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samedi 14 octobre 2023

Shigellose : Un vaccin prometteur mis au point chez la souris

Dans la revue, Microbiology Spectrum, des chercheurs décrivent un candidat vaccin sous-unitaire auto-adjuvant qui induit une réponse immunitaire protectrice contre plusieurs sérotypes et espèces de Shigella, que l'hôte ait déjà été exposé à Shigella ou non.

L’article s’intitule, «The L-DBF vaccine cross protects mice against different Shigella serotypes after prior exposure to the pathogen».

Résumé

Le système de sécrétion de type III (T3SS) de Shigella est un système de sécrétion spécialisé qui constitue le principal facteur de virulence qu'il utilise pour infecter la muqueuse colique. Il a été démontré que les protéines IpaB et IpaD de l'appareil de sécrétion de type III (T3SA), ainsi que la fusion génétique, appelée DBF, protègent les souris contre l’infection à Shigella spp. dans un modèle pulmonaire mortel. Dans une étude précédente, nous avons fusionné LTA1, la partie active de la toxine mortelle de Escherichia coli entérotoxinogène au DBF pour produire un candidat vaccin auto-adjuvant L-DBF, qui protège les souris contre quatre sérotypes de Shigella flexneri et Shigella sonnei. Ici, nous avons exposé des souris à une ou deux doses sublétales de S. flexneri 2a pour identifier si la réponse immunitaire induite par le L-DBF chez l'hôte serait affectée par une infection antérieure par des sérotypes homologues ou hétérologues de Shigella.

Nous démontrons que la pré-infection avec deux doses sublétales de S. flexneri 2a n'a pas provoqué de protection croisée contre S. sonnei, contrairement à la vaccination avec L-DBF.

Nos résultats indiquent que le L-DBF est un candidat vaccin réalisable offrant une protection croisée contre les différents sérotypes de Shigella, même après une exposition préalable à l’agent pathogène.

Ce travail fournit une preuve de concept selon laquelle un nouveau vaccin sous-unitaire peut non seulement protéger un hôte naïf contre une provocation par Shigella, mais peut également protéger contre une provocation après une infection antérieure par le même ou différents sérotypes de Shigella.

Importance

La shigellose est endémique dans les régions du monde à revenu faible ou intermédiaire, où les enfants sont particulièrement vulnérables. Dans de nombreux cas, il existe des anticorps préexistants dans la population locale et l’effet d’une exposition antérieure doit être pris en compte lors du développement et des tests de vaccins contre l’infection à Shigella.

Notre étude montre que les réponses immunitaires induites par L-DBF ne sont pas affectées par une exposition antérieure à cet agent pathogène. De plus, des profils de cytokines quelque peu différents ont été observés dans les poumons de souris vaccinées n'ayant pas été exposées à Shigella, ce qui suggère que les réponses immunitaires provoquées par l'infection à Shigella et la vaccination par L-DBF suivent des voies différentes.

lundi 20 mars 2023

Emergence en France d’une souche de Shigella sonnei hautement résistante aux antibiotiques


Voici une «Emergence en France d’une souche de Shigella sonnei hautement résistante aux antibiotiques», source communiqué de l’Institut Pasteur du 15 mars 2023.

Résumé
La shigellose, maladie diarrhéique très contagieuse, est due à la bactérie Shigella, circulant dans les pays industrialisés ou en cours d’industrialisation. Les chercheurs du Centre national de référence des Escherichia coli, Shigella et Salmonella à l’Institut Pasteur qui surveillent cette bactérie sur le plan national depuis de nombreuses années, ont ainsi détecté l’apparition de souches de Shigella sonnei hautement résistantes aux antibiotiques. L’analyse des séquences du génome bactérien et les caractéristiques des cas, survenus préférentiellement chez des adultes de sexe masculin, suggèrent que ces souches, originaires d’Asie du Sud, se propagent notamment chez des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes. Ce constat devrait être pris en compte par les cliniciens et les laboratoires dans le cadre des consultations pour infections sexuellement transmissibles (IST), avec pratique d’un antibiogramme systématique en cas d’isolement d’une Shigelle pour une meilleure prise en charge des patients infectés par ces souches hautement résistantes. Ces résultats ont été publiés dans la revue Nature Communications le 26 janvier 2023.

