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jeudi 24 octobre 2019

Déclin inquiétant des contrôles des aliments en Europe, selon le BEUC


Ce n’est pas un scoop, on le savait depuis déjà quelques années mais voilà c’est dit, un communiqué du 22 octobre 2019 du BEUC (Bureau Européen des Unions de Consommateurs) rapporte que selon un nouveau rapport « Déclin inquiétant des contrôles des aliments en Europe ».


Avons-nous encore les moyens d'avoir un œil sur nos aliments ?
Le nombre de contrôles alimentaires et les ressources qui leur sont allouées diminuent dans toute l'Europe. C’est la tendance inquiétante qui se dégage du rapport ‘Keeping food in check’, (Conserver les aliments sous contrôle), publié par le BEUC. 

Afin de vérifier que les entreprises alimentaires respectent les lois européennes en matière de sécurité des aliments et d’étiquetage, le BEUC invite les gouvernements à augmenter les ressources allouées aux contrôles et à la Commission de veiller à ce que les rapports des États membres soient complets, faciles d’accès et comparables entre les pays. 

La loi oblige tous les États membres à rendre compte de leurs activités d'inspection chaque année. Le BEUC a analysé les données sur les contrôles officiels des aliments provenant de 12 pays. Voici les principales conclusions:
  • À quelques rares exceptions près, les ressources humaines et financières pour les contrôles des denrées alimentaires diminuent dans l'ensemble de l'UE, de même que le nombre de contrôles;
  • Certains membres du personnel de contrôle ont signalé qu'ils ne disposaient pas des ressources nécessaires pour s'acquitter de leurs tâches.
  • Les contrôles des aliments les plus probables de provoquer une intoxication, tels que les œufs, le lait et la viande, sont en baisse;
  • Les rapports inégaux des États membres rendent les comparaisons difficiles, voire impossibles.
  • Les États membres accordent une priorité faible, voire nulle, aux contrôles de l’étiquetage;
  • Peu de pays ont choisi de publier les résultats des inspections des opérateurs individuels et d'informer les consommateurs des normes d'hygiène en vigueur dans les restaurants et les magasins d'alimentation.
Monique Goyens, directrice générale du BEUC, a déclaré:
« Notre rapport montre que les gouvernements nationaux sont malheureusement en train de réduire les coûts en ce qui concerne la vérification des ressources vitales que constituent nos aliments. Même les produits susceptibles de provoquer une intoxication alimentaire - comme la viande, les œufs et les produits laitiers - sont soumis à de moins en moins de contrôles. Récemment, plusieurs scandales ont fait la une des journaux, notamment du lait et des œufs pour bébés contaminés ainsi que de la viande impropre à la consommation humaine. »
« Les consommateurs se demandent alors légitimement si les gouvernements veillent effectivement à ce que les entreprises respectent les règles - et s'ils en ont les moyens. La méfiance des consommateurs à l’égard des produits alimentaires nuit en définitive aux entreprises et à l’économie dans son ensemble. »

Sur la transparence:
« De nouvelles règles européennes visant à harmoniser les rapports des États membres sur les contrôles des denrées alimentaires entreront bientôt en vigueur. Ces règles faciliteront la comparaison des performances des pays et permettront de repérer ceux qui ne prennent pas suffisamment au sérieux leurs tâches de contrôle. »
« Les notes sur les portes, les ‘smileys’ et les systèmes similaires d’évaluation de l’hygiène alimentaire aident les consommateurs à choisir où manger et acheter des aliments. Cependant, la nouvelle législation de l'UE sur les contrôles des denrées alimentaires laisse aux États membres le droit de développer de tels outils. Certains pays donnent déjà l'exemple (Royaume-Uni, Norvège, Danemark), nous espérons que d'autres suivront. »

Sur le financement:
« Dans un marché unique où les produits alimentaires peuvent traverser plusieurs frontières avant de finir dans les assiettes, nous ne pouvons pas nous permettre des liens faibles dans le système de contrôle. Tous les États membres doivent allouer des ressources suffisantes aux contrôles des denrées alimentaires afin de protéger la santé des Européens. Malheureusement, ils ont manqué l'occasion d'obliger un plus grand nombre d'entreprises du secteur alimentaire à financer les contrôles avec la réforme de la loi d'il y a cinq ans. »

En France, « Au titre de la sécurité sanitaire de l’alimentation, un établissement de restauration est donc contrôlé en moyenne tous les quinze ans par les services de l’État. » Source rapport de la Cour des comptes, février 2019.

