samedi 15 janvier 2022

France: Il paraît que les pathogènes alimentaires seront sous surveillance en 2022

Ce plan de surveillance est destiné, d'une part, à estimer la contamination par Listeria monocytogenes, par Salmonella spp. et par Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC) des fromages au lait cru identifiés comme les plus à risque (fromages au lait cru hors pâtes pressées cuites) produits en France, et, d'autre part, à recueillir des données relatives aux fromages issus de la filière fermière.

1000 échantillons (500 échantillons de 5 unités (n=5) pour la recherche et le dénombrement de Listeria monocytogenes et Salmonella, et 500 échantillons d'une unité (n=1) pour la recherche de STEC) seront prélevés en toute fin de production ou en cours d'affinage; ces prélèvements seront répartis proportionnellement aux volumes de production dans les 13 régions métropolitaines. La période de réalisation des prélèvements s'étend du 3 janvier au 31 décembre 2022.

Il est indiqué dans le texte,

Ce plan de surveillance est reconduit à l'identique du plan de surveillance réalisé en 2018. Il donnera un état des lieux sanitaire de la filière française des fromages au lait cru en 2022 et, par comparaison avec celui réalisé en 2018, fournira une tendance quant à l'évolution de ces critères sanitaires.

Les paris restent ouverts …

Que disait le bilan de la surveillance 2018 de la contamination des fromages au lait cru par Listeria monocytogenes, par Salmonella spp. et par Escherichia coli STEC au stade de la production, page 107 du Surveillance sanitaire des denrées animales et végétales en France : bilan 2018 des plans de surveillance et de contrôle.

En résumé,
Ce plan de surveillance était destiné, d'une part, à vérifier la conformité des fromages au lait cru par rapport à la réglementation, estimer le taux de contamination par STEC, L. monocytogenes et Salmonella spp. des fromages les plus à risque et comparer ces données avec celles obtenues lors des plans de surveillance similaires mis en place les années précédentes, et, d’autre part à disposer de données relatives aux fromages issus de la filière fermière et disposer de données qui seront utilisées dans le cadre de l'exportation de fromages au lait cru vers les pays tiers.

- Le taux de contamination estimé des fromages au lait cru produits en France par L. monocytogenes n'est pas significativement différent de ceux estimés lors des plans de surveillance précédents. Il apparaît légèrement inférieur en 2018 par rapport à 2016 (inférieur à 1%).
- Le taux de contamination des fromages au lait cru par Salmonella spp. est faible (inférieur à 1%) et stable par rapport aux résultats de 2016.
- Le taux de contamination des fromages au lait cru par des souches STEC hautement pathogènes pour l’Homme est faible (inférieur à 1%).

Le bilan recense aussi, selon la Mission des urgences sanitaires qu'en 2018, toutes origines d'alertes confondues (autocontrôles, plans de surveillance et plans de contrôle…):
- 61 alertes portant sur des fromages au lait cru mis sur le marché, contaminés par L. monocytogenes
- 16 alertes portant sur des fromages au lait cru mis sur le marché, contaminés par Salmonella et,
- 37 alertes portant sur des fromages au lait cru mis sur le marché, contaminés par STEC.

En 2018, ces alertes étaient classées confidentiel défense, puis que nous n'en avons pas eu connaissance, rassurez-vous ou non, elles le seront en 2022. Par curiosié, jetez un œil sur la page Alerte Alimentation, la dernière information date de juillet 2021. Etonnant, non ?

Enfin, un communiqué de l’Anses du 14 janvier 2022, la mise en place d'un partenariat pour mieux lutter contre les bactéries dans les ateliers de transformation des aliments (ouf !).

La présence des bactéries Listeria et Salmonella dans les ateliers de transformation des aliments pose plusieurs problèmes : ces bactéries pathogènes pour l’être humain sont capables de persister longtemps dans l’environnement et de résister aux traitements par des produits biocides. L’Unité mixte technologique (UMT) Actia Fastypers vient d’être créée par le ministère de l’Agriculture pour cinq ans, afin de travailler sur ces problématiques. Elle associe des équipes de recherche (Anses, Inrae) et des instituts techniques agro-industriels (Actalia - filière laitière et l'Institut du porc (IFIP)).

Commentaire. Cinq ans, c'est mieux que rien, mais une unité permanente serait réellement utile. Enfin, si l’Inrae est présent, nous sommes sauvés !

Aux lecteurs du blog
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