vendredi 15 mai 2020

Intoxication alimentaire à l'histamine en Suède liée à du thon du Vietnam


« Intoxication alimentaire à l'histamine en Suède liée à du thon du Vietnam », source article de Joe Whitworth paru le 15 mai 2020 dans Food Safety News.

Trente personnes en Suède sont tombées malades d'une intoxication scombroïde après avoir consommé du thon du Vietnam au début du mois de mai.

L'intoxication alimentaire à l'histamine était liée à des longes de thon congelées en provenance du Vietnam, via les Pays-Bas.

Les autorités locales ont été responsables de l'investigation lots de poissons. L'Agence nationale suédoise de l'alimentation (Livsmedelsverket) est le point de contact national pour le système européen d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF).

Mats Lindblad, de l'Agence nationale suédoise de l'alimentation, a déclaré qu'une trentaine de personnes avaient été malades mais qu'aucun décès n'a été signalé.

« Les symptômes étaient typiques d'une intoxication à l'histamine et comprenaient un gonflement, de l'urticaire, un rythme cardiaque irrégulier, des nausées, de la diarrhée et des vomissements », a-t-il déclaré à Food Safety News.

« Tous les cas signalés avaient consommé un plat avec du thon dans le même restaurant. L'épidémie s'est déclarée début mai. Le lien avec les longes de thon est basé sur l'investigation épidémiologique. Des échantillons ont été prélevés du lot incriminé, mais les résultats sont en attente.

« Trente personnes, c'est plus que d'habitude pour une éclosion à l'histamine en Suède – car, normalement, les rapports d'intoxication alimentaire à l'histamine concernent des cas isolés ou quelques personnes seulement. Normalement, l'agence reçoit des rapports d'une dizaine de cas ou des cas uniques chaque année. »

La distribution des longes de thon congelées comprenait également l'Autriche, Chypre, Allemagne, Hongrie, Pays-Bas, Pologne, Roumanie et Slovaquie, selon la notification au RASFF de l’UE, le 7 mai 2020, référence 2020.1929.

L'apparition des symptômes d'intoxication alimentaire à l'histamine peut varier de quelques minutes à plusieurs heures après l'ingestion de toxine. En règle générale, la période d'incubation moyenne avant la maladie est d'une heure.

Les symptômes les plus courants d'empoisonnement à l'histamine ou aux poissons scombroïdes sont des picotements ou une sensation de brûlure dans la bouche, un gonflement du visage, des éruptions cutanées, de l'urticaire et des démangeaisons cutanées, des nausées, des vomissements ou de la diarrhée. Ils se résolvent généralement en quelques heures sans intervention médicale. Si les symptômes sont graves, une personne doit consulter un médecin pour un traitement. Ils peuvent être traités avec des antihistaminiques.

La production d'histamine est liée à une mauvaise manipulation des aliments en raison d'un stockage à des températures incorrectes. Une fois l'histamine produite, elle ne peut pas être éliminée par des températures normales de cuisson ou de congélation.

jeudi 14 mai 2020

Seismo, le couteau suisse de la sécurité sanitaire des aliments, édition de mai 2020


L’OSAV compile chaque mois les informations les plus importantes sur la sécurité des aliments.
Surveiller les développements dans le domaine de la sécurité des aliments est une tâche indispensable de la détection précoce. C’est pourquoi l’OSAV résume et évalue l’essentiel dans le Seismo Info.

Voici donc le Seismo info 05/2020. Pour retrouver les précédents Seismo Info sur le blog, voir ici.

Nouvelles tendances alimentaires
Produits au CBD : L’office de protection des consommateurs et des affaires vétérinaires du canton de Saint-Gall, ayant dû contester 30 des 32 échantillons analysés, a mis en garde contre les risques sanitaires de ces produits. La majorité d’entre eux contenaient du CBD à base de nouvelles sortes d’extraits de chanvre non autorisées, dont les teneurs en THC étaient très élevées dans certains cas. Food Aktuell, 1 page. (20.04.2020).

Protéines de petits pois : Quelques experts mettent en garde contre l’utilisation croissante de protéines de petit pois, notamment dans les aliments pour végétaliens, estimant que cette utilisation doit être considérée comme un risque émergeant. Les petits pois présentent un danger potentiel pour les personnes ayant des allergies alimentaires ; si l’on excepte le cas du Royaume-Uni, leur mention ne doit pas figurer en gras sur les étiquettes, car ils n’ont pas été retenus sur la liste des 14 allergènes principaux établie par l’UE. Footprint, 2 pages. (14.04.2020).

