bisphénol B, Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire et Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, ont décidé d’engager les procédures permettant de reconnaître cette substance comme perturbateur endocrinien. Cette reconnaissance, dans le cadre du règlement REACH, doit permettre à terme d’éviter son utilisation comme substituant au Bisphénol A ou Bisphénol S.

Justice et intoxication alimentaire au Canada : L'affaire Maple Leaf va aller vers la Cour supême


« L’intoxication alimentaire chez Maple Leaf se dirige vers la Cour suprême », source article de Jim Romahn paru sur son blog Agri 007.

La Cour suprême entendra une affaire impliquant une intoxication alimentaire causée par la bactérie Listeria monocytogenes d’aliments de chez Maple Leaf, qui a provoqué environ 20 décès et des dizaines de maladies en 2008 (en fait 24 décès et 50 personnes malades -aa).

Sur l’affaire Maple Leaf, on lira les articles du blog ici.

Les 424 franchisés de la chaîne de restauration rapide Mr Sub ont intenté un recours collectif, faisant valoir des pertes, parce que le public avait perdu confiance en leurs produits contenant des produits Maple Leaf.

Un tribunal de première instance a jugé Maple Leaf responsable, une cour d’appel s’est prononcée dans un sens opposé et c’est maintenant à la Cour suprême de décider du cas qui, selon les avocats, pourrait engager la responsabilité de tous les fournisseurs pour les pertes financières subies par leurs clients.

Maple Leaf a présenté ses excuses à ceux qui avaient été rendus malades par ses produits, sa compagnie d'assurance a intenté un recours collectif et la société a embauché un gourou de la sécurité des aliments à son équipe de direction.

« La question qui revient sans cesse, cas après cas, est de savoir si, en cas de négligence, vous ne causez pas de préjudice physique à quelqu'un, vous ne devez lui payer que de l'argent. », a déclaré Andrew Bernstein, associé en litige chez Torys LLP, appelant cela une question qui « continue à assombrir les tribunaux. »

Les « implications plus larges de l'affaire sont très importantes », a-t-il déclaré dans un article du journal Globe and Mail. Selon lui, cela soulève le « spectre de la responsabilité indéterminée ».

« Je pense que l’inquiétude est que quiconque fournit tout ce qui est utilisé dans une autre entreprise pourrait être tenu pour responsable », a-t-il déclaré.

Les franchisés étaient tenus d'acheter et de vendre des viandes approuvées par Mr Sub, parmi lesquelles deux produits Maple Leaf, du rôti de boeuf et du bœuf en conserve, visés par le rappel.

Mr Sub est devenu publiquement associé à Maple Leaf pendant la crise lorsque l’Agence canadienne d’inspection des aliments a nommé la chaîne dans un avertissement relatif à la santé, ce qui a été mentionné dans les médias.

Les consommateurs ont demandé aux détaillants si leurs produits de viande étaient touchés et les concurrents ont affiché des affiches proclamant qu'ils ne servaient pas de viande Maple Leaf. D'autres restaurants, notamment McDonald's, étaient également liés à Maple Leaf à l'époque.

L'Europe enregistre une baisse des ventes d'antibiotiques vétérinaires


« L'Europe enregistre une baisse des ventes d'antibiotiques vétérinaires », source CIDRAP News.

Un rapport publié le 15 octobre 2019 par l'Agence européenne des médicaments (EMA) montre que les ventes d'antibiotiques à usage vétérinaire continuent à diminuer en Europe.

Les données du dernier rapport de l'EMA sur la surveillance européenne de la consommation d'antimicrobiens vétérinaires (ESVAC pour European Surveillance of Veterinary Antimicrobial Consumption) font apparaître une baisse de 32,5% des ventes d'antibiotiques pour les animaux producteurs de denrées alimentaires de 2011 à 2017, avec des ventes de deux classes d'antibiotiques considérées comme essentielles en médecine humaine, les polymyxines et les céphalosporines de quatrième génération, en forte baisse.

Au total, 30 pays de l'Union européenne/Espace Economique Européen (UE/EEE) et la Suisse ont fourni des données au rapport, qui est publié chaque année et couvre toutes les espèces productrices d'aliments et les animaux de compagnie. Les données de l'an dernier indiquaient une baisse de 20% des ventes d'antibiotiques vétérinaires de 2011 à 2016.

