dimanche 3 avril 2022

Quelques éléments sur une ‘possible’ contamination de la pâte de pizzas

Pâte

Comme nous l’avons appris, «Il y a bien un lien entre des pizzas de la marque Buitoni (Nestlé) et certains cas récents de contaminations à la bactérie Escherichia coli chez des enfants français», selon un communiqué de la direction générale de la santé (DGS) mercredi 30 mars, avec des «analyses épidémiologiques, microbiologiques et de traçabilité» à la clé.

«Comment la bactérie a pu survivre dans des pizzas surgelées et cuites au four ?», selon La Dépêche.fr.

Cette question reste encore un mystère. Les pizzas ont été cuites dans l'usine Buitoni, surgelées puis de nouveau cuites par les clients dans un four à 200°C en général. E. coli n'aurait donc pas dû survivre. «Nous explorons différentes hypothèses pour savoir comment les contaminations ont pu se produire malgré la cuisson de la pizza», a expliqué l'épidémiologiste Gabrielle Jones, de Santé publique France, à France Inter. «Cela peut être la manipulation de la pizza pas encore cuite», avance-t-elle.

Ces propos méritent une précision, car «Il faut savoir que la pizza Fraîch’Up est la seule gamme de pizzas surgelées à pâte crue vendue par la filiale de Nestlé. Ce type de produit demande une cuisson beaucoup plus longue qu’une pizza surgelée classique», d’après 60 Millions de consommateurs.

Selon France Inter, De son côté Nestlé «se pencherait plutôt vers une éventuelle contamination au niveau de la pâte» a déclaré ce mercredi le directeur général industriel de Nestlé France, Jérôme Jaton. «Ayant de la farine, qui est un produit agricole, il y a des risques d’avoir Escherichia coli dans la farine. Nous allons travailler là-dessus.» Il a également expliqué que les deux lignes de l'usine de Caudry «sont à l'arrêt» et qu'«un plan d’analyse» est en préparation. Toutefois, il estime que le processus de contrôles sanitaires n'a rien révélé d'anormal. En tout cas, «si vous avez des pizzas Fraîch’Up dans votre réfrigérateur, ne les consommez pas et jetez-les», a précisé Jérôme Jaton.

Par ailleurs, on peut lire aussi, «La contamination via la farine serait surprenante» commente Eric Oswald à propos de la bactérie E. coli présente dans les pizzas, source L’Usine Nouvelle. «Eric Oswald, directeur adjoint de l'institut de recherche en santé digestive de Toulouse, rappelle que dans 90% des cas, les produits contaminés à l'E. coli sont d'origine animale.»
Origine animale certainement, mais contamination des céréales, puis de la farine très certainement ...

En 2016, Bill Marler, l’avocat en sécurité des aliments bien connu, a écrit un article que l’on peut qualifier de prémonitoire, Nestle started using pasteurized flour after a devastating E. coli outbreak. General Mills, why did you not learn from that? (Nestlé a commencé à utiliser de la farine pasteurisée après une épidémie dévastatrice à E. coli. General Mills, pourquoi n'avez-vous rien appris de cela ?). General Mills est une entreprise alimentaire américaine. Bill Marler tient ses propos à l’issue d’une épidémie aux Etats-Unis liée à de la pâte à cookies réfrigérée et contaminée.
Voici un extrait de l’article,
La farine était le principal ingrédient de la pâte à cookies, c’est cela qui a attiré l'attention des investigateurs pour plusieurs raisons.
- La farine, un produit agricole crue (c'est-à-dire qui ne subit pas de transformation pour tuer les pathogènes), a également été considérée comme une source possible de contamination.
- Bien que les investigateurs n'aient trouvé aucune preuve concluante que la farine contaminée était la source de cette épidémie, la farine contaminée reste un suspect majeur pour l'introduction du pathogène dans le produit.
Plusieurs fabricants de pâte à cookies ont informé informé la FDA qu'ils ont mis en place l'utilisation de farine traitée thermiquement pour leurs produits de pâte à cookies prêts à cuire. Les aliments contenant de la farine crue (non traitée thermiquement) doivent être considérés comme des vecteurs possibles d'infection dans de futures épidémies. Les transformateurs d'aliments devraient envisager l'utilisation de farine pasteurisée dans les aliments prêts à cuire qui sont susceptibles d'être consommés sans cuisson, même si les mentions sur l'étiquetage peuvent mettre en garde contre la consommation de produits non cuits.
Dans une étude en Suisse de Silvan Wetzel et Lars Fieseler de 2020, il a été question de «Persistence of STEC in grain, flour, and raw dough» (Persistance des STEC dans les céréales, la farine et la pâte crue). L’objectif de cette étude était de,
- Déterminer la persistance des STEC dans les grains de blé, la farine et la pâte crue (produits commerciaux)
- Déterminer la prévalence des STEC dans les grains de blé
- Développer une méthode de détection quantitative

