mardi 25 janvier 2022

L’Anses est-elle une agence de remise en forme ?

L’Anses nous avait proposé sur sa page twitter «L’Anses en action», différentes personnes faisant vélo (sans casque, mais est-ce bien raisonnable, surtout à Paris?) …

Voici que l’Anses récidive, si l’on peut dire, avec «Plus d’activité physique et moins de sédentarité pour une meilleure santé. Des effets favorables de l’activité physique en matière de prévention de pathologies chroniques.», qui a fait l'objet d'un tweet le 21 janvier 2022.
Rappelons que ce message avait déjà l’objet d’un tweet le 14 janvier 2022.

Que seront les prochaînes étapes, les menus détox, le séjour en thalasso ou à la montagne ?

Le prochain sujet du jour est Inactivité physique et sédentarité chez les jeunes : retour sur notre alerte de 2020 ...

Comprenons-nous nous cela me semble aller de soi et frapper au coin du bon sens, mais est-bien là le rôle de l’Anses ?
Je pensais naïvement que la com de l’Anses s’intéresserait à des sujets plus d’actualité comme la sécurité des aliments, par exemple ?

Complément. L'Anses diffuse le 24 janvier 2022 sur son site Internet, Inactivité physique et sédentarité chez les jeunes : l’Anses alerte les pouvoirs publics ...

Mise à jour du 15 février 2022. C'est reparti pour l'agence de remise en forme avec cette actualité dont l'Anses s'est autosaisie, "Manque d’activité physique et excès de sédentarité : une priorité de santé publique".
Il paraît que "c’est l’organisation même de nos modes de vies qui est à revoir." Un programme pour les élections présidentielles qui ne dit pas son nom ...

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Le séquençage génomique de l'ADN ancien éclaire les origines de la peste

«Le séquençage génomique de l'ADN ancien éclaire les origines de la peste», source ASM News. du 19 janvier 2022, via Elise Phillips.

La peste noire (1346-1353) est l'une des épidémies historiques les plus largement reconnues de maladie pandémique. Elle a été causée par la bactérie Yersinia pestis, dont on pense généralement qu'elle s'est propagée à l'homme par des puces vivant sur de petits rongeurs, un modèle de transmission extrapolé à partir de la compréhension scientifique de la transmission moderne de Y. pestis et de la manifestation de la maladie. À ce jour, il y a eu 3 pandémies à Y. pestis vérifiées par ADN (la peste justinienne, la peste noire et la peste moderne) au cours de l'histoire enregistrée. Cependant, l'ADN ancien suggère que ce ne sont pas les seuls cas du micro-organisme qui afflige les humains, et les données indiquent que d'autres vecteurs ont probablement joué un rôle dans la transmission de la maladie à travers l'histoire.

Chronologie des épidémies de peste à travers l'histoire. Source Élise Phillips.
Identification de Y. pestis.
À la fin du XVIIIe siècle, lorsqu'une maladie bubonique est réapparue, elle a atteint une diffusion mondiale. La réémergence a coïncidé avec l'acceptation généralisée de la théorie des germes et a préparé les scientifiques du monde entier à la découverte de Y. pestis.

En 1894, cette maladie familière, mais non identifiée, se propageait dans tout Hong Kong, et un certain nombre de scientifiques ont convergé vers la ville pour tenter d'identifier l'agent causal de «l'épidémie de Hong Kong». En utilisant les postulats de Koch et la microscopie optique, Alexandre Yersin et Shibasaburo Kitasato ont décrit indépendamment Y. pestis comme la cause microbiologique de l'épidémie, et Alexandre Yersin a lié les rats au cycle de transmission peu de temps après.

Un an plus tard, Masanori Ogata et Paul-Louis Simond ont simultanément identifié la puce du rat noir, Xenopsylla cheopsis, comme principal vecteur de transmission entre les rats noirs et l'homme. Yersin a alors émis l'hypothèse que Y. pestis était la cause de nombreux fléaux historiques, y compris la peste noire et la peste justinienne, qui avaient des descriptions écrites similaires. Cependant, d'autres hypothèses sur l'agent causal sont restées et étaient difficiles à contester jusqu'à ce que les approches moléculaires, y compris la PCR, associent de manière concluante Y. pestis à la peste noire. Voie de transmission proposée pour Yersinia pestis.

