La
dernière évaluation de la situation des principales chaînes de
restaurants du pays en ce qui concerne l'utilisation responsable des
antibiotiques dans la
viande bovine montre
que la plupart continuent d'obtenir une note d'échec.
Le
sixième Chain
Reaction Scorecard (tableau
de bord)
annuel, «How
Top Restaurants Rate On Reducing Antibiotic Use In Their Beef Supply
Chains»,
qui classe les 20 meilleurs restaurants de restauration rapide et
casual
des États-Unis sur leurs politiques d'utilisation d'antibiotiques
pour l'approvisionnement en viande
bovine
et sur la manière dont ces politiques sont mises en œuvre et
surveillées, a attribué à 12 chaînes la note «F» pour ne pas
avoir pris d’action
publique
pour réduire l'utilisation systématique d'antibiotiques dans leurs
approvisionnements en viande bovine. Trois entreprises ont obtenu la
note «D», tandis que trois chaînes ont obtenu la note «C».
Parmi
les chaînes recevant un «C»,
se trouvait Wendy's, qui a obtenu une note plus élevée dans ce
rapport pour son engagement à mettre fin à l'utilisation
d'antibiotiques médicalement importants dans sa
viande
bovine
d'ici 2030.
Le
rapport, réalisé
par une coalition œuvrant pour éliminer l'utilisation systématique
d'antibiotiques en agriculture animale, détermine les notes en
interrogeant directement les entreprises et en examinant leurs
déclarations publiques. Les rapports précédents de Chain Reaction
se sont concentrés sur les engagements des chaînes de restaurants à
servir du poulet élevé sans antibiotiques médicalement importants,
mais ce rapport s'est concentré spécifiquement sur l'industrie de
la viande bovine.
«L'industrie
de la viande bovine
continue d'abuser énormément d'antibiotiques»,
a dit
Matt Wellington, contributeur au rapport, directeur des campagnes de
santé publique de l’US
PIRG (Public
Interest Research Groups) Education
Fund.
«Les producteurs viande
bovine représentent
toujours environ 41% des antibiotiques médicalement importants
vendus dans le secteur de la viande, c'est donc vraiment là que nous
voulons créer un changement.»
La
politique de Wendy’s
est un ‘pas en avant significatif’
Les chaînes de
restaurants peuvent obtenir des notes plus élevées en s'engageant à
s'approvisionner en viande
bovine
auprès de producteurs qui ont progressivement abandonné
l'utilisation systématique d'antibiotiques médicalement importants
chez les bovins, une politique qui adhère à la position
de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui en 2017 a
recommandé que les antibiotiques médicalement importants devraient
être utilisé uniquement pour traiter des animaux malades ou
contrôler un foyer de maladie vérifié. L'OMS, ainsi que de
nombreux experts en maladies infectieuses et en santé publique,
soutiennent que l'utilisation d'antibiotiques médicalement
importants pour prévenir les maladies chez le bétail est
inappropriée et contribue à la propagation de la résistance aux
antibiotiques.
Les
entreprises sont également notées sur les progrès qu'elles ont
accomplis dans la mise en œuvre de leurs politiques, la manière
dont elles communiquent les progrès aux clients et si elles suivent
et surveillent l'utilisation d'antibiotiques dans leurs chaînes
d'approvisionnement en viande
bovine.
Bien
que la plupart des entreprises n'aient fait aucun progrès par
rapport au dernier rapport, publié en 2019, Wellington a dit
que l'engagement de Wendy's à mettre fin à l'utilisation
systématique d'antibiotiques médicalement importants dans ses
chaînes d'approvisionnement de viande
bovine
aux États-Unis et au Canada d'ici 2030 est un «pas
en avant significatif».
«Ce
que nous devons faire, c'est avoir de plus en plus d'acheteurs
importants de viande, comme Wendy's, qui fixent leurs
engagements dans le temps»,
a-t-il dit.
«C'est
un signal aux producteurs de viande
bovine
qu'il est temps de changer.»
Wendy's
s'est également engagée à suivre
et
à rendre compte de l'utilisation d'antibiotiques dans sa chaîne
d'approvisionnement en viande
bovine
d'ici 2024.
Wellington
a noté que l'abandon de l'utilisation systématique d'antibiotiques
par l'industrie avicole au cours des dernières années a été en
partie dû au pouvoir d'achat des grandes chaînes de restaurants,
dont beaucoup ont mis en place des politiques qui exigent que le
poulet soit élevé sans antibiotiques en
routine.
