dimanche 11 septembre 2022

Belgique : La survie de 4 entreprises alimentaires sur 10 est en jeu. Même problèmatique en France !

«Les crises successives mettent en péril la survie de 4 entreprises alimentaires sur 10», source FEVIA (Fédération de l'industrie alimentaire belge) du 7 septembre 2022.

Deux entreprises alimentaires belges sur trois ont lancé leurs fusées de détresse financière ces derniers mois et 4 sur 10 risquent même de sombrer en cas de nouveau coup dur économique. Telles sont les conclusions inquiétantes d’une étude sur la résistance aux chocs que la fédération du secteur Fevia a commandée à Graydon. Bart Buysse, président de Fevia, appelle donc les responsables politiques et les partenaires de la chaîne à agir maintenant face à la gravité de la situation : «La combinaison de coûts historiquement élevés pour les matières premières, l’énergie et les salaires devient intenable pour nos entreprises, surtout si elles ne peuvent pas les répercuter sur leurs clients, principalement les supermarchés. Nos entreprises fournissent des emplois et des investissements dans notre pays depuis des années, mais aujourd’hui, elles ont besoin d’un soutien et de solutions concrètes. Nous le signalons depuis des mois. L’heure est grave. Ne pas agir maintenant c’est de la non-assistance à personne en danger !»

En bonne santé avant la crise du COVID, aujourd’hui en danger
Avec le score de résistance aux chocs, Graydon calcule la mesure dans laquelle une entreprise peut absorber un ou plusieurs chocs. Pour le secteur des boissons et des aliments, il apparaît que 87% des entreprises étaient en très bonne santé avant la crise du COVID. Aujourd’hui, 66% des entreprises alimentaires belges ne sont pas suffisamment résistantes aux chocs.

Pour 40% des entreprises, la situation est aujourd’hui carrément précaire. L’impact de la guerre en Ukraine et le cumul d’explosions des coûts des matières premières, de l’énergie et des salaires n’y sont bien sûr pas étrangers. Le manque de réserves – épuisées par les crises successives – pourrait faire sombrer ces entreprises en cas de nouveau choc. Comme 97% des entreprises alimentaires belges sont des PME (avec moins de 100 employés), ce sont elles qui sont le plus exposées.

L’explosion des coûts est intenable pour les entreprises alimentaires
L’étude de Graydon montre clairement que les entreprises alimentaires n’ont pas encore totalement digéré les conséquences négatives de la crise du COVID. D’un côté, la part des entreprises alimentaires belges ayant un score de résistance aux chocs alarmant a diminué grâce aux mesures de soutien corona. D’un autre, beaucoup de ces entreprises sont restées dans la zone de danger, entre autres à cause de l’impact du variant Omicron.
Entre-temps, presque tous les coûts ont atteint des sommets sans précédent. La comparaison de l’évolution des prix sur la période de janvier à août 2022 avec les mêmes périodes en 2021 et 2020 – au cours desquelles nos entreprises étaient déjà confrontées à des pénuries et à de fortes hausses de prix – montre que la situation risque de devenir intenable pour de nombreuses entreprises alimentaires :
Par ailleurs, une enquête auprès des membres de Fevia montre qu’à peine la moitié des entreprises alimentaires a obtenu une augmentation des prix de la part des supermarchés en 2022. De plus, dans la plupart des cas, elle représentait moins de la moitié de l’augmentation des coûts. Les membres de Fevia s’inquiètent aussi des marges infimes qu’il leur reste pour investir et innover. Pour beaucoup d’entre eux, il s’agit même d’une pure question de survie.

En outre, une indexation des salaires de plus de 10%, prévue en janvier 2023, attend encore les entreprises alimentaires belges. Cela risque de les rendre moins compétitives, car les augmentations de salaires dans les pays voisins, vers lesquels notre pays exporte traditionnellement beaucoup, sont beaucoup plus faibles. Avec la lasagne fiscale en Belgique, cela encourage aussi de plus en plus les achats transfrontaliers.

