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lundi 6 mars 2023

One Health : Des bactéries résistantes à des antimicrobiens couramment utilisés sont encore fréquemment détectées chez les humains et les animaux, selon l'ECDC et l'EFSA

«Des bactéries résistantes à des antimicrobiens couramment utilisés sont encore fréquemment détectées chez les humains et les animaux»,
source EFSA du 6 mars 2023.

Une résistance de Salmonella et Campylobacter aux antimicrobiens couramment utilisés est fréquemment observée chez les humains et les animaux, révèle un rapport publié aujourd'hui par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Cependant, la résistance simultanée à des antimicrobiens d'importance critique pour les humains a généralement été détectée à de faibles concentrations, sauf pour certains types de Salmonella et de Campylobacter coli dans plusieurs pays.

«La résistance aux antimicrobiens est l’une des plus grandes menaces auxquelles nous sommes confrontés dans le monde entier et elle affecte tant les humains, que les animaux et l’environnement. Travailler ensemble reste essentiel pour résoudre ce problème complexe. Dans notre travail, nous incarnons l'approche «Une seule santé», qui tient compte des liens étroits et de l'interdépendance de la santé des humains, des animaux, des plantes et de l'environnement dans son ensemble», ont déclaré dans une déclaration conjointe Mike Catchpole et Carlos Das Neves, respectivement scientifiques en chef de l’ECDC et de l’EFSA.

Des tendances encourageantes ont été observées dans plusieurs pays, où une proportion croissante de bactéries provenant d'animaux producteurs d'aliments se sont révélées sensibles à tous les antimicrobiens testés. En outre, la prévalence des bêta-lactamases à spectre étendu (BLSE) et de bactéries E. coli productrices de bêta-lactamases AmpC (AmpC) diminue.

Une diminution de la résistance de Salmonella à l'ampicilline et à la tétracycline a également été observée chez les humains dans plusieurs pays au cours de la période 2013–2021. Ce phénomène était particulièrement évident pour S. Typhimurium, un type de Salmonella couramment associé aux porcs et aux veaux, qui est souvent multirésistant aux médicaments. Les données montrent également des tendances à une diminution de la résistance de Campylobacter jejuni à l'érythromycine chez les humains et les poulets de chair.

Ce type d'antimicrobien est très important dans le traitement de la campylobactériose.

Toutefois, pour la même période, le rapport montre également une tendance croissante de la résistance de S. Enteritidis et de C. jejuni à la ciprofloxacine chez les humains. S. Enteritidis et C. jeuni causent la plupart des cas d'infection à la salmonellose et à la campylobactériose chez les humains.

Des tendances similaires ont été observées chez C. jejuni provenant de poulets de chair entre 2009 et 2020, où la résistance à la ciprofloxacine a augmenté dans plusieurs pays. Le niveau de résistance à la ciprofloxacine chez Campylobacter est maintenant si élevé que cet antimicrobien ne peut plus être recommandé dans le traitement des infections graves à Campylobacter chez les humains.

La résistance de E. coli aux carbapénèmes demeure rare chez les humains et les animaux producteurs d'aliments . Les carbapénèmes étant une classe d'antimicrobiens de dernier recours, toute découverte d'une résistance chez les bactéries zoonotiques serait préoccupante. Par conséquent, il faut continuer à surveiller de près et à étudier la résistance aux carbapénèmes.

On lira dans ce contexte «La résistance aux antibiotiques en santé animale en 11 questions», document du 16 novembre 2022 de l’Anses.

L'antibiorésistance est une problématique majeure à la fois pour la santé humaine et animale. L'émergence et la diffusion de souches de bactéries résistantes aux antibiotiques remettent en question l'efficacité de ces traitements. Préserver l'efficacité des antibiotiques constitue donc un réel défi de santé publique qui nécessite une approche intégrée selon le concept One Health, une seule santé humaine et animale.

lundi 27 février 2023

Les résidus de médicaments vétérinaires dans les aliments diminuent à nouveau, selon l'EFSA

«Les résidus de médicaments vétérinaires dans les aliments diminuent à nouveau», source EFSA du 23 février 2023.

Les résidus de médicaments vétérinaires et d’autres substances trouvés dans les animaux et les aliments d’origine animale continuent de diminuer dans l’Union européenne et les niveaux de conformité sont en hausse, selon les dernières données.

Le rapport annuel de l’EFSA pour 2021 comprend des données communiquées par les États membres, l’Islande et la Norvège. Le nombre d’échantillons testés a légèrement augmenté par rapport à 2020.

En 2021, le pourcentage d’échantillons non conformes était de 0,17%, ce qui est le chiffre le plus bas enregistré au cours des 12 dernières années, lorsque la non-conformité variait de 0,19% à 0,37%. Le chiffre pour 2020 était de 0,19%.

Le niveau global de non-conformité dans les échantillons ciblés (c’est-à-dire ceux prélevés pour détecter les utilisations illégales ou vérifier le non-respect des teneurs maximales autorisées) a également diminué à 0,24%, contre 0,27%-0,35% au cours des quatre années précédentes.

Le rapport couvre divers groupes de substances, y compris les hormones, les antibactériens, les contaminants environnementaux, les substances interdites et d’autres médicaments vétérinaires.

Vous pouvez parcourir les résultats plus en profondeur à l’aide de notre nouvel outil interactif de visualisation de données.