La shigellose est une maladie diarrhéique très contagieuse, dont la transmission est oro-fécale. Parmi les différents types de Shigella, Shigella sonnei est le type majoritaire qui circule dans les pays industrialisés ou en cours d’industrialisation. Les infections à Shigella sonnei peuvent entrainer une diarrhée de courte durée (3-4 jours) cédant spontanément. Un traitement antibiotique devient cependant nécessaire pour les cas modérés à sévères (diarrhée sanglante, risque de complications) ou pour stopper la transmission entre les personnes dans des contextes épidémiques. L’acquisition par la bactérie de mécanismes de résistance aux antibiotiques limite alors les options thérapeutiques.

Dans cette étude, les scientifiques du Centre national de référence des Escherichia coli, Shigella et Salmonella (CNR-ESS) à l’Institut Pasteur, montrent une augmentation de la résistance aux antibiotiques chez les souches de S. sonnei isolées en France depuis 17 ans. L’étude se base sur l'analyse de plus de 7 000 souches de S. sonnei et d'informations épidémiologiques recueillies dans le cadre de la surveillance nationale des shigelloses par le CNR-ESS entre 2005 et 2021. Pour cette surveillance le CNR-ESS analyse toutes les souches bactériennes adressées par son réseau de laboratoires partenaires privés ou publics, répartis sur tout le territoire français. Au cours de cette période, des souches dites hautement résistantes aux antibiotiques (ou XDR pour extensively drug-resistant) ont été identifiées pour la première fois en 2015. Puis, les scientifiques ont constaté que la proportion de ces souches XDR, résistantes à quasiment tous les antibiotiques recommandés pour le traitement de la shigellose, a augmenté de façon importante jusqu'à atteindre un pic en 2021: 22,3% de toutes les souches de S. sonnei étaient hautement résistantes cette année-là (correspondant à 99 cas).

Une analyse par séquençage génomique a révélé que toutes ces souches XDR françaises appartenaient à une même lignée évolutive devenue résistante à un antibiotique clé (la ciprofloxacine) vers 2007 en Asie du Sud. Puis, ces souches ont acquis dans plusieurs régions géographiques du monde, dont la France, différents plasmides [molécule d’ADN indépendante du chromosome bactérien et se répliquant de façon autonome.] codant pour la résistance à d'autres antibiotiques de première ligne (azithromycine et céphalosporines de troisième génération notamment). Pour les cas sévères, les seuls antibiotiques restant efficaces sont les carbapénèmes ou la colistine qui doivent être administrés par voie intraveineuse, ce qui rend le traitement plus agressif avec un suivi plus complexe en milieu hospitalier.

Ces souches XDR ont été observées en France dans différents contextes : chez des voyageurs revenant d'Asie du Sud ou d'Asie du Sud-Est, au cours d’une épidémie dans une école en 2017 (plus de 90 cas ayant conduit à la fermeture de l'école ; le cas initial revenait d’un voyage en Asie du Sud-Est), ou chez des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH). Ces derniers ont été contaminés par un clone épidémique qui diffuse en Europe depuis 2020 mais également retrouvé en Amérique du Nord et en Australie. Ce sous-groupe de souches XDR circulant chez les HSH était majoritaire : il représentait 97 % des souches XDR en France en 2021.

La fréquente utilisation des antibiotiques dans les régions d’Asie du Sud et du Sud-Est d’une part, et les traitements répétés d’infections sexuellement transmises chez certaines personnes potentiellement exposées à ce risque d’autre part, augmentent le risque de la sélection de ces souches de Shigella hautement résistantes.

Des études restent nécessaires pour mieux connaitre les différentes formes cliniques de cette infection et s’il existe en particulier des formes asymptomatiques permettant une plus grande dissémination de la bactérie. Des essais thérapeutiques sont également indispensables pour identifier des antibiotiques efficaces par voie orale pour traiter ces souches de Shigella hautement résistantes.

Plus d’informations sur la shigellose, lire la fiche d'information de l’Institut Pasteur.

NB : L’image est du Centre national de référence des Escherichia coli, Shigella et Salmonella à l’Institut Pasteur.

jeudi 2 mars 2023

Le CDC met en garde contre l'augmentation de la shigellose ultrarésistante aux antibiotiques

«Le CDC met en garde contre l'augmentation de la shigellose ultrarésistante aux antibiotiques», source article de Chris Dall paru le 28 février 2023 dans CIDRAP News.