Pour information, selon ce site, «Les ‘lasagnes fiscales’ belges poussent les consommateurs à l’étranger» près de 4 Belges sur 10 achètent des boissons moins chères au-delà des frontières. Il s’agit donc d’une ‘lasagne de taxes’ qui touche l’alimentation et les boissons, et qui explique pour partie l’exode physique du consommateur à l’étranger.
Même écho du côté français avec l’ANIA (Association nationale des industries alimentaires) avec ce communiqué du 30 août 2022, «Disponibilité et flambée des prix – demain des rayons vides si la production alimentaire n’est pas préservée coûte que coûte».

Le contexte est connu de tous : perspective d’ici cet hiver d’une coupure totale du gaz russe qui impliquerait un rationnement d’énergie et des coupures de courant auxquels s’ajoute une explosion des prix. L’ANIA tire la sonnette d’alarme. Aujourd’hui, les entreprises alimentaires sont très inquiètes pour le maintien de leur production. Une problématique énergétique qui vient fragiliser encore davantage un secteur agroalimentaire pris en étau entre la nécessité d’une juste rémunération des agriculteurs et la guerre des prix incessante que se mènent les distributeurs.

«Comment répondre à l’angoisse d’un patron de PME qui, en 2021 payait 2,5 millions d’euros au titre de l’énergie, qui en paye… 6,5 millions en 2022 et qui en payera… 14 millions en 2023 ? Quelles réponses lui apporter ? A aujourd’hui nous n’en avons pas…»
Jean-Philippe André, Président de l’ANIA.

Reportage sur l'usine Buitoni de Nestlé, toujours des questions, mais pas de réponse !

Dans ce que France Inter appelle une enquête diffusée le 10 septembre 2022, vous lirez ou écouterez à propos des «Pizzas Buitoni contaminées à l’E. Coli : les révélations des salariés».

Résumé
Six mois après le scandale, plusieurs salariés de l’usine Buitoni à Caudry mettent en cause des pratiques que Nestlé leur aurait imposées : la réduction du temps de nettoyage et l’utilisation d’une farine non pasteurisée.

Un autre article de la même radio traite des «Pizzas Buitoni contaminées : de nouveaux dysfonctionnements dénoncés par les salariés».

J’ai sélectionné quelques extraits ci-après, mais rien de bien nouveau ...

Le 1er avril dernier, un arrêté de la préfecture du Nord ordonne l’arrêt de la production «jusqu’à la remise en conformité avec la réglementation en matière d’hygiène».

Voici ci-dessous des extraits de l’arrêté préfectoral daté du 1er avril 2022 de la préfecture du Nord.
Réduire au minimum les temps qui ne sont pas consacrés à la production
L’enquête a néanmoins permis de révéler des défaillances dans la gestion de l’usine. Celles-ci avaient déjà été pointées par la DGCCRF dans trois rapports datant de 2012, 2014 et 2020 (comme l’a révélé le média d’investigation en ligne Disclose). On avait alors découvert la présence de moisissures, de rouille et de peintures écaillées dans l’usine, ainsi que des mites alimentaires sur la ligne de production des pizzas Fraîch’Up.

«En 2012, Nestlé a mis en place une nouvelle manière de gérer le site. On appelle ça la méthode Lean», explique Maryse Tréton de de la fédération CGT de l’agroalimentaire. L'objectif est de réduire au maximum tous les temps qui ne sont pas dédiés à la production. On réduit les temps de nettoyage et les temps de maintenance préventive pour faire de la production au maximum.»

Commentaire
Pourquoi faut-il faire des rapports si l'on n’agit pas ? La question ne sera pas posée à la DGCCRF, mais uniquement à la direction de Nestlé ...

«L’état général s’est dégradé»
Selon des salariés, les conséquences de cette réorganisation ne se font pas attendre : «Pour nous, ça voulait dire aller plus vite sur le nettoyage. Du coup, la priorité, c'était de nettoyer la ligne de production et les machines. Mais pas ce qu’il y avait autour, comme par exemple les murs et les plafonds. Ce n’était plus possible de tout faire.» Interrogée sur ce point, la direction de Nestlé France confirme que le temps de nettoyage est aujourd’hui de moins de 5 heures. Mais elle précise qu’elle fait effectuer «des prélèvements microbiologiques systématiques dans différentes zones stratégiques du site». Voir aussi cet article du blog.

