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jeudi 21 avril 2022

L'UE constate une augmentation non conforme de pesticides dans les prélèvements de denrées alimentaires

Il était temps, cela fait des mois et des mois que cela dure, voici donc que «L'UE constate une augmentation non conforme de pesticides dans les prélèvements alimentaires», source Food Safety News.

Il y a eu une augmentation dans les aliments des découvertes de pesticides au-dessus des limites légales, selon les données publiées par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).

Le taux de dépassements de la limite maximale de résidus (LMR) en 2020 a augmenté par rapport à 2019 et 2018. Il est resté élevé pour les feuilles de vigne non transformées et transformées, les graines de cumin non transformées et les noix du Brésil transformées qui ne sont pas couvertes par les tests aléatoires de l'UE.

Le rapport est basé sur les données des contrôles officiels nationaux effectués par les États membres de l'Union européenne, l'Islande et la Norvège et comprend des chiffres du programme de contrôle coordonné par l'UE, qui utilise une stratégie d'échantillonnage aléatoire.

Les programmes de contrôle nationaux sont fondés sur les risques et ciblent les produits susceptibles de contenir des résidus de pesticides ou pour lesquels des infractions ont été identifiées au cours des années précédentes.

Résultats nationaux ciblés
Le nombre d'échantillons a diminué de 9,3% par rapport à 2019, principalement en raison de la pandémie de la COVID-19. Les pays déclarants ont analysé 659 pesticides, avec une moyenne de 264 par échantillon.

Pour 2020, 94,9% des 88 141 échantillons analysés étaient inférieurs à la LMR, 5,1% dépassaient ce niveau, dont 3,6% étaient non conformes après prise en compte de l'incertitude de mesure. Les LMR ont été dépassées dans 3,9% des échantillons en 2019 et 2,3% ont déclenché des sanctions légales ou des mesures d'exécution.

Les substances actives non approuvées par l'UE avec le taux de dépassement de LMR le plus élevé étaient l'oxyde d'éthylène, les chlorates, le chlordécone, le chlorpyrifos et l'anthraquinone.

Pour l'oxyde d'éthylène, 49 des 230 échantillons dépassaient la LMR et 46 étaient des graines de sésame. Ce problème a été détecté par la Belgique en septembre 2020 dans des graines de sésame en provenance d'Inde. Aucun niveau de sécurité pour ce pesticide n'a été établi dans l'UE. Son utilisation est liée à la réduction de Salmonella.

Pour le chlorpyrifos, 327 échantillons sur 73 874 dépassaient la LMR. La substance n'est pas approuvée pour une utilisation dans l'UE depuis avril 2020.

Plusieurs résidus ont été signalés dans 24 057 échantillons. Dans un échantillon de fraise d'origine inconnue, jusqu'à 35 pesticides différents ont été retrouvés. Les poivrons doux et poivrons non transformés et le vin présentaient la fréquence la plus élevée de multiples résidus quantifiés.

Échantillonnage aléatoire de l'UE
Le programme de l'UE couvrait les carottes, le chou-fleur, les kiwis, les oignons, les oranges, les poires, les pommes de terre, les haricots secs, le riz brun, le seigle, le foie de bovin et la graisse de volaille.

Sur les 12 077 échantillons analysés dans le cadre de ce programme, 1,7% dépassaient la LMR et 0,9% étaient non conformes.

Les taux de dépassement des LMRs ont augmenté de 2014 à 2017 et à 2020 pour le riz, les oranges, les poires et la graisse de volaille. Une tendance à la hausse de 2017 à 2020 a également été observée pour les haricots secs, les kiwis et le chou-fleur.

Les oranges, suivies des poires, des carottes et du riz présentaient le plus grand nombre d'échantillons contenant de multiples résidus. Dans un échantillon de riz d'origine inconnue, 15 pesticides différents ont été quantifiés.

Un résultat non conforme a été mentionné pour le fipronil dans des pommes de terre. La détection de résidus de fipronil par les autorités belges en 2017 avait entraîné le rappel de millions d'œufs en Europe.

Sur 4 632 échantillons signalés comme biologiques, 87 ont été signalés avec des niveaux de résidus supérieurs à leurs LMRs correspondantes, dont 36 échantillons étaient non conformes.

Jusqu'à 30 pesticides différents ont été retrouvés dans du miel, principalement du thiaclopride. Des substances aux utilisations non approuvées telles que l'amitraze, le chlorfenvinphos et le coumaphos ont été détectées.

Il a été constaté que des échantillons importés de pays non membres de l'UE présentaient un taux de dépassement des LMRs et un niveau de non-conformité plus élevés que les aliments produits dans l'UE.

Une évaluation des risques alimentaires de l'EFSA, dans le cadre de son analyse des résultats, suggère que les denrées alimentaires échantillonnées ne sont pas susceptibles de poser un problème pour la santé des consommateurs.

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. Le départ du blog de la revue a été strictement motivé par un manque de réactivité dans la maintenance du blog, la visibilité de celui-ci devenant quasi nulle. J’accuse la direction de la revue de fuir ses responsabilités et le but de ce message est de leur dire toute ma colère. Elle ne veut pas céder, moi non plus, et je lui offre ainsi une publicité gratuite.

jeudi 31 mars 2022

De la réduction de la présence de plomb dans les denrées alimentaires

Information du travail du Bureau américain du Codex Alimentarius afin de réduire la présence de plomb dans les denrées alimentaires, source USDA.

