samedi 15 juin 2019

L'éclosion à Listeria liée à des sandwichs s'étend en Angleterre avec deux nouveaux décès


Dans un récent article je vous avais faire part de cette éclosion de listériose en Angleterre liée à des sandwichs ici.

« L'éclosion à Listeria compte deux décès supplémentaires », source article de Joe Whitworth paru le 15 juin 2019 dans Food Safety News.

Deux autres personnes sont décédées en Angleterre dans le cadre d'une éclosion à Listeria liée à la consommation de sandwichs préparés, ce qui porte à cinq le nombre total de décès.

L’analyse du séquençage du génome entier réalisée par Public Health England (PHE) a permis d’identifier trois autres cas d'infection, ce qui porte à neuf le nombre total de cas d’infections. Tous les cas présentaient des problèmes de santé ou appartenaient à des groupes vulnérables dans des établissements de santé.

PHE a analysé des cas liés à Listeria connus au cours des deux derniers mois afin de déterminer s'ils étaient liés à l'éclosion. Les chiffres de PHE montrent sept cas lié à Listeria dans la semaine se terminant le 9 juin, six la semaine précédente et quatre la semaine précédente. Les trois semaines précédentes ont toutes signalé deux cas d'infection.

Le Dr Nick Phin de PHE, a déclaré qu'il n'y avait pas encore de patients liés à l'incident qui venaient d'autres organisations de santé.

« Des mesures rapides ont été prises pour protéger les patients et les risques pour le public sont faibles. PHE continue d'analyser tous les échantillons récents et en cours de Listeria provenant de patients hospitalisés pour comprendre si leur maladie est liée à cette éclosion. »

Tous les cas étaient des patients hospitalisés en Angleterre. Les sandwichs et les salades touchés ont été retirés des hôpitaux lorsque le lien avec les infections à Listeria a été identifié. Le poulet est l'ingrédient présumé contaminé.

On pense que des personnes ont consommé les produits concernés avant le retrait dans 43 établissements du NHS le 25 mai. On a détecté la présence de Listeria monocytogenes avec 190 unités formant colonies par gramme dans les sandwichs pré-emballés. Selon une étude publiée en 1996 par l'International Journal of Food Microbiology, la dose infectante était estimée de 10 à 100 millions ufc chez les personnes en bonne santé et à seulement 0,1 à 10 millions ufc chez les individus à risque d'infection élevé.

Contamination croisée suspectée
Le fournisseur, The Good Food Chain, a volontairement cessé sa production pendant que les enquêtes se poursuivent. La société avait été approvisionnée en viande produite par North Country Cooked Meats, qui a eu des résultats positifs pour la souche épidémique de Listeria. Cette entreprise et North Country Quality Foods, qu'ils distribuent, ont également volontairement cessé leur production.

The Good Food Chain a confirmé que son site de production situé à Stone, dans le Staffordshire, était contaminé par un ingrédient provenant d'un fournisseur de viande agréé.

« L'entreprise opère dans l'industrie alimentaire depuis près d'un quart de siècle et jouit d'une excellente réputation en matière de sécurité sanitaire et de qualité des aliments », selon un communiqué de la société.

« Son installation Stone est régulièrement auditée et a récemment renouvelé son accréditation BRC Grade A et l’agrément cinq étoiles décerné par l'Environmental Health Officer local, ainsi que l’accréditation STS. Good Food Chain analyse régulièrement ses fournisseurs, ses produits finis et son environnement en laboratoire, conformément aux directives et aux meilleures pratiques de l'industrie. »

'Une tragédie inutile'
Craig Smith, président de l'Hospital Caterers Association , s'est déclaré « profondément attristé » par l'éclosion à Listeria et a qualifié cela de « tragédie inutile ».

« Nous pensons que d'autres fournisseurs ayant acheté des produits auprès de North Country Cooked Meats ont également été touchés et que des rappels sont en cours. Nous demandons instamment aux traiteurs des hôpitaux d'identifier dans leur menu tous les produits contenant des ingrédients provenant de North Country Cooked Meats et de North Country Quality Foods afin qu'ils puissent être isolés, retirés et que de nouvelles investigations puissent être entreprises », a-t-il déclaré.