« Les résultats du rapport confirment la tendance à la baisse observée ces dernières années et montrent que les orientations et les campagnes nationales de l'UE en faveur d'une utilisation prudente des antibiotiques chez les animaux pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens ont un effet positif », a déclaré l'EMA dans un communiqué de presse.

Des déclins non unilatéraux
Parmi les 25 pays de l'UE/EEE qui fournissent des données pour le rapport depuis 2011, les ventes totales d'antibiotiques vétérinaires destinés à des animaux producteurs de denrées alimentaires sont passées de 162,0 milligrammes par population correction unit* (mg/PCU) en 2011 à 109,3 mg / PCU en 2017.

La PCU est utilisée comme indicateur indirect de la taille de la population animale risquant d’être traitée aux antibiotiques dans chaque pays et est utilisée pour harmoniser les données entre les pays. Cela n'inclut pas les animaux de compagnie, qui ne représentent que 1% des ventes d'antibiotiques vétérinaires (en tonnes de principe actif).

Sur ces 25 pays, 19 ont enregistré une réduction de plus de 5% des ventes d'antibiotiques destinés aux animaux producteurs d'aliments. L'Allemagne (58%), les Pays-Bas (51%) et la France (41%) ont enregistré une baisse significative. Le rapport indique que les réductions possibles incluent des campagnes d'utilisation responsable, des restrictions d'utilisation, des objectifs de réduction et une sensibilisation accrue à la menace de la résistance aux antimicrobiens.

Toutefois, les ventes d'antibiotiques à usage vétérinaire n'ont pas diminué dans tous les pays de l'UE/EEE. La Bulgarie, la Pologne et la Slovaquie ont vu leurs ventes d’antibiotiques vétérinaires augmenter de plus de 5% de 2011 à 2017. En outre, un écart important a été observé entre les pays ayant les ventes les plus élevées (Chypre, 432,1 mg/PCUen 2017) et les moins élevées, 3,1 mg/PCU en 2017) d'antibiotiques vétérinaires.

L'EMA note que ces variations reflètent en partie les différences en termes d'apparition de maladies, de composition de la population animale et de systèmes de production dans ces pays, et que les données sur les ventes ne représentent pas l'utilisation des antibiotiques dans les exploitations européennes. L'agence affirme cependant que les différences soulignent le fait que certains pays limitent mieux les antibiotiques vétérinaires que d'autres.

« La baisse substantielle des ventes d'antimicrobiens pour les espèces productrices d'aliments observée dans certains pays indique qu'il existe un fort potentiel de réduction de l'utilisation d'antimicrobiens dans d'autres, en particulier chez ceux qui consomment beaucoup », a déclaré l'EMA.

Baisse des antibiotiques critiques
Les réductions significatives des médicaments classés par l’Organisation mondiale de la Santé parmi les antimicrobiens d’une importance primordiale ont contribué à la baisse globale des ventes. Dans les 25 pays pour lesquels des données sont disponibles depuis 2011, les ventes de polymyxines, de céphalosporines de troisième et de quatrième génération et de fluoroquinolones ont diminué respectivement de 66,4%, 20,9% et 10,3%.

Les ventes des classes d'antibiotiques qui représentaient près des deux tiers des antibiotiques vétérinaires vendus en 2017, tétracyclines, pénicillines et sulfamides, ont également diminué de 2011 à 2017. Les ventes de tétracyclines et de sulfamides ont respectivement chuté de 44% et 46%, tandis que les ventes de pénicillines a diminué de 18%.

Le nombre de pays ayant fourni des données au rapport ESVAC a plus que triplé depuis le début du projet, passant de 9 en 2010 à 31 en 2019. Cette augmentation montre que les pays européens sont résolus à promouvoir l'utilisation responsable des antibiotiques chez les animaux.

* selon l’ESVAC (European Surveillance of Veterinary Antimicrobial Consumption), PCU (Population Correction Unit) est obtenu en multipliant le nombre d’animaux par catégorie d’espèce par un poids fixé qui correspondrait au poids au moment du traitement (425 kg pour les vaches et les bovins mâles, 200 kg pour les génisses, 140 kg pour les veaux, 65 kg pour les porcs, 240 kg pour les truies, 1 kg pour les poulets, 6.5 kg pour les dindes…). Source Anses.