Commenataire
Bien entendu, cela n’empêche l’agribashing sur une radio publique sensée à être soumise au pluralisme et au débat contradictoire ...

NB : Pas d'article demain mardi 28 février sur le blog pour cause de Salon de l'Agriculture. 

mercredi 22 février 2023

L’EFSA veut bannir l'élevage en cage des volailles. Tollé chez les producteurs avicoles !

Selon l’EFSA, «des alternatives aux cages recommandées pour améliorer le bien-être des poules pondeuses et des poulets de chair».

Derrière ce titre il y a encore plus ...
Pour améliorer le bien-être des poules pondeuses et des poulets de chair dans les exploitations d’élevage, les scientifiques de l’EFSA recommandent d’éviter la pratique de la mutilation, la restriction alimentaire et l’utilisation de cages. Les deux avis scientifiques publiés le 21 février comprennent des conseils sur l'espace alloué aux animaux, la densité, l'éclairage, la poussière, le bruit, la litière et les structures telles que les plates-formes surélevées.

Cela n’est pas du tout du goût de tout le monde, ainsi selon cet article d’AGIR, source Agence Télégraphique Suisse (ATS), «L’EFSA veut bannir l'élevage en cage des volailles».

L'autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), dans deux avis scientifiques publiés mardi, a recommandé la fin de l'élevage des volailles en cage et de leur mutilation, pratiques qu'elle juge dangereuses pour leur bien-être. Elle a suscité une vive inquiétude de la filière.

Il s'agit de «recommandations sans précédent qui, si elles étaient appliquées en ces termes, conduiraient tout simplement à la disparition de la majeure partie du secteur avicole européen, viande et oeufs confondus» ont réagi mardi soir plusieurs organisations agricoles européennes, telles que la Copa-Cogeca et l'AVEC, une fédération européenne des producteurs avicoles.

«Comment les producteurs de l'UE résisteront-ils à une concurrence internationale féroce qui n'applique pas des normes aussi élevées dans les exploitations?», s'interrogent ces professionnels, invoquant une tendance déjà à la hausse des importations du Brésil, de Thaïlande et d'Ukraine.

Dangers identifiés
Ces avis scientifiques de l'EFSA ont été sollicités par la Commission européenne en vue de la prochaine révision de la législation sur le bien-être animal. Ils se basent sur des études ayant identifié les «dangers» auxquels sont exposés poulets de chair et poules pondeuses dans les élevages de l'UE.

A titre préventif, l'EFSA préconise entre autres de bannir l'élevage en cage - individuelle ou collective - responsable selon elle de «stress de l'isolement» ou «du groupe», de «restriction de mouvements» ou encore de «problèmes de repos» chez ces volailles.

En remplacement, le régulateur européen préfère le système dit «volière»: des structures à étages avec perchoirs et espaces de ponte pour les poules.

Réduire la densité des élevages
L'EFSA recommande dans le même temps de réduire la densité des élevages et d'arrêter les mutilations qui consistent par exemple à couper les crêtes ou le bec de ces gallinacés pour éviter par la suite qu'ils ne se mutilent entre eux.

Elle pointe aussi du doigt la nécessité pour ces volailles d'avoir accès à des espaces extérieurs, ou du moins à des «vérandas», et indique même que le bruit ambiant des élevages ne devrait pas dépasser 75 décibels.

vendredi 20 janvier 2023

La viande maturée ne présente pas plus de risques que la viande fraîche

«La viande maturée ne présente pas plus de risques que la viande fraîche», source communication de l’EFSA du 19 janvier 2023.

La viande maturée ne présente aucun risque supplémentaire par rapport à la viande fraîche si elle est maturée dans des conditions contrôlées, ont conclu les experts de l’EFSA dans un avis scientifique.

La maturation de la viande est un processus au cours duquel les microbes et les enzymes agissent sur la viande pour décomposer le tissu conjonctif, réduisant ainsi la viande et lui donnant une saveur plus riche. Cela peut être fait par deux méthodes principales: maturation par voie humide et maturation à sec. Le maturation humide est utilisée pour le bœuf, le porc et l’agneau qui est stocké et réfrigéré dans un emballage sous vide, tandis que la viande bovine maturée à sec est réfrigérée sans emballage, ce qui donne une surface sèche coupée avant préparation.

«La viande maturée a gagné en popularité ces dernières années parmi l’industrie alimentaire et les restaurants jusqu’à présent, il y a eu un manque de connaissances sur sa sécuritécsanitaire. L’avis de l’EFSA contribue à combler cette lacune et fournit aux exploitants du secteur alimentaire une base scientifique solide pour produire de la viande matirée sans danger», a dit le président du groupe scientifique de l’EFSA sur les dangers biologiques, le professeur Kostas Koutsoumanis.

Il n’y a pas de risques supplémentaires à condition que la combinaison spécifique de temps et de température identifiée dans l’avis scientifique soit observée au cours du processus de maturation, ont dit les experts de l’EFSA. Par exemple, la viande bovine maturée à sec peut être considérée comme aussi sûr que la viande bovine fraîche si la matuaration est effectuée jusqu’à 35 jours à une température de 3°C ou moins.

