Affichage des articles dont le libellé est zoonoses. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est zoonoses. Afficher tous les articles

vendredi 8 juillet 2022

Suisse : Augmentation des cas de zoonoses, le retour à la normale ...

«Plus de zoonoses – l'hygiène reste importante», source Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV).

En 2021, le nombre de zoonoses signalées en Suisse a augmenté par rapport à l'année précédente et est presque revenu au même niveau élevé qu'avant la pandémie. Ce sont des maladies qui peuvent être transmises des animaux aux humains et vice versa. La campylobactériose et la salmonellose sont restées les zoonoses les plus fréquemment enregistrées chez l'homme l'année dernière. Chacun est tenu de respecter les mesures de contrôle et de précaution.

«Zoonoses et prévention : quelques exemples»,source Communiqué de presse de l’OSAV : Plus de zoonoses – l'hygiène reste importante.

Après un recul de quelques maladies en 2020, le nombre de cas de zoonoses est reparti à la hausse en 2021 et a atteint le niveau d’avant la pandémie. Avec 7 000 cas en 2021, la campylobactériose, maladie diarrhéique, a été à nouveau la zoonose la plus fréquemment enregistrée chez l’homme. La plupart du temps, celui-ci s’infecte en consommant des denrées alimentaires contaminées ou pas assez cuites, la viande de volaille étant la première source d’infection. La salmonellose, deuxième zoonose la plus fréquente en Suisse avec 1 500 cas déclarés, a également pour cause principale des aliments contaminés, comme les œufs et la viande ou encore les salades et les légumes crus. Les salmonelles peuvent aussi se transmettre par contact direct avec des animaux ou des personnes infectés.

L'OSAV rappelle que les agents pathogènes zoonotiques peuvent se transmettre à l’être humain par contact direct avec des animaux infectés ou par la consommation de denrées alimentaires d’origine animale contaminées. C’est pourquoi une surveillance des zoonoses s’impose chez les différentes espèces animales comme dans les denrées alimentaires.

Prévention simple
Il existe certaines mesures simples pour prévenir ces deux maladies. Cela passe par une production alimentaire rigoureuse et des gestes simples en cuisine. Au niveau de l'industrie agroalimentaire, il faut éviter la contamination des produits à toutes les étapes de la production.

Pour les consommateurs, des gestes du quotidien peuvent aider à réduire le risque. L'OSAV cite par exemple le fait de se laver les mains ainsi que son plan de travail avant la préparation des aliments, de bien cuire la viande à cœur ou encore de séparer les aliments crus des plats cuits.


Résumé
En 2021, les nombres de cas de zoonoses déclarées chez l’homme ont de manière générale à nouveau augmenté en comparaison avec l’année 2020 pour s’établir quasiment à leur niveau élevé d’avant la pandémie de SARS-CoV-2. Cet accroissement concerne en particulier les campylobacters, les salmonelles et les Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC). Pour certaines maladies, cette évolution pourrait être due aux mesures prises dans le cadre de la pandémie de SARS-CoV-2 et aux changements de comportement qu’elles ont entraînés.

Avec 6 793 cas de campylobactériose humaine confirmés par diagnostic de laboratoire (contre 6 196 l’année précédente), la campylobactériose a de nouveau été la zoonose la plus fréquemment enregistrée en 2021. Dans la plupart des cas, l’homme s’infecte par des denrées alimentaires contaminées (p. ex. en manipulant de la viande de volaille crue ou insuffisamment chauffée). La bactérie est souvent présente dans le tube digestif des poules, sans toutefois présenter de risque pour leur santé.

La salmonellose reste la deuxième zoonose la plus fréquemment enregistrée en Suisse : en 2021 1 487 cas confirmés par diagnostic de laboratoire ont été déclarés chez l’homme (1 260 en 2020). Chez l’animal, le nombre de cas de salmonellose a augmenté par rapport à l’année précédente (127 cas contre 99), mais il reste très faible. Les espèces les plus touchées sont les bovins, les reptiles, les chiens et les chats.

Concernant les infections dues aux STEC, les cas déclarés en 2021 étaient au nombre de 922, également en hausse par rapport à ceux de l’année précédente (715). De 2014 à 2019, ce nombre n’avait cessé d’augmenter. Cette hausse s’explique en grande partie par la fréquence accrue des tests de dépistage pratiqués par les laboratoires grâce aux nouvelles méthodes d’analyse, ce qui a permis de détecter plus de cas. Cette tendance haussière a été temporairement freinée au début de la pandémie. Les cas de tularémie ont connu une nette augmentation : ils étaient au nombre de 213 contre 133 l’année précédente. La tendance à la hausse, existante depuis des années, s’est poursuivie en 2021. Les causes de cette augmentation ne sont pas connues. La meilleure sensibilisation du corps médical pourrait y avoir contribué, du moins en partie.

Les autorités de contrôle ont déclaré au total 37 foyers de toxi-infections alimentaires en Suisse, faisant plus de 540 malades et au moins 40 personnes hospitalisées. La majorité de ces foyers (32) ne concernaient qu’un seul canton. Dans les cinq cas restants, le foyer a touché au moins quatre cantons et un foyer a concerné aussi des pays autres que la Suisse. Jusqu’en 2020, les foyers de toxi-infections alimentaires étaient relativement rares (13 foyers). En 2021, en revanche, on a observé une augmentation significative des foyers déclarés par les autorités (37). S’il existe plusieurs hypothèses sur les causes de cet accroissement, aucune n’a pu être confirmée à ce jour.

