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mardi 28 novembre 2023

Une étude révèle davantage de preuves de la présence de bactéries résistantes dans les aliments à base de viande crue pour animaux

«Une étude révèle davantage de preuves de la présence de bactéries dans les aliments pour animaux à base de viande crue», source article de Food Safety News paru le 28 novembre 2023.

Des scientifiques ont découvert une forte association entre les chiens excrétant E. coli résistant à la ciprofloxacine et leur alimentation crue.

E. coli, qui peut entraîner une intoxication alimentaire, est également la principale cause d’infections des voies urinaires et du sang au Royaume-Uni.

La ciprofloxacine appartient à un groupe d'antibiotiques appelés fluoroquinolones, qui traitent les infections bactériennes chez les humains et les animaux. Lorsque E. coli résiste aux antibiotiques, les infections sont plus difficiles à traiter, ce qui rend les patients plus susceptibles d'être hospitalisés et de mourir.

L'étude a examiné E. coli résistant à la ciprofloxacine chez 600 chiens de compagnie en bonne santé en 2019 et 2020. Des chercheurs de l'Université de Bristol ont demandé aux propriétaires de répondre à une enquête avec des détails sur leur chien, le régime alimentaire de l'animal, les environnements dans lesquels il marchait et si leur animal de compagnie avait été traité avec des antibiotiques.

Lorsque les chiens excrètent des bactéries résistantes dans l’environnement et dans la maison, ces bactéries risquent d’être transmises à leurs propriétaires et à d’autres personnes.

Les données microbiologiques et d’enquête ont montré que donner de la viande crue aux chiens était le seul facteur de risque significatif parmi les personnes évaluées, associé à l’excrétion de bactéries résistantes dans les selles du chien, selon l’étude publiée dans la revue One Health.

Risque d'infection humaine

Matthew Avison, professeur de bactériologie moléculaire qui a dirigé l'étude, a dit : «La viande crue, qu'elle soit destinée à la consommation humaine après cuisson ou vendue comme aliment cru pour chiens, est susceptible d'être contaminée par E. coli résistant aux antibiotiques. La cuisson tue les bactéries et une bonne hygiène des mains réduit le risque immédiat que ces bactéries soient avalées et pénètrent dans l’intestin d’une personne.

«Choisir de nourrir un chien avec de la viande crue signifie qu'une personne doit presque certainement manipuler la viande crue, et notre étude montre clairement que l'alimentation crue signifie également que les propriétaires d'animaux sont susceptibles d'interagir avec un animal excrétant E. coli résistant.»

Avison a ajouté que des incitations devraient être accordées aux entreprises d'aliments pour chiens pour qu'elles s'approvisionnent en viande auprès d’élevages ayant de bonnes politiques d'utilisation des antibiotiques et qu'elles testent la viande pour détecter les bactéries résistantes avant de la vendre. Des limites plus strictes devraient également être fixées quant à la quantité de bactéries autorisées dans la viande vendue pouvant être consommée crue, par rapport à la viande cuite avant d'être consommée.

Des échantillons ont été collectés auprès de 303 chiens ruraux dans 274 ménages et de 297 chiens urbains dans 289 ménages. Des E. coli résistants aux fluoroquinolones ont été détectés dans des échantillons fécaux de 22 chiens ruraux et 35 chiens urbains.

L'étude a fourni des preuves du partage de E. coli résistant entre les chiens, les humains et les bovins. Les E. coli résistants aux fluoroquinolones provenant de chiens ruraux avaient tendance à appartenir à des types de séquences couramment excrétés par les bovins. Ceux provenant de chiens urbains portaient principalement des gènes de résistance communs chez E. coli humain.

Les chercheurs ont déjà étudié E. coli résistant aux fluoroquinolones à partir d'isolats urinaires humains et d'échantillons fécaux de bovins laitiers dans le sud-ouest de l'Angleterre.

En 2022, deux études de l’Université de Bristol ont révélé que des chiens nourris avec un régime à base de viande crue étaient plus susceptibles d’excréter E. coli résistant aux antibiotiques dans leurs fèces.

Le Dr Jordan Sealey, chercheur associé à l'École de médecine cellulaire et moléculaire, a dit : «Les mesures individuelles visant à réduire le risque de bactéries résistantes excrétées par les chiens comprennent le passage à un régime alimentaire non cru ou l'approvisionnement en viande de bonne qualité qui peut être cuite, puis il faut la cuire.

«Choisir de nourrir un chien avec de la viande provenant d'animaux élevés dans des élevages au Royaume-Uni ou dans d'autres pays où l'utilisation d'antibiotiques d'importance cruciale dans l'agriculture est très faible, peut également réduire le risque qu'il mange des bactéries résistantes avec son dîner.»

lundi 20 novembre 2023

Ressources sur la résistance aux antimicrobiens

Ressources sur la résistance aux antimicrobiens, source American Society for Microbiology.

L’adaptation est une conséquence naturelle de l’exposition aux antimicrobiens qui rend la résistance aux antimicrobiens (diminution de la sensibilité aux agents antimicrobiens) inévitable et irréversible. L’utilisation excessive d’agents antimicrobiens en médecine, dans la production d’animaux destinés à l’alimentation humaine et dans la protection des cultures a provoqué une résistance croissante à ces agents.

À mesure que l’efficacité des agents antimicrobiens existants diminue, les infections seront plus difficiles et plus coûteuses à traiter et les épidémies plus difficiles à contrôler. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) prévoit la perspective terrifiante de 10 millions de décès liés à la résistance aux antimicrobiens par an dans le monde d’ici 2050.

Principales causes de la résistance aux antimicrobiens :
- Surprescription d’antimicrobiens.
- Traitement raccourci ou observance incomplète du traitement antimicrobien.
- Surutilisation des antimicrobiens dans l’élevage et la pisciculture.
- Faible contrôle des infections dans les établissements de soins de santé.
- Faible hygiène et nettoyage-désinfection
- Découverte limitée de nouveaux antimicrobiens.

Les gènes de la résistance aux antimicrobiens sont incroyablement dispersés et circulent parmi les humains, les animaux, les plantes et l'environnement, et la mise en œuvre d'une approche One Health est essentielle pour lutter contre la propagation de la résistance.

Pour aller plus loin, voir ici.

NB : résistance aux antimicrobiens = résistance aux antibiotiques

En France, on lira ce document de l’Anses, «Antibiorésistance en santé animale : bilan 2023».

