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lundi 25 janvier 2021

A propos des lésions oculaires chez des enfants liés aux désinfectants pour les mains

On s'en souvient l'Anses nous avait alerté le 31 août 2020, ainsi que le ministère de la santé à propos des «Solutions hydro-alcooliques : attention aux projections accidentelles dans les yeux des jeunes enfants». Le blog en avait parlé ici.

Un article de CIDRAP News fait le point sur deux études dont l'une française à propos des lésions oculaires liées aux désinfectants pour les mains chez des enfants.


Deux articles détaillent les lésions pédiatriques oculaires liées aux désinfectants pour les mains

Étant donné que la pandémie a rendu le désinfectant pour les mains omniprésent, il était peut-être inévitable que des cliniciens signalent les lésions oculaires liées aux désinfectants chez des enfants.

Deux brèves études publiées récemment dans JAMA Ophthalmology se penchent sur ce sujet, la première étude constatant une multiplication par sept de l'exposition des yeux aux désinfectants chez des enfants français d'avril à août et la seconde étude portant sur deux cas de kératopathie toxique (lésion de la cornée).

Dans l'ensemble, moins de cas d'éclaboussures oculaires chimiques ont été signalés aux centres antipoisons français d'avril à août 2020 que dans les mêmes mois de l'année précédente (2 336 [2,2% des appels pédiatriques] versus 2 553 [4,2%]), selon la première étude . Les cas dans lesquels l'enfant affecté a été exposé à un désinfectant pour les mains sont toutefois passés de 1,3% à 9,9%. La fréquence de ces cas survenant dans les lieux publics a également augmenté, à la fois d'année en année (0 à 63) et de mai à août 2020 (16,4% à 52,4%).

Pendant les mois de la pandémie, 16 enfants ont été admis dans des hôpitaux ophtalmologiques pour avoir été exposés à un désinfectant pour les mains, contre 1 enfant en 2019. Deux des 16 enfants avaient besoin d'une greffe de la membrane amniotique.

L'autre étude a catalogué les symptômes et les traitements de deux cas de kératopathie toxique après une exposition accidentelle des yeux à un désinfectant pour les mains. Un cas concernait un enfant de 4 ans qui a essayé d'utiliser un distributeur de désinfectant dans un magasin; les symptômes comprenaient un manque de circulation sanguine dans l'œil et une importante anomalie épithéliale.

L'autre cas concernait un enfant de 5 ans qui souffrait d'un œil congestionné et d'une mort cellulaire superficielle de la cornée. Après le traitement, qui dans les deux cas comprenait des gouttes de moxifloxacine et de carboxyméthylcellulose, la première lésion a disparu en 2 semaines et la seconde en 5 jours.

«Avec l’utilisation répandue actuelle de désinfectant pour les mains dans les lieux publics, il n’est pas surprenant que les jeunes enfants soient attirés par ces distributeurs, dont beaucoup semblent être conçus par inadvertance pour faciliter le contact entre le désinfectant pour les mains et les yeux des enfants», écrit Kathryn Colby, dans un commentaire sur les deux études. Elle recommande une sensibilisation et une éducation accrues, des panneaux de mise en garde et des remaniements possibles, comme l'utilisation de distributeurs de désinfectant pour les mains pour les enfants à une hauteur plus petite.

Comme le rappelle un article du centre antipoisons de Belgique, «s'il est possible de se laver les mains avec de l'eau et du savon liquide, c'est préférable.»

mardi 22 décembre 2020

Enquête sur produits imitant des denrées alimentaires par la DGCCRF. Le compte n'y est pas !

 La DGCCRF nous rappelle :

Les produits susceptibles d’être confondus avec des denrées alimentaires doivent respecter le décret n°92-985 du 9 septembre 1992 relatif à la prévention des risques résultant de l’usage de certains produits imitant des denrées alimentaires (dit décret « confusion ».

Le champ d’application défini à l’article 1er du décret «confusion» inclut tous les produits :
  • qui ne sont pas des denrées alimentaires,
  • et dont il est raisonnablement prévisible que les consommateurs, et en particulier les enfants, pourront les confondre avec des produits alimentaires compte tenu de leur(s) caractéristique(s) similaire(s) avec la denrée alimentaire imitée, notamment forme, odeur, couleur, aspect, conditionnement, étiquetage, volume ou taille.

