vendredi 29 novembre 2019

Deux études détaillent la réponse du corps humain à une infection à Salmonella


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

« Deux études détaillent la réponse du corps humain à une infection à Salmonella », source Food Safety News.
Des chercheurs ont montré comment le corps humain réagit en réponse aux infections à Salmonella. Leurs travaux ont montré que les cellules souches du sang réagissent dans les premières heures suivant l'infection en acquérant de l'énergie à partir de cellules de soutien de la moelle osseuse.

On espère que les résultats, publiés dans la revue PNAS, pourraient aider à de nouvelles approches pour traiter les personnes atteintes par Salmonella et d'autres maladies bactériennes.

Une équipe de l'Université d'East Anglia (UEA), avec des collègues du Norwich Research Park du Norfolk and Norwich University Hospital (NNUH), du Quadram Institute et du Earlham Institute (EI), pour étudier les mitochondries, qui vivent dans les cellules et leur donnent de l'énergie.

Ils ont utilisé Salmonella Typhimurium et son lipopolysaccharide (LPS) de la membrane externe pour modéliser une infection bactérienne aiguë.

Traiter les systèmes immunitaires amoindris
Le Dr Stuart Rushworth, chercheur principal à l’école de médecine Norwich de l’UEA, a déclaré que Salmonella était l’une des causes les plus courantes d’intoxication alimentaire dans le monde.

« La plupart des gens se rétablissent sans traitement, mais les jeunes enfants, les personnes âgées et les personnes dont le système immunitaire ne fonctionne pas correctement courent un plus grand risque de tomber gravement malade et cela peut être mortel. Nous voulions savoir comment le système immunitaire réagissait à l'infection bactérienne à Salmonella. En savoir plus sur la façon dont notre corps réagit pourrait aider à développer de nouvelles façons de traiter les personnes dont le système immunitaire est affaibli, comme les personnes âgées », a déclaré Rushworth.

Les scientifiques ont analysé la réponse immunitaire à l'infection bactérienne à Salmonella en utilisant des cellules de sang et de moelle osseuse données à des fins de recherche par des patients du NNUH. Ils ont travaillé avec des experts en infections à Salmonella de Quadram pour étudier la façon dont les mitochondries se déplacent entre différents types de cellules, à l'aide de microscopes et d'analyses ADN.

L’équipe a découvert que, dans la moelle osseuse où sont fabriquées les cellules sanguines, les cellules de soutien ou stromales étaient obligées de transférer leurs mitochondries génératrices de puissance aux cellules souches sanguines voisines. Les mitochondries sont transférées aux cellules souches du sang dans les deux heures suivant la détection de l'infection. Les leucocytes sont nécessaires au système immunitaire pour réagir à l’infection bactérienne. Si le transfert mitochondrial est bloqué, il se produit une augmentation de la colonisation bactérienne.

« Nous avons constaté que ces cellules de soutien chargeaient efficacement les cellules souches et leur permettaient de fabriquer des millions de globules blancs plus efficaces pour combattre les bactéries », a déclaré Rushworth.

« On ne savait pas auparavant comment les cellules souches du sang acquéraient l'énergie dont elles avaient besoin pour développer une réponse immunitaire à l'infection. Les mitochondries sont comme de minuscules batteries alimentant les cellules. En réponse à l'infection, le système immunitaire utilise les mitochondries des cellules de soutien environnantes pour renforcer la réponse immunitaire. »

Les résultats donnent un aperçu de la capacité du système sanguin et immunitaire à réagir rapidement aux infections.

« L’élaboration du mécanisme par lequel fonctionne ce renforcement nous donne de nouvelles idées sur la manière de renforcer la lutte de l’organisme contre les infections à l’avenir. Ce travail pourrait aider à expliquer comment les personnes âgées infectées pourraient être traitées. C'est un premier pas essentiel vers une exploitation thérapeutique de cette fonction biologique à l'avenir », a déclaré Rushworth.