Le Centers for Disease Control and Prevention (CDC) a émis un avis sur une augmentation des infections à Shigella ultrarésistantes aux antibiotiques (URA) aux États-Unis.

Dans un avis de santé publié à la fin de la semaine dernière par le Health Alert Network (HAN) du CDC, l'agence a déclaré que 5% des infections à Shigella (shigellose) signalées en 2022 étaient causées par des souches URA, contre 0% en 2015 (voir graphique ci-dessus). Ces souches sont résistantes aux antibiotiques empiriques et alternatifs couramment recommandés.

La shigellose est une affection gastro-intestinale causée par l'une des quatre espèces de bactéries Shigella, Shigella sonnei, S. flexneri, S. boydii ou S. dysenteriae. Les symptômes vont de la diarrhée légère à la dysenterie sévère. La plupart des cas sont spontanément résolutifs, mais les antibiotiques sont fréquemment utilisés pour traiter les symptômes plus graves et réduire l'excrétion, ce qui peut aider à limiter la transmission.

Le CDC affirme qu'en plus de limiter les options de traitement pour les patients, les souches de Shigella URA sont préoccupantes car elles peuvent propager des gènes de résistance aux antimicrobiens à d'autres bactéries entériques.

«Compte tenu de ces problèmes de santé publique potentiellement graves, le CDC demande aux professionnels de la santé d'être vigilants quant à la suspicion et au signalement des cas d'infection Shigella URA à leur service de santé local ou national et d'éduquer les patients et les communautés à risque accru sur la prévention et la transmission», a déclaré l'agence.

Changement démographique vers des adultes à risque
L'alerte HAN fait suite à une série de rapports sur les épidémies de Shigella URA en Europe, au Royaume-Uni et aux États-Unis. Bon nombre de ces épidémies se sont produites au sein de réseaux d'hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), la transmission se produisant par l'activité sexuelle.

En janvier, des chercheurs de la faculté de médecine de l'Université de Washington et du département de santé publique de Seattle et du comté de King ont décrit une épidémie en cours impliquant plusieurs souches URA à Seattle qui a commencé en 2017 et s'est propagée à la fois aux HSH et aux sans-abri.

Les responsables du CDC affirment que l'alerte a été déclenchée par plusieurs rapports de Shigella URA des départements de santé de l'État à travers le pays, ainsi que par des questions de cliniciens des maladies infectieuses sur la façon de traiter ces infections.

«Ce qui nous a vraiment poussés à agir, c'est de recevoir ces demandes répétées de la part de nos partenaires de santé et de cliniciens de l'État disant «nous ne savons pas quoi faire de ce que nous voyons», a déclaré l'épidémiologiste médicale du CDC Louise François Watkins à CIDRAP News. «J'ai juste eu l'impression que c'était peut-être le moment de le mettre cela en avant.»

La shigellose est généralement associée à une exposition à des aliments ou à de l'eau contaminés par des matières fécales humaines et est très contagieuse, se propageant facilement dans des environnements surpeuplés et mal équipés. Elle provoque environ 450 000 cas d’infection aux États-Unis chaque année.

«Les bactéries Shigella se transmettent si facilement, et elles ont une dose infectieuse si faible, que les épidémies sont courantes, et vous le voyez généralement chez les personnes en contact étroit ou dans des conditions de surpeuplement», a déclaré le médecin du CDC Naeemah Logan.

Le CDC note qu'historiquement, Shigella sensible aux médicaments a principalement touché les jeunes enfants (âgés de 1 à 4 ans) aux États-Unis, avec une propagation couramment observée dans les garderies d’enfants qui ne sont pas propres.

Mais cela semble changer. Peut-être à cause de la pandémie de la COVID-19, les cas de shigellose chez les enfants américains ont diminué au cours des dernières années. Dans le même temps, l'agence affirme avoir constaté une augmentation des infections à Shigella résistantes aux antibiotiques, en particulier les HSH, mais aussi chez les sans-abri, les voyageurs internationaux et les personnes vivant avec le VIH.

«Il semble que nous ayons assisté à un changement démographique vers davantage de cas chez les hommes adultes», a dit Louise François Watkins. Et bien que le CDC ne recueille pas systématiquement les antécédents sexuels lorsqu'il reçoit des rapports de cas, Louise François Watkins a noté que dans des enquêtes spécifiques sur les épidémies, des patients masculins ont signalé de nouveaux partenaires sexuels.