Les aliments crus pour chiens dits BARF contiennent des bactéries multirésistantes dans un cas sur deux. Certains germes peuvent également être dangereux pour l'être humain, selon une étude de l'Université de Zurich

« Les aliments crus pour chiens dits BARF contiennent des bactéries multirésistantes dans un cas sur deux. Certains germes peuvent également être dangereux pour l'être humain, mettent en garde des chercheurs zurichois », source Paysans Suisses, ATS/AGIR

Le régime BARF (Biologically Appropriate Raw Food ou nourriture crue biologiquement appropriée) vise à donner à son animal domestique une nourriture aussi proche que possible du régime qu'il adopterait dans la nature. Pour le chien, il se compose de viande crue, d'abats, d'os et d'un peu de fruits ou de légumes.

De nombreux produits et compléments alimentaires BARF sont proposés sur le marché. L'équipe de Roger Stephan, de l'Université de Zurich (UZH), a analysé 51 échantillons de viande crue provenant de différents détaillants en Suisse.
Les chiens mangent de plus en plus de portions de viande crue, d'abats, d'os et d'autres ingrédients. (Photo: istock.com / manushot).
Résultats: plus de la moitié (61%) contenaient des bactéries résistantes aux antibiotiques à large spectre, rapportent les chercheurs dans la revue britannique Royal Society Open Science. En outre, 73% dépassaient le seuil recommandé pour les entérobactéries. Deux échantillons contenaient des salmonelles, deux autres des souches de bactéries Escherichia coli porteuses d'un gène de résistance à l'antibiotique de dernier recours colistine et capables de le transmettre à d'autres bactéries.

Que l'on trouve dans plus de 60% des échantillons de telles bactéries est jugé « vraiment effrayant » par l'auteure de l'étude Magdalena Nüesch-Inderbinen, citée dans un communiqué de l'UZH. Certaines d'entre elles, de type E. coli, peuvent provoquer des infections chez l'humain et d'autres espèces animales.

Pour les scientifiques, cette méthode nutritionnelle constitue un facteur de risque important pour la transmission de germes résistants aux antibiotiques. Les propriétaires d'animaux entrent en contact avec les bactéries lors de la préparation de la nourriture. La transmission est également possible lors des contacts avec l'animal au sein du ménage.

Conclusion: il faut une prise de conscience des risques et une hygiène stricte lors de la préparation de la pâtée. Dans une précédente étude, les chercheurs zurichois avaient déjà démontré que les souches bactériennes résistantes aux antibiotiques sont largement répandues chez les chiens et les chats.

Norovirus est la principale cause d’épidémies au Danemark


Norovirus est le pathogène d'origine alimentaire le plus courant en 2017 aux Etats-Unis, selon le CDC mais aussi en France selon une étude parue en janvier 2018 dans le BEH et il en va de nême au Danemark où « Norovirus est la principale cause d’épidémies au Danemark », source Food Safety News.

Selon des données récemment publiées, 64 foyers de cas d'origine alimentaire impliquant 1 600 patients ont été signalées au Danemark cette année.

Trois grands incidents ont provoqué le quart des épidémies. En 2017, 63 éclosions ont été signalées mais seulement 1 151 personnes sont tombées malades.

Norovirus était la cause la plus fréquente en 2018 avec 21 foyers impliquant 839 cas, une augmentation substantielle par rapport à 2017 mais au même niveau qu'en 2016.

Le nombre de personnes touchées par 64 foyers de cas d'origine alimentaire était de 1 600, avec une moyenne de 12 personnes par foyer et une fourchette de 2 à 150. Quatorze éclosions étaient nationales, dont deux faisaient partie d'événements internationaux. La plus grande, impliquant 150 personnes, était une épidémie locale causée par norovirus.

L’établissement le plus fréquent était les restaurants, avec 20 foyers de cas touchant 435 personnes. Douze personnes dans des cantines et la restauration en milieu de travail ont également touché un nombre élevé de personnes avec 671 personnes malades, soit une moyenne de 56 personnes par foyer.

Les plats composés avec 15 foyers et des repas sous forme de buffet avec neuf étaient les principaux types d'aliments associés aux foyers et étaient le plus souvent causés par un norovirus.

Investigations sur l’hépatite A, le botulisme et Clostridium perfringens
Clostridium perfringens a été associé à cinq foyers de cas touchant 107 personnes, contre huit, sept et 11 foyers de cas en 2017, 2016 et 2015.