NB : On lira ici le communiqué de de l'Université d'East Anglia.

Restreindre le magnésium pour arrêter la croissance
Des chercheurs de l'Université de Bâle en Suisse ont constaté qu'une pénurie de magnésium stoppait la croissance des agents pathogènes.
Image en microscopie électronique d'un macrophage (bleu) infecté par Salmonella (rouge).
Olivier Cunrath et le Profresseur Dirk Bumann du Biozentrum de l'Université de Bâle ont découvert que le magnésium est essentiel pour la croissance bactérienne dans les cellules hôtes. La privation de magnésium est un facteur de stress pour les bactéries, qui stoppent leur croissance et leur réplication. Les cellules hôtes limitent l'apport de magnésium à ces agents pathogènes intracellulaires à l'aide d'une protéine de transport appelée NRAMP1.

Les chercheurs ont étudié Salmonella, un agent pathogène bactérien responsable de la gastro-entérite. La rapidité de la réplication et de la propagation de Salmonella dépend du fonctionnement du transporteur NRAMP1. Les résultats ont été publiés dans la revue Science.

Les résultats pourraient aider à développer des médicaments qui rendraient plus difficile pour la bactérie d'obtenir du magnésium et ralentiraient davantage les agents pathogènes pour donner à l'hôte un avantage pour vaincre l'infection.

« Le magnésium semble être le talon d’Achille des agents pathogènes intracellulaires. Moins de magnésium est disponible, plus ils essaient de l'obtenir. Les bactéries se mettent en alerte et activent tous les systèmes d'absorption de magnésium. Cependant, si la pompe dans les cellules hôtes est défectueuse, le magnésium est disponible en quantités suffisantes pour permettre une croissance rapide de Salmonella », a déclaré Cunrath.

Les macrophages constituent une première ligne de défense contre les bactéries pathogènes telles que Salmonella. Ces cellules immunitaires possèdent un transporteur d'ions métalliques appelé SLC11A1 ou NRAMP1, impliqué dans la résistance aux infections.

Les humains avec une protéine NRAMP1 réduite sont plus susceptibles à divers agents pathogènes intracellulaires. Si ce transporteur est absent, même un très petit nombre d'agents pathogènes peut provoquer une infection mortelle.

NB : On lira ici le communiqué du Biozentrum de l'Université de Bâle.

jeudi 28 novembre 2019

Recommandations pour préparer les biberons : Une différence existe-t-elle entre l'Anses et l'OMS au sujet de la température de l'eau ?


Dans une information antérieure, l’Anses rapportait des recommandations pour préparer les biberons.

Un lecteur du blog italien, il fatto alimentare de Roberto La Pira, revient sur ces recommandations de l’Anses en disant qu’elles ne sont pas conformes avec les recommandations de l‘OMS et indique que l’Anses aurait fait une erreur à propos de la température de l’eau …
La différence la plus importante concerne la température de l’eau à ajouter à la poudre pour reconstitution. Les recommandations de l’Anses n'indiquent pas de température et nous laissent presque penser que nous pouvons utiliser de l'eau à la température ambiante.
L'OMS et la FAO recommandent d'utiliser plutôt de l'eau à 70°C.
Le lecteur précise que la recommandation du ministère italien de la santé est conforme à celle de l’OMS.

Voici ce que rapporte l’OMS pour une Préparation d’aliment pour une alimentation au biberon,
Étape 1 : Nettoyez et désinfectez la surface sur laquelle vous allez préparer le biberon.