Sources de protéines alternatives : La recherche de sources de protéines alternatives se poursuit. Une en-treprise thurgovienne souhaite désormais tirer des protéines de feuilles de l’arbre moringa et les utiliser pour l’indus-trie alimentaire et l’industrie des aliments pour animaux. Food Aktuell, 1 page. (20.04.2020)

Gaspillage alimentaire : Dans le monde entier, les producteurs de denrées alimentaires se voient contraints de jeter des denrées alimentaires à cause de COVID-19. La fermeture des restaurants, des cafés et des cantines rend plus difficile l’écoulement des produits frais avant leur date limite de consommation. New York Times, 5 pages. iNews, 2 pages. (04.05.2020).

Sécurité alimentaire
COVID-19 : Quand bien même, aucun cas de transmission du SARS-CoV-2 par des denrées alimentaires ou des boissons n’est connu à ce jour (voir OSAV), le virus a de grosses répercussions sur l’industrie alimentaire globale. Plusieurs millions de litres de lait excédentaire ont dû être éliminés, des plantes utiles ont dépéri sur les champs faute de récolte et plusieurs secteurs manquent de travailleurs. En Suisse, le Conseil fédéral a assoupli les règles de déclaration des denrées alimentaires pour garantir la disponibilité de ces produits et éviter le gaspillage alimentaire. BBC, 2 pages. (16.04.2020).

STEC/VTEC en 2018 : L’ECDC a publié son rapport annuel épidémiologique 2018 sur les infections à Escherichia coli producteurs de shigatoxines/vérotoxines (STEC/VTEC) . L’essentiel en bref : après une période stable de 2014 à 2017 le taux de cas notifiés a augmenté de 41 % en 2018. Au total, 30 pays de l’UE/EEE ont annoncé 8658 cas confirmés d’une infection aux STEC/VTEC. ECDC, 6 pages (04.05.2020).

Hygiène de l’eau potable : À l’heure actuelle, la fréquentation des installations sportives, des piscines et des hôtels est en forte baisse en raison du COVID-19. Si des systèmes d’eau potable ne sont pas exploités durant plusieurs semaines, le risque de la présence de légionelles s’accroît, raison pour laquelle l’OSAV a publié une mise en garde. OSAV, 1 page. (20.04.2020).

Clostridioides difficile : En Slovénie, des chercheurs ont publié les résultats de leur surveillance de Clostridioides difficile dans les denrées alimentaires, menée durant trois ans (2015 à 2017) à l’échelle nationale. Les chercheurs ont analysé 434 échantillons en tout : 12 échantillons de viande sur 336 (env. 3 %) et 6 échantillons de légumes sur 98 (env. 6 %) se sont révélés contaminés par C. difficile. L’étude montre que le nombre d’échantillons de viande et de légumes positifs à C. difficile augmente d’année en année. Food Safety News, 2 pages. Publication originale, 10 pages. (04.05.2020).

FoodNet 2019 : Le réseau nord-américain Foodborne Diseases Active Surveillance Network (abrégé «FoodNet») a publié des données provisoires sur les toxi-infections alimentaires survenues en 2019. Alors que les infections causées par des listérias, des salmonelles et des shigelles sont restées stables, celles dues aux autres agents pathogènes notifiés au FoodNet ont augmenté au cours de l’année 2019. Selon FoodNet, les données indiquent une stagnation des progrès dans la lutte contre les agents pathogènes responsables des toxi-infections alimentaires aux États-Unis. CDC, 2 pages. Publication originale, 6 pages. (04.05.2020).

Arsenic dans le riz : Après que des chercheurs en Australie ont pu détecter dans des snacks au riz pour enfants des quantités élevées d’arsenic dangereuses pour la santé (voir Seismo Info 02/2020), des chercheurs britanniques ont fait une découverte similaire. Sur un total de 55 échantillons de riz prélevés chez des détaillants britanniques, 28 (env. 51%) se sont révélés avoir une teneur d’arsenic plus élevée que la limite fixée par la Commission européenne pour les nourrissons et les jeunes enfants. EurekAlert, 1 page. Publication originale, 8 pages. (04.05.2020). L’OSAV a publié des recommandations à ce sujet.