Voie de transmission proposée
de Y. pestis   Source Wikimedia
Avec plus de données viennent plus de questions
Comme pour d'innombrables autres sous-domaines de la microbiologie, le séquençage de nouvelle génération a provoqué des changements sismiques dans notre compréhension de Y. pestis et a mis en évidence un certain nombre de divergences qui ont encouragé une étude plus approfondie. Y. pestis moderne contient le gène ymt qui lui permet d'être maintenu de manière stable dans l'intestin de la puce et transmis à l'hôte humain via une transmission dépendante du biofilm. Dans cette méthode de transmission, Y. pestis crée un biofilm qui bloque la fonction normale dans l'intestin de la puce et altère sa capacité à se nourrir, ce qui entraîne une piqûre de puce plus régulière et un mélange de la bactérie avec le sang de l'hôte au niveau de la morsure. De manière inattendue, les génomes séquencés de Y. pestis collectés à partir de restes squelettiques d’anciennes victimes de la peste sont dépourvus du gène ymt.

Les paléomicrobiologistes ont isolé l'ADN génomique de Y. pestis de la pulpe dentaire il y a 5 000 ans, ce qui indique que Y. pestis est associé aux humains depuis bien plus longtemps que prévu. L'absence du gène ymt laisse une question ouverte sur l'origine et le degré de virulence de Y. pestis précoce et suggère que d'autres vecteurs pourraient avoir été impliqués dans la propagation de Y. pestis dans les populations anciennes. D'autres vecteurs proposés incluent Pediculus humanus, le pou du corps humain, et Pulex irritans, la puce humaine. Ces organismes vivent tous deux en étroite association avec les humains, sont connus pour être porteurs de Y. pestis pendant les épidémies de peste et transmettre Y. pestis viable dans leurs excréments qui peuvent être grattés dans la peau. Les schémas de transmission de ces vecteurs reflètent également plus étroitement ceux observés lors de la deuxième pandémie.

De plus, la plupart des échantillons cliniques de Y. pestis sont presque clonaux, ce qui suggère un ancêtre commun unique et une faible variabilité dans les populations naturelles. Cependant, des échantillons anciens indiquent qu'une grande diversité était autrefois présente. Alors que certains isolats de l'âge du bronze n’ont pas le gène ymt, le gène ymt a été détecté dans d'anciens échantillons d'ADN récupérés à partir de restes russes du début de l’âge du bronze, ce qui suggère que plusieurs souches peuvent avoir circulé simultanément. Cette variabilité du gène ymt suggère que différentes régions peuvent avoir connu différents modes de transmission primaires et peut-être même une légère variation dans la manifestation de la maladie.

Enfin, malgré l'importance d'autres gènes pour l’infection à Y. pestis, le gène ymt a historiquement recueilli le plus d'études dans le séquençage, il est donc difficile de prédire le plein impact de la diversité des souches sur les résultats historiques des maladies humaines. Les variations nucléotidiques observées dans les génomes d'anciennes souches provenant de sépultures néolithiques et de l'âge du bronze indiquent la présence d'événements de diversification qui ont conduit à de nouvelles souches qui se sont propagées dans différentes régions. Ces preuves suggèrent qu'au fil du temps, de nombreuses souches se sont éteintes tandis que d'autres ont évolué pour devenir la souche actuelle. La cartographie de ces variations a permis de générer des hypothèses sur les voies de distribution mondiale.

La peste à Florence en 1348. Source.