Un foyer d’hépatite E, à l’origine de 105 cas humains déclarés, a été enregistré au printemps 2021. Malgré des enquêtes épidémiologiques et des analyses biomoléculaires approfondies, aucune denrée alimentaire n’a pu être identifiée comme étant la cause du foyer. Ces investigations peuvent néanmoins servir d’exemple instructif d’une approche One Health, de la manière dont une bonne collaboration interdisciplinaire entre les autorités, les chercheurs et les producteurs peut contribuer à l’élucidation des causes d’un foyer.

Les espèces zoonotiques de la famille des chlamydiacées sont les agents responsables des chlamydioses humaines. Un cas fatal de pneumonie grave due à Chlamydia psittaci survenu en 2021 chez un être humain a été attribué à des oiseaux d’ornement (perroquets). Par ailleurs, deux femmes enceintes ont contracté en 2020 et 2021 une chlamydiose causée par Chlamydia abortus. Les détenteurs d’animaux devraient être davantage sensibilisés aux chlamydies zoonotiques, par exemple lors de discussions avec leur vétérinaire.

Les examens visant à déterminer la cause d’un avortement, notamment chez les ruminants, contribuent à identifier à temps un risque potentiel d’infection et à prévenir une contamination des êtres humains.

Mise à jour du 15 juillet 2022. On lira l'article de Joe Whitworth dans Food Safety News, Swiss outbreaks triple in 2021; illnesses also rise.

Aux lecteurs du blog
La revue PROCESS Alimentaire censure pour une triste question d’argent les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors que la revue a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire a fermé le blog et refuse tout assouplissement. Derrière cette revue, il faut que vous le sachiez, il y a une direction aux éditions du Boisbaudry, pleine de mépris, et un rédacteur en chef complice !

Mise à jour du 13 décembre 2022
On lira l'article de Food Safety News, Pathogens dominate Swissalerts in 2021.

mercredi 6 juillet 2022

La journée mondiale des zoonoses est célébrée par la Commission européenne. Quid de Salmonella ?

«Il ne fait aucun doute que des progrès ont été réalisés sur Salmonella, mais l'UE pourrait encore faire mieux», selon Joe Whitworth qui m’a signalé cette information.

«Préserver la santé animale et humaine : la lutte réussie de l'UE contre la salmonellose», source Commission européenne du 6 juillet 2022. Je serai tenter de dire que la Commission européenne va vite en besogne, mais c'est à vous de voir ...

La Journée mondiale des zoonoses est célébrée chaque année le 6 juillet. La journée vise à faire prendre conscience de l'importance de contrôler les zoonoses - des maladies qui peuvent se propager entre les animaux et les humains.

Il existe de nombreux types de maladies zoonotiques, mais certaines sont plus courantes et plus répandues que d'autres.

Salmonella spp. (plusieurs espèces) se transmet par la consommation d'aliments contaminés tels que les œufs, la viande de porc et la viande de volaille. Ainsi, le contrôle de la source d'infection chez les animaux est crucial pour briser la chaîne de transmission des animaux aux humains.

L'UE cofinance des actions visant à prévenir, détecter, contrôler ou éliminer les maladies animales par le biais de ses programmes vétérinaires.

L'approche coordonnée de tous les acteurs de l'UE a produit des résultats significatifs et peut être considérée comme un succès majeur. Les cas de Salmonella ont chuté de près de 50% dans l'UE entre 2004 et 2009. En 2020, 52 702 personnes ont été touchées contre 88 000 en 2019.

On lira aussi la Politique de l'UE sur les maladies d'origine alimentaire (zoonoses).

J’ai parlé de propos hatifs de la part de la Commission européenne car il en va autrement pour l’EFSA et Salmonella, jugez plutôt …

Décembre 2018, Après plusieurs années de déclin, les cas de salmonellose dans l’UE se sont stabilisés. En 2017, leur nombre a légèrement diminué, passant de 94.425 à 91.662, mais la tendance à la baisse amorcée en 2008 ne s’est pas confirmée ces dernières années. Telles sont les principales conclusions du rapport annuel sur les tendances et les sources des zoonoses publié aujourd'hui par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC).

«Après plusieurs années de progrès significatifs dans la réduction du fardeau des maladies d’origine alimentaire dans l’UE, en particulier de la salmonellose, la situation n'évolue plus. Il faudra redoubler d’effort pour continuer à faire baisser ces chiffres» a déclaré la scientifique en chef de l'EFSA, Marta Hugas.

Décembre 2021, selon le rapport de l'UE «Un monde, une santé» : baisse des maladies zoonotiques et des foyers épidémiques d’origine alimentaires en 2020, la salmonellose a touché 52 702 personnes contre 88 000 en 2019. Les experts reconnaissent l'impact de la pandémie de COVID-19 en Europe dans la baisse remarquable des maladies zoonotiques signalées chez l'homme de 7% à 53 % selon la maladie signalée et des foyers épidémiques d'origine alimentaire.

En France, selon Santé publique France, «198 000 cas annuels de salmonelloses en France dont 183000 par transmission alimentaire».
Et, malgré les nombreuses mesures de contrôle prises dans les différentes filières, le nombre annuel de souches remontant au CNR reste stable, aux alentours de 10 000 par an.

En France, «Les infections à Salmonella spp. arrivent en 3e position en nombre de cas (183 002 cas, 12% du nombre total), en 2e position en nombre d’hospitalisations (4 106 hospitalisations, 24% du nombre total) et en 1ère position en nombre de décès (67 cas décédés, 26% du nombre total).