Le plomb est un métal lourd naturellement présent dans le sol, l'eau et l'air. C'est aussi une substance toxique qui peut affecter la fonction cérébrale et rénale et les résultats de la grossesse. Des normes internationales solides en matière de sécurité des aliments aident toutes les nations à réduire l'exposition au plomb toxique. En 2021, le Bureau du Codex des États-Unis (USCO) a travaillé avec l'organisme international d'établissement des normes alimentaires (Codex Alimentarius) pour élaborer des normes alimentaires fondées sur la science. Un domaine sur lequel ils se sont concentrés était la réduction de la contamination par le plomb dans les denrées alimentaires.

Par l'intermédiaire du Comité du Codex sur les contaminants dans les denrées alimentaires (CCCF), les États-Unis ont mené un effort de collaboration impliquant plusieurs pays membres du Codex. Cette collaboration a mené à la révision du Code d'usages pour la prévention et la réduction de la contamination par le plomb dans les aliments (CXC 56-2004), qui fournit des informations scientifiques aux producteurs, aux gouvernements et à l'industrie sur la façon de mieux prévenir et réduire davantage la contamination par le plomb dans les denrées alimentaires. Il s'agissait de la première révision depuis 2004.

En outre, l'USCO a soutenu les travaux, dirigés par les États-Unis, qui ont abouti à la réduction des limites maximales (LMs) pour le plomb dans plusieurs produits, tels que les jus de fruits, les préparations pour nourrissons, les fruits et légumes en conserve et d'autres produits. Les limites maximales garantissent que les aliments ne contiennent pas de contaminants (tels que le plomb) à des niveaux susceptibles de nuire à la santé humaine. Les LMs sont essentielles pour contrôler et surveiller la contamination des substances qui pourraient rendre les aliments dangereux. Les États-Unis participent également activement aux travaux en cours visant à élaborer des LMs pour d'autres aliments tels que les épices séchées et les herbes culinaires, les œufs, les sucres et les bonbons à base de sucre, les produits à base de céréales et les plats préparés pour les nourrissons et les jeunes enfants. Dans ce cas, l'USCO a pu s'appuyer sur l'expertise des agences scientifiques et réglementaires américaines pour aider et fournir des informations et des conseils aux pays dans l'établissement de LMs pour le plomb, ce qui renforcera la conformité et la coopération mondiales.

Merci à Joe Whitworth de m’avoir transmis l’information.

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mercredi 30 mars 2022

Pesticides dans les denrées alimentaires: le rapport 2020 de l’EFSA vient de paraître !

Contrairement à ce que l’UFC Que Choisir insinue sur les pesticides, voici que vient de paraître «Pesticides dans les denrées alimentaires: dernier rapport de l’EFSA publié» et certes les résultats pourraient être meilleurs, il sont tout simplement très bons !

Le dernier rapport annuel de l’EFSA sur les résidus de pesticides dans les denrées alimentaires couvre plus de 88 000 échantillons de denrées alimentaires prélevés dans l’Union européenne en 2020. L’analyse des résultats montre que 94,9% des échantillons se situaient dans les limites autorisées par la loi. Pour le sous-ensemble de 12 077 échantillons analysés dans le cadre du programme communautaire pluriannuel de contrôle coordonné de l’UE (ou EU MACP), 98,2% se situaient dans les limites légales.

L’EU MACP analyse des échantillons prélevés au hasard sur 12 produits alimentaires - pour 2020, il s’agissait de carottes, de choux-fleurs, de fruits kiwis, d’oignons, d’oranges, de poires, de pommes de terre, de haricots secs, de riz brun, de grain de seigle, de foie de bovins et de graisse de volaille. Le même panier de produits est échantillonné tous les trois ans, ce qui signifie que des tendances à la hausse ou à la baisse peuvent être identifiées pour des marchandises spécifiques.

Parmi les échantillons analysés dans le cadre du programme coordonné:
- 68,5% (8 278 échantillons) se sont révélés exempts de résidus quantifiables.
- 29,7% (3 590) contenaient un ou plusieurs résidus à des concentrations inférieures ou égales aux niveaux autorisés.
- 1,7% (209) contenaient des résidus dépassant le maximum légal, dont 113 (0,9 %) n’étaient pas conformes.

Les résultats détaillés du programme coordonné sont disponibles sur le site Internet de l’EFSA sous forme de graphiques, ce qui rend les données plus accessibles aux non-spécialistes.

Outre les données harmonisées et comparables collectées dans le cadre du programme coordonné, le rapport annuel de l’EFSA comprend également des données recueillies dans le cadre des activités de contrôle nationales menées par les différents États membres de l’UE, la Norvège et l’Islande.

Les programmes nationaux de contrôle sont fondés sur les risques, ciblant les produits susceptibles de contenir des résidus de pesticides ou pour lesquels des infractions juridiques ont été constatées au cours des années précédentes. Ces programmes fournissent des informations importantes aux gestionnaires des risques, mais, contrairement aux données des programmes de contrôle de l’UE, ils ne donnent pas une image statistiquement représentative des concentrations de résidus que l’on s’attendrait à trouver dans les étagères des magasins de toute l’Europe.