Une importante épidémie d’hépatite A avec 31 personnes malades a été liée à des dattes en provenance d’Iran. Neuf patients ont été touchés par une épidémie de botulisme causée par un plat fait maison. Quatre d'entre eux sont devenus gravement malades et ont nécessité des soins intensifs et une ventilation mécanique. Ils ont été hospitalisés pendant huit semaines.

Luise Müller, épidémiologiste du Statens Serum Institut, a déclaré que les chiffres montrent que le Danemark connaît encore de graves épidémies qui doivent être explorées et arrêtées.

« Les enquêtes fructueuses sur la grande épidémie nationale d'hépatite A d'origine iranienne et sur l'épidémie de botulisme local montrent l'importance de la préparation interdisciplinaire du Danemark, capable de faire face à de tels incidents imprévus. »

Campylobacter reste la maladie bactérienne d'origine alimentaire la plus répandue dans le pays, avec 4 546 cas confirmés. Deux épidémies régionales ont été signalées ; l'une causée par la consommation de lait cru avec 20 personnes malades.

Salmonella a provoqué 1 168 cas d’infections confirmées en laboratoire, ce qui représente une légère augmentation par rapport à 1 067 en 2017. Comme les années précédentes, les deux sérotypes les plus courants étaient Salmonella Typhimurium, comprenant des souches monophasiques et Salmonella Enteritidis.

Dix-neuf foyers ont été enregistrés et neuf d’entre eux liés à des voyages à l’étranger dans des pays tels que l’Égypte, le Maroc et la Turquie. Six foyers domestiques ont été provoqués par Salmonella Typhimurium ou sa variante monophasique: O:4,[5],12:i:-. La source a été révélée pour cinq foyers et quatre étaient liés à de la viande de porc ou des produits à base de viande de porc.

Augmentation des STEC
Le nombre de cas à E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) enregistrés a augmenté chaque année depuis 2015 et a doublé de 2014 à 2018 avec 281 cas en 2014 et 495 en 2018. Le sérotype le plus courant l'an dernier était O26, suivi de O157. et O103.

Une épidémie à STEC O26:H11 a rendu malade 39 personnes et a été associée à de la viande bovine séchée.

De 2014 à 2018, 55 cas de STEC étaient associés au syndrome hémolytique et urémique (SHU), ce qui correspond à 3,4% de tous les cas de STEC. En 2018, 21 cas ont été enregistrés, soit le nombre le plus élevé jamais enregistré. Soixante-quinze pour cent ont été signalés de juin à septembre.

Une épidémie touchant 129 personnes s'est produite dans le Jutland lors d'un événement destiné aux anciens élèves d'une école secondaire. L'agent en cause était E. coli O25 (ETEC) entérotoxinogène. Une enquête a mis en évidence un repas commun au moment de l'exposition, mais il n'a pas été possible d'établir la source ou le mode de transmission.

Les lectines dans des haricots ont provoqué quatre épidémies, dont deux importantes avec respectivement 50 et 40 cas de maladie. Les légumineuses sèches contiennent naturellement des lectines qui peuvent provoquer des nausées, des vomissements et des diarrhées de une à sept heures après leur consommation.

Deux épidémies à Listeria ont été détectées en 2018. Deux patients porteurs d'isolats de Listeria monocytogenes ST20 ont été liés par WGS (séquençage du génome complet) à un troisième isolat de 2016. Cependant, aucun lien commun ni aucune exposition n'a été identifié.

De mars à décembre, quatre cas à Listeria monocytogenes ST8 ont été identifiés et liés par WGS à un isolat supplémentaire datant de 2017. La source a été soupçonnée être différente de celle d'une entreprise produisant des produits carnés pour la restauration. Au total, 47 cas ont été signalés l'année dernière, contre 58 en 2017.

Rappelons qu’un tel rapport n’existe pas en France. Parmi les moyens à votre disposition pour rechercher une telle information, il vous faut aller sur le site de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). C'est en regroupant ces données et celles des pays européens que l'EFSA établit chaque année la compilation intitulée « The European Union summary report on trends and sources of zoonoses, zoonotic agents and food-borne outbreaks ».

Royaume-Uni: Une ONG met en garde sur le nombre élevé d'inspections non réalisées chaque année. Quid en France ?