Étape 2 : Lavez-vous les mains à l’eau et au savon, et séchez-les avec une serviette propre ou en papier.
Étape 3 : Faites bouillir de l’eau potable. Si vous utilisez une bouilloire automatique, attendez que celle-ci s’éteigne. Si vous utilisez une casserole, assurez-vous que l’eau bout à gros bouillons.
Étape 4 : Lisez les instructions incluses sur l’emballage de la préparation en poudre pour connaître la quantité d’eau et de poudre à utiliser. Le fait d’utiliser davantage ou moins de poudre que nécessaire pourrait avoir des conséquences néfastes sur la santé des nourrissons.
Étape 5 : En prenant soin de ne pas vous brûler, versez la quantité requise d’eau bouillie dans un biberon nettoyé et stérilisé. L’eau doit être à 70ºC minimum ; vous devez donc l’utiliser dans les 30 minutes après l’avoir bouillie.
Étape 6 : Ajoutez la quantité requise de poudre à l’eau dans le biberon.

Voici ce que dit l’Anses dans « Quelle eau pour les biberons ? »
L'eau du robinet (eau de distribution publique) peut être utilisée pour la préparation du biberon. Cependant, il convient de prendre certaines précautions :
Laissez couler l'eau du robinet quelques secondes avant de remplir le biberon de la quantité souhaitée.
Utilisez uniquement de l'eau froide (au-delà de 25°C, l'eau peut être davantage chargée en microbes et en sels minéraux).
Nettoyez régulièrement la tête du robinet (détartrage notamment).
N'utilisez pas d'eau ayant subi une filtration (carafe filtrante par exemple ou tout autre type de traitement de filtration à domicile) ou ayant subi un adoucissement car ces systèmes peuvent favoriser la multiplication des microorganismes. 
Dans les habitats anciens (antérieurs à 1948), les canalisations d'eau peuvent être encore en plomb. Il faut vous renseigner auprès de la de la mairie où vous résidez ou auprès de la DDPP de votre département afin de savoir s'il est possible d'utiliser l'eau pour préparer les biberons. 
Si vous utilisez une eau en bouteille, eau de source ou eau minérale naturelle, veillez à ce qu'elle soit bien destinée aux nourrissons. Par ailleurs, une bouteille entamée doit être réfrigérée et consommée rapidement.
L'utilisation d'eau gazeuse ne convient pas pour la préparation des biberons.
A l'étranger, en l'absence d'eau potable ou d'eau embouteillée, l'eau bouillie et refroidie peut être utilisée.

A mon avis, l'eau du robinet étant potable et de bonne qualité microbiologique en France, il n'est pas nécessaire de faire chauffer l'eau, mais c'est à suivre ...

Allemagne : Les mycotoxines dans les aliments inquiètent un nombre croissant de personnes, selon le BfR


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

« Les mycotoxines dans les aliments inquiètent un nombre croissant de personnes », source BfR 44/2019 du 18 novembre 2019.

Le BfR publie le neuvième Consumer Monitor sur la perception des risques pour la santé.
Salmonella dans les aliments, les aliments génétiquement modifiés et la résistance aux antimicrobiens sont les principaux problèmes de santé et de consommation auxquels les consommateurs sont particulièrement sensibles.

Néanmoins, plus des trois quarts des Allemands considèrent toujours que les aliments sont sains et sûrs. Ceci est le résultat du dernier Consumer Monitor, une enquête représentative auprès de la population de l'Institut fédéral allemand d'évaluation des risques (BfR).

Le sujet des mycotoxines dans les aliments est beaucoup plus connu et en même temps inquiète plus de personnes que lors de la précédente enquête de février 2019.

Près de la moitié des répondants sont inquiets à leur sujet. « Les consommateurs ont plus peur des substances de synthèse que des substances d'origine naturelle », déclare le Dr. Andreas Hensel, président du BfR. « Le fait que les gens considèrent désormais que les mycotoxines dans les aliments sont aussi dangereuses que Salmonella ou les résidus de produits phytosanitaires montre à quelle vitesse la perception des risques pour la santé évolue. »

Qu'il s'agisse de la résistance antimicrobienne, des microplastiques, de Salmonella ou des mycotoxines - quels sont les risques pour la santé que la population connaît et quels sont les sujets qui l'inquiètent?

