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mardi 14 avril 2020

Évaluation des protocoles de chauffage et chimiques pour inactiver le SRAS-CoV-2, selon une équipe française


« Le coronavirus peut survivre à une longue exposition à des températures élevées, une menace pour le personnel de laboratoire du monde entier, selon un article », source SCMP du 14 avril 2020.
Des scientifiques français ont dû porter la température à presque au point d'ébullition pour tuer le virus.

Les résultats ont des implications pour la sécurité des techniciens de laboratoire travaillant avec le virus.

Le nouveau coronavirus peut survivre à une longue exposition à des températures élevées, selon une expérience menée par une équipe de scientifiques français.
Le professeur Remi Charrel et ses collègues de l'Université d'Aix-Marseille dans le sud de la France ont chauffé le virus qui cause le Covid-19 à 60°C pendant une heure et a constaté que certaines souches étaient encore capables de se répliquer.
Les scientifiques ont dû porter la température à presque le point d'ébullition pour tuer complètement le virus, selon leur article non revu par les pairs publié sur bioRxiv.org samedi. Les résultats ont des implications pour la sécurité des techniciens de laboratoire travaillant avec le virus.
L'équipe en France a infecté des cellules rénales de singe vert d'Afrique, un matériau hôte standard pour les tests d'activité virale, avec une souche isolée d'un patient de Berlin, Allemagne. Les cellules ont été chargées dans des tubes représentant deux types d'environnements différents, l'un «propre» et l'autre «sale» avec des protéines animales pour simuler la contamination biologique dans des échantillons réels, tels qu'un écouvillon oral.
Après le chauffage, les souches virales dans un environnement propre ont été complètement désactivées. Cependant, certaines souches des échantillons sales ont survécu.

Résumé
Des échantillons cliniques prélevés chez les patients COVID-19 sont généralement manipulés dans les laboratoires Biosafety Level-2 à des fins de diagnostic. Nous avons utilisé la norme française NF-EN-14476 + A2 dérivée de la norme européenne EN-14885. Pour éviter le risque d'exposition des travailleurs de laboratoire, nous avons montré que le sodium-dodécyl-sulfate et le Triton-X100 doivent être ajoutés aux tampons de lyse au thiocyanate de guanidinium pour obtenir une réduction de 6 log du virus infectieux. Le protocole de chauffage composé de 92°C-15 minutes était plus efficace que 56°C-30 minutes et 60°C-60 minutes pour atteindre une réduction de 6 log.
Les auteurs notent,
Considérant qu'une faible virémie au SRAS-CoV-2 est observée chez les patients COVID-19 même au stade aigu de la maladie, les protocoles 56°C-30min et 60°C-60min couramment utilisés avantcolor: black; l'apparition d’une sérologie sont suffisants pour inactiver le SRAS-CoV-2 comme recommandé avant le test sérologique pour d'autres virus ARN enveloppés.

Les échantillons traités en conséquence pourront également être détectés de l'ARN viral. En revanche, lorsque le traitement d'échantillons respiratoires présentant généralement des charges virales beaucoup plus élevées, seul le protocole 92°C-15min a montré une inactivation totale; cependant, si ce protocole est plus efficace pour l'inactivation que les deux autres, la réduction drastique des copies d'ARN qui sont détectables par la suite empêche son utilisation pour une détection par RT-qPCR ultérieure du SARS-CoV-2.
Pour ces derniers, l'inactivation à l'aide de de tampons VXL, ATL ou un tampon de lyse similaire doit être préféré.

Étant donné que les échantillons cliniques prélevés sur les patients suspects de COVID-19 sont couramment manipulés dans des laboratoires BSL-2, les résultats présentés dans cette étude devraient permettre de choisir le protocole le mieux adapté pour l’inactivation afin d'éviter l'exposition du personnel de laboratoire en charge de la détection directe et indirecte du SRAS-CoV-2 à des fins de diagnostic.

Référence
Evaluation of heating and chemical protocols for inactivating SARS-CoV-2
Boris Pastorino, Franck Touret, Magali Gilles, Xavier de Lamballerie, Remi N Charrel
Cet article est une préimpression et n'a pas été certifié comme revu par des pairs.
L’article intégral est ici.

samedi 12 octobre 2019

Les produits biocides, plus de contrôles, plus d'anomalies ?


