vendredi 16 juillet 2021

Brexit: 1,33% des marchandises contrôlées par la France ont fait l'objet d'un refus d'admission sur le territoire européen. Tout ça pour ça !

Les citoyens du Royaume-Uni ont choisi et ont quité l’UE, c’est leur droit, mais que dire de ce document adminsitratif (tableau de chasse bien maigre) publié sur le site du ministère de l’agriculture le 15 juillet 2021, «Brexit : bilan 6 mois après la mise en place des contrôles sanitaires et phytosanitaires», jugez plutôt …

Tous ces contrôles pour seulement «1,33% des marchandises contrôlées ont fait l'objet d'un refus d'admission sur le territoire européen en raison des non conformités détectées lors du contrôle.» Que tout cela semble ridicule !

Extrait de la mise en oeuvre des contrôles par le service d'inspection vétérinaire et phytosanitaire aux frontières:

Le Royaume-Uni est désormais considéré comme un pays tiers de l’Union Européenne, ce qui a généré un surcroit d’activité pour le Service d'inspection vétérinaire et phytosanitaire aux frontières (SIVEP), service à compétence nationale de la DGAL, chargé des contrôles sanitaires et phytosanitaires (SPS) aux frontières françaises et européennes.

Si les contrôles ont démarré le 1er janvier 2021 suite à la fin de la période de transition, le SIVEP a initié sa réorganisation dès la fin 2018, avec la création des nouveaux postes de contrôle frontaliers (PCF) sur la façade transmanche, ainsi que le recrutement et la formation de nouveaux agents. Les formations organisées avec l'appui de l'ENSV et de l’Infoma ont représenté 18% de l’activité formation continue de l’Infoma en 2020, année durant laquelle 244 agents ont été formés. Ces formations ont mobilisé de nombreux formateurs internes du ministère lors des phases théoriques et lors de phases d’immersion sur le terrain, au cours desquelles ils ont été accompagnés par des inspecteurs plus expérimentés des PCF historiques et Brexit, dont il convient de souligner l’implication remarquable dans le contexte de la crise sanitaire.

Depuis le 1er janvier 2021, ce sont plus de 44 000 envois qui ont été contrôlés dans ces PCF du littoral de la Manche - Mer du Nord, et plus de 2 300 envois contrôlés chaque semaine actuellement. Ces contrôles sont principalement réalisés dans les postes de contrôle frontaliers de Calais-Boulogne (83%), Dunkerque (8%) et Caen-Ouistreham (8%). Les 1% restants sont contrôlés dans les autres PCF, à Roscoff, Saint-Malo, Cherbourg, Le Havre et Dieppe. Ces contrôles concernent majoritairement (56%) des marchandises destinées à d’autres Etats membres de l’Union européenne.

Les marchandises contrôlées sont surtout des produits d’origine animale (85%), et des animaux vivants (11%). Les végétaux et l’alimentation animale d’origine non animale représentent respectivement 3% et 1% des contrôles. Ainsi, depuis janvier, l'activité Brexit représente 45% de l'activité des PCF français, dont 74% des contrôles d'animaux vivants et 69% des contrôles de produits d'origine animale. Sur ces 6 premiers mois, près de 500 envois, soit 1,33% des marchandises contrôlées ont fait l'objet d'un refus d'admission sur le territoire européen en raison des non conformités détectées lors du contrôle.

Pour la première fois, en mai dernier, l’activité Brexit a dépassé la moitié de l’activité totale du SIVEP. Cette augmentation s’est poursuivie en juin (+10,5%) avec près de 10 000 contrôles réalisés, correspondant à 53,4% de l’activité du SIVEP et pourrait se confirmer pendant l’été, notamment avec la reprise d’activité de certaines compagnies maritimes.

Rapport d'activité 2020 de la DGAL, pas d'amélioration en vue pour la sécurité des aliments

Le directeur général de l’alimentation nous dit en préembule au rapport d’activité 2020 de la DGAL,

Une année sous le signe de «One Health» Il est des années qui marquent plus que d’autres. 2020 est de celles-ci. La crise sanitaire mondiale que nous avons vécue a bousculé beaucoup de certitudes mais elle a rappelé une exigence : l’importance de l’accès de tous à une alimentation saine, sûre et de qualité. 

Il est rappelé les missions de la DGAL Des missions de gestion des risques liés à l’alimentation et de santé publique.