« Nous voudrions renforcer l'importance cruciale du contrôle de la température et inviter tous les traiteurs à revoir leurs processus d'audit avec effet immédiat. Nous exigeons les normes les plus élevées de nos fournisseurs et nous attendons de leur part, sans exception, de suspendre temporairement la livraison des produits jusqu’à ce qu’ils aient été complètement réévalués et identifiés comme 'non exposés' par l'analyse positive de recherche de Listeria chez North Country Cooked Meats. »

« Nos patients font partie des personnes les plus vulnérables de la société et nous devons tous faire un effort supplémentaire pour les protéger. Les défaillances des systèmes de sécurité sanitaire des aliments sont inacceptables et des mesures immédiates doivent être prises. »

L'University Caterers Organization (TUCO) a confirmé que The Good Food Chain était un fournisseur de l'accord-cadre TUCO pour les sandwichs et produits associés.

La société et ses produits ont été suspendus jusqu'à ce que des vérifications supplémentaires soient effectuées avec des auditeurs en sécurité des aliments de chez STS.

« Très peu de nos membres ont utilisé ce fournisseur particulier et nous sommes personnellement en contact avec chacune des personnes concernées afin de trouver une alternative appropriée. Depuis la découverte de l'éclosion localisée, l'équipe des achats est en contact avec les fournisseurs de tous les accors-cadre TUCO pertinents pour s'assurer que tous les produits liés à l'un ou l'autre fournisseur soient immédiatement retirés de la chaîne d'approvisionnement. »

Le professeur Jose Vazquez-Boland, président de l'Institut de recherche sur les maladies infectieuses, Médecine de l'infection - Pathogenèse microbienne à l'Université d'Edimbourg, a déclaré que des sandwichs pré-emballés avaient été incriminés dans des éclosions à Listeria dans le passé.

« En 2017, par exemple, l'un de ces épisodes dans le Yorkshire et le Humber a concerné également des sandwichs fournis aux hôpitaux. Il y a clairement un avertissement ici que les contrôles microbiologiques pour Listeria doivent être intensifiés avec des sandwichs pré-emballés », a-t-il déclaré.

« Il est clair que les épidémies de Listeria d'origine alimentaire sont causées par des lacunes dans les mesures de sécurité sanitaire des aliments et par le contrôle microbiologique des produits alimentaires tout au long de la chaîne de production et de distribution. Cependant, ces contrôles peuvent échouer ou être insuffisants et Listeria peut passer inaperçue. C'est ce qui s'est probablement passé dans ce cas. »

NB : Pour être complet, la Food Standards Agency a publie une mise à jour le 14 juin sur les cas liés à Listeria en cours d'investigation.

Complément d'information du 16 juin 2019. J'ai reçu les informations suivantes et je les publie bien volontiers,
« Selon une étude publiée en 1996 par l'International Journal of Food Microbiology, la dose infectante était estimée de 10 à 100 millions ufc chez les personnes en bonne santé et à seulement 0,1 à 10 millions ufc chez les individus à risque d'infection élevé." Votre source est un article déjà ancien, on ne raisonne plus comme ses auteurs. Voyez par exemple la rubrique « Relationsdose-effet et dose-réponse » des Fiches de dangers microbiologiques de l'Anses.

La dose infectante de n'importe quel être unicellulaire pathogène est : une cellule. Ce qui change, selon l'espèce, c'est la probabilité de maladie causée par l'ingestion d'une cellule. Les crèmes glacées contiennent très rarement des cellules de Listeria monocytogenes. Et quand elles en contiennent, elles en contiennent très peu. Pourtant, cela suffit à provoquer des listérioses. Mais comme la probabilité de maladie du fait de l'ingestion d'une cellule est très faible, le nombre de personnes infectées est très faible lui aussi (Pouillot, R., Klontz, K. C., Chen, Y., Burall, L. S., Macarisin, D., Doyle, M., ... & Van Doren, J. M. (2016). Infectious dose of Listeria monocytogenes in outbreak linked to ice cream, United States, 2015. Emerging infectious diseases22(12), 2113).