« Le contrôle des produits biocides et des détergents », vu par la DGCCRF le 7 octobre 2018

On nous dit « Autorité de protection des consommateurs, la DGCCRF mène chaque année un plan de contrôle des produits biocides et des détergents pour garantir la sécurité des consommateurs et leur bonne information. »

Rappelons que les biocides sont soumis à une réglementation européenne.
A certains égards, les biocides peuvent être assimilés à des pesticides ou de sproduits phytosanitaires…
… dans le cadre de son plan annuel 2017, elle a contrôlé près de 900 entreprises ( en fait885) et près de 3 000 produits (1 840 produits biocides et 1 120 détergents) dont environ 200 (en fait 213) ont fait l’objet d’analyses approfondies dans ses laboratoires. Des anomalies – portant principalement sur des défauts d’étiquetage et sur la commercialisation de produits avec,  des dates de péremption dépassées – ont été constatées dans près de 47 % des établissements. 
Par ailleurs,
...de nombreux produits ont continué, après le 1er juin 2017, date de mise en application obligatoire du règlement CLP sur les mélanges dangereux, à être étiquetés conformément aux anciennes directives. Ce manquement représente près de 21 % des anomalies constatées pour les produits biocides et 53,5 % des anomalies pour les détergents. D’autres anomalies d’étiquetage ou d'emballage ont été relevées lors de l’enquête : par exemple, l’absence de l’indice tactile de danger pour les malvoyants, l’absence de certaines mentions de danger, un classement de danger sous-estimé, ou un étiquetage en langue étrangère. 
Il semble qu’il y ait eu « près de 21 % des anomalies constatées pour les produits biocides et 53,5 % des anomalies pour les détergents », ce qui donne au total un « taux d’anomalie de 47 % ».

De plus, il y a eu :
  • 97 produits non conformes
  • 8 produits non conformes et dangereux
  • 285 avertissements
  • 123 mesures de police administrative
  • 29 procès-verbaux 
En 2016, une précédente enquête avait révélé,
776 établissements ont été contrôlés (des distributeurs aux deux tiers) conduisant à 2 168 actions de contrôle et portant sur 2 300 références (désinfectants, insecticides et répulsifs pour plus des trois quarts d’entre elles). 
Cible
  • 586 établissements visités
  • plus de 2050 références de produits
  • 113 prélèvements
Résultats
  • Taux d’anomalie des établissements de 33 %
  • 28 % des établissements en anomalie
  • 77 échantillons non conformes
  • 125 avertissements
  • 42 injonctions
  • 10 procès-verbaux
Pour une autre action antérieure de contrôle par la DGCCRF du 12 novembre 2015, les résultats sont les suivants :

Cible
  • 713 établissements
  • 1 897 actions de contrôles
Résultats
  • Taux d’anomalie des établissements de 28 %
  • 189 avertissements
  • 22 mesures de police administrative
  • 7 injonctions
  • 11 procès-verbaux
Pour clore l’enquête de 2017, la DGCCRF note benoîtement,
En raison de la complexité des règlements à appliquer, de nombreux professionnels méconnaissent les dispositions à respecter ; toutefois ils font preuve de réactivité pour engager les modifications nécessaires à leur mise en conformité. Étant donné le fort taux d’anomalies relevé  – en particulier concernant les dates de péremption – et la dangerosité potentielle de ces produits, la DGCCRF maintient les contrôles dans ce secteur. 
Ce qui en ressort, c’est qu’après chaque enquête, le taux d’anomalie augmente de même que les produits non-conformes et le procès-verbaux … et l’on ne voit pas bien quand tout cela s’arrêtera …

Plus de réglementations, plus d’anomalies ?

mercredi 21 août 2019

France : Quelqu'un était impatient, un serveur abattu par un client qui attendait depuis trop longtemps pour un sandwich


« France : Quelqu'un était impatient, un serveur abattu par un client qui attendait depuis trop longtemps pour un sandwich », source Doug Powell du barfblog.

Un serveur a été abattu dans un restaurant juste à l’extérieur de Paris par un client impatient qui a perdu son sang-froid parce qu’il attendait un sandwich, ont déclaré des passants.

Le client, qui n'a pas été identifié, a tiré sur le serveur à l'épaule avec une arme de poing après avoir cru que le restaurant mettait trop de temps à préparer son sandwich, selon plusieurs médias.

Joshua Bote de USA Today a écrit que le restaurant Mistral est situé dans la banlieue parisienne, à Noisy-le-Grand. Cette ville est à moins de 16 km à l’est du centre-ville de Paris.