Questions en suspens et travaux futurs
Le séquençage de nouvelle génération d'anciens échantillons d'ADN prélevés sur des victimes de la peste a fait progresser la compréhension scientifique de l'origine et de la transmission de l'une des maladies infectieuses les plus notoires connues de l'humanité. Malgré ces avancées dans les connaissances, de nombreuses questions concernant Y. pestis restent encore en suspens. En raison du séquençage limité de Y. pestis en dehors de l'Europe, la compréhension de la manière dont les changements génotypiques pourraient être associés ou impactés par les périodes de latence entre les épidémies et la réémergence de la maladie pour chaque période pandémique est incomplète. Un séquençage plus robuste en Afrique et en Asie permettra aux scientifiques de commencer à remplir ces délais. Des travaux supplémentaires sont axés sur la découverte du rôle des réservoirs du sol de Y. pestis, y compris l'amibe qui peut héberger la bactérie pendant les périodes de repos entre les épidémies. Répondre à ces questions contribuera à éclairer notre compréhension du temps d'arrêt entre les vagues d'infections et à nous préparer aux futures pandémies.

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lundi 24 janvier 2022

Histamine et fromages, éléments de réponse

Le 21 janvier 2022, deux rappels de fromages ont eu lieu en Irlande par la Food Safety Authority of Ireland (FSAI): un lot supplémentaire d’un cheddar irlandais bio de chez The Little Milk Co. et un lot de fromages au lait cru bio de chez Sheebeg en raison de taux élevé d’histamine. Cela fait suite à une précédente alerte alimentaire du 22 décembre 2021, FSAI 2021.110.

Peu habitué à voir la présence d’histamine dans des fromages, j’ai voulu en savoir et vous faire ainsi profiter de mes petites investigations ... bonne lecture !

Vous avez ci-dessus le contenu de l'émission de la RTS ‘A bon entendeur’ du 19 avril 2016 traite la présence d’histamine dans le fromage: un coupable et des solutions!

C’est pédagogique et scientifique, bravo aux auteurs de cette émission utile qui, à ma connaissance, n’a pas d’équivalent en France ...
Sommaire

Plus scientifique et technique, voici ce qu’en dit sur la présence d’histamine dans les fromages, la Fiche de description de danger biologique transmissible par les aliments de l’Anses : Histamine,

La maladie humaine d’origine alimentaire, dite intoxication histaminique, est causée par l’ingestion d’histamine préformée dans l’aliment par des microorganismes.

L’histamine est une amine biogène naturellement présente dans l’organisme. C’est un neuromédiateur agissant sur quatre types de récepteurs (présents dans les muscles lisses, l’estomac, le cœur, les fibres nerveuses, les cellules immuno-inflammatoires). L’histamine est impliquée dans de nombreuses fonctions physiologiques ainsi que dans les phénomènes inflammatoires et allergiques.

La formation d’histamine peut également intervenir lors de la fabrication d’aliments fermentés (fromages, boissons alcoolisées, charcuterie et végétaux). L’activité protéolytique microbienne au cours de la fermentation conduit à la libération de l’histidine, précurseur de l’histamine. Dans les produits laitiers et en particulier les fromages, les produits carnés fermentés et les boissons fermentées comme le vin ou le cidre, ce sont les bactéries lactiques qui semblent être principalement impliquées dans la production d’histamine. Beaucoup d’espèces de bactéries possèdent la capacité de décarboxyler l’histidine en histamine, notamment les lactobacilles, les leuconostocs, les entérocoques et les streptocoques. Pour les fromages, les communautés microbiennes présentes dans le lait, et en particulier les entérobactéries, seraient impliquées dans la production d’histamine et d’autres amines biogènes (tyramine, cadavérine, etc.). A noter qu’a contrario, certains microorganismes des produits fermentés peuvent consommer/dégrader l’histamine (Lactobacilus casei, Arthrobacter, Brevibacterium).

La production d’histamine dans les fromages est favorisée par une longue durée d’affinage (roquefort, gruyère, cheddar, gouda, édam, emmental). La grande variabilité dans les teneurs en amines dépend de nombreux facteurs : les caractéristiques biochimiques et la composition des communautés microbiennes des laits et des ferments, puis leur dynamique en cours d’affinage ou la durée de l’affinage en sont quelques exemples.

Recommandations aux opérateurs de produits laitiers
La prévention fait également appel au respect des mesures d’hygiène, au contrôle de la qualité microbiologique des laits destinés à la production fromagère, à la sélection des souches ensemencées ne possédant pas d’activité histidine décarboxylase et au maintien de la chaîne du froid des produits finis.