La probabilité de maladie du fait de l'ingestion d'une cellule de Escherichia coli O157:H7 est considérablement plus élevée : à titre d'illustration, je copie ci-dessous un tableau éclairant, extrait de Stella, Pietro, Olivier Cerf, Kostas P. Koutsoumanis, Christophe Nguyen-The, John N. Sofos, Antonio Valero, and Marcel H. Zwietering. 2013. "Ranking the microbiological safety of foods: a new tool and its application to composite products."  Trends in Food Science & Technology 33 (2):124-138. doi: 10.1016/j.tifs.2013.07.005. Regardez les colonnes intitulées Dose 1% et P1 !

Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Des cellules de poulet modifiées par un gène résistent au virus de la grippe aviaire


« Des cellules de poulet modifiées par un gène résistent au virus de la grippe aviaire en laboratoire » source article de Julie Larson Bricher paru le 14 juin 2019 dans Meatingplace.

Une équipe de scientifiques du Royaume-Uni a eu recours à des techniques de réécriture du génome* pour empêcher le virus de la grippe aviaire de se propager dans des cellules de poulet cultivées en laboratoire. Les résultats soulèvent la possibilité de produire des poulets modifiés par ce gène qui sont résistants à la maladie.

La grippe aviaire est une menace majeure pour les poulets d’élevage dans le monde entier, des souches graves tuant jusqu’à 100% des oiseaux dans un troupeau. Dans de rares cas, certaines variations du virus peuvent infecter des personnes et provoquer des maladies graves.

Dans cette nouvelle étude, les scientifiques ont ciblé une molécule spécifique dans les cellules de poulet appelée ANP32A. Des chercheurs de l'Imperial College London ont découvert que, lors d'une infection, le virus de la grippe détournait cette molécule pour se reproduire.

Travaillant avec des experts de l'Institut Roslin de l'Université d'Édimbourg, les chercheurs ont utilisé des techniques de modification des gènes pour supprimer la partie de l'ADN responsable de la production d'ANP32A. Ils ont découvert que le virus ne pouvait plus se développer dans les cellules avec le changement génétique.

Des chercheurs de l’Institut Roslin ont précédemment travaillé avec des experts de l’Université de Cambridge pour produire des poulets qui ne transmettaient pas la grippe aviaire à d’autres poulets à la suite d’une infection, en utilisant des techniques de modification génétique. La nouvelle approche est différente car elle n'implique pas l'introduction de nouveau matériel génétique dans l'ADN de l'oiseau.

« Dans cette étude, nous avons identifié le plus petit changement génétique que nous puissions apporter aux poulets et qui puisse aider à empêcher le virus de s’enraciner », a déclaré Wendy Barclay, coauteure et directrice de la virologie de la grippe à l’Imperial College de Londres, dans un communiqué de presse. « Cela pourrait potentiellement mettre fin à la prochaine pandémie de grippe. »

Bien qu'aucun oiseau n'ait encore été produit, les chercheurs ont déclaré que la prochaine étape serait d'essayer de produire des poulets avec le changement génétique.

Lisez l'intégralité du document publié en ligne dans le magazine eLIFE.

Selon cet article,
Les généticiens anglo-saxons utilisent l’expression « genome editing » pour qualifier les modifications du génome induites par l’action ciblée des endonucléases. Malheureusement, la traduction de cette expression en « édition du génome » en change le sens au point de devenir inacceptable car le verbe anglais "to edit" n'a pas la même signification que le verbe français « éditer ». L'expression « réécriture » du génome, utilisée par plusieurs Académies de langue française, traduit plus fidèlement la réalité. »

Mise à jour du 14 septembre 2023

Doit-on dire influenza aviaire ou grippe aviaire ? Source Anses.
Quand la maladie se manifeste chez les oiseaux, on parle d’influenza aviaire.
Quand un humain est touché par des virus influenza A d’origine aviaire, on parle alors de grippe aviaire. 

Le grand n'importe quoi des avis de rappel en France par l'exemple


Le 20 mai 2019, il y a eu un rappel d'origan de marque Albert Ménès distribué par Auchan pour cause de présence d'alcaloïdes pyrrolizidiniques en concentration supérieure aux recommandations fixées par les autorités européennes.

Ce rappel d'origan m'avait intrigué et à son sujet j'avais publié le 22 mai un article ici.

Par ailleurs, dans un récapitulatif des rappels de lai 2019, j'indiquais dans un article du 1er juin 3019 qu'il n'y avait pas d'information de la part de la DGCCRF au sujet de ce rappel.