Le serveur, 28 ans, est décédé sur place.

Le restaurant, qui sert principalement des hamburgers et des sandwichs, a ouvert ses portes en mars, d’après son site internet.

Le tireur n'a pas toujours pas été retrouvé.

dimanche 4 août 2019

L'absence de l'étiquetage d'un produit dangereux entraîne un accident grave chez une fillette de 22 mois

Un site sur la prévention du risque chimique traite du sujet suivant, «Réétiqueter ses produits chimiques, quelles obligations ?» On apprend ainsi :
L’étiquette délivre des informations essentielles sur les dangers d’un produit chimique. Or, celui-ci connait souvent une existence mouvementée : transvasement, reconditionnement, mélange…
Comment et pourquoi assurer la permanence de l’étiquetage tout au long de la vie du produit chimique ? 
Vous lirez la suite si vous êtes intéressé, mais malheureusement, cette existence mouvementée de l'étiquette a fait récemment un accident grave, « Un restaurant sert du détergent à une fillette de 22 mois », selon Le Progrès.fr du 3 août 2019.
Une petite fille de 22 mois et ses parents ont été intoxiqués après avoir ingéré du détergent, ce jeudi, dans un restaurant de luxe de Pornic (Loire-Atlantique).
Selon Ouest-France, les employés pensaient servir du jus de fruit à l'enfant. C'est en voyant la réaction de leur bébé que les parents ont à leur tour voulu goûter le breuvage. Tous trois ont été transportés à l'hôpital mais la fillette est la plus gravement touchée. 
« Je croyais que c’était de l’alcool, raconte le père. En goûtant je me suis brûlé les lèvres, ma femme en a presque avalé. »
Ses jours sont hors de danger mais l'enfant a été plongée dans un coma artificiel. « Elle n'est plus entre la vie et la mort mais elle risque de perdre son œsophage », relate-t-il encore, interrogé par le quotidien régional.
La direction du restaurant avait dans un premier temps évoqué de la lessive. Il s'agirait en réalité d'un produit détergent pour lave-vaisselle industriel, contenant notamment de la soude caustique. 
Comment s'est-il retrouvé dans le verre servi à la fillette ?
Selon la gendarmerie, lors de son service, un employé du restaurant a versé du produit d’entretien dans un récipient pourtant réservé au jus de fruit, et l’a laissé à l’extérieur de la cuisine.
Peu de temps après, un autre salarié, pensant que la boisson avait été oubliée, s’en est saisie et l’a remise à sa place… soit au réfrigérateur. Vient le tour d’un troisième et dernier serveur qui s’est emparé, lui aussi, du prétendu jus de pomme pour le servir à table. Résultat, toute la famille a été transportée au CHU de Nantes. Une enquête a été ouverte.
Le père de famille a déposé plainte: «ce n'est pas un coup de pas de bol, mais une négligence grave», estime-t-il.

lundi 22 avril 2019

Saga du BPA : Comment remplacer le bisphénol A dans les papiers thermiques ?


Comme indiqué dans un article récent où j’évoquais cet avis 04-2019 approuvé par le Comité scientifique de l’AFSCA le 22 mars 2019 concernant les Préoccupations toxicologiques relatives aux alternatives potentielles pour le remplacement du bisphénol A dans les matériaux destinés à entrer en contact avec les denrées alimentaires ».

Rappelons que selon la DGCCRF, « La loi « bisphénol A », a suspendu, à compter du 1er janvier 2015, l'importation et la mise sur le marché, à titre gratuit ou onéreux, de tout conditionnement, contenant ou ustensile, comportant du bisphénol A et destiné à entrer en contact direct avec les denrées alimentaires. »