Plus de 230 cas URA
Ces tendances se reflètent dans les données de l'avis de santé HAN. De 2015 au 22 janvier de cette année, le CDC dit avoir reçu des rapports sur 239 isolats de Shigella URA, principalement S. sonnei (66%) et S. flexneri (34%).

L'âge médian des cas-patients était de 42 ans et sur les 232 patients pour lesquels des informations étaient disponibles, 82% étaient des hommes. Sur les 41 patients qui ont répondu aux questions sur l'activité sexuelle, 88% ont déclaré avoir eu des contacts sexuels entre hommes.

Mais ce ne sont là que les cas qui ont été identifiés grâce à la surveillance. Toutes les personnes atteintes de shigellose ne vont pas chez le médecin, et celles qui le font n’ont pas toujours de cultures de selles, qui doivent ensuite être transmises aux services de santé de l'État pour une analyse plus approfondie, y compris le séquençage du génome entier.

«C'est définitivement la pointe de l'iceberg», a déclaré Louise François Watkins. «Il faut que beaucoup de choses se passent pour qu'un cas entre dans notre système de surveillance.»

samedi 18 février 2023

Épidémie de shigellose signalée chez des voyageurs revenant de Cap Vert

«Épidémie de shigellose signalée chez des voyageurs revenant de Cap Vert», source article de Chris Dal paru le 17 février 2023 dans CIDRAP News.

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a dit qu’il avait plus de 250 cas de shigellose parmi les voyageurs revenant du Cap-Vert signalés lors d'une épidémie qui a débuté en novembre 2022.

Dans une évaluation rapide des risques, l'ECDC a dit qu'il y avait eu 221 cas d’infection confirmée à Shigella sonnei et 37 cas possibles de l'Union européenne et de l’Espace économique européen (UE/EEE), du Royaume-Uni et des États-Unis avec des liens vers le Cap-Vert, un archipel et pays insulaire au large de la côte ouest de l'Afrique. De nombreux cas auraient séjourné dans des hôtels tout compris situés dans la région de Santa Maria sur l'île de Sal. Les cas les plus récents ont été signalés en Suède le 19 janvier.

La shigellose est une affection gastro-intestinale causée par l'une des quatre espèces de bactéries Shigella : Shigella sonnei, S. flexneri, S. boydii ou S. dysenteriae. Les symptômes vont de la diarrhée légère à la dysenterie sévère. L'infection à Shigella est généralement associée à une exposition à des aliments ou à de l'eau contaminés par des matières fécales humaines, mais la transmission peut également se produire par contact direct de personne à personne.

L'ECDC affirme que la source la plus probable de l'épidémie est les aliments, bien qu'elle n'ait pas exclu la transmission de personne à personne. Le séquençage de 106 isolats montre un cluster génétiquement compact, ce qui indique une source commune d'infection. Des co-infections à Shigella avec d'autres pathogènes gastro-intestinaux bactériens et parasitaires (par exemple Salmonella Mbandaka, Campylobacter, Cryptosporidium et des souches de Escherichia coli entérotoxinogene) ont été signalées parmi les cas.

Les souches de S. sonnei identifiées parmi les cas-patients ont prédit une résistance au triméthoprime et à la streptomycine, certains isolats présentant une multirésistance.

L'ECDC indique être en contact régulier avec des responsables de Cap Vert pour soutenir les enquêtes sur la source de l'épidémie et encourage les autorités de santé publique de l'UE et de l’EEE à sensibiliser les professionnels de la santé aux infections à Shigella parmi les personnes qui ont récemment voyagé dans ces îles.

NB : L'image est du CDC des Etats-Unis.

Mise à jour du 19 février 2023
On lira aussi dans Eurosurveillance, «Les maladies transmises par les arthropodes chez les voyageurs arrivant en Europe en provenance d'Afrique, 2015 à 2019».
Les maladies transmises par les arthropodes sont des maladies acquises par des vecteurs arthropodes, le plus souvent par la piqûre de moustiques, de tiques, de phlébotomes ou de puces infectés. Le fardeau de ces maladies est principalement supporté par les pays en développement, y compris les pays du continent africain.

mercredi 28 décembre 2022

Suède : Cas d’infection à Shigella liés à des voyages au Cap-Vert

Les voyages exotiques reprennent, les maladies infecteuses d’origien alimentaire aussi … le blog vous en avait parlé le 15 novembre dans Cas groupés à Shigella sonnei liés à des vacances de touristes européens au Cap-Vert.

