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mercredi 29 novembre 2023

Une campagne de sensibilisation aux antibiotiques en Angleterre a atteint ses objectifs clés, selon une étude

«Une campagne de sensibilisation aux antibiotiques en Angleterre a atteint ses objectifs clés, selon une étude», source article de Chris Dall paru le 28 novembre 2023 dans CIDRAP News.

Une campagne médiatique en Angleterre a contribué à améliorer les connaissances sur la résistance aux antimicrobiens (RAM) et les attitudes concernant l'utilisation inappropriée des antibiotiques, selon une étude publiée la semaine dernière dans Eurosurveillance.

La campagne Keep Antibiotics Working a été la première campagne de marketing social et de communication multicanaux intégrée en Angleterre promouvant une prescription prudente des antibiotiques auprès du public et des médecins généralistes.

Le message visait à réduire les attentes des patients en matière de prescription d'antibiotiques et à aider les médecins généralistes à se sentir en confiance pour refuser les demandes de prescription d'antibiotiques lorsqu'elles sont inappropriées.

Pour évaluer l'impact de la campagne, les chercheurs ont analysé les réponses aux entretiens donnés avant et après chaque vague de publicité en 2017, 2018 et 2019.

Meilleure compréhension de l’utilisation appropriée des antibiotiques

Les entretiens ont montré que la reconnaissance suscitée par la campagne (lorsque l'on montre aux personnes interrogées le matériel de campagne et qu'on leur demande si elles le reconnaissent) était élevée, passant de 68% en 2018 à 74% en 2019, et était significativement plus élevée après 2019 chez les mères d'enfants âgés de 0 à 16 ans, un sous-groupe identifié comme l’une des cibles clés de la campagne. Le niveau de reconnaissance était plus élevé que celui constaté lors des précédentes campagnes nationales de sensibilisation aux antibiotiques.

Plus important encore, les connaissances et la compréhension des personnes interrogées sur l'utilisation appropriée des antibiotiques ont augmenté après la campagne. Le pourcentage de personnes interrogées qui ont répondu «vrai» à la question «Les antibiotiques cesseront d'agir pour vous s'ils sont pris pour les mauvaises raisons» est passé de 69,1% avant 2017 à 77,6% après 2019, tandis que ceux qui reconnaissaient que la prise d'antibiotiques lorsque vous n'en avez pas besoin vous expose, vous et votre famille, au risque d'infections résistantes aux antibiotiques est passé de 80,5% à 86,1%. En outre, la proportion de personnes se déclarant préoccupées par la RAM pour elles-mêmes ou pour leurs enfants a augmenté respectivement de 11,2% et de 6,0%, avant et après la campagne. 

La plupart des médecins généralistes ont convenu que la campagne les avait aidés à dire non aux patients qui demandaient des antibiotiques inappropriés et qu'elle réduirait la probabilité que les patients demandent des antibiotiques.

«Dans l'ensemble, l'évaluation de la campagne a montré que les principaux objectifs de la campagne ont été atteints par plusieurs changements significatifs dans les connaissances, les attitudes, les préoccupations concernant la RAM et les intentions de modifier les comportements, ce qui améliorerait l'utilisation appropriée des antibiotiques et réduirait la pression sur les médecins généralistes pour qu'ils prescrivent des antibiotiques inutiles.», ont écrit les auteurs de l’étude.

mercredi 15 novembre 2023

Intoxication alimentaire mortelle dans un Ehpad d'Ille-et-Vilaine : des «seuils anormaux» de bactéries détectés dans les plats servis

Dans la série, ce n’est pas une probable intoxication alimentaire, voire une suspicion d’intoxication alimentaire, voici «Quatre morts dans un EHPAD breton: des «seuils anormaux» de bactéries détectés dans les plats servis», source La Charente Libre du 15 novembre 2023.

Des «seuils anormaux» de deux bactéries ont été retrouvés dans des plats servis dans un Ehpad de Pleine-Fougères (Ille-et-Vilaine) où quatre résidents sont morts vraisemblablement des suites d’une intoxication alimentaire intervenue fin octobre, a annoncé ce mercredi le parquet de Saint-Malo.

«[…] Saisie par voie de réquisition par le procureur de la République dans le cadre de l’enquête préliminaire en cours, la Direction départementale de la protection des populations a communiqué son rapport suite à l’inspection qu’elle a réalisée», a indiqué le procureur de la République de Saint-Malo Fabrice Tremel dans un communiqué. «Ce rapport conclut à des non-conformités et notamment à la contamination de plusieurs plats en raison de la présence de seuils anormaux de deux bactéries. Ces résultats ont été obtenus suite à des analyses effectuées sur des prélèvements réalisés sur des plats témoins au sein de l’Ehpad», a ajouté le magistrat, précisant que les investigations se poursuivaient.

Dans un autre communiqué, le magistrat avait évoqué une probable «intoxication alimentaire», ayant atteint quarante résidents et un personnel de l’établissement dans la nuit du 30 au 31 octobre. Dans un communiqué datant du 10 novembre, la direction de l’Ehpad Les Marais disait vivre «dans la tourmente du deuil et des cellules de crise». «Depuis mai 2020, la Résidence Les Marais fait appel au prestataire Medirest - Compass pour les repas. En date du 31 octobre 2023, plusieurs résidents ont été victimes de symptômes digestifs très violents», a indiqué l’Ehpad.

lundi 13 novembre 2023

Intoxication alimentaire mortelle dans un Ehpad d'Ille-et-Vilaine : une quatrième personne décédée

«Intoxication mortelle dans un Ehpad en Ille-et-Vilaine : une quatrième personne décédée», source O.-F. du 12 novembre 2023.

À la suite d’une intoxication alimentaire collective lundi 30 octobre 2023, à l’Ehpad de Pleine-Fougères (Ille-et-Vilaine), une quatrième résidente est décédée ce samedi 11 novembre. Une enquête est ouverte pour homicides et blessures involontaires.