Les missions de la DGAL sont :
- Protéger la santé des consommateurs, des animaux, des végétaux et de l’environnement en fixant et contrôlant les conditions sanitaires dans lesquelles les denrées animales et végétales sont produites et mises sur le marché ou introduites sur le territoire national.
- Répondre aux attentes de la société pour un système alimentaire durable et résilient fondé sur l’agro-écologie 
En adoptant une approche globale, la DGAL :
- anticipe les risques et les analyse,
met en œuvre les mesures appropriées et prévoit leur évolution. Les dispositifs de surveillance pilotés par la DGAL et permettant d’agir à titre préventif sont particulièrement utiles. La complexité des questions soulevées nécessite une gestion du risque intégrée et transversale, mobilisant différentes compétences techniques, scientifiques et organisationnelles. 
En adoptant une vision plus internationale des risques sanitaires, la DGAL fait face à :
- l’accroissement constant des échanges mondiaux,
- l’émergence de nouveaux organismes nuisibles pour l’homme, les animaux ou les végétaux,
aux conséquences des changements climatiques.

Au delà de salmigondis, rappelons que la DGAL n'anticipe pas les risques et ne les analyse pas, c'est le rôle de l'Anses; le role de la DGAL est la gestion des risques .... comme cela est indiqué dans les missions de la DGAL ...

S'agissant des effectifs, nnotons que l’ors d’un audit de l’UE en France en décembre 2019, il est rapporté,

Tous les représentants des services locaux de la DGAL rencontrés par léquipe d’audit sauf un ont exprimé leur inquiétude quant à la disponibilité d’effectifs suffisants pour réaliser tous les contrôles officiels.

Par ailleurs, le mot transparence n’est pas prononcé, il est vrai que la DGAL n’est pas une habituée de ce type d’exercice, pas plus qu’est évoqué la crise des rappels liés à l’oxyde d’éthlène, depuis septembre 2020, en effet, c’est une autre direction générale, la DGCCRF, qui s’en occupe ..., chacun son truc, et la sécurité des aliments sera bien assurée ...

Cela étant, le budget de la Direction générale de l’alimentation (DGAL) et des services déconcentrés (programme 206 «Sécurité et qualité sanitaires de l’alimentation») s’est élevé pour l’année 2020 à 568 millions d’euros versus 535 millions d’euros en 2019. et nous dit-on, 

Le plafond d’emplois pour le programme 206 s’élevait à 5 006 «équivalents temps plein» (ETP) en 2020 versus 4 695 en 2019.

Comme l’an dernier,

Le programme 206 a bénéficié en 2020 de la création de plusieurs emplois pour faire face au déploiement supplémentaire de contrôles sanitaires et phytosanitaires aux frontières consécutif à l’entrée en vigueur du Brexit.

A noter enfin des informations très lacunaires comme celles sur la contamination des coquillages par les norovirus : de nombreux malades et des fermetures de zones.

Rappelons qu’il y a eu, selon Santé publique de France, plusieurs centaines de personnes malades, voir ici.

La DGAL nous a fait part des problèmes rencontrés en sur les contrôles de la sécurité sanitaire dans les établissements agro-alimentaires en ces termes,

La crise sanitaire a rendu indispensable une priorisation des missions remplies par la DGAL, notamment pendant la période de confinement strict. Durant le printemps 2020, la DGAL a clairement défini des missions prioritaires telles que la poursuite de l’activité d’inspection dans les abattoirs (présence permanente des services vétérinaires d’inspection), la gestion des toxi-intoxications alimentaires collectives (TIAC), et la surveillance des zones conchylicoles, qui ont conduit à ce que les déplacements des agents soient effectués en dérogation de l’obligation de télétravail.

En revanche, les inspections des autres établissements agro-alimentaires ont été reprogrammées en fonction de leur activité et de la sensibilité de leurs process. Un rattrapage partiel a conduit à privilégier durant l’été ces contrôles à ceux traditionnellement effectués dans les commerces de détail.

Ainsi, le nombre de contrôles et d’inspections sur la sécurité sanitaire des aliments en fin d’année s’est élevé à 41 600 (contre 58 200 en 2019).

Cela étant, le pourcentage de suites à une inspection en sécuirté des aliments en sensisblement le même en 2020 à 48% versus 46 % en 2019. Au moins, ce qui semble certain, COVID-19 ou pas, c’est qu’il n’y pas, hélas, au niveau de la sécurité des aliments, une quelconque amélioration ...