Les résultats des programmes de surveillance constituent une source précieuse d’informations permettant d’estimer l’exposition alimentaire des consommateurs de l’UE aux résidus de pesticides. L’EFSA a procédé à une évaluation des risques alimentaires dans le cadre de son analyse des résultats, ce qui laisse à penser que les denrées alimentaires analysées en 2020 sont peu susceptibles de poser un problème pour la santé des consommateurs.

Toutefois, un certain nombre de recommandations sont proposées afin d’accroître l’efficacité des systèmes de contrôle européens et de continuer ainsi à assurer un niveau élevé de protection des consommateurs.

Le rapport complet, The 2020 European Union report on pesticide residues in food.

Mise à jour du 31 mars 2022. Tweet de Gil Rivière-Wekstein

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samedi 26 mars 2022

Vulnérabilités en matière de sécurité des denrées alimentaires et des aliments pour animaux dans l’économie circulaire

Une revue externe révèle des lacunes dans la recherche sur les risques sanitaires liés à l'économie circulaire», source article de Joe Whitworth parue le 26 mars 2022 dans Food Safety News.

Selon une analyse, il y a un manque de recherche sur les risques émergents pour la santé animale, humaine et végétale lorsqu'on suit une approche d'économie circulaire.

Un rapport scientifique externe, publié par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), Vulnérabilités en matière de sécurité des denrées alimentaires et des aliments pour animaux dans l’économie circulaire, a révélé qu'il existe des lacunes dans les preuves concernant les risques pour la santé végétale, humaine et animale et l'environnement des nouveaux aliments et aliments pour animaux dans le cadre du modèle d'économie circulaire.

Une économie circulaire vise à maintenir la valeur des produits, des matériaux et des ressources le plus longtemps possible. Cependant, il est nécessaire d'identifier les problèmes émergents potentiels pour l'environnement et la sécurité des denrées alimentaires et des aliments pour animaux afin d'équilibrer les opportunités, les avantages et les risques. La Commission européenne a adopté un plan d'action pour l'économie circulaire en mars 2020.

Une analyse de la littérature a classé les pratiques à tous les stades de la chaîne de production de denrées alimentaires et d'aliments pour animaux en Europe afin de donner un aperçu des pratiques actuelles et envisagées.

Quatre domaines ont été identifiés: production primaire de denrées alimentaires et d'aliments pour animaux, réduction des déchets industriels, de fabrication et de traitement, réduction du gaspillage de denrées alimentaires et d'aliments pour animaux dans le commerce de gros, la vente au détail de produits alimentaires, la restauration et les ménages et réduction des déchets d'emballages destinés à l'alimentation humaine et animale.

Les risques associés comprennent la contamination bactérienne et virale des cultures vivrières due à l'utilisation des eaux usées pour l'irrigation, les métaux lourds et les mycotoxines chez les insectes et le potentiel allergène du chitosane dans les matériaux biosourcés en contact avec les aliments.

Focus sur les insectes
Une autre recherche documentaire a été effectuée pour identifier les risques émergents pour la santé végétale, animale, humaine et l'environnement des nouveaux aliments et aliments pour animaux en relation avec l'économie circulaire. Vingt-six études pertinentes examinant ces risques ont été trouvées.

Le travail faisait partie d'un projet de deux ans de l'EFSA sur les vulnérabilités de la sécurité des denrées alimentaires et des aliments pour animaux dans ce domaine.

Les études portant sur les risques étaient presque entièrement axées sur les dangers biologiques et chimiques, les risques pour la santé et les impacts environnementaux des insectes destinés à l'alimentation humaine ou animale et sur ce sur quoi ils sont élevés. L'un d'entre eux a enquêté sur les allergènes et les éventuels dangers physiques n'ont été discutés que dans les revues.

Sept articles ont signalé la présence de risques chimiques potentiels dans les denrées alimentaires ou les aliments pour animaux. Les dangers comprenaient les métaux lourds, les dioxines, les biphényles polychlorés (PCBs), les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAPs), les hydrocarbures d'huile minérale, les médicaments vétérinaires et les pesticides.

Les traitements thermiques ou de lyophilisation après récolte peuvent réduire ou éliminer certains risques microbiologiques, mais les auteurs ont indiqué que tous ne sont pas efficaces pour l'inactivation totale des micro-organismes et de leurs toxines.

Les nouvelles sources de denrées alimentaires et d'aliments pour animaux, les matériaux en contact avec les aliments (MCA) pour prolonger la durée de conservation et le recyclage des plastiques et des emballages en papier/carton présentaient des risques jugés plus difficiles à surmonter sur la base d'une consultation.

Les experts ont recommandé que des recherches futures sur les nouveaux aliments et aliments pour animaux dans l'économie circulaire se concentrent sur des domaines autres que l'élevage d'insectes et que des enquêtes soient menées sur les risques potentiels associés à l'importation dans l'UE de bétail et de biens pouvant être soumis à différentes restrictions ou législations.