Cette réduction du temps de nettoyage aurait eu d’autres conséquences. Selon les salariés que la Cellule investigation de Radio France a rencontrés, certaines zones de l'usine qui étaient nettoyées au moins une fois par an avant 2015, ne le seraient plus. «Avant, explique l’un d'eux, on fermait l’usine trois semaines au mois d’août. Pendant ce temps, l’entreprise de nettoyage qui avait un contrat avec l’usine pouvait faire du nettoyage de fond. Depuis, Nestlé ne veut arrêter l’usine qu'une seule semaine en été. Donc, l’état général s’est dégradé.»

27 degrés à cause de la climatisation bouchée
Dans l’atelier de boulangerie où est fabriquée la pâte des pizzas Fraîch’Up, «avant 2015, les gaines de la climatisation étaient nettoyées tous les six mois-un an, explique un salarié. Maintenant, ce n’est plus fait et ça se bouche. Quand il fait 40 degrés dehors, comme il y a de la tôle sur les toits, la température monte très haut dans l’atelier, il fait très chaud, ça peut monter jusqu’à 27 degrés.»
Interrogée précisément sur ce point, la direction de Nestlé France n’a pas répondu.

Des silos à farine non nettoyés depuis sept ans
La salubrité d’autres zones de l’usine laissait apparemment à désirer. Il s’agit des silos, ces quatre tours géantes de l’usine très visibles de loin, et qui stockent chacune 25 tonnes de farine. «Avant, ils étaient nettoyés une fois par an, au mois d’août pendant la fermeture de l’usine. Depuis 2015, ils ne l’ont plus été à ma connaissance», affirme un salarié. Or, selon le Guide européen des bonnes pratiques d’hygiène pour l’entreposage des céréales que nous avons consulté, il faudrait nettoyer les lieux de stockage au moins une fois par an.

Un changement de farine qui pose question
La piste d’une contamination à l’intérieur de l’usine est l’une des hypothèses avancées par les scientifiques, mais elle n’est pas la seule. Il n'est pas exclu que la farine ait pu être contaminée avant d'être livrée à l’usine. Cette éventualité a été avancée par Christophe Cornu, le PDG de Nestlé France, dans une interview au Figaro en juillet dernier.

Pour parer à cette éventualité, il existe un type de farine traitée thermiquement, c’est-à-dire chauffée pour tuer les bactéries. Elle est régulièrement employée pour la fabrication de pâtes crues, plus propice à la présence de bactéries. Et Buitoni, selon des salariés, utilisait ce type de farine jusqu’en 2021 pour fabriquer la pâte de sa gamme Fraîch’Up. Mais ils affirment qu’après cette date, c’est une autre farine non traitée thermiquement qui aurait été utilisée.

«Début 2021, il y a eu changement de farine alors que ça faisait 20 ans qu'on faisait la Fraîch’Up avec la même, nous a-t-on affirmé. On n'avait jamais eu de problème avec cette farine pasteurisée. Et on nous a dit : maintenant vous allez utiliser une pâte classique qui n'est pas pasteurisée. On n’a pas compris pourquoi.» Interrogée sur ce point, la direction de Nestlé nous a confirmé qu’elle avait changé la recette des pizzas Fraîch’Up, mais sans donner de précisions sur la nature de la farine qu’elle utilise désormais.

L’article cite «Une alerte, déjà chez Nestlé, aux Etats-Unis en 2009», c’était un peu plus qu’un alerte, mais sur cette affaire, le blog vous en avait largement parlé en son temps. Voir aussi tous les articles parus sur le sujet dans Food Safety News.

En 2009, la pâte à cookies préemballée de Nestlé Toll House a rendu malade 72 personnes dans 30 États contaminée par E. coli O157:H7, et 35 de ces personnes ont été admises à l'hôpital, dont quelques-unes avec une maladie grave.

