Affichage des articles dont le libellé est absurdité. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est absurdité. Afficher tous les articles

mardi 13 juin 2023

Saccages agricoles : plus facile de «soulever la terre» que de savoir la travailler !

Saccages agricoles : plus facile de «soulever la terre» que de savoir la travailler !, source 
Tribune paru dans le Point du 12 juin 2023. Ancien maraîcher et syndicaliste agricole, Jean-Paul Pelras* dénonce la complaisance des institutions à l’égard des ultra-violents «Soulèvements de la terre».

Comme eux, j'ai été maraîcher jusqu'à l'aune des années 2000 – 13 hectares de serre double paroi gonflable, production de plants, cultures hors sol en tomates et concombres, cultures de salades et d'artichauts en plein champ… Et puis, parce que nous étions frontaliers avec l'Espagne, nous avons dû plier boutique, car confrontés au jeu des importations déloyales. Depuis, maraîchage et arboriculture dans les Pyrénées-Orientales sont réduits à leurs portions congrues. Je sais, comme eux, ce que provoque chez le paysan le caprice des éléments, quand la neige (comme dans les Pyrénées-Orientales en 1992) fait s'effondrer les serres ou quand le vent fait claquer les bâches au milieu de la RCnuit, quand la chaudière tombe en panne, quand le forage se tarit, quand les mercuriales s'effondrent, quand l'huissier tape à la porte, quand plus rien n'a de prix…

Mais je n'ai jamais vécu ce que les maraîchers nantais viennent de vivre. Peut-être parce qu'à l'époque, les activistes anti-agriculteurs n'étaient pas encore adulés par certains responsables politiques, peut-être parce que la notion de propriété était encore respectée, peut-être parce que rentabilité et compétitivité n'étaient pas systématiquement relayées au rang des priorités à dévoyer, à éliminer. Peut-être parce que ceux qui «soulevaient la terre» étaient ceux qui savaient la travailler. Peut-être, surtout, parce qu'il existait encore des responsables syndicaux capables de s'indigner autrement qu'en répétant à l'envi : « Tenez bon, nous sommes là, nous vous avons compris ! »

De mon temps, eh oui, il faut parler comme ça… les énergumènes qui ont saccagé en toute impunité les exploitations maraîchères nantaises, qu'elles soient ou non destinées à l'expérimentation, donc à l'amélioration des productions, n'auraient certainement jamais pu renouveler leurs exploits une seconde fois. Cette propension à détruire tout ce qui pousse ou contribue à faire pousser doit cesser. Car, devenue virale, elle suscite un climat de colère qui pourrait, bien évidemment, dégénérer. Sachant, de surcroît, que si elles ont bien évidemment un impact économique, ces actions sont totalement contre productives écologiquement parlant, puisqu'elles condamnent les efforts entrepris par la recherche pour limiter l'usage en eau et l'utilisation des produits phytosanitaires.

Droit de réponse

Les syndicats agricoles (excepté bien sûr celui qui cautionne, avec l'appui politicien des leaders écologistes, les mouvements activistes) doivent sans délai soutenir les exploitations vandalisées et intenter des actions en justice. Ils doivent le faire en dénonçant les saccages bien entendu, mais également les pertes de revenu, le préjudice financier, matériel et moral. Oui, moral comme le font certains environnementalistes quand ils évoquent les nuisances imputées au monde agricole et la gêne occasionnée par les pratiques champêtres qui les empêchent, soi-disant, de vivre leurs vies d'enfants repus et gâtés.

La FNSEA, les Jeunes Agriculteurs et la Coordination Rurale doivent, sans plus attendre, porter plainte afin de dénoncer l'ensemble des exactions et autres intrusions recensées, toutes filières confondues et sur l'ensemble du territoire, depuis des années. Ils doivent également exiger de la part de l'État, non pas du soutien, mais des actes et des mesures coercitives à l'encontre de ceux qui vandalisent l'outil de production. Tout comme ils doivent exiger de l'Arcom des droits de réponse systématiques aux émissions à charge diffusées contre l'agriculture par certains médias et notamment ceux appartenant au service public.