Il y a une suite avec des «Cas d’infection à Shigella liées à des voyages au Cap-Vert», source Fölkhalsomyndigheten, agence suèdoise de la santé publique du 22 décembre 2022.

Depuis la mi-novembre, un nombre croissant de cas d'infection à Shigella avec un lien de voyage vers le Cap-Vert ont été signalés en Suède.

Jusqu'à présent, 30 cas d'infection à Shigella liés à un voyage au Cap-Vert ont été signalés en Suède depuis la mi-novembre. Onze isolats bactériens ont jusqu'à présent été déterminés à l'espèce : neuf cas à Shigella sonnei et deux cas à Shigella boydii. La propagation de l'infection au Cap-Vert a également été remarquée par plusieurs autres pays européens et abordée avec l'ECDC et l'OMS.

Parmi les voyageurs suédois, des infections par d'autres agents pathogènes intestinaux, par exemple EHEC, Campylobacter, Cryptosporidium et Giardia, ont également été notées. L'infection à Shigella lors de voyages au Cap-Vert est un problème récurrent. Ceci est dû à la présence de diverses espèces de Shigella et d'autres agents pathogènes intestinaux suggèrant une contamination via les aliments.

Shigella sonnei et Shigella boydii sont deux des quatre espèces bactériennes qui peuvent causer la dysenterie intestinale. L'infection à Shigella est une maladie à déclaration obligatoire.

On lira aussi des informations sur la maladie liée à l'infection à Shigella.

mercredi 21 décembre 2022

Les cas de shigellose augmentent en Europe, alimentés par la hausse au Royaume-Uni

«Les cas de shigellose augmentent en Europe, alimentés par la hausse au Royaume-Uni», source article de Chris Dallparu le 20 décembre 2022 dans CIDRAP News.

Un nouveau rapport de surveillance du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) montre une légère augmentation des infections à Shigella signalées en Europe, avec une augmentation significative au Royaume-Uni et concernant les niveaux de résistance à plusieurs antibiotiques.

Pour 2019, 30 pays de l'Union européenne et de l’Espace économique européen ont signalé 8 448 cas confirmés de shigellose. Le taux global de notification de 2,2 cas pour 100 000 habitants était légèrement supérieur à celui de 2018. Le taux de notification le plus élevé a été observé chez les enfants de moins de 5 ans (4,8 cas pour 100 000), suivis des hommes âgés de 25 à 44 ans (3,7 cas pour 100 000) . Le plus de cas confirmés se trouvaient au Royaume-Uni (3 207, contre 2 617 en 2018).

La shigellose est une maladie gastro-intestinale causée par l'une des quatre espèces de la bactérie Shigella (Shigella sonnei, S. flexneri, S. boydii et S. dysenteriae). Bien qu'elle soit généralement associée à une exposition à des aliments ou à de l'eau contaminés par des matières fécales humaines, des infections peuvent également survenir lors de relations sexuelles orales et anales. Sur les 8 448 cas confirmés, la transmission par voie alimentaire était la plus fréquemment signalée (572), suivie par le sexe (142) et la transmission de personne à personne (87, à l'exclusion de la mère à l'enfant et de la transmission sexuelle).

Les tests de sensibilité aux antibiotiques des isolats de S. sonnei et de S. flexneri ont montré une résistance élevée à l'ampicilline et au triméthoprime-sulfaméthoxazole chez les deux espèces (45,6% à 88,2%), ainsi qu'une résistance considérable à la ciprofloxacine (25,5% à 36,9%).

Les responsables de l'ECDC attribuent l'augmentation des infections à Shigella en Angleterre, en particulier chez les hommes âgés de 25 à 44 ans, à une transmission accrue chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Les taux de résistance aux antibiotiques ont également été extrêmement élevés dans ce groupe.

«En général, la prévention de l'infection et le contrôle des épidémies reposent sur de bonnes pratiques d'hygiène personnelle et environnementale pour prévenir la transmission féco-orale, en particulier lors d'activités sexuelles», a dit l'ECDC. «Des campagnes d'information ciblées pour accroître la sensibilisation à la shigellose pourraient aider à réduire la propagation de l'infection parmi les groupes à risque.»

«La prévention des infections et le contrôle des épidémies reposent sur de bonnes pratiques d'hygiène personnelle et environnementale.»