En janvier 2010, Nestlé a identifié la présence de E. coli O157 dans sa pâte à cookies avant que cela n’atteigne des consommateurs.
Le communiqué de presse de Nestlé indiquait : «le produit actuellement sur les étagères des magasins affichant l'autocollant Nouveau lot» n'est pas affecté et aucun produit n'est rappelé.» Un changement que Nestlé prévoit d'apporter est de traiter thermiquement toute la farine utilisée dans la pâte à biscuits Toll House . Ce procédé, que Nestlé a commencé à utiliser mercredi, entraînera une suspension temporaire de la production. Cependant, la production avec le nouvel ingrédient débutera la semaine du 25 janvier et le produit apparaîtra sur les tablettes des épiceries début mars 2021.»

Si l’on remonte un peu plus loin, le CDC avait mis en cause de la farine en 2016 où 63 personnes dans plusieurs Etats avaient été rendues malades.

A cette occasion, le CDC avait indiqué,
Cette épidémie rappelle qu'il n'est pas sûr de goûter ou de manger de la pâte ou de la pâte crue, qu'elle soit faite de farine rappelée ou de toute autre farine. La farine ou d'autres ingrédients utilisés pour faire de la pâte crue ou de la pâte à frire peuvent être contaminés par des STEC et d'autres germes qui peuvent rendre les gens malades.

Plus récemment, le blog avait synthétisé certaines pistes dans Quelques éléments sur une ‘possible’ contamination de la pâte de pizzas.

 Enfin, on rappelera une fois de plus cette BD de 1993 !

Source de l’image en haut à droite.

Complément
On lira aussi «Scandale sanitaire : Nestlé défend le nettoyage de l’usine Buitoni de Caudry», source France 3 Hauts de France du 11 septembre.

Le nettoyage du site confié à une entreprise extérieure
Nestlé ne conteste pas l’évolution de la durée consacrée au nettoyage de site. Le groupe affirme que le temps effectif consacré au nettoyage n'a pas varié. Avant 2015, un prestataire extérieur était chargé du nettoyage, effectué entre 23h et 5h, avec une équipe de cinq personnes. Depuis l'internalisation, ce sont au moins dix personnes qui sont affectées au nettoyage, sur une durée inférieure, a-t-on expliqué.

«À l'issue de chaque cycle de production, les lignes sont intégralement arrêtées et nettoyées suivant un processus strict d'une durée de 4h45, comprenant une phase de nettoyage, puis de désinfection et enfin un rinçage à l'eau dont l'efficacité est contrôlée par des prélèvements microbiologiques systématiques dans différentes zones stratégiques du site», a déclaré à l'AFP un porte-parole du groupe.

Selon La Voix du Nord du 10 septembre, «Affaire Buitoni: l’usine de Caudry rouvrira-t-elle mi-novembre?»

Alors que de nouvelles révélations de salariés témoignent de dysfonctionnements sur l’entretien du site, un accord d’entreprise daté du 18 août fixe à la semaine 46 l’objectif de réouverture de l’usine Buitoni de Caudry.

Enfin, une curiosité de la part de l’avocat d'une quinzaine de plaignants,

Me Richard Legrand s'est rendu à Caudry le 10 septembre, récupérer, avec une glacière, deux pizzas surgelées. Potentiellement contaminées, il va les faire analyser. Si de nouvelles souches ou de nouvelles bactéries sont identifiées, le nombre de plaignants pourrait augmenter considérablement.

Contacté mi-mai par un habitant d'une commune proche de Caudry qui avait acheté deux pizzas de la gamme Fraîch Up, quelques jours avant le 18 mars, date du retrait de ces pizzas des étals des supermarchés, l'avocat Richard Legrand a décidé de venir, glacière à la main, les chercher et de faire réaliser des analyses sur ces pizzas.

Me Legrand a d'abord proposé de les mettre à disposition de la justice. Sans réponse du juge, il va donc les faire analyser lui-même cette semaine.

C’est bien connu la justice est aveugle, et s'il y a de nouvelles souches ou de nouvelles bactéries, il y aura de nouveaux plaignants, pardon, de nouveaux clients ...

Complément
Bill Marler, l’avocat bien connu en sécurité des aliments, indique dans un article paru dans le Marler Blog, «Damn, if this report is true (and translated correctly) Nestlé France has a serious problem» (Mince, si ce que dit cet article est vrai (et traduit correctement) Nestlé France a un sérieux problème).