Comme pour les années précédentes, l’agent pathogène le plus fréquemment confirmé était Salmonella avec 120 TIAC (43% des TIAC à agent confirmé, contre 36% en 2019), parmi lesquelles 33% de S. Enteritidis (25% en 2019), 8% de S. Typhimurium (32% en 2019) et 5% de variant monophasique de Typhimurium (2% en 2019). Pour 43% des TIAC confirmées à Salmonella, le sérotype n’était pas connu (37% en 2019). Les TIAC confirmées à Salmonella ont été responsables de 519 malades et 135 hospitalisations.

Complément
Même l'Anses y va de sa touche sur la salmonellose,

En Europe, les infections par des bactéries du genre Salmonella représentent la deuxième cause de maladies d’origine alimentaire. Toutefois, le nombre de foyers où ces bactéries ont été isolées est en constante diminution dans l’Union européenne depuis 2001. Cette amélioration reflète l’efficacité de la politique de l’Europe en matière de sécurité sanitaire des élevages et des abattoirs : abattage systématique des élevages de poules pondeuses contaminés, mesures d’hygiène tout au long de la chaîne de production. 

Aux lecteurs du blog
La revue PROCESS Alimentaire censure pour une triste question d’argent les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors que la revue a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire a censuré le blog et refuse tout assouplissement. Derrière cette revue, il faut que vous le sachiez, il y a une direction aux éditions du Boisbaudry, pleine de mépris, et un rédacteur en chef complice !

jeudi 20 janvier 2022

La viande de crocodile est en train de prendre le marché du porc en Thaïlande

Inflation, peste porcine africaine ici, influenza aviaire là, bref, tout se conjugue en Thaïlande pour se tourner vers la viande de crocodile ...

«La viande de crocodile est en train de prendre le marché du porc en Thaïlande», source article de Jim Romahan paru sur son blog Agri 007.

La demande de viande de crocodile monte en flèche car les consommateurs thaïlandais n'ont pas les moyens d'acheter du porc.

La peste porcine africaine est l'une des raisons pour lesquelles le porc est rare et coûte environ 6 dollars (5,30 euros) le kg. La viande de crocodile se vend entre 2 et 3 dollars ( 1,76 à 2,64 euros) le kg.

L'inflation rapide a entraîné une augmentation soudaine de tout dans tout le pays, de la nourriture de rue aux supermarchés, rapporte l'agence de presse Reuters.

Environ 20 000 crocodiles sont abattus chaque mois en Thaïlande pour leur viande, un chiffre qui a doublé ces derniers mois.

Un crocodile moyen donne environ 12 kg de viande, et bien que ses différentes parties puissent être préparées de différentes manières, c'est la partie supérieure de la queue qui est la plus savoureuse et qui est la plus vendue. Les agriculteurs et les consommateurs disent que le crocodile a le goût du poulet.

Aux lecteurs du blog
A cause ou grâce à la revue PROCESS Alimentaire, vous n'avez plus accès aux 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue. Triste histoire de sous car la revue estime qu’elle n’a pas les moyens de maintenir la diffusion de ces articles, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. Merci de leur faire part de cette anomalie.

vendredi 17 décembre 2021

Salmonella à l'origine d'un quart des foyers d’intoxications alimentaires dans l'UE en 2020 avec un total de 20 000 personnes malades

«Salmonella à l'origine d'un quart des foyers d’intoxications alimentaires dans l'UE en 2020 avec un total de 20 000 personnes malades», source article de Joe Whitworth paru le 17 décembre 2021 dans Food Safety News.

Salmonella a causé près d'un quart des foyers d’intoxications alimentaires en Europe en 2020, selon un rapport de l’EFSA et de l’ECDC.

Les principales sources de foyers de cas de salmonellose étaient les œufs, les ovoproduits et la viande de porc. Norovirus dans les crustacés, les coquillages, les mollusques et les produits les contenant et Listeria monocytogenes dans le poisson et les produits de la pêche étaient d'autres agents et paires d'aliments préoccupants.

Au total, 3 086 foyers d’intoxication s alimentaires ont été signalées en 2020, une baisse de 47 % par rapport à 2019, et 20 017 cas, une baisse de 61,3%. Il y a également eu 1 675 hospitalisations et 34 décès au cours de la dernière année, contre respectivement 4 298 et 60 en 2019. L'agent était inconnu pour plus de 1 200 foyers d’intoxications alimentaires qui ont touché 6 139 personnes. Ceux-ci ont été notifiées principalement par la Belgique et les Pays-Bas.

Le nombre de foyers en Belgique, en France, en Allemagne, aux Pays-Bas et en Slovaquie représentait plus des trois quarts du total. La France en comptait 1 009, les Pays-Bas 559 et la Belgique 331.

A noter, qu’en France, en 2020, 1 009 toxi-infections alimentaires collectives (baisse de 43%) ont été déclarées, affectant 6 812 personnes (baisse de 56%), dont 396 se sont présentées à l’hôpital (hospitalisation ou passage aux urgences) et 9 sont décédées. 

Impact différent lié à la COVID-19

Ces données inférieures sont principalement dus à la pandémie de la COVID-19 entraînant une réduction de l'exposition des personnes aux aliments contaminés et une sous-déclaration plus élevée des épidémies. Le retrait du Royaume-Uni de l'UE n'a contribué que marginalement à la baisse, selon le rapport.

La chute n'a pas affecté tous les pathogènes de la même manière. Les foyers d’intoxications alimentaires causés par des pathogènes associés à des affections cliniques graves telles que le botulisme, la listériose, la trichinellose et E. coli ont moins diminué que celles causées par d'autres agents ou pas du tout. Les foyers d’intoxications alimentaires dus à norovirus et au virus de l'hépatite A ont fortement chuté en 2020 avec respectivement 130 et sept, contre 458 et 20 en 2019.