Par les missions qu’elle exerce, l’Anses contribue à lutter contre l'antibiorésistance. À l’occasion de la semaine mondiale pour le bon usage des antibiotiques, l'Agence publie les données recueillies en 2022 pour :
- Le suivi des ventes de médicaments vétérinaires contenant des antimicrobiens,
- Le Réseau d’épidémiosurveillance de l’antibiorésistance des bactéries pathogènes animales (Résapath),
- Le dispositif européen de surveillance de l’antibiorésistance dans la chaîne alimentaire.

mercredi 23 août 2023

Plans d’eau fermés à la baignade à cause des cyanobactéries !

vendredi 28 juillet 2023

Le Michigan signale un cas d’un variant de la grippe lors d’une foire alors qu'une nouvelle étude souligne la menace zoonotique

«Le Michigan signale un cas d’un variant de la grippe lors d’une foire alors qu'une nouvelle étude souligne la menace zoonotique», source article de Lisa Schnirring paru le 27 juillet 2023 dans CIDRAP News.

Le 26 juillet, des responsables de la santé du Michigan ont signalé un cas présumé positif du variant de la grippe humaine H3 impliquant un individu du comté de Lapeer qui a exposé à la foire du comté d'Oakland, qui a eu lieu du 7 au 16 juillet. Dans un communiqué, le Michigan Department of Health and Human Services (MDHHS) a déclaré qu'un prélèvement serait envoyé au Centers for Disease Control and Prevention pour des essais de confirmation.

Dans les développements liés à la grippe zoonotique, des chercheurs qui ont suivi la transmission du virus de la grippe H1N1 en 2009 des huH1N1mains aux porcs ont trouvé des centaines d'introductions depuis 2009, avec au moins 5 sauts de retour aux humains.

Cas annoncé après que des porcs présents à la foire aient montré des symptômes

Le patient était un exposant à la foire. Si le CDC confirme le cas, cela marquerait probablement la première infection du variant H3N2 (H3N2v) de l'été. Alors que les virus de la grippe porcine sont connus pour circuler chez les porcs tout au long de l'année, la transmission à l'homme est relativement rare mais peut se produire, principalement chez ceux qui sont en contact étroit avec les animaux. Une propagation interhumaine limitée, bien que non soutenue, a été signalée au cours des dernières années.

L'annonce du cas humain intervient après une annonce du 17 juillet du comté d'Oakland concernant la détection de la grippe A (grippe porcine) chez plusieurs porcs à la foire du comté d'Oakland. Les porcs ont commencé à montrer des symptômes de maladie le 14 juillet, ce qui a entraîné la fermeture de la porcherie ce soir-là et la surveillance des personnes exposées, y compris les exposants et le personnel de la foire. Les responsables ont également averti le public d'une exposition potentielle.

Plusieurs éclosions liées aux foires ont été signalées en 2012, entraînant 309 cas. Des cas sporadiques similaires continuent d'être signalés, en particulier pendant les mois de foire du comté. Pour la saison grippale 2021-2022, le CDC a signalé cinq cas de H3N2v.

Une étude révèle que le virus de la grippe H1N1 de 2009 a sauté vers des humains et des porcs près de 400 fois

Dans d'autres développements de la grippe zoonotique, des chercheurs de l’USDA qui ont examiné la transmission de l'ancien virus pandémique, maintenant une souche de grippe saisonnière, entre les humains et les porcs de 2009 à 2021 ont découvert qu'il était passé des humains aux porcs 370 fois, principalement lorsque la charge virale était élevée chez les humains.

L'équipe a rapporté ses résultats le 27 juillet dans PLOS Pathogens.

Bien que la circulation du H1N1 chez l'homme en 2009 ait diminué au cours des années de pandémie de la COVID-19 en 2020 et 2021, le virus a continué de circuler chez les porcs. La plupart des passages homme-porc ont été isolés, mais certains ont conduit à une circulation soutenue de différentes lignées H1N1 de 2009 chez les porcs. Au cours de la période d'étude, ils ont trouvé au moins cinq sauts de porcs à des personnes.

Les virus H1N1 de 2009 chez les porcs correspondaient mal aux vaccins contre la grippe saisonnière. Les auteurs ont déclaré que les résultats ajoutent un soutien à la gestion des infections de la grippe A chez les personnes qui sont en contact avec des porcs pour aider à prévenir la transmission aux porcs et les retombées sur les humains.

Mise à jour du 5 août 2023

Le Michigan rapporte en tout deux cas de grippe aviaire humaine en juillet 2023.

Mise à jour du 14 septembre 2023

Doit-on dire influenza aviaire ou grippe aviaire ? Source Anses.
Quand la maladie se manifeste chez les oiseaux, on parle d’influenza aviaire.
Quand un humain est touché par des virus influenza A d’origine aviaire, on parle alors de grippe aviaire.

mercredi 26 juillet 2023

La Corée du Sud détecte la grippe aviaire H5N1 chez des chats d’un refuge

«La Corée du Sud détecte la grippe aviaire H5N1 chez des chats d’un refuge», source article de Lisa Schnirring paru le 35 juillet 2023 dans CIDRAP News.

Le ministère sud-coréen de l'Agriculture a annoncé aujourd'hui que des tests ont confirmé la grippe aviaire H5N1 chez deux chats dans un refuge à Séoul, selon un communiqué traduit et publié par Avian Flu Diary (AFD), un blog d'information sur les maladies infectieuses.

Les chats ont été testés après avoir montré des symptômes d'infection respiratoire, et les résultats des tests ont confirmé aujourd'hui le H5N1.

Selon un article paru dans des médias sud-coréens, depuis juin, environ un ou deux décès de chats par jour ont été signalés dans le refuge.

Les découvertes ont déclenché des actions de réponse au refuge et renforcé la surveillance des personnes qui ont été en contact avec les chats, selon le communiqué du ministère sud-coréen de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales (MAFRA). Jusqu'à présent, aucun symptôme n'a été identifié chez les contacts. Les responsables de la santé ont mis en place des mesures de quarantaine d'urgence au refuge de Séoul et ont étendu la surveillance des installations d'élevage d'animaux dans un rayon de 10 km autour du refuge, avec des inspections prévues pour les centres de protection des animaux à l'échelle nationale.

Une enquête épidémiologique est en cours. Jusqu'à présent, il n'y a aucun détail sur la façon dont les chats ont pu contracter le virus. De plus, il n'est pas clair si le virus H5N1 est le même que celui qui a été récemment détecté chez les chats polonais.

Les nouvelles détections chez les chats, faisant suite à une épidémie inhabituelle chez les chats polonais dans une vaste zone géographique, suscitent des inquiétudes quant au risque que les animaux transmettent le virus aux humains, ce qui est peu probable mais possible, a dit le Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis dans une récente évaluation des risques.

En outre, les infections chez les chats ajoutent aux inquiétudes concernant le nombre croissant de détections de H5N1 chez les espèces de mammifères, y compris dans les élevages d'animaux à fourrure en Finlande. Les scientifiques surveillent de près les indices génétiques pour savoir si le virus a changé pour infecter et se propager plus facilement parmi les mammifères.