Un rapport de l'ECDC en février a noté une augmentation des infections à S. sonnei ultrarésistantes aux antibiotiques au Royaume-Uni et ailleurs en Europe et a averti que le risque de propagation parmi les réseaux de HSH qui se livrent à des pratiques sexuelles à haut risque, telles que le contact oral-anal, pourrait être élevé dans les mois à venir.

mardi 15 novembre 2022

Cas groupés à Shigella sonnei liés à des vacances de touristes européens au Cap-Vert

«Cas groupés à Shigella sonnei liés au Cap-Vert», source ECDC.

Les Pays-Bas signalent un cluster de neuf cas confirmés à S. sonnei avec des antécédents de voyage au Cap-Vert depuis août 2022. Au total, 22 cas à S. sonnei ont été signalés, principalement (n = 18) après le 19 septembre 2022. Les cas ont un âge médian de 46 ans (allant de 24-77 ans), 14 femmes et 4 hommes. 12/13 cas ont séjourné dans différents hôtels de la même chaîne hôtelière sur la même île du Cap-Vert.

Dans tous les isolats, des gènes prédictifs de résistance au triméthoprime, à la streptomycine et au peroxyde d'hydrogène ont été détectés. Un isolat avait deux gènes prédisant tous deux la résistance à la streptomycine, un gène prédisant la résistance au sulfaméthoxazole et un gène prédisant la résistance au triméthoprime.

Le Danemark a signalé deux cas correspondant à la souche de référence néerlandaise séquencée lors d'une grande épidémie à Shigella/EIEC (E. coli entéro-invasif) en décembre 2021-février 2022. Les cas signalés se sont rendus au Cap-Vert. Deux autres cas ont signalé une exposition lors d’un voyage au Cap-Vert (janvier 2022, avril 2022), mais ils n'ont pas été séquencés.

La France a signalé neuf cas correspondant à la souche de référence néerlandaise au cours de la période février-septembre 2022 ; trois cas ont rapporté un voyage au Cap-Vert (souche isolée en février) et un autre cas a mentionné un voyage en Afrique (souche isolée en septembre 2022).

L'Allemagne a signalé deux cas qui se regroupent avec la souche de référence néerlandaise et avec des antécédents de voyage au Cap-Vert. Femmes (51 et 62 ans) dont la maladie est apparue en septembre-octobre 2022. Des informations plus détaillées sur les voyages (île, hôtel) n'étaient pas disponibles. Au cours des années pré-pandémiques (2014-2019), 0 à 5 cas à S. sonnei ayant voyagé au Cap-Vert ont été signalés en Allemagne.

Le Portugal a signalé un cas en octobre avec un isolat de la souche de référence néerlandaise et lié à un récent voyage au Cap-Vert. La patiente est une femme de 31 ans, hospitalisée pour une infection gastro-intestinale et possiblement un SHU. D'après les données du WGS, l'isolat portugais, appartenant à ST152, possède également des gènes de résistance au triméthoprime et à la streptomycine, comme en témoignent les isolats néerlandais.

Le Royaume-Uni signale 48 cas confirmés à S. sonnei avec des dates de prélèvement d'échantillons entre le 22 novembre 2021 et le 21 octobre 2022, avec 42/48 (88%) de ces cas avec des dates de prélèvement d'échantillons depuis le 7 septembre 2022. Au total, 23 cas signalent un voyage au Cap Vert et neuf autres cas signalent avoir voyagé sur le continent africain (pays non spécifié). Dans l'ensemble, 10 cas sur 11 voyageant au Cap-Vert ont déclaré avoir séjourné dans la même chaîne d'hôtels. Dans l'ensemble, 71% des cas sont des femmes et l'âge médian est de 51ans (allant de 2 à 77ans). De plus, cinq cas de ce groupe sont co-infectés par d'autres agents pathogènes gastro-intestinaux.

Tous les isolats de septembre 2022 possèdent des gènes prédictifs de résistance au triméthoprime et à la streptomycine. Un isolat d'un cas notifié en février 2022 avait une souche prédisant une résistance à l'ampicilline, à la streptomycine, au triméthoprime, à la tétracycline et au sulfaméthoxazole.

Les données des cas sur la base TESSy : Dans l'UE/EEE, environ 2 000 cas de shigellose liés à des voyages ont été signalés chaque année entre 2015 et 2019. Le Royaume-Uni a signalé le plus grand nombre de cas liés aux voyages au fil des ans. En 2020 et 2021, les cas signalés liés aux voyages ont diminué de 85% en raison des restrictions de voyage liées au Brexit et à la COVID-19.