Les foyers généraux d’intoxications alimentaires étaient plus fréquents que les foyers d’intoxications alimentaires domestiques. Cependant, par rapport à 2019, les foyers généraux d’intoxications alimentaires ont diminué dans une plus grande mesure que les foyers domestiques.

57 autres foyers d’intoxications alimentaires, 1 496 cas de maladies, 155 hospitalisations et 14 décès ont été signalés par sept États non membres en 2020. Le Royaume-Uni a enregistré 30 foyers d’intoxications alimentaires touchant 1 148 personnes avec quatre décès.

Un foyer d’intoxications alimentaires causé par des œufs de table contaminés par Salmonella Enteritidis a été signalée au Royaume-Uni dans le prolongement de l'année précédente, impliquant 59 cas. Deux décès ont été enregistrés dans un incident lié à du saumon fumé causé par Listeria monocytogenes. Deux foyers d'origine laitière causés par Campylobacter et un par STEC O157 ont été signalés ainsi qu'un foyer de cas à Clostridium perfringens lié au fromage à tartiner.

Foyers d’intoxications alimentaires à Campylobacter et à Salmonella

Des foyers de cas à Campylobacter ont été signalés par 17 États membres. Au total, 317 foyers d’intoxications alimentaires comprenaient 1 319 maladies, 112 hospitalisations et aucun décès. Onze avaient des preuves solides et 306 des preuves faibles. Comme les années précédentes, les vecteurs alimentaires les plus courants des épidémies à forte évidence étaient de la viande de poulet à griller et le lait cru. En 2019, 319 foyers de cas ont été enregistrés avec 1 254 cas.

Deux grandes épidémies causées par Campylobacter jejuni ont été signalées par le Danemark et la Suède impliquant 161 cas avec respectivement 33 hospitalisations et 150 cas. La contamination du lait dans une usine de transformation a été impliquée dans le premier événement, tandis que l'autre a été causée par de la viande de poulet.

Au total, 694 foyers d’intoxications alimentaires à Salmonella ont été signalées par 22 pays, causant 3 686 cas de maladies, 812 hospitalisations et sept décès. Plus de la moitié d'entre elles sont dues à Salmonella Enteritidis. Les trois véhicules alimentaires principalement impliqués dans les foyers avec des preuves solides étaient les œufs et les ovoproduits, la viande et les produits de porc et les produits de boulangerie. En 2019, 1 284 foyers d’intoxications alimentaires ont causé 10 240 cas de maladies.

Salmonella Muenchen était responsable d'une épidémie en Allemagne avec 161 cas dus à la contamination de morceaux ou de flocons de noix de coco. En Italie, Salmonella Enteritidis est à l'origine d'une épidémie liée à du fromage qui a causé 86 cas, huit hospitalisations et un décès. Une épidémie en Hongrie liée aux bonbons et au chocolat a impliqué 78 cas et sept hospitalisations.

Le rôle des produits avicoles en tant que risque d'infection à Salmonella a été confirmé par une épidémie dans plusieurs pays due à Salmonella Enteritidis affectant 193 personnes dans huit pays de l'UE et au Royaume-Uni de 2018 à 2020.

Listeria à l'origine de la moitié des décès dans les épidémies

Listeria monocytogenes a causé 16 foyers d’intoxications alimentaires impliquant sept pays et 120 cas, 83 hospitalisations et 17 décès. Au total, 34 personnes ont été hospitalisées en Allemagne, 24 aux Pays-Bas, 14 en Finlande, sept en Italie et deux en France et en Autriche. En 2019, 21 foyers d’intoxications alimentaires ont entraîné 349 maladies.

Neuf foyers d’intoxications alimentaires ont été signalées avec des preuves solides et huit avec des preuves faibles. Six foyers avec des preuves solides ont été causés par des poissons et des produits de la pêche, deux chacun aux Pays-Bas et au Danemark et un chacun en Autriche et en Allemagne; deux ont été causées par la viande et les produits à base de viande en Finlande et un par le fromage aux Pays-Bas. Une épidémie en Suisse a causé le plus grand nombre de décès jamais détectés dans un événement en Europe avec 10 et a été attribué au fromage.

Neuf pays ont signalé 34 foyers d’intoxications alimentaires à STEC, 208 cas, 30 hospitalisations et un décès en 2020. En 2019, 42 foyers d’intoxications alimentaires ont touché 273 personnes.
Des STEC O157, O145 et O26 ont été identifiés respectivement dans trois, deux et une épidémie. Près de la moitié d'entre eux ont été enregistrés en Irlande. Six foyers à O157 et un à O145 ont été signalés par le Royaume-Uni.

Les sources dans les cinq foyers avec des preuves solides étaient l'eau deux fois, et la viande et les produits à base de viande, les produits laitiers autres que le fromage et les fromages à base de lait de vache une fois.

Toxines, virus et parasites

Un foyer de brucellose a été signalé par l'Autriche à cause de Brucella melitensis dans des produits de viande de mouton, touchant deux personnes du même foyer, qui ont contracté l'infection à l'étranger. Tous deux ont été hospitalisés.

Il y a eu cinq foyers d’intoxications alimentaires à Trichinella avec des preuves solides et une avec des preuves faibles conduisant à 119 cas de maladies, 13 personnes ont été hospitalisées et aucun décès. Le plus important foyer de cas était en Italie avec 79 cas. En 2019, cinq foyers ont rendu malades 44 personnes.