Tableau issu du rapport d'activité 2020 de la DGAL
Mise à jour du 17 août 2021. Quelqu'un a dû rentrer de vacances au ministère de l'agriculture. Cette personne nous signale le 16 août 2020 que le rapport d'activité 2020 de la DGAL vient de paraître. On ne lui dira que ce rapport est paru il y a un mois !

Cow, l'histoire d'une vache, film présenté à Cannes

Pour son retour à Cannes, la réalisatrice anglaise Andrea Arnold, également présidente du jury Un Certain Regard cette année, présente un documentaire intitulé Cow, étonnant portrait du quotidien de deux vaches.

«Ceci est l'histoire d'une réalité, celle d'une vache laitière, et un hommage à l'immense service qu'elle nous rend. Quand je regarde Luma, notre vache, c'est le monde entier que je vois à travers elle Andrea Arnold

La réalisatrice anglaise, connue pour son style naturaliste frôlant parfois le documentaire, fait avec Cow le pari d’une proposition plus radicale : celle de mettre en pause nos préoccupations humaines pour nous amener à regarder la nature dans les yeux. La vache est ici non pas seulement le personnage principal du film, mais le point d’ancrage d’une réalité crue, celle de l’animal à une époque où l’humain prime. La mise en scène se cale alors sur un rythme qui n’est pas le nôtre, le rythme du non-humain. La caméra d’Andrea Arnold, jusque-là plutôt pointée vers l’humain dans sa dimension sociale et psychologique, s’ouvre dans ce nouveau long métrage à la contemplation de l’animal dans sa beauté la plus pure, mettant ainsi en perspective notre rapport à l’autre, dans son sens le plus large et le plus universel.

Cow' est le tout premier film de non-fiction d'Arnold. Il se concentre sur une seule vache dans une ferme et suit son cycle de vie, la regardant d'une manière détachée mais empathique alors qu'elle fait son travail principal - produire du lait et des veaux - lorsqu'elle n'est pas au pâturage.

Arnold a dit «C'est l'histoire d'une réalité, celle d'une vache laitière, et un hommage à l'immense service qu'elle nous rend. Quand je regarde Luma, notre vache, je vois le monde entier à travers elle.»

«Nous voyons généralement les vaches comme un troupeau. Je voulais voir une vache en tant qu'individu», a-t-elle déclaré.

«’Cow est une tentative de dissiper la notion romancée de la nature que le monde a. Je me suis demandé quelle est la réalité. C'est une réaction à la déconnexion de la réalité à laquelle nous sommes tous confrontés maintenant», a-t-elle déclaré.

«Nous avons un peu peur de la réalité. Je voulais y entrer et voir à quoi cela ressemblait réellement. L'idée est d'amener les gens à s'engager dans une conscience non humaine.»

jeudi 15 juillet 2021

Une nouvelle avenue pour combattre les bactéries résistantes

«Une nouvelle avenue pour combattre les bactéries résistantes», source Institut national de la recherche scçentifique.

Cibler une séquence d’ARN chez les bactéries pathogènes pourrait les rendre plus sensibles aux antibiotiques.

Une petite séquence d’ARN régulateur, présente chez plusieurs bactéries problématiques comme les Escherichia coli (E. coli), serait responsable de gérer leur réponse aux stress environnementaux. Le professeur Charles Dozois de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) et le doctorant Hicham Bessaiah y voient une avenue intéressante pour mieux combattre les bactéries résistantes aux antibiotiques. Leurs résultats ont été publiés dans le journal PLOS Pathogens.

À la suite de ses travaux, l’équipe a observé l’effet de l’élimination de la séquence d’ARN régulateur dans les infections urinaires liées à la présence de E. coli. Difficile à traiter à cause de sa résistance aux antibiotiques, l’infection urinaire est l’une des infections les plus communes dans le monde, en particulier chez les femmes.

La bactérie se trouve habituellement dans la flore intestinale. Lorsqu’elle se déplace vers la vessie, les conditions sont complètement différentes. Elle doit donc résister à ce stress pour s’adapter afin d’infecter la vessie. «Sans la séquence d’ARN régulateur, la bactérie est plus sensible aux changements d’environnement et cesse d’être infectieuse», explique le doctorant en biologie.