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Stratégie agricole européenne: C'est prouvé, on va dans le mur !

«Stratégie agricole européenne: une étude néerlandaise matérialise le désastre», par Emmanuelle Ducros de l’Opinion, 24 janvier 2022. Extrait.

L’université de Wageningen, aux Pays-Bas, publie une étude d’impact sur les résultats à attendrede la stratégie «de la Ferme à la fourchette», promue par Bruxelles. A la clé, une chute des productions et un doublement des importations alimentaires, environnement, l’Europe perdrait sur tous les tableaux...

Les faits - La stratégie agricole européenne à 2030, appelée «Farm to fork», découle de la volonté de parvenir à la neutralité carbone en 2050. Elle consiste, entre autres, à pousser à 25 % la part de l’agriculture biologique, à ramener à zéro les importations de soja, à baisser de moitié les usages de pesticides et d’antibiotiques vétérinaires, de 20 % les épandages d’engrais, et à diminuer de 10 % les surfaces cultivées sur le continent. Mais les études sur ses effets potentiels se multiplient et arrivent toutes à des conclusions accablantes.

Une de plus. Avec l'étude d’impact publiée récemment par l’Université de Wageningen, aux Pays-Bas, les mauvaises nouvelles se suivent et se ressemblent sur la stratégie «farm to fork», déclinaison agricole du Pacte vert européen à horizon 2030. Depuis plusieurs mois, économistes, agronomes, spécialistes de la géopolitique alertent sur les conséquences – selon eux négligées – qu’aurait la mise en œuvre de ces préconisations de baisse drastique des usages d’intrants, de développement d’une agriculture bio moins productive, sur des surfaces cultivées réduites. Des objectifs «sortis d’un chapeau», dénonçait ainsi Paolo de Castro, vice-président de la commission agriculture du Parlement européen, dans nos colonnes.

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Troisième semaine de janvier 2022, semaine extraordinaire pour les rappels de produits alimentaires: 212 rappels , quel succès !

Quelle semaine palpitante à plus d’un trait, oui quel suspense !
Tout d’abord, vous allez voir ce que vous allez voir, les pathogènes n’ont qu’à bien se tenir car en France, il paraît que les pathogènes alimentaires seront sous surveillance en 2022.
Une unité Actia Fastypers a été créée par le ministère de l'Agriculture pour une durée de cinq ans, associée à l'Anses, l'Inrae, Actalia et l'Institut français du porc (IFIP). Il s’agit selon l’Anses, d’un partenariat pour mieux lutter contre les bactéries dans les ateliers de transformation des aliments.

Deux services de l'Anses sont impliqués, l'un ayant une expertise sur Salmonella et Listeria et l'autre ayant des connaissances sur les antibiotiques, les biocides, les résidus et la résistance.

L'accent est initialement prévu sur Listeria et Salmonella dans les secteurs porcin et laitier. La présence de Listeria et de Salmonella dans les sites de transformation des aliments pose plusieurs problèmes car elles peuvent survivre longtemps dans l'environnement et certaines souches peuvent être résistantes au traitement avec des désinfectants.

Les partenaires tenteront de comprendre comment ces bactéries parviennent à s'adapter et à persister dans l'environnement et dans les ateliers alimentaires, et développeront également des outils pour caractériser et détecter les souches bactériennes persistantes.

L'objectif est de développer des outils utilisables en routine par les producteurs et industriels agroalimentaires pour identifier les souches de bactéries présentes à différentes étapes de la chaîne d'approvisionnement. Les résultats de ces analyses peuvent aider les producteurs à prendre des décisions pour adapter le processus de nettoyage et de désinfection aux caractéristiques des souches bactériennes susceptibles d'être trouvées.