Concernant les épidémies d'élevages d'animaux à fourrure en Finlande, l'Agence finlandaise de l'alimentation a élargi aujourd'hui la zone de transmission au-delà des provinces touchées pour inclure quatre autres provinces, selon un communiqué traduit et publié par l'AFD. La désignation des zones de transmission impose des règles destinées à freiner la transmission de la grippe aviaire, telles que l'obligation de garder les volailles et les oiseaux captifs à l'intérieur. Le pays a continué à signaler des détections de H5N1 chez des oiseaux sauvages, principalement des goélands et d'autres oiseaux de mer, au cours des mois d'été.

Les épidémies d'élevages d'animaux à fourrure concernent principalement des renards mais aussi des visons et des chiens viverrins, et le nombre d'installations touchées est de 12.

Mise à jour du 14 septembre 2023

Doit-on dire influenza aviaire ou grippe aviaire ? Source Anses.
Quand la maladie se manifeste chez les oiseaux, on parle d’influenza aviaire.
Quand un humain est touché par des virus influenza A d’origine aviaire, on parle alors de grippe aviaire.

samedi 15 juillet 2023

Royaume-Uni : Détection de la grippe aviaire H5N1 chez 2 personnes supplémentaires alors qu'en Finlande, davantage d'élevages d'animaux à fourrure sont touchés

«Royaume-Uni : Détection de la grippe aviaire H5N1 chez 2 personnes supplémentaires alors qu'en Finlande davantage d'élevages d'animaux à fourrure sont touchés», source article de Lisa Schnirring paru le 14 juillet 2023 dans CIDRAP News.

La UK Health Security Agency (UKHSA) a rapporté le 14 juillet deux autres détections asymptomatiques de grippe aviaire H5N1 chez des personnes ayant été en contact avec des volailles malades, portant à quatre le total du pays grâce à son programme de surveillance en cours.

Dans d'autres développements, les responsables de la santé animale en Finlande ont signalé le 14 juillet quatre autres détections de H5N1 dans des élevages d'animaux à fourrure, ce qui fait suite à l'annonce faite le 13 juillet d'une épidémie chez des renards bleus dans un élevage d'animaux à fourrure.

Tests positifs sur les personnes de deux élevages

Dans un communiqué, la UKHSA a dit que la recherche des contacts n'avait révélé aucun cas d’infection lié à la grippe aviaire humaine.

Meera Chand, directrice des infections cliniques et émergentes de la UKHSA, a déclaré que les preuves actuelles suggèrent toujours que le virus ne se propage pas facilement des oiseaux aux humains.

«Ces détections peuvent faire suite à une contamination du nez et de la gorge due à l'inhalation de matières provenant de l'environnement, ou peuvent être dues à une infection», a-t-elle déclaré. «Il peut être difficile de les distinguer chez les personnes qui ne présentent aucun symptôme. Suite à toute détection, nous déclencherons immédiatement la réponse de santé publique appropriée.»

Les responsables de la santé ont déclaré que les épidémies dans les élevages de volailles se sont poursuivies à un faible niveau au cours de l'été, mais que la transmission du virus chez les oiseaux sauvages reste élevée au Royaume-Uni, en particulier chez les goélands et les sternes. Les deux dernières personnes testées positives ont été exposées dans différentes fermes.

Les scientifiques ont obtenu une séquence virale partielle d'une personne et une séquence complète de l'autre. Les deux virus appartiennent au clade 2.3.4.4b H5N1 et appartiennent au génotype UK AIV48.

Plus tôt cette semaine, des agences mondiales de la santé ont mis en garde contre une menace continue du H5N1 pour les humains, sur la base d'épidémies continues chez les oiseaux et de détections croissantes chez des mammifères non humains. Bien que les cas humains, désormais au nombre de 10, restent sporadiques, certains ont été graves ou mortels, tandis que d'autres seraient le résultat d'une contamination environnementale des voies respiratoires. Toutes concernaient des personnes ayant été en contact avec des oiseaux malades.

Les scientifiques continuent de surveiller de près tout changement dans le virus qui lui donne la capacité d'infecter plus facilement les humains. Les chercheurs ont déjà documenté des changements dans le gène PB2 qui sont liés à une réplication accrue dans les cellules de mammifères. Et bien que certains des changements donnent au virus la capacité de se lier à des récepteurs de type humain, il n'y a aucun signe de changement de préférence des récepteurs des voies respiratoires aviaires aux récepteurs humains.

H5N1 confirmé dans 4 autres élevages d’animaux à fourrure en Finlande

Dans des développements connexes, l'Autorité alimentaire finlandaise (FFA) a déclaré le 14 juillet que des tests ont confirmé laprésence du virus H5N1 dans quatre autres élevages, portant le total à cinq.

Les responsables ont déclaré que le virus est le même que celui retrouvé dans l'établissement signalé le 13 juillet. Parmi les nouvelles détections, deux se trouvent à Kauhava, une à Kausti et une à Halsua. Les élevages sont situées dans la partie centre-ouest du pays.

Dans l'une des d'éclosions dans un nouvel élevage, le virus a été trouvé chez des renards bleus et des visons. En octobre dernier, l'Espagne a signalé une épidémie de H5N1 chez des visons. Les responsables de la santé suivent de près les détections croissantes chez les mammifères pour évaluer les changements de virus et parce que les visons ont été suggérés comme un possible récipient de mélange pour les virus respiratoires.

Les nouvelles détections surviennent juste un jour après que le pays a signalé sa première épidémie dans un élevage d’animaux à fourrure, qui a rendu malades des renards bleus. L’élevage abritait également des chiens viverrins.

Mise à jour du 14 septembre 2023

Doit-on dire influenza aviaire ou grippe aviaire ? Source Anses.
Quand la maladie se manifeste chez les oiseaux, on parle d’influenza aviaire.
Quand un humain est touché par des virus influenza A d’origine aviaire, on parle alors de grippe aviaire.

jeudi 13 juillet 2023

Les flambées de grippe aviaire en cours chez les animaux présentent un risque pour les humains, selon l'OMS

«Les flambées de grippe aviaire en cours chez les animaux présentent un risque pour les humains», source communiqué de l’OMSdu 12 juillet 2023.

Analyse de la situation et conseils aux pays par la FAO, l'OMS, WOAH

Les épidémies actuelles d’influenza aviaire (également appelée «grippe aviaire») ont dévasté les populations animales, dont les volailles, les oiseaux sauvages et certains mammifères, et ont nui aux moyens de subsistance des agriculteurs et au commerce alimentaire. Bien qu'affectant en grande partie les animaux, ces épidémies présentent des risques permanents pour les humains.