Mis à jour en le 10 avril 2018, l’Anses a publié un document sur les « Usages et effets sanitaires du bisphénol A (BPA) » dans lequel, j’ai extrait les éléments suivants :
Le bisphénol A intervient dans la synthèse de certains retardateurs de flamme et comme révélateur dans les papiers thermiques (tickets de caisse notamment).
Les travaux de l’Anses ont permis d’identifier d’autres situations d’exposition, notamment liées à la manipulation de papiers thermiques (tickets de caisse, reçus de cartes bancaires,…), en particulier dans un cadre professionnel.
Au sujet de l’évaluation des risques sanitaires, l’Anses recommande, suite à la mise en évidence de situations potentiellement à risque pour l’enfant à naître des femmes enceintes manipulant des papiers thermiques contenant du bisphénol A, en particulier dans le cadre de leur activité professionnelle :
  • de prendre des mesures en vue de réduire l’exposition des femmes manipulant des papiers thermiques contenant du bisphénol A ou d’autres composés de la famille des bisphénols, notamment en milieu de travail ;
  • d’engager, dans les meilleurs délais, une étude de biométrologie chez des femmes travaillant en caisse manipulant des papiers thermiques contenant du bisphénol A et/ou du bisphénol S, en vue de vérifier les résultats issus des scénarios d’exposition retenus dans ce travail et d’identifier les mesures de gestion les plus adaptées. L’Agence s’engage à soutenir de telles investigations.
A propos de la « proposition de restriction du BPA dans les papiers thermiques », l’Anses indique :
L’Anses a soumis à l’ECHA en mai 2014 une proposition de restriction de l’usage du BPA dans les papiers thermiques, dans le cadre du Règlement REACh. Cette proposition mettait en avant  l’existence d’un risque pour la santé des travailleurs (principalement des employés de caisse) et des consommateurs exposés au BPA du fait de la manipulation de papiers thermiques (tickets de caisse).
Le RAC (Risk Assesment Committee) en juin 2015 a conclu que la proposition de restriction constituait la réponse la mieux adaptée en termes d’efficacité pour réduire les risques sanitaires associés. En décembre 2015, le comité d’évaluation socio-économique (SEAC) a confirmé que la mesure de restriction proposée constituait une mesure  appropriée pour réduire les risques pour la santé des travailleurs exposés.

En décembre 2016, cette mesure de restriction (modification de l’annexe XVII du règlement REACh) a été publiée au journal officiel de l’Union européenne. Elle prévoit que « le bisphénol A ne pourra plus être mis sur le marché dans le papier thermique à une concentration égale ou supérieure à 0,02 % en poids après le 2 janvier 2020 ». A cette concentration, cette valeur limite est en pratique équivalente à une interdiction du BPA.
Ce long préambule  pour arriver au sujet diffusé le 17 avril 2019 par le service public fédéral (SPF) de Belgique, Santé publique, sécurité de la chaîne alimentaire et environnement, « Comment remplacer le Bisphenol A dans les papiers thermiques ? »
A partir du 2 janvier 2020, le Bisphenol A, reconnu comme perturbateur endocrinien, sera interdit dans les papiers thermiques. Dans cette perspective, la division Politique de produits et Substances chimiques de notre SPF a organisé, conjointement avec le SPF Economie et l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA), un atelier pour discuter des solutions de remplacement au Bisphenol A. 
Les papiers thermiques sont d’un usage courant pour les consommateurs. Ils sont utilisés pour produire des tickets de caisse, de parking, de transport, des cartes d’embarquement, des billets de cinéma, des étiquettes pour la poste ou encore celles apposées sur les aliments, … 
Une grande variété d’acteurs ont répondu présent : des fabricants, transformateurs et utilisateurs de papiers thermiques, des fabricants d’alternatives chimiques, des instituts de recherche, des représentants d’ONG, d’associations professionnelles, de syndicats, des autorités nationales et européennes. Tout au long des travaux, différentes manières de remplacer le Bisphénol A ont été envisagées et discutées. 
Ce dialogue a mis en évidence que des efforts de collaboration et une communication améliorée dans la chaîne d'approvisionnement sont essentiels pour garantir une substitution durable et éviter le remplacement du bisphenol A par d’autres substances dangereuses, comme par exemple le bisphenol S. 
La division Politique de produits et Substances chimiques achève actuellement l’évaluation des dangers du bisphenol S pour la santé humaine. Elle s’est également engagée à évaluer deux autres alternatives au bisphenol A dans les papiers thermiques en 2020 et 2021.

jeudi 24 janvier 2019

Couches pour bébé, pas de données épidémiologiques, mais il y aurait un risque ...


L’Anses publie ce jour son évaluation de risques liés aux substances chimiques présentes dans les couches pour bébé. A partir d’essais réalisés sur des couches jetables et leur usage, l’expertise de l’Agence a mis en évidence des dépassements de seuils sanitaires pour plusieurs substances chimiques. Au regard des risques que peuvent présenter ces substances pour la santé des bébés, l’Anses recommande de les éliminer ou de réduire au maximum leur présence dans les couches jetables. L’Agence préconise également de renforcer le contrôle de ces substances dans les couches mises sur le marché. Enfin, l’Anses souligne la nécessité d’un cadre réglementaire plus restrictif encadrant ces produits.