Ce rappel faisait pourtant suite à une notification au RASFF de l'UE par l'Autriche le 9 mai 2019.

Et bien, tout arrive, l'information de la DGCCRF est publiée le … 14 juin 2019!
Une fois de plus, force est de constater que les avis de rappel, c'est du grand n'importe quoi ..
Avis de rappel de pots en verre d'origan de marque Albert Ménès 
  • Nom du produit : Origan 22g
  • Marque : Albert Ménès
  • Référence : Pot en verre - EAN : 3234750031848
  • Lot : 18.262.766 avec DDM au 09/2021

Risque : Présence d’alcaloïdes pyrrolizidiniques en concentration supérieure aux recommandations émises par les autorités européennes
Commentaire : Il est demandé aux personnes qui en auraient acheté, et qui en détiendraient encore, de ne pas les consommer et de les ramener à leur point de vente.

vendredi 14 juin 2019

Des problèmes dans le système britannique de sécurité des des aliments sont mis en évidence dans un rapport


« Un rapport du NAO révèle des problèmes dans le système britannique de sécurité des des aliments », source article de Joe Whitworth paru le 13 juin 2019 dans Food Safety News.

Au Royaume-Uni, le système de sécurité sanitaire des aliments et de normalisation présente des signes de « tension », selon un rapport du National Audit Office (NAO*) du pays.

Le rapport discute de l’efficacité des réglementations en vigueur pour garantir la sécurité des aliments. Il couvre les contrôles de la sécurité alimentaire et les normes alimentaires, qui relèvent de la responsabilité de la Food Standards Agency (FSA), ainsi que les exigences en matière de composition et d’étiquetage en vertu du mandat du Department for Environment, Food & Rural Affairs (Defra).

Le système de réglementation des aliments est complexe, soumis à une pression financière croissante et à des éléments obsolètes, selon le rapport de la NAO.

Le NAO a exprimé des « inquiétudes » sur la capacité du système réglementaire actuel à optimiser les ressources en réponse aux incertitudes, notamment sur les nouveaux scénarios de négociation suivant la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne et sur les nouveaux risques pour la sécurité des aliments. Environ la moitié de tous les aliments consommés au Royaume-Uni sont produits en dehors du pays.

Les risques émergents incluent le changement climatique, la croissance démographique, les maladies des cultures, la fraude alimentaire et potentiellement l'importation d'un plus grand nombre de produits alimentaires en provenance de pays non membres de l'UE.

« Le système réglementaire montre des signes de tension avec moins de personnel chargés des contrôles au niveau des autorités locales et des retards dans les vérifications effectués chez les entreprises alimentaire. C’est à un moment où le système de réglementation fait face à des défis croissants, en particulier à mesure que nous progressons vers de nouvelles relations commerciales après que le Royaume-Uni ait quitté l’UE », a déclaré Gareth Davies, responsable du NAO.

La NAO a formulé quatre recommandations à la FSA concernant la stratégie des prélèvements, l’instauration d’un affichage obligatoire des notes ou scores en hygiène, des lacunes dans les pouvoirs d'exécution et la vérification de l’impact de la National Food Crime Unit sur la fraude alimentaire et les performances des autorités locales.

Environ un million de personnes au Royaume-Uni souffrent d’une maladie d’origine alimentaire chaque année. Le coût total était estimé à environ 1 milliard de livres sterling par an en 2015

Réaction de la FSA sur les prélèvements et la Food Crime Unit

La FSA a consacré 6,2 millions £ de son budget aux préparatifs de sortie de l'UE et a reçu 15 millions £ de fonds supplémentaires pour la sortie de l'UE en 2017-2018 et 2018-2019.

Le NAO a recommandé que, dans les six mois suivant le départ du Royaume-Uni de l'Union européenne, la FSA et le gouvernement commencent à évaluer l'impact à moyen et à long terme sur le système de réglementation des aliments et à identifier les lacunes potentielles en ressources.

La FSA a déjà introduit l'enregistrement en ligne des entreprises. En avril de cette année, 10 autorités locales avaient testé le système et l'agence s'attend à ce qu'il soit pleinement en place d'ici avril 2020.