Inhiber la séquence d’ARN

L’idée serait donc de bloquer cet ARN afin de contrecarrer l’infectiosité de la bactérie, principalement pour les infections chroniques. Si elle résiste moins aux stress, la bactérie sera plus susceptible au système immunitaire de l’hôte. La régulation des systèmes permettant sa virulence sera également perturbée.

Cette relation entre la virulence et le stress va au-delà des infections urinaires. En effet, cette séquence d’ARN régulateur est présente chez plusieurs autres bactéries pathogènes importantes. Puisque de multiples fonctions semblent affectées par cet ARN, le groupe cherche à comprendre davantage le côté mécanistique de cette relation. Il pourra ensuite poursuivre la recherche sur les souches antibiorésistantes.  

Référence

L’article «The RyfA small RNA regulates oxidative and osmotic stress responses and virulence in uropathogenic Escherichia coli», par Hicham Bessaiah, Pravil Pokharel, Hamza Loucif, Merve Kulbay, Charles Sasseville, Hajer Habouria, Sébastien Houle, Jacques Bernier, Éric Massé, Julien Van Grevenynghe et Charles M. Dozois, a été publié dans la revue PLOS Pathogens.

Etats-Unis: Les chaînes de restaurants échouent de nouveau sur la présence d’antibiotiques dans la viande bovine, selon un rapport

«Etats-Unis: Les chaînes de restaurants échouent de nouveau sur la présence d’antibiotiques dans la viande bovine, selon un rapport», source article de Chris Dall paru dans CIDRAP News.

La dernière évaluation de la situation des principales chaînes de restaurants du pays en ce qui concerne l'utilisation responsable des antibiotiques dans la viande bovine montre que la plupart continuent d'obtenir une note d'échec.

Le sixième Chain Reaction Scorecard (tableau de bord) annuel, «How Top Restaurants Rate On Reducing Antibiotic Use In Their Beef Supply Chains», qui classe les 20 meilleurs restaurants de restauration rapide et casual des États-Unis sur leurs politiques d'utilisation d'antibiotiques pour l'approvisionnement en viande bovine et sur la manière dont ces politiques sont mises en œuvre et surveillées, a attribué à 12 chaînes la note «F» pour ne pas avoir pris d’action publique pour réduire l'utilisation systématique d'antibiotiques dans leurs approvisionnements en viande bovine. Trois entreprises ont obtenu la note «D», tandis que trois chaînes ont obtenu la note «C».

Parmi les chaînes recevant un «C», se trouvait Wendy's, qui a obtenu une note plus élevée dans ce rapport pour son engagement à mettre fin à l'utilisation d'antibiotiques médicalement importants dans sa viande bovine d'ici 2030.

Le rapport, réalisé par une coalition œuvrant pour éliminer l'utilisation systématique d'antibiotiques en agriculture animale, détermine les notes en interrogeant directement les entreprises et en examinant leurs déclarations publiques. Les rapports précédents de Chain Reaction se sont concentrés sur les engagements des chaînes de restaurants à servir du poulet élevé sans antibiotiques médicalement importants, mais ce rapport s'est concentré spécifiquement sur l'industrie de la viande bovine.

«L'industrie de la viande bovine continue d'abuser énormément d'antibiotiques», a dit Matt Wellington, contributeur au rapport, directeur des campagnes de santé publique de l’US PIRG (Public Interest Research Groups) Education Fund. «Les producteurs viande bovine représentent toujours environ 41% des antibiotiques médicalement importants vendus dans le secteur de la viande, c'est donc vraiment là que nous voulons créer un changement.»


La politique de Wendy’s est un ‘pas en avant significatif’
Les chaînes de restaurants peuvent obtenir des notes plus élevées en s'engageant à s'approvisionner en viande bovine auprès de producteurs qui ont progressivement abandonné l'utilisation systématique d'antibiotiques médicalement importants chez les bovins, une politique qui adhère à la position de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui en 2017 a recommandé que les antibiotiques médicalement importants devraient être utilisé uniquement pour traiter des animaux malades ou contrôler un foyer de maladie vérifié. L'OMS, ainsi que de nombreux experts en maladies infectieuses et en santé publique, soutiennent que l'utilisation d'antibiotiques médicalement importants pour prévenir les maladies chez le bétail est inappropriée et contribue à la propagation de la résistance aux antibiotiques.