Voir aussi l’article du blog du 4 novembre 2023.

Lundi 30 octobre 2023, quarante résidents et un membre du personnel ont été victimes d’une intoxication alimentaire à l’Ehpad Les Marais de Pleine-Fougères (Ille-et-Vilaine). Trois résidents sont décédés. Et jusqu’à ce vendredi 10 novembre, une quatrième personne était hospitalisée. Selon nos informations, confirmées par Louis Thébault, le maire de Pleine-Fougères, cette femme, qui avait de la famille dans cette commune, est décédée ce samedi 11 novembre.

Le parquet de Saint-Malo a ouvert une enquête préliminaire pour homicides et blessures involontaires. Une plainte a été déposée par les membres d’une famille d’un résident décédé.

Enfin, notons le titre surréaliste du journal Le Monde via l’AFP, «Un quatrième mort dans un Ehpad d’Ille-et-Vilaine, après une probable intoxication alimentaire».

Après ce titre débile vient la réalité, Selon le quotidien «Ouest-France», la direction de la résidence Les Marais, de Pleine-Fougères, a confirmé que «l’origine alimentaire» de la pathologie était «aujourd’hui avérée».

Le même titre débile est repris par Le Parisien avec l’AFP, «Ille-et-Vilaine : un quatrième mort dans un Ehpad après une probable intoxication alimentaire».

Dans la nuit du 30 au 31 octobre dernier, une probable «intoxication alimentaire» avait atteint quarante résidents et un personnel de cet établissement d’Ille-et-Vilaine. Une quatrième personne est décédée, annonce le parquet ce dimanche soir.

Décidément entre ‘suspicion’ et ‘probable’, nous voilà bien informés …

Rappelons que «Les analyses, menées par l'Agence régionale de santé, confirment que les trois résidents de l'Ehpad de Pleine-Fougères, décédés le 31 octobre, sont morts d'une intoxication alimentaire.»

Rappelons qu’«En 2021, 16 décès ont été notifiés suite à des TIAC dont 12 chez des résidents dans 7 EHPAD.» Source Surveillance des toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) Données de la déclaration obligatoire, 2021. Publication de février 2023 de Santé publique France.

Enfin, signalons l’absence d’information sur le site de l’ARS Bretagne, un cas d’école !

Complément

samedi 4 novembre 2023

Trois décès liés à une intoxication alimentaire dans un Ehpad d’Ille-et-Vilaine

«Trois décès liés à une intoxication alimentaire dans un Ehpad d’Ille-et-Vilaine», source O.-F. du 3 novembre 2023.

Selon nos informations, plus de quarante résidents auraient été touchés par une intoxication alimentaire, après le déjeuner du lundi 30 octobre 2023, à la résidence Les Marais, de Pleine-Fougères (Ille-et-Vilaine). Trois résidents sont décédés. Une enquête et des analyses bactériologiques sont menées par l’Agence régionale de santé (ARS).

Des analyses sont en cours

«Sur 67 résidents et 2 accueils de jour, 41 personnes ont été malades. Après les premières analyses effectuées, l’ARS a retenu le diagnostic d’une toxi-Infection alimentaire collective (TIAC).» Des plats témoins ont été récupérés par la DDPP (Direction départementale de la protection des populations) dès le mardi après-midi et les résultats de ces analyses seront connus ultérieurement.

L’ARS indique que : «Trois résidents sont décédés en lien avec cet évènement et un quatrième résident est hospitalisé. Tous les résidents ont bénéficié d’un avis médical. Il n’y a pas de nouveau malade et les résidents sont en amélioration clinique.»

Complément

Il n’y a aucun communiqué de presse sur sur cette TIAC sur le site internet de l’ARS Bretagne, ni sur son compte Twitter.

Complément bis
On apprend qu'il y a un résident de l'Ehpad qui a été hospitalisé.
Il n'y a que Sud-Ouest pour parler de «Trois résidents décédés dans un Ehpad d’Ille-et-Vilaine, une intoxication alimentaire suspectée.»

Mise à jour du 7 novembre 2023
Pas d'information publique de la part de l'ARS Bretagne, merci pour cette communication non-transparence ...

Mise à jour du 10 novembre 2023
«Contacté jeudi 9 novembre, l’ARS Bretagne informe qu’une enquête judiciaire a été ouverte à la suite de ces événements et qu’elle ne peut plus communiquer sur le sujet.»
Cela tombe d’autant mieux que l’ARS Bretagne n’avait pas communiqué ...

Mise à jour du 12 novembre 2023

jeudi 19 octobre 2023

Espagne : Une épidémie mortelle à Salmonella fait l'objet d'une investigation

«Espagne : Une épidémie mortelle à Salmonella fait l'objet d'une investigation», source article paru dans Food Safety News le 19 octobre 2023.

De plus amples informations ont été révélées sur une épidémie mortelle à Salmonella en Espagne en 2022.

L'épidémie s'est produite dans la maison de retraite Geriàtric Aragó à Barcelone. Selon les autorités, elle a débuté en juillet 2022 et a touché 39 résidents, dont 15 ont été hospitalisés et huit sont décédés.

Des informations complémentaires ont été révélées dans des documents du Parlement de Catalogne en réponse à une question sur les mesures prises par le Departament de Drets Socials (Département des Droits sociaux).

Une enquête est en cours par la Fiscalía Provincial de Barcelona, le parquet local.

En mars 2022, une inspection a été menée afin de recueillir des informations concernant une plainte déposée en février par la famille d’un résident. Aucune irrégularité n'a été détectée à partir de la documentation et des observations faites lors de la visite. Un autre contrôle a été effectué en mai à la suite d'une plainte distincte, mais aucune non-conformité n'a été constatée.