« Nous reconnaissons en particulier que notre stratégie de prélèvements doit inclure une évaluation de la quantité d'échantillonnage et une approche d'échantillonnage garantissant la confiance du consommateur. Comme recommandé, nous continuons également à mettre au point des indicateurs permettant d’évaluer les performances des autorités locales et de garantir l’efficacité de notre Food Crime Unit », a-t-il dit.

« Nous sommes ravis que le NAO soutienne notre objectif d'introduire l'affichage obligatoire des notes en hygiène dans les entreprises du secteur alimentaire en Angleterre, et nous prévoyons fermement de doter notre Food Crime Unit liée aux aliments des pouvoirs dont elle a besoin pour travailler de manière autonome. »

Les dépenses en hygiène alimentaire et de personnel diminuent
Le coût du contrôle des aliments en Angleterre en 2016-2017 était estimé à 164 millions de livres sterling. Les dépenses consacrées à l'hygiène alimentaire par les autorités locales sont passées de 125 millions de livres à 101 millions de dollars entre 2012-13 et 2017-2018 en raison de pressions financières. Le nombre de personnes travaillant dans le secteur de l'hygiène alimentaire a diminué de 13% par rapport au nombre d'entreprises du secteur alimentaire actives pendant cette période. Le personnel de la FSA a chuté de 45%.

Le rapport a révélé que certaines autorités locales ne s'acquittaient pas de leurs obligations légales en matière de conformité des entreprises du secteur alimentaire.

La proportion de contrôles en hygiène effectués et réussis par les entreprises a augmenté entre 2012-13 et 2017-18, passant de 82% à 86%. Cependant, moins de la moitié des vérifications des normes alimentaires visant à garantir que les denrées alimentaires soient conformes, avec seulement 37% réalisés en 2017-2018. Les autorités locales ont attribué les retards à la pénurie de personnel.

Entre 2012-13 et 2017-18, le niveau des prélèvements a diminué de 34%. En 2017-18, 16 autorités locales anglaises n'en ont effectué aucun. Dans un rapport du NAO de 2013, le nombre de laboratoires d'analyse publics en Angleterre, qui fournissent des services d'analyse des normes alimentaires aux autorités locales, était passé de 13 à neuf. Ce nombre est désormais tombé à cinq.

Les autorités locales peuvent signaler volontairement les résultats des prélèvements sur le U.K. Food Surveillance System (UKFSS). En 2017, la FSA a annoncé qu'elle remplaçait le système, mais elle n'a pas encore confirmé de calendrier pour la transition. Les représentants de la FSA doivent discuter de l'approche en matière de prélèvements lors d'une réunion du conseil d'administration prévue pour le 19 juin.

Le conseiller Simon Blackburn, de la Local Government Association, a déclaré que bien que les fabricants, les fournisseurs et les distributeurs aient la responsabilité de respecter la loi sur la sécurité des aliments, les conseils travaillent sans relâche pour maintenir et améliorer l'hygiène et les normes alimentaires.

« Les conseils ont perdu 60 pence sur chaque livre sterling que le gouvernement leur a consacré depuis 2010 en services. Ces coupures de financement importantes affectent tous les services des conseils, y compris les budgets consacrés aux normes commerciales et le personnel réduit de moitié environ depuis 2010 - et sans aucun doute Il est extrêmement difficile pour certains conseils de maintenir le niveau de travail effectué dans le secteur alimentaire, compte tenu des demandes contradictoires de domaines tels que les services sociaux, les services à l'enfance et le sans-abris », a-t-il dit.

La confiance des consommateurs
La FSA évalue si les aliments sont ce qui se dit, que c'est basé sur la confiance du consommateur plutôt que sur des preuves objectives de son authenticité, mais le NAO a déclaré que l'agence avait commencé à développer des mesures pour améliorer les données dans ce domaine.

Selon le rapport, le public a besoin de meilleures informations pour faire des choix bien informés sur les aliments à acheter ou les services à utiliser et il ne sait toujours pas quelles informations les entreprises devraient fournir si un aliment contient des allergènes.

Caroline Normand, du groupe de consommateurs Which? a déclaré que le public s'attend à ce que les aliments répondent aux meilleures normes de sécurité possibles.