Les entreprises sont également notées sur les progrès qu'elles ont accomplis dans la mise en œuvre de leurs politiques, la manière dont elles communiquent les progrès aux clients et si elles suivent et surveillent l'utilisation d'antibiotiques dans leurs chaînes d'approvisionnement en viande bovine.

Bien que la plupart des entreprises n'aient fait aucun progrès par rapport au dernier rapport, publié en 2019, Wellington a dit que l'engagement de Wendy's à mettre fin à l'utilisation systématique d'antibiotiques médicalement importants dans ses chaînes d'approvisionnement de viande bovine aux États-Unis et au Canada d'ici 2030 est un «pas en avant significatif».

«Ce que nous devons faire, c'est avoir de plus en plus d'acheteurs importants de viande, comme Wendy's, qui fixent leurs engagements dans le temps», a-t-il dit. «C'est un signal aux producteurs de viande bovine qu'il est temps de changer.»

Wendy's s'est également engagée à suivre et à rendre compte de l'utilisation d'antibiotiques dans sa chaîne d'approvisionnement en viande bovine d'ici 2024.

Wellington a noté que l'abandon de l'utilisation systématique d'antibiotiques par l'industrie avicole au cours des dernières années a été en partie dû au pouvoir d'achat des grandes chaînes de restaurants, dont beaucoup ont mis en place des politiques qui exigent que le poulet soit élevé sans antibiotiques en routine.

«Si la même chose se produit pour le bœuf... cela devrait pousser l'industrie de la viande bovine à mettre un terme à la surutilisation des antibiotiques», a-t-il dit.

Dans la catégorie avec un «C» sont McDonald's, qui n'a pas respecté son engagement de surveiller et de fixer des objectifs de réduction d'antibiotiques dans son approvisionnement en viande bovine d'ici 2020, et Subway, qui avait promis en 2015 de commencer à servir du bœuf élevé sans utilisation systématique d'antibiotiques, mais n’a pris aucune mesure pour commencer la transition. Le rapport s'inquiète du fait que les deux sociétés semblent affaiblir leurs positions antérieures sur l'utilisation responsable des antibiotiques dans la viande bovine.

Comme les années précédentes, Chipotle et Panera ont reçu un «A» et un «A-» pour leur pratique de longue date consistant à servir de la viand bovine issue de bovins élevés sans utilisation systématique d’antibiotiques. De plus, Chipotle est la seule entreprise qui oblige ses fournisseurs à suivre l'utilisation des antibiotiques et rend l'information publique.

IHOP et Applebee's sont passés d'un «F» à un «D» pour avoir servi du bœuf élevé dans le cadre d'une politique d'utilisation responsable des antibiotiques.

Appels à des objectifs nationaux

Le rapport ne se limite pas à l'industrie de la restauration. Il note également qu'aucun des quatre plus grands transformateurs de bœuf du pays, Cargill, JBS, Tyson et National Beef, n'interdit l'utilisation systématique d'antibiotiques chez les bovins dans le cadre de leurs procédures opérationnelles standard.

Wellington a dit que le problème est que l'utilisation d'antibiotiques fait «partie du tissu» de la production de bœuf conventionnelle aux États-Unis. Les éleveurs de bovins comptent sur les antibiotiques pour prévenir les maladies qui surviennent lorsque les veaux sont expédiés aux parcs d'engraissement et pendant le temps où ils sont élevés dans les parcs d'engraissement.

«Ce n'est pas aussi simple que de retirer les antibiotiques de la nourriture», a-t-il dit. «Il faut changer la façon dont on élève les animaux afin de réduire le risque de la maladie naturellement.»

Le rapport appelle les chaînes de restaurants à prendre des engagements fermes et limités dans le temps pour éliminer progressivement l'utilisation systématique d'antibiotiques dans toutes les chaînes d'approvisionnement en viande, de collecter plus de données sur la façon dont les antibiotiques sont utilisés par les fournisseurs et partager ces données avec le public, et utiliser des certificateurs tierce partie pour vérifier les progrès. Il exhorte également les producteurs de viande à mettre en œuvre des changements qui élimineront le besoin d'utilisation systématique d'antibiotiques.

Les groupes à l'origine de la Chain Reaction Scorecard aimeraient également voir davantage le gouvernement fédéral s'impliquer. La Food and Drug Administration a interdit l'utilisation d'antibiotiques médicalement importants pour la promotion de la croissance chez les animaux producteurs d'aliments en 2017, mais elle leur permet toujours d'être utilisés pour la prévention des maladies.