En tant qu’étude représentative de la population, le BfR Consumer Monitor fourni tous les six mois des indications sur la manière dont les Allemands perçoivent les risques pour la santé. Pour cette enquête, environ 1 000 personnes vivant dans des ménages privés et âgées d'au moins 14 ans sont interrogées par téléphone au nom du BfR.

Les répondants considèrent toujours que les régimes alimentaires les plus pauvres ou les plus malsains, le climat, la pollution environnementale et le tabagisme sont les principaux risques pour la santé.

Pour la première fois, au moins cinq pour cent des personnes interrogées ont spontanément déclaré que les soins, l'âge et la retraite étaient des risques.

Lorsqu'on leur a posé des questions sur des sujets choisis, Salmonella dans les aliments, les aliments génétiquement modifiés et la résistance aux antimicrobiens ont été en tête des préoccupations des consommateurs. Ces sujets ont été suivis par les microplastiques et les résidus de produits phytopharmaceutiques dans les aliments et par l’aluminium dans les emballages et les contenants pour aliments.

Comme lors de l'enquête précédente, la résistance aux antimicrobiens et les microplastiques sont toujours les problèmes qui préoccupent la plupart des répondants. Cependant, par rapport à la dernière enquête, la population est beaucoup plus préoccupée par les mycotoxines dans les aliments: le nombre de personnes inquiètes a augmenté de 13 points de pourcentage, pour atteindre 46%.

De même, de nombreux répondants pensent que la présence de Salmonella dans les aliments, par exemple, est préoccupante. Le sujet Listeria dans les aliments, qui était inclus dans cette enquête pour la première fois, n'était connu que d'un peu moins de la moitié des répondants.

Dans une édition spéciale de l'Eurobaromètre « La sécurité alimentaire dans l'Union européenne », une enquête portant sur 28 000 participants dans 28 États membres de l'UE organisés en avril 2019, a mis en évidence les différences de perception du risque au sein de l'UE. Source EFSA.

Une comparaison européenne montre que les préoccupations concernant « les résidus d'antibiotiques, d'hormones ou de stéroïdes dans la viande » sont beaucoup plus importantes dans la population allemande, à 61% par rapport à la moyenne européenne (44%). À l'inverse, l'Allemagne (22%) est moins préoccupée par « les intoxications alimentaires causées par une bactérie » que l'ensemble de l'UE (30%).

Le dernier BfR Consumer Monitor montre également relativement peu de préoccupations concernant les bactéries dans les aliments, telles que Listeria ou Campylobacter, qui sont chacune connues de moins de la moitié des répondants.

Le HACCP nouveau est arrivé !


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

Un peu un en retard par rapport au Beaujolais nouveau, voici aussi bon que lui, le HACCP nouveau est arrivé !

Issues de la 51e session du Codex Alimentarius, voici les nouveautés du HACCP ou Hazard Analysis Critical Control Point …