L'édition scientifique mentionne dans sa conclusion :
En conclusion, il n’existe aucune donnée épidémiologique permettant de mettre en évidence des effets sanitaires en lien avec le port de couches. Toutefois, des substances chimiques dangereuses ont été retrouvées dans ces couches. Sur la base des résultats des essais de l’INC et du SCL et des données bibliographiques, une évaluation quantitative de risques sanitaires a été réalisée sur les couches pour bébé à usage unique selon des scénarios réalistes. Cette évaluation quantitative des risques sanitaires a mis en évidence des dépassements de seuils sanitaires pour plusieurs substances. Aussi, à ce jour et en l’état actuel des connaissances, il n’est pas possible d’exclure un risque sanitaire lié au port des couches à usage unique.

L'édition scientifique mentionne aussi l'étude de l'OSAV de 2018 dont j'avais parlé ici  en ces termes :
En 2018, l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV), en collaboration avec la fédération romande des consommateurs FRC, a également réalisé des essais sur 21 couches à usage unique disponibles sur le marché suisse. Cent quatorze substances chimiques ont été recherchées dans des broyats de couches : des dioxines et furanes, des HAP, des substances perfluorés, le glyphosate et l’AMPA, des phtalates, des composés organiques volatiles (COV) et des résidus de solvants. Des dioxines et furanes (1,2,3,4,6,7,8 HpCDD, OCDD et 1,2,3,4,6,7,8 HpCDF) ont été quantifiées dans une référence. Des HAP ont été quantifiés dans 17 couches sur 19 (naphtalène, anthracène et pyrène). Enfin, le DIBP a été quantifié dans une référence.
L’OSAV conclut que les couches pour bébé ne contiennent pas de substances chimiques susceptibles de présenter des risques pour la santé des nourrissons et des enfants en bas âge (OSAV, 2018 ; FRC, 2018). Il est à noter que ces conclusions ont été établies sans qu’une évaluation quantitative des risques sanitaires n’ait été conduite.

La com du Gouvernement est à la hauteur de l'absence de données épidémiologiques, et c'est pas moins que trois ministres qui sont signataires de ce communiqué du 23 janvier 2019,
Substances chimiques dans les couches pour bébés : le Gouvernement demande aux professionnels de prendre dans les meilleurs délais les mesures garantissant la sécurité des produits sur le marché.
Un avis de l’Anses conclut qu’un risque sanitaire associé à la présence de certaines substances chimiques dans les couches pour bébés ne peut être exclu. À ce titre, les ministres de la Transition écologique et solidaire, des Solidarités et de la Santé et de l’Economie et des Finances demandent aux professionnels la mise en œuvre rapide d’actions correctives. Des engagements sont attendus sous 15 jours. Les contrôles du marché des couches pour bébés par la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) seront renforcés.

Ce communiqué précise, mais qui s'en soucie, surtout pas les médias :
L’Anses ne met pas en évidence de danger grave et immédiat mais révèle que certaines substances chimiques sont présentes dans des quantités qui ne permettent pas d’exclure un risque sanitaire lié au port de couches.

La revue 60 millions de consommateurs, à l'origine de l'information sur les couches pour bébé, indique : Toxiques dans les couches bébé : les risques confirmés.
Trop de substances indésirables ! Deux ans après notre première alerte, l’Anses demande une réglementation plus stricte sur les couches pour bébé.

Pas de données épidémiologique mais le risque existe, il va falloir que l'on m'explique ...


Complément du 25 janvier 2018. On lira avec intérêt l'article de seppi très documenté, Couches (et glyphosate) : jusqu'où iront l'ignominie du Monde Planète et de Libération, et l'hystérie du gouvernement ?

Complément. Il y a une suite en date du 8 février selon la DGCCRF
Substances chimiques dans les couches pour bébés : réunion ce jour avec les professionnels. 
Les pouvoirs publics ont convoqué, ce jour, les fabricants et distributeurs de couches à usage unique pour bébés pour qu’ils présentent les actions déjà réalisées et leurs engagements afin d’éliminer les substances chimiques préoccupantes présentes dans leurs produits. Cette réunion fait suite à la convocation des professionnels le mercredi 23 janvier dernier par les ministres de la Transition Écologique et Solidaire, des Solidarités et de la Santé et de l’Économie et des Finances.

jeudi 27 décembre 2018

Slime maison ou slime vendu en coffret en magasins de jouets, attention danger !