Le déferlement de mensonges, d'idées préconçues et de raisonnements écologistes promus par des célébrités ou des journalistes pro-environnementaux est d'en train d'influencer auditeurs et téléspectateurs dans des proportions qui suscitent la nausée et finiront par légitimer les actions de ceux qui, au nom de la nature, se croient autorisés à tout casser.

La stigmatisation, qu'elle soit active ou passive, à l'encontre du monde agricole français est en train de précipiter le déclin de notre ruralité et condamne, à court terme, notre autonomie alimentaire déjà suffisamment malmenée par le flux des marchandises importées. Quant à ceux qui détruisent les cultures, car ils estiment qu'elles ne sont pas vivrières, nous pouvons nous demander s'ils déploient autant d'énergie pour saccager d'autres productions. Celles que nous qualifierons d'irrégulières !

*Jean-Paul Pelras est écrivain, ancien syndicaliste agricole et journaliste. Rédacteur en chef du journal L'Agri des Pyrénées-Orientales et de l'Aude, il est l'auteur d'une vingtaine d'essais, de nouvelles et de romans, lauréat du prix Méditerranée Roussillon pour Un meurtre pour mémoire et du prix Alfred-Sauvy pour Le Vieux Garçon. Son dernier ouvrage, Bien chers tous, est paru aux Éditions MBE (Aubrac/Espalion)

dimanche 11 juin 2023

Des soit disant militants en action en France en toute impunité pour arracher des tuyaux d'irigation !

Autre action vis-à-vis d'un maraicher... 

mardi 16 mai 2023

France : Une police sanitaire unique verra bien le jour en 2024 ou comment après avoir cassé le dispositif, on tente de reconstruire !

C’est quand même fort de café, ce communiqué de 15 mai 2023 du ministère de l’Agriculture sur la «Sécurité sanitaire des aliments : une police unique pour protéger le consommateur» ou comment après avoir cassé le dispositif, on tente de reconstruire. Bienvenue en Absurdisthan ou chez les Pieds Nickelés ...

On nous annonce qu’un nouveau dispositif au 1er janvier 2024, «vise à augmenter, dès 2024, de 80% le nombre d’inspections en remise directe soit un total de 100 000 contrôles par an.»

Le blog n’a pas la mémoire courte, ainsi en 2012, il y avait 86 239 inspections en sécurité des aliments, et en 2022, ce chiffre est tombé bien bas avec 48 960. Notons que ce même ministère de l’Agriculture présentait le 27 mars 2023 une infographie sur la sécurité sanitaire des aliments avec un chiffre d’inspections datant de 2019 avec 58 200 inspections, alors qu’il n’y en a eu que 48 960 en 2022.

Bref, les Pieds Nickelés récidivent ! Voilà où on en est, et désormais on nous dit que pour arriver au résultat souhaité «dès 2024, le nombre d’inspections en remise directe sera de 100 000 contrôles par an.»  
Pourquoi ce chiffre de 100 000 ? Le blog n'est pas du tout impressionné par ce chiffre ...
Pour information, en Belgique, il y a 116 000 inspections (soit un contrôle toutes les 5 minutes, 317 par jour).

Je vous laisse lire ce communiqué qui montre bien la doctrine en cours, après avoir détruit des contrôles en sécurité des aliments, je ne vois pas d'autre mot, on tente de reconstruire avec un montage de bric et de broc, et notamment avec l'aide d'organismes publics et privés ...

La sécurité des aliments n'est pas une option, mais un droit !

Après des années de gestion partagée entre la direction générale de l’alimentation (DGAL) et la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), le gouvernement a choisi mi-2022 de rassembler sous un pilotage unique la police en charge de la sécurité sanitaire des aliments, sous l’égide du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. Cette réforme vise à rendre l’organisation de la police de la sécurité sanitaire des aliments plus lisible et plus efficiente. Elle se met en œuvre progressivement depuis le début de l’année 2023 et sera achevée au début de l’année 2024.

Cette nouvelle organisation vise à faciliter la gestion des crises sanitaires. Elle permettra également le renforcement quantitatif et qualitatif des contrôles à travers un dispositif de programmation, une méthodologie et un processus uniformisés des inspections. Enfin, cette mesure répond aux attentes croissantes des consommateurs en matière de sécurité sanitaire de leur alimentation.