La DGCCRF nous relate le 22 décembre 2020 son enquête sur produits imitant des denrées alimentaires

Les risques associés à une telle confusion concernent en premier lieu les enfants, en particulier les plus jeunes. Si le taux d’anomalies est relativement limité (7%), la réglementation applicable à ces produits est globalement méconnue des professionnels.

Le petit souci de cette enquête est que l'on ne sait quand elle a été réalisée et sur quelle période … je pense qu'elle n'a pas été faite en 2020, cause COVID-19, 2019 donc ?

Bref, dans une précédente enquête publiée en avril 2017, la DGCCRF avait noté que « parmi les établissements contrôlés, 5 % présentaient au moins un manquement. ».

7% en 2020, 5% en 2017 et il y avait plus d'entreprises contrôlées en 2017 ...

  • Pour l'enquête publiée en 2020, 54 prélèvements, 33 ont été jugés non conformes par le laboratoire, dont 24 non conformes et dangereux, soit 73% de non-conformité des prélèvements.
  • Pour l'enquête publiée en 2017, 55 prélèvements, 25 ont été jugés non conformes par le laboratoire, dont 4 non conformes et dangereux, soit 45% de non-conformité des prélèvements.

La caractéristique principale de cette enquête où rien ne change par rapport à la précédente de 2017, si ce n'est une sensible baisse du nombre d'établissements visités et une forte baisse des actions de contrôle ...

Enfin dans ce contexte de confusion avec les denrées alimentaires (voir photo en haut et à droite), signalons un rappel le 19 décembre 2020 de sorbet pour oiseaux, 225g, de marque Bites for Birds par Action (source Oulah!) :

L'article peut être confondu avec de la nourriture, il peut être attrayant pour les enfants. Il est possible que les cacahuètes du dessus se détachent et créent un risque d'étouffement.

Ce rappel ne fait pas partie de la liste des Avis de rappels de produits de la DGCCRF ...

A suivre ... 

jeudi 26 novembre 2020

L'Anses et les compléments alimentaires 'naturels' pour cheveux à mâcher


Les recommandations de l'Anses de cet avis sont celles qui vous sont proposées dans la dernière actualité de l'Anses du 26 novembre 2020, bis repetita donc

Nous allons voir pourquoi cette recommandation de l'Anses ci-après est nécessaire mais non suffisante …

Commercialisé par la société HairBurst, le produit Chewable Hair Vitamins® est un complément alimentaire, sous forme de gommes à mâcher, utilisé notamment pour la vitalité des cheveux.
Dans le cadre de son dispositif de nutrivigilance, l’Anses a reçu en 2019 deux signalements d’hépatites aiguës menaçant le pronostic vital susceptibles d’être liées à la consommation de ce complément alimentaire. Les deux femmes, de 29 et de 36 ans, ont dû être hospitalisées et l’une d’elles a dû recevoir une greffe du foie en urgence. Toutes les deux prenaient un contraceptif oral.
Selon l’Anses, la responsabilité du complément alimentaire dans la survenue de ces deux hépatites aiguës sévères était très vraisemblable. Plusieurs hypothèses sont possibles : un effet complexe de la combinaison des nombreux ingrédients du produit, une interaction avec d’autres substances, notamment celles contenues dans les contraceptifs oraux, ou encore une éventuelle contamination ou adultération, c’est-à-dire un ajout d’une substance de façon frauduleuse.
Recommandations de l’Anses relatives à la consommation de compléments alimentaires :
  • Signaler à un professionnel de santé tout effet indésirable survenant suite à la consommation d’un complément alimentaire.
  • Respecter les conditions d’emploi fixées par le fabricant.
  • Eviter des prises multiples, prolongées ou répétées au cours de l’année de compléments alimentaires sans avoir pris conseil auprès d’un professionnel de santé (médecin, diététicien…).
  • Etre très vigilant vis-à-vis des allégations abusives.
  • Etre très vigilant quant à l’achat de produits vendus dans les circuits non traditionnels (internet, salles de sport…) et sans conseil individualisé d’un professionnel de santé.
Ces produits ne sont pas que vendus dans les circuits non traditionnels, ils sont aussi vendus, par exemple, chez Séphora,
Chewable Hair Vitamins ou Vitamines Pour Cheveux À Mâcher de marque HAIR BURST, aussi appelées « bonbons gomme », ces vitamines sont des pastilles à la fraise et au cassis, qui contiennent des ingrédients clés pour la santé des cheveux.
Mais quand va-t-on rappeler aux fabricants et aux distributeurs de mettre des recommandations très strictes encadrant ce type de produit et de cesser des allégations non fondées et parfois dangereuses… c'était un message à l'attention de la DGCCRF ...