« Un groupe met en garde sur le nombre élevé d'inspections non réalisées chaque année », source article de Joe Whitworth paru le 16 octobre 2019 dans Food safety News.

Selon une ONG, des dizaines de milliers de contrôles en hygiène alimentaire n’ont pas été effectués en 2017 et 2018 au Royaume-Uni.

Unchecked.uk a constaté que seulement 11% des communes avaient réussi à effectuer toutes les vérifications prévues, tandis que huit autorités locales avaient raté plus de 1 000 inspections d'entreprises de produits alimentaires locales.

Une demande d'accès à l'information (on ne sait pas e que c’est en France, sauf commission d’enquête -aa) obtenue par le groupe Unchecked.uk a révélé que plus de 50 000 inspections en hygiène alimentaire dans des établissement habituellement notés étaient en retard en 2017-2018. Le groupe a déclaré que de graves problèmes d'hygiène pourraient être oubliés car les autorités locales ne disposent pas de ressources insuffisantes..

Selon les données de la Food Standards Agency (FSA), le pourcentage d'interventions planifiées en matière d'hygiène alimentaire réalisées était de 85,1% en 2017-2018. Les interventions en matière d'hygiène alimentaire signalées en Angleterre, en Irlande du Nord et au Pays de Galles ont été de 350 348 en 2017-18. La FSA a suggéré que les autorités locales avaient tendance à cibler les établissements à haut risque pour des interventions en matière d'hygiène alimentaire plutôt que de procéder à des contrôles planifiés sur des sites à faible risque.

Normes sur les sites à haut risque
Sur la base des chiffres de 2018/2019, alors que le taux de conformité en matière de sécurité des aliments est de 90% dans tous les établissements, 80% des établissements les plus à risque notés avec la lettre A et 36% de ceux notés B en Angleterre, en Irlande du Nord et au Pays de Galles échouent à respecter les normes d'hygiène alimentaire telles que la propreté, la manipulation correcte des aliments et le contrôle de la température.

Cet échec équivaut aux entreprises qui ont atteint un indice d’hygiène de 2 ou moins dans le cadre du système de notation des établissements en hygiène alimentaire (ou Food Hygiene Rating Scheme) de la FSA.

Tous les établissements alimentaires du Royaume-Uni sont classés de A à E en fonction du danger qu’ils représentent pour le public, A étant la note la plus basse. Les entreprises notées A ou B incluent des sites ayant des antécédents d'hygiène médiocre, des installations plus grandes qui traitent de la viande ou du poisson crus, celles où la contamination des aliments est plus susceptible de se produire et les entreprises servant des enfants ou des personnes âgées. Les entreprises ayant une note de risque de A ou B représentent moins de 5% des sites en Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord. Les inspections sur les sites notés A doivent être effectuées tous les six mois.

Emma Rose, chef de projet chez Unchecked.uk, a déclaré, «  La plupart des entreprises du secteur alimentaire respectent les normes d'hygiène de base, mais que la conformité des établissements à haut risque est médiocre et le nombre de contrôles alimentaires en retard soulève la question de savoir si le système britannique de sécurité des aliments est prêt. pour les défis à venir. »

« Les équipes chargées de faire respecter la loi par les autorités locales ne disposent tout simplement pas des outils nécessaires pour faire leur travail, ce qui compromet leurs efforts pour assurer la sécurité des personnes », a-t-elle déclaré.

Un porte-parole de la FSA a déclaré à Food Safety News que l'agence ne reconnaissait pas les résultats comme étant une image de la réglementation sur les aliments.

« En fait, plus de 95% des entreprises inspectées en Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord sont globalement conformes ou meilleures. Les autorités locales inspectent plus fréquemment les entreprises à haut risque et prennent les mesures nécessaires pour protéger la santé publique. Plus de 99% de ces entreprises (catégories A et B) ont été inspectées à temps en 2018-19. »

Pression financière sur les conseils
De mauvaises pratiques d'hygiène peuvent augmenter l'émergence et la propagation de bactéries pouvant causer des maladies d'origine alimentaire et des intoxications alimentaires à Campylobacter, Salmonella et E. coli O157.

Steve Nash, conseiller auprès des consommateurs pour E. coli O157, a déclaré que, bien que le personnel des autorités locales et les autres inspecteurs du gouvernement travaillent d'arrache-pied, ils ne bénéficient pas d'un soutien suffisant.

