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mercredi 2 décembre 2020

Nouveaux documents sur le glyphosate : le gouvernement doit sortir du déni !

 Le blog vous en avait parlé,

Voici une nouvelle information de Science-Technologies-Actions qui est un Collectif dont le but est de défendre et promouvoir la Science dans le débat public.

Le dernier communiqué du 1er décembre 2020 s'intitule, «Nouveaux documents sur le glyphosate : le gouvernement doit sortir du déni ! »

Le Collectif STA recommande vivement la lecture de l’étude récente de Marcel Kuntz et le livre de Gil Rivière-Wekstein qui répondent de façon rigoureuse et référencée aux diverses interrogations soulevées par le glyphosate, et qui documentent l’un des plus scandaleux détournements de la science aux profits de vues idéologiques et d’intérêts privés.

Devant ces preuves, le Collectif STA demande instamment au chef de l’Etat le retrait de cette demande d’interdiction du glyphosate que rien ne justifie et qui pénalise gravement l’agriculture française et notre environnement.


Le contexte :

Le 27 novembre 2017 le Président Macron a décidé d’interdire le glyphosate «dès que des alternatives auront été trouvées et au plus tard dans 3 ans».

Trois après, il propose l'interdiction du glyphosate dans l'Union européenne en 2022 !

Une fuite en avant traduisant l’embarras du chef de l’Etat face à une décision précipitée, sans concertation avec les scientifiques, sans étude d’impact, sans analyse risques/bénéfices et  ignorant un retour d’expérience exceptionnel de près d’un demi-siècle.

Au-delà des conséquences néfastes pour la compétitivité de l’agriculture française et pour l’environnement avec le retour du travail du sol consommateur de carburant et émetteur de CO2, cette décision ne repose sur aucune base scientifique :

- que ce soit l’avis du CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) classant le glyphosate « cancérogène probable » (comme la viande rouge !), classement contesté par toutes les agences sanitaires française (Anses), européennes (Efsa, Echa) et internationales, y compris l’OMS maison-mère du CIRC.

Un organisme marqué en outre par un manque de neutralité et de graves conflits d’intérêts.

- que ce soient les pseudo-études initiées par des organisations écologistes ou des chercheurs militants.

Le Collectif STA composé de chercheurs, ingénieurs, médecins, enseignants et autres citoyens consternés par la marginalisation de la Science et les attaques incessantes contre les technologies innovantes, a pour but de faire entendre la voix de la raison, de l'approche scientifique et du progrès, notamment auprès des décideurs et des médias.

Complément du 21 décembre 2020. Lu dans Alerte EnvironnementSNCF : l’alternative au glyphosate va coûter un bras aux contribuables…et à l’environnement.

vendredi 27 novembre 2020

Glyphosate: De la fiabilité de la parole présidentielle ...

L'Alerte Environnement rapporte Avis aux agriculteurs : la parole présidentielle est-elle fiable ?

Et si la nomination de Julien Denormandie était en fait un miroir aux alouettes ? Le Ministre de l’agriculture plait au monde agricole et ce dernier l’applaudit. Mais la parole présidentielle est-elle fiable ? D’un côté le Ministre dit de beau discours, de l’autre, le président et son administration n’en font qu’à leur tête.

On se souvient notamment de ce 27 novembre 2017, où pour plaire aux lobbies écolos, Emmanuel Macron avait annoncé vouloir interdire le glyphosate « d’ici trois ans ». Tout en sachant déjà à l’époque que cela n’était pas possible faute d’alternative et pour des raisons de concurrence (étrangère) déloyaleSans maîtriser le sujet ni tenir compte de l’avis des spécialistes. En 2019, le chef de l’État avait dû reculer, estimant finalement que cette promesse n’était « pas faisable ». Ce que lui expliquaient depuis des années les agriculteurs et leurs instances représentativesSans qu’on les écoute ou qu’on les prenne au sérieux.

On apprend ce jour que lors du conseil de défense écologique prévu vendredi à l’Élysée, Emmanuel Macron devrait proposer une interdiction du glyphosate à l’échelle européenne pour fin 2022… Une mesure d’autant plus irréaliste que les alternatives n’existent toujours pas et que la concurrence n’est pas qu’européenne mais avant tout mondiale. Les agris pensaient que leurs interlocuteurs avaient « imprimé » sur la question du glyphosate ? Leurs interlocuteurs peut-être, Julien Denormandie en tête, mais pas le Président Emmanuel Macron et confirme que la parole présidentielle n’est pas fiable.