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vendredi 18 mars 2022

La Suisse est pour une identification claire des denrées confectionnées à l'étranger

«Identification claire des denrées confectionnées à l'étranger», source agir info.

Une désignation claire du pays de provenance devra être apposée sur les denrées alimentaires confectionnées ou préconfectionnées à l'étranger. Par 21 voix contre 17 et 3 abstentions, le Conseil des Etats a accepté jeudi une motion du National.

Une plus grande transparence est nécessaire pour que les consommateurs puissent prendre la meilleure des décisions entre les produits fabriqués en Suisse et ceux provenant de l'étranger.

Il faut le faire non seulement pour les consommateurs mais aussi pour favoriser l'agriculture nationale. Et de donner l'exemple de tomates pelées en boîte viennent de Chine, alors qu'on pourrait penser qu'elles sont originaires d'Italie.

L'objectif du texte est déjà en grande partie atteint. La motion durcira les dispositions actuellement en vigueur. Ce sera un obstacle au commerce par rapport aux dispositions européennes. Les produits devront aussi être réétiquetés, ce qui se répercutera sur leur prix.

La situation est déjà bonne en Suisse en la matière, a également argumenté le ministre de l'intérieur Alain Berset. Le droit actuel résulte déjà d'un compromis, aller plus loin demandera plus d'efforts pour les entreprises concernées.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)

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samedi 12 février 2022

Danemark: Moins de résidus de pesticides dans les légumes danois que dans les légumes étrangers

«Moins de résidus de pesticides dans les légumes danois que dans les légumes étrangers», source communiqué de presse du 9 février 2022 de l'administration vétérinaire et alimentaire danoise, Fødevarestyrelsen.

Les fruits et légumes danois dépassent très rarement les valeurs limites pour les résidus de pesticides, mais le rapport annuel sur les pesticides de l'Administration vétérinaire et alimentaire danoise montre plus de découvertes de résidus de pesticides dans les fruits danois que les années précédentes.

Lorsque nous achetons des fruits, des légumes et de la viande danoise, il est extrêmement rare que la teneur en résidus de pesticides soit supérieure aux valeurs limites autorisées, même si nous choisissons des produits sans étiquetage biologique. C'est ce que montre le rapport annuel sur les pesticides, que l'administration vétérinaire et alimentaire danoise a préparé en collaboration avec le DTU Food Institute.

« 98 % des échantillons de produits non biologiques des supermarchés danois étaient soit totalement exempts de résidus de pesticides, soit inférieurs à la valeur limite des quantités autorisées. Les chiffres confirment que nous, les consommateurs, pouvons être sûrs que nous n'obtenons pas de nourriture avec des résidus, quand nous faisons nos courses », explique le responsable d'unité Henrik Dammand Nielsen, de l'administration vétérinaire et alimentaire danoise.

En 2020, l'Administration vétérinaire et alimentaire danoise a prélevé 1 751 échantillons, entre autres, de fruits, de légumes, de gruaux, de céréales, de viande et d'aliments pour bébés. Dans les légumes non biologiques danois, il n'y avait aucun résidu de pesticide dans 75% des échantillons, et aucun résidu de pesticide dans la viande, le lait et les œufs. Dans les fruits danois, 22 % des échantillons étaient sans résidus de pesticides.

«Dans les fruits danois non biologiques, nous avons trouvé plus d'échantillons contenant des résidus de pesticides qu'auparavant, mais il est important de souligner qu'il s'agit de résidus tout à fait légaux qui sont bien en deçà des valeurs limites», explique Henrik Dammand Nielsen.

Toutes les analyses d'aliments biologiques produits au Danemark n'ont révélé aucun résidu de pesticides. Dans les fruits et légumes biologiques étrangers, une teneur résiduelle a été trouvée dans sept échantillons (correspondant à 4,7 %). Des évaluations concrètes ont montré que les règles écologiques étaient respectées.

Lire le rapport Pestcid 2020 (en danois).

Aux lecteurs du blog
Comme le montre cette notice de la BNF, le blog Albert Amgar a été indexé sur le site de la revue PROCESS Alimentaire. 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue sont aujourd’hui inacessibles. Disons le franchement, la revue ne veut pas payer 500 euros pour remettre le site à flots, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles.

lundi 20 décembre 2021

Le Royaume-Uni constate une augmentation du nombre de produits alimentaires non-conformes en provenance des États-Unis

Je vous souhaite un très bon et très joyeux Noël, de belles fêtes de fin d’année

«Le Royaume-Uni constate une augmentation du nombre de produits non-conformes en provenance des États-Unis», source article de Joe Whitworth paru le 20 décembre 2021 dans Food Safety News.

Les autorités britanniques ont émis un avertissement en raison d'une augmentation du nombre de produits alimentaires et de boissons non conformes importés de pays comme les États-Unis.

Le problème a été identifié par la Food Standards Agency (FSA) grâce à un plan de surveillance des importations et à la survenue d'incidents.

Les autorités locales ont été invitées à soulever la question auprès des importateurs de produits en provenance des États-Unis, car elles peuvent ne pas être au courant des différences de lois entre les deux pays.