L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Organisation mondiale de la santé animale (WOAH) exhortent les pays à travailler ensemble dans tous les secteurs pour sauver autant d'animaux que possible et protéger les personnes. .

Les virus de la grippe aviaire se propagent normalement parmi les oiseaux, mais le nombre croissant de détections de la grippe aviaire H5N1 chez les mammifères - qui sont biologiquement plus proches des humains que les oiseaux - fait craindre que le virus ne s'adapte pour infecter les humains plus facilement. De plus, certains mammifères peuvent servir de récipients de mélange pour les virus de la grippe, entraînant l'émergence de nouveaux virus qui pourraient être plus nocifs pour les animaux et les humains.

La lignée oie/Guangdong du virus de l’inflenza aviaire H5N1 est apparue pour la première fois en 1996 et a provoqué des épidémies chez les oiseaux depuis lors. Depuis 2020, un variant de ce virus H5 appartenant au clade 2.3.4.4b a entraîné un nombre sans précédent de décès chez les oiseaux et volailles sauvages dans de nombreux pays d'Afrique, d'Asie et d'Europe. En 2021, le virus s'est propagé en Amérique du Nord, et en 2022, en Amérique centrale et du Sud.

En 2022, 67 pays sur cinq continents ont signalé à WOAH des épidémies de grippe aviaire hautement pathogène H5N1 chez les volailles et les oiseaux sauvages, avec plus de 131 millions de volailles domestiques perdues en raison de la mort ou de l'abattage dans les élevages et les villages touchés. En 2023, 14 autres pays ont signalé des épidémies, principalement dans les Amériques, alors que la maladie continue de se propager. Plusieurs cas de mortalité massive ont été signalés chez les oiseaux sauvages, causés par les virus de la grippe A(H5N1) clade 2.3.4.4b.

Surveillance de la récente flambée d'épidémies chez les mammifères

Récemment, on a signalé de plus en plus d'éclosions mortelles chez les mammifères également causées par les virus de la grippe A(H5), dont la grippe A(H5N1). 10 pays sur trois continents ont signalé des épidémies chez les mammifères à WOAH depuis 2022. Il y a probablement plus de pays où des épidémies n'ont pas encore été détectées ou signalées. Des mammifères terrestres et marins ont été touchés, y compris des foyers chez des visons d'élevage en Espagne, des phoques aux États-Unis d'Amérique et des lions de mer au Pérou et au Chili, avec au moins 26 espèces connues pour avoir été touchées. Des virus H5N1 ont également été détectés chez des animaux domestiques tels que des chats et des chiens dans plusieurs pays, avec des détections récentes de H5N1 chez des chats annoncées par les autorités polonaises.

«Il y a un changement de paradigme récent dans l'écologie et l'épidémiologie de la grippe aviaire qui a accru l'inquiétude mondiale alors que la maladie s'est propagée à de nouvelles régions géographiques et a provoqué des décès inhabituels d'oiseaux sauvages et une augmentation alarmante des cas de mammifères», a déclaré le Dr Gregorio Torres, Chef du département des sciences à WOAH.

Évaluer le risque pour l'homme

Des détections sporadiques du virus de la grippe A(H5N1) clade 2.3.4.4b chez l'homme ont également été signalées, mais restent très rares, avec 8 cas signalés depuis décembre 2021. Les infections chez l'homme peuvent provoquer une maladie grave avec un taux de mortalité élevé. Les cas humains détectés jusqu'à présent sont principalement liés à des contacts étroits avec des oiseaux infectés et des environnements contaminés.

«Avec les informations disponibles à ce jour, le virus ne semble pas pouvoir se transmettre facilement d'une personne à l'autre, mais la vigilance est de mise pour identifier toute évolution du virus susceptible de changer cela», a déclaré la Dr Sylvie Briand, directrice de l’Epidemic and Pandemic Preparedness and Prevention de l’OMS. «L'OMS travaille en étroite collaboration avec la FAO et WOAH, et les réseaux de laboratoires pour surveiller l'évolution de ces virus, à la recherche de signaux de tout changement qui pourrait être plus dangereux pour l'homme. Nous encourageons tous les pays à augmenter leur capacité à surveiller ces virus et à détecter tout cas humain. Ceci est particulièrement important car le virus affecte désormais des pays ayant une expérience préalable limitée en matière de surveillance de la grippe aviaire.»

Des études sont en cours pour identifier tout changement dans le virus qui pourrait aider le virus à se propager plus facilement parmi les mammifères, y compris les humains.

«L'épidémiologie du H5N1 continue d'évoluer rapidement», a déclaré Keith Sumption, vétérinaire en chef de la FAO. «La FAO attire l'attention sur la nécessité d'être vigilant et de partager en temps opportun les séquences génétiques pour surveiller l'épidémiologie moléculaire afin d'évaluer les risques et de mieux contrôler les maladies.»

Freiner la propagation de la grippe aviaire

Compte tenu de la propagation sans précédent du virus de la grippe aviaire A(H5N1) chez les oiseaux et les mammifères, et du risque potentiel pour la santé humaine, les partenaires tripartites - FAO, OMS et WOAH - exhortent les pays à prendre les mesures suivantes :

Prévenir l'influenza aviaire à sa source, principalement grâce à des mesures de biosécurité renforcées dans les élevages et dans les filières avicoles, et appliquer de bonnes pratiques d'hygiène. Les membres de WOAH, en consultation avec le secteur avicole, peuvent considérer la vaccination des volailles comme un outil complémentaire de contrôle des maladies basé sur une surveillance solide et tenant compte des facteurs locaux tels que les souches virales en circulation, l'évaluation des risques et les conditions de mise en œuvre de la vaccination.

Détectez, signalez et répondez rapidement aux épidémies animales en tant que première ligne de défense. Lorsqu'une infection est détectée chez les animaux, les pays sont encouragés à mettre en œuvre des stratégies de contrôle telles que décrites dans les normes WOAH.

Renforcer la surveillance de la grippe chez les animaux et les humains. Pour permettre une réponse précoce, la surveillance basée sur le risque chez les animaux doit être renforcée avant et pendant les périodes à haut risque. Les cas animaux de grippe aviaire doivent être signalés à WOAH en temps opportun. Le séquençage génétique doit être effectué périodiquement pour détecter toute modification des virus déjà présents dans la zone ou l'introduction de nouveaux virus. Chez l'homme, les éléments suivants doivent être prioritaires : (i) la surveillance des infections respiratoires aiguës sévères et des syndromes grippaux, (ii) un examen attentif de tout profil épidémiologique inhabituel, (iii) la notification des infections humaines en vertu du Règlement sanitaire international, et (iv) partage des virus grippaux avec les WHO Global Influenza Surveillance and Response System (GISRS) Collaborating Centres for Reference and Research on Influenza.