Des définitions nouvelles et des définitions modifiées

Ci-dessous, des traductions officieuses :
  • Bonnes pratiques d'hygiène (BPH) : mesures fondamentales et conditions appliquées à toutes les étapes de la chaîne alimentaire pour fournir des aliments sûrs et salubres.
  • Danger : agent biologique, physique, chimique présent dans un aliment ayant potentiellement un effet préjudiciable à la santé .
  • Maîtriser: entreprendre toutes les actions nécessaires pour assurer et maintenir le respect de critères et procédures pré-établies.
  • Mesures de maîtrise : toute intervention ou activité à laquelle on peut avoir recours pour prévenir ou éliminer un danger ou pour le ramener à un niveau acceptable.
  • Niveau acceptable : le niveau d'un danger dans un aliment auquel, ou en dessous duquel, l'aliment est considéré comme sûr eu égard à son usage attendu.
  • Programme prérequis : programme incluant les bonnes pratiques d'hygiène, les bonnes pratiques agricoles et les bonnes pratiques de fabrication, ainsi que d'autres pratiques et procédures telles que la formation et la traçabilité, instaurant les conditions environnementales et opérationnelles de base qui constituent le socle de la mise ne œuvre d'un système HACCP.
  • Plan HACCP : documentation ou ensemble de documents, préparés en accord avec les principes HACCP, pour assurer la maîtrise des dangers significatifs dans l'entreprise alimentaire.
  • Système HACCP : le développement et la mise en œuvre des procédures respectant ce plan.
  • Analyse des dangers : le processus de collecte et d'évaluation des informations sur les dangers identifiés dans les matières premières et les autres ingrédients, dans l'environnement, dans le procédé ou dans l'aliment, et des conditions conduisant à leur présence, afin de décider si ce sont des dangers significatifs ou pas.
  • Danger significatif : un danger identifié par l'analyse des dangers comme étant raisonnablement susceptible de survenir à un niveau inacceptable en l'absence de maîtrise, et dont la maîtrise est essentielle compte tenu de l'usage prévu pour l'aliment.
  • Point critique pour la maîtrise (CCP) : une étape où une ou plusieurs mesures de maîtrise, essentielles pour maîtriser un danger significatif, est ou sont appliquées dans un système HACCP.
  • Validation des mesures de maîtrise : obtention de la preuve qu'une mesure de maîtrise ou une combinaison de mesures de maîtrise, si elles sont bien mises en œuvre, sont capables de maîtriser le danger en respectant un objectif spécifié.
  • Surveiller : réaliser une séquence planifiée d'observations ou de mesurages des paramètres qui permettent dévaluer si une mesure de maîtrise est effective
  • Vérification : application de méthodes, procédures, tests et autres évaluations, en plus de la surveillance, pour déterminer si une mesures de maîtrise a fonctionné comme prévu.
Les nouveautés de 2019
Sur le plan formel, le système HACCP n'est plus décrit dans une annexe : il fait maintenant l'objet du deuxième chapitre du document intitulé « Principes généraux d'hygiène des aliments : bonnes pratiques d'hygiène (BPH) et système Analyse des dangers et points critiques pour leur maîtrise ».

Le texte insiste d'abord sur le fait que dans la plupart des entreprises du secteur alimentaire (ESA), on obtient des aliments sûrs (non préjudiciables à la santé) et salubres (acceptables pour la consommation) avec la simple application des bonnes pratiques d'hygiène. Pour ce qui concerne plus particulièrement l'innocuité des aliments (leur sécurité sanitaire), il est nécessaire que les ESA soient conscientes des dangers et de leurs conséquences pour la santé des consommateurs. Toutefois, il est admis que la plupart des ESA ne sont pas en mesure de faire une analyse des dangers par elles-mêmes. Il leur appartient donc de mettre en œuvre les recommandations émises par les autorités compétentes, les associations professionnelles ou des experts externes à l'entreprise, après les avoir adaptées au cas particulier de leur ESA.

Dans les cas où l'application des BPH se révèle insuffisante pour maîtriser les dangers, il peut être recommandé de porter une attention particulière à certaines BPH. Si ces BPH demandant une attention particulière ne suffisent pas, l'application des principes HACCP devient nécessaire. Selon les cas/les pays, la décision de mettre en œuvre les principes HACCP incombe à l'ESA ou aux autorités compétentes. On notera que l'expression « mesure de maîtrise » désigne aussi bien les BPH (ce sont des mesures de maîtrise génériques, ne visant pas un danger en particulier) et les mesures de maîtrises appliquées aux CCP (ce sont des mesures de maîtrise spécifiques, contre un danger identifié comme étant significatif).

Toutes les mesures de maîtrise essentielles contre les dangers significatifs sont appliquées à des CCP; quelle que soit la façon dont leur application est surveillée, que la limite critique de la mesure de maîtrise soit mesurable ou observable, qu'elle soit surveillée en continu ou pas. Ce que la norme NF EN ISO 22000 appelle PRPO est, du point de vue du Codex, une mesure de maîtrise appliquée à un CCP. Cela découle tout simplement de la définition du CCP : s'il est essentiel qu'un danger soit maîtrisé, cela se fait à une étape critique pour la maîtrise, que l'on nomme CCP.