Selon la réglementation européenne conservée au Royaume-Uni après le Brexit, tous les additifs alimentaires dans les produits doivent être autorisés pour une utilisation dans la catégorie d'aliments concernée.

La non-conformité est principalement liée à l'utilisation d'additifs alimentaires dans des produits dans lesquels leur utilisation n'est pas autorisée ou à leur présence à des niveaux dépassant la limite maximale autorisée, ainsi qu'à des défauts d'étiquetage.

Exemples de problèmes rencontrés
Les exemples incluent le colorant érythrosine (E127), indiquée sur les produits des États-Unis sous le nom de rouge 3 , dont l'utilisation n'est autorisée que dans les cerises à cocktail, que l'on trouve dans les céréales pour petit-déjeuner, les produits de boulangerie et les confiseries.

Des aliments contenant des colorants de Southsampton (E102, E104, E110, E122, E124 et E129), jaune orangé sunset, jaune de quinoléine, carmoisine, rouge allura, tartrazine et ponceau 4R au-dessus des niveaux autorisés ou sans avertissement : «Peut avoir un effet néfaste sur l'activité et l'attention chez les enfants.»

L'EDTA de calcium disodique et l'acide érythorbique sont des additifs autorisés pour certains aliments, mais ils ne sont pas autorisés dans les boissons alors que certaines boissons contiennent de l'huile végétale bromée (E443).

Les boissons étiquetées comme contenant du E443, de l'EDTA ou de l'acide érythorbique et des produits autres que les cerises cocktail contenant de l'érythrosine ou du rouge 3 ne doivent pas être importés au Royaume-Uni.

Les entreprises alimentaires qui importent et vendent ces produits sont tenues de s'assurer que tout ce qu'elles mettent sur le marché respecte les exigences légales. Il a été conseillé aux importateurs de s'approvisionner uniquement en produits conformes à la législation sur les additifs alimentaires.

Adam Hardgrave, responsable des additifs alimentaires, des arômes et des matériaux en contact avec les aliments à la FSA, a déclaré : «Nous avons fourni aux autorités sanitaires portuaires des conseils supplémentaires sur les additifs alimentaires non approuvés et les étiquetages incorrects retrouvés dans les aliments et boissons importés. Il est de la responsabilité des exploitants alimentaires de s'assurer que les produits importés sont conformes à la réglementation sur les additifs alimentaires et s'ils ne le sont pas, ils seront retirés du marché.

Aux lecteurs du blog
Grâce à la revue PROCESS Alimentaire, vous n'avez plus accès aux 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le lien suivanthttp://amgar.blog.processalimentaire.com/. Triste histoire de sous ...

jeudi 16 décembre 2021

Cannabidiol (CBD) dans les denrées alimentaires et ses effets sur le foie

Cannabidiol: L’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) a publié une nouvelle Briefing Letter sur le thème du Cannabidiol (CBD) dans les denrées alimentaires et ses effets sur le foie. Source Seismo de décembre 2021

Cannabidiol (CBD) dans les denrées alimentaires et ses effets sur le foie État

Les denrées alimentaires contenant des extraits de chanvre comme les «huiles CBD» sont en vogue en Suisse depuis quelques années.

La palette de produits est large : médicaments, denrées alimentaires, cosmétiques, liquides pour cigarettes électroniques, produits chimiques comme les «huiles parfumées», les médicaments vétérinaires, etc. Les législations applicables varient selon le produit et contiennent des exigences différentes en termes de sécurité du produit.

Des produits au CBD désignés comme compléments alimentaires sont illégalement en circulation. La commercialisation de ces produits requiert une autorisation de l’OSAV ou de la Commission de l’UE pour les nouvelles sortes de denrée alimentaire ; pour l’obtenir, une évaluation des données sur la sécurité du produit est nécessaire. Cette évaluation n’a pas été réalisée à ce jour.

Les risques sanitaires du CBD dans les aliments n’ont pas été suffisamment établis.

À partir d’une certaine dose, le CBD peut causer des dommages au foie chez l’homme et il existe des indices d’effets indésirables sur la fertilité chez les animaux de laboratoire.

Une récente étude de marché réalisée par les cantons a montré que de nombreux produits contenant du chanvre (en particulier les huiles CBD) ont des teneurs inadmissibles en Δ-9-tétrahydrocannabinols psychoactifs (THC) et qu’il faut s’attendre à des effets sur la santé.

Mise en garde de la FDA des Etats-Unis

La FDA met en garde contre la prise de CBD, notamment en ce qui concerne les dommages au foie, les effets indésirables sur la fertilité masculine et les interactions avec des médicaments.

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jeudi 21 octobre 2021

Aliments contaminés par l’oxyde d’éthylène : quelle est la réalité des risques ?

Dira-t’on un jour, tout ça pour ça ?
Cela y ressemble fortement !
13 424 produits (références et lots) ont été rappelés depuis plus d’un an en France, selon la DGCCRF, et surtout en lisant l’article du Pr Narbonne, ci-dessous, ces questions nous viennent à l’esprit, tout cela aurait-il pû ou dû être évité ?