Autre message de Gil Rivière-Wekstein dans ce tweet,

Et comme le rapporte un lecteur du tweet, il faudrait rappeler à Europe 1 que « l'illustration est totalement fausse vu que le glyphosate n’est pas répandue sur les cultures ... » 

Mise à jour du 30 novembre 2020
Au micro de RTL, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a annoncé que l’aide financière aux agriculteurs serait «accentuée» pour accélérer le processus de sortie. Des « dispositions » seront «présentées au parlement dans les jours à venir», a garanti le ministre. Selon lui, la transition hors du glyphosate est pour l'instant «payée par les agriculteurs», malgré des revenus parfois limités.
Julien Denormandie a également insisté sur la nécessité de «porter ce débat au niveau européen». Dans un souci de «justice et d'équité», le ministre a expliqué ne pas souhaiter que deux produits d'États membres de l'Union européenne soient vendus sur les mêmes étales, «mais ne répondent pas aux mêmes normes environnementales».

L'idéologie fait faire des dépenses inutiles et si le ministre de l'agriculture respectait la science ... 

Complément du 21 décembre 2020. Lu dans Alerte EnvironnementSNCF : l’alternative au glyphosate va coûter un bras aux contribuables…et à l’environnement.

vendredi 13 novembre 2020

Alternatives au glyphosate : le fiasco


C'est dans ce contexte que je vous livre cette nouvelle information,
« Alternatives au glyphosate : le fiasco », source communiqué du 13 novembre 2020 de Science-Technologies-Actions qui est un collectif dont le but est de défendre et promouvoir la Science dans le débat public.
Julien Denormandie, troisième Ministre de l’Agriculture en 3 ans, a annoncé le 5 novembre dernier « un budget de 7 millions d’euros supplémentaires à la recherche dans les alternatives au glyphosate ».
Pour qui ? Pour l’INRAE doté d’un budget d’un milliard d’euros dans le but de lancer de nouvelles études ?
Pour quoi? Pour trouver un meilleur herbicide alors que France n’a plus d’industrie phytosanitaire et qu’il faut 200 millions d’euros, 10 ans de recherche pour lancer un nouveau produit phytosanitaire et plus encore pour découvrir de nouveaux modes de lutte contre les « mauvaises herbes »?
A l’évidence, une nouvelle annonce qui traduit l’embarras de nos gouvernants confrontés à la décision du Président Macron du 27 novembre 2017 d’interdire le glyphosate « dès que des alternatives auront été trouvées et au plus tard dans 3 ans ».
Une décision strictement politique précipitée, sans étude d’impact, sans analyse risques/bénéfices dont les conséquences sont vites apparues : impact économique pour les agriculteurs à nouveau pénalisés, impact négatif sur l’environnement et le climat alors que cette décision cherchait à satisfaire les revendications des écologistes !
Pourquoi le cacher ? L’alternative au glyphosate sera le retour du labour et du travail du sol avec ses inconvénients bien connus : dégradation de la fertilité et de la vie biologique des sols, perte de matière organique, davantage d’érosion, de carburant et d’émission de CO2.
Mais surtout, pourquoi interdire un herbicide qui, depuis près d’un demi-siècle de large utilisation dans le monde a fait la preuve de son intérêt agronomique, de sa contribution à la protection des sols, alors que les risques qu’il présente sont infimes aux yeux de toutes les agences sanitaires française, européennes et internationales, à l’exception du CIRC classant le glyphosate « cancérogène probable »? Tout comme la viande rouge!
Quel responsable politique aura le courage d’affronter une opinion publique conditionnée depuis plusieurs années par les militants écolos et les médias, pour enfin éclairer les citoyens sur la réalité et revenir à la raison?
Le Collectif STA composé de chercheurs, ingénieurs, médecins, enseignants et autres citoyens consternés par la marginalisation de la Science et les attaques incessantes contre les technologies innovantes, a pour but de faire entendre la voix de la raison, de l'approche scientifique et du progrès, notamment auprès des décideurs et des médias.

Chic, on risque donc fort de revenir à ce que disait Sully en 1638 : « Labourage pâturage sont les deux mamelles dont la France est alimentée ».