Voici le résumé et les conclusions des auteurs:

- E. coli O28 et O157 et d'autres sérotypes semblent survivre dans la farine et le grain de blé pendant 56 jours (8 semaines) ou même plus
- Forghani et al. 2018 ont signalé la survie, par exemple la présence de E. coli viables O26, O103, O111 et O157, même après 280 jours (40 semaines)
- Forghani et al. 2019 a signalé la présence de E. coli viables O45, O121, O145 et Salmonella après 168 jours (24 semaines)
- Gill et al. 2019 a isolé E. coli O121 viable après 2 ans de stockage du blé (souche épidémique, Canada 2016)
- De plus, la bactérie a survécu au traitement thermique du blé (70°C)
- Michael et al. 2019 a démontré que E. coli O121 est complètement éradiqué si de la farine contaminée est utilisée pour préparer et cuire des muffins
- Gill et al. 2019 a en outre démontré que la souche épidémique E. coli O121 était présente dans la farine naturellement contaminée à 0,15 à 0,43 NPP/100 g.
- «Il n'y avait aucune preuve de niveaux plus élevés d'organismes associés à la contamination fécale dans la farine rappelée.»
- Les STEC sont probablement transmis au grain sur le terrain (contamination fécale)
- Dans la farine, le nombre de cellules viables est probablement très faible
- Cependant, les bactéries persistent très longtemps (2 ans)
- La dose infectieuse est très faible (10 ufc)
- La cuisson inactive les STEC
- Des méthodes de détection qualitatives sont établies (ISO13136)
- La détection quantitative doit être effectuée à l'aide de MPN-qPCR (taille de l'échantillon, matrice complexe)
- Au lieu d'un enrichissement sélectif avec du bouillon d’eau peptonée par exemple, un enrichissement non sélectif, doit être utilisé.

Enfin, on pourra aussi lire un document très utile du BfR d’Allemagne, 28 pages, à propos de Escherichia coli dans la farine, sources, risques et prévention (BfR opinion No 004/2020 publié le 20 janvier 2020).

Le BfR conseille donc aux consommateurs qui souhaitent se protéger, ainsi que leur famille, des infections alimentaires de suivre les recommandations ci-après lors de la manipulation de la farine, en plus des règles d'hygiène standard en cuisine:
- Avant de préparer des aliments et après tout contact avec de la farine, se laver soigneusement les mains avec du savon et de l'eau.
- Dans la mesure du possible, évitez le contact entre la farine et les aliments destinés à la consommation directe, utilisez également des planches, assiettes, bols et agitateurs différents ou lavez-les après contact avec la farine.
- Nettoyez soigneusement les surfaces et les objets avec un détergent et de l'eau tiède après un contact avec de la farine, puis séchez-les.
- Ne mangez pas de gâteau et de pâte à biscuits non cuits.

Les EHEC/STEC sont tués par la cuisson, le rôtissage et la cuisson en ragoût. En général, lors de la préparation d'aliments dans les foyers domestiques, par ébullition ou friture, une température d'au moins 70°C au cœur de l'aliment maintenu pendant au moins deux minutes est suffisante. Il est à noter que ces valeurs ne s'appliquent pas à l'application de chaleur sèche (sans eau) et sont également insuffisantes pour chauffer la pâte. Dans le produit à base de farine sèche (env. 13 % de teneur en eau), les STEC ne sont pas tués à 70°C. Ces bactéries sont également relativement insensibles aux acides, aux basses températures ou à la déshydratation. Par conséquent, même dans le congélateur, les bactéries STEC ne peuvent pas être tuées de manière fiable. Si la farine est mélangée avec des œufs, du lait ou de l'eau pour former une pâte, les bactéries STEC peuvent être tuées à des températures à cœur de 70°C pendant au moins deux minutes. Des températures à cœur plus élevées peuvent réduire le temps de chauffage nécessaire.

Voici donc ces quelques élements en attendant d'autres, à suivre ... 

Mise à jour du 7 avril 2022. A noter, une notification par les Pays-Bas au RASFF de l'UE de la présence de STEC O145 dans la pâte à pizza des Pays-Bas distribuée en France. STEC différent de STEC O26 mentionné dans l'épidémie en France.

Mise à jour du 24 juin 2022. RappelConso signale un rappel de pâte à pizza pour cause de présence d'acariens. Apparemment, il n'y aurait donc pas que des pathogènes potentiels dans de la farine.