Parmi les FAQs d'Hairburst, il est rapporté,
Les vitamines produisent-elles des effets secondaires négatifs?
Hairburst est 100% naturel. Par conséquent, aucun effet secondaire connu ne découle de sa prise. Si vous pensez que quelque chose dans les ingrédients peut ne pas être en accord avec vous, consultez votre médecin.
C'est extraordinaire, naturel signifie, pour Hairburst, sans danger !
Puis-je prendre Hairburst si je suis enceinte ou si j'allaite?
Oui, vous pouvez prendre nos vitamines pour les cheveux pour les nouvelles mamans, cette formule a été spécialement adaptée pour les femmes qui allaitent ou qui sont enceintes.
La réponse est non, selon l'Anses !

Dans la dernière publication de la DGCCRF du 10 mars 2020 sur le Contrôle des allégations nutritionnelles et de santé sur les sites internet de compléments alimentaires, il était rapporté, 
La règlementation est peu respectée, quelle que soit la taille de l’entreprise
Les enquêteurs ont contrôlé 95 sites internet proposant l’achat en ligne de compléments alimentaires et ont constaté de nombreux manquements à la réglementation. Le taux moyen de non-conformité (76%) est important.
Les principales anomalies constatées portaient sur l’utilisation d’allégations de santé non autorisées ou employées de manière non conforme (64 % des sites contrôlés concernés), l’utilisation d’allégations thérapeutiques interdites (49 % des sites contrôlés), l’emploi d’allégations dites «générales» non associées à des allégations de santé dûment autorisées (23% des sites contrôlés). 
Y'a encore beaucoup de boulot à faire, peut-être aussi renforcer la législation  ... car un rapide examen pour que la dérive de ces sites Internet se poursuit ...

mercredi 18 novembre 2020

Ruralité: qui, du virus ou de l’oubli, sera le plus meurtrier?, par Jean-Paul Pelras

Excellent article dont je vous livre quelques extraits, «Ruralité: qui, du virus ou de l’oubli, sera le plus meurtrier?», article de Jean-Paul Pelras, paru dans le journal L'Opinion le 17 novembre 2020.

Vu de l’ultraruralité, le confinement et les restrictions sanitaires prennent un tour surréaliste. Le reste du temps, personne ne se demande si les habitants risquent de mourir faute de médecin ou s’ils sont coupés du monde faute de téléphone, raconte l’écrivain

Plus aucun bruit ne monte de la vallée, le brouillard plonge le reste du monde dans l’étoupe des lointains. Le confinement, ici, dans les hauts cantons des Pyrénées-Orientales, ils l’évoquent en haussant les omoplates comme s’il n’était que le prolongement d’une fatalité. Cette fatalité qui les tient à bonne distance du progrès depuis des décennies.

Au début ils descendaient à la sous-préfecture, ils écrivaient aux députés. Et puis, ils se sont habitués à se rendre sous le clocher pour capter une barre sur le téléphone portable, les jours où « ça voulait bien passer ». Télétravail obligatoire, ils ont dit à ParisLa belle affaire quand, pour envoyer un mail, tu y passes tout un après-midi.

Fermetures. A l’entrée du village, le bar est fermé, il ne rouvrira pas. A presque 60 ans, le propriétaire en a assez de tout ce cinéma. C’était déjà compliqué à cause des normes, à cause des taxes, à cause de la déprise ambiante, à cause du printemps dernier où ils ont été obligés de fermer, à cause du fils qui, finalement, ne reprendra pas. Idem pour le petit restaurant qui dépannait les habitants du village et complétait son revenu avec les clients de passage. Les tables en formica sont empilées sous le préau, le rideau est baissé, les parasols ne reverront pas l’été.

Il reste bien la coiffeuse et l’épicier. Mais pour eux aussi, c’est devenu trop compliqué. Le premier va essayer de tenir encore un peu, la seconde a décidé d’arrêter. A quoi bon s’obstiner derrière une devanture fermée la moitié de l’année ? Et puis il y a l’éleveur qui n’arrive plus à vendre ses bêtes, le mécano qui travaille de moins en moins car personne n’ose circuler, trois ados qui s’ennuient entre deux parties de jeux vidéo et le tour de vélo qui va du lavoir au petit ruisseau. Jeunesse privée de flirt, de fêtes, de voyages, de découvertes et de tout ce qui fait l’aubaine furtive de son âge. Arrivent ensuite les conversations matinées d’incertitudes car peut-être là-haut cet hiver, la saison sera de nouveau foutue si les stations n’ouvrent pas. Comment fixer les populations quand le travail s’en va ?