L’article auquel Bill Marler fait référence à pour titre, «Buitoni affair: new testimonies overwhelm management» (Affaire Buitoni : de nouveaux témoignages accablent la direction) qui rend compte de l’article de France Inter, dont le blog vous a narré l’essentiel dans Reportage sur l'usine Buitoni de Nestlé, toujours des questions, mais de réponse !

Variole du singe, infection sexuellement transmissible ou non ?

Publié le 8 juillet 2022, ce communiqué de l’Académie de médecine de France n’a pas fait grand bruit et n’a pas été repris, «Variole du singe : zoonose et infection sexuellement transmissible (IST)», et pourtant il y aurait de quoi, mais comme l’on dit pas d’amalgame ...

Depuis le 7 mai 2022, une épidémie de cas humains de variole du singe est constatée en Europe, en Amérique du Nord et en Australie. Le 6 juillet 2022, 7146 cas ont été recensés dans 53 pays, dont 577 en France. Cette épidémie révèle des changements majeurs dans l’épidémiologie de cette zoonose tropicale :
– pas de voyage récent en Afrique, à l’exception du premier cas au Royaume-Uni, qui revenait du Nigéria ;
– pas d’origine zoonotique identifiée, mais une transmission interhumaine certaine ou probable ;
– forte prédominance masculine, en majorité des Hommes ayant des relations Sexuelles avec des Hommes (HSH) et ayant des partenaires multiples ;
– prévalence très élevée des localisations génitales et anales de l’éruption vésiculeuse (78% pour 498 cas confirmés en France, situation au 30 juin 2022).

Dans son point au 8 septembre, Santé publique France indique que «La très grande majorité des cas confirmés adultes recensés à ce jour sont de sexe masculin et 73 cas (1,9%) sont de sexe féminin.»

Pour autant, Santé publique France, temple de la bien pensance, s’il en est, n’emploie pas la terminologie d’infection sexuellement transmissible (IST) pour parler de la variole du singe.

Alors que l’Académie nationale de médecine recommande de mettre en œuvre toutes les mesures disponibles permettant de contrôler sa diffusion, notamment de définir sans les stigmatiser les populations à risque.

Unn commentaire récent sur le site de CIDRAP News indique, «No question monkeypox is an STI» (Il ne fait aucun doute, la variole du singe est une infection sexuellement transmissible ou IST), voici quelques extraits.

La question de savoir si la variole du singe (MPX) doit ou non être étiqueté comme une infection sexuellement transmissible (IST) n'est pas vraiment un débat parmi les experts en IST.

Jusqu'à présent, plus de 95% des cas aux États-Unis ont été contractés lors de contacts sexuels entre hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Ne pas appeler cela une IST équivaut presque à dire que la syphilis n'est pas une IST, car les exceptions à la transmission sexuelle sont courantes dans certains contextes.

De manière pragmatique, les HSH doivent être informés que certaines pratiques sexuelles et certains modes de vie les exposent à un risque très élevé de MPX. Ainsi que son contraire : que les expositions sexuelles modifiées peuvent être presque 100 % protectrices.

Le Centers for Disease Control and Prevention a publié le 9 septembre un rapport documentant une association intime entre le MPX et d'autres IST chez les HSH aux États-Unis. Le CDC conseille depuis longtemps de dépister les patients qui ont des IST nouvellement diagnostiquées pour d'autres IST, et il recommande le dépistage des IST à toutes les personnes évaluées pour le MPX, reconnaissant implicitement le MPX comme une IST.

Les cas récemment signalés de MPX chez des personnes autres que les HSH sont similaires à l'évolution de la transmission du VIH au cours des premières années du VIH/SIDA dans les pays industrialisés. Mais la transmission sexuelle dominante du VIH chez les HSH, et sa caractérisation comme une IST chez eux, reste valable.

NB : La photo provient du NIAID

Début septembre tonitruant pour les rappels de produits alimentaires, bienvenue en absurdie !