Dans les foyers avec des preuves solides, les véhicules alimentaires étaient des saucisses crues fraîches à base de viande de sanglier, de viande de porc et de produits dérivés, d'autres produits de viande rouge ou mélangés et de la viande de porc fraîche. Deux foyers avec des preuves solides ont été signalées par la Serbie avec huit cas confirmés, sept hospitalisations et aucun décès.

En République tchèque, une épidémie a causé 131 cas d'hépatite A, dont 91 ont nécessité une hospitalisation. Une autre épidémie importante en Allemagne a impliqué 41 cas avec neuf hospitalisations. Aucune information sur le véhicule en cause n'était disponible pour l'un ou l'autre événement. Il y a eu cinq épidémies d'encéphalite à tiques impliquant 12 patients, tous nécessitant une hospitalisation. Le lait cru de brebis et/ou le lait cru de chèvre était le véhicule dans chacun d'eux.

Deux épidémies à Anisakis ont touché six personnes, trois de Cryptosporidium ont rendu malades 34 personnes et une épidémie à Enterocytozoon bieneusi a touché 77 personnes au Danemark. Yersinia était à l'origine de 16 foyers avec 236 cas de maladies. Shigella a causé cinq épidémies avec 58 patients et Vibrio parahaemolyticus a eu quatre foyers d’intoxications alimentaires avec 56 cas.

Bacillus cereus a été lié à 71 foyers d’intoxications alimentaires avec 835 personnes malades, Clostridium botulinum avec neuf incidents et 34 cas, Clostridium perfringens dans 32 foyers d’intoxications alimentaires avec 682 personnes malades et Staphylococcus aureus dans 43 foyers d’intoxications alimentaires avec 402 patients.

Au total, 43 foyers d’intoxications alimentaires liés à la présence d’histamine et de scombrotoxines ont touché 183 personnes et 23 incidents de biotoxines marines ont rendu malades 120 personnes. Dans neuf foyers, une intoxication alimentaire a été causée par la ciguatoxine, l'agent causal de l'intoxication du poisson à la ciguatera. Trois foyers d'intoxication aux lectines ont été signalés par le Danemark, impliquant 55 personnes.

Aux lecteurs du blog
Grâce à la revue PROCESS Alimentaire, vous n'avez plus accès aux 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le lien suivanthttp://amgar.blog.processalimentaire.com/. Triste histoire de sous ...

jeudi 9 décembre 2021

Baisse des maladies infectueuses d'origine alimentaire et des foyers épidémiques d’origine alimentaires en 2020, selon l'EFSA

Rapport de l'UE «Un monde, une santé»: baisse des maladies zoonotiques et des foyers épidémiques d’origine alimentaires en 2020, selon un communiqué de l’EFSA du 9 décembre 2021.

En fait, cette baisse relate ce qui a été déjà rapporté par plusieurs pays de l’UE avec parfois de fortes baisses, mais si l’on regarde du côté de la France et des toxi-infections alimentaires collectives, ça baisse, mais que de 5,6% par rapport à 2019. Les résulats sont les suivants:

En 2019, 1 783 toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) ont été déclarées en France, affectant 15 641 personnes, dont 609 (4%) se sont présentées à l’hôpital (hospitalisation ou passage aux urgences) et 12 (0,08%) sont décédées. Source Santé publique de France.

En 2020, 1 009 toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) ont été déclarées en France, affectant 6 812 personnes, dont 396 (6%) se sont présentées à l’hôpital (hospitalisation ou passage aux urgences) et 9 (0,1%) sont décédées. Source EFSA.

Le communiqué de l'EFSA rapporte:

La campylobactériose était la zoonose la plus signalée dans l'UE en 2020, avec 120 946 cas contre plus de 220 000 l'année précédente. Elle est suivie de la salmonellose, qui a touché 52 702 personnes contre 88 000 en 2019. Le nombre de signalisations de foyers épidémiques d’origine alimentaire a également diminué de 47%. Ces résultats sont basés sur le rapport annuel de l'UE sur les zoonoses, préparé par l'EFSA et l'ECDC.

Les experts reconnaissent l'impact de la pandémie de COVID-19 en Europe dans la baisse remarquable des maladies zoonotiques signalées chez l'homme - de 7% à 53% selon la maladie signalée - et des foyers épidémiques d'origine alimentaire.

Les facteurs possibles à l'origine de la forte diminution des cas comprennent des changements de comportement en matière de recherche de soins de santé, les restrictions sur les voyages et les événements, la fermeture des restaurants, les mises en quarantaine, le confinement et d'autres mesures d'atténuation telles que l'utilisation de masques, la distanciation physique et la désinfection des mains.

Les maladies les plus souvent signalées ensuite sont la yersiniose (5668 cas) et les infections causées par les E. coli producteurs de shigatoxines (4446 cas). La listériose était la cinquième zoonose la plus signalée (1876 cas), affectant principalement les personnes âgées de plus de 64 ans.

La listériose et les infections dues au virus du Nil occidental sont les maladies avec les taux de létalité et d'hospitalisation les plus élevés; la plupart des infections humaines acquises localement par le virus du Nil occidental ayant été signalées en Grèce, en Espagne et en Italie.

Le rapport se penche également sur les foyers épidémiques d’origine alimentaire dans l'UE, c’est-à-dire des événements au cours desquels au moins deux personnes contractent la même maladie après avoir consommé le même aliment contaminé. Au total, 3086 foyers épidémiques d'origine alimentaire ont été signalés en 2020. Salmonella reste l'agent le plus fréquemment détecté et a causé environ 23% des foyers épidémiques. Les sources les plus courantes de foyers épidémiques dus à la salmonellose sont les œufs, les produits à base d’oeufs et la viande de porc.