Notification de l'épidémie

En septembre, des informations ont été reçues concernant une épidémie de salmonellose. Un rapport de l'Agència de Salut Pública de Barcelona (ASPB), l'agence de santé publique de Barcelone, a relevé des lacunes dans les conditions de nettoyage du centre, ainsi que des informations limitées sur l'épidémie qui a débuté en juillet, avec des cas également détectés en septembre.

En octobre, une autre inspection a révélé un manque de détails de la part du centre sur l'épidémie. Des changements avaient été introduits à la demande des responsables de la santé publique concernant le nettoyage et la tenue des dossiers.

Une inspection de suivi un mois plus tard a révélé plusieurs non-conformités liées aux protocoles d'hygiène et de nettoyage. En décembre, une procédure disciplinaire a été ouverte. Le même mois, le parquet de Barcelone a demandé des informations sur les inspections effectuées dans le centre depuis 2020.

En 2023, trois visites ont été réalisées en février, avril et juillet. La première consistait à donner suite aux questions qui ont conduit aux sanctions en décembre.

La visite d'avril faisait suite à la réception d'un rapport d'évaluation de l'ASPB. L'un des constats était que le centre ne disposait pas de personne accréditée en hygiène sanitaire. Cela a été corrigé lors d’un autre contrôle plus tard en avril.

En juillet, une lettre a été envoyée aux propriétaires de Geriatric Aragón, définissant des actions pour remédier aux lacunes. Plus tard le même mois, une autre inspection a donné lieu à un avertissement écrit exigeant que certaines choses soient réglées.

Au total, 8 777 infections à Salmonella ont été signalées en Espagne en 2022. Le principal sérotype de Salmonella était Typhimurium, suivi de Enteritidis, selon les données du Réseau national de surveillance épidémiologique (RENAVE).

Il y a eu 258 foyers de cas avec 1 332 cas et 185 hospitalisations. Les œufs et les ovoproduits ont été impliqués dans 94 foyers.

lundi 18 septembre 2023

Les sardines confirmées comme source du botulisme alors que le nombre de patients augmente

Quelques compléments d’information sont fournis par cet article de Food Safety News du 18 septembre 2023, «Les sardines confirmées comme source du botulisme alors que le nombre de patients augmente».

Le nombre de personnes malades suite à une éclosion de botulisme due à des sardines contaminées est passé à 15.

Les patients comprennent des Américains et des Canadiens ainsi que des personnes originaires d'Angleterre, de France, d'Allemagne, de Grèce, d'Irlande et d'Espagne.

Au moins 10 ont été hospitalisés et huit admis dans des unités de soins intensifs. Une personne est décédée.

Il a été confirmé que les sardines produites localement et conservées dans l'huile étaient le véhicule de l'infection. Ils étaient servis au restaurant mais distribués nulle part ailleurs.

Les médias locaux ont rapporté qu'une enquête sur cet incident avait été ouverte par le parquet de Bordeaux.

La toxine botulique de type B a été identifiée dans des échantillons de sérum provenant de certains cas, et les sardines ont été testées positives pour Clostridium botulinum de type B.

Tous les patients ont dit avoir mangé au même point de vente à Bordeaux, le Tchin Tchin Wine Bar, avant de tomber malade. Le restaurant est proche de la fan zone de la Coupe du monde de rugby 2023 et se trouve dans une zone prisée des touristes.

Les investigations menées par les autorités françaises montrent que jusqu'à 25 personnes pourraient avoir été exposées.

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a dit que le risque d'infection pour les Européens était considéré comme faible, mais que d'autres cas connexes pourraient survenir dans les prochains jours.

Les autorités nationales en alerte

L'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) a signalé que trois cas concernaient des résidents du pays.

L'ASPC a dit qu'il pourrait y avoir d'autres cas identifiés parmi les Canadiens en France qui ont mangé au restaurant, car les symptômes du botulisme peuvent mettre plusieurs jours à apparaître.

L'agence a ajouté qu'elle était en contact avec des partenaires fédéraux, provinciaux, territoriaux et internationaux, tels que Santé Publique France, pour surveiller et lutter contre l'éclosion.

Le Health Service Executive (HSE) en Irlande a déclaré qu’un «petit nombre» de citoyens irlandais avaient été touchés et recevaient des soins en France. L'agence a conseillé aux personnes ayant mangé des sardines au restaurant entre le 4 et le 10 septembre de consulter un médecin d'urgence en cas de malaise.

Trois patients étaient retournés en Angleterre pour être soignés. Cependant, il se peut qu'il y ait désormais davantage de personnes au Royaume-Uni qui ont mangé au restaurant et que les autorités françaises n'ont pas pu retrouver, a dit la UK Health Security Agency (UKHSA)

L'intoxication botulique est une maladie rare mais potentiellement mortelle, causée par des toxines produites par la bactérie Clostridium botulinum. Dans le cas du botulisme d'origine alimentaire, les symptômes commencent généralement 18 à 36 heures après avoir mangé des aliments contaminés. Cependant, ils peuvent survenir dès six heures ou jusqu'à 10 jours plus tard. Les symptômes peuvent inclure une vision double ou floue, des paupières tombantes, des difficultés d'élocution, des difficultés à avaler ou à respirer, une paralysie, une langue épaisse, une bouche sèche et une faiblesse musculaire.

Mise à jour du 18 septembre 2023

Deux plaintes ont été déposées par la famille et le compagnon de la femme de nationalité grecque de 32 ans décédée après intoxication alimentaire dans un restaurant de Bordeaux. Source RTL.

Mise à jour du 12 octobre 2023

On lira l’étude, «Food-borne botulism outbreak during the Rugby World Cup linked to marinated sardines in Bordeaux, France, September 2023», parue le 12 octobre dans Eurosurveillance.

Complément bis
On lira ce document de l’Anses du 26 octobre 2023, «Le botulisme : de quoi s’agit-il et comment s’en prémunir ?» 

samedi 16 septembre 2023

Le système de traitement des eaux usées des hôpitaux est une «autoroute» pour les bactéries résistantes, selon une étude

«Le système de traitement des eaux usées des hôpitaux est une «autoroute» pour les bactéries résistantes, selon une étude», source article de Chris Dall paru le 15 septembre 2023 dans CIDRAP News.