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. Le départ du blog de la revue a été strictement motivé par un manque de réactivité dans la maintenance du blog, la visibilité de celui-ci devenant quasi nulle. J’accuse la direction de la revue de fuir ses responsabilités et le but de ce message est de leur dire toute ma colère. Elle ne veut pas céder, moi non plus, et je lui offre ainsi une publicité gratuite. 

samedi 2 avril 2022

Pizzas Buitoni contaminées par E. coli producteurs de shigatoxines: Ouverture d’une enquête pour «homicides involontaires»

Selon 20 minutes, «La découverte de la bactérie Escherichia coli dans des pizzas surgelées Buitoni risque d’avoir des poursuites judiciaires. Une enquête pour « homicides involontaires», «tromperie» et «mise en danger d’autrui» a été ouverte après plusieurs cas graves de contamination, a indiqué le parquet de Paris ce vendredi.

Cette enquête, menée par le pôle de santé publique (PSP) du parquet de Paris, est ouverte depuis le 22 mars. Les autorités sanitaires ont annoncé mercredi avoir établi un lien entre la consommation de ces pizzas et plusieurs cas graves de contamination, alors que des dizaines d’enfants français sont tombés malades et deux sont morts.

«Mise en danger d’autrui»
«Le PSP, sur dessaisissement des parquets de Nancy et Saint-Malo et en application de sa compétence en matière d’infractions portant atteinte à la santé», s’est saisi de l’enquête, a précisé le parquet de Paris.

L’enquête porte sur les infractions de «tromperie sur une marchandise, exposition ou vente de produits alimentaires corrompus ou falsifiés et nuisibles pour la santé, mise sur le marché d’un produit préjudiciable à la santé, mise en danger d’autrui, blessures involontaires et homicides involontaires».

Plusieurs plaintes déposées
Elle a été confiée à l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp), la direction générale de la gendarmerie, le service des enquêtes de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) et la Brigade nationale d’enquêtes vétérinaires et phytosanitaires (BNEVP) du ministère de l’Agriculture, a précisé le parquet.

Plusieurs plaintes ont été déposées auprès des tribunaux en France. La France connaît depuis fin février une recrudescence de cas de syndromes hémolytiques et urémiques (SHU) liés à une contamination à la bactérie E. coli.

Deux enfants sont décédés
Santé Publique France avait indiqué mercredi que 75 cas étaient en cours d’investigation, dont 41 pour lesquels des syndromes hémolytiques et urémiques «similaires» ont été identifiés, et 34 pour lesquels des analyses supplémentaires sont en cours. Deux enfants sont décédés, même si le lien avec les pizzas n’a pas été confirmé dans leurs deux cas.

Des analyses «ont confirmé un lien entre plusieurs cas et la consommation de pizzas surgelées de la gamme Fraîch’Up de la marque Buitoni contaminées par des bactéries Escherichia coli», a annoncé mercredi dans un communiqué la Direction générale de la santé, qui dépend du gouvernement. Nestlé avait fermé deux chaînes de production situées à Caudry (Nord) qui fabriquent ces pizzas surgelées commercialisées essentiellement en France.


Mise à jour du 7 avril 2022. A noter, une notification par les Pays-Bas au RASFF de l'UE de la présence de STEC O145 dans la pâte à pizza des Pays-Bas distribuée en France. STEC différent de STEC O26 mentionné dans l'épidémie en France.

Mise à jour du 27 mai 2022. «Pizzas Buitoni: sept nouvelles plaintes déposées après des intoxications par E. Coli», selon La Voix du Nord.
Sept nouvelles familles ont décidé de porter plainte contre le fabricant de pizzas surgelées, selon RTL.

Mise à jour du 29 mai 2022. On lira l’article d’Olivia Détroyat, «Affaire Buitoni: enquête sur les défaillances sanitaires de Nestlé», paru dans Le Figaro en ligne du 17 mai 2022. Dans le journal papier du 28 mai, le titre devient «Buitoni: les raisons de la sortie de piste de Nestlé». Article réservé aux abonnés ou aux lecteurs du journal.
Réputé pour sa rigueur, le géant suisse est rattrapé par une dérive sanitaire locale. Sa discrétion est mal perçue.
Alors que le patron France de Ferrero a fait vendredi son mea culpa après le scandale des œufs Kinder contaminés à la salmonelle, rien de tel pour Nestlé. Sous le feu des projecteurs depuis plus de deux mois à cause de ses pizzas Buitoni Fraîch’Up contaminées à la bactérie E. coli, le géant suisse garde toujours le silence. Pourtant, sept nouvelles plaintes ont été déposées ce vendredi au tribunal judiciaire de Paris, et une enquête judiciaire planche sur les causes et responsabilités d’une des plus grandes secousses sanitaires qu’ait connues le leader mondial de l’alimentation (87 milliards d’euros de chiffre d’affaires).