La norme utilise avec rigueur les concepts de validation, surveillance et vérification.

Une section est consacrée aux allergènes (selon les législations, les allergènes sont considérés soit comme des dangers chimiques, soit comme des dangers biologiques).

Les notions de rappel et de retrait ne sont pas comprises universellement comme elles le sont en Europe. Le texte distingue donc clairement ce qui concerne les produits non encore commercialisés de ceux qui le sont déjà.

De nombreux exemples sont utilisés de façon à rendre le texte aussi concret que possible.

La norme ne comporte pas d'arbre de décision pour déterminer si l'étape où une mesure de maîtrise s'applique est un CCP, mais un tableau (voir en fin d'article) facile à renseigner.

NB : Jeter à la poubelle tous les arbres de décisions ne sera pas une grande perte ...

Les sept principes du système HACCP

Les modifications par rapport à la version de 2003 sont indiqués en italiques :

Principe 1 - Faire une analyse des dangers et identifier les mesures de maîtrise.
Principe 2 - Déterminer les points critiques pour la maîtrise (CCP).
Principe 3 - Établir des limites critiques validées.
Principe 4 - Établir un système pour surveiller la maîtrise aux CCP.
Principe 5 - Établir les actions correctives à entreprendre lorsque la surveillance indique qu'un écart par rapport à une limite critique à un CCP s'est produit.
Principe 6 - Valider le plan HACCP puis établir les procédures de vérification pour confirmer que le système HACCP fonctionne comme attendu.
Principe 7 - Établir une documentation concernant toutes les procédures et tous les enregistrements appropriés à ces principes et à leur application.

Exemple d’analyses des dangers

* Une analyse des dangers doit être effectuée pour chaque ingrédient utilisé dans l'aliment; cela se fait souvent à l’étape de « réception » de l'ingrédient. Une autre approche consiste à effectuer une analyse des dangers distinct sur les ingrédients et une autre sur les étapes de transformation.

Référence 
Principes généraux d'hygiène des aliments : bonnes pratiques d'hygiène (BPH) et système Analyse des dangers et points critiques pour leur maîtrise. CXC 1-1969 (2020) Commission du Codex alimentarius.

NB : Merci à OC de m’avoir signaler ce lien de Wikipédia.

Une étude révèle comment le SARM se propage dans des foyers domestiques


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

« Une étude révèle comment le SARM se propage dans des foyers domestiques », source CIDRAP News.

En tant que médecin en infection pédiatrique à St. Louis, Stephanie Fritz, voit beaucoup de patients atteints d’infections cutanées à SARM, dont beaucoup reviennent au cours de l’année. Et elle et ses collègues voient fréquemment ces infections survenir chez plusieurs membres de la même famille.

En tant que chercheur qui étudie le SARM (Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline) depuis un certain temps, Fritz a voulu aller au fond des choses. On sait que la bactérie Staphylococcus aureus réside sur la peau d'environ un tiers de la population. S'il est bien établi que les infections à Staphylococcus aureus sont transmises de personne à personne, l'environnement domestique et les animaux domestiques ont également été impliqués comme sources potentielles. Cependant, les recherches sur le rôle que jouent ces facteurs dans la transmission du SARM ont été limitées.

Ce que Fritz voulait savoir était la cause de ces infections au sein de la famille et la dynamique en place. Comment le SARM entre-t-il dans ces ménages en premier lieu? Les membres du ménage ont-ils été infectés par un autre membre de la famille, par une source extérieure ou par un objet se trouvant à l'intérieur de la maison? Quel rôle jouent les animaux domestiques? Et pourquoi voyait-elle tant d'infections récurrentes?