Un peu de lecture avant de commencer cet article.
Un article du site 20 Minutes traite du sujet des rappels, «Alimentation : Buitoni, Kinder… Y a-t-il de plus en plus de rappels de produits ?», article confus et imprécis que je vous a laisse lire à votre aise.

Dans un tout autre genre, voici «Comment lutter contre les cinq principales bactéries responsables des intoxications alimentaires en France » par Mme Chemaly de l’Anses, article très convenu, dirigé principalement vers le consommateur. 
On découvre ainsi que «Toujours se rappeler également que si un aliment contaminé par E. coli n’est pas cuit à cœur, la bactérie reste vivante.» Il me semble que l’ennemi n’est pas E. coli mais les E. coli entérohémorragiques; par ailleurs, mentionner le recours à un thermomètre aurait utile pour la cuisson. Ainsi, l’Anses préconise de «cuire à cœur (70°C) les viandes hachées et les produits à base de viande hachée». Curieux, non ?

Revenons à ce qui l’objet de cet article, comment fonctionne l’application RappelConso avec comme exemple, cette séquence allant du 1er septembre au 10 septembre ... et vérifions une fois de plus si tous les rappels de produits alimentaires dangereux sont bien présents ...

Un principal constat sur cette période de septembre des rappels de produits alimentaires en France est que le compte n’est pas bon du tout, en tout cas, il n’est pas bon aussi dans les temps !

72 rappels depuis le début septembre 2022.

Cause des rappels
- corps étrangers, 28
- Listeria monocytogenes, 13
- Salmonella, 9
- autre risque (rupture de la chaîne du froid), 7
- allergènes, 2
- Staphylococcus aureus, 2
-présence d'aloé emodine et emodine en teneurs supérieures aux teneurs limites autorisés, 2
- risque de blessure externe, 1
- autres contaminants biologiques, 1
- histamine, 1
- défaut organoleptique, 1
- défaut d'étanchéité, 1
- Vibrio vulnificus, 1
- oxyde d’éthylène, 1
- toxines lipophiles, 1
- défaut d’étiquetage de la DLC, 1

Curiosités
Les curiosité sont un commentaire au jour le jour sur les rappels ...
- Lu sur le site des rappels d’Intermarché, ce rappel du 31 août 2022 de saucisses de Toulouse Jean Rozé pour cause de présence de Salmonella. RappelConso informe du rappel le 7 septembre, mais comment font-ils chez RappelConso ? Autre exemple, le 31 août également, rappel chez Aldi d’une sauce crudité, mais seulement le 2 septembre chez RappelConso.

- Le 1er septembre, rappel par Carrefour de marmelade orange et confiture d’abricots de marque Carrefour Original pour cause présence de corps étrangers métalliques. Information de RappelConso le 2 septembre, 1 et 2.

- Le 1er septembre, 5 rappels, dont quatre ont pour cause la présence de Salmonella.

- Le 2 septembre, séance de rattrage, comme l’on dit à la bourse, avec 19 rappels, dont trois pour présence de Salmonella et deux pour cause de présence de Listeria monocytogenes.

- Le 2 septembre 2022, le rappel d’un plateau assortiment aux crevettes pour cause de présence de Listeria monocytogenes avait une DLC jusqu’au 26 août ! Rappeler un produit bien après la fin d’une DLC devient une spécialité de RappelConso.

- Le 2 septembre, rappel par Intermarché de 30 bâtonnets de surimi et de 48 bâtonnets de surimi de marque Odyssée. Les produits peuvent présenter un defaut organoleptique probablement du à un developpement microbien. Information chez RappelConso le 6 septembre 2022.

- Le 5 septembre, rappel de steak haché et de viande hachée pour cause de présence de Salmonella.

- Le 5 septembre, rappel de Potjevlesch La Flamande pour cause de présence de Listeria monocytogenes. Il était temps, ce produit était en vente depuis 6 août 2022, c’est-à-dire depuis 1 mois …

- Le 6 septembre, rappel d’éclair au café pour cause de présence de Listeria monocytogenes. Produit vendu du 25/08/2022 au 28/08/2022. Si ces éclairs étaient bons, ce dont je ne doute pas, ils ne devraient plus en rester à la date du 6 septembre, soit neuf jours après la fin de la DLC, date du rappel. Vous avez dit un peu tardif, c’est bien mon avis !

