jeudi 13 juin 2019

La virulence de Listeria monocytogenes dépendrait du type d'aliment, selon une étude


« Une étude révèle que la virulence de Listeria dépend du type d'aliment », source adapté d'après Food Safety News et le communiqué des hôpitaux de Paris.

Des scientifiques ont découvert que la virulence de Listeria diffère selon le type d'aliment, en découvrant que les produits laitiers sont contaminés par les bactéries les plus virulentes.

Des chercheurs de l'Institut Pasteur, de l'Institut national français de la santé et de la recherche médicale (Inserm), de l’Université Paris et de l’hôpital Necker-Enfants malades AP-HP ont dit que « Ces résultats aideront à mieux identifier les voies de contamination des aliments pour réduire leur contamination par Listeria. De plus, ils permettront d’améliorer les recommandations en matière de consommation alimentaire pour les populations à risque ».

L’équipe a révélé que des clones hypervirulents, en particulier le complexe clonal (CC) 1, étaient associés aux produits laitiers, tandis que les clones hypovirulents, principalement les CC9 et CC121, étaient davantage présents dans les produits de viande et de poisson. L'étude a été publiée dans la revue Nature Communications.


Adaptation de l'environnement
Les clones hypovirulents ont davantage de gènes de résistance au stress et de tolérance au chlorure de benzalkonium qui les rendent résistants au désinfectant utilisé dans l'industrie alimentaire; ces clones sont plus capables de survivre et de former des populations bactériennes qui adhèrent aux surfaces contenant de faibles concentrations de ce désinfectant, suggérant qu'ils sont mieux adaptés à l'environnement de production alimentaire.

« Les clones hypervirulents colonisent mieux la lumière intestinale et les tissus intestinaux que les clones hypovirulents, suggérant leur meilleure adaptation à l’hôte », explique le Pr Marc Lecuit, de l’unité de biologie des infections à l’Institut Pasteur, de l’université de Paris et du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Necker-Enfants malades AP-HP.

Les scientifiques ont examiné 3 333 échantillons d'aliments et 3 308 isolats cliniques non redondants collectés de 2005 à 2016 lors de la surveillance de la listériose en France. La plupart des isolats alimentaires, 1 408, provenaient de produits de viande. Il y avait 758 issus de produits laitiers, 406 de produits de la mer, 354 étaient des produits mélangés, 103 2TAIENT issus de fruits et de légumes et 304 des produits alimentaires inconnus.

Seulement 4,4% des isolats alimentaires CC121 provenaient de produits laitiers, alors que 53,2% provenaient de viande et 21,2% de produits de la mer. L'autre clone hypovirulent majeur CC9 a également été rarement isolé à partir de produits laitiers à 6,6%, mais fréquemment dans les produits de viande à 66,4%.

En revanche, 48,3% des isolats CC1 provenaient de produits laitiers, alors que seulement 23,6% provenaient de produits carnés.

Différents modes de contamination
Les produits CC121 et CC9 figurent parmi les clones les moins fréquents dans les produits laitiers à base de lait cru, alors que dans ceux à base de lait pasteurisé/inconnu, les deux clones constituent respectivement les deuxième et septième clones les plus abondants.

Les résultats suggèrent des différences clés entre les modes de contamination des produits laitiers par rapport aux produits carnés et aux autres catégories d'aliments. Les produits de viande sont initialement physiologiquement stériles et sont probablement contaminés par Listeria monocytogenes lors de la transformation et/ou de la conservation. En revanche, les produits laitiers, qui contiennent physiologiquement des bactéries, peuvent être contaminés avant et/ou pendant la traite.

On a constaté que les clones hypovirulents CC9 et CC121 produisaient davantage de biofilm et se développaient mieux que les CC1, CC2, CC4 et CC6 en présence de faibles concentrations de chlorure de benzalkonium. Aucune croissance n'a été observée avec 200 mg/L pour les souches testées.

Les résultats devraient aider à caractériser les niches écologiques dans lesquelles Listeria développe des capacités de virulence et de survie environnementale et à mieux comprendre la façon dont Listeria circule entre différents environnements.

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