Depuis le 1er janvier 2023, la DGAL est ainsi compétente sur l'ensemble de la réglementation et des contrôles relatifs à la sécurité sanitaire de l’alimentation pour l'intégralité du champ de l'alimentation humaine et animale. Au 1er septembre 2023, les agents du ministère seront en charge des contrôles dans les entreprises de fabrication de produits alimentaires ; 150 nouveaux ETP (équivalents temps plein) ont ainsi été recrutés et sont en cours de formation avec l’objectif d’une augmentation de 10% des contrôles dès 2024.

Mais tout cela ne sera pas suffisant d’où le recours à d’autres organismes publics et privés ... 

Le renforcement des contrôles officiels sera par ailleurs réalisé par la délégation de certaines inspections en matière de sécurité sanitaire des aliments, à des organismes publics ou privés, dans les établissements effectuant de la remise directe au consommateur (soit la vente de produits alimentaires dans les secteurs de la distribution, des métiers de bouche et de la restauration commerciale). Il concernera également les contrôles de l’effectivité de la mise en œuvre des retraits et des rappels dans les points de vente à la suite d’alertes sanitaires, ainsi que certains prélèvements dans le cadre des plans de surveillance et plans de contrôle. À noter que la délégation de ces inspections à des opérateurs tiers répondra à un encadrement strict en matière de qualification, de certification normative, de déontologie et d’impartialité.

Ce dispositif, effectif à partir du 1er janvier 2024, vise à augmenter, dès 2024, de 80% le nombre d’inspections en remise directe soit un total de 100 000 contrôles par an.

Quand l'Etat n'a plus les moyens de sa politique, il ne lui reste plus que la politique de ses moyens qui sont petits, petits ...  

Deux appels à candidatures sont publiés ce jour (15 mai) sur la plateforme des achats de l'État afin de sélectionner les organismes délégataires. L’un porte sur la «Mise en place de la délégation de tâches de contrôles officiels et liées aux autres activités officielles des établissements du secteur alimentaire effectuant de la remise directe au consommateur final et des tâches de contrôles des retraits /rappels des denrées alimentaires». L’autre concerne la mise en place de la délégation des prélèvements du dispositif «plans de surveillance et plans de contrôle (PSPC)».

Complément
Nombre d’inspections en sécurité des aliments depuis 2012 et projections pour 2023 et 2024 :
- 2012 : 86 239
- 2013 : 82 729
- 2014 : 78 000
- 2015 : 76 000
- 2016 : 55 000
- 2017 : 54 000
- 2018 : 57 500
- 2019 : 58 200
- 2020 : 41 600
- 2021 : 48 775
- 2022 : 48 960
- 2023 : 53 856 (+10 % de 2022)
- 2024 : 100 000 !!! 

Comment passer de 48 960 en 2022 à 100 000 en 2024, tel le défi du retour des Pieds Nickelés de la sécurité des aliments en France, dont le blog va vous narrer les aventures ces deux prochines années, quel spectacle ! 

Complément

On peut penser que chiffre de 100 000 inspections est important, mais si l'on regarde du côté de nos amis belges, c'est peu ...

Ce sont près de 160 000 entreprises qui sont soumises à notre surveillance, effectuée notamment via 116 000 inspections (soit un contrôle toutes les 5 minutes, 317 par jour) et 73.000 échantillonnages par an. Source AFSCA

Mise à jour du 2 juillet 2023
Une fois n'est pas coutume, je suis assez d'accord avec le titre de cet article du 27 juin 2023 de Que Choisir, «Sécurité sanitaire des aliments. Vers une privatisation rampante des contrôles».

mardi 11 avril 2023

Bienvenue en Absurdisthan : Quand la France s’interdit à elle-même l’exportation de céréales

Le blog vous en avait parlé dans La France, l'un des principaux acteurs mondiaux, ne pourra plus exporter de céréales hors d'Europe. Merci qui ? Merci l'Anses !

Voici une suite avec «La France, interdite d'exportations de céréales à partir du 25 avril» source article de Keren Lentschner paru dans Le Figaro le 11 avril 2023.