Il ne s’agit donc pas d’une crise sanitaire pouvant affecter les consommateurs mais simplement d’un problème de conformité réglementaire d’utilisation d’un procédé non autorisé en Europe qui doit se réglé par des mesures administratives au niveau des importations. De plus les évaluations des risques sanitaires ne doivent pas se faire selon la réglementation actuelle qui n’est pas adaptée au cas particulier du traitement des denrées sèches par l’ETO. 

«Aliments contaminés par l’oxyde d’éthylène : quelle est la réalité des risques ?» est un article écrit par Jean François Narbonne. Docteur ès Sciences (Toxicologie), Professeur honoraire de l’Université de Bordeaux, ancien Directeur du groupe de Toxicologie de l’UMR CNRS 5255, Ancien expert auprès de l’ANSES, du Conseil de l’Europe et de l’UNEP/OMS.

Le blog reproduit plusieurs éléments de cet article paru sur le site de l’Association Toxicologie-Chimie. Je remercie un lecteur attentif du blog de m’avoir signalé cet article. Tous les liens de l’article ci-dessous sont de mon fait.

En allant sur ce lien, vous pourrez lire plusieurs autres articless sur l’oxyde d’éthylène.

1. L’alerte

A la fin du mois d’aout 2020, la Belgique puis l’Allemagne ont effectué un signalement auprès du réseau d’alerte rapide européen pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF) sur la présence d’oxyde d’éthylène (ETO) dans des graines de sésame. Des analyses complémentaires réalisées au mois d’octobre ont montré une contamination étendue des graines de sésame, en particulier celles provenant d’Inde. Les concentrations étaient généralement de l’ordre de 0,5 à 10 mg/kg. Les signalements de contaminations concernent au moins de 3 000 tonnes de sésame sur les 60 000 tonnes de graines de sésame importées d’Inde chaque année par l’UE, dont la moitié sont bio. Ces signalements ont déclenché une cascade de rappel de produits tels que : farines, fromage, graines, houmous et tartinables, plats préparés, pains, purées de sésame, céréales, burgers, confiseries, épices, biscottes. Depuis plusieurs années, les produits en provenance d’Inde font l’objet de demandes pressantes de la Commission européenne en matière d’hygiène. En cause, des contaminations par des salmonelles, des résidus de matières non sensés se trouver dans les graines, etc. mis en évidence dans les 5 ou 6 dernières années. L’UE a donc fait pression pour que l’Inde respecte mieux les exigences sanitaires. Les opérateurs locaux ont alors vraisemblablement eu recours au traitement par l'ETO qui a également été détecté dans des graines de sésame en provenance de Bolivie et d'Ethiopie, ainsi que dans des épices et aromates de Turquie, de Tanzanie, du Sri Lanka, d'lndonésie, d'Egypte, du Maroc et des Pays-Bas. Les conséquences médiatiques dans un contexte de pandémie mondiale ont suscité des craintes irraisonnées chez les consommateurs : «Alimentation, présence d’un pesticide : 7000 références retirées des rayons» ; «Sésame contaminé : Pourquoi le bio est touché». Pour comprendre cette crise il faut connaître les données scientifiques et techniques du problème.

2. Les traitements de désinfection

Les techniques classiques de décontamination des denrées alimentaires par la chaleur ont leurs limites puisque certains germes présentent une résistance au système de stérilisation classique. Leur élimination nécessite l'utilisation de conditions spéciales (chauffage à 120°C, hautes pressions) car les spores résistent par la synthèse d'une protéine qui leur permettent de survivre dans une eau bouillante. Du fait de la sensibilité des poudres alimentaires à la chaleur, les procédés de décontamination athermiques chimiques (fumigations) et physiques (irradiation, UV, hautes pressions, lumière pulsée...) semblent plus appropriés car ils permettent d’éviter les dégradations thermiques des qualités organoleptiques et des propriétés nutritionnelles. Très longtemps utilisée, la fumigation consiste à appliquer, sur les poudres, des gaz tels que l’oxyde d’éthylène, l’oxyde de propylène, le phosphure d’hydrogène et le bromure de méthyle qui sont des composés engendrant des réactions d’alkylation et provoquant ainsi la destruction ou l’inactivation des micro-organismes. Utilisée jusqu’en 1980, la fumigation des poudres alimentaires présentait de nombreux inconvénients, notamment la production de composés nouveaux (néoformés), ayant une toxicité inférieure à celle des agents primaires (éthylène glycol, chloro-2 éthanol, épichlorhydrine...).

3. Oxyde d’éthylène et 2-chloroéthanol – Informations générales

Il s’agit d’un gaz produit par oxydation de l’éthylène, de façon naturelle par la flore microbienne, soit de façon industrielle par catalyse en présence d’argent. Ce gaz sert à la synthèse de composés comme l’éthylène glycol, certains gaz propulseurs, additifs de carburants, formulations de pesticides, matières plastiques. Il est ou a été utilisé dans la synthèse ou comme intermédiaire de synthèse de nombreux produits …. L’oxyde d’éthylène (ETO) a été utilisé comme agent de stérilisation de matériel médical et comme insecticide pendant une quarantaine d’années. Cet usage est maintenant interdit dans l’UE. Comme fumigant, il reste en usage dans différents pays hors UE pour son rôle de biocide dans le stockage des denrées, essentiellement des farines, des amendes, des fruits secs et des confiseries en Europe et aux Etats-Unis. L’ETO est aussi utilisé pour la stérilisation et comme traitement antifongique et antibactérien dans certains produits comme les épices, la poudre de curry et des noix de coco déshydratées. La stérilisation nécessite des doses plus élevées que les traitements insecticides mais concerne des aliments peu consommés en quantité. Techniquement, l’ETO est utilisé en mélange avec du CO2 dans des installations dédiées et sécurisées. Le principal produit de dégradation de l’ETO est le 2-chloroéthanol (2-CE) ou éthylène chlorohydrine, qui se forme quand l’ETO réagit avec le chlore (Na Cl) qui se trouve dans les matrices alimentaires traitées.