Un programme de sécurité microbiologique des aliments me semble de bon aloi, mais il y a eu déjà beaucoup de programmes et de travaux, les leçons ont-elles été retenues, voir à ce sujet un récent article sur le blog, pourquoi décider de ce partenariat sur cinq ans seulement, alors la sécurité microbiologie des aliments se doit d’être omni présente dans la vie des laboratoires et des entreprises alimentaires. La France se doit d’investir plus pour la Microbiologie, c’est essentiel !
On se donne donc rendez-vous dans cinq ans, et, en attendant, voici ce qu’il en est de l’actualité triviale de la semaine au niveau des rappels de produits alimentaires.

Sur le front des rappels, c’est du grand beau temps comme je l’ai indiqué lors des deux semaines précédentes de janvier 2022.

- Du 3 janvier au 9 janvier 2022, 57 produits alimentaires rappelés en France, ça commence doucement ...
- Du 10 au 16 janvier, 88 produits alimentaires. La vitesse de croisière s’est mis en route avec une première semaine timide …
- Mais avec la troisième semaine, du 17 au 22 janvier 2022, c’est l’explosion ! 212 avis de rappel, ça se passe de commentaire …

Vous lirez aussi les coulisses rappels, c’est instructif sur la façon dont cela se passe. Ce total de 212 rappels se décompose de la façon suivante:

- erreur de DLC: 123
- oxyde d’éthylène: 43
- Listeria monocytogenes: 31
- Salmonella: 8
- corps étrangers: 3
- métaux lourds (mercure): 2
- autre pesticide: 1
- corps étrangers métalliques: 1

Premier constat, l’oxyde d’éthylène n’est plus majoritaire dans les causes de rappels, voir aussi plus bas la rubrique Feuilleton oxyde d’éthylène en France. Les pathogènes sont hélas très présents, a-t'on gagné au change ?
Voici jour par jour le détail de ces avis de rappels.

Rappel du 17 janvier 2022, 10
Salmonella: 4
corps étrangers: 3
oxyde d’éthylène: 3
Coulisses des rappels
- Rappels au Royaume-Uni de yaourts aromatisés de marque Yoplait pour cause de présence de coprs étrangers métalliques, les 12 janvier et le 13 janvier 2022.
Notification au RASFF de l’UE par la France le 17 janvier 2022 d’un rappel de yaourts aromatisés de France pour cause de présence de morceaux métalliques. Notification 5 jours après le premier rappel au Royaume-Uni. La notification indique une mesure de retrait en France. Effectivement, RappelConso nous informe du rappel de desserts lactés saveur chocolat le 20 janvier 2022, soit trois jours après la notification, j‘ai connu plus rapide. La communication n’a pas pas donc bien fonctionné comme vous pouvez le constater, il est vrai que le Royame-Uni a quitté l’UE (Brexit) et les communications doivent être désormais difficiles.

Rappel du 18 janvier 2022, 14
oxyde d’éthylène: 8
Listeria monocytogenes: 3
Salmonella: 3

Rappel du 19 janvier 2022, 28
erreur de DLC: 18
oxyde d’éthylène: 7
Listeria monocytogenes: 2
présence de matrine (pesticide): 1

Rappel du 20 janvier 2022, 125
erreur de DLC: 85
Listeria monocytogenes: 19
oxyde d’éthylène: 18
métaux lourds (mercure): 2
corps étrangers métalliques: 1
Coulisses des rappels
- Le rappel à cause de corps étrangers métalliques concerne des desserts lactés dont on vous a narré les coulisses ci-dessus. Les anglais plus prompts que l’UE, ce doit être un hasard …
- A noter l’«exploit» de cette entreprise de viande et de volaille avec 85 avis de rappel pour cause d’erreur d’étiquetage sur la DLC, l’erreur est humaine mais …
- La présence de 19 avis de rappel pour cause de présence de Listeria monocytogenes est aussi à noter.
- 17 rappels de produits à base saumon, de St Jacques et de thon pour la seule journée du 20 janvier 2022 pour cause de présence de Listeria monocytogenes. C’est une bonne pêche ! - --- Rappel en Belgique le 22 janvier et au Luxembourg le 21 janvier de terrine au 2 saumons, pour l’instant pas de notifications au RASFF de l’UE ...
- Une notification par l’Allemagne au RASFF de l’UE le 20 janvier 2022 concernant la présence de STEC dans du camembert de France. Rappel en Allemagne le 21 janvier 2022, soit un jour après la notification au RASFF de l’UE.