Jus de fruits : Un jus de fruits en provenance d’Australie a fait l’objet d’un rappel dans trois pays (Hong Kong, Australie, Singapour) en raison de fortes concentrations de la mycotoxine patuline. La patuline peut être présente dans les fruits abîmés ou moisis. La pasteurisation détruit généralement les moisissures, mais ne peut éliminer la patuline. Food Safety News, 2 pages. (28.04.2020).

UE : La Commission européenne a publié sa compilation des cas de tromperie et de fraude alimentaires pour mars 2020. Commission européenne, 1 page. (07.05.2020).

Un topo sur le traçage des contacts COVID-19


« Traçage des contacts COVID-19: un briefing », source BMJ.

Le Royaume-Uni a plongé dans un nouveau programme de recherche des contacts - trois mois après avoir abandonné sa stratégie originale de tests et de traçage pour le COVID-19.

Chris Baraniuk explique ce que nous savons des efforts mondiaux actuels et pourquoi ils sont cruciaux pendant une pandémie. Qu'est-ce que le traçage des contacts?

En recherchant qui a eu un contact étroit avec une personne infectée, la traçage des contacts peut déterminer qui doit être testé ou qui doit s'auto-isoler. Si cela est fait rapidement, cela peut contenir des épidémies au sein d'une petite population.

Même lorsqu'une maladie s'est généralisée, le traçage des contacts peut encore contribuer à réduire la transmission. Et il peut révéler des données utiles sur où et comment la maladie se propage.

Le traçage des contacts a déjà été utilisé avec succès pour contrôler les épidémies d'Ebola et diverses infections sexuellement transmissibles. Mais en particulier avec le COVID-19, le traçage des contacts doit être combiné avec des tests généralisés du public pour identifier les nouvelles épidémies à mesure qu'elles se produisent, explique David McCoy, professeur de santé publique mondiale à l'Université Queen Mary de Londres. « Le fait est que vous essayez de détecter des personnes au début de l'infection, pas quand elles sont devenues symptomatiques », a-t-il dit au BMJ.

Qu'est-ce que cela implique?
Une part substantielle de le traçage des contacts comprend des entretiens téléphoniques avec les contacts récents d’une personne infectée - des personnes qui se trouvent à moins de 2 mètres depuis 15 minutes ou plus, comme le suggère le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). L’ECDC recommande également que les traceurs de contacts COVID-19 classent les contacts d'une personne infectée comme «à haut risque» ou «à faible risque», selon le niveau de contact qu'ils signalent. L’ECDC conseille aux traceurs de suivre les contacts pour voir si leur état d'infection change.

Dans certains pays, comme la Corée du Sud, le traçage des contacts a également impliqué un travail de détective tel que le vidsionnage des séquences de vidéosurveillance, les données de localisation GPS des smartphones et même les enregistrements de transactions par carte de crédit pour savoir qui est entré en contact avec qui.

Est-ce toujours efficace en cas d'infection généralisée?
Même au 31 mars, les traceurs de contacts aux États-Unis ont indiqué qu'ils étaient dépassés par la quantité de travail à laquelle ils étaient confrontés. À cette époque, le pays comptait déjà plus de 160 000 cas confirmés de COVID-19. Elle en compte désormais plus de 1,3 millions.

Au Royaume-Uni, le fait que des milliers d'épidémies locales se produisent est encore plus de raisons de concentrer les efforts de traçage des contacts, explique Allyson Pollock, professeur clinique de santé publique à l'Université de Newcastle. « Vous avez besoin d'équipes locales réactives pour éteindre l'incendie, mais le gouvernement a malheureusement détruit et décimé cela », dit-elle, soulignant une décennie d'austérité et le démantèlement des infrastructures sanitaires locales.