«La menace pour la santé mondiale de la résistance aux antibiotiques exige un leadership audacieux du gouvernement et les États-Unis doivent redoubler d'efforts pour lutter contre l'énorme surutilisation d'antibiotiques médicalement importants dans le secteur de l'élevage», a dit dans un communiqué de presse, Lena Brook, directrice des campagnes alimentaires au Natural Resources Defense Council (NRDC). «De toute urgence, les États-Unis devraient fixer des objectifs nationaux pour réduire l'utilisation globale de ces antibiotiques, en particulier dans la production de bœuf et de porc, et développer un système robuste pour suivre l'utilisation des antibiotiques et la résistance bactérienne au niveau de la ferme.»

Une analyse publiée l'été dernier par le NRDC et les Centers for Disease Dynamics, Economics & Policy a estimé qu'environ 65% des antibiotiques médicalement importants actuellement vendus aux États-Unis sont destinés à la production d'animaux destinés à l'alimentation, et que les productions bovine et porcine consomment ensemble environ 44%. plus d'antibiotiques que la médecine humaine.

France: Audit de la production de lait et de produits laitier et la production de viandes séparées mécaniquement. Y'a du travail

Voici le résumé d’un rapport final d’un audit effectué en France du 2 au 13 décembre 2019 afin d’évaluer les contrôles officiels de la production de lait et de produits laitiers, et d’assurer le suivi de l’audit DG(SANCO)/2012- 6434 concernant la production de viandes séparées mécaniquement («VSM»). Le rapport a été rendu public le 16 juillet 2020, mais nous verrons que la Direction générale de l’alimentation a réagi à ce rapport, mais seulement un an plus tard avec une note de service, Rapport d’audit de la DG Santé de décembre 2019 relatif aux filières «VSM» et lait et produits laitiers», dont il sera question en fin d’article.

Résumé

Le rapport décrit les résultats de l’audit effectué par la direction générale de la santé et de la sécurité alimentaire en France du 2 au 13 décembre 2019. Cet audit avait pour objectif d’évaluer le système en place pour l’exécution des contrôles officiels relatifs à la sécurité du lait et des produits laitiers, et d’évaluer les mesures prises par les autorités compétentes en réponse aux recommandations formulées dans le précédent rapport d’audit sur les viandes séparées mécaniquement [réf. DG(Santé)/2012-6434].

Les autorités compétentes responsables de la sécurité alimentaire disposent de compétences claires et sont réparties de manière efficace sur tout le territoire national, et des flux de communication sont établis au sein des autorités compétentes concernées et entre elles. Les personnes ressources (un réseau d’experts) soutiennent efficacement les autorités compétentes et les exploitants du secteur alimentaire en leur prodiguant des formations et des conseils professionnels.

Le cadre législatif national et les instructions relatives à sa mise en œuvre permettent d’apporter des bases juridiques appropriées pour la réalisation des contrôles officiels, même si certains éléments des dispositions nationales ayant trait à la production et à la dénomination des viandes séparées mécaniquement diffèrent des exigences prévues par la réglementation de l’Union européenne.

Une procédure claire d’agrément et d’enregistrement des exploitants du secteur alimentaire est disponible pour tous les fonctionnaires concernés, mais elle n’est pas toujours suivie. Cinq des neuf établissements visités n’avaient pas été agréés conformément aux dispositions de l’Union.

Les contrôles officiels sont planifiés sur la base de la catégorisation au regard des risques, qui ne reflète pas la situation réelle des établissements et la performance des exploitants du secteur alimentaire. En conséquence, la fréquence des contrôles et du suivi des non-conformités détectées précédemment peut ne pas être appropriée.

Tous les établissements visités qui produisent des viandes séparées mécaniquement présentaient d’importants manquements qui n’avaient pas été recensés ou fait l’objet d’un suivi approprié lors des contrôles officiels. Les fonctionnaires rencontrés lors de ces visites étaient réticents à imposer des mesures correctives immédiates aux exploitants du secteur alimentaire.