Mener des enquêtes épidémiologiques et virologiques autour des épidémies animales et des infections humaines. La surveillance doit être renforcée afin de détecter et d'enquêter rapidement sur d'autres cas suspects chez l'animal et chez l'homme.

Partagez rapidement les données de séquence génétique des virus d'humains, d'animaux ou de leur environnement dans des bases de données accessibles au public, avant même la publication évaluée par des pairs.

Encourager la collaboration entre les secteurs de la santé animale et humaine, en particulier dans les domaines du partage d'informations, de l'évaluation conjointe des risques et de la réponse.

Communiquer le risque. Alerter et former le personnel soignant et les personnes professionnellement exposées aux moyens de se protéger. Le grand public ainsi que les travailleurs animaliers doivent être avisés d'éviter tout contact avec des animaux malades ou morts et de les signaler aux autorités de santé animale. Ils doivent également être avisés de consulter un médecin en cas de malaise et de signaler toute exposition à des animaux à leur fournisseur de soins de santé.

Assurer la préparation à une pandémie de grippe à tous les niveaux.

Mise à jour du 14 juillet 2023

Mise à jour du 14 septembre 2023

Doit-on dire influenza aviaire ou grippe aviaire ? Source Anses.
Quand la maladie se manifeste chez les oiseaux, on parle d’influenza aviaire.
Quand un humain est touché par des virus influenza A d’origine aviaire, on parle alors de grippe aviaire.

lundi 10 juillet 2023

Des chercheurs découvrent Candida auris résistant aux antibiotiques et souvent mortels dans les oreilles de chiens

«Des chercheurs découvrent des champignons résistants aux antibiotiques et souvent mortels vivant dans les oreilles de chiens », source Université McMaster.

Des scientifiques de l'Université McMaster et de l'Université de Delhi en Inde ont découvert et isolé la première culture vivante de l'agent pathogène résistant aux antibiotiques, Candida auris, d'un animal, en particulier des conduits auditifs de chiens errants.

La découverte suggère que les animaux de compagnie pourraient agir comme des réservoirs de superbactéries, transmettant potentiellement des infections aux humains.

Signalée pour la première fois au Japon en 2009, C. auris est un type de levure qui s'est depuis répandu dans le monde entier.

Le champignon émergent peut provoquer des infections persistantes et graves et des épidémies généralisées dans les hôpitaux. Les médicaments antifongiques ne fonctionnent souvent pas contre ce pathogène et plus d'un patient sur trois souffrant d'infections invasives graves mourra, selon certaines estimations.

L'Organisation mondiale de la santé l'a déclaré l'un des quatre agents pathogènes fongiques «prioritaires critiques» au monde.

Dans une étude publiée en ligne dans Journal of Fungi, des chercheurs ont analysé des prélèvements de peau et d'oreille de 87 chiens dans un refuge de Delhi. Les écouvillons ont été analysés pour les cultures de bactéries et de champignons à l'aide de protocoles de diagnostic de routine pour les infections de la peau et des oreilles.

Parmi ceux-ci, 52 étaient des animaux errants déjà sous soins intensifs pour des lésions graves dues à des maladies cutanées chroniques. Les 35 chiens restants étaient des animaux domestiques traités pour des infections gastro-intestinales et urinaires mineures. Leurs conditions n'étaient pas liées à l'agent pathogène à l'étude.

Les chercheurs ont trouvé des preuves de C. auris dans les conduits auditifs de quatre des animaux atteints d'infections cutanées chroniques.

«Les chiens sont des animaux de compagnie communs. Même si C. auris n'a été retrouvé que chez les chiens errants dans cette étude, il existe de nombreux chiens errants dans de nombreuses régions du monde», explique Jianping Xu, auteur principal de l'article et professeur au département de biologie de McMaster.

«Ces chiens pourraient servir de véhicules de transmission pour que C. auris atteigne d'autres animaux et les humains.»

Bien que les champignons soient des agents pathogènes importants pour les animaux, aucune culture vivante de C. auris n'avait été isolée auparavant.

Une analyse ADN a mis en évidence des similitudes génomiques entre certaines des souches trouvées chez les chiens et celles retrouvées chez l'homme, fournissant une preuve supplémentaire que la propagation de l'infection à d'autres animaux et à l'homme est un risque.

«Nous devons être vigilants dans la surveillance des chiens, des autres animaux de compagnie domestiques et des animaux sauvages dans les régions où C. auris est endémique», a dit Xu, qui est également chercheur à la Global Nexus School for Pandemic Prevention & Response de McMaster.

Bien que C. auris se propage facilement d'homme à homme, la voie de transmission entre animaux ou d'animaux à humains est beaucoup moins claire et une enquête plus approfondie est nécessaire.»

Lorsque les humains sont infectés par C. auris, les objets inanimés dans l'environnement sont facilement contaminés par l'excrétion de pélicules cutanées.

Parce que la levure a été trouvée dans le conduit auditif des chiens, par rapport à la peau exposée, l'excrétion dans l'environnement immédiat a été réduite, contenant la propagation de l'infection.

C. auris a également été découvert à la surface de pommes entreposées, dans des marais côtiers, dans des environnements à salinité extrêmement élevée et, récemment, dans des eaux usées, ce qui suggère qu'il peut survivre dans des conditions difficiles.

samedi 8 juillet 2023

À la recherche du prochain virus pandémique

Les maladies zoonotiques représentent 75% des maladies infectieuses nouvelles ou émergentes – les virus d'origine animale sont particulièrement préoccupants. Les scientifiques peuvent-ils trouver des virus à potentiel zoonotique avant qu'ils ne se propagent à la population humaine ? Source ASM Microbiology.

«À la recherche du prochain virus pandémique», source Madeline Barron, ASM News.

Et si les chercheurs pouvaient trouver le prochain virus pandémique avant qu'il ne trouve les humains ? C'est la base des initiatives de découverte de virus, qui impliquent la recherche et le catalogage des virus dans les populations animales pour découvrir les menaces zoonotiques potentielles. Mais où les chercheurs devraient-ils chercher des agents pathogènes zoonotiques dont ils ignorent l'existence ? Plus important encore, comment peuvent-ils utiliser les connaissances acquises grâce aux efforts de chasse aux virus pour prévenir les pandémies ? C'est compliqué.

D'une part, les outils informatiques ont renforcé l'utilité des données de découverte en identifiant de nouveaux virus animaux (et leurs hôtes) qui présentent le plus grand risque zoonotique. En revanche, prévenir la prochaine pandémie, qui, comme toute pandémie virale depuis le début du XXe siècle, proviendra probablement d'un virus d'origine animale, est une tâche colossale. Selon le Dr Gregory Albery, écologiste des maladies à l'Université de Georgetown et co-fondateur de la Viral Emergence Research Initiative (Verena), la découverte de virus n'est qu'un seul engrenage dans un système complexe de procédures et de comportements de réduction des risques zoonotiques.