Une étude menée dans un hôpital irlandais met en évidence le potentiel des systèmes de traitement des eaux usées des hôpitaux à servir de réservoir pour des agents pathogènes résistants aux antibiotiques cliniquement pertinents, ont rapporté des chercheurs la semaine dernière dans le Journal of Hospital Infection.

Dans l'étude, menée à l'hôpital universitaire de Limerick, les chercheurs ont effectué une analyse métagénomique à grande échelle des canalisations d'eaux usées d'un service qui sera bientôt rénové et qui a connu plusieurs épidémies d'infections nosocomiales multirésistantes. Pour l’analyse, ils ont traité le biofilm et extrait l’ADN de 20 échantillons de tuyaux provenant des chambres de patients, y compris des coudes en U des toilettes et des siphons de lavabos et de douches. Ils ont également analysé des isolats cliniques de patients qui se trouvaient dans le service avant la rénovation et qui étaient colonisés par des bactéries résistantes aux antibiotiques.

Dans cette nouvelle étude unique, dirigée par le professeur Colum Dunne, directeur de l’École de médecine de l’Université de Limerick, avec des chercheurs de l’hôpital universitaire de Limerick et de l’École de pharmacie de l’Université Queen’s de Belfast, une analyse génomique et microbiologique à grande échelle a été réalisée sur le système de traitement des eaux usées de l’hôpital.

Le séquençage de l'ADN des échantillons de tuyaux a révélé un réservoir diversifié de gènes de résistance aux antibiotiques (GRAs), et la plupart des GRAs observés étaient ceux codant pour la résistance aux antibiotiques couramment utilisés, notamment les tétracyclines, les fluoroquinolones, les bêta-lactamines et les macrolides. De même, une gamme diversifiée de GRAs a été identifiée dans les isolats cliniques, et une comparaison des isolats cliniques avec l’ADN provenant des canalisations d’eaux usées a révélé un nombre considérable de GRAs identiques.

«Bien que ces données ne nous permettent pas de déterminer si les gènes de résistance ont été transférés du patient au système d'épuration des eaux usées ou vice versa, elles nous permettent de confirmer le croisement du résistome des agents pathogènes cliniquement pertinents et du microbiome de l'environnement des eaux usées.» ont écrit les auteurs de l’étude.

L’autoroute des eaux usées

Étant donné que tous les tuyaux et siphons du système d'égouts de l'hôpital sont reliés au même système d'égouts, les auteurs affirment que les résultats suggèrent que le système forme une «autoroute des eaux usées» qui pourrait propager les bactéries résistantes des éviers, des canalisations de douche et des toilettes dans tout l'hôpital. Ces résultats, selon eux, pourraient influencer les stratégies de contrôle des infections et de nettoyage de l'hôpital à l'avenir.

«De tels sites présentent un risque d'infections nosocomiales, et si nous pouvons empêcher l'établissement de ces réservoirs grâce à de meilleures pratiques de contrôle des infections, nous pourrons, espérons-le, empêcher les patients de contracter des infections difficiles à traiter», a dit Nuala O'Connell, co-auteur de l'étude, de l'Université de Limerick, dans un communiqué de presse.

lundi 14 août 2023

A propos du séquençage de l'ADN sans cellule microbienne

Le séquençage de l'ADN sans cellule microbienne (mcfDNA pour Microbial cell-free DNA) est un outil de diagnostic émergent des maladies infectieuses. Dans le Journal of Clinical Microbiology, des chercheurs ont utilisé le séquençage de mcfDNA plasmatique de plus de 15 000 patients pour identifier un large éventail d'agents pathogènes. Source ASM Microbiology.

L’étude s’intitule, «Plasma Microbial Cell-Free DNA Sequencing from over 15,000 Patients Identified a Broad Spectrum of Pathogens».

Le séquençage de l'ADN sans cellule microbienne (mcfDNA) est un outil de diagnostic des maladies infectieuses émergentes qui permet une détection et une quantification impartiales des agents pathogènes à partir du plasma. Le test Karius, un test de séquençage commercial de mcfDNA développé par et disponible depuis 2017 auprès de Karius, Inc. (Redwood City, Californie), détecte et quantifie le mcfDNA sous forme de molécules/μL dans le plasma. Les données d'échantillons commerciaux et les résultats de tous les tests effectués d'avril 2018 à la mi-septembre 2021 ont été évalués pour les paramètres de qualité du laboratoire, les agents pathogènes signalés et les données des formulaires de demande de test.

Un total de 18 690 rapports ont été générés à partir de 15 165 patients en milieu hospitalier parmi 39 États et le District de Columbia.

Le délai moyen entre la réception de l'échantillon et le résultat rapporté était de 26 h (intervalle interquartile [IQR] 25 à 28), et 96% des échantillons avaient des résultats de test valides.

Près des deux tiers (65%) des patients étaient des adultes, et 29% au moment des tests de diagnostic avaient des codes CIM-10 (CIM pour classification internationale des maladies) représentant un large éventail de scénarios cliniques. Il y a eu 10 752 (58%) rapports qui ont produit au moins un taxon pour un total de 22 792 détections couvrant 701 taxons microbiens uniques.

Les 50 taxons les plus couramment détectés comprenaient 36 bactéries, 9 virus et 5 champignons. Les champignons opportunistes (374 Aspergillus spp., 258 Pneumocystis jirovecii, 196 Mucorales et 33 champignons dématiés) représentaient 861 (4%) de toutes les détections.

D'autres agents pathogènes difficiles à diagnostiquer (247 agents pathogènes zoonotiques et à transmission vectorielle, 144 Mycobacterium spp., 80 Legionella spp., 78 champignons dimorphes systémiques, 69 Nocardia spp. et 57 parasites protozoaires) représentaient 675 (3%) de toutes les détections.