Dans le secteur laitier, les contrôles officiels dans les exploitations sont réalisés sur un pourcentage réduit d’exploitations, tandis que l’évaluation sur documents des résultats concernant les critères applicables au lait cru reste la principale méthode pour vérifier le respect des exigences en matière d’hygiène. La mise en œuvre d’un système robuste et fiable de contrôle des critères relatifs au lait cru a été déléguée à l’accord interprofessionnel national, ainsi que la responsabilité en matière d’exécution forcée en cas de non-conformités.

À quelques exceptions près, les contrôles officiels permettent généralement de déceler les non-conformités présentes dans les laiteries (y compris les cas de présence d’agents pathogènes susceptibles de rendre les produits dangereux pour la consommation humaine) et d’assurer un suivi adéquat et dans les délais convenus.

Des procédures sont en place pour garantir que les notifications du RASFF font l’objet d’une enquête et d’un suivi; en outre, de nombreuses notifications «nationales» de la présence d’agents pathogènes dans des produits laitiers sont communiquées aux autorités compétentes. En général, les deux font l’objet d’un suivi et sont documentées.

Des procédures et mesures plus strictes ont été mises en œuvre au moment de l’apparition de salmonelles dans des préparations pour nourrissons, et la production dans les locaux n’a pu reprendre qu’après l’application complète des mesures correctives convenues et supervisées par les autorités compétentes à tous les niveaux. Quelques inexactitudes dans le rappel des produits concernés indiquent qu’il existe des faiblesses dans les procédures de rappel et de retrait et font actuellement l’objet de mesures administratives prises par les autorités compétentes.

Le rapport contient des recommandations adressées aux autorités compétentes afin que celles-ci remédient aux lacunes constatées.

A noter que les problème d’effectifs sont très présents dans le rapport d’audit:

Tous les représentants des services locaux de la DGAL rencontrés par l’équipe d’audit sauf un ont exprimé leur inquiétude quant à la disponibilité d’effectifs suffisants pour réaliser tous les contrôles officiels.

Ainsi,

Le nombre d’inspections itinérantes menées dans le cadre de la surveillance régulière nationale (SRN) et de la surveillance ponctuelle nationale (SPN) peut être adapté au niveau local eu égard aux effectifs locaux. En cas de réduction du nombre d’inspections, le programme actualisé doit être validé au niveau régional de la DGAL. Toutes les DD(CS)PP visitées sauf une ont affirmé qu’en raison d’un manque de personnel, certaines activités relevant de la SRN et de la SPN n’avaient pas été menées à bien, et que moins de 10 % des producteurs de fromage avaient été inspectés.

En ce qui concerne le système d’alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux, on apprend:

Un guide d’aide à la gestion des alertes d’origine alimentaire entre les exploitants du secteur alimentaire (ESA) et les autorités compétentes a été révisé en juillet 2009; une nouvelle révision/actualisation est en cours, mais aucun délai n’a été fixé pour son achèvement.

150 alertes RASFF concernant des produits laitiers ont été notifiées pour la France depuis 2014. Les données montrent que le nombre d’alertes est assez constant de 2014 à 2019, donc pas d'amélioration au fil des ans ...

En ce qui concerne les «VSM», le rapport d’audit note,

Tous les établissements visités qui produisent des VSM présentaient d’importants manquements qui n’avaient pas été recensés ou fait l’objet d'un suivi approprié lors des contrôles officiels. Les fonctionnaires rencontrés lors de ces visites étaient réticents à imposer des mesures correctives immédiates aux ESA.

Bon, comme dirait l’autre, y’a du pain sur la planche, et pour preuve, il y a la publication d’une note de service de la DGAL le 7 juillet 2021, dont on nous dit,

Le rapport final d’audit de la DG SANTÉ relatif aux filières «VSM» et «lait et produits laitiers» a été publié. Cette note en résume les principales conclusions ; de nombreux points sont susceptibles de concerner toutes les filières.

Petite inexactitude, le rapport final d’audit a été publié le 16 juillet 2020, soit il y a presque un an … C’est à mon sens, la première fois que la DGAL commente un rapport d’audit de la DG Sanco. Le nombre insuffisant de personnel n’est pas mentionné dans la note de service de la DGAL, jusqu’à quand ?

Pourquoi il ne faut pas s'étonner que des personnes aient peur du vaccin ?

Le principe de précaution dans la Constitution, des années de messages anxiogènes écolo “on vous empoisonne”, et on s’étonne que les gens aient peur du vaccin?.:) pic.twitter.com/GLsVzp6DVD