Et l’ancien qui ne peut plus aller voir son épouse dans cette maison de repos à quelques kilomètres de là. Bien sûr, enfant, il a connu la guerre. Mais, cette fois, c’est différent, les autorités lui ont dit que la zone libre s’arrêtait au cimetière. De temps en temps, il écoute la télévision même s’il n’a plus confiance en ceux qui parlent, le soir, aux informations. D’une annonce à l’autre, la réalité migre vers la fiction. Et les scénarios invraisemblables deviennent de plus en plus envisageables.

A lire la suite sur le journal L'Opinion ...

vendredi 29 mai 2020

BfR: La crème solaire protège, mais y a-t-il des risques pour la santé?


Nos amis allemands penseraient-ils déjà aux bains de soleil ? Voici donc « La crème solaire protège, mais y a-t-il des risques pour la santé? », source BfR 17/2020, du 28 mai 2020.

L'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques répond aux questions les plus importantes.

Sur la plage, dans le parc ou sur le balcon, lorsque le soleil brille, les coups de soleil ne sont souvent pas loin. Pour éviter que cela ne se produise, la peau non couverte doit être protégée avec une crème solaire.

Pour le début de l'été, l'Institut fédéral allemand d'évaluation des risques (BfR) a rassemblé certaines des questions et réponses les plus importantes concernant les risques pour la santé des produits solaires: comment assurent-ils une protection contre les rayons UV? Les substances filtrantes UV utilisées sont-elles dangereuses pour la santé? Comment évaluer le nanomatériau utilisé, le dioxyde de titane? Les produits de protection solaire sont-ils testés? 

Les réponses à ces questions et à d'autres se trouvent sur le site Internet du BfR. « Si vous restez au soleil, vous devez vous protéger des rayons UV. Les crèmes solaires protègent la peau avec leurs filtres UV », explique le président du BfR, le professeur Andreas Hensel.

« Les filtres UV sont évalués par le comité scientifique présidant l'Union européenne et sont sûrs. »

Cela étant, selon l'Office fédéral allemand de radioprotection (BfS), la meilleure protection contre les coups de soleil est d'éviter le rayonnement UV intense du soleil. Si vous êtes à l'extérieur pendant une longue période, la peau doit être recouverte de vêtements et de toutes les zones non couvertes recouvertes de crème solaire.

Les produits solaires contiennent des substances filtrantes. Ils ne permettent pas aux rayons ultraviolets UV du soleil d'atteindre la peau. Des distinctions doivent être faites entre les filtres organiques chimiques et minéraux.

Dans les filtres chimiques organiques, tels que l'octinoxate, les molécules absorbent le rayonnement solaire et le convertissent en chaleur.

Les filtres minéraux tels que le dioxyde de titane réfléchissent la lumière du soleil comme de minuscules miroirs. Les produits solaires contiennent souvent des filtres UV chimiques et minéraux.

Selon l'état actuel de la science, aucune altération de la santé n'est à attendre de ces filtres UV dans les produits de protection solaire disponibles dans l'Union européenne. La raison, les filtres UV doivent être étudiés pour les risques pour la santé et évalués scientifiquement avant d'être utilisés au niveau européen.

Sur le dioxyde de titane qui a été mentionné par le BfR, on pourra lire cet article du blog, mais cela ne concerne que les produits alimentaires, La France interdit le dioxyde de titane dans les aliments pendant une année, mais comme c'est étrange, rien ne change en Suisse …

Il y aura vraisemblablement quelques irréductibles vont demander l’interdictiondu dioxyde de titane dans les crèmes solaires, mais ils seront faciles à reconnaître avec leurs coups de soleil ...

jeudi 28 mai 2020

20% des Américains refuseraient le vaccin contre le COVID-19, selon un sondage


« 20% des Américains refuseraient le vaccin contre le COVID-19 », selon un sondage (source CIDRAP News).