Comment les niveaux de sécurité sanitaire ont-ils été déterminés ?
Les experts de l’EFSA se sont penchés sur les pratiques actuelles et ont identifié les agents pathogènes et les bactéries d’altération qui pourraient se développer et survivre pendant le processus de maturation et qui pourraient être dangereux pour la santé. Il s’agit notamment de E. coli (STEC) (surtout chez dans la viande bovine), Salmonella spp., Staphylococcus aureus, Listeria monocytogenes, Yersinia spp. entéroxigène, Campylobacter spp. et Clostridium spp.

Ils ont décrit les conditions, exprimées en combinaisons de temps et de température du processus de maturation, dans lesquelles la production de viande maturée à sec et de la viande maturée pr voie humide entraînerait le même niveau de sécurité sanitaire que la viande fraîche.

Dans le cas de viande maturée à sec, nos experts ont également conseillé que la température de surface ne dépasse pas 3°C pendant le processus de maturation. En effet, à des températures plus élevées, des moisissures pourraient pousser à la surface de la viande maturée à sec et certaines de ces moisissures produisent naturellement des mycotoxines, des composés toxiques qui peuvent avoir des effets dangereux sur la santé.

Enfin, nos experts ont conclu que le point critique pour la maîtrise (HACCP) et les programmes préalables utilisés pour assurer la sécurité sanitaire des viandes fraîches s’appliquent également aux viandes maturées.

jeudi 29 décembre 2022

Fin de partie pour le dioxyde de titane, principe de précaution oblige !

Quand la DGCCRF nous raconte une belle histoire en cette fin d’année 2022,
«Dioxyde de titane dans les denrées alimentaires : tout doit disparaitre», source DGCCRF du 28 décembre 2022.

Confiseries, compléments alimentaires, sauces, produits de boulangerie fine… Jusqu’à ce que son utilisation soit remise en cause, le dioxyde de titane (TiO2) était largement utilisé comme additif alimentaire sous le nom de E171. Interdit dans l’Union européenne depuis janvier 2022, la mise sur le marché de denrées alimentaires contenant cet additif est suspendue en France depuis le 1er janvier 2020.  

L’additif E171 est désormais indésirable dans l’UE, mais la France a fait du zèle de précaution et voici un calendrier selon la DGCCRF ...
E171 : calendrier d’une fin de carrière dans l’alimentaire
Avant que son utilisation ne soit remise en question, l’additif alimentaire E171 était largement utilisé en tant que colorant dans différentes catégories alimentaires.
- Le 20 janvier 2017 : l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) publie une étude montrant que l'additif E171 dans les denrées alimentaires est susceptible de générer des effets initiateurs et promoteurs des stades précoces de la cancérogénèse colorectale.
- Le 1er janvier 2020 : la mise sur le marché français des denrées alimentaires contenant du E171 est suspendue pour une durée d'un an (arrêté du 17 avril 2019).
- En 2021 (arrêté du 21 décembre 2020) puis en 2022 (arrêté du 21 décembre 2021) : il est décidé, par mesure de précaution, de maintenir la suspension tant que les recherches menées par l'Efsa et par l'Anses sont en cours.
- Depuis 2022 l’utilisation du E171 dans les denrées alimentaires n’est plus autorisée dans l’Union européenne ; toutefois, la mesure européenne prévoit un écoulement des stocks. L’arrêté du 23 décembre 2022 maintient ainsi la suspension pour le marché français en 2023.
- Même si la mesure européenne prévoit un écoulement des stocks, l’interdiction française en vigueur depuis janvier 2020 et les contrôles de la DGCCRF ont permis de limiter la présence sur le marché français de denrées contenant du TiO2. Une vigilance doit toutefois être maintenue sur les secteurs pour lesquels un nombre important de non-conformités a été constaté (compléments alimentaires, confiseries américaines).

Oui mais voilà en France, on est un peu plus puriste que dans le reste de l’UE et il n’y a pas eu de mesure pour permettre ce fameux écoulement des stocks pourtant prévu, c'est vrai que le péril était imminent ...

Dans ces conditions, alors qu’il y a tant à faire en matière de sécurité des aliments, la DGCCRF a fait ce qu’elle sait faire, «les enquêtes et les contrôles ont donné lieu, toutes actions de contrôle confondues, à :
- 94 avertissements ;
- 29 mesures de police administrative ;
- 9 procès-verbaux pénaux.»

C’est dans ce contexte un peu moins précautionneux qu'en France, que «pour nos amis suisses, le 15 septembre 2022 marque la date de l'interdiction du dioxyde de titane.»
Selon l’OSAV de Suisse,

«Les conclusions de l’EFSA reposent sur des études sur des animaux et sur des études mécaniques. Il n’existe à l’heure actuelle aucune étude sur l’Homme ni aucune enquête épidémiologique sur les éventuels effets sur la santé.»

En effet, selon un communiqué du 17 avril 2019 de la DGCCRF, le dioxyde de titane: l’additif E171 sera interdit dans les denrées alimentaires à partir du 1er janvier 2020, soit plus de 2 ans et 9 mois avant nos amis suisses qui ne semblent très convaincus par cette interdiction ...

Pour nos amis irlandais, «Les denrées alimentaires contenant du dioxyde de titane qui sont légalement mises sur le marché de l'UE avant le 7 août 2022 peuvent rester sur le marché jusqu'à ce que leur date de durabilité minimale ou leur date limite de consommation soit dépassée.»