Une fois n’est pas coutume, il sera ici question de slime, la pâte pour enfants …

Le numéro 6 (octobre 2018) de Vigil'Anses traite entre autres sujet de la vigilance des produits chimiques, avec cet article, « Slime : évitez le « fait maison » !
Le Slime, pâte à malaxer gluante et élastique, est actuellement très prisé des enfants et des adolescents pour son effet divertissant et supposé relaxant. En France, la tendance, débutée fin 2016, s'est muée en phénomène de société. Les enfants malaxent le Slime pendant des heures à la fois comme un jeu et comme antistress. Sur Internet, les tutoriels pour une préparation « maison » se multiplient. De nombreuses recettes sont proposées afin d’en faire varier l’aspect et la texture (couleur, paillettes etc.). De plus, il existe sur le marché des formes prêtes à l’emploi de Slime, ou de « pâte à prout » qui ont la même consistance, ainsi que des coffrets de préparation de Slime destinés aux enfants de plus de 6 ans et vendus en magasins de jouets.
Deux cent cinq cas ont été extraits pour la période d’étude dont 91 en 2017 et 87 du 1er janvier au 15 mai 2018, correspondant majoritairement à des fillettes d’âge moyen de 8 ans. Ces chiffres confirment que le phénomène est nouveau car les téléconsultations des Centre antipoison suite à des expositions au Slime ont commencé à prendre de l’ampleur en 2017 avec une augmentation importante sur le début d’année 2018.
En conclusion, il est indiqué
Dans un but ludique, il faut sans aucun doute préférer les coffrets de préparation ou les formes prêtes à l’emploi de Slime ou de pâte à prout, qui évitent ainsi l’utilisation détournée de produits chimiques et de médicaments, tout en sachant que la manipulation répétée et prolongée de cette pâte n’est pas dénuée de risques pour la santé. 
Je suis d’accord, mais pas complètement avec cette conclusion. Pourquoi ?

Tout simplement parce que de nombreux produits « Slime » vendus en coffret de préparation ont été rappelés sur le marché en 2018 et les produits commerciaux mis sur le marché ne semblent pas plus sûrs que les produits maison …
Concrètement qu’est-ce que cela représente comme rappels ?

La DGCCRF nous informe de cinq avis de cinq avis de rappel en 2018 :
  • 12 décembre 2018 - Avis de rappel d’une pâte slime « MAGNETIC PUTTY ». Risque d'intoxication et de blessures internes.
  • 6 décembre 2018 - Avis de rappel pâte à slime de marque Barrel O Slime. Risque de substance toxique/chimique (teneur en bore non conforme à la réglementation et présentant un risque pour la santé).
  • 26 novembre 2018 - Avis de rappel d'une pâte à slime noire tête de mort. Libération de métaux : taux de bore supérieur aux limites réglementaires.
  • 26 avril 2018 - Avis de rappel de pâte slime de marques Kim’play et Mom Fun. Risque d'intoxication en raison d'une teneur en bore supérieure à la limite réglementaire.
  • 3 avril 2018 - Avis de rappel de slime GOGOPO de la marque GOOBANDS. Risque d'intoxication en raison d'une teneur en bore supérieure à la limite réglementaire.
Le site privé Oulah! nous informe de 10 avis de rappel en 2018 :
  • 12 décembre 2018 - Slime MAGNETIC PUTTY sans marque. Problème rencontré : Risque d’intoxication et de blessures internes.
  • 26 novembre 2018 - Slime noire tête de mort de marque Forest Toys. Problème rencontré : Libération de métaux. Taux de bore supérieur aux limites réglementaires.
  • 2 novembre 2018 - Barrel-o-slime de marque LG IMPORTS et CHYK Sarl. La migration du bore provenant du slime est trop élevée (valeur mesurée: jusqu’à 4263 mg / kg).
  • 19 octobre 2018 - Barrel O Slime de marque LG-Imports. La migration du bore provenant de la boue du jouet est trop élevée (valeur mesurée jusqu’à 396 mg/kg).
  • 23 septembre 2018 - Slime de marque SLIM POP. Taux élevé de bore.
  • 24 août 2018 - Slime de marque Toi-toys. La migration du bore du slime est trop élevée (valeur mesurée: 529 mg/kg).
  • 17 août 2018 - Slime de marque C&T Handels. La migration du bore du produit est trop élevée (valeur mesurée jusqu’à 1853 mg/kg).
  • 13 août 2018 - Slime de marque LG-Imports. Le slime contient du bore (valeur mesurée: 1088 mg/kg).
  • 27 avril 2018 - Slime 130g de marque Mom Fun. Risque d’intoxication en raison d’une teneur en bore supérieure à la limite réglementaire.
  • 26 avril 2018 - Slime 130g de marque Kim’Play. Risque d’intoxication en raison d’une teneur en bore supérieure à la limite réglementaire.
  • 4 avril 2018 - Slime avec bracelet de marque GOOBANDS. Risque d’intoxication en raison d’une teneur en bore supérieure à la limite réglementaire.
Enfin, il me faut vous signaler deux communiqués de presse :