Il s'agit de la plus grande cohorte rapportée de patients testés à l'aide du séquençage du mcfDNA plasmatique et représente le premier rapport d'un test métagénomique de qualité clinique réalisé à grande échelle.

Les données révèlent de nouvelles informations sur l'étendue et la complexité des agents pathogènes potentiels identifiés.

vendredi 28 juillet 2023

La justice se saisit après la découverte de plusieurs cas de listériose liés à la marque vegan «Jay & Joy»

«La justice se saisit après la découverte de plusieurs cas de listériose liés à la marque vegan «Jay & Joy», source Var Matin du 28 juillet 2023.

Article qui nous en apprend un peu plus que ce que le blog a déjà publié sur le sujet :

Le pôle santé publique (PSP) du parquet de Paris est saisi depuis le 1er juin de plusieurs cas de listériose liés à la consommation de produits du spécialiste des fromages vegan Jay & Joy, a indiqué vendredi 28 juillet, le ministère public.

Confirmant un article du site L'informé, le parquet a précisé ne pas vouloir en dire plus «afin de préserver les investigations à venir».

Cinq cas graves dont quatre femmes enceintes 

Jay & Joy a dû cesser la production et la commercialisation de ses produits en janvier 2023 après que cinq personnes, dont quatre femmes enceintes, ont présenté de cas graves de listériose.

D'après les autorités sanitaires, les quatre femmes enceintes qui ont contracté la maladie ont accouché prématurément.

Des enquêtes ont révélé «des irrégularités de l'entreprise, notamment concernant la maîtrise du risque de contamination microbiologique des produits fabriqués au sein de l'usine», avait alors pointé la Direction générale de la santé.

En cessation de paiements après cette «grave crise de qualité», le fabricant de fromages vegans a depuis été repris par des investisseurs. Sollicitée, la nouvelle direction de Jay & Joy n'a pas répondu dans l'immédiat.

Des produits à nouveau disponibles 

Sur sa page Facebook, l'entreprise annonce que ses produits sont à nouveau disponibles depuis cette semaine.

En 2022, l'entreprise avait réalisé 2,8 millions d'euros de chiffre d'affaires grâce à ses produits vegans.

Ses deux fondateurs Mary Carmen et Eric Jähnke, qui ont soutenu le projet de reprise, devaient travailler quelque temps comme «consultants» afin «d'assurer la continuité», avait indiqué le nouveau PDG César Augier à l'AFP début juin.

NB : Merci à Joe Whitworth de m’avoir signalé cette information.

Commentaire

Rappelons à Var Matin, qu'il ne s’agit en aucun cas de fromages mais de spécialités végétales ou fauxmages !!!

Comme le rapporte L’informéY aura-t-il, un jour, un procès de la crémerie végétale Jay&Joy ? C’est désormais envisageable.
Effectivement, il faut qu'il y ait un procès !

Pour mémoire, «Cas de listérioses : retrait-rappel de spécialités végétales au lait d'amande et noix de cajou Jay & Joy (alternatives végétales aux fromages et foie gras).»

«Les autorités sanitaires ont été informées de la survenue en France de 5 cas graves de listériose, dont 4 chez des femmes enceintes ayant présenté des accouchements prématurés. Ces 5 personnes, infectées par la même souche de Listeria, ont signalé des symptômes entre avril et décembre 2022.» Source Santé publique France.

Mise à jour du 30 juillet 2023
A signaler cette notification d'alerte au RASFF de l'UE par la Belgique le 28 juillet concernant des spécialités végétales ou fauxmages, Presse Blue, en raison de la présence de Bacillus cereus. Quatre personnes malades. Un rappel a eu lieu en Allemagne le 28 juillet 2023.

vendredi 21 juillet 2023

La Norvège fait le lien entre un producteur de poissons fumés à une nouvelle éclosion à Listeria

«La Norvège fait le lien entre un producteur de poissons fumés à une nouvelle éclosion à Listeria», source article de Food Safety News du 21 juillet 2023, complété par mes soins -aa.

Quatre personnes ont été infectées par Listeria en Norvège après avoir mangé du poisson fumé d'un producteur.

L'Institut norvégien de santé publique (FHI) a signalé que trois femmes et un homme sont tombés malades en juin et ont été hospitalisés. Tous les patients sont maintenant en bonne santé ou s'améliorent.

Ils ont entre 50 et 80 ans. Deux vivent à Viken, un à Vestland et un à Oslo.

Listeria avec le même profil génétique a été détecté dans des prélèvements provenant de tous les patients, ce qui indique une source commune d'infection.

Le FHI, l'Autorité norvégienne de sécurité alimentaire (Mattilsynet), l'Institut vétérinaire et les autorités municipales concernées font partie de l'enquête. L'Autorité norvégienne de sécurité alimentaire a interrogé des personnes malades et obtenu des échantillons, que l'Institut vétérinaire a analysés.

Trois personnes sur quatre ont déclaré avoir mangé du saumon fumé ou de la truite fumée de Troll Salmon au cours de la période précédant leur maladie. La souche de l'éclosion a été trouvée dans deux paquets de saumon fumé de cette société. Une personne avait les colis dans le congélateur.

Le 12 juillet, Troll Salmon a rappelé du saumon fumé avec le numéro de lot 216 et une date du 23 mai.

