mardi 29 août 2023

La leptospirose devient une maladie à déclaration obligatoire, mais les rats ne sont pas cités. Etrange communication de Santé publique France ?

On apprend par le communiqué du 15 juillet 2022 de l’Académie nationale de Médecine, «Entre le bien-être du rat d’égout et la santé publique, faut-il choisir ?» :

Les urines du rat peuvent contaminer l’environnement par des leptospires ; il est le principal réservoir mondial de la leptospirose, maladie redoutable pour les personnes exposées professionnellement (égoutiers) ou les propriétaires de nouveaux animaux de compagnie.

Malheusement, le communiqué de Santé publique France du 28 août 2023, «La leptospirose devient une maladie à déclaration obligatoire» a réussi l'exploit de ne pas parler de rats !

Pourquoi la leptospirose rejoint les maladies à déclaration obligatoires ?

En France hexagonale, incluant la Corse, l'incidence annuelle est estimée à environ 1 cas pour 100 000 habitants depuis 2014, correspondant à environ 600 à 700 cas répertoriés annuellement par le Centre national de référence et ses laboratoires partenaires sur l'ensemble du territoire. Ce système de surveillance n’a jamais été évalué et l’exhaustivité de ce réseau n’est pas connue, avec une probable sous-estimation du nombre de cas.

Dans les Départements ou régions d'Outre-Mer et les collectivités d’Outre-Mer, la leptospirose y est endémique et l’incidence est, selon les territoires, de 10 à 70 fois plus élevée qu’en France hexagonale. Des pics épidémiques apparaissent lors de la saison des pluies ou de phénomènes climatiques inhabituels tels que les cyclones.

Actuellement, beaucoup d'informations et de connaissances manquent sur la leptospirose notamment au sujet de l’incidence réelle de la maladie, de l’émergence de souches nouvelles, du risque de transmission à l’être humain à partir de réservoirs animaux émergents etc.

L’ajout de la leptospirose à la liste des maladies à déclaration obligatoires permettra :

- une meilleure connaissance de l’épidémiologie de la leptospirose et un meilleur suivi de la morbidité et de la mortalité ;
- d’évaluer le poids de la maladie ;
- de mieux caractériser les populations à risque afin de cibler les interventions de santé publique en les adaptant à l’épidémiologie locale.

L’inscription de la leptospirose en tant que MDO permettra également l’identification de cas groupés aux fins de mettre en œuvre les mesures de gestion adaptées : 

- alerte aux voyageurs et résidents de zone en hyper-endémie à la suite d’évènements climatiques inhabituels (ex : cyclone, tempête, mousson, crue) ;
- fermeture de l’accès à des cours d’eau ;
- application de moyens de lutte contre les réservoirs (ex : dératisation, contrôle des populations animales, contrôle des effluents des élevages industriels, drainage des zones inondées).

Commentaire

C’est exclusivement dans ce dernier paragraphe que l’on évoque la dératisation, étonnant, ce parti pris de Santé publique France !

Tous les jardins de la ville de Paris sont concernées par la présence de rats, étrangement, ils ne sont pas cités par Santé publique France, comme lieu de contamination ...

La question qui va très vite arriver est va-t-on procéder à une vaste campagne de dératisation avant les JO 2024 de Paris ?

NB : La photo est libre de droit.

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