Le rôle de la découverte de virus dans la prévention des pandémies zoonotiques

Selon le Dr Neil Vora, ancien agent du service de renseignement sur les épidémies du Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis et médecin chez Conservation International, il existe 2 branches de la prévention des pandémies : primaire et secondaire. Cette dernière est largement réactionnaire ; la surveillance des maladies préoccupantes et les efforts associés pour contenir la propagation de cette maladie ont lieu après qu'un événement de débordement s'est produit.

À l'inverse, la prévention primaire se concentre sur la prévention des retombées de l'animal sur l'hôte humain. La découverte virale s'aligne sur cette stratégie. Idéalement, en profilant les virus circulant parmi les animaux, les chercheurs espèrent savoir quels virus existent à proximité des humains et comment ces virus peuvent évoluer ou acquérir la capacité d'infecter les humains. De telles informations pourraient aider les scientifiques à développer des stratégies pour éviter des retombées sur la route. Elles pourraient également éclairer les tactiques de prévention secondaire, y compris le développement de vaccins et de diagnostics pour les menaces zoonotiques émergentes.

Cette vision ramifiée de la découverte de virus en tant que tremplin pour la préparation à une pandémie a éclairé plusieurs initiatives au cours de la dernière décennie. Un exemple frappant est PREDICT, un projet mené par l'Agence américaine pour le développement international (USAID) en partenariat avec l'Université de Californie (UC) Davis One Health Institute. PREDICT, qui s'est déroulé de 2009 à 2020, a permis une surveillance mondiale des agents pathogènes qui peuvent se propager des animaux hôtes aux humains. Les chercheurs ont identifié 958 nouveaux virus, dont un nouveau virus Ebola et plus de 100 nouveaux coronavirus provenant de plus de 160 000 animaux et personnes à des interfaces animal-humain à haut risque dans plus de 30 pays. Les découvertes ont mis en lumière la distribution des virus à potentiel zoonotique et ont fourni une base pour étudier leur virologie, leur pathogenèse et leur évolution.

De nouvelles initiatives sont également en préparation. En octobre 2021, l'USAID a annoncé un projet de 125 millions de dollars sur 5 ans (Discovery & Exploration of Emerging Pathogens-Viral Zoonoses, or DEEP VZN) visant à renforcer la capacité mondiale à détecter et à comprendre les risques de propagation virale de la faune à l'homme qui pourrait causer une autre pandémie. Le National Institute of Allergy and Infectious Disease (NIAID) des États-Unis a également lancé récemment le Centers for Research in Emerging Infectious Diseases (CREID), qui réunit des équipes multidisciplinaires de chercheurs du monde entier pour étudier les maladies infectieuses émergentes et réémergentes. Bien que le CREID ne se concentre pas spécifiquement sur la découverte de virus, les projets du réseau comprennent des prélèvements de la faune pour les virus à fort potentiel zoonotique en Malaisie et en Thaïlande, et la surveillance des populations animales dans diverses régions pour les virus connus et inconnus.

Comment chasser un virus ?

Lorsque les scientifiques partent à la chasse aux virus, ils prélèvent généralement des échantillons d'animaux (par exemple, du sang et des matières fécales) et utilisent des méthodes de biologie moléculaire (par exemple, la PCR et/ou le séquençage à haut débit) pour détecter les virus présents dans le prélèvement. Mais où les chercheurs devraient-ils chercher des virus à potentiel zoonotique, et quels types de virus devraient-ils rechercher ? Le risque de propagation d'un virus dépend de facteurs liés au virus lui-même, à son ou ses hôtes animaux et à l'environnement, qui façonnent tous les stratégies de découverte.

Cibler les interfaces homme-animal dans les points chauds de débordement

Le débordement est intimement lié aux impacts liés à l’homme sur l'environnement et aux modifications de celui-ci. La déforestation, par exemple, augmente les chances que les humains rencontrent des animaux auparavant isolés et leurs virus. Il contribue également au changement climatique, qui (avec sa myriade d'autres effets négatifs) favorise les retombées en forçant les animaux à quitter des environnements de plus en plus inhospitaliers vers des régions peuplées. En tant que tels, les points chauds de débordement sont centrés dans des régions tropicales riches en biodiversité subissant des changements d'affectation des terres (par exemple, la déforestation), en particulier en Asie du Sud-Est, en Afrique de l'Ouest et centrale et dans le bassin amazonien, où le changement climatique a, et continuera d'avoir, des effets prononcés.

Au sein de ces points chauds, les efforts de découverte de virus se concentrent sur les interfaces animal-humain. Les chercheurs recueillent des prélèvements du bétail et d'animaux domestiques qui peuvent servir de réservoirs pour que les virus se propagent aux humains. Ils ciblent également les animaux sauvages faisant l'objet d'un commerce d'espèces sauvages (l'une des principales voies de transmission virale entre les animaux et les humains) et ceux qui vivent avec ou à proximité des humains. Par exemple, le virus Bombali, un nouveau virus Ebola découvert via le projet PREDICT, a été isolé chez des chauves-souris à queue libre qui se perchent dans les maisons des habitants de la Sierra Leone. La Dr Christine Johnson, directrice de l'EpiCenter for Disease Dynamics à l'UC Davis One Health Institute, a souligné que le virus a depuis été détecté dans d'autres pays et que les chercheurs étudient actuellement s'il pouvait infecter les humains (ou l'a déjà fait).

Prélèvements d'animaux susceptibles d'héberger des virus zoonotiques

La proximité des humains avec les animaux n'est qu'un des facteurs du risque de propagation d'un virus ; la physiologie, le comportement et la répartition géographique de son ou de ses hôtes jouent également un rôle. Par exemple, la parenté génétique entre l'hôte animal d'un virus et l'homme peut influencer si les gens possèdent la machinerie cellulaire pour faciliter l'entrée et la réplication du virus. C'est l'une des nombreuses raisons pour lesquelles les maladies zoonotiques émergent souvent chez les mammifères sauvages. À cette fin, Johnson et ses collègues ont récemment découvert que 3 ordres de mammifères (rongeurs, chauves-souris et primates) hébergeaient près de 76% des virus zoonotiques connus. Les chauves-souris et les rongeurs sont particulièrement connus pour héberger des agents pathogènes zoonotiques, bien que les raisons ne soient pas tout à fait claires. Cela peut être lié, en partie, au grand nombre d'espèces de chauves-souris et de rongeurs réparties dans le monde (respectivement, environ 1 400 et 2 500).