Pollock dit que les équipes locales seraient en mesure de décider elles-mêmes de la façon de déployer les traceurs de contact, car elles ont une compréhension claire des parties de la communauté locale qui sont les plus vulnérables. McCoy est d'accord: « La centralisation du traçage des contacts est, à mon avis, une erreur. »

Comment différents pays ont-ils mis en œuvre le suivi des contacts?
La Corée du Sud a connu deux épidémies inquiétantes de COVID-19 à Daegu et Cheongdo et n'a enregistré que 250 décès à ce jour. Jonathan Kennedy, de l'Université Queen Mary de Londres, décrit dans un article en ligne comment le traçage des contacts était un élément majeur de la stratégie de la Corée du Sud en matière de COVID-19.6 Mais il dit qu'il n'est pas possible de copier simplement l'approche du pays au Royaume-Uni.

« La Corée du Sud a passé des années à s'y préparer [et] semble avoir un système de santé publique qui fonctionne très bien. Vous ne pouvez pas simplement créer de la magie après 10 ans d'austérité et construire tout cela à partir de zéro », dit-il. De plus, les traceurs de contacts en Corée du Sud avaient accès aux séquences de vidéosurveillance, aux données des téléphones portables et des voitures et aux enregistrements des cartes de crédit. Cela serait considéré comme «beaucoup trop intrusif» ici, dit Pollock.

En Europe, la plupart des pays s'efforcent d'élargir l'effectif de traçage manuel des contacts. Le personnel de la République d'Irlande passe 2 000 appels par jour, ce qui devrait atteindre 5 000 par jour. Les autorités belges prévoient de recruter 2,000 traceurs qui seront basés dans les bureaux régionaux - une stratégie très différente de celle du Royaume-Uni, qui privilégie une approche centralisée.

Partout dans le monde, différents pays sont confrontés à des défis différents. Au Libéria, qui a fait face aux épidémies d'Ebola ces dernières années, il existe une stigmatisation et une méfiance considérables à l'égard des maladies infectieuses et même de ceux qui tentent de les combattre, comme les traceurs de contacts. Le pays a tenté d'affecter des traceurs de contacts au sein de leurs propres communautés pour aider à atténuer ce problème.

Les applications pour smartphone peuvent-elles aider?
Le traçage basé sur les applications exploite le fait que dans de nombreux pays, y compris le Royaume-Uni, la plupart de la population possède un smartphone. Ces appareils peuvent être configurés pour communiquer entre eux et pour garder une trace de la proximité de deux téléphones.

Lorsqu'une personne signale via l'application qu'elle ne se sent pas bien, l'application peut fournir des informations sur la façon dont cette personne peut passer un test COVID-19. Si l'utilisateur informe ultérieurement l'application qu'ils est testé positif, le logiciel peut envoyer automatiquement une alerte aux autres téléphones qui se trouvaient à proximité ces derniers jours.

L'approche «manuelle», en revanche, signifie que les traceurs doivent demander aux personnes qui ont été testées positives pour le virus de leur dire avec qui elles auraient pu être en contact, puis suivre ces personnes par téléphone. L’ECDC note que les appels avec chaque contact peuvent prendre environ 20 minutes. Le processus manuel est «trop lent», compte tenu de la transmissibilité du COVID-19, selon des chercheurs de l'Université d'Oxford.

Cela dit, des chercheurs du groupe de travail COVID-19 du Center for the Mathematical Modeling of Infectious Diseases ont récemment partagé une préimpression qui comparait le suivi des contacts basé sur l'application du suivi manuel. La stratégie basée sur l'application a permis de réduire la transmission de 44%, tandis que le traçage manuel a réduit la transmission de 61%. Cette évaluation était basée sur l'hypothèse que 53% de la population téléchargerait et utiliserait l'application de recherche des contacts.

En outre, le traçage manuel permet une voix humaine qui peut être réconfortante lors de l'annonce d'une mauvaise nouvelle d'un résultat positif, et il atteint également des personnes qui pourraient ne pas utiliser ou être à l'aise avec les smartphones ou le partage de données électroniques. En pratique, un programme de recherche des contacts peut s'appuyer sur des approches automatiques et manuelles.

Comment fonctionnent les applications de suivi des contacts dans la pratique?
Une pierre d'achoppement majeure pour ces applications est qu'elles nécessitent qu'une grande proportion de personnes dans une population les télécharge et les utilise. Au Royaume-Uni, les experts conseillant le NHS affirment que 80% des utilisateurs de smartphones, soit environ 56% de la population totale, soit 37 millions de personnes, devraient utiliser l'application pour être efficace.