Rappel du 21 janvier 2022, 35
erreur de DLC: 20
Listeria monocytogenes: 7
oxyde d’éthylène: 7
Salmonella: 1
Coulisses des rappels
- Concernant la présence de Salmonella, il s’agit du neuvième avis de rappel de ravioles depuis le 12 janvier 2022.
- Le feuilleton des avis de rappel pour cause de DLC erronée se poursuit avec désormais 105 avis de rappel ! L’entreprise s’en sortira-t’elle ?
- A noter le rappel deux marques distinctes de carottes râpées bio (Nature bio et Bio village) pour cause de présence d’oxyde d’éthylène. Et après ça, on vient vous dire que manger bio, c'est mieux ! Mais quelle idée de mettre autre chose qu’une simple vinaigrette, des pesticides ?

Notifications au RASFF de l’UE
Belle semaine, du 17 au 21 janvier 2022, 72 notifications au RASFF de l’UE dont 3 notifications pour la présence d’oxyde d’éthylène. 232 notifications depuis le debut de l’année 2022, dont 10 notifications pour la présence d’oxyde d’éthylène. L’incident continue ...

Feuilleton oxyde d’éthylène en France
Cela dure depuis septembre 2020, mais le décompte en France a débuté le 20 octobre 2020. Selon la DGCCRF, au 21 janvier 2022, 15 893 produits ont été rappelés (références et lots) versus 15 730 au 14 janvier, 15 446 au 7 janvier et 15 328 au 17 décembre 2021. Jusqu’à quand ?
A noter, seulement 43 rappels sur 214 liés à présence d’oxyde d’éthylène cette semaine. Le pire est que Listeria a presque remplacé l’oxyde d’éthylène …

Curiosité
Last but not the least, le site Alerte alimentation du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation est toujours aux abonnés absents depuis le 17 jullet 2021, c’est de plus en plus extraordinaire ...

Mise à jour du 12 janvier 2022. On lira dans 60 millions de consommateurs,
Oxyde d’éthylène dans les bûches: l’alerte arrive trop tard. Dix jours après Noël, 21 références de bûches glacées ont été rappelées en raison de la présence de ce pesticide dans l’un de leurs ingrédients.

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dimanche 23 janvier 2022

Après sa saison ratée en 2019-2020, il paraît que norovirus a fait son retour en 2020-2021

Selon Santé publique de France, il y a eu en 2019-2020, une baisse historique des gastro-entrite aiguës jamais observée sur les 10 dernières années.

Mais qu'en sera-t-il en 2020-2021 ?

Apparemment d’après cet article paru dans Emerging Infectious Diseases, ce ne sera pas trop le cas en 2020-2021; voici donc «Retour de l'activité de norovirus et de rotavirus lors de l'hiver 2020-2021 à Hong Kong avec une stratégie de contrôle stricte de la COVID-19».

Résumé
Une diminution rapide de la gastro-entérite virale au cours de l'hiver 2019-2020 et un retour de l'activité de norovirus et de rotavirus au cours de l'hiver 2020-21 ont été observés alors que de multiples interventions non pharmaceutiques contre la maladie à coronavirus étaient en vigueur à Hong Kong. Le bénéfice collatéral initial des contre-mesures contre la maladie à coronavirus qui ont réduit le fardeau de la gastro-entérite virale n'a pas été pas durable.

La nouvelle pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19) en cours est une crise de santé publique sans précédent dans l'histoire moderne de l'humanité. Une conséquence collatérale de cette pandémie est la diminution rapide concomitante de l'incidence des gastro-entérites virales au cours de la première année de la pandémie, comme on l'observe dans de nombreux pays, comme la Chine (1), les États-Unis (2), l'Angleterre (3), Allemagne (4), Japon (5) et Australie (6). Les explications les plus probables étaient une capacité réduite d’analyses qui a conduit à une sous-déclaration et à une large mise en œuvre d'interventions non pharmaceutiques non spécifiques pour la COVID-19, telles que le lavage fréquent des mains et la distanciation physique, qui ont réduit la transmission interhumaine des différents virus.