« … d’après la DGAL, le Royaume-Uni disposait en 2016 d’un inspecteur pour 74 établissements de remise directe (restaurants, commerces de bouche, distributeurs) alors qu’en France un inspecteur est en moyenne responsable de la surveillance de 3 284 établissements. » Source Rapport d’Information fait au nom de la commission des affaires économiques et de la commission des affaires sociales sur les procédures de retrait et de rappel des produits alimentaires présentant un risque sanitaire.

Pour la baisse drastiques des inspections en sécurité des aliments par le ministère de l’agriculture (voir les bilans de la DGAL), on constatera que malgré un tout petit redressement en 2018, le compte n’y est pas, jugez plutôt,
  • 2012 : 86 239
  • 2013 : 82 729
  • 2014 : 78 000
  • 2015 : 76 000
  • 2016 : 55 000
  • 2017 : 54 000
  • 2018 : 57 800
Quant d’évaluation des entreprise alimentaire via le système Alim’Confiance, mieux vaut ne pas en parler, une saga sur le blog vous en dira beaucoup plus, ici.

vendredi 6 septembre 2019

Les entreprises alimentaires et l'application de loi sur l'hygiène des aliments au Royaume-Uni


« La FSA publie le dernier rapport annuel sur l'application de la loi sur les aliments par les autorités locales », source communiqué de la Food Standards Agency (FSA) du 3 septembre 2019.

La FSA a publié des statistiques officielles sur l'application de la lois sur les denrées alimentaires (food law) par les autorités locales d'Angleterre, du Pays de Galles et d'Irlande du Nord pour l'exercice clos en mars 2019. Les informations, fournies par les autorités locales et compilées par la FSA, fournissent une ventilation détaillée des activités de d’exécution de la loi dans les trois pays.

Les nouvelles données montrent que dans les trois pays:
  • le pourcentage d’établissements du secteur alimentaire qui sont ‘largement conformes’ à la loi sur l’hygiène alimentaire - cela signifie que leurs normes sont équivalentes à un indice d’hygiène alimentaire de 3, 4 ou 5 – il a légèrement augmenté à 90,7% par rapport à 90,2% l’année précédente
  • le pourcentage d'interventions planifiées en hygiène des aliments entreprises par les autorités locales est passé à 86,3% au total, contre 85,1% en 2017/18
  • pour les contrôles des règles alimentaires, qui couvrent l'authenticité et la fraude alimentaire, le pourcentage d'interventions planifiées entreprises a diminué à 40,8% au total par rapport à 42,3% l'année précédente
  • le pourcentage d’établissements alimentaires non encore notés en hygiène des aliments a atteint 4,8% contre 5,1% l’année précédente
  • le nombre total d'échantillons officiels déclarés prélevés était de 43 768, soit une diminution de 3,2% par rapport à l'année précédente
  • il y a eu une augmentation marginale des effectifs dans les postes professionnels de 0,6% par rapport à l’année précédente
  • en ce qui concerne l'hygiène des aliments, la situation générale dans les trois pays diffère quelque peu - certaines tendances modestes mais positives observées en Angleterre ne se reflétaient pas au Pays de Galles et en Irlande du Nord.


Maria Jennings, directrice de la conformité réglementaire à la FSA, a déclaré:
« Les autorités locales sont là pour veiller à ce que les entreprises alimentaires produisent des aliments sûrs et conformes à ce qu’ils disent. L’un des rôles de la FSA consiste à superviser et à garantir leur performance. »

« Il est bon de voir une augmentation du pourcentage total d'interventions planifiées en matière d'hygiène menées par les autorités locales et une augmentation du nombre d’entreprises avec des normes équivalentes avec une note en hygiène des aliments de 3, 4 et 5. Il reste préoccupant qu'une autre diminution ait eu lieu cette année, celle du pourcentage d'interventions planifiées en matière de règles en hygiène des aliments. Pour résoudre ce problème de longue date, nous travaillons en étroite collaboration avec les autorités locales afin de mettre au point un nouveau modèle durable d’interventions relatives aux règles d’hygiène des aliments, qui comportera un ensemble d’inspections et le recours à de meilleurs services de renseignement et de surveillance. »

« L'analyse des données de ce rapport sera utilisée avec toute une série d'informations pour évaluer les performances de toutes les autorités locales et nous donner une image des activités locales visant à protéger les consommateurs et à maintenir la confiance dans la chaîne alimentaire. »


NB : A ma connaissance, un tel rapport n’existe pas en France.
Le système mis en place, Alim’confiance, ne propose de connaître que les entreprises notées en hygiène des aliments depuis un an, après les données ‘disparaissent’.