Au Royaume-Uni, selon Joe Whitworth de Food Safety News, il existe Holidays Claim Bureau, qui signale «Des centaines de personnes tombent malades au Riu Funana au Cap-Vert».

L'équipe du Holiday Claims Bureau a été informée d'une épidémie de maladie à l'hôtel RIU Funana au Cap-Vert au cours de l'été 2022. Nous aidons les vacanciers britanniques qui ont souffert des symptômes inconfortables, embarrassants et pénibles d'une maladie gastrique pendant leur séjour à l'hôtel. en octobre 2022.
Nous avons également été informés de vacanciers testés positifs à Shigella suite à leur séjour dans cet hôtel tout compris.
D'autres vacanciers britanniques ont publié des avis sur TripAdvisor pour souligner leurs préoccupations et alerter le public sur les épisodes de maladie gastrique en septembre et octobre 2022.

Quant à Hudgell Solicitors, il rapporte que «Des vacanciers britanniques voyageant au Cap-Vert cet été se sont plaints de maladies et de mauvaises normes d'hygiène dans un certain nombre de stations.»

jeudi 15 septembre 2022

Baisse des infections à Yersinia et Shigella en Europe

«Baisse des infections à Yersinia et Shigella en Europe», source Food Safety News.

Le nombre d'infections à Yersinia et Shigella a diminué en Europe en 2020, selon des chiffres récemment publiés.

Au total, 28 pays ont signalé 5 744 cas confirmés de yersiniose en Europe et dans l'Espace économique européen (EEE) contre 7 054 en 2019. Source ECDC.

La déclaration de la présence de Yersinia est volontaire en Belgique, France, Grèce, Italie et Luxembourg et aucun système de surveillance n'existe aux Pays-Bas.

Comme les années précédentes, l'Allemagne comptait le plus de patients suivi de la France. Ces deux pays représentaient la moitié de tous les cas confirmés. Le Danemark avait le taux de cas le plus élevé pour 100 000 habitants, suivi de la Finlande.

Sur 1 293 cas avec information, 29% ont été hospitalisés. Deux hommes de plus de 85 ans sont décédés. Le taux de notification le plus élevé a été détecté chez les enfants âgés de 0 à 4 ans.

Un total de 98% des 5 193 cas avec des informations sur les espèces étaient Yersinia enterocolitica. Sept pays ont enregistré 94 cas de Yersinia pseudotuberculosis.

En 2020, 16 foyers de cas de yersiniose ont été signalés à l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Ils comprenanient 246 cas dans six pays. Le nombre de personnes malades était légèrement supérieur à celui de 2019. Une épidémie au Danemark a impliqué 200 personnes exposées à Yersinia enterocolitica après avoir mangé un plat à base de pâtes contaminé lors d'un pique-nique.

La tendance globale des cas signalés de yersiniose est restée stable de 2016 à 2019, mais a considérablement diminué en 2020, ce qui était très probablement un effet de la pandémie de la COVID-19 et les chiffres du Royaume-Uni ne sont plus inclus après que le Royaume-Uni ait quitté l'UE, a dit le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC).

Shigella, CDC
Statistiques de Shigella
Dans l'ensemble, 29 pays ont signalé 1 806 cas confirmés de shigellose, contre 8 448 en 2019. Source ECDC.

Cette forte baisse est probablement due à la pandémie et aux chiffres du Royaume-Uni non inclus, a déclaré l'ECDC.

«Il pourrait y avoir une véritable réduction de la transmission en raison de la réduction des déplacements en raison des restrictions de voyage, de la diminution des interactions sociales et du renforcement des mesures d'hygiène. D'autre part, il existe un risque potentiel de sous-diagnostic en raison d'un comportement de recherche de soins réduit pour des symptômes bénins ou d'une capacité réduite à diagnostiquer des maladies bénignes», selon le rapport.

La shigellose se contracte en avalant du matériel contaminé par des matières fécales humaines. L'infection peut également provenir d'aliments et d'eau contaminés. Des quantités microscopiques de matières fécales peuvent entraîner des cas de maladie.

La France et l'Italie ont une déclaration volontaire et la Belgique utilise un autre type de système de surveillance.