Conclusion
Une diminution brutale des activités de plusieurs virus diarrhéiques, en particulier norovirus et rotavirus, et le raccourcissement de leurs saisons ont été observés peu après la propagation mondiale initiale de la COVID-19 au début de 2020. Hong Kong a adopté une stratégie d'élimination à plusieurs volets pour contenir la COVID-19 depuis le premier cas importé fin janvier 2020 et a maintenu l'un des taux d'infection par le coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère les plus bas au monde à ce jour (<0,2 % de la population locale). Si l'on considère que la gastro-entérite virale a été principalement transmise par contact de personne à personne, les interventions non pharmaceutiques pour la COVID-19, telles que la distanciation sociale, pourraient avoir arrêté par inadvertance la propagation des pathogènes non respiratoires.

Le port universel du masque pourrait également avoir réduit le risque de transmission de norovirus, qui peut se propager par voie aérienne et par vomissements. La réduction spectaculaire des taux de virus positifs à des niveaux à peine détectables à l'hiver 2019-2020 n'est probablement pas un artefact de sous-déclaration, car le nombre correspondant d'échantillons de selles analysés n'a été que modérément réduit. Bien que le retour de la gastro-entérite virale soit anticipé dans les pays mettant en œuvre une stratégie de réduction accompagnée d'un assouplissement des mesures de contrôle des infections, les activités saisonnières de norovirus et de rotavirus observées à l'hiver 2020-21 à Hong Kong étaient dans une certaine mesure inattendues car d'importantes interventions non pharmaceutiques étaient toujours en vigueur. pendant cette période, comme à l'hiver 2019-20. Il est peu probable que ce résultat s'explique par la fatigue pandémique, car l'activité grippale saisonnière locale est restée à un niveau pratiquement nul sans précédent au cours de l'hiver 2020-2021. D'autres facteurs, tels que le déclin de l'immunité et donc l'accumulation d'une population sensible, pourraient jouer un rôle.

Cette étude est limitée par le manque de caractérisation du virus pour déterminer si l'augmentation de la gastro-entérite virale était le résultat de l'émergence de nouvelles souches, en particulier pour norovirus, dans lesquelles de nouvelles souches échappées au système immunitaire apparaissaient périodiquement. Il n'y a eu aucun rapport de variants nouveaux de norovirus et à propagation rapide détectés pendant la pandémie de la COVID-19. Une analyse supplémentaire sur la voie de transmission des cas serait utile car les interventions de santé publique pour la COVID-19 pourraient être moins efficaces pour les virus diarrhéiques qui peuvent se propager par les voies alimentaires ou hydriques.

En conclusion, les mesures de contrôle de la COVID-19 ont peut-être réduit par inadvertance les activités de plusieurs virus diarrhéiques à des niveaux à peine détectables au cours de l'hiver 2019-2020. Cependant, l'activité de norovirus et de rotavirus est revenue à l'hiver 2020-2021 à des niveaux similaires à ceux de la période pré-COVID-19. Le bénéfice collatéral initial des interventions non pharmaceutiques pour la COVID-19 qui ont réduit le fardeau de la gastro-entérite virale n'est pas durable, même dans une ville avec une distanciation sociale stricte et une stratégie continue de contrôle zéro COVID-19.

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«Lettre à Barbara Pompili qui incite à surveiller les paysans». La tribune Jean-Paul Pelras

Plus on sera nombreux à citer cet article de M. Jean-Paul Pelras paru dans l'Opinion, plus on montrera le flicage organisé par plusieurs adminisrations des agriculteurs en France ...

«Sachant que nous venons de perdre plus de 100 000 paysans en vingt ans, continuez à serrer la bride autour des pratiques agricoles françaises, et vous pourrez bientôt mettre vos contrôleurs au chômage car il ne restera plus un seul agriculteur à contrôler»  

Pour ceux qui ne pourront pas lire l’article de l’Opinion, réservé aux abonnés, ils pourront utilement lire l’excellent article d’André Heitz sur son blog, «Lettre à Barbara Pompili qui incite à surveiller les paysans», une tribune de M. Jean-Paul Pelras dans l'Opinion.