Mise à jour du 7 septembre 2019. On pourra lire dans Food Safety News, Les données montrent une diminution des plans d'échantillonnage et des contrôles des règles d'hygiène des aliments.

jeudi 1 août 2019

Royaume-Uni: Plus de personnes utilisent le système de notation de l'hygiène des aliments


« Plus de personnes utilisent le système de notation de l'hygiène des aliments », source Food Standards Agency du 31 juillet 2019.

Les statistiques officielles publiées par la Food Standards Agency (FSA) montrent aujourd'hui que le système de notation de l'hygiène des denrées alimentaires (FHRS pour Food Hygiene Rating Scheme) est utilisé plus que jamais pour évaluer les règles d'hygiène des denrées alimentaires.

Le sondage de suivi des attitudes du public suit l'évolution des attitudes des consommateurs vis-à-vis des problèmes liés à l'alimentation. Nous avons sondé les consommateurs en Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord.

Les derniers résultats, datant de mai 2019, montrent que l’utilisation par le public des stickers hygiène a bondi à 66%, contre 60% lors de la vague précédente de novembre 2018.

85% des répondants ont déclaré connaître les règles d'hygiène dans les lieux où ils mangent ou font leurs courses. Les moyens les plus couramment cités de connaître les règles d’hygiène étaient les stickers de notation des mesures d’hygiène des aliments (66%) et l’aspect général des locaux (59%).

Angela Towers, responsable de l'équipe des notes en hygiène alimentaire à la FSA, a déclaré:
« Le système de notation en matière d’hygiène alimentaire fournit aux consommateurs les informations dont ils ont besoin pour prendre des décisions éclairées en ce qui concerne les lieux de restauration et leur permet de voter avec les pieds. »

« Nous sommes ravis de voir que ce système est de plus en plus utilisé, ce qui met en évidence la nécessité de rendre les informations qu’il fournit plus accessibles en Angleterre grâce à l’affichage obligatoire des notes en hygiène. »

« Cela a été un succès au Pays de Galles et en Irlande du Nord et nous restons déterminés à le voir introduit en Angleterre. »

Les entreprises reçoivent des stickers indiquant leur note à afficher dans leurs locaux. Celles-ci sont encouragées à les afficher en Angleterre, tandis que celles du Pays de Galles et de l'Irlande du Nord sont tenues par la loi de le faire.

Les notes sont également disponibles pour les consommateurs sur le site Internet de la FSA.

Les autres domaines couverts par le rapport comprennent:

Problèmes alimentaires préoccupants
Les principales préoccupations en matière de sécurité alimentaire pour les personnes interrogées sont les suivantes:

  • Hygiène alimentaire lors des repas au restaurant (31%)
  • Produits chimiques présents dans l’environnement, tels que le plomb, dans les aliments (30%)
  • Utilisation de pesticides pour faire pousser des aliments (29%)
  • Intoxication alimentaire (28%)
Les principales préoccupations liées aux aliments étaient:
  • Déchets alimentaires (51%)
  • Quantité de sucre dans les aliments (49%)
  • Prix des denrées alimentaires (43%)
  • Bien-être animal (43%)
  • La quantité de sel dans les aliments (39%)
Préoccupations liées la sécurité des aliments dans les établissements britanniques
41% des répondants se sont inquiétés de la sécurité des aliments dans les restaurants, les pubs, les cafés et les take aways du Royaume-Uni.
37% des répondants se sont inquiétés de la sécurité des aliments dans les magasins et les supermarchés britanniques.
Ces statistiques indiquent une diminution générale des préoccupations concernant la sécurité des aliments dans les établissements britanniques.

Notoriété de la FSA
À la vague 18, les questions relatives à la confiance précédemment incluses dans le sondage  phare de la FSA, Food and You (voir l’article paru sur le blog ici) ont été transférées dans l’attitude du public, afin d’observer les niveaux de confiance plus régulièrement.

Des mesures de confiance dans la FSA et dans le système alimentaire ont été développées en fonction des réponses à de multiples questions.

Le score moyen de la mesure composite de la confiance dans la FSA était de 6,9 sur 10 et le score moyen de la mesure composite de la confiance dans le système alimentaire était de 3,8 sur 5.