Il y a également eu des désaccords sur les détails techniques des applications développées dans divers pays. Certains pays ont opté pour une approche décentralisée, dans laquelle les enregistrements des interactions entre les appareils sont stockés localement sur le smartphone lui-même plutôt que dans un cloud, sur des serveurs centralisés appartenant à des entreprises ou des gouvernements. C'est la méthode préférée par Apple et Google, les sociétés derrière les deux systèmes d'exploitation pour smartphones les plus populaires, iOS et Android. Au Royaume-Uni et en France, cependant, les applications officielles collectent des données et les envoient à un système centralisé.

Quelle est la stratégie de traçage des contacts au Royaume-Uni?
Le Royaume-Uni avait procédé au traçage des contacts jusqu'à ce que le gouvernement décide de mettre fin à cela le 12 mars, lorsqu'il a transféré la capacité de tests exclusivement aux patients admis à l'hôpital. Les raisons de cela n'ont pas été divulguées à l'époque, mais le gouvernement a laissé entendre que cela était dû à un manque de capacités face à la montée en flèche des cas. Le 12 mars, 30 000 personnes avaient été testées au Royaume-Uni.1 KK Cheng, professeur de santé publique et de soins primaires à l'Université de Birmingham, a dit que le Royaume-Uni avait abandonné le traçage des contacts «bien trop tôt».

Tous les détails du nouveau programme de recherche des contacts n'ont pas été rendus publics. Mais nous savons que le gouvernement s'est engagé à embaucher 18 000 personnes, dont 3 000 personnels de santé, pour gérer les appels téléphoniques. Tous doivent être nommés la semaine commençant le 18 mai. Le Times a rapporté que des milliers de ces personnels seraient recrutés par le biais d'entreprises privées et le BMJ a vu une annonce de recrutement pour les traceurs de contact COVID-19 publiée en ligne par la firme go-centric. Matt Hancock, le secrétaire à la santé, a annoncé lors d'une conférence de presse le 4 mai que des «milliers» de personnes avaient déjà été embauchées.

Un porte-parole du ministère de la santé et des affaires sociales a dit au BMJ qu'il était «confiant» que l'objectif d'embauche serait atteint d'ici la date limite. Ils ont refusé de dire quelles questions les gestionnaires demanderaient et quels conseils ils donneraient aux personnes soupçonnées d'avoir attrapé le COVID-19. « De plus amples détails seront fournis en temps voulu », ont-ils dit.

Mais Cheng dit que davantage de personnel pourrait être nécessaire. Les 18 000 évoqués sont «probablement une sous-estimation» du nombre qui sera réellement nécessaire, a-t-il dit au BMJ, ajoutant qu'il était inutile de fixer des objectifs arbitraires. « Si vous trouvez que 18 000 ne suffisent pas, donnez-leur 36 000 », dit-il.

Le Royaume-Uni a également lancé une application pour recueillir des données pour le traçage des contacts. Actuellement, il est évalué à petite échelle sur l'île de Wight.

L'application britannique fonctionnera-t-elle et les données personnelles seront-elles en sécurité?
Outre le fait que de nombreuses personnes devront utiliser, l'application, qui a été développée par la société privée VMWare, a fait l'objet de critiques en raison de limitations techniques.

Le site d'actualités sur la cybersécurité The Register a indiqué que la version iOS de l'application ne permettra d'établir de nouvelles connexions via la technologie sans fil Bluetooth que lorsque l'application s'exécute au premier plan, en d'autres termes, à l'écran sur un téléphone déverrouillé. Les smatphones sur Android restreingnent la connectivité Bluetooth pour les applications qui s'exécutent en arrière-plan ou qui ne sont pas actuellement à l'écran.

Des tests sont nécessaires pour savoir exactement à quel point l'application est limitée, mais l'inquiétude est que dans certaines situations, elle ne pourra pas détecter les téléphones lorsque les appareils sont verrouillés et posés sur une table ou dans les poches des personnes, par exemple. Cela pourrait réduire considérablement l'utilité de l'application.

Étant donné que le logiciel a été conçu pour envoyer des données à un emplacement central pour le stockage, plutôt que de les conserver sur les téléphones des personnes, l'application ne pourra pas non plus utiliser le nouveau système développé conjointement par Apple et Google qui facilite les connexions Bluetooth. Les développeurs ont indiqué que la centralisation des données fournirait plus d'informations sur la propagation du COVID-19.