Autre décision précipitée, celle concernant la politique énergétique de la France,
s'il y en a une, depuis que François Hollande, par pur calcul politique, a décidé de diminuer rapidement la part du nucléaire dans notre électricité. La fermeture de Fesseinheim n'en est que la conséquence.Tout cela est absurde. Je suis très inquiet des conséquences de cette décision. Le nucléaire est l'énergei qui produit le moins de CO2 par unité d'énergie produite. C'est grâce à notre énergie nucléaire que la France est un des pays industrialisés les moins émetteurs de CO2, alors oui il faut prolonger nos centrales nucléaires et en construire de nouvelles, encore plus efficaces et sûres. Au fond, le GIEC ne dit pas autre chose.
Source article de Marc Fontecave, « Le catastrophisme en écologie conduit à l'affaiblissement des volontés », Le Figaro du 13 novembre 2020,
13 novembre 2015 : 130 personnes étaient assassinées au Bataclan, victimes du terrorisme islamique. Ne les oublions pas.

mercredi 28 octobre 2020

Néonicotinoïdes, glyphosate... ces surtranspositions qui pénalisent la France » de Mme Emmanuelle Ducros dans l'Opinion

Je reprends bien volontiers cet
article de seppi du 27 octobre 2020, «« Néonicotinoïdes, glyphosate... ces surtranspositions qui pénalisent la France » de Mme Emmanuelle Ducros dans l'Opinion »

L'annonce par l'ANSES des nouvelles «règles du jeu» pour l'utilisation d'herbicides à base de glyphosate a donné à Mme Emmanuelle Ducros l'occasion de dénoncer – une fois de plus – la politique suicidaire d'une France «meilleure élève de la classe» en matière – prétendument – agro-environnementale.


Si vous voulez vous informer, lisez... Si vous voulez garder le moral et vos illusions sur l'état de l'agriculture (de la production alimentaire) française, abstenez-vous... et ne lisez pas la suite.

La conclusion de l'article :
« Pendant ce temps, les filières françaises tombent au champ d’honneur, telles ces fameux « héros morts » [de Mme Christiane Lambert]. La filière betteravière a sauvé sa peau – si elle trouve une alternative aux NNI sous trois ans. Le colza, privé lui aussi d’enrobage de semences insecticides, a vu ses surfaces se réduire d’un tiers en trois ans, alors que l’indépendance en oléoprotéagineux n’a jamais été aussi cruciale. Nos vergers ont perdu 40 % de leurs surfaces en 20 ans. Nos productions de légumes se ratatinent. Des filières d’excellence comme la noisette et la moutarde sont sans solution face aux ravageurs. En 2019, la France, ex-fer de lance de l’Europe agricole, est devenue dépendante de ses voisins européens, plus pragmatiques face à la nécessité de défendre les cultures, pour se nourrir. »

Et pour compléter le tout laissons la parole au ministre de l'agriculture, décidément très surprenant,  lors du débat au Sénat le 27 octobre 2020 sur la Mise sur le marché de certains produits phytopharmaceutiques

En effet, le Sénat a adopté le projet de loi relatif aux conditions de mise sur le marché de certains produits phytopharmaceutiques en cas de danger sanitaire pour les betteraves sucrières, adopté par l'Assemblée nationale.

dimanche 11 octobre 2020

Après deux ans de cogitation, l'Anses annonce le remplacement du glyphosate par l'huile de coude !

J'indiquais dès le début de l'article,

Je ne suis pas un spécialiste du glyphosate, loin s’en faut, mais tout de même, je me pose des questions.

Comment va procéder l’Anses ?

En effet, je trouve assez comique ce qui va être réalisé par l’Anses, qui sait bien que le glyphosate est autorisé en Europe, mais l’Anses tente ainsi de ne pas trop heurter la susceptibilité gouvernementale française, même si par ailleurs, l’avis de l’Anses sur le caractère cancérogène pour l’homme du glyphosate est, à mon sens, favorable au glyphosate.

Le gag continue le 9 octobre 2020 car voici que l'Anses à propos du « Glyphosate : l’Anses publie les résultats de son évaluation comparative avec les alternatives non chimiques disponibles ».

Je vous précise comme indiqué plus haut que les alternatives non chimiques au glyphosate sont encore et toujours l'huile de de coude … quelle hypocrisie !