Le rapport contient également des données sur Mycobacterium bovis/caprae, Brucella, Trichinella, Echinococcus, Toxoplasma gondii, la rage, la fièvre Q et la tularémie.

L'EFSA publie deux outils de communication interactifs sur les foyers épidémiques d'origine alimentaire – une carte géographique interactive et un tableau de bord. La carte géographique fournit des informations générales sur les foyers épidémiques d'origine alimentaire, les agents responsables et les transmetteurs alimentaires impliqués. Le tableau de bord permet aux utilisateurs de rechercher et d'interroger les quantités importantes de données sur les foyers épidémiques d'origine alimentaire collectées par l'EFSA auprès des États membres de l'UE et d'autres pays déclarants depuis 2015.

Complément. On lira l'article de Joe Whitworth paru dans Food Safety NewsL'UE voit une forte baisse des maladies infectieuses d'origine alimentaire en 2020 en partie à cause de la COVID-19.


Aux lecteurs du blog
Grâce à la revue PROCESS Alimentaire, vous n'avez plus accès aux 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le lien suivanthttp://amgar.blog.processalimentaire.com/. Triste histoire de sous ...

lundi 19 juillet 2021

Rapport 2020 sur la surveillance des zoonoses en Suisse : recul du nombre de cas déclarés

«Rapport 2020 sur la surveillance des zoonoses : recul du nombre de cas déclarés», source OSAV de Suisse.

Les zoonoses sont des maladies qui peuvent se transmettre de l’animal à l’homme et inversement. On a observé en 2020 une baisse du nombre de cas déclarés chez l’être humain par rapport aux années précédentes, les zoonoses les plus courantes restant la campylobactériose et la salmonellose. Le rapport sur la surveillance des zoonoses et des foyers de toxi-infection alimentaire présente une synthèse des principales zoonoses. Les agents pathogènes zoonotiques peuvent se transmettre à l’être humain par contact direct avec des animaux infectés ou par la consommation de denrées alimentaires d’origine animale contaminées. C’est pourquoi une surveillance des zoonoses s’impose chez l’animal et chez l’homme comme dans les denrées alimentaires. Elle présuppose une collaboration interdisciplinaire entre les médecines vétérinaire et humaine, comme le prévoit l’approche One Health. Il s’agit du seul moyen de relever des défis sanitaires complexes tels que ceux posés par les zoonoses.

Recul du nombre de cas de zoonoses en 2020

La pandémie de COVID-19 en 2020 a également eu une influence sur les cas déclarés de zoonoses : en comparaison avec les années précédentes, le nombre de cas de campylobactériose et de salmonellose chez l’être humain, en particulier, a connu une baisse, probablement pour plusieurs raisons. Il se peut que moins de cas aient été clarifiés ou déclarés, les ressources disponibles ayant été consacrées à la lutte contre le coronavirus. Les mesures d’hygiène et les restrictions de voyage peuvent également expliquer cette tendance. Il faudra attendre la fin de la pandémie pour évaluer plus précisément la situation.

Zoonoses et prévention : quelques exemples

En 2020, la campylobactériose reste la zoonose la plus souvent enregistrée chez l’homme. Dans la plupart des cas, l’être humain s’infecte en consommant des denrées alimentaires contaminées, la viande de volaille étant la première source d’infection. La deuxième zoonose la plus fréquente en Suisse est la salmonellose, qui atteint elle aussi l’être humain via des denrées alimentaires contaminées d’origine tant animale (œufs, lait non pasteurisé et viande, notamment) que végétale (comme la salade et les légumes). Les salmonelles peuvent aussi se transmettre par contact direct avec des animaux ou des êtres humains infectés.

Quelque 6000 cas de campylobactériose et 1300 cas de salmonellose ont été déclarés en 2020. On estime cependant que le nombre réel de cas est plus élevé. Quoi qu’il en soit, une bonne hygiène en cuisine réduit considérablement le risque d’infection pour les deux maladies (voir savourerensecurite.ch).

On lira le Rapport concernant la surveillance des zoonoses et des foyers de toxi-infection alimentaire. Données 2020, 43 pages.

Au sujet de ce que nos amis suisse appellent les maladies affectant plusieurs personnes en lien avec la consommation de denrées alimentaires, ce que nous appellons chez les toxi-infections alimentaires collectives (TIACs).

Ils ont bien de la chance nos amis suisses car,

En Suisse, les intoxications collectives d’origine alimentaire ne sont pas fréquentes: en 2020, seuls 13 foyers ont été rapportés suite à la consommation de denrées alimentaires. Ce chiffre est moins élevé que celui de l’année précédente (23). Vous trouvrez les données en France pour 2019, ici.

NB: On rappellera que chez nous il n’existe pas de rapport annuel sur les zoonoses, je suppose faute de moyens humains. Par ailleurs les données sur les TIACs en France sont publiées assez tardivement, ainsi les données 2019 ont été publiées le 18 mars 2021. Pour les données de 2020, il faudra donc attendre ...

mardi 13 juillet 2021

Le Danemark enregistre une chute des infections d’origine alimentaire en 2020

«Le Danemark enregistre une chute des infections d’origine alimentaire», source article de Joe Whitworth paru le 13 juillet 2021 dans Food Safety News.

Le nombre de foyers d'infections alimentaires et le nombre de personnes malades ont diminué au Danemark en 2020, selon un rapport.

Au total, 35 foyers d'origine alimentaire ont été enregistrés contre 51 l'année précédente. Le nombre de personnes touchées était de 1 190 avec une moyenne de 34 par foyer et une fourchette de deux à 200. Seize foyers étaient nationaux et six internationaux. Plus de 1 900 personnes ont été malades en 2019.