On pourra aussi lire l’article Le Royaume-Uni n'est pas d'accord avec la position de l'UE sur le dioxyde de titane et aux Etats-Unis, l'additif peut être utilisé sous certaines conditions fixées par la Food and Drug Administration (FDA).

vendredi 16 décembre 2022

Zoonoses dans l'UE en 2021 : Salmonella est souvent à l'origine d'intoxications alimentaires, mais la plupart des décès sont causés par Listeria

«Salmonella est souvent à l'origine d'intoxications alimentaires dans l'UE, mais la plupart des décès sont causés par Listeria», source article de Joe Whitworth paru le 16 décembre 2022 dans Food Safety News.

Salmonella a causé le plus des toxi-infections alimentaires collectives et des cas de maladies, mais Listeria était à l'origine du plus grand nombre de décès en Europe en 2021, selon un nouveau rapport.

Salmonella représentait l’agent causal dans près de 20% de toutes les toxi-infections alimentaires collectives. Les principales sources de toxi-infections alimentaires collectives à Salmonella étaient les œufs, les ovoproduits et les aliments composés, qui sont des repas composés de divers ingrédients.

Les toxi-infections alimentaires collectives causées par Listeria monocytogenes étaient au plus haut niveau jamais enregistré, mais le nombre de malades et de décès n'a pas augmenté. Cela pourrait être lié à l'utilisation accrue du séquençage du génome entier, qui permet aux scientifiques de mieux détecter les épidémies, selon le rapport.

Les toxi-infections alimentaires collectives en 2021 ont augmenté par rapport à 2020, mais étaient inférieures aux années précédant la pandémie de la COVID-19, ont déclaré l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC).

Plus de 4 000 toxi-infections alimentaires collectives, 32 543 personnes atteintes, 2 495 hospitalisations et 31 décès ont été enregistrés en 2021. En outre, 83 toxi-infections alimentaires collectives, 1 270 patients, 65 hospitalisations et deux décès ont été signalés en Bosnie-Herzégovine, Islande, Monténégro, Norvège, Macédoine du Nord, Serbie et Suisse.

La plus grande toxi-infection alimentaire collective a eu lieu en Finlande et la plupart des décès ont eu lieu en France. La Belgique, France, Pays-Bas et Pologne ont représenté près de 75% de toutes les toxi-infections alimentaires collectives. La France en comptait 1 286 toxi-infections alimentaires collectives, les Pays-Bas 838, la Belgique 547 et la Pologne 299.

La Finlande a rapporté une toxi-infection alimentaire collective causée par Salmonella Typhimurium dans des légumes précoupés impliquant 728 patients. Cette toxi-infection alimentaire collective était la plus importante en 2021 et la plus importante causée par cet agent pathogène depuis le début de la collecte de données en 2004.

Avec 17 décès, la France représente plus de la moitié de tous les décès dans l'UE. C'est le plus élevé d'un seul pays depuis 2012. Au niveau de l'UE, 15 décès étaient liés aux soins de santé et aux établissements résidentiels, ce qui met l'accent sur les risques de dangers d'origine alimentaire pour les personnes vulnérables, ont rapporté les chercheurs.

L'agent était inconnu pour 1 831 toxi-infections alimentaires collectives, avec plus de 10 100 patients et trois décès. Salmonella était responsable de la majorité des toxi-infections alimentaires collectives, des cas et des hospitalisations. Des toxines bactériennes non spécifiées étaient à l'origine de 484 toxi-infections alimentaires collectives et norovirus en a causé 251. Listeria monocytogenes était associée au plus grand nombre de décès avec 12 cas.

La France a signalé 176 foyers de toxi-infections alimentaires collectives à Salmonella tandis que la Pologne en comptait 165, la Slovaquie 154 et l'Espagne 93. Salmonella Enteritidis était le sérovar le plus élevé, suivi de Typhimurium. Salmonella était la principale cause de toxi-infections alimentaires collectives dans 17 pays de l'UE.

E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) était le troisième agent bactérien le plus courant avec 31 éclosions et 275 patients. C'était la première cause en Irlande. Les sérogroupes identifiés dans 24 éclosions étaient O157, O26, O103 et une fois chacun pour O12, O145, O146 et O91.

Campylobacter était le quatrième agent le plus signalé dans les épidémies avec 249 toxi-infections alimentaires collectives. L'Allemagne était en tête avec 64, suivie de la France et de la Slovaquie avec 55. Six toxi-infections alimentaires collectives graves entraînant des décès ou des hospitalisations ont été signalées par le Danemark, la France, l'Espagne et la Suède. Les six décès étaient le nombre le plus élevé signalé depuis 2007.

Yersinia a été détecté dans 21 foyers de toxi-infections alimentaires collectives dans 12 pays avec 125 patients. Six pays ont signalé 11 toxi-infections alimentaires collectives causées par Shigella avec 63 cas. Six étaient dues à Shigella sonnei.

Un foyer a été causé par Cronobacter sakazakii en Allemagne. Il a impliqué quatre nouveau-nés et a causé un décès. L'aliment en cause était une préparation probiotique pour nourrissons mélangée à l'hôpital. Il s'agissait de la première épidémie depuis que l'EFSA a commencé à collecter des données en 2004. Vibrio cholerae a également été signalé pour la première fois avec 47 cas. Il a été détecté en Espagne, dans une institution résidentielle (maison de retraite, prison ou internat) et était lié à une alimentation mixte.

