La France devient ainsi le premier pays du monde à interdire aussi largement le bisphénol A. Cette substance chimique de synthèse est identifiée depuis longtemps comme un perturbateur endocrinien, en raison de sa structure moléculaire proche de celle des hormones. En avril 2013, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a conclu après trois années de travail à des « risques potentiels pour la santé », confirmant « la nécessité de réduire les expositions », notamment par la voie alimentaire, qui contribue à « plus de 80 % de l'exposition de la population ».
Notons aussi que l’EFSA
avait indiqué le 21 janvier 2015, « L’exposition au bisphénol
A ne présente pas de risque pour la santé des consommateurs » et
le 4 septembre 2018, « BPA : nouvelles études à l’examen ».
Le 11 septembre 2019, je rapportais dans un article une curiosité, « la
saga du BPA continue ! », malgré l’interdiction en France ...
Cela se poursuit avec cet avis
04-2019 approuvé par le Comité scientifique de l’AFSCA le 22 mars 2019
:
Préoccupations toxicologiques relatives aux alternatives potentielles pour le remplacement du bisphénol A dans les matériaux destinés à entrer en contact avec les denrées alimentaires ». 35 pages.
L’avis indique le contexte
en Belgique et en Europe,
En Belgique, le commerce, la mise dans le commerce et la fabrication de contenants qui contiennent du bisphénol A (BPA) sont interdits pour des denrées alimentaires pour les enfants de 0 à 3 ans depuis le 1er janvier 2013.En Europe, l’utilisation de BPA pour la fabrication de biberons en polycarbonate destinés aux nourrissons a été interdite en 2011. Cette interdiction a été étendue en 2018 à la fabrication de gobelets ou de bouteilles en polycarbonate qui, sur base de leurs propriétés d’étanchéité, sont destinés aux nourrissons et enfants en bas âge.
La question
Un ministre, qui a la sécurité alimentaire sous sa responsabilité, « a demandé au Comité scientifique de donner un état actuel des connaissances sur les préoccupations toxicologiques concernant les alternatives potentielles au BPA dans les matériaux destinés à entrer en contact avec les denrées alimentaires (FCM) afin d’estimer si les alternatives actuelles sont potentiellement dangereuses (ou comportent un risque) pour le consommateur. »
Dans la conclusion de l'avis, il est indiqué :
La locution « alternatives au BPA dans les FCM » peut être interprétée de manière très large. Les FCM qui contiennent du BPA sont le polycarbonate et les résines époxy. Les alternatives au BPA dans les FCM peuvent être envisagées sous trois angles différents, à savoir le remplacement du BPA par un autre monomère pour la production de polycarbonates et de résines époxy, le remplacement du polycarbonate et des résines époxy par un autre plastique ou une résine sans BPA, et le remplacement du polycarbonate et des résines époxy par un tout autre matériau. L’avis fournit un aperçu des alternatives possibles au BPA dans les FCM.
Les préoccupations toxicologiques de quelques bisphénols autres que le BPA, à savoir le BPAF, le BPB, le BPE, le BPF et le BPS dans les FCM sont décrites dans l’avis dans le cadre de l’évaluation des risques. La littérature scientifique montre que les bisphénols autres que le BPA présentent également des effets œstrogéniques et anti-androgéniques. Selon le composé, les effets perturbateurs endocriniens dans certains modèles peuvent être plus ou moins importants que ceux du BPA. D'autre part, il semble que les autres bisphénols migrent moins rapidement et en quantités moins importantes que le BPA, de sorte que le risque en raison de leur exposition pourrait être inférieur au risque lié à BPA.
Dans son avis scientifique de 2015 sur le BPA, l'EFSA a estimé que l'exposition au BPA via le régime alimentaire, même pour les groupes les plus exposés, ne présentait pas de risque pour la santé (EFSA, 2015). Etant donné que les bisphénols alternatifs, présentant un profil toxicologique similaire, sont généralement détectés à des concentrations et à une fréquence plus basses, cela signifie le plus probablement que ces composés ne posent pas non plus de risque pour la santé. Toutefois, l'EFSA continue de surveiller de près la littérature concernant le BPA et une réévaluation est actuellement en cours, qui inclura notamment les résultats de l'étude CLARITY-BPA. Si cette réévaluation montre que le BPA pose effectivement des risques pour la santé humaine, il faut déterminer si ces nouvelles connaissances s'appliquent également aux autres bisphénols.
En Belgique, les plastiques et les vernis sont, en théorie, également bien réglementés. Toutefois, pour les vernis, il n'existe pas de législation spécifique au niveau européen, ce qui signifie qu'ils doivent uniquement se conformer au Règlement (CE) N° 1935/2004. Ce règlement stipule qu'aucun constituant ne peut migrer en quantités pouvant être nocives pour la santé publique. Cependant, cela est difficile à déterminer et tout à fait arbitraire. En conséquence, les résines époxy constituent un point d'attention. De nombreux précurseurs alternatifs sans BPA pour la synthèse de résines époxy ont déjà été décrits dans la littérature scientifique.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.