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Si vous avez une pizza Fraîch’Up dans votre congélateur, ne la mangez pas et jetez-là

«Si vous avez une pizza Fraîch’Up dans votre congélateur, ne la mangez pas et jetez-là», tel devrait être le slogan que l’on devrait entendre régulièrement dans les médias.

Ainsi en Touraine, «Huit établissements étaient en anomalie pour non-retrait des produits de la vente ou absence d’affichage de l’étiquette de retrait-rappel» indique la préfecture. «À ce jour, la vigilance reste de mise et nos agents continuent de vérifier le retrait-rappel de ces pizzas des rayons, à l’occasion de leurs contrôles.»

Suite à cette information, il faudrait que nos autorités publient au niveau national les noms des magasins qui n’ont pas retirer les produits en temps voulu ou tout du moins lister au niveau national le nombre de magasins qui n'ont pas fait le job ...

Autre point, l’urgence est bien d’informer les consommateurs de vérifier la présence de pizzas au fond du ou des congélateurs. Une campagne de communication s'impose !

Dans ces conditions, on peut se demander pourquoi le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation n’a toujours pas diffusé une seule ligne d'information en direction des consommateurs, même si ses agents interviennent sur le terrain, pour participer aux investigations, c’est en soi un petit scandale.

Complément. Page d'accueil de RappelConso indique ce qui suit, c'est nécessaire mais il faut toutes nos autorités rerennent de visuel qui renvoie à une page Internet de la DGCCRF.

Mise à jour du 7 avril 2022. A noter, une notification par les Pays-Bas au RASFF de l'UE de la présence de STEC O145 dans la pâte à pizza des Pays-Bas distribuée en France. STEC différent de STEC O26 mentionné dans l'épidémie en France.

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Comment un microbe intestinal devient-il un pathogène ?

© HZI / Rohde

«Comment un microbe intestinal devient-il un pathogène ?», source Twincore.de.
Des scientifiques recherchent un lien entre les gènes bactériens et la gravité de la maladie.

La bactérie Escherichia coli se trouve entre autres dans l'intestin humain. Là, il est inoffensif, mais dans certaines circonstances, il peut aussi devenir pathogène. Il peut provoquer des infections de la vessie ou une empoisonnement du sang. Une équipe de chercheurs dirigée par le professeur Marco Galardini, responsable du cluster Resist Biologie des systèmes des communautés microbiennes à Twincore, en collaboration avec des collègues de la faculté de médecine de l'Université de Paris, a cherché à savoir si certains gènes de la bactérie étaient liés à la gravité des maladies causées. Ils publient maintenant leurs résultats dans la revue PLOS Genetics.

Escherichia coli, souvent abrégé en E. coli, fait partie de la flore intestinale humaine. En tant que soi-disant commensal, il ne cause généralement aucun dommage. Dans l’intestin et d'autres organes, il peut également devenir un pathogène. Dans le tractus urogénital, par exemple, E. coli provoque une cystite et dans le sang, il peut provoquer une septicémie. L'empoisonnement du sang est une conséquence redoutée des infections bactériennes et peut même être fatal dans 10 à 30% des cas. La gravité d'une telle infection ne pouvait pas être prédite auparavant sur la base de la constitution génétique du germe.

Des chercheurs de Twincore à Hanovre ont maintenant analysé si certaines variants génétiques de E. coli sont associés à une évolution plus sévère. «Nous avons mené une étude dite d'association à l'échelle du génome», explique Marco Galardini. «Pour ce faire, nous avons séquencé des échantillons bactériens de deux grandes études de patients et les avons corrélés avec l'évolution de l'infection.» Des caractéristiques telles que l'âge, le sexe ou des maladies antérieures connues ont également été incluses dans l'analyse.

L'équipe de Galardini n'a pas été en mesure d'identifier les gènes qui déterminent la gravité de la maladie. Cependant, ils ont fait une autre découverte intéressante: «Une certaine cassette génétique était clairement associée à des infections qui ont commencé dans les voies urinaires», explique Galardini. De là, une stratégie pour éviter les maladies potentiellement mortelles peut être dérivée. «À l'avenir, on pourrait séquencer les pathogènes d'une infection de la vessie, puis décider si le traitement médicamenteux doit être ajusté par précaution», explique Galardini.