En effet, les animaux avec une grande diversité d'espèces et de larges zones géographiques ont un plus grand risque de transmission virale entre espèces. Alors que le changement climatique oblige les animaux à se réfugier dans de nouveaux habitats, le partage viral entre diverses espèces de mammifères (y compris les humains) devrait augmenter. Ainsi, concentrer les initiatives de découverte de virus sur certains groupes d'animaux (c'est-à-dire de mammifères) est utile pour découvrir les menaces zoonotiques. Bien que ce ne soit pas une mince tâche (on estime que les scientifiques ne connaissent qu'environ 1% des virus des mammifères), cela permet une chasse plus ciblée.

Focus sur les virus à fort potentiel de propagation

Tous les virus ne sont pas égaux dans leur potentiel de propagation vers et parmi les humains. Par exemple, la variabilité génétique, l'adaptabilité et la large gamme d'hôtes des virus à ARN, comme les coronavirus et les virus de la grippe, en font des candidats de premier plan pour les retombées. Les virus à ADN ont un taux d'évolution inférieur à 1% de celui des virus à ARN, ce qui rend moins probable l'infection réussie et l'adaptation à de nouveaux hôtes (par exemple, les humains). En effet, les virus à ARN sont les coupables des récentes pandémies, de la pandémie de grippe H1N1 à la COVID-19. Étant donné qu'il est probable que le prochain virus pandémique présentera des similitudes avec ceux déjà connus pour infecter les humains, les experts estiment que la recherche de virus ayant un potentiel de débordement démontré est une approche avantageuse. Pour cette raison, PREDICT a principalement utilisé la PCR consensus (cPCR) pour la découverte ciblée des coronavirus, filovirus, paramyxovirus et virus de la grippe ; chaque groupe comprend des virus de «préoccupation zoonotique connue» avec un «risque élevé de provoquer de futures épidémies ou pandémies». L'accent mis sur l'étude de certains pathogènes «prototypes» hautement prioritaires pour atténuer les menaces futures a également gagné du terrain dans le plan de préparation à la pandémie du NIAID, annoncé plus tôt cette année.

Donner un sens aux données de découverte avec les technologies de risque zoonotique

Pourtant, même avec une stratégie de chasse aux virus ciblée, «l'identification des virus n'est que la première étape», a déclaré Albery. «Après ce point, vous devez évaluer leur risque, qui est une toute autre paire de manches.» En d'autres termes, trouver un virus est formidable, mais connaître le risque qu'il représente pour l'homme est essentiel.

Ce besoin a conduit au développement d'outils informatiques, ou technologies de risque zoonotique, qui utilisent ce que l'on sait sur les virus qui infectent les humains pour prédire quels agents pathogènes animaux peuvent constituer une menace de propagation. Par exemple, les chercheurs ont développé un outil Internet interactif open source, appelé SpillOver, qui utilise les données de PREDICT pour effectuer une évaluation comparative des risques entre les virus zoonotiques connus et ceux présentant un potentiel de propagation non caractérisé. Dans leurs analyses initiales, l'équipe a découvert que les virus les mieux classés étaient des agents pathogènes connus, notamment le virus Lassa et le virus Ebola, bien que la liste contienne également des virus nouvellement détectés, en particulier des coronavirus. Johnson et ses collègues ont également développé une nouvelle méthode qui utilise l'apprentissage automatique pour déterminer la gamme d'hôtes de virus zoonotiques connus afin de prédire l'espèce hôte de nouveaux virus animaux et où les humains s'intègrent dans le mélange.

Ces outils offrent plusieurs avantages. Albery a noté que la découverte et l'identification virales doivent être suivies d'expériences en laboratoire pour comprendre la dynamique d'infection des virus d'intérêt (par exemple, le récepteur d'entrée dans les cellules humaines et son utilisation, la réplication virale et la pathogenèse, entre autres caractéristiques). Les technologies à risque zoonotique peuvent aider les chercheurs à cibler leurs expériences (et leurs ressources) sur les virus à haut risque.

Dans cet esprit, la technologie des risques zoonotiques peut également façonner les pipelines de chasse aux virus dès le départ. Albery et ses collègues ont récemment utilisé des modèles d'apprentissage automatique pour identifier les espèces de chauves-souris susceptibles d'héberger des bêtacoronavirus non découverts (une famille de virus à haut risque de propagation qui comprend le MERS-CoV, le SARS-CoV-1 et le SARS-CoV-2), sur la base des caractéristiques de transporteurs connus. L'équipe a identifié 400 espèces de chauves-souris dans le monde qui pourraient être des hôtes non détectés de bétacoronavirus.

«Ce que nos outils nous permettent de faire, c'est de réduire les chauves-souris susceptibles d'héberger des bétacoronavirus, de cibler notre échantillonnage sur ces espèces et d'extraire les virus qui, selon nous, pourraient en fait, un jour, constituer un risque réel pour la santé humaine», a déclaré le Dr. Colin Carlson, auteur principal de l'étude et professeur de recherche adjoint au Center for Global Health Science and Security de l'Université de Georgetown, lors de l'atelier numérique du Verena Forum on Zoonotic Risk Technology en janvier 2021. Carlson, qui a cofondé Verena avec Albery, a noté que ce sous-ensemble de virus peut ensuite être rattaché à des analyses en aval, permettant peut-être le développement ciblé de diagnostics et de vaccins pour les virus problématiques avant qu'ils n'infectent les humains.

La chasse aux virus ne suffit pas pour prévenir les pandémies zoonotiques

Néanmoins, Carlson a averti que «la connaissance d'un virus ne nous rend pas intrinsèquement plus préparés.» En effet, le MERS-CoV et le SARS-CoV-1 ont fait allusion à la menace potentielle des coronavirus de type SRAS, mais la connaissance de la menace n'a pas arrêté la COVID-19. De plus, ce n'est pas parce qu'on cherche le prochain agent pathogène pandémique qu'on le trouvera. Il est pratiquement impossible de détecter chaque virus dans le monde animal. Certains passeront inévitablement entre les mailles du filet. Vora a souligné qu'avec nos connaissances et technologies actuelles, il est difficile de déterminer quels virus animaux nouvellement découverts pourraient causer une maladie humaine, ou une pandémie d'ailleurs. Un mélange complexe de facteurs ancrés dans l'immunologie, l'écologie et l'épidémiologie détermine si un virus réussit à infecter un hôte humain et à se propager. Albery a convenu : la découverte, même lorsqu'elle est renforcée par des outils informatiques émergents, «ne va pas vraiment suffire» pour conduire une action coordonnée et efficace pour freiner les pandémies zoonotiques.