L'Anses indique donc aux agriculteurs ce qu'ils doivent faire … ainsi dans les situations où le glyphosate peut être remplacé, l'Anses rapporte :

L’analyse de ces travaux révèle que des alternatives à l’utilisation de cet herbicide sont déjà couramment utilisées sans présenter d’inconvénient pratique ou économique majeur. C’est notamment le cas de l’usage du désherbage mécanique pratiqué entre les rangs des vignes et des arbres fruitiers, ou encore le recours à des zones enherbées.

On peut lire aussi dans les usages non agricoles, 

La réduction de l’usage du glyphosate dans ces différentes situations ne peut donc relever d’une restriction fixée dans les autorisations de mise sur le marché, mais doit s’envisager dans le cadre d’une évolution des pratiques de désherbage.

Le commentaire de vrais spécialistes du sujet est ci-dessous :

Un communiqué de l'Association Générale des Producteurs de Blé et autres céréales du 9 octobre indique, 

Une nouvelle décision unilatérale de la France grevant encore la compétitivité des céréaliers.
Complément du 2 novembre 2020. On lira l'article du 2 novembre 2020 de Gilles Rivière-Wekstein sur son blog Agriculture & Environnement, « L’Anses signe la fin de la sortie du glyphosate ».
Le rapport de l’Anses confirme que la sortie du glyphosate ne sera pas possible et met en évidence que les principales alternatives ne sont pas compatibles avec les engagements de la COP21.
La publication tant attendue du dernier rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) concernant les résultats de son évaluation comparative entre le glyphosate et ses alternatives non chimiques ne peut être perçue que comme un aveu de l’impossibilité de « sortir du glyphosate ».
L'huile de coude, je vous dis, il n'y que ça de vrai pour remplacer le glyphosate !

lundi 5 octobre 2020

Glyphosate: le mensonge confronté à la réalité, par Gérard Kafadaroff, membre du Collectif Science-Technologies-Actions (STA)

«Glyphosate: le mensonge confronté à la réalité», la tribune de Gérard Kafadaroff parue dans l'Opinion le 5 octobre 2020.
« Etonnamment, les scientifiques et leurs organisations resteront muets ou très discrets face à ce scandale politique. Aucune voix forte dans l’intelligentsia française ne viendra secouer le conditionnement de la population »
Le 27 novembre 2017, jour où les Etats membres de l’Union européenne ont voté le renouvellement de l’autorisation du glyphosate pour cinq ans, le Président Macron publiait sur Twitter le message suivant : « J’ai demandé au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour que l’utilisation du glyphosate soit interdite en France dès que des alternatives auront été trouvées et au plus tard dans 3 ans » ! Une décision strictement politique pour satisfaire les exigences de Nicolas Hulot Ministre de l’écologie et surtout celles de l’électorat écolo. Une décision précipitée, sans concertation avec les experts scientifiques ni les responsables agricoles, sans analyse risques/bénéfices, sans étude d’impact.

Naïveté et ignorance
Une décision naïve, une alternative au glyphosate ne pouvant se trouver en trois ans, surtout en France qui n’a plus d’industrie phytosanitaire. Une décision trouvant prétexte dans le classement «cancérogène probable» du glyphosate en mars 2015 par le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) tout en occultant les avis de toutes les autres agences sanitaires, française (ANSES), européennes (EFSA, ECHA) et internationales (*) et même celui de l’OMS, maison mère du CIRC.

Ne sera même pas prise en compte la vaste étude de cohorte américaine (Agricultural Health Study) publiée en novembre 2017 portant sur 54 000 agriculteurs suivis pendant plus de vingt ans et concluant à l’absence de lien entre exposition au glyphosate et cancer. Pas plus que les conflits d’intérêts et l’absence de transparence du CIRC (**) qui auraient justifié une grande prudence sur ses avis et une enquête sur son fonctionnement ! Une décision ignorant délibérément que nombre de produits courants et largement consommés sont aussi classés «cancérogène probable», comme la viande rouge.