Le fait que les chercheurs n'aient pas été en mesure de prouver un lien entre le génome de la bactérie et l'évolution de la maladie ne signifie pas nécessairement qu'il n'y en a pas. «Il se pourrait tout aussi bien que le nombre d'échantillons que nous avons examinés soit trop petit», explique Galardini. «Une simulation a montré qu’il faudrait dix fois plus d'échantillons pour détecter ou exclure la connexion avec une plus grande certitude.»

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vendredi 1 avril 2022

Causes et conditions extérieures des maladies et de la santé

Chaire de santé publique au Collège de France – Leçon inaugurale de Rémy Slama.

Pour la 3e fois, Santé publique France apporte son soutien à la chaire de santé publique du Collège de France. Rémy Slama, épidémiologiste environnemental, délivrera un enseignement sur les «Causes et conditions extérieures des maladies et de la santé». Sa leçon inaugurale sera prononcée le 31 mars 2022.

«La recherche en santé environnementale s’intéresse aux causes plus lointaines [des] maladies, les causes des causes de décès, en quelque sorte. Elles prennent la forme de facteurs physiques, chimiques, comportementaux, sociaux et, encore à ce jour, infectieux, bien que ces derniers ne représentent plus la contribution principale. Tout cela forme l’exposome, une notion à laquelle réfléchissent les scientifiques depuis une quinzaine d’années. Il désigne l’ensemble des expositions environnementales que l’on subit depuis la conception jusqu’à la fin de la vie.» Rémy Slama.

Mise à jour du 25 mai 2022On lira cet article de Santé publique de France, Chaire de santé publique : un cours sur l’exposome dans l’enseignement de Rémy Slama.

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Mars 2022 et ses 250 rappels de produits alimentaires. Tout va donc toujours très bien ?

Il était temps que le mois de mars se termine, jugez plutôt, 37, 32 et 43 et 120 rappels pour la première, seconde, troisième et quatrième semaine de mars 2022.

Les derniers jours du 28 au 31 mars n’ont pas failli à la tradition avec 18 rappels, soit un total pour l’intégralité du mois de mars de 250 rappels. Cela étant, on sent pour un petit coup de mou, si l’on compare aux 452 rappels en janvier et de 436 en février 2022.

Voici le détail de ces derniers jours de mars 2022,
28 mars 2022
- Listeria monocytogenes: 2
- histamine: 1

29 mars 2022
- corps étrangers: 1
- allergènes: 1
- surdosage d’additif E450: 1
- présence d’huiles minérales (MOH): 1
Coulisses des rappels
- Oubli par RappelConso du rappel de bouillons cube légumes sans sel de la marque Jardin Bio Etic pour cause de présence de MOH ou hydrocarbures d’huiles minérales, source Auchan. Rappel aussi au Luxembourg.

30 mars 2022
- risque d’intoxication à l’acide cyanhydrique: 2
- Listeria monocytogenes: 1
- présence d’alcaloïdes d’ergot: 1
Coulisses des rappels
- Oubli de Rappel conso réparé le 30 mars 2022 avec cet avis de rappel.
- Notification au RASFF de l’UE par la Belgique le 30 mars 2022 de la présence d’ochratoxine A dans des figues de Turquie via un opérateur de France.
- Notification au RASFF de l’UE par les Pays-Bas le 30 mars 2022 d’intoxication alimentaire causée par des huîtres de France.

31 mars 2022
- présence d’alcaloïdes d’ergot: 5
- oxyde d’éthylène: 1
- détection d'un ingrédient ionisé non mentionné sur l'étiquetage: 1
Coulisses des rappels
- Sur les rappels liés à la présence d’alcaloïdes d’ergot dans des produits de boulangerie, cinq en deux jours, voir l’article du blog ici.

Feuilleton des rappels liés à la présence d’oxyde d’éthylène en France
Cela dure depuis le 9 septembre 2020, mais le décompte en France n’a débuté que le 20 octobre 2020. Ainsi, selon la DGCCRF, il y a eu au 1er avril, 17 907 rappels (références et lots) versus 17 893 rappels au 25 mars 2022.
Par ailleurs, si vous jetez un coup d’oeil sur le site de la DGCCRF intitulé, «Sésame, psyllium, épices et autres produits rappelés comprenant ces ingrédients», vous pourrez lire cette phrase, qui n’a strictement aucun sens, «Des investigations sont actuellement en cours en lien avec la Commission européenne pour identifier l’origine de cette contamination.», dans la mesure où la DGCCRF n’informe des réunions qui ont déjà eu lieu.
Rappelons une nouvelle fois, sans se lasser, que de son côté, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation ignore ce qu’est la contamination par l’oxyde d’éthylène, très étonnant, ce pays, non ?