D'autres résultats démontrent que 78% des répondants ont déclaré connaître l'existence de la FSA, à l'instar des vagues précédentes. Parmi les personnes au courant de la FSA, 66% ont fait confiance à la FSA pour faire son travail et 72% ont déclaré qu’elles faisaient confiance à la FSA pour dire la vérité dans les informations qu’elle fournit.

Les répondants (88%) ont indiqué que la responsabilité de la FSA était de veiller à ce que les aliments soient sûrs.

Attitudes envers la production alimentaire, la vente et l'étiquetage
La majorité d'entre eux ont déclaré croire que les aliments sont ce qu'ils prétendent et qu'ils sont étiquetés avec précision (76%), et 76% ont fait confiance à l'authenticité des ingrédients, l'originel, la qualité des aliments.

Les résultats ont également montré que 80% des répondants estimaient disposer de suffisamment d'informations sur les aliments qu'ils contenaient pour faire leurs choix alimentaires.

Contexte
Les travaux sur le terrain pour cette vague ont eu lieu en mai 2019 auprès d’un échantillon représentatif de 2 150 adultes en Angleterre, Pays de Galles et Irlande du Nord qui ont été interrogés en face à face.
Le rapport et de l’ensemble des données sont disponibles sur notre site Internet.

NB : Je n'ai pas connaissance de tels sondages en France ... 

En France, l'affichage du score obtenu après inspection, voir Alim'confiance, n'est pas obligatoire, les restaurants disparaissent au bout d'un an de la base de données et les contrôles sont très nettement insuffisants ...

jeudi 18 juillet 2019

Les plate-formes de livraison de repas à domicile font-elles appel à des restaurants ayant une bonne note en hygiène des aliments ? A propos d'un exemple au Royaume-Uni ...


« C’est bon de commander. Faites-vous livrer les meilleurs restos près de chez vous » nous dit Just Eat, mais ça c’est de la pub et cela se passe en France …

Au Royaume-Uni, on a voulu vérifier que c’était vrai et cela a donné un article de la BBC intitulé, « La confiance est ‘minée’ par les entreprises de livraison de repas au sujet de l'hygiène des aliments ».

Les plates-formes de livraison de repas sapent la confiance du public en hébergeant des points de vente avec des faibles notes en matière d'hygiène, a déclaré la Food Standards Agency (FSA).

Ce commentaire intervient après que la BBC ait découvert que des centaines de lieux fabricant des repas à emporter disponibles sur Just Eat et Deliveroo avaient de faibles notes en hygiène aliments, système de notation développé par la FSA.

L’étude de la BBC a révélé que plus de 400 points de vente ayant obtenu la note de 1 par la FSA avaient besoin d'une « amélioration majeure ».

Les entreprises de livraison se sont engagées à améliorer leurs standards.

Mauvaise hygiène des aliments
Notre enquête s'est concentrée sur les villes offrant les plus grands marchés pour ces services: Manchester, Birmingham et Londres.

Nous avons comparé la base de données de la Food Standards Agency sur les restaurants et lieux de plats à emporter ayant reçu une note en hygiène aliments de 1 (amélioration majeure nécessaire) avec les listings des vente sur Just Eat et Deliveroo le 17 mai 2019.

Nous avons trouvé 404 points de vete nà emporter  notés 1 en hygiène des aliments dans les trois villes, répartis presque également entre les deux rivaux et beaucoup apparaissant dans les deux villes.

De plus, 21 points de vente avaient reçu la note de zéro en hygiène des aliments, la plus basse possible, nécessitant une « amélioration urgente », 18 sur Deliveroo et trois sur Just Eat.

En autorisant les points de vente mal notés sur leurs plates-formes, les sociétés de livraison « sapent la confiance dans les aliments », a déclaré Heather Hancock, présidente de la Food Standards Agency.

« Ces sociétés ne contribuent pas à élever le niveau des standards en matière d’hygiène, elles ne rendent pas un service au consommateur. La commodité est fantastique, mais la commodité à quel prix? »

À son avis, les entreprises de livraison ne devraient pas accepter les restaurants ayant une en hygiène des aliments inférieure à trois qui signifie « généralement satisfaisant ».

Selon une étude de la FSA, les notes comprises entre zéro et deux sont associées à des niveaux plus élevés d'éclosions de maladies d'origine alimentaire et de contamination.

Les établissements écossais sont classés selon une norme de sécurité des aliments distincte - le système d’information en matière d’hygiène des aliments utilise trois catégories « Pass », « Amélioration requise » et « Locaux exemptés ».