Le rapport annuel sur les zoonoses au Danemark a été préparé par l'Institut national de l'alimentation, l'Université technique du Danemark, le Statens Serum Institut et l'Administration vétérinaire et alimentaire danoise (Fødevarestyrelsen).

Les agents pathogènes couramment associés aux épidémies ponctuelles telles que norovirus, Clostridium perfringens et Bacillus cereus ont diminué en 2020 par rapport à 2019. Les restrictions générales sur les rassemblements ont fermé les restaurants et l'accent accru sur l'hygiène pendant la pandémie de COVID-19 a probablement influencé le nombre de ces épidémies, dit le rapport.

Les foyers à norovirus sont passés de 19 en 2019 à six en 2020. Fin 2019 et début 2020, près de 400 cas de gastro-entérite compatibles avec norovirus ont été signalés liés à la consommation d'huîtres de France.

Le nombre de foyers de cas à Salmonella était stable avec 10 en 2020 contre neuf en 2019. Cinq étaient causées par Salmonella Typhimurium ou le variant monophasique mais l’origine n'a pas été retrouvée.

La plus grande épidémie nationale était due à Salmonella Strathcona avec 25 cas de mai à juillet. Des tomates importées étaient soupçonnées d'en être la cause. Une épidémie à Salmonella Kottbus s'est produite dans un restaurant à Copenhague en juin. Sur 36 patients, 14 ont été confirmés en laboratoire. La purée de petits pois était la source probable en raison d'une contamination croisée et d'une température inadéquate lors d'une chaude journée d'été.

Premier signalement de Enterocytozoon bieneusi

Une épidémie à Campylobacter a touché 161 personnes en une semaine en mai et les âges variaient de 0 à 97 ans. Le lait pasteurisé était la source probable. Une épidémie nationale avec 20 cas a été enregistrée de juillet à décembre. Campylobacter jejuni, correspondant à la souche épidémique, a été détecté dans cinq isolats alimentaires provenant de poulets produits au Danemark, et les dates des lots positifs correspondaient à l'apparition des symptômes des patients. Le poulet produit au Danemark était la source probable.

Le Danemark a signalé 19 cas d’infections au virus de l'hépatite A de mai à novembre dans une épidémie initialement découverte par l'Allemagne, mais aucune source n'a été identifiée. La menthe fraîche importée était à l'origine d'une épidémie à Shigella avec 44 patients. Les lectines, Yersinia enterocolitica et E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) ont également provoqué des épidémies.

Trois petites éclosions à Listeria ont été identifiées l'an dernier. Deux cas danois de novembre étaient liés à une épidémie internationale. La source était de la truite fumée d'un fabricant danois. Une autre épidémie, avec deux cas chacun en 2020 et 2014, était liée à des produits de poisson fumés à chaud. Le dernier s'est produit en décembre et était national avec quatre cas mais aucune source n'a été trouvée.

Un foyer en novembre a été causé par Enterocytozoon bieneusi qui est un micro-organisme rarement détecté au Danemark et pour lequel aucun foyer n'a été précédemment enregistré dans le pays. L'incident a touché 77 personnes et était lié à une boîte à déjeuner avec divers sandwichs ouverts. La plupart des gens ont déclaré que la durée de la maladie pouvait aller jusqu'à 14 jours. La moitié des huit cas confirmés, qui ont répondu à un questionnaire envoyé au personnel, ont déclaré avoir été malades pendant 22 jours ou plus.

Calcul de la charge des maladies infectieuses d’origine alimentaires

On sait que de nombreuses personnes qui tombent malades à cause de quelque chose qu'elles mangent ne font jamais partie des statistiques officielles. Cela peut être dû au fait qu'ils ne visitent pas le médecin ou parce que le médecin ne reçoit pas d'échantillon pouvant être soumis pour diagnostic.

Sans données pour montrer combien de personnes contractent réellement une maladie d'origine alimentaire, il est difficile pour les autorités de décider où allouer au mieux les ressources pour garantir que les consommateurs ont accès à des aliments sûrs et que le moins de personnes possible tombent malades à cause de la nourriture.

«Afin de garantir des données plus précises, nous continuons d'appliquer des méthodes qui peuvent corriger la sous-déclaration et le sous-diagnostic, comme pendant une pandémie, ce qui nous permettra de calculer la charge réele de la maladie pour diverses maladies», a dit la chercheuse principale Sara Monteiro Pires, de l'Institut national de l'alimentation.

La charge de la morbidité liée à six maladies d'origine alimentaire a été calculée sur la base des données de 2019. Campylobacter, Salmonella, E. coli producteur de shigatoxines, Yersinia enterocolitica, le virus de l’hépatite A et Listeria monocytogenes ont été inclus dans l'analyse.

Au niveau de la population, la charge est la plus élevée pour Campylobacter qui affecte de nombreuses personnes, mais généralement, ils ne souffrent que d'une maladie bénigne. Au niveau individuel, elle est la plus élevée pour Listeria monocytogenes, qui ne rend malade que quelques personnes, mais a un taux de mortalité très élevé.

De telles estimations sont essentielles pour informer les décideurs en matière de sécurité sanitaire des aliments et aider à établir des priorités quant aux moyens de réduire le fardeau. Si elles sont présentées régulièrement, elles peuvent aider à surveiller les tendances de la charge des maladies d’origine alimentaire et l'impact des interventions mises en œuvre, a dit le rapport.

NB: Rappelons qu'un tel document unique n'existe pas en France.

vendredi 5 mars 2021

Les parcs animaliers pour enfants en Suisse sont un problème de santé publique.