Quelques curiosités dans les notifications au RASFF de l’UE au mois de mars 2022
Les notifications ne cessent d’augmenter depuis le début de l'année 2022, mais, chuttt, tout va bien ?
- 334 notifications en janvier 2022 versus 326 en janvier 2021
- 352 notifications en février 2022 versus 319 notifications en février 2021
- 485 notifications en mars 2022 versus 394 en mars 2021, dont
. 54 notifications pour la présence de chlorpyrifos,
. 52 notifications pour la présence d’aflatoxines
. 48 notifications pour la présence de Salmonella
. 21 notifications pour la présence d’oxyde d’éthylène
. 6 notifications pour la présence de norovirus dans des huîtres de France. Il s’agit de la neuvième notification depuis le début de l’année 2022. C’est promis, juré, à la 10e notifications, nos autorités vont réagir ...

RASFF de l’UE et la France
En mars 2022, 24 notifications pour les produits d’origine France (versus 26 et 24 en février et en janvier) dont 3 pour cause d’oxyde d’éthylène. 15 notifications sur 24 sont faites par d’autres États membres. Au niveau de la distribution des produits alimentaires, la France a été concernée par 51 notifications (versus 43 et 50 en février et en janvier).


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Choses lues sur les cas graves de SHU en France

Rien de tel qu'une petite revue de presse ou plus précisément de quelques éléments avec mes commentaires ...

Extraits d’une interview de M. François-Xavier Weill, médecin et microbiologiste, qui dirige à l'institut Pasteur le centre de référence des E. coli.

Si la responsabilité de la contamination des produits revient bien évidemment à l'industriel, il y a un risque que la cuisson de ces pizzas n'ait pas été suffisante. Peut-être des adolescents ne connaissaient-ils pas bien les différents modes de cuisson de leur four, les personnes ont-elles utilisé le préchauffage? Les produits ont-ils été cuits au four traditionnel ou au four à micro-ondes? Enfin, toujours est-il que s'il n'y avait pas eu de contamination de la pâte, il n'y aurait rien eu après.

Ce genre de produits industriels est distribué à large échelle donc on peut imaginer que ça va entraîner plus de cas que sur de plus petites productions locales. D'un côté, il y aura de moins en moins de cas en raison du retrait-rappel du produit. Mais naturellement, on va avoir des cas qui vont arriver au fil de l'eau: le problème, c'est que ce n'est pas un lot de produits que tout le monde va manger en même temps car il est périssable.

Des gens ont acheté ça et vont le garder des semaines dans leur congélateur avant de le consommer. Le risque, c'est que l'information ne leur arrive pas entre-temps. Ça, c'est une bombe à retardement dans les congélateurs.

Commentaire
Comme pour des nuggets de poulet qui sont encore crus ou partiellement cuits en surface, la cuisson de la pâte des pizzas peut ne pas être suffisante. Un mode d’emploi validé doit être clairement écrit sur l’emballage. L’abandon du four à micro-ondes me semble une nécessité !

Selon Les Echos, «E. coli dans les pizzas Buitoni: les premiers tests de Nestlé dans son usine tous négatifs»

Le groupe agroalimentaire suisse, propriétaire de la marque Buitoni fabricant les pizzas surgelées Fraîch'Up contaminées à l'E. coli, a déjà effectué 75 prélèvements sur la ligne de fabrication concernée et dans toute son usine de Caudry, dans le Nord. Nestlé entend analyser l'ensemble de l'usine afin de trouver l'origine de la bactérie présente dans la pâte.

Il est aussi indiqué «Le groupe suisse n'entend pas s'arrêter là. «Nous allons présenter un plan permettant de couvrir l'ensemble de l'usine pour trouver l'origine de la bactérie»
Commentaire
Ce genre d’information n’apporte pas grand-chose, ça meuble. Des analyses négatives, ne signifient pas qu’il n’y a pas de contamination. Le nombre de prélèvement me paraît relativement petit. Où ont été effectués ces prélèvements? Sur le produit, la farine, ou dans l’environnement ? Il me semble qu’il faudra des analyses officielles réalisées par les pouvoirs publics, mais quand ?