Éclosion de listériose probablement liée à du saumon fumé, février à octobre 2022

En septembre 2022, le laboratoire de référence pour les bactéries entéropathogènes de l'Institut norvégien de santé publique (FHI) a notifié trois cas à Listeria monocytogenes avec le même génotype sur la base du séquençage du génome entier. Une investigation sur l'éclosion a été lancée en collaboration entre FHI, les médecins municipaux concernés, l'Autorité norvégienne de sécurité alimentaire, l'Institut vétérinaire et l'Institut de recherche marine. Au total, cinq cas étaient liés à l'épidémie, qui ont tous été prélevés de février à octobre 2022. Trois des cas étaient des hommes et l'âge médian était de 72 ans. Ils vivaient à Nordland, Trøndelag, Viken et Oslo. Les entretiens avec les cas ont montré que quatre avaient mangé du saumon fumé avant la maladie, trois déclarant du saumon fumé du même producteur.  Tous les cas ont été hospitalisés. La souche de l'éclosion a été détectée en faible concentration dans du saumon fumé de ce producteur. Un certain nombre de prélèvements environnementaux du fabricant en question ont été examinés et certains d'entre eux étaient positifs pour L. monocytogenes. Sur cette base, certains produits de saumon de ce producteur ont été retirés du marché. Un rapport sur l'éclosion a été publié et le fabricant a mis en place plusieurs mesures pour prévenir de nouveaux cas de listériose. Après octobre 2022, aucun nouveau cas n'a été détecté et l'épidémie est considérée comme terminée.

«L'Autorité norvégienne de sécurité des aliments entretient un dialogue étroit avec l'entreprise, qui doit s'assurer qu'elle ne vend pas de produits qui représentent un risque potentiel pour la santé des consommateurs. L'Autorité norvégienne de sécurité des aliments vérifie également que l'entreprise mène les enquêtes nécessaires et met en œuvre des mesures suffisantes dans la production», a dit Lindis Folkvord, de Mattilsynet.

Lors d'une inspection en octobre 2022, l'Autorité norvégienne de sécurité des aliments a découvert que le plan de prélèvements du producteur de poissons n'était pas suffisant et que des prélèvements environnementaux n'avaient pas été réalisés conformément au programme interne de Troll Salmon.

L'entreprise a reçu l'ordre de réaliser des prélèvements quotidiennement pendant une certaine période de temps et de mettre à jour le plan de prélèvements. Elle a également procédé à un nettoyage et une désinfection complémentaires des locaux et du matériel.

Listeria avait été trouvé dans deux produits de saumon fumé de l'entreprise plus tôt en 2022, mais à une concentration inférieure à la limite légale, ils n'ont donc pas été rappelés. Des échantillons ont été prélevés lors de la surveillance des aliments prêts à consommer dans les magasins, un programme relevant de l'Autorité norvégienne de sécurité des aliments.

Lors de l'inspection, Listeria monocytogenes a été trouvé dans des prélèvements environnementaux du producteur. Cependant, ces isolats avaient un profil différent de la souche épidémique, mais étaient similaires à ceux prélevés sur le saumon fumé de l'entreprise dans le cadre des travaux de surveillance.

En 2022, la Norvège a connu deux éclosions à Listeria avec 10 personnes malades. Les infections sont passées de 20 en 2021 à 31 en 2022. Parmi celles-ci, 27 ont été infectées en Norvège et quatre à l'étranger. Tous les patients ont été hospitalisés.

dimanche 2 juillet 2023

Un traitement par un inhibiteur d'enzyme peut aider à combattre la résistance aux antimicrobiens

«Un traitement par un inhibiteur d'enzyme peut aider à combattre la résistance aux antimicrobiens», source ASM News du 17 juin 2023.

Des études préliminaires menées par des chercheurs de Merck en collaboration avec des chercheurs de l'hôpital universitaire de Gand, Belgique, ont montré que le MK-3402, un inhibiteur expérimental de la métallo-bêta-lactamase, était bien toléré après administration à des personnes en bonne santé. D'autres essais cliniques sont nécessaires pour évaluer le potentiel d'utilisation du MK-3402 par voie intraveineuse en association avec d'autres agents pour le traitement des infections bactériennes résistantes aux antibiotiques. Les résultats ont été présentés à ASM Microbe 2023, la réunion annuelle de l'American Society for Microbiology.

La résistance aux antimicrobiens est une menace majeure pour la santé publique. Certaines bactéries résistent au traitement parce qu'elles produisent l'enzyme métallo-bêta-lactamase, qui rend inefficace une certaine classe de médicaments antibactériens appelés bêta-lactamines. Le MK-3402 est conçu pour bloquer les enzymes métallo-bêta-lactamases, de sorte que s'il est administré comme traitement avec un médicament antibactérien (et un autre type de médicament bloquant contre d'autres types d'enzymes bêta-lactamases fabriquées par des bactéries), le médicament antibactérien sarait encore capable de travailler contre des bactéries qui sont autrement résistantes.

Deux études ont été réalisées avec le MK-3402 et un placebo, avec différents dosages et nombre de doses administrées entre les études. Ni les participants, ni le personnel de l'étude ne savaient quels participants recevaient le médicament à l'étude ou le placebo. La sécurité sanitaire a été surveillée en vérifiant les résultats des tests sanguins, des électrocardiogrammes, la tension artérielle, la fréquence cardiaque, la température, la fréquence respiratoire et les effets secondaires signalés par les participants.

Les taux sanguins de MK-3402 mesurés dans ces études aideront à définir un schéma posologique qui devrait fournir des taux sanguins adéquats de MK-3402 pour bloquer la métallo-bêta-lactamase bactérienne. Cependant, des études plus importantes sont nécessaires pour évaluer l'innocuité et l'efficacité du MK-3402 en association avec d'autres agents antibactériens.

Les études ont été financées, conçues et parrainées par Merck et se sont déroulées à l'unité de recherche sur les médicaments de Gand, un site d'essais cliniques en Belgique.

jeudi 27 avril 2023

Une étude suggère que la transplantation de microbiote fécale est plus efficace que les antibiotiques pour lutter contre l’infection récurrente à Clostridioides difficile

«Une étude suggère que la transplantation fécale est plus efficace que les antibiotiques pour lutter contre l’infection récurrente à Clostridioides difficile», source article de Chris Dall paru le 25 avril 2023 dans CIDRAP News.