« Nous voulions vraiment aller plus loin », a déclaré Fritz, professeur de pédiatrie à la faculté de médecine de l'Université Washington à St. Louis (WUSTL) et auteur principal d'une étude sur la transmission des staphylocoques publiée dans The Lancet Infectious Diseases. « Nous voulions suivre cette dynamique afin d'identifier des cibles pour interrompre la transmission et l'acquisition. »

Recherche avec prélèvements et analyse moléculaire
C’est exactement ce que Fritz, en collaboration avec d’autres chercheurs de la WUSTL School of Medicine et de l’Université de Chicago, ont réalisé dans le cadre de l’étude HOME (Observation du SARM dans l’environnement de foyers domestiques).

De 2012 à 2015, Fritz et ses coauteurs ont recruté 150 patients pédiatriques atteints d'infections à SARM qui ont débuté en ville et ne présentant aucun autre problème de santé, ainsi que les membres de leur foyer, les chiens et les chats. Au cours de 12 mois, ils se sont rendus au domicile des patients de référence cinq fois, recueillant chaque fois des échantillons sur écouvillon des occupants, de leurs animaux domestiques et de 21 items ménagers (draps, serviettes de bain, poignées de porte de réfrigérateur et claviers d’ordinateur). et poser plus de 100 questions détaillées sur les habitudes personnelles et l'hygiène.

Les chercheurs ont également effectué des analyses moléculaires sur tous les échantillons de S. aureus (SARM et S. aureus sensibles à la méthicilline) recueillis au cours de 12 mois afin d'identifier la souche particulière de la bactérie. Les analyses moléculaires leur ont permis de déterminer si une souche de Staphylococcus aureus acquise au cours de six mois de visite dans une maison, par exemple, constituait une introduction - une nouvelle souche qui n'avait pas été retrouvée lors de visites précédentes et qui venait de l'extérieur de la maison ... ou d’une transmission d'une souche précédemment identifiée à la maison (sur un membre de la famille, un animal domestique ou un objet de ménage différent).

Au total, 692 personnes ont participé à l'étude, ainsi que 154 chats et chiens. Au cours de la période d'étude de 12 mois, 513 personnes ont été colonisées au moins une fois par Staphylococcus aureus et 319 par un SARM. Sur les 154 animaux échantillonnés, 68 ont été colonisés par Staphylococcus aureus, 44 avec un SARM. Et au moins une surface domestique a été colonisée avec Staphylococcus aureus dans 136 maisons, alors que le SARM a été retrouvé dans 104 maisons. Un total de 3 819 échantillons de Staphylococcus aureus a été recueilli.

Les surfaces domestiques jouent un rôle clé
Parmi tous les membres du ménage, les animaux domestiques et les surfaces environnementales, 1 267 événements d'acquisition de souches ont été observés, l'analyse moléculaire identifiant 510 introductions de nouvelles souches de Staphylococcus aureus et 602 transmissions de souches au sein des ménages. Ce que cette constatation a révélé à Fritz et à ses collègues, c’est que l’acquisition de Staphylococcus aureus et de SARM par les ménages dépend essentiellement de l’introduction de nouvelles souches dans le ménage et de la transmission au sein du ménage.

Ce qu’ils ont également découvert en approfondissant la dynamique de la transmission au sein du ménage, c’est que les items ménagers ne sont pas simplement contaminés passivement par S. aureus et le SARM par les membres de la famille, mais jouent également un rôle actif dans la propagation de la bactérie d’un membre de la famille à un autre. Dans plusieurs cas, l'item ménager était la seule source possible de contamination.

« En raison de notre typage des souches et de la nature longitudinale de notre étude, nous avons pu identifier que ces surfaces environnementales servaient en réalité de réservoirs de transmission », a déclaré Fritz.