Peut-être aussi le retour d’expérience exceptionnel de près d’un demi-siècle d’utilisation dans le monde sans problème ! Les contacts s’engagent avec les professionnels, de nouvelles études sont lancées, des budgets alloués, des commissions créées et les rétropédalages vont se succéder : pas d’interdiction sans solutions alternatives, « pas d’interdiction à 100 % », dérogations pour l’agriculture de conservation des sols, les terrains « non mécanisables », les cultures légumières sous contrat. La dangerosité du glyphosate serait-elle à géométrie variable ? Réelle pour certains agriculteurs et pas pour d’autres ?
L’interdiction ciblée du glyphosate est ingérable et s’avère un pseudo-compromis, un «en même temps» cherchant à satisfaire écolos et agriculteurs.
Ingérable
On a oublié que le glyphosate dès sa mise en marché en 1974 a surtout été utilisé pour détruire les mauvaises herbes vivaces, difficiles à combattre, comme le chiendent et le liseron. Il a contribué à réduire fortement ces adventices vivaces beaucoup moins présentes aujourd’hui dans les vignes et les champs, mais une interdiction du glyphosate conduira au retour de ces mauvaises herbes pour de très nombreux agriculteurs sans véritable alternative efficace. Faudra-t-il de nouvelles dérogations ? Mais comment gérer ces dérogations ? Par une armée de contrôleurs assermentés sur le terrain ? L’interdiction ciblée du glyphosate est ingérable et s’avère un pseudo-compromis, un «en même temps» cherchant à satisfaire écolos et agriculteurs.

En réalité, la plupart des responsables politiques savent que le glyphosate ne présente pas de risque cancérigène et qu’il est l’un des produits phytopharmaceutiques les plus sûrs, mais impossible pour eux de se dédire alors que le matraquage militant et médiatique est parvenu en quelques années à discréditer ce désherbant aux yeux de l’opinion. Les politiques les plus avisés savent que la toxicité aiguë par voie orale du glyphosate est faible, plus faible que celle du sel de cuisine, mais défendre le glyphosate en France, rétablir la vérité serait un suicide politique. Un mensonge répété des milliers de fois est devenu vérité même pour les esprits les plus éclairés !

Les informations venues des Etats-Unis reprises dans les médias concernant des jugements de jurys populaires rendant le glyphosate responsable de cas de cancers (sur la base de critères de responsabilité juridique déconnectés de la réalité scientifique) alimentera la peur, mais le comportement cupide de cabinets d’avocats prédateurs sera ignoré.

Agriculture administrée
Etonnamment, les scientifiques et leurs organisations resteront muets ou très discrets face à ce scandale politique. Aucune voix forte dans l’intelligentsia française ne viendra secouer le conditionnement de la population. Et parmi les médias friands de sensationnalisme, France Télévisions se distinguera par ses reportages alarmistes et trompeurs sur le glyphosate indignes d’une chaîne publique d’informations.
L’esprit critique, le comportement rationnel, l’intérêt du pays cèdent progressivement le pas à une paresse intellectuelle, au culte paralysant de la précaution et à des calculs électoraux à court terme.
A défaut d’une agriculture s’appuyant sur l’innovation technologique, se développe une agriculture administrée sous la férule du ministère de l’Ecologie qui a déjà pris le pas sur le ministère de l’Agriculture ou celui de la Recherche ! Il est clair que l’intérêt des politiques pour l’agriculture se mesure, au fil du temps, non pas à sa fonction première de nourrir la population, son importance économique, à son intérêt pour la souveraineté alimentaire ou au bien-être des agriculteurs mais à son impact sur l’environnement et surtout à son poids électoral déclinant.

Combat anti-écologique
Les écolos radicaux militant pour l’interdiction du glyphosate, ignorent ou feignent d’ignorer que leur combat n’a que peu de rapport avec la véritable discipline scientifique qu’est l’écologie. Sans glyphosate, et au-delà des surcoûts engendrés, c’est davantage de travail mécanique du sol, de carburant, d’émission de CO2, c’est davantage d’érosion, c’est la vie biologique et la fertilité des sols affectées. L’aveuglement de l’écologie politique conduisant à des solutions contraires à un véritable progrès écologique n’est pas nouveau à l’instar du maïs Bt génétiquement modifié, interdit en France, alors qu’il évite des traitements insecticides et est plus sain pour le consommateur. Même erreur dans un autre domaine avec l’arrêt de Fessenheim et d’autres centrales nucléaires dont l’arrêt est programmé, qui ont pourtant permis à la France d’être un pays parmi les plus faibles émetteurs de CO2 avec une électricité bon marché. Plus grave, cet aveuglement idéologique a contaminé les responsables politiques sans qu’une réelle opposition, s’appuyant sur l’expertise scientifique et la confrontation au réel, se manifeste.