Une nouvelle Cochrane Review a révélé que la transplantation de selles est significativement plus efficace pour résoudre les infections récurrentes à Clostridioides difficile (rCDI) que les antibiotiques.

Dans leur analyse de six essais cliniques randomisés (ECRs) impliquant 320 patients, les examinateurs ont découvert que l'utilisation de la transplantation de microbiote fécal (TMF), qui consiste à transplanter des bactéries à partir des selles d'un donneur sain chez un patient présentant un microbiome intestinal perturbé, conduit probablement à une forte augmentation de la résolution des symptômes de rCDI chez les patients immunocompétents par rapport au traitement antibiotique. La revue a également révélé que la TMF peut entraîner moins d'événements indésirables et une réduction de la mortalité toutes causes confondues.

Briser le cycle des infections récurrente à  C. difficile
C . difficile est une bactérie qui provoque une diarrhée sévère et une inflammation du côlon. Il cause plus de 450 000 infections associées aux établissements de santé et à la communauté et jusqu'à 30 000 décès aux États-Unis chaque année. De plus, les personnes atteintes de rCDI courent un risque accru d'être à nouveau infectées, souvent plusieurs fois.

Bien que la TMF soit toujours considérée comme un traitement expérimental par la Food and Drug Administration des États-Unis, plusieurs études observationnelles ont montré que la procédure pourrait guérir plus de 90% des patients atteints de rCDI, et elle est désormais recommandée par l'Infectious Diseases Society of America et l'American College of Gastroenterology comme option de traitement après une deuxième récidive ou plus. Au moins 10 000 procédures de TMF pour les rCDI sont effectuées chaque année, en utilisant des selles filtrées provenant de donneurs sains.

L'une des raisons pour lesquelles la TMF est de plus en plus considérée comme une option privilégiée pour la rCDI est que les antibiotiques, qui sont un facteur de risque majeur pour les premiers épisodes de la CDI , peuvent éliminer à la fois les bonnes et les mauvaises bactéries du microbiome intestinal, créant un déséquilibre qui permet C. difficile de s'épanouir et d'attaquer le côlon. En conséquence, des traitements antibiotiques répétés pour le rCDI peuvent entraîner davantage de récidives.

Dans un communiqué de presse de Cochrane, l'examinateur principal Aamer Imdad, professeur agrégé au SUNY Upstate Medical Center spécialisé en gastro-entérologie pédiatrique, explique que les traitements antibiotiques répétés pour la rCDI créent un cycle difficile à rompre.

«Après qu'une personne atteinte d'une infection à C. difficile ait été traitée avec des antibiotiques, il y a environ 25% de chances qu'elle ait un autre épisode d'infection à C. difficile dans les 8 prochaines semaines», a dit Imdad. «Le risque de récidive augmente à environ 40% avec le deuxième épisode et à près de 60% avec le troisième épisode.»

Le but de la TMF, ajoute Imdad, est d'introduire des bactéries donneuses saines pour inverser la dysbiose (déséquilibre dans la composition microbienne de l'intestin) causée par les antibiotiques et réduire le risque de récidive.

Augmentation significative de la résolution des rCDI
Pour déterminer l'efficacité de la TMF pour les rCDI, Imdad et ses collègues ont analysé les données de six ECRs menés dans cinq pays, deux au Danemark et un au Canada, Danemark, Italie et aux États-Unis. Cinq des études excluaient les personnes immunodéprimées, tandis qu'une n'incluait qu'une poignée de patients immunodéprimés.

Tous les ECRs ont été menés sur des adultes, avec un âge moyen allant de 52 à 73 ans, et tous impliquaient des participants ayant au moins une récidive de CDI après une cure d'antibiotiques (une étude n'a recruté que des patients avec deux récidives ou plus, et une autre uniquement des patients à trois ou plus).

Les six études avaient une serie qui avait reçu une TMF d'un donneur sain pour le traitement de la rCDI, délivrée par différentes méthodes (coloscopie, sonde nasoduodénale et lavement). La série de comparaison dans cinq des études a reçu un antibiotique, la vancomycine, avec une étude ayant un groupe supplémentaire qui a reçu de la fidaxomicine. Sur les 320 patients, 133 étaient dans le groupe TMF et 187 dans le groupe témoin. Les six études ont évalué l'innocuité et l'efficacité de la TMF.

Les critères de jugement principaux étaient la proportion de patients avec une résolution de la rCDI et des événements indésirables graves. Les critères de jugement secondaires comprenaient la mortalité toutes causes confondues.

Les résultats regroupés des six ECRs ont montré que l'utilisation de la TMF a conduit probablement à une augmentation de 92 % de la résolution de la rCDI par rapport au groupe de comparaison (risque relatif [RR], 1,92 ; intervalle de confiance [IC] à 95%, 1,36 à 2,71). La certitude globale des preuves à l'appui de cette conclusion a été jugée modérée.

Les examinateurs ont également constaté une légère réduction des événements indésirables (RR, 0,73 ; IC à 95%, 0,38 à 1,41) et de la mortalité toutes causes confondues (RR, 0,57 ; IC à 95%, 0,22 à 1,45) chez les patients ayant reçu une TMF. Mais dans les deux cas, le nombre d'événements qui se sont produits était si petit que la preuve n'a pas été considérée comme concluante.

Les examinateurs affirment qu'en raison du faible nombre de patients immunodéprimés dans les ECRs, il est impossible de tirer des conclusions sur les risques ou les avantages de la TMF pour la rCDI dans la population immunodéprimée. En outre, ils notent que la revue ne fournit pas de preuves concernant la sécurité sur le long terme de la TMF.

lundi 10 avril 2023

A propos de la classification des génotypes de STEC détectés dans les aliments en fonction de l'impact potentiel sur la santé publique à l'aide de données cliniques

«Des chercheurs testent une nouvelle approche de E. coli pour aider au management des risques», source article de Food Safety News paru le 10 avril 2023.