Des analyses multivariées des facteurs impliqués dans l’introduction et la transmission de S. aureus ont permis d’étoffer ce lien. Par exemple, les chercheurs ont constaté que les membres du ménage partageant une chambre ou une serviette de bain avec un autre membre du ménage étaient plus susceptibles d'être à la fois une source de transmission du S. aureus et un destinataire. « Il s’agissait vraiment de partager des articles d’hygiène personnelle, comme des serviettes », a déclaré Fritz. Ils ont également constaté que la transmission était plus probable dans les maisons qui, lors de visites précédentes, étaient fortement contaminées par S. aureus, dans des maisons de location et dans des foyers à faible note en hygiène. L'analyse des facteurs associés à l'introduction de la bactérie à la maison a révélé que les enfants qui fréquentent une garderie sont plus susceptibles d'introduire de nouvelles souches à la maison, alors que les personnes qui se lavent souvent les mains sont moins susceptibles.

Fritz pense que cette conclusion devrait rassurer les personnes préoccupées par l’introduction du SARM - qui peut provoquer des infections plus graves s’il pénètre dans le sang, les os ou les organes - chez eux.

« Vous n'avez pas à faire une refonte de ce que vous faites dans la vie, vous n’avez pas à arrêter d’aller faire de la gym », a-t-elle dit. « Il y a des choses subtiles que vous pouvez faire pour vous protéger. »

Les animaux ne sont pas les coupables
Une autre constatation rassurante, du moins pour les propriétaires d’animaux domestiques, est qu’il est vrai que les animaux domestiques jouent un rôle dans la dynamique de la transmission de S. aureus mais ils reçoivent principalement les bactéries des humains. Seuls trois événements de transmission se sont produits dans lesquels l'animal était la seule source possible de la bactérie. Ceci est important, a expliqué Fritz, car les patients souffrant d’infections récurrentes à SARM lui disent souvent que leur médecin de famille a suggéré que l’animal pourrait être la source du problème.

« Pour moi, l'un des messages à retenir est de ne pas se débarrasser de votre animal de compagnie », a-t-elle déclaré. « Ils ne sont pas le principal coupable. »

Fritz et ses collègues affirment qu’un meilleur lavage des mains, l’utilisation de serviettes séparées et d’autres articles d’hygiène personnelle par les membres de la famille et une décolonisation ciblée des surfaces domestiques pourraient contribuer à réduire l’introduction et la transmission de bactéries S. aureus à la maison.

Les végétariens hébergent-ils plus de superbactéries que les non-végétariens ?


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

Une étude parue dans le Journal of Antimicrobial Chemotherapy révèle des taux plus faibles de bactéries résistantes aux médicaments chez les omnivores, source CIDRAP News.

Juste à temps pour la tradition américaine de Thanksgiving en matière de repas carnivores, des chercheurs néerlandais rapportent que des végétariens et les pescatariens (végétariens mangeant du poisson) présentent des taux de portage plus élevés d'entérobactéries résistantes aux antibiotiques que les non-végétariens, indiquant que manger de la viande ne représente pas un facteur de risque important d’hébergement de certains types de superbactéries.

Étant donné que les entérobactéries productrices de bêta-lactamases à spectre étendu (BLSE) et d'AmpC à médiation plasmidique (pAmpC) sont courantes dans les produits carnés néerlandais, les chercheurs ont cherché à déterminer si les végétariens présentaient un risque moins élevé d’héberger des Escherichia coli ou de producteurs des ESBL/ pAmpC ou de Klebsiella pneumoniae (BLSE-E/K) par comparaison avec des personnes qui consomment de la viande. Leur analyse a porté sur 785 végétariens, 392 pescatariens et 365 non-végétariens.

Les prélèvements fécaux ont révélé que 8,0% des végétariens (intervalle de confiance à 95% [IC] et 6,3% à 10,1%), 6,9% des pescatariens (IC 95%, 4,8% à 9,8%) étaient porteurs de bactéries BLSE-E//K contre seulement 3,8% des non-végétariens (IC 95%, 2,3% à 6,3%).

En conclusion, les auteurs notent :
Les végétariens et les pescatariens n’avaient pas un risque plus faible de portage de BLSE-E/K par rapport aux non-végétariens, ce qui indique que la consommation de viande n’est pas un facteur de risque important de portage de BLSE-E/K.