L’esprit critique, le comportement rationnel, l’intérêt du pays cèdent progressivement le pas à une paresse intellectuelle, au culte paralysant de la précaution et à des calculs électoraux à court terme. Le glyphosate, au-delà du mensonge politique, est révélateur de la dérive de nos gouvernants et de la société !


Gérard Kafadaroff est ingénieur agronome, membre du Collectif Science-Technologies-Actions (STA).

vendredi 22 mai 2020

Dans 6 mois l'usage du glyphosate sera interdit pour des raisons idéologiques ...


Je relaie bien volontiers ce tweet de Gil Rivière-Wekstein du 19 mai 2020 à propos du glyphosate ...

mercredi 22 avril 2020

77,5% des agriculteurs ne savent pas comment ils vont gérer l'après glyphosate


Selon La France Agricole du 22 avril 2020, « Sans glyphosate, 3 agriculteurs sur 4 sont dans l’impasse ».
Une enquête inter-instituts (Acta, Arvalis, Fnams, ITB et Terres Inovia) sur l’utilisation du glyphosate en grandes cultures révèle un grand désarroi des agriculteurs face à son interdiction. Plus de 75 % sont sans solution, alors que «la balance bénéfice/risque de ce retrait n’a pas été établie
«Le glyphosate n’est pas un herbicide comme un autre», rapporte cette enquête réalisée via un questionnaire en ligne, dont les résultats, publiés le 17 avril 2019, synthétisent les réponses de 7 677 agriculteurs. 94,8% sont des utilisateurs du glyphosate. Les exploitations concernées sont majoritairement en grandes cultures (70 %) puis en polyculture élevage (27%).
Voici quelques éléments sur l’enquête dont on trouvera les résultats ici.
Dans le cadre des discussions actuelles sur le glyphosate et son utilisation en France, une enquête inter-instituts (ACTA, ARVALIS, FNAMS, ITB et TERRES INOVIA) en ligne, « Enquête inter-instituts 2019 sur l’utilisation du glyphosate en grandes cultures Agriculteurs utilisateurs ou non utilisateurs » a été proposée aux agriculteurs (via mailing essentiellement) du 15/07/2019 au 18/09/2019. Ce questionnaire avait pour objectif de connaître les usages du glyphosate dans les systèmes de grandes cultures, et de recueillir les avis des producteurs sur le sujet

L’enquête a également mis en évidence un certain désarroi suite à l’annonce du retrait du glyphosate. Ils sont en effet 77,5% à ne pas savoir comment ils vont gérer cet « après glyphosate ». Le recours au travail du sol est la méthode qui revient le plus fréquemment parmi les éventuelles solutions (faux semis à 84%, labour à 55%) chez les répondants qui ont identifié ces leviers. Ce recours aura des conséquences sur les besoins matériels et donc les charges liées aux investissements : 70% environ des répondants devront se rééquiper, mais également sur l’organisation des exploitations et les charges de fonctionnement et de main d’œuvre.

Les inquiétudes sont importantes et mettent en évidence des soucis sur la viabilité d’exploitation ou de systèmes tels qu’ils sont menés aujourd’hui (comme les systèmes en agriculture de conservation (vertueux sur de nombreux sujets (sols, érosion, etc…) mais dépendant étroitement de l’utilisation du glyphosate). Ces systèmes, sans glyphosate, devront ré-intensifier le travail du sol, avec des conséquences économiques (investissements), agronomiques (érosion, matière organique, etc…), environnementales (consommation carburant, bilan Carbone, , etc…) organisationnelles (capacité à travailler toute la surface, main d’œuvre, jours disponibles) importantes. Finalement, la balance bénéfice /risque de ce retrait n’a pas été établie. Les inquiétudes portent aussi sur les conséquences techniques du retrait, avec de probables recrudescences de vivaces et d’adventices annuelles.