Matt Hancock a répliqué aux suggestions selon lesquelles l'application ne protégerait pas suffisamment les données des personnes. Il était «complètement faux» de suggérer que l'application constituait une menace pour les libertés civiles, a-t-il dit, insistant sur le fait que les personnes resteraient anonymes.
Malgré certains articles indiquant que les données de l'application seront supprimées après 28 jours, les députés ont entendu que, si elles étaient partagées avec le NHS, les données pourraient en fait être conservées à des fins de recherche. Michael Veale, professeur de droits numériques et de réglementation à l'UCL, a fait valoir sur Twitter que la méthode d'anonymisation des données de l'application ne répond pas à la propre définition légale de l'anonymisation au Royaume-Uni. C'est en partie pourquoi certaines critiques craignent que les données collectées par l'application puissent, avec un certain effort, être liées à des individus au NHS ou d'autres enregistrements.

Référence
COVID-19 contact tracing: a briefing.
BMJ 2020; 369 doi: https://doi.org/10.1136/bmj.m1859 (Published 13 May 2020)

Quelques données étranges sur la pandémie de COVID-19 en France et ailleurs


Voici quelques données dont on ne parle jamais sont le nombre total de cas et le nombre total de décès de l’épidémie de COVID-19, d’après les données du worldmeter du CEBM au 13 mai 2020, car il faut se méfier les chiffres ou plutôt de la façon dont ils sont présentés quotidiennement par Santé publique de France et nos gouvernants ...

Ainsi, en est-il du taux de létalité en France par rapport à d’autres pays, le taux de létalité est le nombre de décès rapportés par nombre de cas rapportés.

Le 7 mai 2020, la France avec 14,82% était le troisième pays au monde pour le taux de létalité, derrière le Royaume-Uni, en deuxième position avec 14,96%, et en premier, la Belgique avec 16,37.

Le 13 mai 2020, la France est désormais en seconde position derrière la Belgique et en troisième position, le Royaume-Uni, comme le montre le tableau ci-dessous …

Autre tableau des 10 pays ayant le plus de cas et de décès par million d’habitants.
France
Nombre total de cas : 170 060
Nombre total de décès : 27 060
Total de cas par million d’habitants : 2 730
Nombre de décès par million d’habitants : 514
Nombre de tests réalisés à ce jour :1 384 633
Nombre de tests par million d’habitants : 21,213

Pour mémoire, le nombre de tests réalisés pendant la semaine du 30 avril au 4 mai 2020 est de 350 810, selon mes calculs.

Voici les chiffres des dix derniers jours pour la France, selon le CEBM de l’Université d’Oxford (mise à jour au 14 mai 2020) :

14 mai
810 nouveaux cas et 351 nouveaux décès en France
13 mai
83 nouveaux décès en France. NB : Le 13 mai, le gouvernement a réduit le nombre total de cas en Ehpad et en ESMS. Nous avons ajusté nos tableaux pour prendre en compte ces nouvelles données.
12 mai
802 nouveaux cas et 348 nouveaux décès en France
11 mai
453 nouveaux cas et 263 nouveaux décès en France
10 mai
312 nouveaux cas et 70 nouveaux décès en France
9 mai
579 nouveaux cas et 80 nouveaux décès en France
8 mai
1 288 nouveaux cas et 243 nouveaux décès en France
7 mai
600 nouveaux cas et 178 nouveaux décès en France
6 mai
3,640 nouveaux cas et 278 nouveaux décès en France
5 mai
1,089 nouveaux cas et 330 nouveaux décès en France

Si vous souhaitez connaître les données de Santé publique de France en Franc et dans le monde, c'est ici.

NB : Pour des raisons techniques, je ne peux pas commenter un commentaire d'un article, je procède donc en fin d'article.

Réponse au commentaire Anonyme. Un anonyme me signale que le site CEBM est lui aussi anonyme et peu fiable, est-crédible ?

La distanciation physique pourrait s'étendre jusqu'en 2022, selon une étude sur le COVID-19


« La distanciation physique pourrait s'étendre jusqu'en 2022, selon une étude sur le COVID-19 », source article de Mary Van Beusekom paru le 13 mai 2020 dans CIDRAP News.