Selon un nouveau sondage Associated Press-NORC Center for Public Affairs Research, environ la moitié des Américains - 49% - recevraient un vaccin COVID-19 dès qu'il serait disponible. Trente et un pour cent des répondants ont déclaré qu'ils n'étaient pas sûrs de se faire vacciner, tandis que 1 sur 5 a déclaré qu'il refuserait catégoriquement le vaccin.

Parmi ceux qui ont dit non au vaccin, environ 70% ont cité des raisons de sécurité sanitaire.

Les chiffres peuvent surprendre car les dirigeants du pays, dont le président Donald Trump, ont applaudi un programme de développement accéléré de vaccins, dont l'objectif est d'avoir un vaccin utilisable d'ici janvier 2021.

Soixante-deux pour cent des démocrates interrogés, contre 43% des républicains, ont déclaré qu'ils prévoyaient de se faire vacciner dès qu'un vaccin serait disponible. Les personnes âgées, pour qui les complications graves de COVID-19 constituent davantage une menace, étaient également plus susceptibles de dire qu'elles recevraient un vaccin: 67% des personnes de 60 ans et plus déclarent se faire vacciner, contre 40% qui sont plus jeune.

Le sondage a une marge d'erreur de plus ou moins 4,2 points de pourcentage.

En France, c’est pire qu’aux Etats-Unis où 26% des Français refuseraient de se vacciner si un vaccin existait, selon un sondage ...
Les vaccins suscitent une défiance chez un nombre significatif de Français. Et l'épidémie du Covid-19 ne semble pas les avoir fait changer d'avis.

vendredi 15 mai 2020

Allemagne et COVID-19: la sécurité sanitaire perçue augmente, selon un sondage du BfR


« Infection à coronavirus: la sécurité sanitaire perçue augmente », source BfR 16/2020 du 15 mai 2020.

De plus en plus de personnes croient pouvoir se protéger eux-mêmes d'une infection

La pandémie de coronavirus a façonné la vie quotidienne en Allemagne pendant des mois. Entre-temps, cependant, la population semble avoir retrouvé plus de sérénité. Ceci est indiqué par les résultats du huitième «BfR-Corona-Monitor», un sondage régulier de l'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR).

Alors que lors du premier sondage en mars, seulement 28% des personnes interrogées pensaient pouvoir se protéger eux-mêmes contre une infection par le nouveau coronavirus, ce nombre est désormais passé à 41%. «

 Il y a d'autres signes qui montrent que les personnes sont moins inquiètes », explique le Dr Andreas Hensel, président du BfR.

« Par exemple, la proportion de personnes qui craignent un impact important de la maladie à coronavirus sur leur santé est passée de 37 à 26% au cours de la même période. »

Afin de se protéger eux-mêmes contre l'infection, plus de la moitié des personnes interrogées déclarent éviter le public. 40% déclarent porter des vêtements de protection tels que des gants ou des masques. Dans le même temps, cependant, l'acceptation de l'obligation de porter un masque a chuté de neuf points de pourcentage à 73% par rapport à la semaine précédente.

Apparemment, le sentiment accru de sécurité est également lié à un désir croissant de plus d'activités de loisirs. Alors que dans la premier sondage, 97% des personnes interrogées étaient en faveur de la fermeture des institutions culturelles telles que les cinémas ou les théâtres, sept semaines plus tard, 77% seulement jugent toujours cette mesure appropriée.

En ce qui concerne les restrictions sur les activités de voyage et les contrôles à la frontière allemande, les attitudes changent également: bien que ces mesures soient toujours acceptées par la majorité, une tendance à la baisse est apparue au cours des dernières semaines.

Le BfR met régulièrement à jour ses FAQs sur le thème du coronavirus, à la lumière de la situation en évolution dynamique.

À propos du BfR-Corona-Monitor
Le BfR-Corona-Monitor est un sondage représentatif récurrent (plusiuers vagues de sondage) de la perception par la population allemande des risques du nouveau coronavirus.
Depuis le 24 mars 2020, environ 500 personnes sélectionnées au hasard ont été interrogées par téléphone chaque mardi sur leur perception du risque d'infection et les mesures de protection qu'elles ont prises, entre autres. Un résumé des données est régulièrement publié sur la page d'accueil de l'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques. Plus d'informations sur la méthode et l'échantillon peuvent être trouvées dans les publications sur le BfR-Corona-Monitor.

jeudi 14 mai 2020

Un topo sur le traçage des contacts COVID-19


« Traçage des contacts COVID-19: un briefing », source BMJ.