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Danemark: Une entreprise alimentaire sur quatre a une non-conformité lors du transport réfrigéré des aliments. Les notes sous forme de smileys évoluent

«Le contrôle danois constate des non-conformités dans le transport alimentaire», source Food Safety News.

Les autorités danoises ont découvert qu'un quart des entreprises ne respectaient pas les règles lors de la collecte ou de la livraison d’aliments.

Une campagne de contrôle de l'Administration vétérinaire et alimentaire danoise (Fødevarestyrelsen) de mai à septembre 2021 a examiné le transport de denrées alimentaires au niveau de la vente au détail. Il ne couvrait pas la livraison occasionnelle d’aliments commandés dans des supermarchés ou des restaurants. Le rapport complet en danois est ici.

Les agents ont effectué 385 inspections pour analyser les conditions d'hygiène et de température pour le transport des aliments. Les marchandises réfrigérées doivent être déplacées à une température maximale de 5°C.

Si les aliments ne sont pas stockés et transportés correctement, il y a un risque que la chaîne du froid soit rompue et qu'ils soient contaminés. De nombreuses entreprises enregistrées ramassent elles-mêmes les aliments et livrent les produits finis dans leurs propres véhicules de transport, qui sont souvent des voitures ordinaires utilisées pour transporter d'autres choses également. Un temps de transport plus long, en particulier pendant les mois chauds d'été, est un autre problème.

Une entreprise sur quatre a reçu une amende ou un avertissement de l'Administration vétérinaire et alimentaire danoise. Certaines entreprises ont exprimé un manque de sensibilisation aux exigences de température applicables pendant le transport.

La majorité des inspections ont eu lieu dans des entreprises qui ramassent elles-mêmes des marchandises sur un marché de gros. Dans ce groupe, une entreprise sur trois a reçu un avertissement ou une amende pour avoir enfreint l'exigence selon laquelle les aliments réfrigérés doivent être transportés à une température inférieure à 5°C. Deux sanctions ot été liées au risque de contamination alimentaire.

Au cours de la campagne, il y a eu des retours selon lesquels les entreprises commençaient à utiliser des boîtes isothermes lors de la collecte de marchandises réfrigérées sur les marchés de gros.

Cependant, seuls quelques avertissements ont été imposés aux entreprises manipulant des aliments pour personnes âgées, la majorité respectant les règles.

En raison des résultats, l'administration vétérinaire et alimentaire danoise doit fournir des conseils, une fiche d'information sur les règles et demander aux organisations de l'industrie d'aider à créer une plus grande sensibilisation aux meilleures pratiques de transport alimentaire.
Nouveau classement en haut versus ancien classement en bas
Mise à jour des smileys
Pendant ce temps, l'administration vétérinaire et alimentaire danoise a simplifié le système vieux de 20 ans utilisé pour aider les consommateurs à comprendre si un établissement est bien en conformité ou non lors des contrôles officiels.

Le système de notation par smileys est passé de quatre à trois niveaux et comprend désormais un visage souriant heureux, un visage impassible et un visage triste. Le «léger» sourire a été abandonné.

Le changement a été motivé par des enquêtes montrant que les consommateurs avaient du mal à comprendre les notes et avaient du mal à évaluer dans quelle mesure un point de vente alimentaire se conformait aux règles.

À partir d'avril, les entreprises doivent également se connecter aux derniers rapports d'inspection sur findsmiley.dk de toutes les plateformes numériques où elles vendent des aliments, y compris sur des sites tels que Just Eat.

En France, il y a Alim'confiance avec quatre mentions (notes ou scores) relatives à chaque niveau d’hygiène de l’établissement: très satisfaisant, satisfaisant, à améliorer, à corriger de manière urgente. Il serait certainement bien de resserrer les boulons car entre le très satisfaisant et le satisfaisant, le niveau de compréhension reste illisible. De plus Alim'confiance n'inspecte pas les plate-formes comme Deliverro, Uber, etc,

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