«Si
la même chose se produit pour le bœuf... cela devrait pousser
l'industrie de
la viande bovine
à mettre un terme à la surutilisation des antibiotiques»,
a-t-il dit.
Dans
la catégorie avec un «C» sont McDonald's,
qui n'a pas respecté son
engagement de surveiller et de fixer des objectifs de réduction
d'antibiotiques dans son approvisionnement en viande
bovine d'ici
2020, et Subway, qui avait
promis en 2015 de commencer à servir du bœuf élevé sans
utilisation systématique d'antibiotiques, mais
n’a
pris aucune
mesure pour commencer la transition. Le rapport s'inquiète du fait
que les deux sociétés semblent affaiblir leurs positions
antérieures sur l'utilisation responsable des antibiotiques dans la
viande bovine.
Comme
les années précédentes, Chipotle et Panera ont reçu un «A»
et un «A-» pour leur pratique de longue date consistant à servir
de
la viand bovine issue de bovins
élevés
sans utilisation systématique d’antibiotiques. De plus, Chipotle
est la seule entreprise qui oblige ses fournisseurs à suivre
l'utilisation des antibiotiques et rend l'information publique.
IHOP
et Applebee's sont passés d'un «F» à un «D» pour avoir servi du
bœuf élevé dans le cadre d'une politique d'utilisation responsable
des antibiotiques.
Appels
à des objectifs nationaux
Le
rapport ne se limite pas à l'industrie de la restauration. Il note
également qu'aucun des quatre plus grands transformateurs de bœuf
du pays, Cargill, JBS, Tyson et National Beef, n'interdit
l'utilisation systématique d'antibiotiques chez les bovins dans le
cadre de leurs procédures opérationnelles standard.
Wellington
a dit
que le problème est que l'utilisation d'antibiotiques fait «partie
du tissu» de la production de bœuf conventionnelle aux États-Unis.
Les éleveurs de bovins comptent sur les antibiotiques pour prévenir
les maladies qui surviennent lorsque les veaux sont expédiés aux
parcs d'engraissement et pendant le temps où ils sont élevés dans
les parcs d'engraissement.
«Ce
n'est pas aussi simple que de retirer les antibiotiques de
la nourriture»,
a-t-il dit.
«Il
faut changer la façon dont on élève les animaux afin de réduire
le risque de la maladie naturellement.»
Le
rapport appelle les chaînes de restaurants à prendre des
engagements fermes et limités dans le temps pour éliminer
progressivement l'utilisation systématique d'antibiotiques dans
toutes les chaînes d'approvisionnement en viande, de
collecter plus de données sur la façon dont les antibiotiques sont
utilisés par les fournisseurs et partager ces données avec le
public, et utiliser des certificateurs tierce
partie pour
vérifier les progrès. Il exhorte également les producteurs de
viande à mettre en œuvre des changements qui élimineront le besoin
d'utilisation systématique d'antibiotiques.
Les
groupes à l'origine de la Chain
Reaction Scorecard
aimeraient également voir davantage le gouvernement fédéral
s'impliquer. La Food and Drug Administration a interdit l'utilisation
d'antibiotiques médicalement importants pour la promotion de la
croissance chez les animaux producteurs d'aliments en 2017, mais elle
leur
permet toujours d'être utilisés pour la prévention des maladies.
«La
menace pour la santé mondiale de la résistance aux antibiotiques
exige un leadership audacieux du gouvernement et les États-Unis
doivent redoubler d'efforts pour lutter contre l'énorme
surutilisation d'antibiotiques médicalement importants dans le
secteur de l'élevage»,
a dit
dans un communiqué
de presse, Lena Brook, directrice des campagnes alimentaires au
Natural Resources Defense Council (NRDC). «De
toute urgence, les États-Unis devraient fixer des objectifs
nationaux pour réduire l'utilisation globale de ces antibiotiques,
en particulier dans la production de bœuf et de porc, et développer
un système robuste pour suivre l'utilisation des antibiotiques et la
résistance bactérienne au niveau de la ferme.»
Une
analyse publiée l'été dernier par le NRDC et les Centers for
Disease Dynamics, Economics & Policy a estimé qu'environ 65% des
antibiotiques médicalement importants actuellement vendus aux
États-Unis sont destinés à la production d'animaux destinés à
l'alimentation, et que les productions bovine et porcine consomment
ensemble environ 44%. plus d'antibiotiques que la médecine humaine.