Le Royaume-Uni a plongé dans un nouveau programme de recherche des contacts - trois mois après avoir abandonné sa stratégie originale de tests et de traçage pour le COVID-19.

Chris Baraniuk explique ce que nous savons des efforts mondiaux actuels et pourquoi ils sont cruciaux pendant une pandémie. Qu'est-ce que le traçage des contacts?

En recherchant qui a eu un contact étroit avec une personne infectée, la traçage des contacts peut déterminer qui doit être testé ou qui doit s'auto-isoler. Si cela est fait rapidement, cela peut contenir des épidémies au sein d'une petite population.

Même lorsqu'une maladie s'est généralisée, le traçage des contacts peut encore contribuer à réduire la transmission. Et il peut révéler des données utiles sur où et comment la maladie se propage.

Le traçage des contacts a déjà été utilisé avec succès pour contrôler les épidémies d'Ebola et diverses infections sexuellement transmissibles. Mais en particulier avec le COVID-19, le traçage des contacts doit être combiné avec des tests généralisés du public pour identifier les nouvelles épidémies à mesure qu'elles se produisent, explique David McCoy, professeur de santé publique mondiale à l'Université Queen Mary de Londres. « Le fait est que vous essayez de détecter des personnes au début de l'infection, pas quand elles sont devenues symptomatiques », a-t-il dit au BMJ.

Qu'est-ce que cela implique?
Une part substantielle de le traçage des contacts comprend des entretiens téléphoniques avec les contacts récents d’une personne infectée - des personnes qui se trouvent à moins de 2 mètres depuis 15 minutes ou plus, comme le suggère le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). L’ECDC recommande également que les traceurs de contacts COVID-19 classent les contacts d'une personne infectée comme «à haut risque» ou «à faible risque», selon le niveau de contact qu'ils signalent. L’ECDC conseille aux traceurs de suivre les contacts pour voir si leur état d'infection change.

Dans certains pays, comme la Corée du Sud, le traçage des contacts a également impliqué un travail de détective tel que le vidsionnage des séquences de vidéosurveillance, les données de localisation GPS des smartphones et même les enregistrements de transactions par carte de crédit pour savoir qui est entré en contact avec qui.

Est-ce toujours efficace en cas d'infection généralisée?
Même au 31 mars, les traceurs de contacts aux États-Unis ont indiqué qu'ils étaient dépassés par la quantité de travail à laquelle ils étaient confrontés. À cette époque, le pays comptait déjà plus de 160 000 cas confirmés de COVID-19. Elle en compte désormais plus de 1,3 millions.

Au Royaume-Uni, le fait que des milliers d'épidémies locales se produisent est encore plus de raisons de concentrer les efforts de traçage des contacts, explique Allyson Pollock, professeur clinique de santé publique à l'Université de Newcastle. « Vous avez besoin d'équipes locales réactives pour éteindre l'incendie, mais le gouvernement a malheureusement détruit et décimé cela », dit-elle, soulignant une décennie d'austérité et le démantèlement des infrastructures sanitaires locales.

Pollock dit que les équipes locales seraient en mesure de décider elles-mêmes de la façon de déployer les traceurs de contact, car elles ont une compréhension claire des parties de la communauté locale qui sont les plus vulnérables. McCoy est d'accord: « La centralisation du traçage des contacts est, à mon avis, une erreur. »

Comment différents pays ont-ils mis en œuvre le suivi des contacts?
La Corée du Sud a connu deux épidémies inquiétantes de COVID-19 à Daegu et Cheongdo et n'a enregistré que 250 décès à ce jour. Jonathan Kennedy, de l'Université Queen Mary de Londres, décrit dans un article en ligne comment le traçage des contacts était un élément majeur de la stratégie de la Corée du Sud en matière de COVID-19.6 Mais il dit qu'il n'est pas possible de copier simplement l'approche du pays au Royaume-Uni.

« La Corée du Sud a passé des années à s'y préparer [et] semble avoir un système de santé publique qui fonctionne très bien. Vous ne pouvez pas simplement créer de la magie après 10 ans d'austérité et construire tout cela à partir de zéro », dit-il. De plus, les traceurs de contacts en Corée du Sud avaient accès aux séquences de vidéosurveillance, aux données des téléphones portables et des voitures et aux enregistrements des cartes de crédit. Cela serait considéré comme «beaucoup trop intrusif» ici, dit Pollock.