C'est une situation ubuesque pour l'une des principales puissances agricoles mondiales. À partir du 25 avril, la France ne pourra plus exporter sa production céréalière en dehors d'Europe.

À cette date, l'utilisation de phosphine, un insecticide, sera, en effet, interdite en France pour traiter les cargaisons de céréales dans les cales des bateaux. Or la fumigation de ce produit, utilisé en tablettes, est obligatoire dans de nombreux pays clients de l'Hexagone, à commencer par l'Afrique du nord. Sans cela pas de certificat à l’arrivée au port et les grains risquent de repartir vers l’expéditeur … À la clef, 11,5 millions de tonnes de céréales sont concernées, selon L'Opinion qui a enquêté sur les coulisses de l'affaire. Les céréaliers sont vent debout. 

En cause une décision prise enoctobre 2022 par l'Agence nationale de sécurité sanitaire alimentaire française (Anses), à revers de la plupart des pays européens.

«C'est une situation absurde alors même que l'utilisation de cet insecticide figure dans le cahier des charges des pays à qui la France vend ses céréales», déplore Guillaume Kasbarian, député Renaissance, président de la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale, qui a saisi l'Anses sur ce sujet. «Cela interroge aussi sur la capacité de l'Anses à prendre une décision de cette importance sans concertation avec le gouvernement et sans tenir compte du contexte européen».

Dans L'Opinion, l'Anses rejette la responsabilité sur le principal fabricant de phosphine, le Néerlandais UPL Holdings, qui ne lui aurait pas transmis le dossier complet car il aurait lui-même renoncé à l'homologation du produit... Ce que le fabricant dément. Une nouvelle audition pourrait être organisée à la Commission des affaires économiques de l'Assemblée dans les prochaines semaines. 

Complément du 9 avril 2023 
Mise à jour du 27 avril 2024
«Pesticides : les vraies raisons du bras de fer entre l’Anses et le gouvernement», source article de Mme Géraldine Woessner du 22 avril 2023 paru dans Le Point.
Depuis que l’agence a le pouvoir d’homologuer les pesticides, l’affrontement avec le ministère de l’Agriculture est devenu permanent. Plongée en absurdie. 

La France pourra finalement continuer à exporter des céréales vers les pays qui exigent une fumigation des cargaisons (pour détruire les insectes) à la phosphine. Le problème qui a suscité bien des interrogations, débats et manœuvres : une modification des conditions d'utilisation du produit qui la génère, qui mettait fin à une procédure particulière à compter du 25 avril 2023. Une modification décidée par l'ANSES dans des conditions qui, en outre, posent question.

Cet article a été rédigé avant qu'une solution ne fût trouvée. Une version en a été publiée sur Contrepoints sous un autre titre.

vendredi 17 mars 2023

Qu’est un «élevage industriel» ? Mauvaise surprise, la limite est extrêmement basse

Les ministres de l’Environnement européens ont donné à leur tour, jeudi 16 mars, leur avis sur ce qu’est un «élevage industriel», c’est-à-dire devant être soumis aux règles des industries lourdes. Mauvaise surprise pour le monde de l'élevage, la limite est extrêmement basse.

Un maquigon est une personne qui fait des affaires frauduleuses ou indélicates et a pour synonyme margoulin. Margoulin, voilà qui me semble coller bien à la Commission européenne ... 

Mise à jour du 14 avril 2023
Les élevages industriels existent aux Etats-Unis où l'on apprend que 18 000 vaches ont été tuées dans l’explosion d’une ferme au Texas, source 20 minutes.
La déflagration serait liée à l’embrassement du méthane suite à la surchauffe d’une machine dans cette exploitation très dense

jeudi 9 mars 2023

A propos de la production de betteraves en France, bienvenue en absurdisthan !

Voici comment la suite risque de se passer ... 

dimanche 5 mars 2023

Destruction de ‘bassines’, justice laxiste !

Le blog vous avait proposé plusieurs articles sur un sujet d’actualité les réserves d'eau ou «bassines» que vous pourrez retrouver ici.