Facteurs contributifs et liens alimentaires
La France a enregistré 90% de toutes les toxi-infections alimentaires collectives causées par des toxines bactériennes avec plus de 600. Trois toxi-infections alimentaires collectives ont entraîné 708 cas et 97 hospitalisations. Sept décès concernaient des personnes vivant dans des établissements de soins de santé et résidentiels. Bacillus cereus était associé au plus grand nombre de toxi-infections alimentaires collectives parmi les toxines bactériennes, Clostridium perfringens a causé le plus grand nombre de cas et de décès, et Staphylococcus aureus était en tête des hospitalisations.

Norovirus était le principal agent en Belgique, République tchèque, Danemark, Finlande, Lettonie et Suède. Treize foyers ont impliqué plus de 100 personnes. La France en a eu le plus avec 112 foyers.

La République tchèque a signalé une importante épidémie d'hépatite A, impliquant 199 cas, dont 195 ont nécessité une hospitalisation. Un aliment mélangé était le véhicule suspecté. L'hépatite E en Suisse a touché 105 personnes avec 29 hospitalisations et deux décès. La Slovaquie a signalé une épidémie avec cinq cas causés par le virus de l'encéphalite à tiques lié à du lait cru de chèvre.

Près de 50 toxi-infections alimentaires collectives et plus de 200 cas étaient dus à l'histamine et à la scombrotoxine, souvent causées par des produits de la pêche. Les biotoxines marines telles que la ciguatera étaient à l'origine de 17 toxi-infections alimentaires collectives et les champignons étaient liés à six. Deux des toxi-infections alimentaires collectives liées à de la lectine ont été signalées au Danemark et un incident lié à l'atropine lié aux légumes a été signalé en Italie.

Les aliments d'origine animale ont été impliqués dans 202 toxi-infections alimentaires collectives, 2 221 cas, 316 hospitalisations et 11 décès. Il y a eu une augmentation des toxi-infections alimentaires collectives liées aux légumes et aux jus. Salmonella dans cette catégorie de produits a causé le plus de cas de maladie avec plus de 1 100.

Salmonella dans les aliments mélangés était responsable de la plupart des hospitalisations, suivie de Salmonella dans les ovoproduits et dans les légumes et les jus. Listeria dans les produits de poisson était responsable du plus grand nombre de décès, suivie des toxines de Clostridium perfringens dans les produits de viande de porc.

La contamination croisée a été signalée comme facteur contributif dans 34 toxi-infections alimentaires collectives. Un manipulateur d'aliments infecté a été identifié dans 26 foyers de toxi-infections alimentaires collectives. Une durée ou une température de stockage abusives, un traitement thermique inadéquat et un refroidissement inadéquat ont également été signalés.

jeudi 15 décembre 2022

Les STEC dans l'UE en 2021, selon l'EFSA et l'ECDC

Les données ci-après sont issues du rapport 2021 sur les zoonoses de l'EFSA et de l'ECDC.
Pour la France, le rapport indique 297 cas à Escherichia coli producteurs de shigatoxines, STEC.

La France assure la surveillance du «syndrome hémolytique et urémique (SHU) secondaire à une infection à Escherichia coli producteurs de shigatoxines touche principalement le jeune enfant. Cette complication, rare mais grave, affecte essentiellement le rein et survient dans 5 à 8% des cas Les données sur le nombre de cas de SHU pédiatrique, selon Santé publique France, en 2021 est de 128 cas, soit une incidence annuelle de 1,62 pour 100 000 personnes.

Faits marquants
- En 2021, le nombre de cas confirmés d'infection humaine à STEC était de 6 084. Cela a rendu l'infection à STEC la quatrième infection gastro-intestinale d'origine alimentaire la plus fréquemment signalée chez l'homme dans l'UE.

- Le taux de notification de l'UE en 2021 était de 2,1 pour 100 000 habitants, ce qui représente une augmentation de 36,9% par rapport au taux de 2020 (1,5 pour 100 000 habitants).

• Par rapport au taux avant la pandémie de la COVID-19 (moyenne annuelle 2017-2019), le taux de notification dans l'UE a augmenté de 9,9% et de 14,2% respectivement avec et sans les données du Royaume-Uni.

- En 2020, les cas à STEC signalés à l'ECDC ont affiché le taux le plus bas depuis 2007, lorsque la surveillance de la maladie a commencé. Le reporting a très probablement été impacté par la COVID-19 pandémie et le retrait du Royaume-Uni de l'UE.

- La tendance générale des infections à STEC n'a montré aucune augmentation ou baisse en 2017-2021.

- En 2021, 22 États membres ont signalé la présence de STEC dans 3,6% des 17 516 échantillons alimentaires prélevés selon une stratégie «d’échantillonnage objectif», contre respectivement 2,4% et 2,8% en 2020 et 2019,.

- Les «graines germées» ont été testées par 10 États membres dans le cadre du règlement (CE) n°2073/2005 et un lot était positif aux STEC sur 617 unités de prélèvement.

- Dans l'ensemble, les STEC se trouvaient le plus souvent dans de la ‘viande fraîche provenant de différentes espèces animales’ (7% de STEC positifs), suivis des produits de boulangerie (6,3%) et du lait et des produits laitiers ‘non prêt à consommer’ (2%), alors que ‘fruits et légumes’ était la catégorie la moins contaminée (0,5%).

