« L'Europe
enregistre une baisse des ventes d'antibiotiques vétérinaires »,
source CIDRAP
News.
Un
rapport
publié le
15 octobre 2019
par l'Agence européenne des médicaments (EMA) montre que les ventes
d'antibiotiques à usage vétérinaire continuent à diminuer en
Europe.
Les
données du dernier rapport de l'EMA sur la surveillance européenne
de la consommation d'antimicrobiens vétérinaires (ESVAC pour
European Surveillance of Veterinary Antimicrobial Consumption) font
apparaître une baisse de 32,5% des ventes d'antibiotiques pour les
animaux producteurs de denrées alimentaires de 2011 à 2017, avec
des ventes de deux classes d'antibiotiques considérées comme
essentielles en médecine humaine, les polymyxines et les
céphalosporines de quatrième génération, en forte baisse.
Au
total, 30 pays de l'Union européenne/Espace
Economique Européen
(UE/EEE) et la Suisse ont fourni des données au rapport, qui est
publié chaque année et couvre toutes les espèces productrices
d'aliments et les animaux de compagnie. Les données de l'an dernier
indiquaient une baisse de 20% des ventes d'antibiotiques vétérinaires
de 2011 à 2016.
« Les
résultats
du
rapport confirment la tendance à la baisse observée ces dernières
années et montrent que les orientations et les campagnes nationales
de l'UE en faveur d'une utilisation prudente des antibiotiques chez
les animaux pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens ont
un effet positif »,
a déclaré l'EMA dans un communiqué
de presse.
Des
déclins
non unilatéraux
Parmi
les 25 pays de l'UE/EEE qui fournissent des données pour le rapport
depuis 2011, les ventes totales d'antibiotiques vétérinaires
destinés à des animaux producteurs de denrées alimentaires sont
passées de 162,0 milligrammes par population
correction
unit*
(mg/PCU) en 2011 à 109,3 mg / PCU en 2017.
La
PCU est utilisée comme indicateur indirect de la taille de la
population animale risquant d’être traitée aux antibiotiques dans
chaque pays et est utilisée pour harmoniser les données entre les
pays. Cela
n'inclut pas les animaux de compagnie, qui ne représentent que 1%
des ventes d'antibiotiques vétérinaires (en tonnes de principe
actif).
Sur
ces 25 pays, 19 ont enregistré une réduction de plus de 5% des
ventes d'antibiotiques destinés aux animaux producteurs d'aliments.
L'Allemagne (58%), les Pays-Bas (51%) et la France (41%) ont
enregistré une baisse significative. Le rapport indique que les
réductions possibles incluent des campagnes d'utilisation
responsable, des restrictions d'utilisation, des objectifs de
réduction et une sensibilisation accrue à la menace de la
résistance aux antimicrobiens.
Toutefois,
les ventes d'antibiotiques à usage vétérinaire n'ont pas diminué
dans tous les pays de l'UE/EEE.
La Bulgarie, la Pologne et la Slovaquie ont vu leurs ventes
d’antibiotiques vétérinaires augmenter de plus de 5% de 2011 à
2017. En outre, un écart important a été observé entre les pays
ayant les ventes
les plus élevées
(Chypre, 432,1 mg/PCUen
2017) et les moins élevées,
3,1 mg/PCU en 2017) d'antibiotiques vétérinaires.
L'EMA
note que ces variations reflètent en partie les différences en
termes d'apparition de maladies, de composition de la population
animale et de systèmes de production dans ces pays, et que les
données sur les ventes ne représentent pas l'utilisation des
antibiotiques dans les exploitations européennes. L'agence affirme
cependant que les différences soulignent le fait que certains pays
limitent mieux les antibiotiques vétérinaires que d'autres.
« La
baisse substantielle des ventes d'antimicrobiens pour les espèces
productrices d'aliments observée dans certains pays indique qu'il
existe un fort potentiel de réduction de l'utilisation
d'antimicrobiens dans d'autres, en particulier chez ceux qui
consomment beaucoup », a déclaré l'EMA.
Baisse
des antibiotiques critiques
Les
réductions significatives des médicaments classés par
l’Organisation mondiale de la Santé parmi les antimicrobiens d’une
importance primordiale ont contribué à la baisse globale des
ventes. Dans les 25 pays pour lesquels des données sont disponibles
depuis 2011, les ventes de polymyxines, de céphalosporines de
troisième et de quatrième génération et de fluoroquinolones ont
diminué respectivement de 66,4%, 20,9% et 10,3%.
Les
ventes des classes d'antibiotiques qui représentaient près des deux
tiers des antibiotiques vétérinaires vendus en 2017, tétracyclines,
pénicillines et sulfamides, ont également diminué de 2011 à 2017.
Les ventes de tétracyclines et de sulfamides ont respectivement
chuté de 44% et 46%, tandis que les ventes de pénicillines a
diminué de 18%.
Le
nombre de pays ayant fourni des données au rapport ESVAC a plus que
triplé depuis le début du projet, passant de 9 en 2010 à 31 en
2019. Cette augmentation montre que les pays européens sont résolus
à promouvoir l'utilisation responsable des antibiotiques chez les
animaux.
*
selon l’ESVAC
(European
Surveillance of Veterinary Antimicrobial Consumption),
PCU (Population Correction Unit) est obtenu en multipliant le nombre
d’animaux par catégorie d’espèce par un poids fixé qui
correspondrait au poids au moment du traitement (425 kg pour les
vaches et les bovins mâles, 200 kg pour les génisses, 140 kg pour
les veaux, 65 kg pour les porcs, 240 kg pour les truies, 1 kg pour
les poulets, 6.5 kg pour les dindes…). Source Anses.
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