« Cependant, il est clair que notre système d'exécution est actuellement soumis à une pression énorme et pourrait être soumis à une pression encore plus grande si les responsabilités des autorités locales étaient encore plus tendues par le Brexit. Alors que nous nous préparons à quitter l’UE, la mise en application effective de lois sur les denrées alimentaires doit être une priorité absolue pour le gouvernement. En collaboration avec les services réglementaires, il doit s’assurer qu’un système solide et indépendant est en place, de sorte que les gens puissent avoir confiance dans les aliments qu’ils mangent soient sûrs », a-t-elle dit.

* Le National Audit Office est un organe parlementaire indépendant du Royaume-Uni chargé de contrôler les ministères, les agences gouvernementales et les organismes publics non centraux. Le NAO effectue également des audits d'optimisation des ressources dans l'administration des politiques publiques.

jeudi 13 juin 2019

De la nécessite d'une police unifiée de l'alimentation ?


Le blog a traité du sujet à plusieurs reprises, ici et ici ou encore ici et ici.

Voici un article intitulé « Police unifiée de l'alimentation : une réforme nécessaire », rédigé par Benoît ASSEMAT, administrateur et ancien président du SNISPV qui a été proposé sur le site du SNISPV (Syndicat National des Inspecteurs en Santé Publique Vétérinaire). 

Cet article est paru dans la revue Acteurs Publics du 2 mai dernier.

Benoit ASSEMAT est Conseiller sécurité sanitaire à l'Institut National des Hautes Etudes de la Sécurité et de la Justice (INHESJ).

Les scandales et crises alimentaires sont de plus en plus fréquents. La raison principale est simple : les filières alimentaires sont devenues un terrain favorable au développement de nouvelles formes de délinquance. Engagé dans une réforme de l’organisation des services publics, le Gouvernement a placé dans ses priorités le renforcement des missions de contrôle, de lutte contre les fraudes et d’inspection, notamment dans le domaine de la sécurité sanitaire et alimentaire. Le projet de création d’une police unifiée de l’alimentation répond à l’objectif d’une plus grande efficacité de l’action des deux principales administrations de surveillance et de contrôle de la chaîne alimentaire : la direction générale de l’alimentation (DGAL) et la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), rattachées pour la première au ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation et pour la seconde à celui de l’Economie et des Finances.

Ce projet a pour ambition d’apporter une réponse à un problème ancien, mis en évidence par de nombreux rapports depuis plus de 20 ans : l’éparpillement des compétences et la dilution des responsabilités entre la DGAL et la DGCCRF, illustrées de nouveau par l’affaire Lactalis en décembre 2017.

Différentes initiatives ont été prises pour assurer une meilleure coordination entre ces deux administrations. La dernière réforme, mise en place en 2010 dans le cadre de la révision générale des politiques publiques, a conduit à la création de directions interministérielles regroupant à l’échelle départementale les agents des deux services. L’efficacité de cette réforme a été limitée par le maintien d’une double tutelle ministérielle aux niveaux national et régional.

Comment peut-on aujourd’hui mettre en place une organisation plus efficace des services publics en charge des contrôles officiels sur la chaîne alimentaire ? Sur quels principes pourrait reposer une police unifiée de l’alimentation, susceptible de mieux prévenir les crises et scandales alimentaires ?

Le premier principe conduit à adopter une approche globale et intégrée des risques, s’appliquant à toute la chaîne alimentaire (« de la fourche à la fourchette ») et associant aux enjeux sanitaires ceux liés à la lutte contre les pratiques frauduleuses ou trompeuses. C’est le principe directeur du règlement européen 2017-625 du 15 mai 2017 sur les contrôles officiels de la chaîne alimentaire, adopté dans le contexte du scandale de la viande de cheval de 2013 et qui s’appliquera dès le mois de décembre.

Une action efficace implique en effet d’intervenir de façon coordonnée sur tous les maillons de la chaîne alimentaire : on estime que 75 % des maladies humaines émergentes sont d’origine animale.

Les actions conduites dans les élevages avicoles pour prévenir les cas de salmonelloses transmis par l’alimentation illustrent ce principe. Il en va de même pour maîtriser les contaminations de la chaîne alimentaire par des résidus de médicaments vétérinaires ou de produits phytosanitaires.