- Seize États membres ont testé 7 444 échantillons d'aliments prêts à consommer pour les STEC avec 112 (1,5%) positifs, dont 20 (1,6%) à partir d'«échantillons de viande et de produits à base de viande », 39 (1,7 %) à partir d’échantillons ‘lait et de produits laitiers’, 1 (0,3%) de la catégorie ‘épices et herbes’ et 10 échantillons positifs à STEC de la catégorie ‘fruits, légumes et jus’ (0,5%).

- Parmi les isolats alimentaires, 27,4% ont eu des informations sur le sérogroupe et bon nombre ceux-ci appartenaient aux 20 principaux sérogroupes STEC signalés dans les infections humaines à l'ECDC en 2021.

- La plupart des virulotypes d'isolats de STEC provenant d'aliments et d'animaux ont également été identifiés dans des infections à STEC chez l'homme. Seulement 32,5% (N = 284) des STEC isolés des aliments en 2021 ont été rapportés avec des informations sur le typage des gènes de virulence (stx1 ou stx2 et eae) et 9% (N = 79) ont reçu les sous-types du gène stx.

- Les tests à partir d’échantillons d'animaux ont augmenté par rapport aux années précédentes, mais n'étaient toujours pas largement réalisées dans l'UE. En fait, 3 746 échantillons d'animaux ont été déclarés par sept États membres en 2021 avec 6,1% de positifs. La plupart des unités d'échantillonnage (88,5%) provenaient d'une seule espèce animale, le bétail.

Les auteurs du rapport indiquent dans la discussion,

En 2020, il y a eu une baisse des taux de notification des infections à STEC, probablement en raison de la pandémie de covid19. En 2021, le nombre de cas signalés était comparable à ceux signalés durant la période pré-pandémique (2017-2019).

En 2021, plus de la moitié des cas humains confirmés signalés par les États membres de l'UE disposaient d'informations sur la sérogroupe avec le plus souvent O157, suivi de O26, bien que les proportions ne divergeaient que de 0,4%.

NB : La photo est issue de ce site. 

Mise à jour du 16 décembre 2022
On lira l’article de Joe Whitworth de Food Safety News, «Salmonella is often behind EU outbreaks, but most deaths are caused by Listeria» (Salmonella est souvent à l'origine d'épidémies dans l'UE, mais la plupart des décès sont causés par Listeria).

Listeria en France et dans l'UE en 2021, selon l'EFSA et l'ECDC

Les données ci-après sont issues du rapport 2021 sur les zoonoses de l'EFSA et de l'ECDC.

Santé publique France indique encore en ce moment sur la page Internet de la Listériose, 300 à 400 cas de listériose invasive sont déclarés chaque année en France.
Désormais pour 2021, il faudra dire 435 cas de listériose, soit 0,64 cas pour 100 000 habitants. La France a aussi rapporté le nombre de cas le plus élevé de décès (75).

Faits marquants
- En 2021, 27 États membres ont signalé 2 183 cas humains invasifs confirmés d’infection à Listeria monocytogenes à l'ECDC. Ces cas ont entraîné 923 hospitalisations et 196 décès dans l'UE.
La listériose a été la cinquième zoonose la plus fréquemment signalée chez l'homme dans l'UE et est l'une des maladies d'origine alimentaire les plus graves sous surveillance de l'UE.

- Le taux de notification de l'UE était de 0,49 pour 100 000 habitants, soit 14,0% de plus que le taux de 2020 (0,43 pour 100 000 habitants). Le rapport de 2020, qui a montré le plus faible nombre de cas humains (taux le plus faible) depuis le début de la surveillance de la listériose en 2007, a été impacté par la pandémie de la COVID-19 et la sortie du Royaume-Uni de l'UE.

- Par rapport au taux avant la pandémie de la COVID-19 (moyenne annuelle 2017-2019), le taux de notification de l'UE a augmenté de 4,3% et diminué de 2,0 % respectivement avec et sans les données du Royaume-Uni,.

- La tendance globale de l'UE pour la listériose au cours de la période 2017-2021 n'a pas montré d’augmentation ou diminution importante.

- Le taux global de létalité dans l'UE était élevé (13,7%), similaire à celui de 2020 et légèrement inférieur respectivement à 2019 (13,0% et 17,6%,).

- Les infections à L. monocytogenes ont été le plus souvent signalées dans le groupe d'âge «plus de 64 ans» et particulièrement dans la tranche d'âge «plus de 84 ans».

- Les 24 États membres ont déclaré un total de 244 357 échantillons de différentes catégories d'aliments «prêts à consommer», lors des étapes de distribution ou de fabrication.

 - L’occurrence de L. monocytogenes donne une indication de l'incidence raisonnablement prévisible du taux de contamination dans ces catégories d'aliments «prêts à consommer». Les résultats variaient selon le «prêt à consommer», la phase d'échantillonnage, le nombre d'échantillons testés et le nombre de pays déclarants. Dans le cadre d'un échantillonnage objectif, tous les échantillonneurs et unités d'échantillonnage incluses, les occurrences sont restées généralement rares (< 0,1%) à faibles (> 1% à 10%) dans ces catégories. Les valeurs les plus élevées (de 2% à 5%) ont été observées pour le poisson et les produits de la pêche, les produits de viande bovine ou porcine, les fruits et légumes et les fromages au lait de brebis.