« La Food Standards Agency doit désormais examiner de près ses faiblesses et y remédier », a-t-il déclaré.

« Ce dont nous avons besoin, ce sont des inspecteurs des denrées alimentaires des autorités locales plus véritablement indépendants sur le terrain, et non des entreprises d’accréditation de l’industrie alimentaire marquant les entreprises alimentaires avec leurs propres logos - c’est pourtant ce que l’agence planifie pour les futures inspections britanniques des produits alimentaires. »

Le conseiller Simon Blackburn, président du conseil de l’Association des collectivités locales pour des communautés plus sûres et plus fortes, a déclaré que les conseils travaillent dur sur l’hygiène et les normes alimentaires.
En France aussi, on n'a plus les moyens de sa politique de sécurité des aliments, n'est-ce pas M. Le Maire, ministre de l'économie ?
« Bien qu'il incombe en dernier lieu aux fabricants, aux fournisseurs et aux distributeurs de produits alimentaires de s'assurer que leurs produits sont conformes aux lois sur la sécurité des aliments et sont ce qu'ils prétendent être, les conseils travaillent extrêmement dur pour maintenir et améliorer l'hygiène et les normes alimentaires », a-t’il dit.

« Des pressions importantes sur le financement affectent tous les services des conseils - y compris les budgets des services de réglementation locaux et la réduction des effectifs d’environ 50% depuis 2010 - et rendent sans aucun doute extrêmement difficile pour certains conseils de maintenir les niveaux précédents de travail sur les aliments, étant donné les demandes concurrentes d’autres domaines. comme les services sociaux, les services à l’enfance et et aux sans-abris. »

Un rapport du National Audit Office rapportait plus tôt cette année que les dépenses des autorités locales en matière d'hygiène alimentaire avaient chuté de 19% entre 2012-13 et 2017-18 et que certaines autorités locales ne s'acquittaient pas de leurs obligations légales de veiller à ce que les entreprises du secteur alimentaire se conforment à la loi.

« Comme le National Audit Office l'a déclaré plus tôt cette année, il est urgent que le gouvernement élabore un modèle de financement durable pour la réglementation des produits alimentaires et pour d'autres domaines essentiels de la réglementation. Cela doit être assuré par les entreprises qui supportent les coûts de la réglementation ou par un financement adéquat des conseils », a déclaré M. Blackburn.

Pour les intellos de la modélisation du risque: le tranchage de produits de charcuterie


« Pour les intellos de la modélisation du risque: le tranchage de produits de charcuterie », source Doug Powell du barfblog.

Observation amusante: La plupart des gens pensent qu'il est plus prudent d'acheter de la charcuterie ou des viandes froides réfrigérées au comptoir d’un magasin deli (abréviation de delicatessen) que des produits préemballés, probablement plus sûrs car ils contiennent des antimicrobiens (aux États-Unis) et n'entrent pas en contact avec tous cette ‘merde’ présente au comptoir d’un deli ...

A suivre: Quelle est la différence entre un nettoyage correct et un nettoyage en profondeur? Fallait-il un modèle prédictif pour conclure cela, vous le saurez peut-être en lisant ce résumé ...

Résumé
Les viandes de charcuterie prêtes à consommer tranchées au détail devraient causer chaque année 83% des cas de listériose associés à la viande de charcuterie. Alors que Listeria monocytogenes est couramment retrouvé dans des charcuteries, la prévalence environnementale varie selon les magasins (0-40%).

Une procédure opératoire standard de sanitation (SSOP pour sanitation standard operating procedure) en profondeur exécutée par un service de nettoyage tiers a immédiatement réduit la prévalence de L. monocytogenes dans les produits de charcuterie, mais les réductions n'ont pas été maintenues dans le temps. Le but de cette étude était d'évaluer l'efficacité d'un modèle de risque prédictif de L. monocytogenes et d'un SSOP (nettoyage en profondeur) ultérieur en profondeur, menés par les employés du magasin et le management, complétés par une formation et des améliorations des installations visant toutes à réduire la prévalence de L. monocytogenes dans magasins avec une prévalence élevée connue de L. monocytogenes et des signes de persistance.