Après les actes de délinquances contre des réserves d’eau (‘bassines’), on pouvait légitiment s’attendre à des peines sévères par la justice. Deux personnes étaient poursuivis pour avoir participé, le 6 novembre 2021 à Cram-Chaban, en Charente-Maritime, à la destruction d’une des cinq réserves d’eau appartenant à l’Association syndicale d’irrigation des Roches.

Et bien, pas du tout, un vrai scandale !

Ce jeudi 2 mars 2023, le tribunal correctionnel de La Rochelle a condamné deux trentenaires à 500 euros d’amende et 200 euros d’amende avec sursis après les avoir jugés coupables de «dégradation du bien d’autrui avec circonstances aggravées.»

Mise à jour du 7 mars 2023
Après la série des crétins qui détruisent des bassines, voici d’autres crétins qui sont tout aussi ignorants, La France Agricole nous informe «Amende avec sursis pour six faucheurs volontaires».

Six faucheurs d’OGM ont été condamnés, lundi à Dijon, à une amende avec sursis de 800 euros chacun, pour destruction de colza, a-t-on appris auprès de leur avocat. 

Détruit car le colza était supposé OGM, c’est tout simplement démoralisant !

samedi 4 mars 2023

Si vous n'aviez pas encore tout vu ou entendu sur le sabotage de notre énergie nucléaire

 Voici donc un condensé, bienvenue en Absurdisthan !
Complément
Lire ou écouter Mme Emmanuelle Ducros, «Nucléaire: effarantes révélations de la commission d’enquête sur un saccage programmé».

vendredi 3 mars 2023

A propos de la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenhein, bienvenue en absurdie !

jeudi 16 septembre 2021

Le bien-être animal, les porcelets et les jouets, bienvenue en France, bienvenue en absurdisthan !

19 euros le prix d'un seul jouet
André Heihtz dans son article, la chronique de M. Jean de Kervasdoué dans le Point: «Les petits cochons nous mangeront» a dit de ce qu’il fallait penser de ce qui vient d’arriver à éleveur de porcs, bienvenue en absurdisthan dans l’agriculture !

L’article du Point est réservé aux abonnés, «Porcelets privés de jouets, c’est l’amende assurée. Au nom du bien-être animal, le monde de l’agriculture fait face à une pluie de décisions souvent absurdes.»

André Heitz cite le passage idoine pour vous éclairer sur l'absurdité de l'absurdité :

«Ayant eu la chance d’intervenir au début de ce mois de septembre dans une assemblée générale d’agriculteurs tenue dans l’ouest de la France, à l’occasion des «questions–réponses», un agriculteur prit la parole. J’eus tout d’abord du mal à le comprendre car, pris par l’émotion, sa voix flottait et l’on sentait ses larmes monter; en outre, ce que j’entendais me paraissait insensé. Une fois ma propre gêne surmontée, je me retournai pour découvrir un homme solide, grisonnant, d’une cinquantaine d’années et lui demandai alors de bien vouloir reprendre son témoignage que j’avais mal compris. Son voisin et ami, compatissant, le répéta à sa place et, incrédule, je partis d’un grand éclat de rire, rire aussi nerveux que compatissant.

<Eleveur de 2600 porcelets, il nous racontait donc qu’il venait d’être taxé d’une amende de 96 000 euros parce que 128 de ses 2600 petits cochons n’avaient pas de jouets ! Oui, il s’agit bien de jouets, de jouets pour petits cochons certes, mais bel et bien de jouets; eux aussi, n’est-ce pas, doivent s’épanouir et ne pas être tout le temps dans les pattes de leur maman ? La directive «bien-être animal» exige en effet pour les éleveurs de truies, et donc naisseurs de porcelets, un accès permanent à des matières «manipulables», si l’on peut utiliser cet adjectif comme le fait l’administration alors qu’il s’agit de quadrupèdes; «mandipulables» eût été plus approprié, mais, quoi qu’il en soit, ces jouets devraient diminuer leur stress. Ainsi, en un clic, on trouve sur Internet des boules et des balles dont certaines sont à mâcher. Allant de 4 euros à plus de 40 euros. Elles ne sont donc pas particulièrement bon marché.