- Au stade de la distribution, les proportions de résultats positifs pour les essais de dénombrement à échantillon unique pour L. monocytogenes effectués par les Autorités Compétentes dans le cadre de la vérification des critères de sécurité des aliments pour L. monocytogenes dénombrés selon le règlement (CE) n°2073/2005 sont restés très faibles à faibles (<1,0%) dans 9 des 11 catégories d'aliments prêts à consommer. Les proportions les plus élevées au stade de la distribution ont été observés dans les catégories «produit carné, charcuterie fermentée» (3,1%) et «poisson» (1,5%).

- Lors de la fabrication, les proportions d'échantillons uniques positifs pour L. monocytogenes sur la base d’essais de détection étaient systématiquement plus élevés par rapport à ceux au niveau de la distribution, pour toutes les catégories d'aliments «prêts à consommer». Les proportions les plus élevées en fabrication ont été observées pour les produits de la pêche (3,1%), les produits d'origine carnée autres que la charcuterie fermentée (2,5%) et le poisson (1,8%).

- En production primaire, le pourcentage d'unités positives est très faible chez les bovins (1,1%), qui est l'espèce animale la plus échantillonnée dans l'UE. Le faible nombre de données communiquées par les États membres reflète l'absence d'exigences légales minimales pour un échantillonnage et un rapport harmonisés au primaire production.

Dans la discussion, les auteurs du rapport notent,
En 2021, le nombre de cas confirmés de listériose humaine était de 2 183, ce qui correspond à un taux de notification dans l'UE de 0,49 pour 100 000 habitants et a entraîné une augmentation de 14% du taux de notification par rapport au taux de 2020.

Moins de cas ont été signalés en 2020, ce qui pourrait s'expliquer en partie par l'impact de la pandémie de COVID-19 sur les systèmes de santé nationaux et le retrait du Royaume-Uni de l'UE. La listériose reste l'une des maladies d'origine alimentaire les plus graves sous surveillance de l'UE en raison du taux élevé d'hospitalisations et de la morbidité et de la mortalité élevées, en particulier chez les personnes âgées.

La tendance générale de la listériose en 2017-2021 n'a montré aucune augmentation ou diminution statistiquement significative, à l'exception de la Roumanie avec une diminution statistiquement significative. La listériose a eu un taux de notification assez stable même pendant la pandémie de COVID-19, par rapport à d'autres maladies d'origine alimentaire.

Mise à jour du 16 décembre 2022
On lira l’article de Joe Whitworth de Food Safety News, «Salmonella is often behind EU outbreaks, but most deaths are caused by Listeria» (Salmonella est souvent à l'origine d'épidémies dans l'UE, mais la plupart des décès sont causés par Listeria).

Aperçu des toxi-infections alimentaires collectives en France et au sein de l'UE en 2021, selon l'EFSA et l'ECDC

Que signifient ces chiffrent mis en exergue par le blog ci-dessus ? 

Ces chiffres de la série de gauche sont ceux fournis par Santé publique France, à savoir les toxi-infections alimentaires collectives (tiac) ont augmenté en 2019 de +9% par rapport à 2018 et elles ont baissé en 2020 de +43% par rapport à l’année 2019.
La série de chiffres de droite représente une baisse des tiac de –27,9% par rapport à 2019, mais +21,5% par rapport à 2020.

Ces données sont issues du rapport 2021 sur les zoonoses et les toxi-infections alimentaires de l’EFSA et de l’ECDC. Nous aurons, je pense, prochainement les chiffres officiels de la part de Santé publique France.

Pour la France, en 2021, il y a eu 1 286 toxi-infections alimentaires collectives (dont 93 avec des preuves évidentes) ont été déclarées en France, affectant 10 836 personnes (6 814 personnes en 2020), dont 561 (396 en 2020) personnes hospitalisées et 17 (9 en 2020) sont décédées. A noter que les tiac semblent une spécialité française puisqu’elles représentent 54,8% de l’ensembles des tiac rapportées au sein de l’UE.

Comme le rappelle Santé publique France, «… les TIAC ne sont que la partie la plus visible d’un problème plus vaste. Le fardeau des infections d’origine alimentaire reste important avec entre 1,28 à 2,23 millions de personnes affectées chaque année, dont la majorité des cas surviennent de façon sporadique sans lien apparent entre eux.»

Voici ci-après les données globales fournies par l'EFSA.

Faits marquants
- En 2021, 27 États membres de l'UE et le Royaume-Uni (Irlande du Nord) ont signalé 4 005 toxi-infections alimentaires collectives affectant 32 543 cas de maladie, 2 495 hospitalisations et 31 décès. Dans le même temps, 83 épidémies, 1 270 cas de maladie, 65 hospitalisations et 2 décès ont été signalés par sept non États membres.