En Europe, la plupart des pays s'efforcent d'élargir l'effectif de traçage manuel des contacts. Le personnel de la République d'Irlande passe 2 000 appels par jour, ce qui devrait atteindre 5 000 par jour. Les autorités belges prévoient de recruter 2,000 traceurs qui seront basés dans les bureaux régionaux - une stratégie très différente de celle du Royaume-Uni, qui privilégie une approche centralisée.

Partout dans le monde, différents pays sont confrontés à des défis différents. Au Libéria, qui a fait face aux épidémies d'Ebola ces dernières années, il existe une stigmatisation et une méfiance considérables à l'égard des maladies infectieuses et même de ceux qui tentent de les combattre, comme les traceurs de contacts. Le pays a tenté d'affecter des traceurs de contacts au sein de leurs propres communautés pour aider à atténuer ce problème.

Les applications pour smartphone peuvent-elles aider?
Le traçage basé sur les applications exploite le fait que dans de nombreux pays, y compris le Royaume-Uni, la plupart de la population possède un smartphone. Ces appareils peuvent être configurés pour communiquer entre eux et pour garder une trace de la proximité de deux téléphones.

Lorsqu'une personne signale via l'application qu'elle ne se sent pas bien, l'application peut fournir des informations sur la façon dont cette personne peut passer un test COVID-19. Si l'utilisateur informe ultérieurement l'application qu'ils est testé positif, le logiciel peut envoyer automatiquement une alerte aux autres téléphones qui se trouvaient à proximité ces derniers jours.

L'approche «manuelle», en revanche, signifie que les traceurs doivent demander aux personnes qui ont été testées positives pour le virus de leur dire avec qui elles auraient pu être en contact, puis suivre ces personnes par téléphone. L’ECDC note que les appels avec chaque contact peuvent prendre environ 20 minutes. Le processus manuel est «trop lent», compte tenu de la transmissibilité du COVID-19, selon des chercheurs de l'Université d'Oxford.

Cela dit, des chercheurs du groupe de travail COVID-19 du Center for the Mathematical Modeling of Infectious Diseases ont récemment partagé une préimpression qui comparait le suivi des contacts basé sur l'application du suivi manuel. La stratégie basée sur l'application a permis de réduire la transmission de 44%, tandis que le traçage manuel a réduit la transmission de 61%. Cette évaluation était basée sur l'hypothèse que 53% de la population téléchargerait et utiliserait l'application de recherche des contacts.

En outre, le traçage manuel permet une voix humaine qui peut être réconfortante lors de l'annonce d'une mauvaise nouvelle d'un résultat positif, et il atteint également des personnes qui pourraient ne pas utiliser ou être à l'aise avec les smartphones ou le partage de données électroniques. En pratique, un programme de recherche des contacts peut s'appuyer sur des approches automatiques et manuelles.

Comment fonctionnent les applications de suivi des contacts dans la pratique?
Une pierre d'achoppement majeure pour ces applications est qu'elles nécessitent qu'une grande proportion de personnes dans une population les télécharge et les utilise. Au Royaume-Uni, les experts conseillant le NHS affirment que 80% des utilisateurs de smartphones, soit environ 56% de la population totale, soit 37 millions de personnes, devraient utiliser l'application pour être efficace.

Il y a également eu des désaccords sur les détails techniques des applications développées dans divers pays. Certains pays ont opté pour une approche décentralisée, dans laquelle les enregistrements des interactions entre les appareils sont stockés localement sur le smartphone lui-même plutôt que dans un cloud, sur des serveurs centralisés appartenant à des entreprises ou des gouvernements. C'est la méthode préférée par Apple et Google, les sociétés derrière les deux systèmes d'exploitation pour smartphones les plus populaires, iOS et Android. Au Royaume-Uni et en France, cependant, les applications officielles collectent des données et les envoient à un système centralisé.

Quelle est la stratégie de traçage des contacts au Royaume-Uni?
Le Royaume-Uni avait procédé au traçage des contacts jusqu'à ce que le gouvernement décide de mettre fin à cela le 12 mars, lorsqu'il a transféré la capacité de tests exclusivement aux patients admis à l'hôpital. Les raisons de cela n'ont pas été divulguées à l'époque, mais le gouvernement a laissé entendre que cela était dû à un manque de capacités face à la montée en flèche des cas. Le 12 mars, 30 000 personnes avaient été testées au Royaume-Uni.1 KK Cheng, professeur de santé publique et de soins primaires à l'Université de Birmingham, a dit que le Royaume-Uni avait abandonné le traçage des contacts «bien trop tôt».