Précisons que rien de ce qui de se passer avec cet éleveur n’existe dans les propos du document du ministère de l’agriculture de février 2019 sur le Bien-être animal : la réglementation qui encadre l'élevage et les contrôles officiels.

Mais, en revanche, dans un autre document du ministère de l’agriculture de février 2019, Le bien-être et la protection des porcs, il est rapporté,

Des contrôles des services vétérinaires sont réalisés pour vérifier les conditions d'hébergement des animaux, la qualité de l'identification, le bon état général des animaux, les soins vétérinaires éventuellement apportés. Par exemple, lors d'un contrôle, l'inspecteur vérifie que les truies soient bien en groupe et qu'il y ait bien la présence de matériaux manipulables dans les logements.

Il vous faut savoir, mais, je pense, cher lecteur, que vous le savez, il existe une tendance bien française à ajouter une couche réglementaire aux directives européennes, c'est ce que le regretté Philippe Murray appelait L'empire du bien.

Avis aux lecteurs
Pour mémoire, il y a eu 95 produits alimentaires rappelés du 1er au 12 septembre 2021.
Voici une liste des rappels du 15 septembre 2021, 3 produits alimentaires.
- oxyde d’éthylène: 1
- allergènes: 1, crêpes
- défaut d’échanchéité: 1, mizo de riz aromatisé

lundi 30 novembre 2020

La nouvelle folie à la mode, l'écocide

Voici des extraits de deux articles parus ces jours-ci qui ont retenu mon attention ...

«Le coup de grâce pour l’économie du pays? La création d’un délit d’“écocide”», par Édouard Tétreau, source Le Figaro.fr du 30 novembre 2020.
Il ne manquait plus que ça: le gouvernement veut appliquer la préconisation de la Convention citoyenne pour le climat visant à instituer un délit d’«écocide» dans le code pénal, s’alarme l’essayiste.
Saint-Louis, Colbert et Tocqueville, revenez, ils sont devenus fous! La France, qui a pu dans le passé glorifier l’équité et la justice, l’esprit d’entreprise et l’industrie, l’équilibre et la liberté, est en train de tourner le dos à ses valeurs cardinales, pour embrasser le pire. Voilà huit jours, le ministre de la Justice et la ministre de l’Environnement ont annoncé la nouvelle priorité législative du gouvernement pour le début de l’année prochaine: la création d’un délit d’«écocide».
ce qui compte aujourd'hui, c'est de traquer, punir et emprisonner toutes celles et ceux qui auront même de façon non intentionnelle « mis en danger l'environnement » que la pollution ait eu lieu ou non. Ce qui fait tout de même beaucoup de monde.
Autre point de vue, sur le blog Hastable, voici des extraits d'un article du 27 novembre 2020, « Barbara Pompili instaure l’écocide et le pratique dans la foulée »,
En effet, toutes les lois existent déjà pour sanctionner lourdement ceux qui polluent. Il n’y a absolument pas besoin d’une ligne de plus pour condamner ceux qui font déjà des dégâts environnementaux. En revanche, il est évident que l’État est absolument infoutu d’appliquer ces lois. Sur l’ensemble du territoire, il n’est déjà pas capable de faire régner l’ordre, il n’est pas davantage capable d’exercer un semblant de justice pour les affaires de droit commun, pourtant bien plus faciles à définir, juger et sanctionner ; il n’y a que les cerveaux fous de ces petits scribouillards grotesques et de ces ministricules gesticulants qui croient encore qu’ajouter une loi permettra de faire autre chose que du vent, ce vent putride qu’ils produisent et agitent à chaque fois qu’ils ouvrent leur bec pour débiter leurs âneries bienpensantes.
Pompili, Dupond-Moretti ne sont qu’une nouvelle occurrence d’idiots inutiles de la République qui n’a jamais été aussi corrompue qu’elle ploie visiblement sous la charge de ses lois surnuméraires : «Corruptissima republica plurimae leges» comme disait Tacite. © H16. Publié avec l’aimable autorisation de l’auteur (son site).
Bon, ben, déjà, je ne voulais pas sauver la planète, car ne crois plus aux slogans depuis un temps certain, et en plus, j'ai un véhicule diesel, je crois que je suis bon la rééducation …