Selon cette étude, parue dans Zoonoses and Puclic Health, les parcs animaliers pour enfants en Suisse sont un problème de santé publique.

Les parcs animaliers et les foires agricoles offrent aux enfants et aux adultes la possibilité d'interagir avec les animaux, mais le contact avec les animaux comporte un risque d'exposition à des pathogènes zoonotiques et à des bactéries résistantes aux antimicrobiens.

Le but de cette étude était d'évaluer la présence de Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC), de Salmonella, d'entérobactéries productrices de β-lactamases à spectre étendu (BLSE) et de Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) dans les fèces dans six parcs animaliers pour enfants et une foire agricole en Suisse. De plus, les installations d'hygiène sur les sites ont été évaluées.

Sur 163 échantillons fécaux, 75 contenaient des gènes stx1, stx2 ou stx1/stx2, indiquant la présence de STEC. Les échantillons comprenaient des excréments de cerfs sika (100%), de moutons (92%), de chèvres (88%), de mouflons (80%), de chameaux (62%), de lamas (50%), de yaks (50%), de porcs (29 %) et d'ânes (6%), alors qu'aucun gène stx n'a été isolé dans les fèces de veaux, cobayes, poules, autruches, poneys, zèbres ou zébus. Salmonella enterica subsp. Enterica serovar Stourbridge (S. Stourbridge) a été détecté dans des échantillons fécaux de chameaux. Au total, quatre souches de E. coli producteurs de BLSE ont été isolées à partir de fèces de chèvres, de chameaux et de porcs. La PCR et le séquençage ont identifié la présence de blaCTX‐M‐15 chez trois E. coli et de blaCTX‐M-65 chez un E. coli. Le profil de résistance aux antimicrobiens à l'aide de la méthode de diffusion sur disque a révélé deux E. coli multi-résistants à la ciprofloxacine, la gentamicine et l'azithromycine, qui sont tous des médicaments d'une importance critique pour la médecine humaine. Le typage de séquences multi-locus a identifié E. coli ST162, E. coli ST2179, E. coli ST410 à haut risque extra-intestinal et E. coli ST4553, qui appartient au complexe clonal extra-intestinal émergent 648. Aucun SARM n'a été détecté.

Sur tous les sites animaliers, il y avait des insuffisances en ce qui concerne l'accès aux informations sur l'hygiène et aux installations d'hygiène pour le lavage des mains. Cette étude fournit des données qui soulignent l'importance des mesures d'hygiène pour minimiser le risque de transmission de pathogènes zoonotiques et multi-résistants aux antibiotiques, de E. coli producteurs de BLSE aux visiteurs des parcs animaliers.

dimanche 28 février 2021

Troisième volet du rapport 2019 sur les zoonoses dans l'UE et en France, Escherichia coli producteurs de shigatoxines

Un précédent article avait traité de l'
Annus horribilis des toxi-infections alimentaires collectives en France en 2019 dans le Rapport 2019 sur les zoonoses, source EFSA et ECDC.

Un second article a traité de trois autres pathogènes responsables des différentes zoonoses, Campylobacter, Salmonella, Listeria, avec toujours un focus sur la France.
Ce troisième article traite de Escherichia coli producteurs de shigatoxines.

Escherichia coli producteurs de shigatoxines
En 2019, 7 775 cas confirmés d'infections à E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) chez l'homme ont été signalés au niveau de l'UE par les 27 pays de l'UE.

Le taux de notification dans l'UE était de 2,2 cas pour 100 000 habitants, ce qui était similaire à 2018. Les taux de notification les plus élevés ont été signalés en Irlande, à Malte, au Danemark et en Suède.

La tendance UE/EEE a augmenté de 2015 à 2019.

Les STEC étaient le troisième agent bactérien le plus fréquemment détecté dans les toxi-inections alimentaires collectives (TIAC) dans l'UE, avec 42 TIAC, 273 cas, 50 hospitalisations et 1 décès signalés en 2019.

Les sources des quatre foyers d’origine alimentaire de STEC qui ont fait l’objet de preuves solides en 2019 étaient «viande bovine et produits dérivés» (deux foyers), «lait» et «eau du robinet, y compris l’eau de puits» (un foyer chacun).

En 2019, 21 États membres ont signalé la présence de STEC dans 2,8% des 20 395 prélèvements alimentaires, contre 2,4% en 2018.

En France, la surveillance des STEC chez l'homme est basée sur les cas de syndrome hémolytique et urémique pédiatrique (SHU).

Dans l'ensemble, les STEC étaient le plus souvent retrouvés dans la viande de différents types provenant de différentes espèces animales (4,1% positifs pour les STEC), suivis par le «lait et les produits laitiers» (2,1%) tandis que les «fruits et légumes» étaient la catégorie la moins contaminée (0,1 %).

Parmi les isolats provenant d'aliments contenant les informations déclarées sur le sérogroupe, 21,6% appartenaient aux «cinq premiers» sérotypes (O157, O26, O103, O111 et O145) en 2019 et plus de la moitié de tous les STEC restants appartenaient au top des 20 sérotypes des STEC signalés dans des infections humaines à l'ECDC en 2015-2018.

Dans ces conditions, les données pour la France sont les suivantes :

2019 : 376 cas ; 2018 : 259 cas ; 2017 : 260 cas ; 2016 : 302 cas ; 2015 : 262 cas.

Mise à jour du 27 février 2021. On lira aussi l'article de Joe Whitworth dans Food Safety News,  Foodborne outbreak illnesses, deaths increase in Europe.

Mise à jour du 3 mars 2021. On lira l'article de Joe Whitworth dans Food Safety News, New report shows Listeria up, other diseases down in Europe in 2019.