- Le 7 septembre, 8 rappels (9 si l’on tient compte du rappel de saucisse de Tououse siganlé le 21 août), dont 5 pour pour cause de présence de Listeria monocytogenes, deux rappels de mets asiatiques pour cause de présence de Staphylococcus aureus (notification au RASFF de l’UE par la France le 7 septembre, date du prélèvement, le 24 août) et un rappel de nounours guimauve de marque Carrefour pour cause de corps étrangers métalliques (filament en métal flexible). Cela étant, il y a eu quatre rappels chez Auchan et chez Carrefour de quatre autres produits de guimauve de la marque Cémoi.

- Le 7 septembre, RappelConso signale rappel de filets de harengs fumés de la marque La cuisine du poissonnier pour cause de présence de Listeria monocytogenes, mais ne signale pas le rappel chez Carrefour de filets de harengs fumés de la marque JC David. A noter, le 9 septembre une notification au RASFF de l’UE par la France concernant ces filest de harengs fumés.

- Le 8 septembre RappelConso publie pas moins de sept rappels de produits de guimauve de la marque Cémoi incluant différents distribueurs dont les deux mentionnés le 7 septembre. Il y a aussi, ce jour-là, un rappel pour défaut d’échéité et deux rappels pour cause de présence de Listeria monocytogenes, l'ensemble complète la journée.

- Le rappel de saumon bio pour cause de présence de Listeria monocytogenes le 8 septembre avait une DLC jusqu’au 31 août !

- Le 8 septembre, Auchan Le Poissonnier informe du rappel de gambas entières crues décongelées pour cause de présence de Vibrio vulnificus. Information chez RappelConso le 9 septembre. Il pourrait s’agir de la notification au RASFF de l’UE par la France le 8 septembre pour cause de présence de Vibrio cholerae, Vibrio parahaemolyticus et Vibrio vulnificus dans des crettes congelées du Vietnam. Le plus curieux est que les prélèvements ont été réalisés le 25 juillet !

- Le 9 septembre, encore un rappel lié au glaces Häagen-Dazs pour cause de présence d’oxyde d’éthylène. Il s’agirait d’une mise à jour. Un rappel de saumon d’Ecosse, c’est le second saumon en deux jours, pour cause de présence de Listeria monocytogenes.

- Deux rappels de moules de bouchots pour cause de présence de Salmonella, 1 et 2. Rappels très inhabituels, me semble-t-il ...

- Le 9 septembre, rappel par Carrefour d’assiette de charcuterie familiale de la marque Montagne Noire pour cause de présence de Listeria monocytogenes. Pas d’information chez RappelConso. Il s'agit d'une erreur de ma part, le produit a bien été signalé le 8 septembre 2022 par RappelConso.

- Le 9 septembre, rappel par Auchan de tellines moyennes et grosses pour cause de présence de toxines lipophiles (DSP) dépassant le seuil sanitaire réglementaire. Pas d’information chez RappelConso, mais rappel aussi au Luxembourg.

- Le 9 septembre, rappel par Auchan et Carrefour d’émincés de kebab halal 200 gr sans maque, pour cause d’erreur de la date de DLC. Pas d’information chez RappelConso.

- Le 9 septembre, très gros rappel de fromages de chèvre pour cause de présence de corps étrangers métalliques, excès de robotisation, découverte tardive de la casse, on ne le saura pas, voir le tableau d’honneur.

- Le 10 septembre, c'est jour de repos pour RappelConso, pas de mise à jour des rappels oubliés les jours précédents, c’est un peu comme si la sécurité publique n’était assurée que 5 jours sur sept, quid de la sécurité des aliments 7j/7 ?

Tableau d’honneur
- Décerné à l’Hyper E.Leclerc de Saint-Aunes avec sept rappels le 2 septembre 2022 en raison d’un incident à sur un meuble de vente et ayant impacté la chaîne du froid. Y’a des jours où la machine nous trahit, depuis un certain temps ou un temps certain, d’où ces rappels concernant des produits très distincts. Record qui sera difficile à battre. L’histoire nous dit que ces produits étaient commercialisés du 19/08/2022 au 30/08/2022, encore un rappel non proactif !