- En 2021, les toxi-infections alimentaires collectives dans l'UE ont augmenté de 29,8% par rapport à l'année précédente (3 086 en 2020). Les cas humains et les hospitalisations ont également augmenté, de 62,6% (20 017 cas en 2020) et 49,0% (1 675 hospitalisations en 2020), respectivement. Cependant, le nombre total des épidémies, les cas et les hospitalisations signalés en 2021 étaient en moyenne plus faibles que dans la plupart des dernières années prépandémiques (2017-2019), entraînant une diminution relative de 28,5% des foyers de cas (5 601 éclosions en 2017-2019, en moyenne), 34,2% pour les cas (49 444 cas rapportées en 2017-2019, en moyenne) et 44,3% pour les hospitalisations (4 482 hospitalisations en 2017-2019, en moyenne). Le nombre de décès signalés a diminué par rapport à 2020 et la période 2017-2019, respectivement de 8,8% (34 décès en 2020) et 30,1% (44 décès/an en 2017-2019, en moyenne).

- En 2021, le taux de notification des toxi-infections alimentaires collectives dans l'UE était de 0,89% pour 100 000 habitants. Cela représente une augmentation de 29,0% par rapport à 2020 (0,69 pour 100 000 habitants) et une diminution de 18,3% par rapport aux années prépandémiques (1,09 pour 100 000 habitants en 2017-2019).

- Ces résultats suggèrent que l'impact de la pandémie de la COVID-19 était encore considérable en 2021 dans l'UE, en ce qui concerne à la fois l'apparition de toxi-infections alimentaires collectives et leur détection, enquête et rapport. Cependant, l'augmentation du nombre de toxi-infections alimentaires collectives par rapport à 2020, pourrait indiquer un retour progressif de la surveillance des toxi-infections alimentaires collectives à une stabilité pré-pandémique pour la plupart des États membres, bien qu'une exposition plus élevée des consommateurs à des produits contaminés aliments pourraient avoir contribué à cette hausse en 2021.

- La baisse des toxi-infections alimentaires collectives au cours de la deuxième année de la pandémie de la COVID-19 par rapport aux niveaux prépandémiques, affectait pas tous les agents responsables de la même manière. Par exemple, le nombre d'épidémies causées par Listeria monocytogenes était la plus élevée depuis que l'EFSA a commencé à collecter des données.

- Salmonella a été identifié comme agent causal dans la plupart des épidémies d'origine alimentaire dans l'UE (N = 773), représentant 19,3% du total des éclosions. Ce pathogène était également associé au plus grand nombre de cas (20,8% des cas associés à une éclosion) et d'hospitalisations (45,0% des hospitalisations associées à une flambée). S. Enteritidis était le sérovar prédominant (N = 350 ; 79,7% de toutes les éclosions de Salmonella).

- Un total de 31 décès parmi les cas d'éclosion ont été notifiés à l'EFSA par six États membres et le Royaume-Uni (Irlande du Nord). L. monocytogenes était associé à 12 de ces décès (36,4% de tous les décès), tandis que Campylobacter était associé à six décès (18,2% de tous les décès).

- Un total de 355 toxi-infections alimentaires collectives à preuves solides ont été signalées en 2021 (8,9% de toutes les éclosions). Parmi celles-ci, les véhicules alimentaires d'origine animale (c'est-à-dire «viande et produits de viande», «poisson et produits de la pêche», «œufs et ovoproduits» et «lait et produits laitiers») ont été impliqués dans la plupart des toxi-infections alimentaires collectives (56,9%). Salmonella était l'agent le plus fréquemment associé à divers aliments (par exemple, des œufs et ovoproduits, des aliments composés, des légumes et jus), en termes de nombre de foyers de cas humains et d’hospitalisations.

- Les «aliments composés ou aliments à ingrédients multiples» ont causé le plus grand nombre de cas de toxi-infections alimentaires collectives avec des preuves solides (39,3% de tous les cas), les «aliments mélangés» étant la cause la plus fréquemment signalée. Les éclosions mettant en cause ces aliments étaient associées à un large éventail d’agent causal.

- Les toxi-infections alimentaires collectives associées à la consommation de «légumes et jus et autres produits dérivés» a considérablement augmenté par rapport à 2020 et aux années pré-pandémiques. Cette denrée alimentaire était juste derrière les «aliments mélangés» dans le nombre total de cas signalés parmi les toxi-infections alimentaires collectives en 2021.

- Comme ces dernières années, la plupart des foyers identifiés en 2021 ont eu lieu dans des locaux domestiques (121 les toxi-infections alimentaires collectives ; 34,1%. de toutes les éclosions à preuves solides). «Restaurant ou café ou pub ou bar ou hôtel ou service de restauration» étaient les lieux d'exposition les plus fréquemment signalés pour les épidémies survenues dans les autres types de milieux (77 foyers ; 21,7%). «L'école ou le jardin d'enfants» était le lieu d'exposition associé au plus grand nombre de cas de toxi-infections alimentaires collectives (2 104 cas, 30,0% de tous les cas à forte preuve
d’éclosion). 

Ces résultats soulignent l'importance d'une bonne mise en œuvre de HACCP dans la restauration publique ainsi que la nécessité d'améliorer la sensibilisation à la fois les consommateurs et les opérateurs commerciaux alimentaires sur les procédures correctes de manipulation et de consommation des aliments.

Mise à jour du 16 décembre 2022
On lira l’article de Joe Whitworth de Food Safety News, «Salmonella is often behind EU outbreaks, but most deaths are caused by Listeria» (Salmonella est souvent à l'origine d'épidémies dans l'UE, mais la plupart des décès sont causés par Listeria).