Selon La
France Agricole du 22 avril 2020, « Sans glyphosate, 3
agriculteurs sur 4 sont dans l’impasse ».
Une enquête inter-instituts (Acta, Arvalis, Fnams, ITB et Terres Inovia) sur l’utilisation du glyphosate en grandes cultures révèle un grand désarroi des agriculteurs face à son interdiction. Plus de 75 % sont sans solution, alors que «la balance bénéfice/risque de ce retrait n’a pas été établie.»
«Le glyphosate n’est pas un herbicide comme un autre», rapporte cette enquête réalisée via un questionnaire en ligne, dont les résultats, publiés le 17 avril 2019, synthétisent les réponses de 7 677 agriculteurs. 94,8% sont des utilisateurs du glyphosate. Les exploitations concernées sont majoritairement en grandes cultures (70 %) puis en polyculture élevage (27%).
Voici
quelques éléments sur l’enquête dont on trouvera les résultats
ici.
Dans le cadre des discussions actuelles sur le glyphosate et son utilisation en France, une enquête inter-instituts (ACTA, ARVALIS, FNAMS, ITB et TERRES INOVIA) en ligne, « Enquête inter-instituts 2019 sur l’utilisation du glyphosate en grandes cultures Agriculteurs utilisateurs ou non utilisateurs » a été proposée aux agriculteurs (via mailing essentiellement) du 15/07/2019 au 18/09/2019. Ce questionnaire avait pour objectif de connaître les usages du glyphosate dans les systèmes de grandes cultures, et de recueillir les avis des producteurs sur le sujet
L’enquête
a également mis en évidence un certain désarroi suite à l’annonce
du retrait du glyphosate. Ils sont en effet 77,5% à ne pas savoir
comment ils vont gérer cet « après glyphosate ». Le
recours au travail du sol est la méthode qui revient le plus
fréquemment parmi les éventuelles solutions (faux semis à 84%,
labour à 55%) chez les répondants qui ont identifié ces leviers.
Ce recours aura des conséquences sur les besoins matériels et donc
les charges liées aux investissements : 70% environ des répondants
devront se rééquiper, mais également sur l’organisation des
exploitations et les charges de fonctionnement et de main d’œuvre.
Les
inquiétudes sont importantes et mettent en évidence des soucis sur
la viabilité d’exploitation ou de systèmes tels qu’ils sont
menés aujourd’hui (comme les systèmes en agriculture de
conservation (vertueux sur de nombreux sujets (sols, érosion, etc…)
mais dépendant étroitement de l’utilisation du glyphosate). Ces
systèmes, sans glyphosate, devront ré-intensifier le travail du
sol, avec des conséquences économiques (investissements),
agronomiques (érosion, matière organique, etc…),
environnementales (consommation carburant, bilan Carbone, , etc…)
organisationnelles (capacité à travailler toute la surface, main
d’œuvre, jours disponibles) importantes. Finalement, la balance
bénéfice /risque de ce retrait n’a pas été établie. Les
inquiétudes portent aussi sur les conséquences techniques du
retrait, avec de probables recrudescences de vivaces et d’adventices
annuelles.
Enfin,
les commentaires libres mettent l’accent sur les incohérences
liées à ce retrait : objectifs nationaux de réduction du CO2, en
opposition avec une réintensification du travail du sol, exigences
de gestion des couverts obligatoires dans le cadre de la Directive
nitrate incompatibles avec la multiplication des interventions de
travail du sol; interdiction nationale du glyphosate mais concurrence
déloyale avec les importations de pays pouvant encore l’utiliser,
etc…
Le
glyphosate n’est pas un herbicide comme un autre. Son interdiction
annoncée provoquera une rupture qui n’a pas pu être anticipée et
dont les conséquences sont majeures pour les exploitations
utilisatrices : surcoûts directs dont le rééquipement, charges de
travail, jours disponibles, consommation énergétique, impacts
environnementaux directs, retour arrière pour les exploitations sans
labour, risques sanitaires,…. Les résultats de cette enquête
montre un grand désarroi et la nécessité de prendre en
considération la phase de transition. Mieux peser et suivre les
impacts que la décision de retrait pourraît entraîner à large
échelle semble plus que jamais nécessaire.
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