L’approche globale des risques conduit également à dépasser la dualité historique entre sécurité sanitaire et répression des fraudes. En effet, pour des raisons liées à la mondialisation des échanges, à la complexification des circuits commerciaux et à une pression toujours plus forte sur les prix, ces deux risques sont aujourd’hui étroitement liés et représentent les deux facettes d’un même enjeu : celui de la sécurité de l’alimentation.

L’histoire récente des crises et scandales alimentaires nous l’a montré : un problème sanitaire peut révéler l’existence d’une fraude (ce fut le cas des œufs contaminés au fipronil à l’été 2017), de la même façon qu’une fraude peut soulever des questions sur la sécurité de la chaîne alimentaire (voir le scandale de la viande de cheval en 2013).

Le deuxième principe repose sur la nécessité de regrouper sous une même autorité, et sur l’ensemble des niveaux de la chaîne de commandement (national, régional et départemental), les agents de la DGAL et de la DGCCRF. Une action efficace de l’Etat implique en effet d’associer les compétences scientifiques, techniques et juridiques des deux principales administrations assurant des missions de contrôle sur la chaîne alimentaire.

Les autorités de contrôle ne devraient plus fonctionner « en tuyau d’orgue », une administration surveillant l’utilisation des produits phytosanitaires dans les champs pendant que l’autre contrôle la présence de résidus sur les cultures après récolte. Autre exemple pour les établissements fabriquant des poudres de lait infantile, pour lesquels les services de la DGAL délivrent l’agrément sanitaire tout en étant soumis à des contrôles de la DGCCRF, qui dispose d’une compétence spécifique dans le secteur de l’alimentation infantile.

La France est certainement le seul pays européen ayant désigné deux points de contact pour le réseau européen d’alerte sanitaire comme pour le réseau sur les fraudes alimentaires. La séparation entre ces deux administrations pour traiter un même sujet, celui de la sécurité de l’alimentation, se révèle de plus en plus inadaptée, et représente un handicap par rapport aux autres Etats ayant déjà mis en place une autorité unique de contrôle. Si le regroupement des autorités de contrôle n’est pas imposé par le nouveau règlement européen, ce dernier précise que chaque Etat membre doit désigner une autorité unique chargée de la coopération avec la Commission européenne et les autres Etats membres.

Le dernier principe consiste à assurer un financement suffisant et stable des contrôles officiels. Le règlement européen précise notamment qu’il « convient, pour réduire la dépendance du système de contrôles officiels à l’égard des finances publiques, que les autorités compétentes perçoivent des redevances ou des taxes couvrant les frais qu’elles supportent pour effectuer les contrôles officiels (…) ».

En effet, plusieurs rapports récents ont mis en évidence la diminution sensible des moyens des deux administrations ainsi que la nécessité de renforcer les contrôles officiels. Par ailleurs, l’enquête conduite par un grand cabinet d’audit montre une fragilité du dispositif français, financé essentiellement par le contribuable (10 % seulement du budget provient des professionnels du secteur agroalimentaire, alors que ce taux se situe entre 28 et 47 % pour les pays ayant fait l’objet de l’analyse). L’extension des redevances sanitaires prévues au niveau européen apporterait des ressources nouvelles au profit tant des consommateurs que des professionnels concernés.

La mise en place d’une police unifiée de l’alimentation s’appuyant sur ces trois principes peut se concevoir soit par la création d’une direction interministérielle de la sécurité alimentaire, rattachée au Premier ministre, soit par celle d’une agence publique de contrôle placée sous la tutelle des différents ministères concernés

Il y a une vingtaine d’années, la création des agences sanitaires avait permis de rénover le dispositif national d’évaluation des risques. Aujourd’hui, toutes les raisons sont réunies pour engager une réorganisation en profondeur de nos administrations de contrôle : nouveaux risques sur la sécurité de notre alimentation, défiance exprimée par les consommateurs à l’égard de leur alimentation comme des autorités publiques de contrôle, tout comme l’intérêt des filières agroalimentaires elles-mêmes, pour lesquelles la solidité du dispositif public de contrôle est un atout incontournable face à la concurrence internationale.

Une telle réforme répond également à la demande de proximité, de simplicité et d’efficacité du service public exprimée par nos concitoyens.