Enfin, les commentaires libres mettent l’accent sur les incohérences liées à ce retrait : objectifs nationaux de réduction du CO2, en opposition avec une réintensification du travail du sol, exigences de gestion des couverts obligatoires dans le cadre de la Directive nitrate incompatibles avec la multiplication des interventions de travail du sol; interdiction nationale du glyphosate mais concurrence déloyale avec les importations de pays pouvant encore l’utiliser, etc…

Le glyphosate n’est pas un herbicide comme un autre. Son interdiction annoncée provoquera une rupture qui n’a pas pu être anticipée et dont les conséquences sont majeures pour les exploitations utilisatrices : surcoûts directs dont le rééquipement, charges de travail, jours disponibles, consommation énergétique, impacts environnementaux directs, retour arrière pour les exploitations sans labour, risques sanitaires,…. Les résultats de cette enquête montre un grand désarroi et la nécessité de prendre en considération la phase de transition. Mieux peser et suivre les impacts que la décision de retrait pourraît entraîner à large échelle semble plus que jamais nécessaire.

dimanche 15 mars 2020

Choses entendues sur le glyphosate ...

 L'Académie d'Agriculture rapporte dans un tweet, 
Impossible de débattre « Post-#vérité, stratégie de #doute : quels impacts sur l’#expertise » en #seancehebdo de ce jour sans donner la parole au DG de @Anses_fr Roger Genet.
Voici quelques éléments brefs mais utiles de l'intervention de Roger Genet,

dimanche 8 mars 2020

Les alternatives au glyphosate existent, une édition à Perpignan !


J'indiquais dans un article de décembre 2019, « L’Anses lance une évaluation comparative du glyphosate avec les alternatives disponibles « L’huile de coude bio est-elle un sérieux candidat ? »

J'avoue que je n'ai pas suivi cette évaluation comparative mais à Perpignan, c'est déjà le cas, comme le montre ce tweet ...
Mauvaises herbes détruites au lance-flamme à Perpignan pic.twitter.com/2aOPuqqVGt
— Eddy Fougier (@eddyfougier) February 28, 2020
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
N'étant pas un spécialiste du sujet, je me contenterais de dire qu'on marche sur la tête ...

jeudi 6 février 2020

Risques des pesticides pour la santé humaine et la biodiversité. Un plaidoyer pour l'Anses !

Première séance à l'Assemblée Nationale du mardi 04 février 2020 avec des questions orales au gouvernement, la question posée concerne les risques de pesticides  pour la santé humaine et la biodiversité.

Mme la présidente. La parole est à Mme Delphine Batho, pour exposer sa question, no 954, relative aux risques des pesticides pour la santé humaine et la biodiversité.

Mme Delphine Batho. Le ministre de l’agriculture et de l’alimentation n’est pas là. Mais j’espère tout de même obtenir une vraie réponse du Gouvernement.

La Cour des comptes a rendu public ce matin son référé en date du 27 novembre 2019, constatant l’échec total de la politique des plans Écophyto, c’est-à-dire de la politique menée par ce gouvernement comme les précédents pour réguler l’usage des pesticides. Malgré 400 millions injectés dans ces plans, l’utilisation de pesticides est en augmentation de 24 % pour la seule année 2019. S’agissant du glyphosate, le Gouvernement a enterré sa propre promesse de l’interdire ; s’agissant des fongicides SDHI – inhibiteurs de la succinate déshydrogénase –, au sujet desquels 450 scientifiques demandent l’application du principe de précaution, il fait la sourde oreille. Et il renonce à protéger les riverains victimes des épandages. En plus, comble du comble, alors que l’Assemblée nationale a voté, par l’article 83 de la loi du 30 octobre 2018, l’interdiction de la fabrication en France de certains pesticides, le sommet de l’État apporte son soutien au lobby des pesticides pour remettre en cause l’application de cette disposition.

On est aujourd’hui dans une urgence de santé publique, et dans une urgence totale pour la biodiversité et l’ensemble du vivant. Mes questions vont donc être extrêmement simples.

Oui ou non, le glyphosate va-t-il être interdit à la fin de cette année comme le Président de la République s’y était engagé ?

Oui ou non, le Gouvernement, qui en a le pouvoir, va-t-il suspendre l’autorisation de mise sur le marché des SDHI ?

Oui ou non, le Gouvernement va-t-il tirer les conséquences de l’échec complet des plans Écophyto en appliquant, enfin, l’article L. 253-7 du code rural qui permet à l’État de suspendre immédiatement l’utilisation de toute substance dangereuse ?

Mme la présidente. La parole est à M. le secrétaire d’État auprès du ministre de l’intérieur.