«Nous devons être clairs sur ce qui est pour aujourd'hui - des actions ici et maintenant pour sauver des vies - par rapport à ce qui est de générer des connaissances», a déclaré Vora. Il a souligné les actions qui minimisent les risques de débordement, quelle que soit la menace virale spécifique. Il s'agit notamment de réduire la déforestation, de réglementer les marchés commerciaux et le commerce des espèces sauvages, d'améliorer le contrôle des infections lors de l'élevage d'animaux de ferme et d'améliorer la santé des communautés vivant dans les foyers de maladies émergentes.

Pour Johnson, il ne fait aucun doute que la découverte de virus est importante, mais le cadre dans lequel elle est mise en œuvre est essentiel. Elle a utilisé PREDICT comme exemple, déclarant que le projet ne visait pas seulement à découvrir de nouveaux virus, il «cherchait également à unifier la surveillance des virus dans les secteurs de la santé animale et humaine et à identifier les interfaces faune-humain, en particulier dans les zones où le paysage change, la déforestation et d'autres aspects de l'environnement qui pourraient favoriser une partie de la connectivité entre les animaux et les humains et augmenter le niveau de risque.» PREDICT visait à renforcer les capacités de détection et de surveillance dans les pays où, historiquement, ces capacités étaient limitées. Le projet a également combiné des efforts de découverte virale «avec une approche qui a également détecté des virus connus dans les familles de virus qui étaient déjà préoccupantes.»

En conséquence, tous les experts ont souligné qu'en plus des efforts de prévention primaire qui réduisent le risque de contagion, il est nécessaire de soutenir des stratégies de prévention secondaire qui traitent des contagions lorsqu'elles se produisent (inévitablement). Cela comprend la surveillance des animaux et des personnes pour garder un œil sur les agents pathogènes zoonotiques connus et inconnus au fur et à mesure qu'ils apparaissent dans une population et le renforcement de l'infrastructure de soins de santé pour y répondre lorsqu'ils le font. «Si [nous] choisissons de ne pas investir dans l'un de ces éléments, nous aurons un maillon faible et nous resterons sensibles», a averti Vora. «Aucun d'entre eux n'est parfait en soi.»

jeudi 29 juin 2023

Des chercheurs disent que des chauves-souris du Royaume-Uni hébergent de nouveaux coronavirus

Nouvel exemple où il n’est nul besoin d’anticipation chère à l'Anses sur les liens entre santé humaine et santé animale. En effet, «Des chercheurs disent que des chauves-souris du Royaume-Uni hébergent de nouveaux coronavirus», source article de Stéphanie Soucheray paru le 28 juin 2023 dans CIDRAP News.

Dans Nature Communications, des chercheurs décrivent la découverte de quatre espèces de coronavirus en circulation, dont deux nouvelles espèces, parmi 16 espèces de chauves-souris indigènes au Royaume-Uni.

Bien qu'aucune ne soit actuellement capable d'infecter les humains, les virus présentent des similitudes avec ceux qui causent la COVID-19 et le MERS (Middle East respiratory syndrome ou syndrome respiratoire du Moyen-Orient).

Les virus ne sont pas susceptibles d'infecter les cellules humaines

La surveillance a été effectuée dans le cadre de travaux réguliers de conservation qui impliquaient la collecte de 48 prélèvements fécaux. Dix-sept espèces de chauves-souris vivent et se reproduisent au Royaume-Uni. Parmi les échantillons prélevés sur 16 espèces, deux espèces d'alphacoronavirus ont été détectées, un coronavirus lié au MERS-CoV et un sarbecovirus. Le SRAS-CoV-2, qui cause la COVID-19, est un sarbecovirus.

Pour voir si l'un des virus pouvait infecter les humains, les chercheurs ont ensuite créé des «pseudovirus», qui transportent la protéine que le virus utilise pour se lier aux cellules hôtes, mais ils ne peuvent pas se répliquer. Aucun des pseudovirus ne pouvait infecter les cellules humaines, ont-ils découvert. Cependant, l'un des sarbecovirus retrouvés chez la petite chauve-souris en fer à cheval a pu se lier à l'ACE2, le récepteur que le virus SARS-CoV-2 utilise pour pénétrer dans les cellules humaines, a expliqué un communiqué de presse.

Mais le virus ne pourrait pénétrer dans les cellules humaines que dans des conditions de laboratoire et nécessiterait probablement d'autres adaptations avant de constituer une menace pour la santé humaine.

«Nous avons trouvé une forte prévalence de recombinaison génétique parmi les sarbecovirus, en particulier dans le gène de pointe», ont dit les auteurs, «ce qui peut faciliter les adaptations virales pour surmonter la barrière génétique pour un saut zoonotique.»

Les experts disent que les résultats ne sont pas inattendus

Plusieurs experts ont commenté l'étude sur le site Internet du Science Media Center, suggérant qu'il faut faire preuve de prudence avec ces résultats.

«Nous ne devrions pas interpréter cette étude comme montrant que la prochaine pandémie proviendra du Royaume-Uni, ou que le risque des chauves-souris britanniques est plus élevé que nous ne le pensions auparavant», a dit Dan Horton, professeur de virologie vétérinaire à l'Université de Surrey. «Ce que cela montre, c'est le travail de virologues et d’écologistes des chauves-souris travaillant ensemble, la nécessité de mieux comprendre les risques, et que nous avons les outils et l'expertise disponibles pour le faire.»

Alice Hughes de l'Université de Hong Kong, a dit que les résultats étaient à prévoir. «En regardant, nous trouverons plus de coronavirus chez les chauves-souris, en particulier les chauves-souris en fer à cheval dans tout l'Ancien Monde», a-t-elle dit. «Cela ne devrait pas être considéré comme une cause d'inquiétude ; les chauves-souris ont coévolué avec les coronavirus, et pour l'instant nous n'en connaissons que trois qui se soient propagés aux humains (SRAS, MERS et SRAS-CoV2), et tous avaient un effet Hôte intermédiaire.»

Rachael Tarlinton de l'Université de Nottingham, a dit: «Il est extrêmement peu probable que la prochaine pandémie de coronavirus provienne de chauves-souris britanniques ... Ces coronavirus ne présentent pas un risque particulièrement élevé de se croiser avec d'autres espèces.»

«Le risque pour la santé publique reste très faible», a ajouté Graham Smith, scientifique principal au National Wildlife Management Centre avec l'Agence de la santé animale et végétale.

Et l'épidémiologiste Olivier Restif de l'Université de Cambridge, a ajouté : «Il n'y a aucune preuve que l'un des virus identifiés par cette étude puisse provoquer une maladie ou même une épidémie au Royaume-Uni. En fait, tous les virus sauf un se sont avérés être incapable de reconnaître les cellules humaines dans des conditions de laboratoire, ce qui suggère qu'elles seraient inoffensives.»