Un porte-parole de Just Eat a déclaré: « Nous sommes à l'avant-garde de l'amélioration des normes d'hygiène alimentaire dans le secteur des repas à emporter au Royaume-Uni. »

Après une précédente enquête de la BBC l'année dernière, Just Eat, qui est la plus grande des sociétés de distribution, a annoncé qu'elle n'autoriserait plus les points de vente notés zéro sur son application et s'est engagé à les supprimer d'ici le 1er mai 2019.

Selon ce site,
Les utilisateurs du service de livraison Just Eat en Écosse seront désormais en mesure de vérifier le niveau d'hygiène de tout restaurant auprès duquel ils commandent, ce qui a été accueilli favorablement par les responsables de la sécurité des aliments.

Les clients pourront dès cette semaine consulter en un coup d’œil les dernières informations en matière d’hygiène de aliments de Food Standards Scotland (FSS) pour des milliers de restaurants et de plats à emporter écossais.


Les responsables de la sécurité des aliments se réjouissent de cette décision et demandent à d’autres entreprises de distribution de repas et/ou d’aliments de suivre cet exemple.
Le directeur général de la FSS, Geoff Ogle, a déclaré: « Nous nous félicitons de la décision de Just Eat d'accroître la transparence des informations en hygiène des aliments, en aidant les clients à faire des choix éclairés lorsqu'ils mangent à l'extérieur, notamment en commandant des aliments en ligne. »
En France, ce qu’a fait la BBC n’est pas réalisable parce que sur Alim’confiance comme sur Ailm’confiance Open Data Soft, au bout d’un an, les établissements disparaissent de la liste des établissements inspectés et surtout le nombre d’établissements inspectés, notamment en restauration, est très faible par rapport au nombre total, faute de moyens en personnel chargé des contrôles.

Par conséquent, si vous passez par une plate-forme de distribution de repas, vous ne pourrez pas connaître la note attribuée au restaurant en hygiène des aliments …

Ainsi la pub en France qui dit, « Sur Just Eat (Allo Resto), faites-vous plaisir avec la livraison de votre repas à domicile ou au bureau. Commander à manger auprès des meilleurs restaurants près de chez vous, les stars de votre quartier comme les perles cachées, c’est simple et rapide, en commandant sur notre site web ou via , notre app », ne vous dit pas quelle note en hygiène des aliments a eu ce restaurant ... 

mercredi 10 juillet 2019

Les maladies infectieuses d’origine alimentaire sont désormais sous le regard de Santé publique de France

Une note de service de la DGAL, DGAL/MUS/2019-87 du 01-02-2019, traite de la « Publication du bilan et des statistiques des toxi-infections alimentaires collectives et des cas humains pour l'année 2017 ».
Ce bilan annuel des TIAC et cas humains permet une description statistique relative aux déclarations, aux pathogènes, aux aliments suspectés et aux investigations réalisées au cours de l'année 2017.

Ce bilan annuel des TIAC est en fait « Un bilan épidémiologique concernant les TIAC est publié annuellement par Santé Publique France (SPF). Ce bilan est établi en compilant les données émanant des DD(CS)PP (transmission d’un tableau de bord extrait de SIGAL, portail d'authentification du ministère en charge de l'agriculture ) avec celles émanant des ARS (agences régionales de santé). Le bilan 2016 est consultable sur le site de SPF ».

Le blog avait publié un article sur le bilan 2017 des TIAC par SPF ici. On pourra sans doute se demander pourquoi il n'y a pas eu qu'un seul rapport ... Le seul fait de se poser la question, c'est avoir des nuits blanches, des migraines, des nervous breakdown, comme on dit de nos jours.

Qu'y a-t-il donc de nouveau car cette note de service signée par le directeur général de la DGAL est une curiosité car traditionnellement et rituellement, SPF diffuse le bilan avec plus ou moins de retard avec selon les années ...
En 2017, 1208 TIAC ont été déclarées (certaines TIAC peuvent correspondre à un repas pris en 2016). On note une légère diminution entre 2016 et 2017. Le nombre de malades, lui, a augmenté, passant de 13997 en 2016 à 14269 en 2017. Cette augmentation du nombre de malades est lié à l'augmentation du nombre de cas moyen par TIAC déclarée.
La principale origine des TIAC reste la restauration commerciale (39% en 2016, 40% en 2017), suivie par la restauration collective à caractère social (30% en 2016, 34% en 2017). La part de la restauration familiale est relativement stable: 25% en 2016, 21% en 2017.