Le dernier modèle mathématique sur le COVID-19 publié par des chercheurs de l'Université de Harvard prédit que des épidémie hivernales récurrentes se produiront probablement après la première vague pandémique la plus grave; une distanciation physique prolongée ou intermittente peut être nécessaire jusqu'en 2022 et une résurgence est possible jusqu'en 2024.
L’étude, publiée le 12 mai 2020 dans Science, détaille comment les chercheurs ont utilisé les estimations de la saisonnalité, de l'immunité et de l'immunité croisée des coronavirus humains HCoV-OC43 et HCoV-HKU1 à partir de données de séries chronologiques américaines pour prédire l'évolution probable de la pandémie dans les régions tempérées. Jusqu'en 2025.

L'immunité croisée réduit le taux auquel une personne qui se remet d'une infection causée par un agent pathogène peut être infectée par un autre.

Il est important de prévoir le schéma probable de la pandémie pour projeter l'intensité, la durée et l'urgence nécessaires à la recherche des contacts, du confinements et de la distance physique en l'absence de traitements médicamenteux efficaces et d'un vaccin.

Les auteurs ont déclaré que le COVID-19 pouvait - mais ne le serait probablement pas - se comporter comme son plus proche parent, le SRAS-CoV-1, le virus qui cause le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), et être éradiqué par des mesures strictes de santé publique après un bref , épidémie intense.

Ou il pourrait se comporter comme une grippe pandémique, circulant de façon saisonnière après avoir provoqué une première vague mondiale d'infection, similaire à celle d'autres coronavirus humains d’origine animale.

Préserver la capacité des soins intensifs
Jusqu'à présent, des pays comme Singapour et Hong Kong ont utilisé des tests intensifs et des interventions basées sur des cas pour contrôler les épidémies de COVID-19, tandis que d'autres pays utilisent la distance physique, fermant les écoles et les lieux de travail et interdisant les grands rassemblements.

Le but ultime est d'aplanir l'intensité maximale de l'épidémie pour éviter de surcharger les systèmes de santé et gagner plus de temps pour développer un vaccin et des thérapies.

La Chine a réussi à ralentir l'épidémie grâce à la distanciation sociale, qui, selon les auteurs, aurait dû réduire le nombre de reproduction de référence (R zéro [R0]) d'au moins 50% à 60%, en supposant un R0 de base de 2,0 à 2,5. La valeur R0 indique le degré d'infection d'une maladie, calculant, en moyenne, le nombre de personnes qu'une seule personne infectera par un virus. Si le R0 est inférieur à 1, une épidémie meurt, mais si elle est supérieure à un, elle se propage.

En Chine, la ville de Shenzhen a utilisé des mesures intensives de santé publique pour réduire le R0 d'environ 85%. Mais les auteurs notent que d'autres endroits pourraient ne pas être en mesure d'obtenir les mêmes résultats, notant que des données récentes de Seattle suggèrent que le R0 là-bas n'a baissé qu'à environ 1,4 (environ 30% à 45%), en supposant un R0 de base de 2,0 à 2.5.

Divers scénarios dépendent de la durée de l'immunité
Les principales conclusions du modèle sont que le COVID-19 peut produire une éclosion importante, quelle que soit la période de l'année, bien que les éclosions commençant en hiver ou au printemps aient eu tendance à produire des pics plus faibles, tandis que celles commençant en automne ou en hiver étaient plus courtes et plus graves.

Les scientifiques ne savent pas si les personnes qui se sont remises du COVID-19 ont une immunité à long terme contre le virus. S'ils ne la font pas, les auteurs ont déclaré que le virus pourrait circuler régulièrement, en tandem avec HCoV-OC43 et HCoV-HKU1, qui provoquent des rhumes et d'autres infections respiratoires, provoquant des épidémies annuelles, bisannuelles (tous les deux ans) ou sporadiques pour les 5 prochaines années.

Parce que les infections par les deux autres coronavirus humains utilisés dans le modèle fournissent une immunité d'environ 10 mois, le COVID-19 est susceptible de provoquer des épidémies annuelles, ont indiqué les chercheurs. Mais si l'infection au COVID-19 confère une immunité à plus long terme, comme 2 ans, les épidémies pourraient être biennales.

