vendredi 8 juillet 2022

Suisse : Augmentation des cas de zoonoses, le retour à la normale ...

«Plus de zoonoses – l'hygiène reste importante», source Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV).

En 2021, le nombre de zoonoses signalées en Suisse a augmenté par rapport à l'année précédente et est presque revenu au même niveau élevé qu'avant la pandémie. Ce sont des maladies qui peuvent être transmises des animaux aux humains et vice versa. La campylobactériose et la salmonellose sont restées les zoonoses les plus fréquemment enregistrées chez l'homme l'année dernière. Chacun est tenu de respecter les mesures de contrôle et de précaution.

«Zoonoses et prévention : quelques exemples»,source Communiqué de presse de l’OSAV : Plus de zoonoses – l'hygiène reste importante.

Après un recul de quelques maladies en 2020, le nombre de cas de zoonoses est reparti à la hausse en 2021 et a atteint le niveau d’avant la pandémie. Avec 7 000 cas en 2021, la campylobactériose, maladie diarrhéique, a été à nouveau la zoonose la plus fréquemment enregistrée chez l’homme. La plupart du temps, celui-ci s’infecte en consommant des denrées alimentaires contaminées ou pas assez cuites, la viande de volaille étant la première source d’infection. La salmonellose, deuxième zoonose la plus fréquente en Suisse avec 1 500 cas déclarés, a également pour cause principale des aliments contaminés, comme les œufs et la viande ou encore les salades et les légumes crus. Les salmonelles peuvent aussi se transmettre par contact direct avec des animaux ou des personnes infectés.

L'OSAV rappelle que les agents pathogènes zoonotiques peuvent se transmettre à l’être humain par contact direct avec des animaux infectés ou par la consommation de denrées alimentaires d’origine animale contaminées. C’est pourquoi une surveillance des zoonoses s’impose chez les différentes espèces animales comme dans les denrées alimentaires.

Prévention simple
Il existe certaines mesures simples pour prévenir ces deux maladies. Cela passe par une production alimentaire rigoureuse et des gestes simples en cuisine. Au niveau de l'industrie agroalimentaire, il faut éviter la contamination des produits à toutes les étapes de la production.

Pour les consommateurs, des gestes du quotidien peuvent aider à réduire le risque. L'OSAV cite par exemple le fait de se laver les mains ainsi que son plan de travail avant la préparation des aliments, de bien cuire la viande à cœur ou encore de séparer les aliments crus des plats cuits.


Résumé
En 2021, les nombres de cas de zoonoses déclarées chez l’homme ont de manière générale à nouveau augmenté en comparaison avec l’année 2020 pour s’établir quasiment à leur niveau élevé d’avant la pandémie de SARS-CoV-2. Cet accroissement concerne en particulier les campylobacters, les salmonelles et les Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC). Pour certaines maladies, cette évolution pourrait être due aux mesures prises dans le cadre de la pandémie de SARS-CoV-2 et aux changements de comportement qu’elles ont entraînés.

Avec 6 793 cas de campylobactériose humaine confirmés par diagnostic de laboratoire (contre 6 196 l’année précédente), la campylobactériose a de nouveau été la zoonose la plus fréquemment enregistrée en 2021. Dans la plupart des cas, l’homme s’infecte par des denrées alimentaires contaminées (p. ex. en manipulant de la viande de volaille crue ou insuffisamment chauffée). La bactérie est souvent présente dans le tube digestif des poules, sans toutefois présenter de risque pour leur santé.

La salmonellose reste la deuxième zoonose la plus fréquemment enregistrée en Suisse : en 2021 1 487 cas confirmés par diagnostic de laboratoire ont été déclarés chez l’homme (1 260 en 2020). Chez l’animal, le nombre de cas de salmonellose a augmenté par rapport à l’année précédente (127 cas contre 99), mais il reste très faible. Les espèces les plus touchées sont les bovins, les reptiles, les chiens et les chats.

Concernant les infections dues aux STEC, les cas déclarés en 2021 étaient au nombre de 922, également en hausse par rapport à ceux de l’année précédente (715). De 2014 à 2019, ce nombre n’avait cessé d’augmenter. Cette hausse s’explique en grande partie par la fréquence accrue des tests de dépistage pratiqués par les laboratoires grâce aux nouvelles méthodes d’analyse, ce qui a permis de détecter plus de cas. Cette tendance haussière a été temporairement freinée au début de la pandémie. Les cas de tularémie ont connu une nette augmentation : ils étaient au nombre de 213 contre 133 l’année précédente. La tendance à la hausse, existante depuis des années, s’est poursuivie en 2021. Les causes de cette augmentation ne sont pas connues. La meilleure sensibilisation du corps médical pourrait y avoir contribué, du moins en partie.

Les autorités de contrôle ont déclaré au total 37 foyers de toxi-infections alimentaires en Suisse, faisant plus de 540 malades et au moins 40 personnes hospitalisées. La majorité de ces foyers (32) ne concernaient qu’un seul canton. Dans les cinq cas restants, le foyer a touché au moins quatre cantons et un foyer a concerné aussi des pays autres que la Suisse. Jusqu’en 2020, les foyers de toxi-infections alimentaires étaient relativement rares (13 foyers). En 2021, en revanche, on a observé une augmentation significative des foyers déclarés par les autorités (37). S’il existe plusieurs hypothèses sur les causes de cet accroissement, aucune n’a pu être confirmée à ce jour.

Un foyer d’hépatite E, à l’origine de 105 cas humains déclarés, a été enregistré au printemps 2021. Malgré des enquêtes épidémiologiques et des analyses biomoléculaires approfondies, aucune denrée alimentaire n’a pu être identifiée comme étant la cause du foyer. Ces investigations peuvent néanmoins servir d’exemple instructif d’une approche One Health, de la manière dont une bonne collaboration interdisciplinaire entre les autorités, les chercheurs et les producteurs peut contribuer à l’élucidation des causes d’un foyer.

Les espèces zoonotiques de la famille des chlamydiacées sont les agents responsables des chlamydioses humaines. Un cas fatal de pneumonie grave due à Chlamydia psittaci survenu en 2021 chez un être humain a été attribué à des oiseaux d’ornement (perroquets). Par ailleurs, deux femmes enceintes ont contracté en 2020 et 2021 une chlamydiose causée par Chlamydia abortus. Les détenteurs d’animaux devraient être davantage sensibilisés aux chlamydies zoonotiques, par exemple lors de discussions avec leur vétérinaire.

Les examens visant à déterminer la cause d’un avortement, notamment chez les ruminants, contribuent à identifier à temps un risque potentiel d’infection et à prévenir une contamination des êtres humains.

Mise à jour du 15 juillet 2022. On lira l'article de Joe Whitworth dans Food Safety News, Swiss outbreaks triple in 2021; illnesses also rise.

Aux lecteurs du blog
La revue PROCESS Alimentaire censure pour une triste question d’argent les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors que la revue a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire a fermé le blog et refuse tout assouplissement. Derrière cette revue, il faut que vous le sachiez, il y a une direction aux éditions du Boisbaudry, pleine de mépris, et un rédacteur en chef complice !

Mise à jour du 13 décembre 2022
On lira l'article de Food Safety News, Pathogens dominate Swissalerts in 2021.

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