On peut aussi faire état d’éléments qui ressortent ici ou là et qui parasitent le sujet, selon un tweet de Joe Whitworth, «C'est incroyable de voir comment, lorsqu'un incident se produit, les anciens employés sont toujours là pour apporter leur contribution.» C'est bien aussi mon avis et on peut aussi ajouter les syndicats …

O.-F. a de répondre à six questions dont ces deux ci-après
Un lien avec les pizzas Buitoni Fraich’up est-il établi ?
Santé Publique France a confirmé mercredi un lien entre plusieurs cas graves de syndrome hémolytique et urémique (SHU) chez des enfants et la consommation de pizzas surgelées de la marque Buitoni Fraîch’up.
Comment les bactéries ont-elles pu contaminer de la pâte à pizza ?
«Des contaminations de farines ont été décrites aux États-Unis et au Canada. Si bien qu’il est précisé de ne pas manger de pâte à cookie crue aux États-Unis», indique le Pr Weill. E. coli, qui aime l’humidité, a peu d’affinités avec la farine brute (farine crue -aa). Si la farine était probablement contaminée, la prolifération s’est vraisemblablement produite lors des phases de fabrication ultérieures.
Comment la bactérie a-t-elle résisté à la cuisson ?
Si le froid (frigo ou congélateur) empêche la prolifération de E. coli, il ne l’élimine pas. Elle est cependant sensible à une température de 70°C. « Tout dépend de la quantité de bactéries comme de la durée et de la température de cuisson, rectifie le Pr Weill. Si le four n’est pas assez chaud, ou si le micro-ondes est utilisé, elle pourrait persister.»
Commentaire
Parmi les recommandations de Santé publique de France figurent désormais, «les préparations à base de farine (pizza/pâte à cookies/gâteau/à tarte...) ne doivent pas être consommées crues ou peu cuites.» Cela était absent auparavant, voir l’article du blog comparatif des recocommandations avant et après cette crise sanitaire.

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. Le départ du blog de la revue a été strictement motivé par un manque de réactivité dans la maintenance du blog, la visibilité de celui-ci devenant quasi nulle. J’accuse la direction de la revue de fuir ses responsabilités et le but de ce message est de leur dire toute ma colère. Elle ne veut pas céder, moi non plus, et je lui offre ainsi une publicité gratuite.

1er avril 2022, doit-on souhaiter bon anniversaire à RappelConso ?

Pour une fois, ce n’est pas un gag du 1er avril ! En effet, c’est le 1er avril 2021 qu’est né RappelConso, une application sensée fournir aux consommateurs une information sur les rappels de produits en France, dont les produits alimentaires.  

Cette application existe enfin dans le cadre de politique de start-up nation voulue par l’actuel président de la République. Pour information, il existe, une autre application sensée changer la vie des consommateurs, qui s’appelle SignalConso, mais je doute de son efficacité, enfin, s’il y avait un jour bilan circonstancie, je changerai sans doute d’avis, à suivre ...

Alors, bon anniversaire RappelConso ?

A propos de Rappel conso, j’ai dit que l’application était «sensée vous fournir une information», car il y a des oublis, pas très nombreux, mais fréquents, et des retards aussi à l’information surtout quand on compare notre situation avec celle des pays voisins de la France. Par ailleurs, autre particularité unique en Europe de RappelConso, les matériaux entrant au contact des aliments sont dans la rubrique ‘divers’ et ne sont pas comptabilisés dans la rubrique ‘Aliments’.

Alors, bon anniversaire RappelConso ?

RappelConso a le mérite de montrer que les produits alimentaires sont les produits les plus rappelés en France, bio or not bio dans le même sac; les rappels de produits alimentaires sont en quelque sorte de maladie dont on arrive pas à se débarrasser, et qui, hélas, progresse, sans que l’on s’émeuve outre mesure.

Dans l’immensité des rappels de produits alimentaires en France, une part non négligeable provient de ce que la Commission européenne appelle un ‘incident’, c’est-à-dire des produits alimentaires contaminés par la présence d’oxyde d’éthylène, un produit phytosanitaire ou pesticide, initialement présent dans des graines de sésame d’Inde dans un premier temps, puis cela s’est étendu à d’autres pays, puis à d’autre produits comme la gomme de caroube et de guar, etc. Cela dure depuis le 9 septembre 2020 et ce n’est pas prêt de s’arrêter ...

La France, via la DGCCRF, a choisi depuis le 20 octobre 2020 (un mois après l'identification du problème), de lister les produits qui contiennent de l’oxyde d’éthylène et presque toutes une à deux semaines une liste interminable de produits alimentaires (références et lots) rappelés est publiée.

Au 25 mars 2022 (fichier Excel), nous en étions à 17 893 produits alimentaires rappelés versus 15 446 produits au 7 janvier 2022, soit 2 447 produits rappelés depuis le début de l’année 2022, difficile donc de s’y retrouver pour le consommateur lambda, sachant aussi que tous les pays de l’UE ne joue pas le même jeu, certains signalant que quelques produits, quand la France en signale plusieurs milliers. L’étrange coopération entre les États membres est ici du chacun pour soi, mais s’il n’y avait qu’ici.