Selon une étude, une nouvelle approche pourrait améliorer les décisions de gestion des risques concernant E. coli producteurs de shigatoxines (STEC).

La classification et la gestion des risques liés aux STEC isolés des aliments ont été entravées par des lacunes dans les connaissances sur la façon dont différents types peuvent provoquer des maladies graves.

En 2019, une réunion conjointe d'experts FAO/OMS sur l'évaluation des risques microbiologiques (JEMRA) a proposé que le potentiel pathogène d'une souche de STEC soit classé en fonction des gènes de virulence. Le JEMRA a présenté un classement des souches avec divers gènes de virulence en cinq niveaux en fonction de leur potentiel à provoquer des diarrhées, des diarrhées sanglantes et le syndrome hémolytique et urémique (SHU).

En 2020, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a dit que le sérogroupe des STEC ne pouvait pas être utilisé comme prédicteur des résultats cliniques. L'EFSA a également conclu que tous les types de STEC peuvent être associés à une maladie grave, mais les souches contenant le gène produisant le sous-type de toxine stx2a ont montré les taux les plus élevés de SHU, d'hospitalisation et de diarrhée sanglante, et la présence du gène eae n'est pas essentielle mais était un facteur aggravant.

Améliorer la réaction aux résultats liés aux STEC
La nouvelle approche combine la probabilité estimée que la souche cause une maladie grave avec le fardeau de santé publique associé à la maladie en termes d'années de vie ajustées sur l'incapacité (DALY) par cas, selon l'étude publiée dans la revue Microbial Risk Analysis, «Classification and ranking of shigatoxin-producing Escherichia coli (STEC) genotypes detected in food based on potential public health impact using clinical data».

Des souches de STEC isolées d’aliments ou de cas de SHU, caractérisées en termes de gènes stx et eae présents, et pour lesquelles des données cliniques ont été rapportées dans l'ensemble de données de l'EFSA ont été utilisées pour illustrer l'approche.

Les chercheurs ont évalué cette méthode en rangeant et en classant les souches alimentaires de STEC recueillies lors d'enquêtes et lors d'une épidémie en Suède.

Du point de vue de la gestion des risques, fixer la limite entre un résultat satisfaisant ou non d'un échantillon alimentaire est un compromis entre l'impact potentiel sur la santé et le coût de déclarer le résultat insatisfaisant, selon l'étude.

Une analyse coûts-bénéfices a été effectuée en utilisant la proportion d'échantillons d'aliments classés comme satisfaisants ou non en fonction du coût en termes de proportion d'aliments rejetés et du bénéfice en termes de proportion de souches causant des maladies graves qui sont capturées.

Une limite de 500 mDALY 10-3 DALY), ciblant les génotypes stx2a+eae+autres gènes stx, conduirait à ce que 14% ou moins des échantillons d'aliments soient considérés comme insatisfaisants et qu'environ 85% des souches de STEC ayant causé le SHU en Suède soient capturées.

Les approches existantes ne classent pas sans équivoque les différents génotypes de STEC en fonction de leur probabilité de provoquer une maladie grave. La nouvelle approche aborde cette limitation, améliore la transparence des décisions de gestion des risques et est basée sur les risques en termes de probabilité et de conséquences suite à une infection (maladie grave). Elle n'est pas fondée sur le risque en termes de risque associé à la présence d'un génotype de STEC dans l'aliment, car cela impliquerait des évaluations des risques spécifiques au génotype tenant compte de l'exposition, ce qui impliquerait plus de travail et des données qui ne sont pas toujours disponibles.

E. coli dans la viande importée en Arabie Saoudite
Une autre étude a examiné E. coli O157 dans des échantillons de viande crue importée des ports d'Arabie saoudite. Les produits en provenance d'Inde et du Brésil étaient les plus fréquemment contaminés.

Selon la Saudi Food and Drug Authority, en 2017, au moins 562, 280 et 50 échantillons de viande de bœuf, de poulet et de mouton ont été testés pour E. coli O157:H7, selon l'étude publiée dans la revue Scientific Reports.

E. coli O157 a été détecté dans 29 des 428 échantillons de bœuf importés d'Inde, deux des 91 du Brésil et un des 15 des Émirats arabes unis. Il a été retrouvé dans 16 des 230 échantillons de poulet du Brésil et un sur 28 d'Ukraine. L'agent pathogène a également été détecté dans l'un des 47 échantillons de viande de mouton provenant d'Inde. Les produits positifs provenaient de plusieurs entreprises différentes.

En Arabie saoudite, aucune éclosion à E. coli O157:H7 n'a été signalée à ce jour et la prévalence est inconnue. Cependant, il a été isolé de plusieurs élevages locaux de bovins.

«La présence de E. coli O157:H7 dans des échantillons de viande crue importée souligne la nécessité d'une surveillance plus régulière aux frontières de l'Arabie saoudite avant que les produits ne soient mis à disposition sur le marché pour être consommés par le public. Nos résultats soulignent la nécessité de protocoles de contrôle plus stricts pour l'approbation des produits alimentaires importés, en particulier de l'Inde et du Brésil, qui sont les principaux fournisseurs de viande de l'Arabie saoudite», ont dit des chercheurs.

NB : La photo est issue du CDC.

Complément
Il n’est jamais trop tard pour citer le blog des microbiologistes ou supermicrobiologistes, c’est comme on voudra. Blog pédagogique s’il en est et très humoristique …

Et, surtout, n’hésitez pas à leur poser vos questions !

Mise à jour du 16 avril 2023
On lira dans Microbial Risk Analysis, «Classification and ranking of shigatoxin-producing Escherichia coli (STEC) genotypes detected in food based on potential public health impact using clinical data».

Mise à jour du 19 avril 2023
L'article initialement proposé n'a pas plu à grand nom français du diagnostic, situé à Lyon, et qui l'a fait savoir à Blogger, l'application blog de Google. J'ai donc dû retirer l'illustration de cet article.