Cinquante delis parmi six États ont été sélectionnés à l'aide d'un modèle de régression logistique prédictive qui estime la probabilité d'une prévalence élevée de L. monocytogenes dans un deli. Le modèle a identifié 13 magasins avec une prévalence potentiellement élevée de L. monocytogenes; sept magasins ont été confirmés et inscrits dans des études complémentaires. Les employés du magasin réalisent un nettoyage en profondeur; des interventions supplémentaires (par exemple, amélioration des installations, formation) ont été intégrées aux magasins. Des échantillons environnementaux (n = 20) ont été prélevés immédiatement avant et après, et pendant six mois après nettoyage en profondeur. Le nettoyage en profondeur a immédiatement réduit la prévalence de L. monocytogenes dans six des sept magasins testés.

Un total de 21/138 (15,2%) échantillons avant et 8/139 (5,8%) échantillons après nettoyage en profondeur étaient positifs pour L. monocytogenes, avec une diminution marginale de 16,0% sur les surfaces non en contact avec les aliments (SNCA) immédiatement après un nettoyage en profondeur (p = 0,0309, αadj = 0,0125) et une marge de 10,8% sur les SNCA pendant le suivi (p = 0,0337, αadj = 0,0125).

Les employés effectuant un nettoyage en profondeur avec des programmes de formation, d’éducation et de maintenance peuvent réduire la prévalence environnementale de L. monocytogenes dans les deli, un élément essentiel de la prévention de la contamination croisée ultérieure des produits de charcuterie prêts à consommer.

Référence
Predictive risk models combined with employee- and management-implemented SSOPs identified and reduced Listeria monocytogenes prevalence in retail delis
Sophie Tongyu Wu, Susan R.Hammons, Jingjin Wang, Clara Assisi, Brittany DiPietro, Haley F.Oliver.

mardi 15 octobre 2019

Avez-vous déjà pensé à la quantité de nourriture qui n'arrive jamais dans nos assiettes ?

Près de 14% des aliments disparaissent entre la ferme et les rayons du supermarché, selon la FAO. Source ATS/AGIR.

L'agence mondiale pour l'alimentation des Nations Unies préconise des mesures pour enrayer ce phénomène, dans un rapport publié lundi.

Diviser par deux le volume mondial de déchets alimentaires par habitant d'ici à 2030, réduire les pertes alimentaires tout au long des chaînes de production, font partie des objectifs du programme de développement durable de l'ONU, comme le rappelle le nouveau directeur général de la FAO, Qu Dongyu.

Ce rapport a été publié à l'avant-veille de la journée mondiale de l'Alimentation.

Ce sont exactement 13,8% de la valeur ajoutée de la production alimentaire mondiale qui sont perdus entre la récolte et la vente au détail, selon les chiffres communiqués par la FAO. « Nous avons fait une estimation de la valeur. (...) Cela signifie qu'il y a des produits agricoles pour 400 milliards de dollars qui n'arrivent pas au stade de la consommation », déclare à l'AFP Carola Fabi, statisticienne principale au siège de la FAO à Rome.

Le pourcentage varie grandement d'une région du monde à l'autre, et d'une famille de produits alimentaires à une autre. Il va ainsi de 5,8% en Australie-Nouvelle-Zélande à 20,7% en Asie centrale-Asie du Sud. Du côté des productions, fruits et légumes, des denrées fragiles, sont touchés à 22%, contre 9% pour les céréales et légumes secs, moins périssables.

« On a pu constater que ces pertes sont plus importantes au niveau des producteurs, là où ont lieu la récolte et l'abattage », explique Carola Fabi. « Par exemple, il y a un énorme problème au niveau du stockage sur les fermes », poursuit-elle.

Et d'évoquer les pays subsahariens, où les excédents stockés sur la ferme, avec des méthodes traditionnelles, dans des silos en bois soumis aux intempéries, sont exposés aux micro-organismes, aux insectes, aux rongeurs, « des conditions qui font qu'il y a d'énormes pertes au niveau du stockage ».

Des procédés de très basse technologie, comme le remplacement de ces silos de bois par des tonneaux métalliques, ou des sacs traités avec des insecticides « réduisent les pertes de manière très, très sensible », souligne Carola Fabi. « Parfois, les agriculteurs n'ont pas les moyens d'accéder à ces techniques. C'est là où il faut une intervention publique d'aide à l'investissement », ajoute-t-elle.

Beaucoup de pertes ont lieu aussi durant le transport, du producteur au marché de gros et du marché de gros au marché de détail, principalement pour les denrées très périssables (fruits et légumes), précise le rapport.

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