Pour compliquer la tâche, les 2 447 produits (référence et lots) listés par la DGCCRF ne sont pas ainsi comptabilisés dans RappelConso, un seul produit pouvant avoir plusieurs références et lots, pas simple … il faut jongler entre l’application RappelConso et le fichier géant Excel pour s’y retrouver.

Alors, bon anniversaire RappelConso ?

Bien entendu, ne cherchez pas une information sur l’oxyde d’éthylène du côté de nos autorités sanitaires, Anses comprise. La DGCCRF attend toujours des explications de la Commission européenne depuis 1 an et demi. Le terme 'transparence', est inconnu du rapport 2021 de la direction générale de l’Alimentation. On a l’impression que nos autorités demeurent confinées …

Particularité européenne, la France est pratiquement le seul pays de l’UE à signaler le rappel de tous les produits alimentaires, dans l’application RappelConso, qu’ils soient ou non contaminés par l’oxyde d’éthylène. La Belgique et le Luxembourg, pays très voisins, signalent les rappels de denrées alimentaires contenant le produit phytopharmaceutique (ou pesticide) non autorisé oxyde d’éthylène dans des fichiers séparés. Le Luxembourg ne rapportant que 96 et 534 produits rappelés respectivement pour 2022 et 2021 et la Belgique 29 et 211 produits alimentaires respectivement pour 2022 et 2021. La Suisse, même si elle a vu, le nombre de rappels et d'avertissements publics émis en 2020 augmenter, l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) a publié 28 avertissements publics et 49 rappels d'aliments. Un modèle à suivre ? A vous de voir …

Côté distributeurs, RappelConso a un peu perturbé l’information, des sites de distributeurs arrêtant d’informer, d’autres continuant. Aujourd’hui tous les distributeurs signalent relativement bien les rappels souvent en avance d’ailleurs par rapport à RappelConso, qui ne fonctionne pas le week-end. Autre aspect, l’affichette d’information d’un rappel se trouvant en rayon a pratiquement disparu des rayons. Côté distributeurs toujours, une mention très spéciale pour Monoprix qui continue sur son site Internet d’informer qu’il n’y a pas de rappel en ce moment, même quand il y en a. Il faudrait remettre ce distributeur dans le droit chemin, mais qui le fera ?

Côté associations de consommateurs, la revue 60 Millions de consommateurs tente de suivre le rytme des rappels, quant UFC Que Choisir, cela fait longtemps que la liste des rappels est très incomplète, et que cette association est devenue une ONG sensée combattre tous les maux de la terre ...

Alors, bon anniversaire RappelConso ?

Mis à part la contamination par l’oxyde d’éthylène, il reste ensuite les autres contaminants des denrées alimentaires, et malheureusement, les pathogènes prennent, hélas, une part prépondérante.

La seule action concrète sur la présence de pathogènes dans les aliments est annoncé via un programme de recherche sur cinq ans sur la persistance de Salmonella et de Listeria dans les ateliers de production, on a le temps de voir venir, mais surtout que de temps perdu depuis des années sur cette thématique !

Alors, bon anniversaire RappelConso ?

Selon le moteur de recherche de RappelConso, il y a eu,
- 402 rappels ayant pour cause Listeria monocytogenes.
- 153 rappels ayant pour cause Salmonella.
- 56 rappels ayant pour cause Escherichia coli, dont la grande majorité sont des Escherichia coli producteurs de shigatoxines.
- 75 rappels pour des allergènes non mentionnés sur l‘étiquetage.
- 53 rappels ayant pour cause la présence de corps étrangers.
- 17 rappels pour la présence d’histamine

C’est dire l‘étendu des problèmes et ce qui est encore plus grave est l'absence d'un débit de commencement de réponse, on fait le constat ...
Alors, quand on voit l’étendue du travail à faire faut-il vraiment souhaiter bon anniversaire à RappelConso ou la disparition de RappelConso ?

Mise à jour du 5 avril 2022«RappelConso, le site de référence des alertes de produits dangereux, fête son premier anniversaire !!!», source DGCCRF le 1er avril.

Depuis tout juste un an, le site RappelConso centralise les alertes de produits dangereux. Il est ainsi le site public unique où les professionnels déclarent les produits faisant l’objet d’un rappel et où les consommateurs peuvent retrouver la liste exhaustive, fiable et actualisée des produits dangereux rappelés, qu’il s’agisse de produits alimentaires ou non-alimentaires (hors médicaments et dispositifs médicaux).  

Hélas, plus de 5 000 produits alimentaires rappelés en France, et ce n’est pas un 1er avril !!! Il n’y a pas de quoi en être fier !!!

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