4. Problème du cadre législatif et réglementaire

Si l’ETO est un puissant toxique pour les travailleurs exposés, la toxicité pour les produits traités doit être considérée sous un aspect très différent. Dans le cas de stérilisation de matériel médical par exemple, l’exposition du consommateur peut venir d’un certain relargage au moment de l’utilisation, d’ETO adsorbé sur les matériaux plus ou moins poreux (en plastique par exemple). Ceci peut en particulier concerner du matériel jetable à usage unique, conservé sous emballage étanche et qui pourrait induire une courte exposition au moment de l’ouverture pour utilisation. Dans le cas de stérilisation de produits alimentaires secs, comme des graines ou des épices, le problème est différent car si le but est aussi d’éliminer de graves dangers biologiques (bactéries et virus) fréquents dans les pays producteurs (Inde Pakistan, Egypte, Afrique…), l’ETO a pu être faiblement adsorbé sur les matrices. Cependant ayant un point d’ébullition de 10,4°C, l’ETO s’évapore au cours des phases de stockage, de dilution et de chauffage éventuels dans le cadre des processus de fabrication des produits finis. Ainsi on ne détecte plus d’ETO dans les produits bruts traités ou dans les produits finis mais on trouve le produit néoformé, le 2-CE, dont la toxicité n’a plus rien à voir avec celle de l’ETO. Si on veut trouver une comparaison pertinente, on peut se référer au traitement de stérilisation des denrées par ionisation. Dans ce cas l’agent biocide est le radical hydroxy OH., généré par radiolyse de l’eau présente dans la matrice. Cette entité extrêmement réactive de l’oxygène, est aussi hautement cancérigène par réaction avec l’ADN des cellules vivantes (donc aussi pour les opérateurs non protégés). Dans les matrices alimentaires ce radical induit la formation de composés néoformés issus essentiellement de la radiolyse des lipides (aldéhydes, oxycholestérol…) qui entrent dans l’évaluation des risques pour les consommateurs et dans l’estimation de la balance bénéfices /risques. Dans ce cas la toxicité propre du rayonnement ionisant n’entre pas en ligne de compte dans cette évaluation. Dans le cas du traitement par l’ETO, la forme active de l’oxygène est l’époxyde porté par l’éthylène qui du fait de sa réactivité sur les entités biologiques vivantes, a son effet biocide mais induit sur les matrices alimentaires «inertes» la formation du 2-CE qui est le composé néoformé majeur. On pourrait aussi faire un parallèle avec les traitements thermiques de pasteurisation ou stérilisation où on considère la toxicité éventuelle des composés néoformés ingérés par le consommateur (produits de Maillard, lipides oxydés, acrylamide, furanes…). Il semble donc que le cadre réglementaire lié au classement de l’ETO comme pesticide paraît à première vue, comme un peu décalé par rapport à un procédé de décontamination des denrées alimentaires. Pour comprendre ce décalage, il faut rappeler les contextes réglementaire et toxicologique.

4.1. Réglementation

D’un point de vue légal, les résidus d’ETO sont considérés comme des pesticides. En effet, la Directive 2009/128/CE a instauré un cadre communautaire d’action pour parvenir à une utilisation des pesticides compatible avec le développement durable. Les pesticides sont : *D’une part les produits phytopharmaceutiques au sens du règlement (CE) n°1107/2009 ; *D’autre part les produits biocides au sens du règlement (CE) 528/2012. -Les produits biocides sont destinés à détruire, repousser ou rendre inoffensifs les organismes nuisibles, à en prévenir l’action ou à les combattre de toute autre manière par une action autre qu’une simple action physique ou mécanique. Exemples : désinfectants, produits de protection, produits de lutte (insecticides, rodenticides), peintures antisalissure sur les bateaux, etc. -Les produits phytopharmaceutiques permettent de protéger les végétaux en détruisant ou éloignant les organismes nuisibles indésirables ou en exerçant une action sur les processus vitaux des végétaux. Exemples : insecticides, fongicides, herbicides, acaricides... Ainsi, les deux catégories de pesticides, biocides et produits phytopharmaceutiques, sont définies par leurs usages et non leurs formulations chimiques.