La France, les Pays-Bas et l'Allemagne représentaient la moitié des cas confirmés. La France à elle seule en représentait près d'un tiers. Le Luxembourg a signalé le taux de notification le plus élevé, suivi de la France et de la Slovaquie.

Le statut de voyage était disponible pour 1 028 cas et 290 d'entre eux étaient liés à des voyages à l'étranger. L'Égypte, l'Indonésie, l'Inde et Madagascar ont été les plus fréquemment mentionnés comme pays d'infection probables.

Parmi les cas confirmés, seuls 236 disposaient d'informations sur le mode de transmission suspecté. L'infection par les aliments était la plus fréquemment signalée, suivie de la transmission sexuelle et d'autres contacts de personne à personne.

Shigella sonnei était la principale espèce identifiée. Le taux de notification le plus élevé concernait les enfants de moins de 5 ans.

Cinq foyers d'origine alimentaire ont été signalés par le Danemark, la France, les Pays-Bas et la Slovaquie.

mercredi 30 septembre 2020

Le Danemark enquête sur une éclosion à Shigella comprenant plus de 40 personnes malades

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Le Danemark enquête sur une éclosion à Shigella comprenant plus de 40 personnes malades », source article de Joe Whitworth paru le 30 septembre 2020 dans Food Safety News.

Plus de 40 personnes sont malades et près d'un tiers ont dû être hospitalisées dans le cadre d'une épidémie à Shigella d'origine alimentaire au Danemark.

Depuis fin août, 42 personnes ont été enregistrées avec une shigellose dans le pays.

L'épidémie fait l'objet d'une investigation pour tenter de localiser la source de l'infection et d'aider à l'arrêter avec des experts effectuant des enquêtes de traçabilité afin de révéler les résultats la semaine prochaine.

Du 25 août au 10 septembre, 42 cas de shigellose ont été signalés au Statens Serum Institut (SSI). Les patients sont 26 femmes et 15 hommes âgés de 0 à 75 ans. L'âge médian est de 29 ans. Au total, 13 personnes ont été hospitalisées. La plupart vivent à Hovestaden, tandis que quatre cas ont été signalés à Sjælland et deux à Midtjylland.

Enquête pour retrouver l'origine de la contamination
Des entretiens avec les personnes touchées ont montré qu'elles n'avaient pas voyagé au cours de la période précédant leur maladie. Shigella n'est pas répandue au Danemark et est le plus souvent acquis en raison de voyages à l'étranger.

Shigella sonnei a été isolé de 10 patients épidémiques et le séquençage du génome entier montre des isolats étroitement liés. Les 31 autres patients sont positifs à la PCR pour le gène ipaH, qui est un marqueur pour toutes les espèces de Shigella et de E. coli entéro-invasifs.

Des épidémies précédentes au Danemark incluent une en 2007, lorsque plus de 210 personnes sont tombées malades après avoir mangé du maïs importé contaminé. Il y a également eu 12 cas dans le Queensland, en Australie. Les infections étaient liées à une usine commune d'emballage de maïs en Thaïlande.

Une autre épidémie en 2009 a touché 10 personnes et a été attribuée à des petits pois frais et crus importés du Kenya. Plus tard dans l'année, les autorités norvégiennes ont identifié quatre cas de maladie et cinq cas suspects qui étaient liés.

La plupart des personnes infectées par Shigella développent de la diarrhée, de la fièvre et des crampes d'estomac un jour ou deux après avoir été exposées à la bactérie.

La shigellose disparaît généralement en cinq à sept jours, mais certaines personnes peuvent ressentir des symptômes de quelques jours à quatre semaines ou plus.
Les personnes qui sont en mauvaise santé ou dont le système immunitaire est affaibli sont plus susceptibles de tomber malades plus longtemps si elles souffrent de shigellose.

Pendant ce temps, une enquête sur l'épidémie d'hépatite A est toujours en cours sans hypothèse ferme de l'origine. Elle comprend désormais 16 patients, contre 14 personnes âgées de 17 à 63 ans dans la mise à jour précédente. Onze personnes ont eu besoin de soins hospitaliers. Les entretiens ont montré que les patients ne voyageaient pas, ne se connaissaient pas et n'avaient pas participé à des événements conjoints.

Une épidémie à Salmonella Strathcona qui a touché 25 personnes semble être terminée, mais la source n'est pas connue. L'épidémie à Salmonella Kasenyi est terminée avec 11 cas mais aucune source n'a pu être identifiée.