Commentaire. La réforme ne sera complète que si le consommateur est informé complètement sur le nouveau dispositif et de façon transparente.

Par ailleurs, un site officiel unique des ravis de appels a été aussi promis, mais il est toujours attendu ...

La virulence de Listeria monocytogenes dépendrait du type d'aliment, selon une étude


« Une étude révèle que la virulence de Listeria dépend du type d'aliment », source adapté d'après Food Safety News et le communiqué des hôpitaux de Paris.

Des scientifiques ont découvert que la virulence de Listeria diffère selon le type d'aliment, en découvrant que les produits laitiers sont contaminés par les bactéries les plus virulentes.

Des chercheurs de l'Institut Pasteur, de l'Institut national français de la santé et de la recherche médicale (Inserm), de l’Université Paris et de l’hôpital Necker-Enfants malades AP-HP ont dit que « Ces résultats aideront à mieux identifier les voies de contamination des aliments pour réduire leur contamination par Listeria. De plus, ils permettront d’améliorer les recommandations en matière de consommation alimentaire pour les populations à risque ».

L’équipe a révélé que des clones hypervirulents, en particulier le complexe clonal (CC) 1, étaient associés aux produits laitiers, tandis que les clones hypovirulents, principalement les CC9 et CC121, étaient davantage présents dans les produits de viande et de poisson. L'étude a été publiée dans la revue Nature Communications.


Adaptation de l'environnement
Les clones hypovirulents ont davantage de gènes de résistance au stress et de tolérance au chlorure de benzalkonium qui les rendent résistants au désinfectant utilisé dans l'industrie alimentaire; ces clones sont plus capables de survivre et de former des populations bactériennes qui adhèrent aux surfaces contenant de faibles concentrations de ce désinfectant, suggérant qu'ils sont mieux adaptés à l'environnement de production alimentaire.

« Les clones hypervirulents colonisent mieux la lumière intestinale et les tissus intestinaux que les clones hypovirulents, suggérant leur meilleure adaptation à l’hôte », explique le Pr Marc Lecuit, de l’unité de biologie des infections à l’Institut Pasteur, de l’université de Paris et du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Necker-Enfants malades AP-HP.

Les scientifiques ont examiné 3 333 échantillons d'aliments et 3 308 isolats cliniques non redondants collectés de 2005 à 2016 lors de la surveillance de la listériose en France. La plupart des isolats alimentaires, 1 408, provenaient de produits de viande. Il y avait 758 issus de produits laitiers, 406 de produits de la mer, 354 étaient des produits mélangés, 103 2TAIENT issus de fruits et de légumes et 304 des produits alimentaires inconnus.

Seulement 4,4% des isolats alimentaires CC121 provenaient de produits laitiers, alors que 53,2% provenaient de viande et 21,2% de produits de la mer. L'autre clone hypovirulent majeur CC9 a également été rarement isolé à partir de produits laitiers à 6,6%, mais fréquemment dans les produits de viande à 66,4%.

En revanche, 48,3% des isolats CC1 provenaient de produits laitiers, alors que seulement 23,6% provenaient de produits carnés.

Différents modes de contamination
Les produits CC121 et CC9 figurent parmi les clones les moins fréquents dans les produits laitiers à base de lait cru, alors que dans ceux à base de lait pasteurisé/inconnu, les deux clones constituent respectivement les deuxième et septième clones les plus abondants.

Les résultats suggèrent des différences clés entre les modes de contamination des produits laitiers par rapport aux produits carnés et aux autres catégories d'aliments. Les produits de viande sont initialement physiologiquement stériles et sont probablement contaminés par Listeria monocytogenes lors de la transformation et/ou de la conservation. En revanche, les produits laitiers, qui contiennent physiologiquement des bactéries, peuvent être contaminés avant et/ou pendant la traite.

On a constaté que les clones hypovirulents CC9 et CC121 produisaient davantage de biofilm et se développaient mieux que les CC1, CC2, CC4 et CC6 en présence de faibles concentrations de chlorure de benzalkonium. Aucune croissance n'a été observée avec 200 mg/L pour les souches testées.

Les résultats devraient aider à caractériser les niches écologiques dans lesquelles Listeria développe des capacités de virulence et de survie environnementale et à mieux comprendre la façon dont Listeria circule entre différents environnements.