Dans le cadre du traitement de désinfection des denrées alimentaires, l’ETO est donc classée comme un biocide figurant sur la liste de l’ECHA comme TP2 (désinfectant). Cependant en Europe, l’utilisation pour la désinfection des denrées alimentaires n’est pas autorisée (ECHA, 2020). La réglementation pesticide (EC) No 396/2005 précise que les limites maximales applicables aux résidus de pesticides (LMR) présents dans ou sur les denrées alimentaires et les aliments pour animaux d’origine végétale et animale sont exprimées comme la somme de la matière active et de ses métabolites. Pour l’ETO la LMR concerne donc la somme ETO + son métabolite le 2-CE, exprimés en équivalent ETO. La LMR est de 0,02 mg/kg valeur de la LOQ (limite de quantification).

Si on prend la réglementation dans son expression, on voit qu’elle concerne les résidus présents «dans ou sur les denrées alimentaires». Or l’expérience issue des cas historiques de contamination par l’ETO (des milliers de dosages depuis le «début de la crise» en 2019) montre que dans les résultats analytiques exprimés en ETO + 2-CE, l’ETO est inférieur à la LOQ, la seule présence détectée est celle du 2-CE. Ceci s’explique très simplement par la volatilité de l’ETO à température ambiante et donc à son dégagement rapide au cours du stockage des denrées et de leur transformation, surtout si le process comporte une phase de chauffage du fait de son point d’ébullition de 10,4°C alors que celui du 2-CE est de 129°C. Dans le produit fini, seul le composé néoformé par réaction de l’ETO avec le Cl présent dans les matrices alimentaires est détectable. Ainsi la réglementation «pesticide» base l’évaluation des risques sanitaires sur une substance l’ETO, à laquelle le consommateur n’est pas exposé ! L’ évaluation des risques sanitaires devrait logiquement être basée sur le 2-CE, substance néoformée réellement présente.

La réglementation sur les biocides paraît pertinente quand le produit de traitement reste présent dans ou sur la denrée alimentaire, par-contre elle ne l’est plus quand le produit de traitement disparait rapidement et que ne persistent que les produits néoformés.

De même si la toxicité des métabolites est inconnue ou peu documentée, l’assimilation de leur toxicité à celle de la substance parente est pertinente (par précaution), elle n’est plus dans le cas inverse. Or il existe une réglementation qui tient compte de la disparition de la substance de traitement au cours d’un procédé : C’est celle qui différencie les auxiliaires technologiques des additifs. En effet leur définition précise que : «Les auxiliaires technologiques sont des substances, non consommées comme ingrédients alimentaires en soi, mais utilisées lors du traitement ou de la transformation de matières premières, de denrées alimentaires ou de leurs ingrédients afin de répondre à un objectif technologique donné». En fait la France est l'un des seuls pays européens à préciser les conditions d'évaluation, d'autorisation et d'utilisation de ces auxiliaires via le décret n° 2011-509 du 10 mai 2011 et l'arrêté du 7 mars 2011.

On voit donc que les autorités françaises sont capables d’adapter les règlements quand la législation européenne ne prend pas en compte des contextes spécifiques.
Cependant si un auxiliaire technologique «disparaît» au cours d’un traitement technologique il induit la formation de composés néoformés qui peuvent avoir leur propre toxicité. Dans ce cas, le cadre réglementaire le plus adapté est celui appliqué pour l’évaluation des effets des traitements technologiques sur les matrices alimentaires couvert par le règlement (CE) n°258/97 (catégorie 6/f) concernant les «nouveaux aliments ou novel foods». Il s’agit en effet les «aliments et ingrédients alimentaires auxquels a été appliqué un nouveau procédé de production qui n’est pas couramment utilisé, lorsque ce procédé entraîne dans la composition ou la structure des aliments ou des ingrédients alimentaires des modifications significatives de leur valeur nutritive, de leur métabolisme, ou de leur teneur en substances indésirables». Dans le cadre, de nouveaux procédés de décontamination (comme la lumière pulsée ou les hautes pressions), les questions instruites par les agences nationales sont les suivantes : - Evaluation de l'efficacité du traitement pour la décontamination de surface des produits ; - Evaluation de l’impact du procédé sur la qualité sanitaire et les caractéristiques nutritionnelles des produits.
C’est ce contexte réglementaire qui semble le plus approprié dans le cadre du traitement des aliments secs par l’ETO.(...)

Conclusion

Il ne s’agit donc pas d’une crise sanitaire pouvant affecter les consommateurs mais simplement d’un problème de conformité réglementaire d’utilisation d’un procédé non autorisé en Europe qui doit se réglé par des mesures administratives au niveau des importations. De plus les évaluations des risques sanitaires ne doivent pas se faire selon la réglementation actuelle qui n’est pas adaptée au cas particulier du traitement des denrées sèches par l’ETO. On a vu qu’en son temps, l’administration Française avait su adapter la réglementation au cas particulier des auxiliaires technologiques. La réglementation la plus pertinente est celle de l’évaluation des procédés technologiques introduite en 1997 dans le cadre de la directive «Novel Foods». On ne voit pas pourquoi les procédés plus anciens ne seraient pas évalués sur les mêmes critères.
Il est étonnant que devant un tel décalage entre la perception et la réalité des risques, les opérateurs des filières alimentaires, les assureurs des lourdes opérations de rappel, les experts des agences et des organismes de recherche, les journalistes spécialisés ou même les hommes politiques conscients, n’aient pas alertés les administrations en charge de l’application des règlements.

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