M. Laurent Nunezsecrétaire d’État auprès du ministre de l’intérieur. Madame la députée, je vous prie d’excuser le ministre de l’agriculture et de l’alimentation, que je représente en l’occurrence pour répondre à vos questions sur le sujet crucial qu’est celui de la réduction des produits phytosanitaires.
Je tiens à rappeler que la politique du Gouvernement est claire : les enjeux de santé publique sont non négociables ; dès qu’un produit présente un risque pour l’homme, il est retiré du marché – nous avons ainsi décidé unilatéralement, en 2018 et en 2019, d’interdire le métam-sodium, l’époxiconazole, les néonicotinoïdes et les substances apparentées alors même que nos voisins européens continuent à les utiliser ; notre objectif est de réduire de 50 % les quantités de produits phytosanitaires en 2025 et de sortir du glyphosate pour une majorité d’usages d’ici la fin 2020.
Deux principes guident notre action : celui du respect de la science et celui de la transparence.

En ce qui concerne la science, je tiens à dire dans cet hémicycle qu’il est hautement regrettable que des parlementaires s’en prennent à l’ANSES, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, alors que son expertise et son niveau d’indépendance ne sont plus à prouver. Si les parlementaires ne font plus confiance à la science, ne savent plus distinguer les notions de risque et de danger, où allons-nous ?

Quant à la transparence, le Gouvernement s’est engagé à communiquer les données de vente pour 2019 dès le printemps 2020.

Pour ce qui est spécifiquement de vos questions, je vous informe que l’ANSES rendra prochainement, à la demande du Gouvernement, un avis concernant les substances les plus préoccupantes, et il sera évidemment étudié avec attention. S’agissant du glyphosate, les ministres Élisabeth Borne et Didier Guillaume sont mobilisés, aux côtés de l’ANSES et de l’INRAE – l’Institut national de recherche en agriculture, alimentation et environnement – pour procéder à une évaluation comparative, objectivée et robuste. L’ANSES précisera sur ce fondement, d’ici fin juin, les usages pour lesquels le glyphosate pourrait être interdit, en veillant à ne pas mettre les agriculteurs dans l’impasse, ni techniquement ni économiquement.

En conclusion, je sais que, pour certains, tous les moyens sont bons pour interdire tous les produits phytosanitaires – c’est le cas lorsque des maires imposent des zones de non-traitement de 150 mètres autour des habitations, mais aussi s’agissant du SDHI ou du glyphosate. Il ne s’agit pas d’aller du jour au lendemain vers le zéro pesticide : faut-il rappeler que près de 25 % de la quantité totale de substances actives est constituée de produits dits naturels, utilisables en agriculture biologique ? Le Président de la République a dit que notre agriculture était une agriculture d’excellence, qui doit certes bouger, mais également être défendue haut et fort.

Mme la présidente. La parole est à Mme Delphine Batho.

Mme Delphine Batho. Les agriculteurs sont eux aussi victimes de ces produits, qui affectent leur santé. À écouter votre réponse, on peut se dire que, malheureusement, le lobby des pesticides a de beaux jours devant lui ! Vous direz au ministre de l’agriculture de réviser ses fiches puisque, par exemple, en ce qui concerne les néonicotinoïdes, ce n’est pas ce gouvernement qui les a interdits mais le Parlement, à l’encontre d’un exécutif qui ne voulait rien faire. Il en est de même s’agissant de la science : je rappelle que le Centre international de recherche sur le cancer, dépendant de l’Organisation mondiale de la santé, a classé le glyphosate comme cancérogène probable, et qu’il n’appartient ni au gouvernement français ni à l’ANSES de s’asseoir sur une décision du CIRC et de l’OMS. En tout cas, hélas, chacun aura compris le sens de votre réponse : tout continue comme avant et la santé publique demeure secondaire. (Applaudissements sur les bancs du groupe FI.)

M. Laurent Nunezsecrétaire d’État. Mais non !

NB : Une partie du texte est soulignée en gras par mes soins.

Selon La France Agricole du 5 février,
Invité à s’exprimer dans le cadre du bilan du contrat de solutions, Didier Guillaume a annoncé qu’il était favorable à l’utilisation du glyphosate, faute de mieux, pour maintenir l’agriculture de conservation.
Le vent serait-il en train de tourner ? Lors du premier bilan du « contrat de solutions », ce 4 février, le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume a plaidé en faveur d’un retour au pragmatisme et à la science, face « à la société civile qui en demande toujours plus sans savoir et qui, au lieu de se baser sur la science, s’informe sur les réseaux sociaux ».