On voit donc où doivent se situer les enjeux et le manque cruel de contrôles en restauration commerciale voir à ce sujet .le rapport 2019 de la Cour des comptes qui souligne qu'une entreprise de restauration est en moyenne contrôlé tous les15 ans par les services de l'Etat.

Que peut faire dans ces conditions le dispositif Alim'confiance, mal foutu dès le départ, et qui de plus ne fonctionne que sur un pied, la DGCCRF n'ayant pas encore adopté le dispositif. Les TIAC vont continuer à bien se porter contrairement à ce qui se passe à New York !

Une éclaircie tout de même car « La diminution observée du nombre global de TIAC est principalement expliquée par la diminution du nombre de TIAC déclarées en restauration commerciale (480 en 2017 contre 592 en 2016) et en milieu familial (258 en 2017 et 465 en 2016) ; par contre, le nombre est relativement stable en restauration collective (406 en 2017 contre 393 en 2016). »

On découvre aussi la difficulté de détecter un agent pathogène,
Un agent pathogène a pu être confirmé microbiologiquement dans l'aliment incriminé ou chez au moins une personne malade dans 229 TIAC alors qu'un agent a été suspecté dans 444 TIAC ; pour 364 TIAC, aucun agent n'a pu être identifié ou suspecté. Plus le délai de déclaration (délai entre la date de survenue des premiers symptômes et la déclaration) est court, plus on a de chance de retrouver l'aliment et l'agent en cause. Les délais de déclaration vont de 1 jour à plus de 2 semaines, le délai médian étant de 3 jours.

171 TIAC n'ont pas été retenues (?), étrange …
Dans 22 % des TIAC (c'est-à-dire dans 229 TIAC) où un agent pathogène a été suspecté ou confirmé, les aliments suspectés sont des aliments composés ou des plats cuisinés. Les viandes autres que volailles et les produits de charcuterie sont suspectés dans 16 % des cas puis viennent les poissons, les viandes de volailles et les végétaux. Aucun aliment n'a pu être suspecté dans 11,5 % des TIAC.
Par ailleurs,
Les TIAC à Salmonella ont été majoritairement associées à la consommation d’œufs ou de produits d’œufs et de viandes. Pour les TIAC à Staphylococcus aureus, Bacillus cereus et Clostridium perfringens, la consommation de plats cuisinés est le plus souvent suspectée. Enfin, les TIAC à virus entérique sont le plus souvent associées à la consommation de coquillages et de végétaux.

La note de service revient sur des dossiers marquants de l'année 2017 :

1- Intoxications alimentaires liées à la consommation de thon
Pas d'information du consommateur à ce sujet de la part du ministère de l'agriculture, pourtant « Entre avril et juillet 2017, 26 toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) liées à la présence d'histamine dans du thon ont été déclarées en France et ont concerné 189 malades. Ces chiffres ont dépassé en quelques mois ceux de toute l'année 2016 (25 TIAC, 100 malades). Une enquête complexe a été conduite pour expliquer d'où provenait cette contamination. »

2- Augmentation anormale du nombre de malades liés à Salmonella Eastbourne
Là aussi, pas d'information du consommateur à ce sujet de la part du ministère de l'agriculture, pourtant « Entre août et décembre 2017, 36 cas humains de salmonellose impliquant le sérotype Eastbourne ont été identifiés par le CNR. »
L'interrogation des cartes de fidélité (des patients) a permis d'identifier que la plupart des malades avaient consommé du camembert. Plusieurs établissements producteurs étaient cités, l'un d'entre eux plus fréquemment.

Le lecteur intéressé lira les détails de ces enquêtes.

En conclusion, il est rappelé que « Ce bilan n'est toutefois pas exhaustif, dans la mesure où les TIAC restent encore sous-déclarées. »
Le nombre élevé de TIAC familiales (21% des TIAC, et probablement la catégorie la plus sous-déclarée) rappelle l'importance de l'information du consommateur sur les règles d'hygiène de base ainsi que sur les risques de certains aliments vis-à-vis de populations sensibles.

Enfin un aveu d'impuissance,
Salmonella reste un agent particulièrement préoccupant, suspecté dans plus de 10% des TIAC. Ce chiffre est à rapprocher des plus de 200 alertes « produits » pour présence de Salmonella enregistrées par la Mission des Urgences Saniataires en 2017. Les efforts sont donc à poursuivre sur ce pathogène, et ce sur l'ensemble de la chaîne alimentaire.

Bref, comme indiqué précédemment, y'a encore beaucoup de boulot !