Tous les détails du nouveau programme de recherche des contacts n'ont pas été rendus publics. Mais nous savons que le gouvernement s'est engagé à embaucher 18 000 personnes, dont 3 000 personnels de santé, pour gérer les appels téléphoniques. Tous doivent être nommés la semaine commençant le 18 mai. Le Times a rapporté que des milliers de ces personnels seraient recrutés par le biais d'entreprises privées et le BMJ a vu une annonce de recrutement pour les traceurs de contact COVID-19 publiée en ligne par la firme go-centric. Matt Hancock, le secrétaire à la santé, a annoncé lors d'une conférence de presse le 4 mai que des «milliers» de personnes avaient déjà été embauchées.

Un porte-parole du ministère de la santé et des affaires sociales a dit au BMJ qu'il était «confiant» que l'objectif d'embauche serait atteint d'ici la date limite. Ils ont refusé de dire quelles questions les gestionnaires demanderaient et quels conseils ils donneraient aux personnes soupçonnées d'avoir attrapé le COVID-19. « De plus amples détails seront fournis en temps voulu », ont-ils dit.

Mais Cheng dit que davantage de personnel pourrait être nécessaire. Les 18 000 évoqués sont «probablement une sous-estimation» du nombre qui sera réellement nécessaire, a-t-il dit au BMJ, ajoutant qu'il était inutile de fixer des objectifs arbitraires. « Si vous trouvez que 18 000 ne suffisent pas, donnez-leur 36 000 », dit-il.

Le Royaume-Uni a également lancé une application pour recueillir des données pour le traçage des contacts. Actuellement, il est évalué à petite échelle sur l'île de Wight.

L'application britannique fonctionnera-t-elle et les données personnelles seront-elles en sécurité?
Outre le fait que de nombreuses personnes devront utiliser, l'application, qui a été développée par la société privée VMWare, a fait l'objet de critiques en raison de limitations techniques.

Le site d'actualités sur la cybersécurité The Register a indiqué que la version iOS de l'application ne permettra d'établir de nouvelles connexions via la technologie sans fil Bluetooth que lorsque l'application s'exécute au premier plan, en d'autres termes, à l'écran sur un téléphone déverrouillé. Les smatphones sur Android restreingnent la connectivité Bluetooth pour les applications qui s'exécutent en arrière-plan ou qui ne sont pas actuellement à l'écran.

Des tests sont nécessaires pour savoir exactement à quel point l'application est limitée, mais l'inquiétude est que dans certaines situations, elle ne pourra pas détecter les téléphones lorsque les appareils sont verrouillés et posés sur une table ou dans les poches des personnes, par exemple. Cela pourrait réduire considérablement l'utilité de l'application.

Étant donné que le logiciel a été conçu pour envoyer des données à un emplacement central pour le stockage, plutôt que de les conserver sur les téléphones des personnes, l'application ne pourra pas non plus utiliser le nouveau système développé conjointement par Apple et Google qui facilite les connexions Bluetooth. Les développeurs ont indiqué que la centralisation des données fournirait plus d'informations sur la propagation du COVID-19.

Matt Hancock a répliqué aux suggestions selon lesquelles l'application ne protégerait pas suffisamment les données des personnes. Il était «complètement faux» de suggérer que l'application constituait une menace pour les libertés civiles, a-t-il dit, insistant sur le fait que les personnes resteraient anonymes.
Malgré certains articles indiquant que les données de l'application seront supprimées après 28 jours, les députés ont entendu que, si elles étaient partagées avec le NHS, les données pourraient en fait être conservées à des fins de recherche. Michael Veale, professeur de droits numériques et de réglementation à l'UCL, a fait valoir sur Twitter que la méthode d'anonymisation des données de l'application ne répond pas à la propre définition légale de l'anonymisation au Royaume-Uni. C'est en partie pourquoi certaines critiques craignent que les données collectées par l'application puissent, avec un certain effort, être liées à des individus au NHS ou d'autres enregistrements.

Référence
COVID-19 contact tracing: a briefing.
BMJ 2020; 369 doi: https://doi.org/10.1136/bmj.m1859 (Published 13 May 2020)