La variation saisonnière du virus pourrait dépendre du climat, comme c'est le cas pour la grippe, ont-ils déclaré. S'il se comporte comme la grippe, il pourrait diminuer d'environ 40% en été dans un climat comme celui de New York ou 20% dans le climat plus chaud de la Floride.

Une baisse de 40% du R0 en été réduirait l'incidence maximale de la première vague pandémique. « Cependant, un forçage saisonnier plus fort [variation] conduit à une plus grande accumulation d'individus sensibles pendant les périodes de faible transmission en été, conduisant à des épidémies récurrentes avec des pics plus élevés dans la période post-pandémique », ont dit les auteurs.

Si l'infection par le COVID-19 confère une immunité permanente, le virus pourrait disparaître dans 5 ans ou plus après une épidémie majeure. Et si le COVID-19 confère une immunité croisée de 70% contre HCoV-OC43 et HCoV-HKU1, tous les coronavirus humains pourraient décliner ou disparaître. Il s'agit du même niveau d'immunité croisée que le HCoV-OC43 induit contre le HCoV-HKU1, ont déclaré les auteurs.

Si COVID-19 ne disparaît pas complètement et que l'immunité ne dure que 2 ans, l'immunité croisée contre HCoV-OC43 et HCoV-HKU1 pourrait arrêter la propagation du nouveau coronavirus aussi longtemps que 3 ans avant qu'il réapparaisse en 2024 , ils ont dit.

La durée de la distanciation peut dépendre de la saisonnalité
Estimer combien de temps des mesures physiques (sociales) de distanciation doivent être en place pour ralentir la transmission du COVID-19 et à quel point elles doivent être, les chercheurs ont utilisé le modèle de transmission SEIRS (sensibles ou sains, infectés non infectieux, infectés infectieux, rétablis, puis de nouveau sensibles) pour capturer les infections asymptomatiques légères à modérées (95,6% des infections), les maladies nécessitant une hospitalisation mais pas des soins critiques (3,08%) et les maladies nécessitant des soins intensifs (1,32%).

Ils ont constaté que, bien que des mesures de distanciation physiques ponctuelles aient abaissé le pic épidémique, les infections ont repris quand elles ont été levées. Et l'éloignement physique plus long et plus strict n'était pas toujours en corrélation avec un plus grand aplatissement des pics.

Par exemple, compte tenu de 20 semaines de distanciation physique atteignant une réduction de 60% de R0 et aucune variation saisonnière, le pic de résurgence était presque aussi élevé que le pic de l'épidémie incontrôlée.

« La distanciation sociale a été si efficace que pratiquement aucune immunité de la population n'a été construite », ont écrit les auteurs. « Les plus grandes réductions de la taille des pics proviennent de l'intensité et de la durée de la distanciation sociale qui divisent les cas à peu près également entre les pics. »

Mais si des variations saisonnières se produisaient, les simulations montraient que le pic d'une résurgence lorsque les mesures de distanciation physique étaient levées pouvait être encore plus élevé que celui d'une pandémie incontrôlée.

« Une forte distanciation sociale a maintenu une forte proportion d'individus sensibles dans la population, conduisant à une épidémie intense lorsque R0 augmente à la fin de l'automne et de l'hiver », ont-ils déclaré. « Aucune des interventions ponctuelles n'a été efficace pour maintenir la prévalence des cas critiques en dessous de la capacité de soins critiques. »

L'augmentation de la capacité du système de santé à fournir des soins intensifs permettrait à un plus grand nombre de personnes de devenir immunisées plus rapidement, réduisant ainsi le besoin de prendre des distances physiques. Dans ce scénario, la distance physique pourrait prendre fin du début au milieu de 2021, et la pandémie pourrait être terminée d'ici juillet 2022, selon les chercheurs.

« La distanciation sociale intermittente pourrait maintenir la demande de soins intensifs dans les seuils actuels, mais une surveillance étendue sera nécessaire pour chronométrer correctement les mesures de distanciation et éviter de dépasser la capacité de soins intensifs », ont-ils écrit.

Jusqu'à ce que des vaccins et des traitements efficaces soient disponibles pour le COVID-19, les auteurs ont appelé à une augmentation de la capacité de soins critiques, au développement d'autres interventions, à des tests viraux et sérologiques pour comprendre la durabilité de l'immunité et à une surveillance épidémiologique généralisée.