mercredi 16 octobre 2019

L'Europe enregistre une baisse des ventes d'antibiotiques vétérinaires


« L'Europe enregistre une baisse des ventes d'antibiotiques vétérinaires », source CIDRAP News.

Un rapport publié le 15 octobre 2019 par l'Agence européenne des médicaments (EMA) montre que les ventes d'antibiotiques à usage vétérinaire continuent à diminuer en Europe.

Les données du dernier rapport de l'EMA sur la surveillance européenne de la consommation d'antimicrobiens vétérinaires (ESVAC pour European Surveillance of Veterinary Antimicrobial Consumption) font apparaître une baisse de 32,5% des ventes d'antibiotiques pour les animaux producteurs de denrées alimentaires de 2011 à 2017, avec des ventes de deux classes d'antibiotiques considérées comme essentielles en médecine humaine, les polymyxines et les céphalosporines de quatrième génération, en forte baisse.

Au total, 30 pays de l'Union européenne/Espace Economique Européen (UE/EEE) et la Suisse ont fourni des données au rapport, qui est publié chaque année et couvre toutes les espèces productrices d'aliments et les animaux de compagnie. Les données de l'an dernier indiquaient une baisse de 20% des ventes d'antibiotiques vétérinaires de 2011 à 2016.

« Les résultats du rapport confirment la tendance à la baisse observée ces dernières années et montrent que les orientations et les campagnes nationales de l'UE en faveur d'une utilisation prudente des antibiotiques chez les animaux pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens ont un effet positif », a déclaré l'EMA dans un communiqué de presse.

Des déclins non unilatéraux
Parmi les 25 pays de l'UE/EEE qui fournissent des données pour le rapport depuis 2011, les ventes totales d'antibiotiques vétérinaires destinés à des animaux producteurs de denrées alimentaires sont passées de 162,0 milligrammes par population correction unit* (mg/PCU) en 2011 à 109,3 mg / PCU en 2017.

La PCU est utilisée comme indicateur indirect de la taille de la population animale risquant d’être traitée aux antibiotiques dans chaque pays et est utilisée pour harmoniser les données entre les pays. Cela n'inclut pas les animaux de compagnie, qui ne représentent que 1% des ventes d'antibiotiques vétérinaires (en tonnes de principe actif).

Sur ces 25 pays, 19 ont enregistré une réduction de plus de 5% des ventes d'antibiotiques destinés aux animaux producteurs d'aliments. L'Allemagne (58%), les Pays-Bas (51%) et la France (41%) ont enregistré une baisse significative. Le rapport indique que les réductions possibles incluent des campagnes d'utilisation responsable, des restrictions d'utilisation, des objectifs de réduction et une sensibilisation accrue à la menace de la résistance aux antimicrobiens.

Toutefois, les ventes d'antibiotiques à usage vétérinaire n'ont pas diminué dans tous les pays de l'UE/EEE. La Bulgarie, la Pologne et la Slovaquie ont vu leurs ventes d’antibiotiques vétérinaires augmenter de plus de 5% de 2011 à 2017. En outre, un écart important a été observé entre les pays ayant les ventes les plus élevées (Chypre, 432,1 mg/PCUen 2017) et les moins élevées, 3,1 mg/PCU en 2017) d'antibiotiques vétérinaires.

L'EMA note que ces variations reflètent en partie les différences en termes d'apparition de maladies, de composition de la population animale et de systèmes de production dans ces pays, et que les données sur les ventes ne représentent pas l'utilisation des antibiotiques dans les exploitations européennes. L'agence affirme cependant que les différences soulignent le fait que certains pays limitent mieux les antibiotiques vétérinaires que d'autres.

« La baisse substantielle des ventes d'antimicrobiens pour les espèces productrices d'aliments observée dans certains pays indique qu'il existe un fort potentiel de réduction de l'utilisation d'antimicrobiens dans d'autres, en particulier chez ceux qui consomment beaucoup », a déclaré l'EMA.

Baisse des antibiotiques critiques
Les réductions significatives des médicaments classés par l’Organisation mondiale de la Santé parmi les antimicrobiens d’une importance primordiale ont contribué à la baisse globale des ventes. Dans les 25 pays pour lesquels des données sont disponibles depuis 2011, les ventes de polymyxines, de céphalosporines de troisième et de quatrième génération et de fluoroquinolones ont diminué respectivement de 66,4%, 20,9% et 10,3%.

Les ventes des classes d'antibiotiques qui représentaient près des deux tiers des antibiotiques vétérinaires vendus en 2017, tétracyclines, pénicillines et sulfamides, ont également diminué de 2011 à 2017. Les ventes de tétracyclines et de sulfamides ont respectivement chuté de 44% et 46%, tandis que les ventes de pénicillines a diminué de 18%.

Le nombre de pays ayant fourni des données au rapport ESVAC a plus que triplé depuis le début du projet, passant de 9 en 2010 à 31 en 2019. Cette augmentation montre que les pays européens sont résolus à promouvoir l'utilisation responsable des antibiotiques chez les animaux.

* selon l’ESVAC (European Surveillance of Veterinary Antimicrobial Consumption), PCU (Population Correction Unit) est obtenu en multipliant le nombre d’animaux par catégorie d’espèce par un poids fixé qui correspondrait au poids au moment du traitement (425 kg pour les vaches et les bovins mâles, 200 kg pour les génisses, 140 kg pour les veaux, 65 kg pour les porcs, 240 kg pour les truies, 1 kg pour les poulets, 6.5 kg pour les dindes…). Source Anses.

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