- Record déjà battu le 9 septembre avec 20 rappels de fromages de chèvre pour cause de présence de corps étrangers métalliques. La société Riblaire du groupe Lactalis a fait très fort, à la hauteur d ela taille du groupe.

Commentaire
Voilà, c'était une dizaine jours en absurdie et cette question inquiétante, comment fait le consommateur pour s'y retrouver ?

Complément
Rappels au Luxembourg le 10 septembre de fromages de chèvre de France, Sainte-Maure et Fromage de chèvre de la marque Président, en raison d’une présence potentielle de corps étranger de type métallique. Les informations sur les rappels ont lieu aussi le samedi au Luxembourg (?), rappels aussi en AllemagneSuède, Danemark et Autriche.

samedi 10 septembre 2022

Des dizaines de collégiens de Saint-Brevin-les-Pins sans doute victimes d'une intoxication alimentaire

Mme Chemaly de l’Anses dans un article paru dans The Conversation, «Comment lutter contre les cinq principales bactéries responsables des intoxications alimentaires en France» nous indique,

Si la crise du Covid a provoqué une baisse temporaire du nombre de zoonoses (maladies dues à des pathogènes qui se transmettent de l’animal à l’humain), la tendance générale est à la hausse. 

C'est clair, après une centaine d’enfants victimes d’une intoxication alimentaire dans le 10e arrondissement de Paris, voici que «Des dizaines de collégiens de Saint-Brevin-les-Pins sans doute victimes d'une intoxication alimentaire», source France Bleu Loire Océan du 8 septembre 2022

Une cinquantaine d'élèves du collège Saint-Joseph à Saint-Brevin-les-Pins ont été pris de diarrhées et de vomissements depuis mardi soir. Aucun n'a été hospitalisé mais une quarantaine d'adolescents étaient absents ce jeudi. L'intoxication alimentaire est l'hypothèse la plus probable.

Les premiers adolescents sont tombés malades dans la nuit de mardi à mercredi. Prévenu le lendemain, le directeur du collège Saint-Joseph a immédiatement alerté les familles et il a reçu des réponses en nombre. Sur 430 élèves, une cinquantaine ont été pris de diarrhées et de vomissements. Ce jeudi, une quarantaine d'entre eux n'étaient pas retournés au collège mais aucun élève n'a été hospitalisé.

Selon la Direction diocésaine de l'enseignement catholique, «ça ressemble fortement à une intoxication alimentaire.» L'Agence régionale de santé est chargée des investigations. Les adolescents touchés sont principalement des élèves de 3ème. Le prestataire de repas fournit également l'école primaire Saint-Joseph mais la Direction diocésaine précise qu'aucun enfant jusqu'ici n'a été touché par des symptômes identiques.

NB : La photo servant d’illustration est issue du site officiel de la ville d’Evrecy.

Mise à jour du 14 juin 2022
«Collège Saint-Joseph de Saint-Brévin : l'hypothèse de l'intoxication alimentaire écartée par l'ARS», source France bleu du 13 septembre.

Une cinquantaine d'élèves du collège Saint-Joseph ont été pris de diarrhées et de vomissements la semaine dernière. Mais l'hypothèse de l'intoxication alimentaire à la cantine scolaire a été écartée par l'Agence régionale de santé.

Une épidémie de gastro-entérite sans lien avec la cantine
«Les résultats des prélèvements sur les aliments ne permettent pas d’expliquer les symptômes présentés par les enfants, indique l'ARS dans un communiqué. L’investigation conduit donc à une conclusion de gastro-entérites aigües (GEA) liées à un probable norovirus.»

Commentaire
Heureusement que Santé publique France classe les gastro-entérites aiguës parmi les maladies infectieuses d’origine alimetaire. Cela fera une TIAC de moins, mais une cinquantaine (soixantaine selon O.-F.) ont été pris de diarrhées et de vomissements sur 430 élèves, ce probable norovirus n’a pas été très performant ...