Le 4 mai 2018, un communiqué de la DGCCRF et de l’Anses « Le Slime, une pâte très prisée mais pas sans risque »
… l’Anses et la DGCCRF attirent l’attention sur les risques liés au contact avec des produits toxiques, détournés de leur usage, lors de la fabrication puis de la manipulation de Slime « maison ». Concernant les coffrets vendus en magasins de jouets, elles appellent par ailleurs les utilisateurs au respect des précautions d’emploi des kits.
La DGCCRF a en outre réalisé une enquête sur les kits de « Slime » vendus en coffrets. Sur 15 prélèvements analysés, 2 kits contenaient une teneur en bore supérieure à la limite autorisée et ont d’ores et déjà été retirés du marché et rappelés.
« 2 produits sur 15 avaient une teneur en bore supérieure à la limite autorisée », soit mais au 4 mai, le site Oulah! avait signalé trois avis de rappels et la DGCCRF deux avis de rappel …

Le 14 décembre 2018, un communiqué de la DGS, la DGCCRF et de l’Anses « Préparation et manipulation du Slime : les autorités sanitaires appellent à rester vigilant ».
Les autorités sanitaires attirent en particulier l’attention sur les risques associés à la préparation « maison » de Slime qui expose les utilisateurs à un contact direct avec des produits détournés de leur usage, comme les lessives et les colles. Par ailleurs, il est rappelé l’importance du respect des précautions d’emploi indiquées sur les formes prêtes à l’emploi et sur les coffrets « jouets » vendus dans le commerce.
Malheureusement le communiqué comme l’article précité en début d'article continue de véhiculer qu’il semble exister une meilleure maîtrise des produits mis sur le marché :
Les formes prêtes à l’emploi ou les coffrets mis sur le marché en tant que jouets évitent l’utilisation détournée de produits chimiques. La DGCCRF poursuit ses contrôles afin d‘écarter du marché les jouets non conformes à la réglementation : à ce jour, sur 44 produits prélevés en 2018, 14 contenaient une teneur en bore supérieure à la limite autorisée, et ont d’ores et déjà été retirés du marché et rappelés.
Cette fois-ci, il est noté que 14 produits sur 44 contenaient une teneur en bore supérieure à la limite autorisée, cela paraît plus conforme à la réalité, eu égard au nombre d'avis de rappel, mais une question vient à l’esprit, s’il y a eu 14 produits retirés du marché pourquoi la DGCCRF n’a-t-elle mentionné que quatre avis de rappel de produits en 2018 ?

Au regard de l’engouement pour ce produit, l’Anses, la DGS et la DGCCRF appellent donc à rester vigilant lors de la préparation de Slime « maison » qui peut exposer à des produits chimiques dangereux.
Les autorités sanitaires invitent par ailleurs les parents et l’entourage des utilisateurs à veiller au respect des précautions d’emploi qui accompagnent les jouets (Slime prêts à l’emploi ou coffrets de préparation).
Enfin, les autorités sanitaires rappellent que la manipulation répétée et prolongée de cette pâte n’est pas dénuée de risques pour la santé.

Ne peut-on pas obliger les sociétés qui diffusent ces produits à mettre en Français la recommandation ci-dessous :
La question que l’on peut aussi se poser au regard des risques rencontrés par les produits ‘Slime’ mis sur le marché, qu’attend-on pour les interdire ?

A suivre …